SYRIE – OPERATION CHAMMAL
Vols de reconnaissance au dessus de la Syrie
Depuis le 19 septembre 2014, la France était présente dans la coalition internationale contre Daech, sur la partie irakienne et pas en Syrie. Chaque État membre de la coalition a en effet le droit d’être présent dans l’un ou l’autre de ces blocs. En intégrant la coalition sur la partie irakienne, la France a choisi d’effectuer des missions de renseignement, des frappes planifiées et des frappes d’opportunité, tout en conservant son autonomie d’action, c’est-à-dire la possibilité d’accepter ou de refuser de frapper telle cible à tel moment. En ce qui concerne la Syrie, la position de la France était jusqu’à présent de ne pas intervenir, donc de n’effectuer ni vols de reconnaissance, ni frappes. La coalition étant organisée en deux blocs distincts pour les travaux de planification, il était donc normal qu’elle n’ait pas accès au volet syrien du renseignement recueilli par les reconnaissances aériennes de la coalition.
Le Président de la République a estimé, lundi 7 septembre, que le contexte avait changé en raison de l’aggravation de la menace de Daech. Il a déclaré qu’il était de sa responsabilité « d’assurer que nous puissions être informés au mieux des menaces qui pèsent sur notre pays, pour y faire face ».
Plus fondamentalement, le Président a décidé que la France, sans rentrer dans le « bloc syrien » de la coalition, c’est à dire sans participer aux frappes planifiées, allait effectuer des vols de reconnaissance sur le territoire syrien et en a informé les États-Unis, qui contrôlent l’espace aérien sur cette zone. Ces vols ont commencé mardi 8 septembre et ont pour vocation de permettre au chef d’État de décider d’éventuelles frappes contre Daech sur le territoire syrien, en concertation avec les États-Unis.
Dans quel cadre juridique intervient cette extension des missions pour les forces françaises ?
En ce qui concerne la France, c’est l’article 35 de la Constitution, en vertu duquel un débat est organisé le 15 septembre à 16h à l’Assemblée nationale et au Sénat ;
Dans le cadre international, la France a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies en vertu de l’article 51 de la Charte qui évoque la légitime défense, cadre qui justifie son intervention en Irak. Il s’agit donc bien d’une forme de prolongation de l’opération Chammal.
Le lendemain de l’annonce présidentielle, le 8 septembre, une patrouille de Rafale a conduit une première mission de reconnaissance (missions ISR – Intelligence, surveillance et reconnaissance) depuis le golfe arabo-persique. Une deuxième a été réalisée le 9 septembre par un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la marine nationale.
L’objectif de ces missions aériennes consiste à acquérir du renseignement sur le groupe terroriste Daech et à renforcer la capacité française d’appréciation autonome de la situation dans les zones survolées. Elles sont conduites en coordination avec la coalition et en complément des actions déjà menées par cette dernière en Syrie. La coordination des vols est assurée depuis le Centre des opérations aériennes (CAOC) de la coalition situé à Al Udeid, au Qatar. Ces missions aériennes s’inscrivent dans la continuité de celles menées depuis septembre 2014 dans le cadre de l’opération Chammal, sans entraîner de changement de la composition de la force.
L’activité aérienne hebdomadaire des avions de Chammal en Irak et en Syrie s’est traduite par 20 missions, dont 5 missions ISR. 5 frappes ont abouti à la destruction de 7 objectifs dans les régions de Fallujah, Mossoul et Sinjar : des bâtiments, véhicules et barges fluviales du groupe terroriste Daech.
Depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal comptabilise 1123 missions, 215 frappes et 344 objectifs détruits.
Depuis le 15 juillet 2015, 132 missions ont été réalisées, comptant 45 frappes et 80 objectifs détruits.
En Irak, dans le secteur de Bagdad, le détachement conseil et assistance a effectué des stages de topographie, lutte contre les engins explosifs improvisés et de secourisme au combat, tout en poursuivant la formation et l’accompagnement des officiers de l’état-major de la 6th Infantry Division. Le Détachement d’instruction opérationnel (DIO) 13 termine le 10 septembre une formation en techniques commando et un stage “formateur des formateurs”, commencés fin juillet, au profit des militaires de l’ICTS, (Iraqi Counter-Terrorism Service). Un stage de lutte contre les engins explosifs, commencé en août, se termine la semaine prochaine.
Agenda de M. Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense
Création du Commando Ponchardier
Vendredi 11 septembre, le ministre se déplace à Lorient pour officialiser la création le 1er septembre du 7e commando de la marine nationale, le commando Ponchardier. Commando d’appui aux opérations spéciales, il regroupe 150 marins, commandos marine et personnel expert des appuis opérationnels aux opérations spéciales. Il rassemble les capacités spéciales de la marine en termes d’appui à l’engagement maritime, d’appui à l’engagement terrestre, d’appui à l’engagement 3D (insertion air) et l’armement spécial.
Déplacement au RICM à Poitiers
Lundi 7 septembre, le ministre s’est rendu à Poitiers dans le régiment d’infanterie chars de marine. Il a salué lors de son allocution, le haut degré d’engagement du RICM dont une partie intégrera l’opération Barkhane le mois prochain. D’autres éléments sont engagés au sein de Vigipirate et de Sentinelle.
À la suite de l’actualisation de la loi de programmation militaire, à l’instar des autres régiments d’infanterie et de cavalerie, les effectifs du régiment vont augmenter avec la création d’un nouvel escadron à l’été 2016.
Agenda de M. Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’État aux anciens combattants et à la mémoire
Pierre Rolinet, Commandeur de la Légion d’Honneur
Mardi 8 septembre, le secrétaire d’État a remis les insignes de commandeur de la Légion d’honneur à M. Pierre Rolinet, ancien résistant et déporté au Struthof.
11 Tricolore Citoyenneté
Mercredi 9 septembre, M. Todeschini s’est rendu au stade Bauer de Saint-Ouen, en présence du Président de la République, pour le 2e volet du 11 tricolore consacré à la citoyenneté.
Mémorial du Mont-Faron
Jeudi 9 septembre, M. Todeschini s’est déplacé à Toulon pour faire le point sur le réaménagement global du mémorial du Mont-Faron.
À l’occasion des céré- monies du 70e anniversaire du débarquement de Provence, le Président de la République avait annoncé ce réaménagement du site en «Mémorial du débarquement et de la Libération en Provence ».
Le secrétaire d’État a réalisé un point d’avancement et a dévoilé les grandes lignes de ce projet qui devrait être achevé début 2017. Il a également précisé que sa «présence sur ce lieu en 2015 témoigne de la perpétuation de l’hommage au-delà des anniversaires décennaux ».
Rencontre avec la Ministre de la Culture du Luxembourg
Samedi 12 septembre, après une cérémonie d’hommage à la résistance mosellane et luxembourgeoise à Roussy-le-Village, M. Todeschini déjeunera avec Mme Maggy Nagel, ministre de la Culture du grand -duché de Luxembourg. A cette occasion, ils échange- ront à propos de la mémoire partagée avec le Luxembourg.
Actualité de la Défense
Exercice Artic Thunder
Du 20 août au 7 septembre, 8 Mirage 2 000D et N de l’armée de l’air (Nancy et Istres) ont participé à la 2de édition de l’exercice Artic Thunder, campagne de tir air -sol franco-norvégienne en conditions réelles. 200 militaires français étaient mobilisés.
Les Mirage 2 000 français ont pris part à cet exercice sur le champ de tir de Halkavarre, situé à 20 km de la base aérienne de Banak, mis à disposition par la Norvège, au nord du cercle polaire. Les objectifs sont multiples : entraînement au tir « bombes de guerre » dans des conditions proches des opérations, coopération bilatérale avec leurs homologues norvégiens, préparation des équipages et des spécialistes non naviguants à de futurs déploiements.
265 sorties, 278 heures de vol ont été effectuées et 191 munitions ont été tirées.
Colloque SSA
Le 23 septembre prochain, le service de santé des armées et plus précisément l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA organise un colloque historique portant sur la période de la 1re guerre mondiale et intitulé « Premières attaques chimiques, de la surprise à la riposte » à l’École du Val-de-Grâce.
Ce colloque propose une vision pluridisciplinaire de cette page de l’histoire militaire qui eut un impact psychologique considérable sur les combattants et les civils de l’arrière : préparatifs industriels et tactiques allemands, attaque allemande du 22 avril 1915, organisation scientifique de la riposte et apprentissage de l’usage offensif des gaz par les armées françaises.
Exposition au musée de l’air et de l’espace
Le général d’armée aérienne Denis Mercier, chef d’état -major de l’armée de l’air, et Catherine Maunoury, directrice du musée de l’air, présideront mercredi 6 septembre le vernissage de l’exposition des peintres de l’air au musée de l’air et de l’espace au Bourget.
Actualité des Opérations
Sauvetage de grande ampleur en méditerranée
Depuis le 2 septembre, le patrouilleur de haute mer de la marine nationale, Commandant Bouan, est engagé dans l’opération Triton de surveillance maritime aux frontières, de l’agence européenne Frontex. Après 3 jours d’opération, le patrouilleur a porté se- cours à 327 naufragés à 400 nautiques dans le sud-est des côtes italiennes.
Tous les naufragés ont été mis en sécurité à bord du patrouilleur de la Marine. Des soins ont été pratiqués sur une dizaine de personnes par le personnel du service de santé des armées à bord, des vivres et de l’eau leur ont été mis à disposition.
Un tel sauvetage en haute-mer nécessite des équipages formés et entraînés, capables d’apporter des réponses opérationnelles efficaces et concrètes face à des situations d’extrême détresse en mer.
Opération BARKHANE : Bande sahélo-saharienne
Le 1er août a marqué le 1er anniversaire de l’opération Barkhane. Cette opération a atteint ses premiers objectifs:
– le processus de coordination avec les forces partenaires n’a cessé de se développer, qu’il s’agisse des opérations conjointes transfrontalières conduites dans une logique de régionalisation, ou de l’appui fourni à la MINUSMA ;
– l’action conduite est efficace, elle permet d’empêcher les Groupes armés terroristes (GAT) de reconstituer des sanctuaires et vise à assécher leurs flux logistiques.
La force Barkhane maintient un haut tempo opérationnel pour dénier toute liberté d’action au GAT. À cet effet, le dispositif des forces françaises continue d’évoluer pour gagner en mobilité et en rapidité d’action. Un détachement supplémentaire s’est ainsi déployé à Aguelal au Niger.
Opérations en cours
Du 19 au 29 août, le groupement tactique désert Est (GTD-E) Chimère, en appui des forces armées nigériennes, a mené l’opération Kounama 5. Dans la lignée de ses précédentes éditions, cette opération visait à perturber les flux des GAT dans la région de la Passe de Salvador, en faisant effort sur la surveillance des éventuels mouvements dans la zone.
Opération SANGARIS: République Centrafricaine
Le mandat Sangaris IV est en cours d’achèvement. Il a permis d’amener le plan de campagne stratégique quasiment à son terme. Pour rappel, la force Sangaris s’est engagée en décembre 2013 avec un double objectif :
– faire cesser les massacres et rétablir un niveau de sécurité minimal ;
– préparer et faciliter le déploiement de la communauté internationale, seule capable de régler la crise centrafricaine dans la durée et dans sa globalité (dimensions politique, économique et juridique).
La situation semble désormais stabilisée même si elle peut être encore fragilisée par l’existence de troubles ponctuels, dont certains relèvent
toutefois d’actes de banditisme. Pour y faire face, la MINUSCA est désormais pleinement opérationnelle. Son action contribue à la stabilisation du pays, comme en témoigne la montée en puissance du processus électoral qui suit son cours. De leur côté, les éléments de Sangaris, qui depuis juillet 2015 sont déployés en force de réaction rapide, poursuivent leur mission d’appui aux opérations conduites par la force internationale.
Le dispositif de la force Sangaris s’articule autour de 900 militaires environ. La MINUSCA compte pour sa part près de 10 500 militaires et policiers ainsi qu’environ 1 500 agents civils responsables du volet politique du règlement de la crise.
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