Introduction
La République des Philippines est un Etat insulaire d’Asie du Sud-Est, situé dans l’océan Pacifique occidental. Situé à 1200 kilomètres à l’est du Vietnam, les Philippines sont séparées de Taïwan au nord par le détroit de Luçon (voir carte ci-dessous) (Larousse, 2015).
Figure 1: les Philippines
Source: extrait de Drapeaux des pays, 2015
Figure 2 : Les Philippines
Source : extrait de CIA, 2015
Le pays est un archipel de plus de 7000 îles s’étendant sur plus de 300 000 km2 (Statistiques Mondiales, 2015). Les deux îles principales sont Luçon, où se trouve notamment Manille la capitale, et Mindanao, qui recouvrent les deux tiers du territoire. Entre ces deux îles, on retrouve l’archipel des Visayas avec les îles de Mindoro, Masbate, Negros, Cebu, Bohol, Leyte, Panay, Samar ; au sud-ouest, Palawan et l’archipel des Sulu (voir carte ci-dessous) (Larousse, 2015).
Figure 2 : l’archipel des Philippines
Source : extrait de Larousse, 2015
En 2015, la population des Philippines s’élève à environ 100 millions d’habitants (World Bank, 2015) et est en accroissement rapide avec une croissance de +1,6% par an depuis 2011 (World Bank, 2015). Les deux tiers de la population vivent sur les deux îles principales, Luçon et Mindanao, et plus particulièrement dans l’agglomération de Metro Manila (11,9 millions d’habitants qui compte 17 villes dont Manille (1,7 millions), Caloocan (1,5 millions) et Makati (France Diplomatie, 2015).
Les langues officielles sont le filipino et l’anglais, mais les philippins, d’origine malaise dans leur quasi-totalité, parlent 87 langues malayo-polynésiennes. Les plus pratiquées sont le cebuano (24% de la population) et le tagal ou pilipino (30% de la population), principalement dans la région de Manille et qui représente la base du filipino.
Les Philippines, étant situées plus à l’est, n’ont pas subi l’influence indienne, contrairement à l’Indonésie et à la Malaisie. En revanche, l’influence espagnole a eu un impact fort sur les philippins. Aujourd’hui, 85% des philippins sont catholiques romains et leurs noms de famille sont à consonance hispanique. L’islam, lui, ne s’est implanté qu’au sud de l’île de Mindanao, chez les Moros, dans l’archipel de Sulu et dans l’île de Palawan (5% de la population). Pour ce qui est de l’éducation, les Philippines ont été largement influencées par l’Eglise et l’américanisation, qui ont permis d’éliminer presque complètement l’analphabétisme (taux d’alphabétisation de 95,4%) et mis en place l’anglais comme langue officielle (Larousse, 2015). En 2013, l’Indice de Développement Humain (IDH) était de 0,66 aux Philippines, un résultat moyen classant le pays au 114ème rang mondial (Statistiques Mondiales, 2015).
D’après France Diplomatie (2015, les Philippines disposent d’une économie en croissance (+6,2% en 2014) basée essentiellement sur l’agriculture et leur monnaie d’échange est le peso philippin. Au 23 novembre 2015, 1 euro vaut 50,06 pesos philippins (XE, 2015).
Les Philippines ont été découvertes par l’explorateur Magellan en 1521 et sont devenues une colonie espagnole. En 1898, alors que les philippins réclament leur indépendance, les espagnols vendent la colonie aux Etats-Unis. Le drapeau des Philippines (voir image ci-après) a été créé à cette date. Les trois étoiles représentent les trois grands territoires et les huit rayons de soleil, les huit provinces. Le rouge symbolise le courage ; le bleu l’idéalisme et le blanc, l’amour de la paix (Larousse, 2015).
Figure 3 : drapeau des Philippines
Source : extrait de Larousse, 2015
Durant la seconde guerre mondiale, les Philippines sont sous occupation japonaise. Le pays obtient finalement son indépendance le 4 juillet 1946. Aujourd’hui, le pays est une république basée sur le système américain de séparation des pouvoirs, et dont le président est Benigno Simeon, dit “Noynoy” Aquino III, depuis 2010 (CIA, 2015)(France Diplomatie, 2015).
I. Risque politique
I.1. La stabilité du gouvernement et des institutions
Le système gouvernemental des Philippines est largement inspiré du système américain et régi par la Constitution de 1987. Il s’agit d’un système présidentiel avec un pouvoir législatif bicaméral et un pouvoir judiciaire indépendant. Après le départ du président autoritaire Marcos, c’est Corazon Aquino, mère du président actuel, qui a élé élue et a permis aux Philippines de se développer et de retrouver une certaine stabilité. Grâce à sa politique, les Philippines ont vu leur économie relevée et ont réussi à surmonter la crise asiatique (Perspective Monde, 2015). Aujourd’hui, le pays est considéré comme une puissance émergente en Asie grâce à un système gouvernemental relativement stable.
Pouvoir exécutif
Le Président de la République des Philippines est élu pour un mandat unique tous les 6 ans, et cumule les rôles de chef de l’Etat, chef du gouvernement et commandant en chef des forces armées. Il nomme et peut démettre les ministres. Le président actuel est Benigno Simeon, dit “Noynoy” Aquino III, depuis 2010. Les prochaines élections sont prévues pour mai 2016 . Le président philippin est assisté par un vice-président élu séparément, au suffrage universel également, pour la même période de 6 ans (France Diplomatie, 2015).
Pouvoir législatif
Le parlement est divisé en deux chambres qui votent la loi à égalité et peuvent mettre en accusation le Président de la République:
- Le sénat, qui compte 24 membres élus sur l’ensemble du territoire pour 6 ans;
- La chambre des représentants, qui compte 250 membres élus pour 3 ans.
Le pays est divisé en 17 régions et trois régions autonomes, elles-mêmes découpées en provinces et municipalités (France Diplomatie, 2015).
Très populaire, le président Aquino III dispose d’une majorité favorable dans les deux chambres, ce qui lui permet de mettre en place ses réformes, notamment celles concernant la lutte contre la corruption (AMB, 2015)
Pouvoir judiciaire
La plus haute instance judiciaire est la Cour suprême. Le président (Chief Justice) ainsi que 14 juges (Associate Justices) sont nommés par le président sur recommandation du Conseil judiciaire (France Diplomatie, 2015).
I.2. Les conditions socio-économiques
La pauvreté
L’année 2012, aux Philippines, a été marquée par une croissance économique accélérée. Elle serait devenue le nouvel “eldorado de la croissance” et attirerait de nombreux investissements étrangers. Paradoxalement, l’année a également connu une chute de la création d’emplois, une hausse du chômage, une flambée des prix ainsi qu’une pauvreté croissante. En effet, en juillet 2012, 27,9% de la population vivait avec 0,47 euro par jour (seuil officiel de pauvreté) et le taux officiel de chômeurs s’établissait à 26,7% (Le Brech, 2013).
Cette pauvreté est due aux catastrophes naturelles, à la corruption, mais aussi aux divers mouvements rebelles (mouvement religieux et politiques). Cette violence a pour conséquence d’aggraver la pauvreté et les inégalités. Les Philippines arrivent en 4e position, selon l’Unicef, en termes du plus grand nombre d’enfants qui se prostituent (Le Brech, 2013). Les guérillas ont notamment fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés.
Les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur
Des déplacements massifs de la population ont eu lieu à l’intérieur du pays du fait des catastrophes naturelles, des luttes politiques et religieuses.
Au moins 327 000 personnes ont été évacuées à cause des catastrophes naturelles comme :
- les typhons : celui de Bopha, de Haiyan ;
- les tremblements de terre tels que celui de Bohol.
Environ 127 000 personnes ont été déplacées du fait des différents conflits dans le pays (les groupes terroristes : groupe d’Abou Sayyaf et la New People Army).
Drogues
Un autre problème majeur et croissant aux Philippines est la production et la consommation de méthamphétamine (CIA, 2015).
I.3. Les conflits internes
Figure 4 : conflits internes et externes aux Philippines
Source : extrait de Perspective Monde, 2015
Ce graphique représente le niveau de conflit aux Philippines. Il a été créé suite au programme de données sur les conflits Uppsala. Ce modèle classe de 1 à 5 les pays, par an et selon le nombre de conflits internes et externes.
Le conflit est ici défini comme une incompatibilité conflictuel qui concerne le gouvernement et / ou le territoire où l’emploi de la force armée entre deux parties, et qui a entraîné la mort d’au moins 25 personnes lors de combats en un an (Perspective Monde, 2015).
D’après ce graphique les Philippines sont classées à 3,5 en 2010. Ce pays connaît en effet un haut niveau de violence politique, notamment en province.
I.4. Les pressions ethniques
La région de Mindanao, au sud de l’archipel, a toujours été la zone la plus touchée par les différentes guérillas entre populations musulmanes, catholiques et groupes indigènes pour la possession de la terre. Ces rivalités se sont accentuées depuis le début du 20ème siècle, en raison d’un phénomène de migration de populations chrétiennes du nord et du centre de l’archipel vers Mindanao. Les premiers affrontements entre le gouvernement philippin et les groupes indépendantistes musulmans, comme l’ASG, le JI ou le MNLF ont débuté dans les années soixante-dix, faisant plus de 60 000 victimes entre 1970 et 1976 (France Diplomatie, 2015).
I.5. Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel
Les Philippines revendiquent la souveraineté du récif de Scarborough, qui est aussi revendiqué par la Chine et Taïwan. De la même manière, les Philippines réclament certaines des îles de Spratley, qui sont à la fois revendiquées par la Chine, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam. Ces différends entraînent des conflits et des tensions fortes entre ces pays.
Une tentative d’apaisement des tensions a été faite en 2002 avec la «Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine du Sud ». En mars 2005, les compagnies pétrolières nationales de la Chine, des Philippines et du Vietnam ont signé un accord de collaboration pour réaliser des activités sismiques marines dans les îles Spratley (CIA, 2015).
I.6. Le niveau de corruption
Selon l’ONG Transparency International, qui publie chaque année un indice de perception de la corruption (IPC), les Philippines se situent en 2014 au 85ème rang (sur 175), avec un IPC de 38/100, sachant qu’un score de 0 correspond à un très fort taux de corruption. Le pays fait ainsi partie des nations les plus corrompues du monde (Transparency International, 2014).
Cependant, on note quelques efforts faits par le gouvernement. Le Président Aquino III a en effet déclaré la lutte contre la corruption comme l’une de ses priorités, et met en place de nombreuses réformes pour y faire face. Il considère la corruption comme un frein majeur aux IDE et a de ce fait mis en place de nombreuses mesures anti-corruption afin d’améliorer l’environnement des affaires du pays, ainsi que les infrastructures et des contrôles réglementaires accrus. Ces mesures ont toutefois été récemment entachées par des scandales qui ont nuit à la légitimité des partis politiques (AMB, 2015).
I.7. Les conditions de sécurité dans le pays liées à la criminalité et au terrorisme
Le terrorisme
- Mouvements djihadistes du Sud :
Les groupes tels que Abou Sayyaf (ASG) et la Jemaah Islamiyah (JI) sont des groupes armés, motivés par l’idéologie djihadiste islamique. Abou Sayyaf a été créé en 1991 et vise à établir un pays sud-philippine islamique à l’iranienne. Ils ont récemment prêté allégeance à l’Etat islamique (IS) après avoir été affiliés à Al-Qaïda de nombreuses années. JI est un associé officiel d’Al-Qaïda et vise à établir un califat islamique dans toute l’Asie du Sud.
Ces groupes se livrent à des enlèvements violents et extorsions de fonds visant les étrangers. Ils interviennent à terre mais également en mer ; ces mouvements et ces groupes ayant la capacité d’agir loin de leurs bases.
La plupart des attaques se trouvent dans le sud islamiste, en particulier sur les îles de Mindanao, Basilan, Jolo et Tawi Tawi et dans l’archipel de Sulu. Cependant, les agressions peuvent avoir lieu sur tout le territoire national, par exemple dans les lieux de culte, les lieux touristiques, ou les bâtiments gouvernementaux.
En conclusion, un risque de violences existe sur l’ensemble du territoire philippin, notamment dans les lieux publics (The National Counterterrorism Center, 2015).
- La New People Army (NPA)
Le Global Terrorism Index (2014) a nommé le NPA comme étant le groupe militant qui représente la plus grande menace pour la sécurité et la paix nationale des Philippines (France Diplomatie, 2015). Le NPA a été créé en 1969 et est la branche armée du parti communiste philippin. Ce groupe est responsable de 30% des attaques violentes du pays. Ils est présent sur une grande partie du territoire avec environ 5000 soldats, surtout dans le nord et le centre de l’île de Luçon, dans les îles de Samar, Leyte, Masbate, Negros et Mindoro. Il convient, pour l’ensemble du pays, de se renseigner avant d’emprunter des voies isolées dans les zones rurales. En outre, les agressions et les enlèvements sont dirigés contre les politiciens, les forces de sécurité philippines et les civils (Diola, 2014). Le NPA impose des “taxes révolutionnaires» dans les zones qu’il contrôle et est déterminé à parvenir à un effondrement économique aux Philippines afin d’assurer une révolution (TRAC, 2015).
Les conditions de sécurité liées à la criminalité
- Les milices privées
Des milices privées existent dans certaines régions. De plus, la criminalité générale et les enlèvements sont chaque année en augmentation sur tout le territoire philippin à l’approche des fêtes de fin d’année et durant cette période.
- La piraterie maritime
La piraterie crapuleuse ou pratiquée par des mouvements terroristes est fréquente au large des côtes occidentales de Mindanao. Ces eaux sont également confrontées au développement de différents trafics. La navigation de plaisance est formellement déconseillée dans le sud de la mer de Sulu et dans le nord de la mer de Célèbes et la plus grande prudence est recommandée au-delà (France Diplomatie, 2015).
Figure 5 : zones à éviter aux Philippines
Source : extrait de France Diplomatie, 2015
II. Risques économiques et financiers
Figure 6: Situation économique du pays
2014 | 2015 (estimation) | |
PIB par habitant | 2870,5 US$ | 2951 US$ |
Taux de croissance du PIB | 6,5% | 6,5% |
Taux d’inflation annuel | 4,2% | 2,1% |
Solde budgétaire (en % du PIB) | -0,6% | -1,8% |
Solde courant (en % du PIB) | 4,4% | 4,5% |
Dette externe (en % du PIB) | 37,2% | 35,5% |
Solde commercial | -5283 millions de US$ | NS |
Source: adapté de Coface, 2015, World Bank, 2015 et Les Echos, 2015
Grâce à une politique monétaire basée sur le contrôle de l’inflation et la fixation de taux d’intérêt directeurs élevés, la stabilité de la monnaie des Philippines semble aujourd’hui garantie (Trader Forex, 2015). Au 23 novembre 2015, 1 euro vaut 50,06 pesos philippins (XE, 2015).
De manière globale, la situation économique et financière des Philippines est plutôt positive. Elle repose en effet sur des fondamentaux solides que sont la forte croissance, une inflation maîtrisée et un faible déficit budgétaire (voir tableau ci-dessus). Il est cependant important, pour le futur, de conserver ce taux de croissance attractif au vu de l’accroissement rapide de la population (1,7% par an) et de la nécessité de réduire les disparités sociales (France Diplomatie, 2015).
L’économie du pays est essentiellement basée sur l’agriculture, qui est caractérisée par une surexploitation évidente des ressources naturelles et des inégalités sociales entre les paysans, qui vivent dans une très grande pauvreté et sous la tutelle de grands propriétaires agricoles (Larousse, 2015). L’économie philippine est également marquée par l’exploitation de quelques ressources minières et le développement des centres d’appels, ainsi que par l’importance de plus en plus grande du tourisme. Cependant, il est important de noter que l’endettement reste lourd et le sous-emploi important (7% de la population selon la CIA en 2015), ainsi les envois de devises assurés par les 10% de la population émigrée dans d’autres pays d’Asie et au Moyen-Orient sont essentiels (CIA, 2015)(Larousse, 2015). Le moteur de la croissance reste, en 2015, la consommation des ménages (70% du PIB) (Coface, 2015).
Face à cela, le gouvernement philippin mène une politique de gestion et de diversification de l’économie, qui est nécessaire pour permettre aux Philippines de s’affirmer sur la scène internationale (France Diplomatie, 2015). Cette action gouvernementale ainsi que les résultats économiques plutôt positifs du pays, amènent à des résultats prometteurs et se traduit actuellement par un accroissement des investissements. Les Philippines ont été désignées comme “le nouveau tigre asiatique” par la Banque mondiale, et avaient en 2013 la croissance la plus dynamique de l’ASEAN (France Diplomatie, 2015). Le président Aquino a tenu sa promesse de réduire les déficits du pays, au vu de l’amélioration des ratios d’endettement. Cela a permis au pays de se voir attribué de meilleures notations financières, notamment en 2014 : les Philippines ont obtenu pour la première fois le “Investment grade” de la part de l’agence Standard & Poors (avec la note BBB). Cela sonne comme une récompense pour les réformes effectuées et la solidité des balances extérieures (Business France, 2015).
III. Risques géographiques et environnementaux
III.1. Les risques sismiques et géologiques
Les risques de catastrophes naturelles sont très grands aux Philippines. L’archipel subit en effet les caprices de la nature, caractérisés par trois grands risques : volcanique, sismique et cyclonique.
Le risque volcanique
L’archipel des Philippines est constitué de 46 volcans dont 13 actifs (Larousse, 2015). L’institut de volcanologie des Philippines (PHIVOLCS) a établi des zones de sécurité autour de trois volcans : 6 km autour du volcan Mayon, 4 km autour du volcan Bulusan ainsi qu’autour du volcan situé au centre du lac Taal, au sud de Manille.
Mayon est le volcan le plus actif du pays. Sa dernière éruption date de 2009, et a entraîné l’évacuation de plus de 33.000 personnes.
Quant au volcan Taal, il pourrait entrer en éruption dans un avenir très proche et a été déclaré comme un “volcan de la décennie” par l’Association internationale de volcanologie et de chimie, en raison de son histoire explosive et du fait qu’il soit situé à proximité de zones urbaines (France Diplomatie, 2015).
D’autres volcans historiquement actifs sont Biliran, Babuyan Claro, Camiguin, Camiguin de Babuyanes, ou encore Didicas (Larousse, 2015).
Le risque sismique
Le pays est situé dans une région de forte activité sismique, parcourue de multiples failles. Les tremblements de terre sont ainsi fréquents sur l’archipel (CIA, 2015).
Le risque cyclonique
La période cyclonique s’étend de mai à décembre. A cette période, les typhons affectent en particulier la région des Visayas et le nord de Luçon, mais leurs parcours sont parfois susceptibles de changements brutaux. Les précipitations provoquent chaque année des glissements de terrains et des inondations meurtrières en zone rurale. Le dernier en date était le typhon Koppu, qui a traversé le nord de l’archipel le 19 octobre 2015, provoquant au moins 16 morts, le naufrage d’un ferry et l’évacuation de 60 000 personnes de leur logement (Le Monde, 2015).
III.2. Les risques sanitaires et épidémiques
Le niveau sanitaire aux Philippines est assez faible et les infrastructures sanitaires sont médiocres (France Diplomatie, 2015). Les risques notables apparaissent dans les maladies comme les bilharzioses ou la leptospirose, souvent liées aux baignades en zones de basse altitude, proches des rizières. Le climat étant tropical, les maladies transmises par les piqûres de moustiques, comme la dengue, sont fréquentes.
Ensuite, il existe une très forte pollution de l’air et de l’eau, en particulier dans les grands centres urbains, ce qui rend la qualité de l’air très faible. Cette pollution entraîne aussi une dégradation des récifs coralliens et des mangroves côtières, qui sont les aires de reproduction des poissons (CIA, 2015).
Enfin, dans les zones de conflit, plus de 50% de la population n’a pas accès à une eau de bonne qualité (Le Brech, 2013).
IV. Hard Power
IV.1. Pouvoir militaire réel
Les forces armées philippines comprennent une armée de terre, une marine et une force aérienne (CIA, 2015). En 2013, cette armée de professionnels comptabilisait 200 000 personnels actifs et plus de 170 000 réservistes. Ses quartiers généraux sont situés à Camp Aguinaldo à Quezon city, proche de Manille, la capitale (AFP, 2015). Aux Philippines, le service militaire n’est pas obligatoire mais possible de manière volontaire pour les 17-23 ans ayant le niveau baccalauréat minimum et célibataires (CIA, 2015).
Face à des conflits territoriaux avec la Chine concernant des îles en mer de Chine, les Philippines ont considérablement augmenté leurs dépenses militaires : +17% pour la période 2012-2013 (Perlo-Freeman et Solmirano, 2014), ce qui représentait environ 7% des dépenses du gouvernement (World Bank, 2015) soit 3377 millions de dollars US. Ces dépenses ont subi une légère baisse de -2,53% pour 2014, s’élevant à 3292 millions de dollars US (Knoema, 2015).
L’armée philippine est engagée aux côtés des États-Unis dans la guerre contre le terrorisme depuis 2001. Son rôle principal est cependant interne, face à l’insurrection islamiste et communiste présente dans le pays. L’armée philippine engage régulièrement des combats avec les islamistes d’Abou Sayyaf, un mouvement islamiste séparatiste localisé dans les îles du Sud, principalement Jolo, Basilan et Mindanao.
IV.2. Poids du pays dans les institutions internationales
La République des Philippines est un membre fondateur et actif de l’ASEAN (Association of Southeast Asian Nations). Au sein de l’ASEAN, les Philippines sont le 5ème client de la France et représentent le 3ème excédent commercial après Singapour et la Malaisie, avec des exportations de produits industriels, principalement dans l’aéronautique (France Diplomatie, 2015).
C’est également un membre actif de l’APEC (Coopération Economique pour l’Asie-Pacifique) et du G-24.
Les Philippines sont l’un des 51 Etats fondateurs des Nations Unies le 24 octobre 1945. Depuis, le pays a siégé 4 fois au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent (la dernière fois en 2004-2005), a participé à 7 des 8 grandes conventions des Nations Unies sur les droits de l’Homme ainsi qu’au Statut de Rome de la Cour pénal internationale. L’archipel est aussi membre du Conseil des droits de l’Homme depuis 2006 (France Diplomatie, 2015).
Le pays est également engagé dans les opérations de maintien de la paix (OMP) des Nations Unies depuis 1962. En 2010, 1071 philippins étaient déployés sous la bannière de l’ONU dans neuf missions différentes. En 2014, 176 casques bleus philippins étaient déployés dans trois opérations : la MINUSTAH en Haïti, l’UNMOGIP au Cachemir et l’ONUCI en Côte d’Ivoire (France Diplomatie, 2015).
IV.3. Technologie et innovation
En 2010, les dépenses de l’Etat en Recherche et Développement (R&D) représentaient seulement 0,1% du PIB, contre les 0,3% recommandés (Knoema, 2015).
Les Philippines semblent cependant avoir amélioré leur engagement en innovation depuis lors. Le pays a gagné 17 places pour atteindre le 83ème rang sur 141 du Global Innovation Index (GII) en 2015 (Magturo, 2015). Selon l’agence en charge de cet index, les forces du pays sont, entre autres, les dépenses des entreprises en R&D et le rôle des technologies et communication de l’information. En revanche, le pays reste un lieu difficile pour les entreprises, et le budget R&D de l’Etat est faible (Magturo, 2015).
Il y a donc aux Philippines une réelle nécessité de la part du gouvernement d’investir au niveau de la recherche, dans l’éducation et les sciences, les technologies, qui sont les futurs moteurs de la croissance.
V. Soft Power
V.1. Reconnaissance médiatique et culturelle
La culture philippine se distingue des pays voisins, notamment par son unique mélange entre sociétés traditionnelles et influences extérieures. Seuls les musulmans et certaines communautés isolées n’ont pas été touchées par les influences espagnole et américaine. Il s’agit également du seul pays asiatique à majorité chrétienne (90% de la population) (Lonely Planet, 2015).
Il semblerait que les Philippines soient reconnues avant tout pour la richesse de leurs paysages, et notamment les rizières en terrasses du nord du pays, considérées comme la 8ème merveille du monde et classées au patrimoine mondial de l’Unesco. La population philippine, et principalement la population rurale, entretient un lien particulier avec la nature et attache une très grande importance à la danse, l’art, les légendes et l’existence de créatures mythiques (Le Routard, 2015).
Le pays a également beaucoup souffert durant la seconde guerre mondiale, et dispose de ce fait de sites historiques attirant de nombreux touristes chaque année (Lonely Planet, 2015).
Cependant, malgré ces atouts indéniables, les Philippines gardent une mauvaise image aux yeux du monde de par sa dangerosité, liée notamment aux nombreux attentats, enlèvements et catastrophes naturelles. Le gouvernement français présente le pays comme un lieu où “un risque de violences existe sur l’ensemble du territoire, notamment dans les lieux publics” (France Diplomatie, 2015).
V.2. Vecteurs d’influences
Selon Ehrlich (2015), les Philippines peinent à attirer des touristes pour diverses raisons : les médias philippins ne donnent pas une bonne image du pays à l’international, les infrastructures sont insuffisantes et inadaptées, le taux de criminalité est élevé et le coût de transport pour venir jusqu’à l’archipel est très élevé. Cependant, il considère que le frein majeur à la popularité des Philippines est tout simplement l’ignorance concernant l’archipel : les gens n’en ont tout simplement jamais entendu parler (Ehrlich, 2015).
Les récents investissements en technologie et numérique ont permis de relancer la vague de production de films philippins, et on assiste aujourd’hui à une renaissance du cinéma philippin, grâce à la production de plus en plus de films indépendants (Mauger, 2013). Cela peut être considéré comme une force pour le futur du pays.
Enfin, comme mentionné précédemment, de nombreux philippins quittent le pays pour aller travailler à l’étranger, où les conditions de travail y sont meilleures. Leurs envois de devises sont nécessaires à l’économie du pays.
V.3. ONG
Comme mentionné précédemment, de plus en plus de philippins sont engagés dans des missions humanitaires à l’étranger. Cependant, le pays attire également de nombreuses ONG, surtout dans le domaine de l’enfance, et suite aux catastrophes naturelles récurrentes.
Conclusion
La participation grandissante des Philippines dans les organisations multinationales comme l’ASEAN, l’APEC ou les Nations Unies ont permis au pays de s’ouvrir sur la scène internationale. De plus, les données économiques présentent des perspectives d’avenir positives pour l’archipel, et pourraient permettre à l’Etat d’investir dans ses infrastructures et en R&D, par exemple, ou encore attirer des investisseurs étrangers.
Cependant, les Philippines restent une destination non privilégiée par les touristes malgré des paysages et une culture uniques. En effet, la sécurité n’est pas assurée à cause d’un fort taux de criminalité et des conflits internes liés au terrorisme subsistent depuis de nombreuses années. Enfin, les conditions de vie des philippins restent très discutables, puisque le taux de pauvreté est très élevé.
Forces | Faiblesses |
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Opportunités | Menaces |
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Bibliographie
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Audrey MIEGE et Malorie PEYRUCHAUD
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