Zbigniew Brzeziński

Citation emblématique de Zbigniew Brzeziński  :

Zbigniew Brzeziński, dans son ouvrage Le Grand Echiquier (1997) :

”To put it in a terminology that harkens back to the more brutal age of ancient empires, the three grand imperatives of imperial geostrategy are to prevent collusion and maintain security dependance among the vassels, to keep tributaries pliant and protected, and to keep the barbarians from coming together.”

En d’autre termes, selon une terminologie qui rappelle celle de l’époque brutale des anciens empires, les trois grands impératifs de la géostratégie impériale sont d’empêcher les collusions et maintenir les « vassaux » dans une relation de dépendance en matière de sécurité, de faire en sorte que les tributaires restent « dociles et protégés », et d’empêcher l’alliance des « barbares » .

Présentation de l’auteur :

Zbigniew Brzeziński, politologue américain d’origine polonaise, est né le 28 Mars 1928 à Varsovie. Il a fait ses études à Montréal (Canada) puis à Boston (Etats-Unis). Il fut professeur à Harvard de 1953 à 1960, puis à l’université de Columbia de 1960 à 1989. Il est actuellement professeur à l’université Johns-Hopkins (à Baltimore). Puis il devint expert au « Center for strategic and international studies » de Washington. Mais son poste le plus réputé fut celui de conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter, de 1977 à 1981, lorsque ce dernier était président des Etats-Unis. Enfin, il a reçu le titre de « docteur honoris causa » de l’Université Jagellon de Cracovie, en 2000.

Côté famille, Brzeziński est bien entouré : sa femme, Emilie-Anne Beneš est la nièce de l’ancien président tchécoslovaque Edvard Beneš. Enfin, il a trois enfants, et parmi eux Mark, qui est avocat et a travaillé en tant que conseiller pour l’Europe de l’Est et la Russie au conseil de sécurité nationale (de 1999 à 2001), tandis que sa fille Mika est journaliste à MSNBC (chaîne d’information diffusée aux Etats-Unis et au Canada).

Bibliographie de l’auteur :

Zbigniew Brzeziński a composé de nombreux ouvrages. Les plus célèbres sont:

–The Grand Chessboard: American Primacy and Its Geostrategic Imperatives, New York, Basic Books, 1997

–Between Two Ages: America’s Role in the Technetronic Era, New York, Viking Press, 1970

–Out of Control: Global Turmoil on the Eve of the 21st Century, New York, Collier, 1993-Second Chance: Three Presidents and the Crisis of American Superpower, Basic Books, 2007

The Grand Chessboard, ou le “Le Grand Echiquier”, est considéré comme son ouvrage majeur. La théorie exposée dans cet ouvrage se base sur l’idée que l’amélioration du monde et sa stabilité (économique et sociale) dépendent du maintien de l’hégémonie américaine. Toute puissance concurrente est dès lors considérée comme une menace pour la stabilité mondiale.

Problématique centrale travaillée par l’auteur :

Nous pourrions considérer que le problème central travaillé par Brzeziński est :

« Comment asseoir l’hégémonie des Etats-Unis, tout en la légitimant ? »

Présentation et illustration de la problématique :

La problématique principale autour de laquelle Brzeziński à travaillé concernait les moyens de renverser l’URSS durant la guerre froide. Il a mis en place une stratégie d’hyper-agressivité vis-à-vis de l’URSS, en prônant notamment une politique d’encerclement ou de containment. Il contribua ainsi à la formation d’alliance avec les pays autour du bloc soviétique afin d’empêcher l’expansion de ce dernier. Il participa à la formation de ces alliances militaires et stratégiques, qui subirent cependant une opposition au sein du gouvernement, ces opposants qui prônaient donc le dialogue sur le désarmement et la coopération avec l’Union soviétique pour désamorcer les conflits du Tiers-monde.
Brzeziński s’engagea dans diverses alliances, tout d’abord, le 3 juillet 1979, suite aux conseils de Brzeziński, Jimmy Carter s’allie aux djihadistes en Afghanistan (Moudjahidines).
Ceci afin d’empêcher l’avancée de l’armée rouge dans cette partie de l’orient. La déstabilisation du régime communiste afghan et l’armement des premières milices djihadistes anti-communistes provoquent comme prévu l’entrée de l’Armée rouge dans le pays.

Il contribue ainsi à l’encerclement de l’union soviétique et va se maintenir sur cette voie, avec la chine tout d’abord, il guida le gouvernement vers une politique de normalisation, en contradiction avec celle de cyrus vance, le secrétaire d’état qui voulait garder des distances avec la Chine.
La normalisation des relations avec la Chine n’en poursuivit pas moins sa route, Brzezinski allant même jusqu’à mettre au point un programme de coopération stratégique conjoint et à entretenir de bonnes relations personnelles avec Deng Xiaoping, ce qui lui vaut aujourd’hui d’être bien vu auprès des Chinois.

Il participa également à maintenir le shah d’Iran face à l’influence soviétique, et l’ancienne perse se dressa ainsi comme un rempart face au bloc de l’est.

En 1977, il affiche son soutient a Israël en participant aux accords de camp David, Israël qui représente un allié important pour le contrôle du Moyen-Orient.

Plus tard, à la fin des années 1980, avec la chute du bloc soviétique, il se bat pour l’indépendance de pays appartenant au bloc, comme l’Ukraine, pour éviter le retour de la Russie comme superpuissance mondiale. Il désire que la Russie s’intègre au système de l’ouest. Puis il développe son « plan pour l’Europe » qui vise principalement à intégrer les pays Baltes à l’OTAN. Il sera récompensé en 2002 lorsque Lettonie, Lituanie et Estonie rejoindront l’organisation.

Durant les années 1990, il est chargé par Clinton de promouvoir l’oléoduc Bakou-Tblissi-Ceyhan. Ce projet représente la meilleure occasion pour lui d’empêcher la Russie de se relever après l’effondrement de l’URSS.

Aujourd’hui, il veut subordonner la Russie aux Etats-Unis. En effet celle-ci s’est remise de la crise liée à l’éclatement de l’URSS et produit en masse et particulièrement de l’énergie.

Mais il est plus difficile dorénavant de convaincre l’opinion mondiale que la Russie incarne le mal absolu et que faute d’être subordonnée, elle sombrera dans le totalitarisme .Sa peur vient du fait que contrairement aux Etats-Unis, elle est très largement à l’abri d’une éventuelle dépendance énergétique. Aujourd’hui Zbigniew Brzeziński est surtout actif au sein du CSIS, mais il demeure le cerveau du programme démocrate en politique étrangère.

Critique personnelle et argumentée :

Zbigniew Brzeziński est un idéologue néolibéral d’origine polonaise qui à travers ses ouvrages tend à légitimer la superpuissance américaine et son rôle de gendarme du monde à travers la stabilité qu’est selon lui à même d’amener les Etats-Unis. Cependant, il considère que les États-Unis ne peuvent réaliser leur projet qu’avec l’aide de l’Europe qui se doit de ramener les pays de l’est vers le droit chemin. Sa vision héliocentrique du monde contemporain en fait un homme controversé mais ses avis contraires aux politiques mises en œuvre par certains présidents des USA en font un homme reconnu à travers le monde.

Mots clefs illustrant la pensée de l’auteur :

–   Hégémonie américaine

–   Légitimité internationale

–   Néolibéralisme

–    pro-européen / Pro-européanisme