Attentats Terroristes du 13 Novembre 2015
A la suite des attentats, le Président de la République s’est exprimé devant le Congrès. Qualifiant les attentats d’actes de guerre, il a clairement désigné Daech comme notre ennemi. Il a confirmé l’intensification des frappes en Syrie. Depuis le 15 novembre, plusieurs raids aériens d’envergure ont déjà été menés. Le porte-avions Charles De Gaulle a appareillé le 18 novembre.
Le Président a annoncé l’arrêt des déflations d’effectifs pour la Défense jusqu’en 2019, au bénéfice des unités opérationnelles, de la cyber-défense et du renseignement.
Il souhaite aussi mieux valoriser la réserve militaire qui pourrait cons tuer la base d’une garde nationale. L’ambition de la LPM est de porter les 28 000 réservistes actuels à 40 000 d’ici 2019. Concernant les opéra ons en cours sur le territoire national, il y a aujourd’hui 300 réservistes engagés. L’objectif est d’atteindre 1 000 en 2016.
Le 17 novembre à Bruxelles, à l’occasion de la réunion des ministres de la Défense, M. Le Drian a invoqué le recours de la France à l’article 42-7 du traité de l’Union, pour la première fois depuis la signature du traité de Lisbonne. La demande a été approuvée à l’unanimité par les pays membres, assurant leur sou en à la France. Le ministre a déclaré à ce e occasion que la France ne peut plus tout faire [Elle] demande une participation militaire accrue de la part des Etats membres sur les théâtres d’opéra ons où elle est déployée.
Attentats – Mobilisation du SSA
Immédiatement après les attentats, le Service de santé des armées (SSA) s’est fortement mobilisé pour la prise en charge des blessés et l’accueil des vic mes et de leurs familles. Les Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) Percy et Bégin ont accueilli au total 58 blessés, traitant ainsi 18% des urgences absolues. Avant même le déclenchement du plan blanc du ministère de la Santé, les HIA se sont organisés. Ainsi, en une heure à Bégin, 8 ambulances ont acheminé 31 blessés graves. Au total, 48 médecins et 25 personnels paramédicaux ont été mobilisés dès vendredi soir.
Les militaires du SSA ont catégorisé et hiérarchisé la gravité des blessures afin d’organiser les passages en bloc opératoire de 21 blessés. Le médecin chef des services Vincent Duverger, chirurgien, a souligné que par son expérience acquise sur les théâtres extérieurs, le personnel médical du SSA a fait face rapidement et efficacement à cet afflux de blessés par balles.
A l’Ecole militaire, 12 psychiatres et psychologues des armées (SSA, marine et armée de l’air) ont participé à la mise en œuvre d’une cellule d’accueil des victimes, familles et personnes impliquées. 80 personnes ont ainsi reçu un sou en psychologique immédiat des né à répondre à la « stupeur psychique » inhérente à ce type d’événement. Ces personnes, de même que le personnel d’intervention (policiers, pompiers…) devront bénéficier d’une prise en charge dans les mois qui viennent.
Le médecin chef Laurent Martinez, coordinateur national du soutien médico-psychologique des armées, a mis en exergue l’expérience des armées dans la gestion de ces traumatismes, et rendu hommage à la qualité de soutien et d’accueil logistique de l’Ecole militaire.
Don du sang : donner dans la durée
Suite à l’exceptionnelle mobilisa on des donneurs de sang en Ile-de-France ce week-end, la banque de sang du centre de transfusion sanguine des armées (CTSA – Clamart) est complète.
En revanche, la période des fêtes de fin d’année est habituellement en manque de donneurs et les donneurs d’aujourd’hui ne pourront plus faire de don en sang total durant les deux mois suivant le don.
Pour l’instant, une promesse de don datée peut être effectuée en appelant les sites de collecte du CTSA de Clamart et Toulon.
Le CTSA approvisionne en sang les forces armées ainsi que les hôpitaux militaires de Toulon et ceux de la région parisienne qui ont largement participé à la prise en charge des blessés des attentats ce week-end.
Actualité des Opérations
Lundi, dans son discours au Parlement réuni en Congrès, le Président de la République a déclaré : « la France est en guerre […] contre le terrorisme djihadiste ». Dans ce contexte, 34 000 militaires sont engagés dans un combat à long terme en France et dans le monde, pour protéger les Français , le territoire national, ses espaces aérien et maritime ainsi que les intérêts nationaux.
Il existe un lien indissoluble entre la protection du territoire national et la défense de l’avant (les opéra ons extérieures). Dans le cadre des opérations extérieures, la France concentre ses efforts sur la lutte contre le terrorisme : dans la bande sahelo-saharienne (BSS), où elle agit aux côtés de ses partenaires du G5 Sahel pour empêcher la résurgence d’un sanctuaire terroriste. Au Levant, elle agit en coalition pour affaiblir Daech, en appuyant les forces locales qui s’engagent, au sol, contre les éléments de ce groupe terroriste. Les deux volets de cette stratégie s’appliquent à une seule armée. Il n’y a pas de différence entre le « soldat de l’extérieur » et le « soldat engagé sur le territoire national ».
Opération SENTINELLE
Depuis vendredi 13 Novembre 2015, l’armée est mobilisée pour protéger les Français. Immédiatement après les attentats, les militaires ont renforcés les dispositifs sécuritaires des forces de sécurités intérieures (FSI).
Dans la nuit du 13 novembre, 1500 militaires ont ainsi été engagés – en appui des FSI, pour sécuriser les sites frappés par les terroristes. A partir du samedi 14, un renfort de 1 000 hommes a été déployé dans Paris et son agglomération. Après l’arrivée de ce premier renfort, 2 000 soldats supplémentaires ont été mobilisés. 1 500 d’entre eux sont en cours de déploiement en IDF. Aujourd’hui, la force est constituée de 10 000 militaires – dont 6 500 en Ile-de-France. 50 unités de l’armée de terre ont été mises à contribution pour participer à cet effort.
Retour sur le renforcement de Sentinelle en appui des forces de sécurité:
Nuit du vendredi 13 novembre
- 1500 soldats dépêchés en renfort des FSI sur les sites frappés par les attentats terroristes
- un poste de commandement tactique, 5 unités et 3 groupes de réaction rapide sont déployés: Bastille, Bataclan, République, Nation, Voltaire, Bichat
- sécurisation du Sénat, de l’Assemblée Nationale et de Matignon
Samedi 14 novembre
- arrivée à l’aéroport de Roissy de 300 parachutistes du 3e RPIMa
Dimanche 15 novembre
- 700 militaires supplémentaires rejoignent la capitale
Lundi 16 novembre
- 2000 soldats sont mobilisés pour l’opération Sentinelle
- en 72 heures, la force Sentinelle passe de 7000 à 10 000 militaires déployés en métropole
- plus de 350 lieux sécurisés dans Paris
Mardi 17 novembre
- intensification et densification des patrouilles
- présence accrue dans la capitale
- en province, la vigilance est maintenue avec 3000 militaires
Mercredi 18 novembre
- 240 militaires sont déployés ou placés en réserve d’intervention pour sécuriser la zone d’opération du RAID dans la ville de Saint-Denis
Jeudi 19 novembre
- poursuite de l’arrivée des renforts (1500 soldats en cours de déploiement) en Île-de-France
- L’arrivée de ces renforts porte à près de 150 le nombre des unités élémentaires présentes en région parisienne (dans le cadre de l’opération Sentinelle, une UE est constitué de 60 militaires).
PROCHE ET MOYEN-ORIENT : CHAMMAL ET FRAPPES CONTRE DAECH
Depuis le 15 novembre 2015, l’armée française a intensifié ses opérations contre Daech en Irak et en Syrie. En complément des raids menés à partir des bases du golfe Arabo-Persique et de Jordanie, le groupe aéronaval (GAN) sera rapidement déployé en Méditerranée orientale (MEDOR). Le GAN triplera les capacités d’ac- on aérienne de l’opéra on Chammal, qui passeront à 38 chasseurs au total.
En Syrie, la semaine a été marquée par une intensification des frappes contre le fief de Daech basé à Raqqah. En 48 heures, deux centres d’entraînement et quatre centres de commandement ont été frappés. Au total, 35 objectifs ont été détruits.
En Irak, les dernières semaines ont été marquées par des offensives menées par les forces irakiennes contre Daech. Des succès ont été enregistrés et les lignes de front ont évolué au bénéfice des forces irakiennes dans les régions de Sinjar, Tall Afar, Mossoul, Bayji et Ramadi. La ville de Bayji a été reprise par les forces irakiennes ; à Ramadi, les troupes irakiennes exercent une pression continue sur Daech ; dans la région de Sinjar, une opérafion de grande envergure a permis de reprendre l’axe logistique entre Mossoul (Irak) et la Syrie.
Ces avancées sont les conséquences des choix stratégiques de la coalition.
Les succès opérationnels ont ainsi été rendus possibles grâce aux appuis de la coalition : opérations aériennes et entraînement dispensé aux forces irakiennes et peshmergas.
BANDE SAHELO-SAHARIENNE: BARKHANE
La situation sécuritaire dans la Bande sahélo- saharienne (BSS) n’a pas connu d’évolution particulière. Face à une menace transfrontalière et transnationale, les forces partenaires sont particulièrement mobilisées. Barkhane et les alliés internationaux poursuivent leur appui aux forces partenaires. Leader au sein de cet engagement, Barkhane maintient la pression sur les Groupes armés terroristes (GAT).
En permanence, Barkhane prolonge son ac on de harcèlement des GAT dans les zones où les terroristes tentent de se réfugier. Surprendre l’adversaire, c’est lui interdire toute liberté d’ac on à moins de 3 000 km de nos frontières. Du 12 au 19 novembre 2015, les aéronefs de la force Barkhane ont réalisé 82 sorties.
Du 18 au 20 novembre 2015, à N’Djamena au Tchad, se déroule le sommet du G5 Sahel réunissant l’ensemble des acteurs politiques et militaires engagés contre le terrorisme dans la BSS. La charte du partenariat mili- taire de coopéra on transfrontalière sera présentée à ce e occasion.
Agendas du Ministre de la Défense et du Secrétaire d’État
Article 42-7 du Traité de l’Union
Le 17 novembre, le ministre de la Défense s’est rendu à Bruxelles pour participer à une réunion des ministres de la Défense de l’Union européenne (UE). A cette occasion, il a demandé l’assistance des pays membres dans la lutte contre le terrorisme au titre de l’article 42-7 du traité de l’Union.
Au cas où un État membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l’article 51 de la charte des Nations unies. Cela n’affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres.
C’est la première fois que cet article est invoqué. Le ministre a déclaré que la France ne pouvait plus tout faire seule et demandé aux pays européens une participa on militaire accrue dans les théâtres d’opérations où la France est engagée.
Hommage au personnel du SSA
A deux reprises les 16 et 18 novembre, le ministre de la Défense s’est rendu dans les hôpitaux d’instruction des armées Bégin et Percy pour rendre visite aux blessés et leurs familles. Il s’est également rendu à l’Ecole militaire où de nombreuses familles de victimes ont été accueillies, notamment par des psychiatres et psychologues du Service de santé des armées (SSA). M. Le Drian a rendu hommage à la forte mobilisation du personnel du SSA à la suite des attentats, soulignant leur savoir-faire, développé en opérations extérieures, pour traiter des blessures qui s’apparentent pour certaines à des blessures de guerre.
Musée de l’Ordre de la Libération
Le secrétaire d’État a participé à la prise d’armes d’automne avec le ministre de la Défense, à l’Hôtel national des Invalides jeudi 19 novembre.
Les deux ministres ont ensuite inauguré le musée de l’ordre de la Libération qui a fait l’objet d’une rénova- on d’ampleur entre 2012 et 2015 a n d’améliorer les conditions d’accueil et de sécurité du public (près de 100 000 visiteurs par an avant sa fermeture).
9e séminaire de défense franco-balte
Mardi 24 novembre, M. Todeschini ouvrira le 9e séminaire de défense franco-balte. Le séminaire réunit chaque année des experts français et baltes des questions de sécurité et de défense pour échanger sur des questions d’intérêt commun.
Il est organisé cette année à Paris, sous l’égide de la Direction générale des relatons internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère de la Défense, et portera sur les « crises et menaces sur le pourtour de l’Europe : regards croisés ».
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