Bibliographie – Geolinks Observatoire en Géostratégie de Lyon Thu, 08 Jun 2017 17:25:51 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.6.1 La HUNE du Centre d’Études Stratégique de la Marine /sans-categorie/la-hune-du-centre-detudes-strategique-de-la-marine/ /sans-categorie/la-hune-du-centre-detudes-strategique-de-la-marine/#respond Tue, 12 May 2015 09:18:29 +0000 /?p=11323 Le Centre d’études stratégiques de la Marine a le plaisir de nous faire parvenir sa sélection bibliographique de mars/avril 2015.

 

Cette veille bimestrielle, disponible également sur internet, synthétise les articles de la presse nationale et internationale concernant l’actualité maritime. Cette synthèse répertorie trois grandes thématiques : défense et stratégie, marine de guerre, industrie navale et domaine maritime.

 

Site Internet : cesm.marine.defense.gouv.fr

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Friedrich Ratzel /bibliographie/friedrich-ratzel/ /bibliographie/friedrich-ratzel/#respond Thu, 14 Nov 2013 12:01:57 +0000 /?p=773 CV de Friedrich Ratzel (1844-1904) :
Après ses études, Ratzel se tourne vers les sciences naturelles.
En 1868, Ratzel soutient un doctorat en zoologie à l’université d’Heidelberg. Il ne débute pas immédiatement sa carrière d’enseignant.
Il devient par la suite professeur de géographie, et ses études lui octroieront le statut de géopoliticiens (celui qui s’occupe de la géopolitique, science des rapports entre la géographie, la superficie des États et leur politique).
Ratzel publie alors plusieurs ouvrages importants dont les États-Unis d’Amérique (en deux volumes, 1878-1880) et « L’anthropogéographie. » (1882 – 1891).
Nous allons nous intéresser au travail de ce géopoliticiens et à son œuvre intégrale.

Œuvre et thèse de Friedrich Ratzel:

Tout d’abord, Ratzel, tout au long de son existence, a contribué à « rétablir dans la géographie l’élément humain dont les titres semblaient oubliés et à reconstituer l’unité de la géographie sur la base de la nature et de la vie » (Vidal de la Blache)

Ratzel est un des pionniers les plus importants de la géopolitique. Très influencé par Charles Darwin et sa théorie de l’évolution, il utilise ces concepts à une échelle plus générale, celle des États, en les comparant à des organismes biologiques qui connaissent une croissance ou un déclin sur une échelle temporelle.

Selon ses propres mots, « Les frontières ne sont pas à concevoir autrement que comme l’expression d’un mouvement organique et inorganique ».

Dans cette optique, l’emploi du mot géographie s’applique aux caractéristiques physiques. De ce point de vue, les facteurs géographiques sont donc exclusivement les conditions naturelles, mais Ratzel, qui éprouve la nécessité de créer un nouveau terme pour qualifier sa spécialité : il parle alors d’anthropogéographie, l’étude de l’homme dans ses relations avec le milieu terrestre.

Pour Ratzel, l’État est un organisme lié à un sol, à un terreau précis. Ce rapport organique permet de parler de “biogéographie”. Dans cette perspective, tout État est une parcelle de l’humanité liée à un sol donné, lequel est la matière qui lui donne assise. Sans sol, impossible de penser l’homme, donc de penser l’État.

C’est donc l’espace qui fait le peuple et L’État se développe en déployant les caractéristiques de son sol.

Ainsi, L’anthropogéographie englobe l’histoire, en tant que mouvement historique. Les peuples y sont perçus dans leur mobilité.

L’objet de l’anthropogéographie n’est pas de décrire des sols indépendamment des mouvements qui y surviennent, mais d’étudier le rapport entre ces sols et les éléments mouvants qui s’y déploient.

Quand il y a épuisement des ressources et croissance ininterrompue, la mobilité s’extériorise par l’émigration, assortie d’un changement de caractère (ainsi, le Turc est différent en Asie Mineure et sur les bords de la Mer Caspienne).

Si certaines de ses idées ont été reprises plus tard par le géographe nationaliste Karl Haushofer, constituant le terreau de la notion d’espace vital qui fleurit dans Mein Kampf, elles ne sauraient cependant être réduites à cet aspect.

Dans sa théorie, les peuples primitifs de l’Afrique, Océanie et Asie s’opposent par leurs traits aux peuples évolués de l’Ancien et Nouveau Monde, lesquels ont tout naturellement, à ce titre, le droit d’occuper les territoires des premiers.

Il faut évidemment replacer cette pensée dans un contexte bien donné, fin 19ème début 20ème siècle, où la notion d’égalité des peuples n’était pas la même qu’aujourd’hui.

Enfin, il est donc possible de résumer l’œuvre et la pensée de Ratzel en 6 points majeurs :

  1. Les États sont des organismes vivants, qui naissent, vivent, vieillissent et meurent.
  2. La croissance des États en tant qu’organismes est déterminée à l’avance. Le géographe et l’homme d’État ont donc pour tâche de découvrir et de décrire les lois éternelles qui régissent cette croissance.
  3. Le paysage historique et géographique marque les hommes et les ressortissants d’un État.
  4. La notion d’espace vital (Lebensraum) est centrale.
  5. L’opposition entre “puissances continentales” et “puissances maritimes” revêt une importance de premier plan dans les relations entre les peuples (cf. Das Meer als Quelle der Voelkergröße, 1900).
  6. La “géographie politique” recèle une dimension subjective que Ratzel appelle le “sens de l’espace” (Raumsinn) et “l’énergie vitale” (Lebensenergie).

Bibliographie de Friedrich Ratzel :

  • Anthropogeographische Beiträge, intro. de F. Ratzel, Leipzig, 1895.
  • Aus Mexiko. Reiseskizzen aus den Jahren 1874 und 1875, Breslau, 1878.
  • Beiträge zur Geographie des mittleren Deutschland, intro. de Fr. Ratzel, Leipzig, 1899.
  • Bilder aus dem Kriege mit Frankreich, Wiesbaden, 1908.
  • Die chinesische Auswanderung. Ein Beitrag zur Kultur- und Handelsgeographie, Breslau, 1876.
  • Deutschland. Einführung in die Heimatkunde, Leipzig, 1898 (6ème éd., Berlin, 1932).
  • Die Erde, in 24 gemeinverständlichen Vorträgen über allgemeine Erdkunde. Ein geographisches Lesebuch, Stuttgart, 1881 (4ème éd., 1921).
  • Die Erde und das Leben. Eine vergleichende Erdkunde, 2 vol., Leipzig & Vienne, 1901/02.
  • Glückinseln und Träume. Gesammelte Aufsätze aus den Grenzboten, Leipzig, 1905.
  • Grundzüge der Voelkerkunde, Leipzig & Vienne, 1895.
  • The History of Mankind, tr. angl. A.J. Butler, Londres, 1896/98.
  • Kleine Schriften. choix de textes et intro. par Hans Helmolt, 2 vol., Munich et Berlin, 1906.
  • Der Lebensraum. Eine biographische Studie, Tübingen, 1901.
  • Das Meer als Quelle der Voelkergroeße. Eine politisch-geographische Studie, Munich, 1900 (2ème éd. 1911).
  • Politische Geographie, Munich & Leipzig, 1897 (3ème éd. revue et complétée par E. Oberhummer, 1923). Tr. fr. : Géographie politique, éd. Economica, 1988.
  • Raum und Zeit in Geographie und Geologie, intro. de Paul Barth, Leipzig, 1907.
  • Sein und Werden der organischen Welt. Eine populäre Schoepfungsgeschichte, Leipzig, 1869 (2ème éd., 1877).
  • Le sol, la société et l’État in revue L’année sociologique, 1898-1899.
  • Städte- und Kulturbilder aus Nordamerika, vol. I et vol. II, Leipzig, 1876.
  • Über Naturschilderung, Munich & Berlin, 1904 (2ème éd. 1906).
  • Die Vereinigten Staaten von Nordamerika, vol. I : Physikalische Geographie und Naturcharakter, vol. II : Kulturgeographie der Vereinigten Staaten von Nordamerika unter besonderer Berücksichtigung der wirtschaftlichen Verhältnisse, Munich, 1878/80 (2ème éd., 1893).
  • Voelkerkunde, vol. I : Die Naturvoelker Afrikas, vol. II : Die Naturvoelker Ozeaniens, Amerikas und Asiens, vol. III : Die Kulturvoelker der Alten und Neuen Welt, Leipzig, 1885/88, (2ème éd. entièrement revue et corrigée en 2 volumes, 1894-95).
  • Die Vorgeschichte des europäischen Menschen, Munich, 1874.
  • Wandertage eines Naturforschers, vol. I : Zoologische Briefe vom Mittelmeer. Briefe aus Süditalien, vol. II : Schilderungen aus Siebenbürgen und den Alpen, Leipzig, 1873-74.
  • Wider die Reichsnoergler. Ein Wort zur Kolonialfrage aus Wählerkreisen, Munich, 1884.

Bibliographie sur Friedrich Ratzel :

  • Viktor Hantzsch, F. Ratzel, in Biographisches Jahrbuch und deutscher Nekrolog, intro. A. Bettelheim, vol. IX, 1904, Berlin, G. Reimer, 1906.
  • M. Korinman, F. Ratzel, K. Haushofer, “Politische Ozeanographie”, in Hérodote n°32, janv.-mars 1984.
  • Europe Between Political Geography and Geopolitics. On the Centenary of Ratzel’s « Politische Geographie », Rome, Società Geografica Italiana, 2001, 918 p.
  • É. Durkheim, compte-rendu d’Anthropogéographie paru dans L’Année Sociologique, 1899.

Sources :

http://vouloir.hautetfort.com/archive/2007/06/19/ratzel.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Ratzel
http://dictionnaire.reverso.net
http://www.encyclopedia.com/topic/Friedrich_Ratzel.aspx
http://www.persee.frhome/prescript/article/geo_0003-4010_1907_num_16_85_6815
http://pagerankstudio.com/Blog/2011/04/friedrich-ratzel-biography

 

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Stéphane Rosière /bibliographie/stephane-rosiere/ /bibliographie/stephane-rosiere/#respond Thu, 14 Nov 2013 11:54:19 +0000 /?p=765

Citation emblématique de Stéphane Rosière :

Aujourd’hui, je m’intéresse aux « murs » et aux situations où les frontières ont fonction de barrières. Les « murs » (ou clôtures) sont une forme évidente de contrainte envers les migrants pauvres et preuves concrètes que l’idée de la « libre circulation » de personne est une simplification, si ce n’est un mensonge, concernant les règles de la mondialisation.”

Interview par Leonhardt van Efferink en Février 2010 pour http://www.exploringgeopolitics.org

CV de Stéphane Rosière :

Né le 19 novembre 1959(52 ans) à Nantes Stéphane Rosière est marié et a trois enfants.

Il a découvert la géopolitique quand il était étudiant (3e année de licence) en section géographie de l’université de Nantes. Un de ses professeurs lui a enseigné l’épistémologie géographique et il a découvert différentes facettes de la discipline. Parmi ces facettes il y avait la géopolitique, et il a tout de suite su que ce serait son sujet de prédilection.                              Il enseigne la géographie politique à l’université de Reims, où il est enseignant chercheur et directeur de la revue « L’espace politique ». Depuis 2010, il est aussi professeur à la faculté de Relations internationales et sciences politiques de l’Université Matej Bel (Banska Bystrica, Slovaquie). Membre du conseil du comité national français de géographie (URL : http://www.cnfg.fr/), il dirige depuis 2004 la commission de géographie politique et géopolitique au sein de cette instance, et il représente la France dans le cadre de la Commission de géographie politique de l’Union géographique Internationale. Il est actuellement directeur de la spécialité Géopolitique, du Master Études Européennes et Internationale de l’université de Reims.

Bibliographie de Stéphane Rosière :

Ouvrages [1]
ROSIERE S., 2011, Publication de l’intervention au colloque Border Regions in Transition X d’Arica (2009) : Teichopolitics : the politics of borders closure, à paraître.
ROSIERE S., 2007, « De la provocation en géographie », Culture de la provocation. Réflexions pluridisciplinaires, actes du colloque de décembre 2003, sous la dir. du Pr. Didier Francfort (Nancy 2), Presses Universitaires de Nancy, pp.119-131.
ROSIERE S., 2007, Géographie politique et géopolitique. Une grammaire de l’espace politique, Paris, Ellipses, collection « Universités – Géographie », avril 2007, 2e édition revue et augmentée, 420 p (première édition, 2003, 320 p).
ROSIERE S., 2007, Rédaction des articles « puissance » et « dispute territoriale », encyclopédie en ligne Hypergéo, URL : http://hypergeo.free.fr/
ROSIERE S., 2006, « La démocratie ou le versant politique de la mondialisation » et « L’Etat, produit et enjeu de la mondialisation », La mondialisation – en dissertations corrigées, sous la direction du Pr. Gabriel Wackermann, Paris, Ellipses [383 p.], pp.373-378 et pp. 379-383.
ROSIERE S., 2006, Le nettoyage ethnique. Terreur et peuplement, Paris, éditions Ellipses, coll. « Carrefours Géographie / Les dossiers », 297 p. Prix Charles Maunoir 2006 de la Société de Géographie de Paris.
Articles de revues
VANDERMOTTEN C., ROSIERE S., 2010, « Les violences faites aux peuples dans les logiques du système-monde », Espace, Populations, Sociétés, n°2008-3, consacré aux violences politiques, article introductif mis en ligne le 01 décembre 2010, [en ligne] http://eps.revues.org/index3471.html
BALLIF F., ROSIERE S., 2009, « Le défi des teichopolitiques. Analyser la fermeture contemporaine des territoires », L’Espace Géographique, vol. 38, n°3/2009, pp.193-206.
FALL J., ROSIERE S., 2008, “On the limits of dialogue between Francophone and Anglophone political geography”, Political Geography, vol. 27, n°7, septembre, pp.713-716
ROSIERE S., 2008, « Le territoire contesté – entre violence et médiation », Historiens et Géographes, Numéro spécial Congrès international de l’UGI, co-édité par le CNFG, juin, pp.173-181.
ROSIERE S., 2007, « Comprendre l’espace politique », L’espace politique, n°1, pp.5-16, [en ligne] : http://www.espacepolitique.org/documents/pdf/EP1-2007_A.pdf
ROSIERE S., 2007, « La modification coercitive du peuplement », L’Information Géographique, Paris, A. Colin, vol. 71, dossier Modifications coercitives du peuplement , pp. 7-25.
ROSIERE S., 2007, « Violence et groupes ethniquement minoritaires », Diasporas, Histoire et société, n°10, Université de Toulouse-le-Mirail, Haines, pp. 11-25.
ROSIERE S., 2006, « La géographie face au nettoyage ethnique – vers une géographie inhumaine », Bulletin de l’Association de géographes Français, n°4, pp. 448-460.

Les axes de recherche de Stéphane Rosière :

Stéphane Rosièredistingue d’une manière originale les deux disciplines : géographie politique et géopolitique. Il considère la géographie politique comme “l’étude du cadre politique” (celui-ci étant constitué de territoires, de lignes politiques (= frontières), réseaux, pôles et lieux symboliques) et la géopolitique comme “l’étude de l’espace considéré comme un enjeu[2]” (et impliquant des acteurs, opposés ou alliés). Il s’intéresse plus particulièrement à la problématique des frontières comme “formes évidentes de contrainte envers les migrants pauvres et preuves concrètes que l’idée de la « libre circulation » de personne est une simplification, si ce n’est un mensonge, concernant les règles de la mondialisation.[3]”

La thèse de Stéphane Rosière :

Stéphane Rosière voit les frontières comme des « murs » qui séparent les nations, et empêche la « libre circulation », ce qu’il considère comme une atteinte au développement de la mondialisation. Dans son Dictionnaire de l’espace politique, Stéphane Rosière explique les frontières dans sa définition du mot « mur » et l’applique à des situations actuelles ou passées  Le nom que l’on donne à ces barrières varie souvent suivant le côté duquel on se situe… Si le terme de mur (wall en anglais) est doté d’une connotation très négative issue de la guerre froide et de la perception tyrannique du mur de Berlin, celui de clôture (fence en anglais) est perçu comme moins agressif. Ainsi, les Israéliens qui ont décidé de fermer leur frontière avec la Cisjordanie en juin 2002 parlent de barrière de sécurité (security fence), mais les Palestiniens l’appellent « mur de l’apartheid » . Les discours sont un des objets de la rivalité entre les peuples et, pour paraphraser Blaise Pascal, vérité en deçà de certains murs, ne l’est plus au-delà…
La construction de murs le long des frontières concerne tout d’abord les États entretenant des relations conflictuelles, on peut alors parler de murs de sécurité. Ils matérialisent parfois d’anciennes lignes de cessez-le-feu : 
Demilitarized Zone inter-coréenne, « ligne verte » entre la République turque de Chypre Nord et la République chypriote, Line of Control entre les Cachemire indien et pakistanais, mur marocain au Sahara occidental, mur israélo-palestinien, etc. Au-delà de ces lignes de cessez-le-feu « figées », des États entretenant des relations conflictuelles murent aussi leurs frontières communes : Grèce et Turquie en Thrace, Inde et Pakistan (hors Cachemire), etc.”

Stéphane Rosière par cette définition essaye de montrer l’impact des frontières ainsi que leurs images auprès des différents pays. Au regard de cela, on peut y voir le débat actuel entre la France et l’Italie puisque suite aux conflits arabes l’immigration s’est faite plus intense, et que pour éviter cela la France a fermé sa frontière avec l’Italie. Ainsi, on voit bien que le conflit quant à la « libre circulation » en Union Européenne, a finalement ses limites.

Cinq mots illustrant sa pensée :

Frontières, murs, violence, nettoyage ethnique, territoires.

Schéma illustrant la pensée de Stéphane Rosière :

Ci-dessus l’illustration des frontières matérielles, fermées, ouvertes, et immatérielles selon Stéphane Rosière.


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Jean-Christophe Victor /bibliographie/jean-christophe-victor/ /bibliographie/jean-christophe-victor/#comments Thu, 14 Nov 2013 11:40:50 +0000 /?p=757 Citation emblématique de Jean-Christophe Victor:

« Même dans un espace mondialisé, les seuls déterminismes qui existent, c’est l’action qu’on ne tente pas, les choix que l’on n’ose pas. […] C’est bien pourquoi, une fois encore, l’avenir appartient aux décideurs et aux acteurs, pas aux prophètes… »

– Jean-Christophe Victor, Le Dessous des Cartes : Tome 2, Atlas d’un monde qui change.

CV de Jean-Christophe Victor:

Jean-Christophe Victor, né le 30 mai 1947, est un enseignant français expert en géopolitique et en relations internationales, docteur en ethnologie (Institut d’Ethnologie du Musée de l’Homme) et diplômé de Chinois à l’INALCO (École des langues orientales). Il est le fils de l’explorateur Paul-Émile Victor et de la productrice de télévision, Éliane Victor. Après avoir passé plusieurs années en poste diplomatique en Asie, il consacre son premier ouvrage à l’Afghanistan (La Cité des Murmures) et entre au Centre d’analyse et de prévision (CAP) du Ministère des Affaires étrangères où il travaille de 1980 à 1989.

Co-fondateur en 1988 de l’Observatoire européen de géopolitique (OEG) avec Michel Foucher, il crée deux ans plus tard Le Dessous des Cartes, un magazine de géopolitique hebdomadaire qu’il anime depuis 20 ans sur la chaine franco-allemande Arte. En 1992, il crée avec Virginie Raisson le LEPAC (Laboratoire d’études politiques et d’analyses cartographiques), laboratoire de recherche appliquée, privé et indépendant, spécialisé en politique internationale et prospective.

Enseignant et conférencier en France et à l’étranger, il anime des séminaires de formation à l’international en milieu universitaire, pour les collectivités ou auprès d’entreprises privées.

Bibliographie de Jean-Christophe Victor:

La thèse de Jean-Christophe Victor:

Jean Christophe Victor concentre principalement son travail sur la cartographie notamment à travers son émission hebdomadaire de géopolitique « Le Dessous des cartes », produit et diffusé par ARTE, en collaboration avec le Lépac, où il analyse les enjeux actuels mondiaux grâce aux cartes. Son travail se centralise donc autour de la problématique suivante : en quoi la géopolitique, via l’outil cartographique, est un instrument d’aide à la prise de décision ?

On peut s’intéresser à beaucoup de choses grâce aux cartes : l’enveloppe administrative, la sécurité nationale, les diocèses, la mobilité avec les différents réseaux (routiers, ferroviaires, maritimes, aériens), et la densité de la population. Les cartes permettent de comprendre que rien n’est statique et permettent donc de s’adapter en montrant une évolution permanente du monde. Les cartes géographiques permettent à tout un chacun de saisir la plupart des enjeux internationaux, qu’ils soient politiques ou économiques. Cependant il faut savoir être pluridisciplinaire pour aborder un thème et prendre en compte l’histoire. Par exemple, le débat concernant l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne devrait dépasser les préoccupations de territoire selon Jean-Christophe Victor. En effet, concrètement, la cartographie donnerait à la Turquie 12 % de son territoire dans l’ Europe. Mais l’empire Ottoman a été très européen au regard de l’Histoire. La diversité des enjeux pouvant êtres abordés grâce aux cartes peut aussi être illustrée par le résumé du dernier thème de l’émission « Le Dessous des cartes » : « Creuset d’une diversité culturelle unique, l’Inde a profondément redéfini sa politique étrangère et ses rapports avec le monde depuis plus d’une décennie. Le Dessous des Cartes présente une lecture de la nouvelle diplomatie de New Delhi en trois points : les relations avec Washington, l’impératif énergétique et le dialogue avec les pays du Sud. » [1]

Les cartes ont donc un pouvoir : elles sont un bon outil de restitution des enjeux et des problématiques, et leur utilisation permet de localiser les évènements dans le monde  et d’analyser les enjeux à plusieurs échelles (régions, nations, continents…). De plus, les systèmes d’informations géographiques sont de bons outils d’analyse qui permettent de se situer entre la géographie et l’histoire dans un espace spatio-temporel. Elles impliquent une communication territoriale et peuvent manipuler ceux qui les utilisent. Par exemple, le Maroc publie des cartes qui sont mensongères car il considère que le Sahara occidental fait partie du territoire Marocain. Or, cela n’a jamais été reconnu au niveau international. De même, récemment, des chorèmes ont été établis (représentations schématiques d’un espace choisi) qui montraient une zone européenne considérée comme la zone la plus dense économiquement mais ces chorèmes n’étaient pas pertinents d’après l’auteur et ont eu un certain impact après leur publication. Enfin, selon Jean-Christophe Victor, les traités fondateurs de l’Union européenne n’ont pas de réelles références territoriales, ni anthropologiques car l’Europe s’est fondée uniquement sur un projet économique puis politique, en utilisant la géographie. Par conséquent, la cartographie a une influence non négligeable dans une prise de décision géopolitique à travers de multiples aspects.

Cinq mots illustrant sa pensée :

–          Frontières

–          Cartographie

–          Enjeux

–          Décisions

–          Pluridisciplinarité

Schéma illustrant la pensée de Jean-Christophe Victor:

d

 

 


[1] « L’INDE, PUISSANCE PRAGMATIQUE 2/2 » émission du 30 avril, Arte.

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Nicholas Spykman /bibliographie/nicholas-spykman/ /bibliographie/nicholas-spykman/#respond Thu, 14 Nov 2013 11:25:33 +0000 /?p=752 Citation emblématique de Nicolas Spykman

“Geography is the most fundamental factor in foreign policy because it is the most permanent.”
From The Geography of the Peace

Traduction : « La géographie est le facteur le plus fondamental en politique étrangère car il est le plus permanent »

 

CV de Nicolas Spykman :

D’origine hollandaise, Nicholas J. Spykman est né en 1893 aux Etats-Unis.

Il enseigna les sciences politiques à l’université de Yale, il fut notamment l’un des fondateurs de l’école réaliste en matière de politique étrangère américaine. Spykman est également connu pour être le père de la doctrine du « Containment ». Disciple critique de Mahan, Spykman est son continuateur en même temps que le continuateur partiel et dissident de Mackinder. Il considéra, tout comme Mackinder, que la Terre est composée du « Heartland » et du « Rimland ». Plus tard dans le devoir, nous reviendrons et expliquerons le sens de ces deux termes.

Il mourut en 1943 à l’âge de 50 ans suite à un cancer. Ainsi, il ne pourra pas assister à la conférence de Yalta qui mettra en application sa doctrine en encerclant le communisme.

Bibliographie de Nicolas Spykman  :

America’s strategy in world politics, the United States and the balance of power – 1942

The geography of the peace – 1944

Les axes de recherche de Nicolas Spykman :

Spykman énonce clairement que la géographie est un élément primordial lorsqu’il est question de s’intéresser à la politique étrangère puisque seul le facteur géographique demeure permanent. Il servira donc de base pour toute réflexion, questionnement sur la politique étrangère. Autrement dit, la géopolitique serait impossible, inexistante sans l’étude préalable de la géographie et de son fonctionnement. Ainsi, en quoi la géographie peut être un élément fondamental en politique étrangère ?

La thèse de Nicolas Spykman :

Dans La géographie et la politique étrangère, Spykman a examiné la superficie, l’emplacement dans le monde et la localisation régionale des nations en termes de politiques étrangères. Il pensait que la géographie était le facteur le plus important dans la politique étrangère d’un État car  « la zone géographique de l’État est la base territoriale à partir de laquelle elle exerce ses activités en temps de guerre et la position stratégique qu’elle occupe en temps de paix temporaire lors des armistices ». Par rapport à d’autres facteurs qui influent sur les politiques étrangères des États telles que la densité de population, la structure économique, la forme de gouvernement ou la politique de l’État , la géographie est un élément stable. «Parce que les caractéristiques géographiques des États sont relativement invariables et immuables, les exigences géographiques de ces États resteront les mêmes pendant des siècles. »

De plus, Spykman a examiné l’Histoire du monde entier et celle-ci montre que la plupart des États forts et puissants ont été les grands États en termes de superficie. Cependant, il a reconnu que les petits États au moyen du contrôle de la mer (Venise, la Hollande, la Grande-Bretagne) ont ainsi formé des empires et ont détenu le pouvoir. Spykman a ainsi expliqué que la superficie ne devait pas être considérée comme une force mais davantage comme une puissance. Une grande superficie peut être une force mais aussi une faiblesse en fonction du développement social, moral et idéologique pour le développement des forces dynamiques au sein d’un État.

Néanmoins selon Spykman, l’élément le plus essentiel d’un État grand et puissant est de centraliser le contrôle des effectifs. Ce contrôle dépend de l’existence d’un système efficace de communication du centre vers la périphérie. Ainsi il a remarqué comment les routes et les canaux ont permis aux Incas, Perses, Romains, Français, Chinois, Russes le développement de leurs empires. Plus récemment, il a expliqué que les chemins de fer et les aéroports ont rendu possible l’intégration encore plus efficace des zones très éloignées.

Le chapitre le plus important dans La géographie de la paix fut certainement l’analyse et la critique de Spykman sur la vision du monde du géopoliticien Mackinder : Spykman a crédité Mackinder d’être le premier à étudier en détail « les relations entre la terre et la puissance maritime sur une échelle mondiale. » Mackinder, dès 1904, avait identifié le noyau de l’Eurasie comme la «région pivot» ou « Heartland ». Il considérait cette région comme un foyer potentiel d’un empire mondial. Il appelait les régions côtières en Europe, en Asie et au Moyen-Orient qui bordaient le Heartland : « the inner or marginal crescent» (le croissant intérieur ou marginal). Les autres zones terrestres du globe étaient des îles comme la Grande-Bretagne, le Japon, l’Australie, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud. Mackinder les a placées dans le «croissant extérieur» de sa carte géopolitique.

Spykman a accepté la notion géographique de Mackinder du “Heartland”, mais il considère cependant que Mackinder avait surévalué le potentiel énergétique de la région. La région-clé de la politique mondiale ne fut pas le “Heartland”, mais plutôt la région côtière en bordure de la “Heartland” que Mackinder nomme le « croissant intérieur ou marginal », et que Spykman, dans La géographie de la paix, a rebaptisé en  « Rimland ».

Spykman décrit le Rimland comme suit:

La région frontière de la surface Eurasienne doit être vue comme une région intermédiaire, placée entre le Heartland et les mers. Il fonctionne comme une zone énorme d’amortisseur de conflit entre le la puissance terrestre et la puissance navale. En regardant dans les deux directions, il doit fonctionner de deux manières et doit donc se défendre sur la terre et également sur la mer. Le Rimland inclut les pays d’Europe occidentale, le Moyen-Orient, Asie du Sud-ouest, la Chine et l’Extrême-Orient. Ces pays, combinés avec les îles de la Grande-Bretagne et au Japon, possèdent davantage de ressources industrielles et de main-d’œuvre que le Heartland, et exercent à la fois une puissance terrestre et maritime. Spykman a noté que les trois aspirants les plus récents à l’hégémonie mondiale (la France de Napoléon, l’Allemagne de Guillaume, et l’Allemagne nazie) sont tous issus du Rimland. Dans chaque cas, cela avait été une coalition de puissances du Rimland, des îles maritimes et du Heartland.

Spykman a averti que la grande menace à la sécurité des États-Unis fut la possibilité que les régions du Rimland de la masse continentale eurasienne soient dominées par une seule puissance. C’est pourquoi, Spykman écrit: «Qui contrôle le Rimland règne sur l’Eurasie; qui règne sur l’Eurasie contrôlera alors les destinés du monde. »

Bien que Spykman se caractérise souvent comme un éminent critique des théories du géopoliticien Mackinder, leur vision du monde révèle une perspective géopolitique commune pour les États-Unis. Bien que les deux théoriciens divergent sur le potentiel de puissance de certaines régions géopolitiques sur le continent eurasiatique, ils ont tous les deux reconnu que les puissances en Eurasie menaçaient la sécurité de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Dans « La géographie de la paix », Spykman conclut en énonçant que «Les États-Unis doivent reconnaître une fois de plus, et de façon permanente, que la constellation de puissance en Europe et en Asie est une préoccupation éternelle pour elle, à la fois en temps de guerre et en temps de paix. »

L’analyse géopolitique de Spykman continue d’être pertinente pour le monde du XXIe siècle, car il s’est concentré sur les caractéristiques permanente et durable des relations internationales. Le maintien du pluralisme géopolitique du Rimland de Spykman continue d’être un intérêt vital des États-Unis.

Critique personnelle :

Après avoir étudié la thèse de Nicholas Spykman, nous nous apercevons que son étude reste d’actualité, ses prévisions se sont actuellement confirmées. Bien que son étude date du milieu XXème siècle, il fut l’un des précurseurs avec Mackinder à annoncer la menace du monde occidental sur les États-Unis. En effet, les USA restent une des grandes puissances mondiales dans de nombreux domaines. Ils constatent cependant que plusieurs pays gagnent progressivement du terrain à l’échelle internationale. Tel est le cas des pays occidentaux tels l’Allemagne, ou encore la Chine et l’Inde. Spykman avait d’ailleurs annoncé que les pays à grande superficie pourraient apparaitre dans les grandes puissances mondiales futures. Tel est le cas actuel de la Chine et de l’Inde.

Outre l’importance de la superficie d’un pays, Spykman évoque également l’importance d’une zone géographique bien définie. Cette région d’intermédiaire entre le « Heartland » de Mackinder et les mers, fut baptisée le « Rimland » par Spkyman. Ainsi, Spykman fut très confiant quant à l’avenir prometteur de cette zone. Il était convaincu que le « Rimland » prendrait une importance stratégique et que son développement viendrait très vite concurrencer la puissance mondiale, les États-Unis. Quelques années plus tard, nous pouvons ainsi confirmer ses prévisions : l’Union Européenne peut aujourd’hui être considérée comme une superpuissance venant défier les États-Unis par exemple. Bien que ce soit une puissance en construction, elle s’est déjà imposée dans certaines branches, comme l’économie ou le commerce. Elle reste cependant fragile comme dans le domaine politique. Ainsi, Spykman mettait déjà en garde indirectement les États-Unis, des nouvelles zones menaçantes pouvant altérer la domination américaine sur le monde.

De plus, Spykman insiste sur l’importance considérable de la connaissance de la géographie pour ensuite comprendre les relations entre nations. Rien n’est plus vrai aujourd’hui. En effet, l’emplacement géographique d’un pays peut être la cause de conflits entre régions. Cette zone géographique peut causer bien des avantages comme des inconvénients. Comment peut-on comprendre certains conflits géopolitiques sans connaitre les ressources du pays ? Ainsi, les pays possédant des ressources pétrolières bénéficient d’un certain moyen de pression avec les pays adversaires. Mais ces pays pétroliers sont également sujets aux conflits. Nous comprenons ainsi que les guerres, les conflits sont majoritairement liés à la situation géographique des pays.

Pour conclure, ses théories, ses prévisions se sont toutes une par une confirmées. Son statut de précurseur lui vaut aujourd’hui une grande reconnaissance car il comprit très vite les problèmes qui régissaient le monde. Ces problèmes, ne cessent d’être d’actualité et sont vérifiés chaque jour.

Cinq mots illustrant sa pensée :

Après avoir étudié sa pensée, les cinq mots clés les plus évidents seraient : Géographie – Heartland – Rimland – Containment (endiguement) – Puissance

Schémas illustrant la pensée de Nicolas Spykman 

 

Schéma 1: Vision de Spykman

Schema 2 : Vision de Mackinder

 

 

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Hubert Vedrine /bibliographie/hubert-vedrine/ /bibliographie/hubert-vedrine/#respond Thu, 14 Nov 2013 10:58:27 +0000 /?p=741 Citation emblématique d’Hubert Vedrine :

« Nous ne sommes pas à l’avènement d’un “ monde multipolaire ” plus juste, plus harmonieux et forcément stable, mais au début d’une longue redistribution des cartes qui prendra la forme d’une bagarre ou, en tous cas, d’une compétition multipolaire à rebondissements multiples et à l’issue incertaine »

Le Temps des Chimères, Fayard, 2009.

CV d’Hubert Vedrine :

Hubert Védrine, né le 31 juillet 1947 dans la Creuse, est un diplomate et homme politique français membre du Parti socialiste (PS). Fils de Jean Védrine (ami et collaborateur de François Mitterrand), il fait ses études à Sciences Po Paris avant d’intégrer l’ENA. A sa sortie en 1974, il est affecté au Ministère de la Culture, puis à celui de l’Environnement avant de rejoindre les Affaires Etrangères.

Après avoir travaillé avec le président François Mitterrand, il est nommé au Conseil d’État. En 1988, il devient porte-parole de la Présidence. En 1991, il est nommé secrétaire général de la Présidence de la République, jusqu’en mai 1995. Il réintègre ensuite le Conseil d’État avant de rejoindre le cabinet d’avocats Jeantet Associés. Il assure également des chroniques dans Le Point.

En mai 1997, il est nommé Ministre des Affaires Étrangères par le Président Chirac, sur la proposition du Premier Ministre Lionel Jospin. Il le reste jusqu’en mai 2002. C’est durant cette période qu’il définit la notion et l’utilisation du terme d’« hyperpuissance » pour qualifier les États-Unis.

En 2003, il crée une société de conseil géostratégique : Hubert Védrine Conseil et travaille à ce titre avec plusieurs grandes entreprises françaises. Depuis 2003 également, il préside l’Institut François Mitterrand et est membre du Conseil d’Administration de LVMH.

Il est nommé en 2005, par le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, membre du Haut Conseil pour l’Alliance des Civilisations. En 2007, il participe au comité chargé de préparer la Conférence de Paris sur l’environnement visant à poser les bases d’une future Organisation des Nations unies pour l’Environnement. Il a été pressenti pour être nommé Ministre des Affaires Etrangères par Nicolas Sarkozy.

Il assure depuis mars 2008 un cours sur les Réalités Internationales à l’IEP de Paris.

Bibliographie d’Hubert Vedrine :

–          Mieux aménager sa ville, Éditions du moniteur, 1979

–          Les Mondes de François Mitterrand – À l’Élysée de 1981 à 1995, Fayard, 1996

–          L’hyperpuissance américaine, Fondation Jean-Jaurès, 2000

–          Les cartes de la France à l’heure de la mondialisation, Fayard, 2000

–          Entretiens avec Rony Brauman, Fremeaux et associés (coffret 3 CD), 2003

–          Face à l’hyperpuissance, Fayard, 2003

–          Multilatéralisme : une réforme possible, Fondation Jean-Jaurès, 2004

–          François Mitterrand : Un dessein, un destin, Gallimard, coll. Découvertes, 2006

–          Continuer l’Histoire, avec Adrien Abecassis et Mohamed Bouabdallah, Fayard, 2007

–          Atlas du monde global, avec Pascal Boniface, Armand Colin / Fayard, 2008

–          Atlas des crises et des conflits, avec Pascal Boniface, Armand Colin, 2009

–          Le temps des chimères, articles, préfaces et conférences (2003-2009), Fayard, 2009

Les axes de recherche d’Hubert Vedrine :

Quels phénomènes expliquent le passage d’un monde unipolaire, caractérisé par l’hyperpuissance des Etats-Unis à un monde multipolaire ?

La thèse d’Hubert Vedrine :

Depuis la chute du mur de Berlin novembre 1989 et la dissolution de l’Union Soviétique fin 1991, un nouvel ordre mondial s’est installé.

Nous sommes dans un premier temps passés d’un monde bipolaire à un monde unipolaire, marquant l’hégémonie des Occidentaux et plus particulièrement l’hyperpuissance des Etats-Unis. On voit alors les prémices d’une “gouvernance et régulation mondiale”. Les nouvelles espérances laissent place à de veilles rengaines telle que: “Les occidentaux et les autres” illustrations du conflits entre l’occident et l’islam, idée véhiculée par Huntington, à travers Le Choc des Civilisations.

Mais avec la mondialisation, “la suprématie américaine d’aujourd’hui s’exerce aussi bien sur l’économie, la monnaie, la technologie, les domaines militaires que sur les modes de vie, la langue et les produits culturels de masse qui submergent le monde, modelant les pensées fascinant jusqu’aux adversaires des États-Unis.”

Le déclin de l’Hégémonie Américaine survient dans les années 2000, avec la tragédie des attentats terroristes du 11 Septembre 2001, revendiqués par Al Qaeda (groupe islamiste).

Hubert Védrine nous présente les signes annonciateurs de l’amplification de l’unilatéralisme américain, notamment:

–          les refus américains de Kyoto et de la Cour Pénale internationale ;

–          l’abandon de plusieurs négociations multilatérales de désarmement ;

–          les décisions de réarmement ;

–          les prémices de la nouvelle doctrine de guerre préventive du Pentagone ;

–          le contournement de l’ONU ;

Préface de Face à l’hyperpuissance.

A l’heure des spéculations d’un monde multipolaire et d’une “communauté internationale”, les Etats-Unis perdent en puissance notamment à cause de la crise et de la montée des nouvelles “puissances émergeantes”.

Illustration:

–          La puissance militaire des Etats-Unis est réaffirmée par la décision d’intervenir en Irak en 2003 durant le mandat du Président Bush Jr. C’est une déclaration de guerre contre le terrorisme, qui donnera lieu à plusieurs interventions telles que celles aux Philippines (2002) et en Somalie (2006). Les Etats-Unis essayent de conserver le statut de gendarme du monde, en intervenant également en Afghanistan (2001), au Pakistan et en Haïti (2004), et en Libye (2011).

“C’est dans les années 1990 que se situe le moment que l’on peut qualifier de moment de l’hyperpuissance, ou de moment unipolaire. Il a été incarné avec retenue par George Bush père, puis par Clinton, avant que cela dégénère en vision agressive et simpliste chez Bush fils (caricaturale mais pas aberrante). L’élection d’Obama a corrigé cette trajectoire… ”

“La montée des émergents marque la fin du monopole que l’Occident, sous son visage européen ou sous son visage américain, a exercé depuis cinq siècles au nom de son universalisme, et donc la relativisation de son leadership”.

On parle alors d’une “émergence pacifique” (idée du courant de Jiang Zemin).

LA REDISTRIBUTION DE LA PUISSANCE, LE DÉBAT – MAI AOUT 2010

–          Hubert Védrine s’exprime également sur la politique d’Obama: celui-ci est président des Etats-Unis, mais il sait que ce leadership américain relatif devra être exercé dans un monde multipolaire compétitif et instable. Pas schématique et figé comme au temps de la guerre froide.

==> Discours du Caire si ce n’est pour arrêter l’engrenage du clash Islam – Occident, OBAMA- JUIN 2009

Certains points de  l’émergence de « nouvelles puissances » restent à nuancer :

“Parmi les autres pays émergents, quels sont ceux qui vous paraissent le mieux à même de s’affirmer comme de vrais pôles du système multipolaire en train de se dessiner ?

Je pense comme tout le monde au Brésil et à l’Inde. Mais je ne vois pas le système multipolaire comme un monde ordonné. Je continue à penser que les États-Unis resteront les premiers, même avec la crise, les interrogations actuelles et les performances statistiques chinoises. Aucun des autres pôles dont nous parlons ne possède le même spectre de moyens de puissance et d’influence, même si par-derrière a commencé un immense bras de fer planétaire, qui durera, de toute façon, longtemps. L’Inde et le Brésil ne relèvent pas encore de la première catégorie. Ils en arrivent seulement maintenant à se demander s’ils veulent, et s’ils peuvent, exercer une influence autre que régionale. Ils resteront entre les deux pendant longtemps, des puissances régionales importantes, pas tout à fait encore des puissances mondiales.”

Critique personnelle :

Même si l’émergence rapide de la Chine reste indéniable et que les Etats-Unis sont interdépendante avec elle, la Chine est loin d’atteindre le Soft Power américain. Un Monde multipolaire se dessine mais, il aurait plus tendance à illustrer un désordre mondial plutôt qu’un nouvel ordre. C’est dans cette optique que les Etats-Unis essayent de conserver ce qu’il reste de leur hégémonie, bien qu’ils aient encore beaucoup d’influence sur le reste du monde.

Cinq mots illustrant sa pensée :

–          Hyperpuissance.

–          Unilatéralisme.

–          Unipolaire/Multipolaire.

–          Multilatéralisme – Nations Unies.

–          Choc des Civilisations/ Islam – Occident.

Schémas illustrant la pensée d’Hubert Védrine :