Fiche Pays – Myanmar

Introduction :

Forme de l’Etat : République fédérale. Gouvernement autoritaire. Président : Thein Sein Langue officielle : le Birman

Nom officiel : République de l’Union du Myanmar (depuis 2010). Certains pays comme la France ou d’autres pays anglo-saxons ne reconnaissent pas l’utilisation du nom « Myanmar », et continuent d’appeler le pays Birmanie (Burma en anglais).

Drapeau :

Ethnies : La Birmanie comporte un très grand nombre d’ethnie (l’Etat en recense officiellement 135 ethnies). Les principales sont :

 

Groupe ethnique Birmans Karens Rakhines Mons Kachins Chins Kayas
Population en % 68 7 3.5 2 1.5 1 1

 

Le pays compte aussi 150 000 chinois et 800 000 indiens.

Monnaie : Kyat (1$ = 970 Kyat)

IDH (2012) : 0.498 (132ème)

Démographie :

0-14 ans 15-64 ans 65 ans et plus
27.7% 67.5% 5%

 

 

La population compte de 64.9  millions d’habitants  avec un taux d’accroissement naturel de 1.07% par an. La répartition de la population par tranches d’âge se fait de la manière suivante :   L’espérance de vie à la naissance est de 65.24 ans et le taux de natalité est de 2.23 enfants par femme. Ce chiffre, en comparaison avec ceux du Cambodge (2.98) ou du Laos (3.06), qui ont des niveaux de développement comparables, est relativement faible. Le tiers des birmans appartiennent à des minorités ethniques, ayant des cultures et des langues différente propres. Ces différences et cette hétérogénéité au sein du pays donne naissance à de grave tensions interethniques depuis de nombreuses années. Les religions principales sont Le boudhisme (89%), le christianisme (6%), l’Islam (4%) et l’animisme (1%).

Risque politique  : 

Le pays connaît une transition politique majeure depuis 2010, qui correspond à la fin du pouvoir par la junte militaire lors des élections législatives. Le président Thein Sein, élu en 2011, ainsi que le nouveau gouvernement, manifestent une volonté d’ouverture économique et de légers progrès démocratiques dans le pays (accès d’Aung San Suu Kyi à la chambre des députés, libération de prisonniers politiques…). Les efforts entrepris  ont permis à la Birmanie de s’ouvrir et de s’acquitter de certaines sanctions économiques imposées par de nombreux pays développés (notamment l’Union Européenne). Cependant de nombreux spécialistes estiment que la transition est encore fragile car il reste de nombreux défis à relever et des problèmes sociaux majeurs ne sont toujours pas réglés : conflits armés dans les zones frontalières de la Thaïlande ou résident de nombreuses minorités ect…. Des tensions plus récentes visent aussi les musulmans, dans l’Etat du Rakhine notamment,  et de nombreux prisonniers politiques sont toujours en détention. De plus, le pouvoir est toujours encore en grande partie dans les mains de militaires (1/4 des sièges à l’assemblée). Thein Sein lui-même est un général, nommé au pouvoir par « Le Conseil d’Etat pour la paix et le développement » crée par la dictature militaire en place auparavant.

En ce qui concerne la corruption, le pays est considéré par le site Transparency International comme un des plus corrompu de monde et demeure à la 172ème place du classement sur 176 en 2012. La Birmanie est aussi un des pays les plus violents du monde : le Global Peace Index, qui prend en compte entre autres les actes de violence au sein du pays le classe 140ème sur 161. Le risque d’attentats est  élevé, notamment en raison des conflits ethniques et religieux.

Une transition positive donc mais fragilisé par le manque d’infrastructure, la  corruption toujours très présente, les conflits internes et la non-séparation des pouvoirs. A l’heure actuelle, il est impossible de savoir est de savoir si les progrès démocratiques sont seulement une façade visant à lever les sanctions économiques des grandes puissances, ou s’il s’agit bien des prémices de la mise en place d’un pays démocratique.

Risques économiques et financiers :

PIB / hab (2012/2013) : 900 USD

Taux de croissance 2012 ; +6,25%

Taux d’inflation 2012-2013 : 6%

Solde budgétaire : -3,5% du PIB (2009)

Solde commercial : -0,3 mds d’USD (2011)

Balance courante (en % du PIB en 2012) : -1,9%

Dette extérieure : 10,33 mds d’USD (2013)

Considérée comme un pays prospère dans les années 60, la Birmanie est devenue l’économie  la moins développée de la région qui a souffert des décisions économiques de la junte militaire et de plusieurs décennies d’isolation internationale. Le secteur de l’agriculture est le cœur de l’économie et un peu moins des ¾ de la population vit en zone rurale. Le nouveau gouvernement a pris des décisions visant à ouvrir et stabiliser l’économie comme la libéralisation du Kyat, la création de zones économiques spéciales ou encore la privatisation de certains secteurs. Cependant ces mesures « ne réduisent que partiellement la complexité et l’imprévisibilité des affaires et des transactions internationales en Birmanie » d’après une étude d’Ubifrance. D’après une étude du Trésor Public Français, des réformes dans le système bancaire, notamment la Banque Centrale Birmane sont à faire pour rendre la réforme du taux de change flottant du Kyat efficace et pérenne. L’Etat manque aussi encore d’investissements structurels et consacre encore beaucoup de ressources à l’armée au détriment de la santé et de l’éducation.

Toutefois, ce pays dispose d’atouts considérables comme une grande richesse en matières premières (pétrole, gaz, charbon…), d’une main d’œuvre bon marché ainsi que d’une intégration régionale forte. En effet, la Birmanie fait partie depuis plus de 15 ans de l’ASEAN (dont elle prendra la présidence l’an prochain) et possède des relations économiques étroites avec la Chine.

Risques Géographique et environnementaux :

Des forêts comportant du teck, bois couteux exporté vers des pays tiers, sont menacées de cette surexploitation. Les pouvoirs publics Birmans semblent s’intéresser depuis un peu plus d’un an à la question écologique mais il reste tout à faire en termes de respect de l’environnement. De plus, le charbon étant la principale source d’électricité pour le pays, l’environnement pourrait se dégrader d’avantage si rien n’est fait et si la croissance économique se poursuit.

Le risque sismique en Birmanie est assez élevé, en raison de l’emplacement du pays à cheval sur les plaques tectoniques eurasiatique et indo-australienne. Un séisme de magnitude 6,8 a d’ailleurs causé la mort d’une trentaine de personnes et fait de nombreux dégâts matériels en novembre 2012.

La Birmanie est un pays impaludé (le paludisme y est présent). Même si les grandes villes sont relativement épargnées par la maladie, le risque de contamination devient important au nord, à l’ouest et à l’es dans les zones rurales. Les autres risques sanitaires majeurs sont les diarrhées (Salmonelloses) et infections respiratoires très fréquentes.

Hard Power du Pays :

La Tatmadaw, qui est l’armée birmane, est composée d’environ 492 000 soldats et plus de 72 000 paramilitaires (police militaire) et son budget s’élevait en 2012 à 2.04 Mds de $ (soit presque 5% du PIB). La Tatmadaw est la deuxième puissance militaire d’Asie du Sud derrière le Vietnam, cependant elle souffre d’un armement vieillissant et de sa dépendance au marché international.

La Birmanie est membre de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est et elle devrait en assurer la présidence en 2014. Le Myanmar entretient par ailleurs des relations étroites avec l’Inde et la Chine qui est son principal allié. Aussi, après des années de relation quasi-rompue, la Birmanie est en train de renouer avec l’Union européenne qui a décidé en  avril 2013 de ne pas renouveler les sanctions économique qui lui étaient imposées. Les relations avec les USA sont aussi en évolution positive après des années d’ignorance bilatérale, avec la visite aux Etats-Unis en septembre 2012 d’Aung San Suu Kyi et du Président Thein Sein, qui a participé à l’Assemblée générale des Nations unies, ainsi qu’une visite historique du Président Obama en Birmanie en novembre 2012.

Soft Power du Pays :

En raison des années de censure sévère de la junte, la reconnaissance culturelle Birmane en dehors de ses frontières est quasi-nulle. La diaspora birmane très présente en Thaïlande avec des effectifs allant de 1.5 à 2 millions d’individus mais ils ne constituent pas un réel vecteur d’influence car ils demeurent généralement dans la précarité, la pauvreté et souvent dans la clandestinité. La diaspora est aussi présente dans de moindres mesures au Bengladesh, en Malaisie et à Singapour.

Conclusion générale :

La situation du pays est en phase d’évolution, il est difficile de voir à long terme en ce qui concerne la politique Birmane, mais les changements à prévoir sont nombreux. En raison de la mutation actuelle de la société Birmane, de sa politique intérieure, de son ouverture progressive et de la fragilité de ces changements aucune certitude n’est permise. Cependant des signes qui se traduisent par quelques progrès démocratiques et économiques ainsi que des réchauffements diplomatiques avec l’UE et les USA peuvent amener à espérer un avenir meilleur. La COFACE évalue à « D » le risque pays pour la Birmanie, ce qui reste très mauvais et qui reflète surement les problèmes encore non-résolu cités dans cette fiche-pays.

La corruption, la surreprésentation de l’armée au sein des différents pouvoirs, les conflits ethniques et le gros manque d’infrastructure sont toujours des problèmes majeurs qui empêchent la Birmanie d’être un pays stable et sûr pour recevoir des investissements. Malgré cela, on constate depuis un peu moins de 2 ans une ruée des entreprises à Rangoun, qui comptent anticiper et profiter de l’ouverture du pays qui représentent un véritable eldorado pour beaucoup : Starbuck’s Coffee à récemment annoncé son intention d’y ouvrir un établissement.

L’ouverture cette année d’un bureau d’Ubifrance dans la capital économique montre bien le potentiel que la Birmanie comporte pour des entreprises souhaitant y investir. Birmanie reste donc un pays ou l’investissement est très risqué mais ou les opportunités peuvent être immenses dans certains secteurs (tourisme, services, communication..).

 SWOT :

b

Bibliographie  :

-Les echos: http://data.lesechos.fr/pays/myanmar-birmanie.html ;

http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/international/asie/221182163/birmanie-cambodge-et-laos-bons-risques-economiques-2

-diplomatie.gouv : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/birmanie/ ;

https://www.tresor.economie.gouv.fr/6856_birmanie-etat-des-lieux-des-reformes-financieres

-La Coface :   http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Myanmar

-Le Monde : http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/04/30/la-birmanie-un-edorado-a-risques_3168937_3216.html

-Objectif-import-export : http://www.objectif-import-export.fr/fr/fiche-pays/myanmar/risque-pays-economie

-The Guardian : http://www.theguardian.com/news/datablog/2013/jun/11/global-peace-index-2013

-CIA Factbook : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2034rank.html?countryname=Burma&countrycode=bm&regionCode=eas&rank=17#bm lhttp://www.info-birmanie.org/

-Ubifrance : Etude économique sur la Birmanie (document pdf)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *