Le sommet de Newport: L’OTAN face aux nouveaux enjeux internationaux.

 

Les 4 et 5 septembre 2014 a eu lieu le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’OTAN à Newport. Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian s’est donc rendu à Newport aux pays de Galles aux côtés du président de la République, du ministre des affaires étrangères et du CEMA (chef d’Etat-major des armées).

Les membres de l’OTAN ont alors mis en place le plan d’action pour la réactivité. Il permettrait de répondre plus rapidement et plus efficacement aux nouveaux enjeux posés par la Russie et autres régions sensibles du monde. Ce plan s’illustre majoritairement par la nouvelle NATO response force.

Ainsi, la NRF actuelle est trop lente, il faut 30 à 60 jours de délai pour mobiliser 5 000 hommes. Elle n’a jamais été utilisée sauf pour des opérations humanitaires ponctuelles nous informe le journal Le Monde. Or la nouvelle NRF se caractérise par sa rapidité : elle devrait pouvoir mobiliser 800 hommes dans les deux jours, 5 000 à 7 000 hommes dans les 5 à 7 jours et ce partout dans le monde.

Il semblerait que la crise ukrainienne et les autres nouvelles questions de sécurité comme celle que posent les avancées de l’Etat islamique en Irak réactivent la coopération transatlantique en matière de défense. Une coopération péjorativement décrite par le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine sur Twitter qui qualifie l’OTAN de «fille hystérique de la Guerre froide». Ainsi, les Etats membres ont adopté une déclaration sur le lien transatlantique qui pousse à un plus grand investissement de la part des Etats dans le domaine de la défense. Le budget alloué à la défense par les Etats membres devrait atteindre 2% du PIB (objectif escompté mais non contraignant).

Le ministre français de la défense a ainsi estimé : « Ce qui se passe en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Libye au Sahel, au Nigéria […] met directement en jeu la sécurité des Français ».

Il affirma, à cette occasion, l’adéquation de la loi de programmation militaire aux menaces identifiées par le Livre Blanc de la défense. Le gouvernement français semble se réjouir que les conclusions de ce sommet viennent légitimer la hausse du budget défense annoncée par la loi de programmation militaire française 2014-2019.

 

Selon le point de presse du Ministère de la défense du 11 septembre dernier, les Etats membres de l’OTAN présents à Newport auraient choisi de resserrer leur relation de partenariat avec l’Ukraine.

L’Ukraine ne faisant pas partie de l’OTAN, l’alliance n’enverra pas de troupes en Ukraine mais un fonds de 15 millions d’euros permettra de soutenir l’armée ukrainienne et d’accompagner sa défense. Les alliés apporteront à l’Ukraine des moyens de renseignements et une aide en matière de cyberdéfense. Un plan de traitement des blessés du conflit a également été mis en place.

Dans la même dynamique et de manière à être davantage présents en Europe de l’Est des bases logistiques avancées munies d’équipements et de munitions, capables d’accueillir des troupes en cas de besoin, seront installées dans les pays Baltes, en Roumanie et en Pologne.

A travers ce sommet les pays occidentaux ont donc affirmé leur soutien à l’Ukraine concernant l’intégrité de son territoire. Cette prise de position stricte de la part de la France, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de l’Italie principalement est vue d’un mauvais œil par Moscou. Les conclusions du sommet de Newport ne vont donc pas dans le sens d’une meilleure compréhension des intérêts russes. Cette position ferme des pays membres de l’OTAN peut être critiquée au regard de l’accord OTAN-Russie conclu à la suite de la Guerre froide.

 

L’autre point sensible de ce sommet fut la question de l’Etat islamique. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont affirmé leur détermination à affronter cette organisation, dans une tribune publiée jeudi par le quotidien The Times. Depuis le 8 août, les forces américaines ont mené 162 raids aériens contre l’Etat islamique, qui s’est emparé de larges pans de territoires en Syrie et en Irak. Les raids aériens sont-ils une solution pour combattre l’Etat islamique ? Des armes conventionnelles peuvent-elles combattre un ennemi non conventionnel, un groupe terroriste qui est parsemé sur un territoire qui n’est pas responsable des actes de ce dernier. L’assassinat d’un troisième otage, un travailleur humanitaire britannique, ce samedi 13 septembre, démontre la difficile lutte contre ce groupe extrémiste.

Une conférence a alors eu lieu ce lundi 15 septembre à Paris pour décider des moyens à mettre en œuvre contre l’Etat islamique. « Pour les Etats-Unis, l’EI, qui sévit actuellement en Irak et en Syrie, est « plus qu’un groupe terroriste ». Il « allie idéologie et sophistication militaire. Il est incroyablement bien financé. Cela va au-delà de tout ce qu’il nous a été donné de voir », estime le secrétaire américain à la défense, Chuck Hagel. » selon un article publié le 15/09/2014 dans Le Monde.

1 Commentaire

  1. Il ne faut pas tout mélanger et se tromper d’adversaire. Le problème de l’Ukraine n’a rien à voir avec la Syrie ou l’Afrique.

    La Russie n’est pas un adversaire de l’Europe et n’a jamais eu l’intention de l’être, les Etat-Unis n’ont pas à intervenir pour diviser et affaiblir l’Europe en son coeur, en Ukraine, et les dirigeants européens n’ont pas à être à la botte des Etats-Unis, mais à l’Etablissement d’une Europe forte et indépendante.

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