Les aires urbaines

 Les aires urbaines

 

Introduction

Dès la fin des années 1960, les villes regroupent une importante partie de la population française. Cela correspond au « baby boom » et à un important afflux d’immigrants venus en France pour les besoins de la reconstruction puis en raison du dynamisme économique. Aujourd’hui, 75% des français vivent dans une des 354 aires urbaines. L’urbanisation est toujours en hausse avec une population qui ne cesse d’être attirée vers les grandes métropoles, on parle de métropolisation. On assiste cependant au phénomène inverse: de nombreux citadins migrent vers les périphéries rurales. On parle à ce moment là de périurbanisation. C’est principalement celle-ci qui est à l’origine de l’étalement des aires urbaines. Cet accroissement géographique doit être géré par les collectivités.

Comment gérer l’étalement géographique des aires urbaines?

Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps la définition d’une aire urbaine et tout ce qui en découle. Puis nous étudierons les différentes actions mises en oeuvre pour aménager les aires urbaines.

 

1.     Les aires urbaines

Selon la définition donnée par l’INSEE, “une aire urbaine ou « grande aire urbaine » est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de plus de 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.”

Autrement dit, une aire urbaine est un espace géographique se composant d’un centre-ville, de ses banlieues, d’une couronne périurbaine et d’un espace rural. Elle peut donc contenir en sa périphérie des communes rurales de moins de 2 000 habitants dont la population travaille en milieu urbain, y fait ses achats et va s’y distraire.

L’organisation de l’espace urbain

Le phénomène de périurbanisation s’est amplifié depuis les 20 dernières années. On a en effet constaté une reprise de la croissance des villes, centres des principales agglomérations, sans pour autant que le développement des banlieues ne stagne. Ceci entraîne donc l’étalement du peuplement urbain qui se poursuit à la périphérie des principales agglomérations et participe au renouveau des communes rurales situées en périphérie urbaine. Cela traduit une aspiration à la propriété individuelle plus proche de la nature, et donc avec une superficie de terrain plus importante pour les maisons individuelles.

Bien que la population périurbaine soit en hausse, l’emploi reste concentré dans les centres-villes. Cela provoque alors de déplacements quotidiens entre le domicile et le lieu de travail: on parle de migrations pendulaires. En effet, cet étalement spatial de la ville pose problème car la société française a connu en moins de 50 ans une explosion de la mobilité, avec 175 millions de déplacements par jour.

L’INSEE ajoute à sa définition de l’aire urbaine une distinction entre les aires selon leur taille.  Les “moyennes aires” ont un pôle urbain de 5 000 à 10 000 emplois et les “petites aires” sont celles dont le pôle urbain est constitué de 1 500 à 5 000 emplois. Ce zonage en aires urbaines (ZAU) permet d’appréhender et de décrire l’organisation urbaine du territoire français. Fondé sur la localisation des lieux d’habitation et de travail, il aide notamment à définir ou ajuster les politiques de transports en commun. En effet, suite à l’étalement urbain de ces 20 dernières années, les communes doivent trouver des solutions afin d’être connectées entre elles pour limiter le nombre de déplacements quotidiens.

 

2.     L’aménagement des aires urbaines

La majeure partie de la population française vit aujourd’hui dans une aire urbaine, ce qui a entraîné un étalement urbain. Cet accroissement est un problème pour les communes qui doivent développer des infrastructures d’habitat et de transport importantes.

L’augmentation de la population urbaine et la démocratisation de l’automobile favorisent l’extension du tissu urbain et en particulier celui des banlieues où l’on construit de grands immeubles pour abriter les populations les plus modestes ou des zones pavillonnaires pour des populations plus aisées qui aspirent à la propriété individuelle.

Actuellement, bien que les centres-villes qui étaient délaissés sont réhabilités et redeviennent attractifs, les banlieues continuent de se développer autour des villes. Cet accroissement passe par un mouvement de construction de logements toujours plus important qui est dû à la dispersion massive des ménages en périphérie des centres urbains et à la diminution progressive de la taille moyenne des ménages. De plus,  le coût du logement en centre-ville étant élevé, les ménages préfèrent s’éloigner du centre urbain pour échapper à cette hausse des coûts fonciers.

Les migrations pendulaires dues à cet étalement urbain provoquent un engorgement des routes ainsi qu’une hausse de la pollution atmosphérique urbaine. Celle-ci est telle qu’il n’est pas rare que, principalement en été, les grandes villes abaissent les vitesses autorisées sur les périphériques et autoroutes proches des centres.

La loi solidarité et renouvellement urbain (2000) a renforcé le rôle des plans de déplacements urbains (PDU), en les rendant obligatoires pour les agglomérations de plus de 100 000 habitants. Elle insiste sur la diminution du trafic automobile et le développement des transports doux et en commun.

Prenons l’exemple de l’aire urbaine lyonnaise pour montrer la mise en place des PDU. En effet, le Grand Lyon a développé en partenariat avec la TCL : la mise en place de parcs relais. Cela permet aux actifs venant des communes voisines de déposer leur véhicule à proximité d’une station TCL et donc de se déplacer dans Lyon en transports en commun. Ainsi, Lyon a su diminuer le trafic en centre-ville et développer les transports en commun ainsi que leur utilisation.

Une autre initiative de cette aire urbaine est le développement des transports qui sont dits doux. Selon le site économique du Grand Lyon, “A Lyon, les modes de transports doux ne sont pas une utopie. C’est ici que le vélo en libre-service a pour la première fois fait ses preuves à grande échelle”.

Une autre action du Grand Lyon est la création d’un pôle multimodal, qui rassemble plusieurs moyens de transports (trains, métro, tramway, vélos, voitures électriques) au sein même de la ville: la Gare Jean Macé. Cet aménagement favorise les moyens de mobilités durables puisqu’il permet de se déplacer avec un impact minimum d’un point de vu environnemental.

 

Jean Macé

Pôle multimodal: La Gare Jean Macé, Lyon

Les initiatives du Grand Lyon sont inscrites dans une démarche de développement durable tout en permettant une réduction de la circulation automobile en ville. En effet, Lyon, est la seule grande agglomération française où les déplacements en voitures sont inférieurs à 50%.

 

Conclusion

C’est dans les années 60, suite aux “Trente Glorieuses” que des aires urbaines ont commencé à se former. Petit à petit, leur zone géographique s’est étendue hors de la ville  avec l’aspiration à la propriété individuelle qui a été facilitée par la popularisation de la voiture. Les communes ont alors dû gérer cet étalement en créant des logements mais aussi des moyens de transports les connectant entre elles pour faciliter la circulation et limiter l’engorgement des routes. Avec l’arrivée du développement durable, les communes ont dû renforcer leur politique de transports en commun afin de réduire la pollution en mettant en place des pôles multimodaux ou en développant des transports doux comme le vélo ou la voiture électrique. La ville de Lyon a su adapter sa politique de gestion de l’étalement urbain à celle de ville durable.

 

 

Annexes

Mots Clés: aire urbaine, périurbanisation, étalement urbain, migration pendulaire, pôle intermodal

Textes relatifs au sujet:

Ils [les lyonnais] sont nombreux à emprunter le tunnel de Fourvière. […] Or, avec le bus, le métro, le train, le tramway, le réseau de transports en commun est assez important sur Lyon et son agglomération : en privilégiant ces moyens de locomotion les Lyonnais pourraient à coup sûr désengorger le tunnel et par la même occasion faire un geste pour l’environnement. Cependant, il faudra du temps aux automobilistes lyonnais ou non pour changer leurs habitudes.

(Source:  d’après le Progrès.fr, article du 27 juillet 2011)

Le développement du réseau: Exemple de l’extension de la ligne B du métro jusqu’à Oullins. Mis en service fin 2013, le prolongement de la ligne B jusqu’à Oullins permettra aux habitants du sud-ouest de Lyon de bénéficier d’une liaison rapide vers la rive gauche du Rhône et le centre de Lyon. L’objectif est d’intégrer le terminus de la station à Oullins dans un pôle d’échange multimodal composé d’une gare de bus, de deux parcs relais de surface d’une capacité de 500 places, de la station de métro et de la gare SNCF.

(Source: Dossier de presse – 2010, Lyon, ville durable)

 

Définitions complémentaires:

Métropolisation: “Processus de renforcement de la puissance des grandes métropoles, par l’accroissement de la population, de la densité des réseaux de communication, de la concentration d’organismes de commandement dans tous les domaines.” (Larousse)

Périurbanisation: Correspond au phénomène de migration des citadins vers les périphéries rurales.

Migrations pendulaires: Ce sont les déplacements réguliers que font les actifs entre leur domicile et leur lieu de travail.

Étalement urbain: “L’étalement urbain se caractérise par une extension des zones à forte densité de population autour des pôles urbains. Elle résulte des migrations résidentielles au-delà des proches banlieues, que ce soit un choix de vie pour accéder à une maison individuelle ou une contrainte économique liée au prix du logement et du foncier.” (INSEE)

Plans de déplacements urbains: “Les Plans de Déplacement Urbain, outils de politique de développement durable à rôle économique, social et environnemental, définissent les principes de l’organisation des déplacements des personnes et des transports des marchandises au sein d’une agglomération.” (INSEE)

Ville durable: “Zone urbaine qui suit les principes de l’urbanisme écologique et du développement durable, en utilisant le plus possible les énergies renouvelables.” (L’Internaute)

 

Documents complémentaires

Document 1: L’étalement urbain à Lyon

Doncument 2: Mobilités et aménagements dans l’aire urbaine de Lyon

 

 

Sources:

  • Internet:

http://www.aderly.com/publications/Dossier-de-Presse-developpement-durable-Septembre-2010-%22Lyon,-Ville-Durable-%22,id_504.pdf

http://www.urbalyon.org/AffichePDF/880

http://www.leprogres.fr/rhone/2011/07/29/pourquoi-y-a-t-il-tous-les-jours-des-bouchons-au-tunnel-de-fourviere

http://museclio.over-blog.com/article-cours-geographie-1ere-la-france-en-villes-1-98634433.html

http://insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=8&ref_id=17916

http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/aire-urbaine.htm

http://missiontice.ac-besancon.fr/hg/spip/IMG/pdf_VILLES_ET_DEVELOPPEMENT_DURABLE.pdf

http://www.insee.fr/fr/regions/nord-pas-de-calais/default.asp?page=themes/ouvrages/dev_durable/DVA3M05_01.htm

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=18262&page=dossiers/guide_des_zonages/pdu.htm

http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/ville-durable/

http://www.economie.grandlyon.com/accessibilite-lyon-transports-deplacements-doux.279.0.html

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005630252

  • Livres:

Le Petit Larousse illustré 2001

Gamblin André, 2000, La France dans ses régions, 3ème édition, SEDES

Di Méo Guy, 2014, Introduction à la géographie sociale, Armand COLIN

 

Gwenaëlle GUYADER

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