Qu’elle soit naturelle ou produit de l’activité humaine, la désertification des sols pose des problèmes auxquels nous devrons faire face dans un futur proche. La Convention des Nations Unies définit la désertification comme la dégradation des terres dans les zones arides, semi arides et subhumide sèche, par suite de divers facteurs liés au climat ou à l’activité humaine.
Le problème grandissant depuis plusieurs décennies déjà, a poussé l’ONU en 1992 à proposer une convention mondiale sur la lutte contre la désertification.
Quels sont les enjeux géopolitiques de la désertification et comment lutter contre ce phénomène ?
Nous étudierons cela au cours de cet exposé en nous intéressant à une zone particulièrement touchée qui est le Sahel, cette bande qui longe le sud du Sahara qui était autrefois composée de pleines verdoyantes.
Nous nous pencherons dans une première partie sur les causes de la désertification, cela nous amènera à nous demander pourquoi la désertification est un enjeu géopolitique contemporain et enfin nous verrons qu’il y a des moyens de lutte contre ce phénomène.
Les scientifiques s’accordent à penser que la désertification est causée d’une part par le réchauffement climatique et d’autre part par l’activité humaine sur les zones concernées.
Le changement climatique global que connaît notre planète est un cercle vicieux où de nombreux facteurs rentrent en jeu, concrètement l’augmentation de CO2 dû à l’activité humaine en parallèle avec une déforestation massive à pour effet d’intensifier l’effet de serre et donc d’augmenter la température moyenne de la Terre. Les conséquences sont des dérèglements climatiques et dans notre cas les sols sont exposés à des brulures dues aux UV solaires, à l’érosion provoquée par le vent et l’écoulement de pluies rares et violentes. La terre devient érodée et stérile et forme des plaques désertiques appelées « zipelés ».
L’activité humaine locale est une autre composante importante de la désertification. Il est intéressant de noter qu’il n’y a pas seulement des causes modernes. Des indices laissent à penser que les humains, depuis près de 3000 ans, participent à ce phénomène en coupant le bois des forêts et en exploitant les terres. L’aggravation est cependant beaucoup plus importante au cours des deux derniers siècles. En effet, dans la zone du Sahel, la poussée démographique a eu pour conséquence une surexploitation des terres et du bois. Les terres sont surexploitées afin de produire plus de nourritures, la jachère n’est plus respectée et les sols deviennent stériles. La déforestation fragilise aussi les sols qui ne sont plus tenus par les racines des arbres et ceux ci ne peuvent pas repousser car les ruminants mangent sans cesse les jeunes pousses.
La désertification est donc un cycle qui “s’auto entretient” et qui est aggravé par l’activité humaine.
La désertification est en grand défi qui touche environ deux milliards de personnes de nos jours, sans compter que les prévisions démographiques prévoient qu’il faudra nourrir neuf milliards d’êtres humains d’ici 2050. Il n’est pas difficile d’imaginer que la géopolitique de l’eau sera donc un enjeu principal de notre futur. Les régions les plus touchées se situent en Afrique, au Nord et au Sud du Sahara, une grande partie de l’Asie orientale et centrale mais aussi en Amérique pour la partie Sud.
La conséquence majeur est une entrave au développement durable pour plusieurs raisons: la pauvreté des peuples qui tirent de moins en moins de ressources de l’exploitation des terres et la réticence des investisseurs à investir dans ces zones sèches. Ces facteurs contribuent à la marginalisation de ces zones qui restent à l’écart du développement économique des pays.
Les populations de ces zones sont donc particulièrement affectées et il est difficile pour elles de relever leur niveau de vie. Un communiqué de la journée mondiale de la lutte contre la sécheresse et la désertification, en 2009 (du 17 juin), indique d’ailleurs que « la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse menacent la sécurité humaine en privant des personnes de leurs moyens de vie ».
Ces populations sont confrontées à des situations de migration climatique que l’on peut qualifier d’exil forcé et il en découle des situations conflictuelles non négligeables sur la scène internationale. Nous allons maintenant voir comment la désertification des sols du Sahel peut être reliée à des conflits touchant l’ensemble de la planète.
Les peuples du Sahel, se trouvant dépourvus de leurs droits à la sécurité alimentaire, sanitaire et de l’accès à l’eau potable sont plus enclins à se tourner vers des organisations criminelles ou terroristes afin de profiter de la protection de ces groupes et des retombés économiques qui découlent des différents trafics organisés. La zone du Sahel qui s’étale sur plusieurs pays est maintenant contrôlée par les différents groupes terroristes et rebelles qui s’en servent d’arrière base pour leurs activités transnationales, avec le soutient consenti des populations.
Nous voyons ici que la désertification à des conséquences mondiales et que de lutter contre ce phénomène permettrait d’atténuer des chocs géopolitiques grandissants.
Il y a cependant des moyens de lutter contre la désertification et la France a mis en place certaines actions pour prendre part à ces projets. Par exemple cent millions d’euros par an sont dédiés aux actions de lutte contre la désertification dans les pays affectés. De plus de nombreuses ONG travaille à éduquer les populations afin de changer leur mode de travail de la terre, par exemple des systèmes de culture fondé sur le semis direct sous couverture végétale permet de stopper l’érosion des sols et de faciliter l’infiltration de l’eau.
Il y également le Comité Inter-Etat de Lutte contre la sécheresse dans le Sahel qui permet à des acteurs locaux d’accéder à des financements internationaux pour mettre en place des techniques simples et peu couteuses comme le zaï (les semis sont mis en place dans des trous remplis de compost).
Les objectifs de la lutte contre la désertification sont l’amélioration de la gouvernance locale, la diversification des activités pour relâcher la pression sur les ressources, la gestion de l’eau agricole et la conservation et l’amélioration de la qualité des sols. Ceci est détaillé en annexe dans le document « L’action extérieure de la France contre la dégradation des terres et la désertification »
Les autres organisations luttant contre la désertification sont (liste non exhaustive) :
Conclusion
Le processus de désertification qui caractérise la dégradation des zones arides, semi arides et subhumides sèches pour causes climatiques et humaines ont donc un impact géopolitique important sur les zones concernées. Comme dans la zone du Sahel où la pauvreté et la faim, dû à l’impossibilité d’extraire des ressources de la terre, poussent les populations à migrer ou à chercher de l’aide au niveau d’organisations rebelles ou terroristes. Cependant ce phénomène n’est pas irréversible et certains états dont la France participent à faire changer la situation. Une étude plus large pourrait consister à étudier les migrations de populations pour causes climatiques et les problèmes géopolitiques qui les accompagne.
Sources :
Les opérations de maintien de la paix ont, depuis leurs origines, connu un développement original. Issues du blocage du Conseil de sécurité, elles se sont développées de manière autonome et improvisée, toujours dans le but de préserver la paix partout où celle-ci était menacée. La première mission de maintien de la paix fut envoyée dès 1948 lors de la première guerre israélo-arabe (mission UNTSO), et était composée principalement d’observateurs militaires. Il ne s’agissait pas encore d’une intervention militaire, mais cette première opération établit l’un des principes fondateurs des OMP : l’importance du rôle du Secrétaire général dans la conduite des OMP. Elle est aussi considérée par l’ONU comme la première opération de maintien de la paix. Elle sera suivie par la mise en place du Groupe des observateurs des Nations unies entre l’Inde et le Pakistan (UNMOGIP, 1949), et de la Force d’urgence des Nations unies (FUNU I, 1956) qui formeront ce que Jocelyn Coulon et Michel Liégeois appelleront la « triade fondatrice des opérations de maintien de la paix ».
Le secrétaire général des Nations Unis, Dag Hammarskjöld s’appuya sur l’expérience dégagée de cette triade afin de théoriser la première doctrine du maintien de la paix, qui fait émerger trois concepts de base qui guideront alors les interventions onusiennes en matière de maintien de la paix : le consentement des parties au conflit, l’impartialité de la force déployée et un usage de la force coercitive strictement limité à la légitime défense.
Ce développement à tâtons a été renforcé par l’élaboration de documents successifs (Agenda pour la paix, Rapport Brahimi, Doctrine Capstone…), qui à l’issu se sont constitué comme véritable doctrine du maintien de la paix.
L’élaboration de cette doctrine par la pratique a eu comme avantage de donner une relative autonomie dans les buts et les moyens d’actions des OMP. En effet le Secrétaire général, et le DOMP restent les acteurs principaux et quasiment exclusifs du maintien de la paix au sein de l’ONU. Cette doctrine, bien qu’encore en constante évolution, a su établir un cadre aux opérations de maintien de la paix, leurs faisant ainsi quitter leur tradition d’improvisation pour une mise en œuvre plus structurée.
Pourtant la marge de manœuvre du DOMP reste extrêmement limitée. Les premières réussites des OMP, l’élargissement et la diversification des menaces après la guerre froide, ainsi que la volonté des Etats membres d’utiliser les opérations de paix dans de nombreuses situations différentes, ont conduit à un accroissement progressif des missions de maintien de la paix, sans que la doctrine ou les ressources leur étant allouées ne soient revues à la hausse.
En effet, si le DOMP est relativement indépendant, il ne dispose néanmoins pas de ressources propres. Son budget est réduit et dépend exclusivement du bon vouloir des Etats membres et ses troupes et matériels sont mis à disposition par les Etats contributeurs, sur la base du volontariat. Ce faisant, il lui est impossible d’adapter sa doctrine sans prendre en compte les recommandations des Etats qui lui fournissent ses moyens d’actions. Il existe une relation directe entre le conseil de sécurité et le secrétaire général, qui lui permet d’influer
largement sur l’élaboration de la doctrine, notamment dans les buts qu’elle poursuit. Les contributeurs financiers, pour la grande majorité des pays occidentaux, font également partie du conseil de sécurité et peuvent ainsi avoir un contrôle direct sur les opérations de maintien de la paix, et ainsi imposer leur vision du maintien de la paix. Un retard, volontaire ou non, de paiement, et une diminution des contributions sont d’autres outils à la disposition de ces Etats pour se faire entendre.
Au-delà de la participation financière, les Etats contributeurs en contingents exercent eux aussi une influence certaine. Celle-ci se présente de manière détournée du fait du manque de liens directs entre les contributeurs, le plus souvent des pays en voie de développement, et les autres acteurs du maintien de la paix : Conseil de sécurité, secrétaire général et DOMP. Ainsi une véritable lutte d’influence s’est installée au sein de ces institutions, entre les Etats contributeurs, sous représentés, et les Etats membres du Conseil de sécurité et payeurs. Il s’agit en effet pour les contributeurs en troupes de posséder une voix, ou du moins un droit de regard sur le déroulé des opérations dans lesquelles leurs hommes seront déployés et pourraient potentiellement trouver la mort. Actuellement les contributeurs en contingents ne prennent pas part aux prises de décisions, alors même qu’ils restent responsables des résultats de ces opérations devant leurs opinions publiques nationales, et qu’ils sont souvent les mieux informés sur les difficultés que rencontrent leurs contingents sur le terrain.
Cette rivalité est aussi alimentée par le fait qu’elle s’inscrit aussi dans une lutte entre pays occidentaux dominants, et pays en voie de développement, désireux de se faire une place sur l’échiquier international. Il arrive bien souvent que ces conflits parasitent l’action du DOMP, réduisant l’efficacité des opérations de maintien de la paix, et remettant en cause la vocation universelle au cœur du maintien de la paix. Le manque de dialogue entre les décideurs des OMP et les contributeurs incite également ces derniers à faire pression sur les troupes qu’ils mettent à disposition et sur tous les acteurs du maintien de la paix, afin d’obtenir des garanties quant à l’usage qui est fait de leurs hommes
L’influence exercée par les contributeurs se rapproche de celle que possèdent les armées nationales. Le désir de conserver un certain contrôle sur ses troupes, la réticence vis à vis des mandats relativement contraignants des OMP, le doute dans les capacités d’un Etat-major disparate et inexpérimenté de mener à bien ces opérations conduisent bien souvent les armées nationales à tenter de conserver une certaine influence sur les hommes déployés dans les OMP. Cette influence, facilitée par l’essor des moyens de communication en temps réels, réduit considérablement la marge de manœuvre des commandants onusiens et impacte l’efficacité des opérations.
Il n’est alors pas rare de voir les armées les plus développées tenter d’imposer des modèles qui leur sont propres à l’ensemble des contingents onusiens. Cela est justifiable par volonté d’accroitre l’efficacité opérationnelle des casques bleus, mais entraine aussi le risque de voir l’armée la plus puissante et la plus expérimentée influencer, par le biais d’une organisation qui se veut universelle et égalitaire, les doctrines et moyens des armées d’autres Etats, souvent bien moins développées. Par extension c’est toute la doctrine onusienne de maintien de la paix qui va subir les conséquences de cette lutte d’influence.
Nous avons donc vu que la doctrine onusienne est le théâtre de conflits et de luttes d’influences entre Etats membres qui agissent au nom de leurs intérêts propres. Bien qu’elles aient su se développer dans une relative autonomie, les OMP sont aujourd’hui encore largement tributaires de ces Etats. Ces derniers peuvent utiliser le maintien de la paix comme d’un outil stratégique de plus sur la scène internationale pour imposer leur puissance, au détriment des objectifs propres au maintien de la paix, qui connaît aujourd’hui une certaine désillusion.
L’ONU, si elle veut pouvoir atteindre ses objectifs de manière optimale, délivrée des frictions qui opposent les différents acteurs étatiques du maintien de la paix, doit apprendre dépasser les visions réalistes des Etats qui la composent, et développer une réflexion totale sur la doctrine à mettre en place, sous peine de connaître les mêmes travers que la Société des Nations.
Elle doit alors continuer son évolution vers une plus grande autonomie et professionnalisation de sa doctrine, notamment sur les moyens mis à disposition pour les OMP. De nombreux acteurs réfléchissent aux meilleurs moyens d’atteindre cette autonomie. Il en ressort un besoin de redéfinir strictement les missions laissées à l’ONU, et d’agir en coopération avec d’autres acteurs, notamment les alliances régionales, ou autres coalitions, afin d’atteindre aux mieux ses objectifs, tout en respectant les limites inhérentes au maintien de la paix onusien. Pour certains, l’externalisation par la privatisation des OMP serait l’une des pistes de réflexion à creuser afin de se libérer au mieux de l’influence étatique.
Toutefois une doctrine du maintien de la paix reste nécessairement contrainte par le caractère purement diplomatique des Nations Unies, qui repose entièrement sur le principe du consentement des parties. Ainsi toute évolution ne pourra se faire que lentement, étape par étape, après de longues discussions et d’âpres négociations.
Ainsi l’action de l’ONU sera toujours prisonnière des critiques qui condamnent son inefficacité et sa lenteur. A celles-là il faut rappeler que le maintien de la paix a le mérite d’exister, de se développer, et d’agir pour permettre l’achèvement d’une paix mondiale.
Loïc Balayn
Février 2016
Travaux cités :
1 Site officiel des opérations de maintien de la paix de l’ONU. URL : http://www.un.org/fr/peacekeeping/issues/military.shtml.
2 COULON Jocelyn, LIÉGEOIS Michel, « Qu’est-il advenu du maintien de la paix ? L’avenir d’une tradition », Institut Canadien de la Défense et des Affaires Etrangères, 2010, pp. 1-58.
URL : http://www.psi.ulaval.ca/fileadmin/psi/documents/Documents/Documents/QU_EST-IL_ADVENU_DU_MAINTIEN_DE_LA_PAIX.pdf
3 BOUTROS GHALI, L’Agenda pour la Paix, A/47/277, S/24111, 17 Juin 1992. URL : http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=A/47/277
4 BRAHIMI, Lakhdar, Rapport du groupe d’étude sur les opérations de paix de l’ONU, A/55/305-S/2000/809,Aout 2000.
URL : http://www.un.org/fr/peacekeeping/sites/peace_operations/
5 DEPARTEMENT DES OPERATION DE MAINTIEN DE LA PAIX, DEPARTEMENT DE L’APPUI AUX MISSIONS, Opérations de maintien de la paix : Principes et orientations, 18 janvier 2008. pp. 8.
URL : http://www.un.org/fr/peacekeeping/documents/capstone_doctrine_fr.pdf
6 TARDY Thierry. « Chapitre 3. L’Organisation des Nations unies : l’éternel recommencement ? p. 80-83.
7 LIEGEOIS Michel, « Quel avenir pour les Casques bleus et le maintien de la paix ? », Politique étrangère 3/2013 (Automne), p. 65-71.
URL : www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2013-3-page-65.htm
8 GUEHENNO Jean-Marie, « Maintien de la paix : les nouveaux défis pour l’ONU et le Conseil de sécurité », Politique étrangère N°3-4 – 2003 – 68e année pp. 689-700.
URL: home/prescript/article/polit_0032-342x_2003_num_68_3_1247.
9 BEIGBEDER Yves, « La crise financière des Nations Unies et les travaux du Comité des Dix-huit », Annuaire français de droit international, volume 32, 1986. pp. 426-438.
URL : home/prescript/article/afdi_0066-3085_1986_num_32_1_2727.
10 TRINQUAND Dominique (Général), « L’Organisation des Nations Unies et les influences qui s’y exercent dans la gestion des crises », Lettre de l’IRSEM n°3, 2013.
URL : http://www.defense.gouv.fr/irsem/publications/lettre-de-l-irsem/les-lettres-de-l-irsem-2012-2013/2013-lettre-de-l-irsem/lettre-de-l-irsem-n-3-2013/dossier-strategique/l-organisation-des-nations-unies-et-les-influences-qui-s-y-exercent-dans-la-gestion-des-crises
11 VOELCKEL Michel, « Quelques aspects de la conduite des opérations de maintien de la paix », Annuaire français de droit international, volume 39, 1993. pp. 75.
URL : home/prescript/article/afdi_0066-3085_1993_num_39_1_3122
12 Voir l’exemple de la FINUL.
MICHEL Benoît, « Maintien de la paix robuste : le cas de la FINUL renforcée », Politique étrangère /2, 2011, pp. 403-408.
URL : www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2011-2-page-403.htm
L’Armée de l’Air est l’une des quatre composantes des Forces armées françaises ; les autres composantes militaires étant l’Armée de Terre, la Marine nationale et la Gendarmerie nationale. L’Armée de l’Air emploie 50 526 personnes, dont 45 226 militaires et 5 300 civils. Ce qui représente plus de 14% du personnel de la Défense.
Cette conférence est présentée par le commandant du Centre National des Opérations Aériennes, le Colonel Pascal Delerce, qui a pour objectif de nous informer des actions prises par l’État dans la troisième dimension, de la souveraineté dans l’espace national, de la coordination et action interministérielle, de la conduite des opérations extérieures ainsi que de la surveillance exoatmosphérique.
La présentation débute par le passage en revue des missions quotidiennes de l’Armée de l’Air, qui se tient prête à intervenir en tous lieux et en toutes circonstances, avec des équipements performants et des effectifs constamment entraînés dans des conditions réalistes. C’est essentiel pour remplir une triple mission, de protection, d’intervention et de dissuasion.
Pour sa mission de protection, l’Armée de l’Air met en œuvre des moyens importants pour protéger les citoyens contre des menaces venant du ciel et de l’espace, par exemple les menaces terroristes, militaires ou encore les micros drones. En effet, entre 10000 et 15000 aéronefs survolent le territoire français chaque jour. Elle garantit également la liberté d’action des autorités de l’État et la protection des installations majeures du pays.
Concernant sa mission d’invention en extérieur, ses missions s’étendent de l’aide à apporter lors d’une crise humanitaire ou encore à la lutte contre les effets d’une instabilité politique. Disposant d’un vaste réseau de bases en outre mer et à l’étranger, l’Armée de l’Air a pus effectué en 2014, plus de 217 interventions à but sécuritaire.
Enfin, la mission de dissuasion doit sa crédibilité, car elle repose sur des composantes océaniques et aéroportées complémentaires, disposants d’atouts ainsi que des modes de pénétrations et de projection spécifiques. La composante aéroportée est mise en œuvre au sein de l’armée de l’air par les forces aériennes stratégiques (FAS). Cette capacité, que la France est la seule à détenir en autonome en Europe, occupe une place importante dans son outil de défense, et ce pour un coût budgétaire relativement peu important. En effet, la composante aéroportée représente moins de 10 % du coût de la force nucléaire.
Ensuite, le Colonel Pascal Delerce nous présente les atouts de la 3ème dimension. Premièrement, la défense aérienne effectue une permanence afin d’assurer la sureté de l’espace aérien national. Elle se tient prête à mettre en œuvre les décisions qui lui sont transmises par les instances de décisions politiques et militaires (ministères, CEMA). L’Armée de l’Air possède une capacité d’occupation de l’espace d’autre altitude de plus de 1400 avions déloyale. La protection du territoire aérien national est essentielle et les interventions incluent les cas de détournement d’aéronef, de violation de l’espace aérien, ou d’assistance d’aéronef en danger.
Deuxièmement, la vocation interministérielle de l’outil de souveraineté a pour objectif d’élargir la mission historique de souveraineté à la coordination de l’action dans les cas par exemple d’opérations de sauvetage, les feux de forêt, les transferts de patients. Cette dimension permet aussi de la réactivité au cas où la situation contraindrait les déplacements terrestres.
Troisièmement, la transformation de l’outil historique de souveraineté en outil global pour les opérations extérieures assure la visibilité du concept de défense de la France. Elle vise à décourager tout désir d’agression contre la France ou ses intérêts stratégiques en laissant entrevoir, à tout adversaire potentiel, les risques inacceptables pour lui d’une riposte nucléaire.
L’Armée de l’Air bénéficie de la supériorité inhérente qui lui confère un caractère unique. Au nombre de quatre, ils correspondent à la permanence, la réactivité, la visibilité et l’allonge afin d’assurer la défense interne et extérieure dans le domaine aéronautique français.
À la fin de la conférence, les commandants du centre national des opérations aériennes nous répondent aux questions sur le recrutement et le budget aérien. Depuis quelques années, le secteur aéronautique voit son nombre de postes se réduire (65 métiers de recherche) malgré l’insuffisance de métiers existants. Cependant l’armée aérienne insiste sur l’importance de la formation de la jeunesse pour assurer le niveau d’éducation aéronautique nécessaire. Le budget de 4,4 milliards d’euros, soit 11,5% du budget de la mission Défense, montre la place importante occupée par le domaine aéronautique.
La conférence de « L’armée de l’air – L’action de l’état dans la 3ème édition » fut suivi par un cocktail convivial organisé par l’Université Jean Moulin Lyon 3 en présence de chef des entreprises, de chercheurs, du commandant national des opérations aéronautique.
]]>Qu’est-ce que l’ingérence et comment ce principe s’est-il imposé et élaboré dans le monde ?
L’ingérence selon le dictionnaire français Larousse est « l’action de s’ingérer dans les affaires d’autrui ». C’est en fait, en géopolitique, « l’intervention d’un Etat dans la politique intérieure d’un autre Etat. » L’ingérence est un terme complexe. Le principe de souveraineté est en toute logique lié au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat. En permettant l’ingérence, la communauté internationale s’efforce donc de légitimer certaines interventions tout en respectant le principe fondamental de la souveraineté étatique. On distingue l’ingérence immatérielle et l’ingérence matérielle.
L’ingérence immatérielle renvoie à une immixtion dans les affaires intérieures d’un Etat qui s’opère sous forme de rapports, d’examens de situations, de délibérations d’organes internationaux, ou encore de condamnations politiques ou judiciaires. C’est en fait une forme d’ingérence qui ne nécessite pas de pénétration physique sur le territoire de l’Etat concerné, et qui défend principalement les droits de l’Homme. Par exemple, lorsque le général de Gaulle a proclamé sa célèbre phrase « Vive le Québec libre ! » le 24 juillet 1967 devant la foule canadienne à son arrivée à Montréal, il a fait preuve d’une ingérence immatérielle à l’égard du Canada. Il a utilisé la parole, sans soutenir de manière effective un quelconque mouvement indépendantiste, sans organiser une intervention physique sur le territoire canadien. Le gouvernement d’Ottawa a réagi immédiatement, qualifiant cette ingérence immatérielle d’ « inacceptable ». Le général de Gaulle dut abréger son voyage officiel et rentrer à Paris.
L’ingérence matérielle, quant à elle, se reconnaît à la présence corporelle d’étrangers sur le territoire concerné. Lors d’une action humanitaire par exemple, les étrangers qui interviennent sont présents physiquement sur le territoire, et auprès des populations affectées. Cette forme d’ingérence est généralement plus difficile à être acceptée par un gouvernement. Elle constitue en effet une véritable substitution aux autorités locales pour exercer une fonction sociale. L’Etat victime d’ingérence qui tolère celle-ci avoue son incapacité à gérer son pays, sa population, ou encore avoue opprimer son peuple. De plus une telle ingérence empiète totalement sur la souveraineté de l’Etat.
La notion de « droit d ‘ingérence » n’est apparue que récemment, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avant, le principe de souveraineté absolue interdisait toute ingérence, tout droit de regard. A titre d’exemple, en 1933, lors du rassemblement de la SDN à Genève, un homme juif avait porté plainte contre les pratiques odieuses des partisans d’Hitler à l’égard des opposants au régime. Le représentant de l’Allemagne, Joseph Goebbels, a simplement répondu « Nous sommes un Etat souverain ; tout ce qu’a dit cet individu ne vous regarde pas. Nous faisons ce que nous voulons (…) et nous n’avons à subir de contrôle ni de l’humanité ni de la SDN ».
L’ingérence est par définition le fait de s’introduire sans en avoir le droit, et semble donc être un concept qui s’oppose au droit. Cependant, après la Seconde Guerre mondiale et les atrocités nazies, l’ONU dit tout fort ce que tout le monde pensait tout bas : Les êtres humains sont à protéger non pas en tant que membres d’un groupe ou citoyens d’un Etat, mais en tant qu’individus. Ainsi depuis 1945, année de la signature de la Charte des Nations Unies, la souveraineté ne constitue plus un rempart pour les gouvernements, qui doivent désormais répondre politiquement ou diplomatiquement de leurs actes.
« Il y a des valeurs plus élevées que la frontière d’un Etat » disait Vaclav Havel. Le droit d’ingérence est petit à petit apparu, et a été de plus en plus accepté par la communauté internationale. Le phénomène de la mondialisation a fortement contribué à généraliser l’expression « droit d’ingérence ».
L’article 2 paragraphe 7 de la Charte des Nations Unies consacre le principe de non-ingérence en interdisant à l’ONU d’intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat afin de respecter la notion de souveraineté. Or une guerre civile peut provoquer de graves troubles sur la scène internationale. Le chapitre 7 de la Charte admet donc une exception au principe de non-ingérence, et autorise les Nations Unies à prendre des mesures coercitives si un pays persiste à ne pas respecter la Charte. Depuis la fin de la guerre froide, des Etats, ou des ONG se permettent d’intervenir en violant les frontières des pays, pour secourir les populations réprimées. La guerre du Kosovo est le symbole de cette « montée » de l’ingérence, avec l’intervention des forces armées de l’OTAN le 24 mars 1999.
L’idée d’ « ingérence humanitaire » est apparue lors de la guerre du Biafra (1967-1970). Ce pays connaissait une terrible famine à cause de la guerre civile qui sévissait. Respectant le principe de non-ingérence qui prévalait alors, la famine a été ignorée par les autres Etats. Le 8 décembre 1988, l’Assemblée Générale de l’ONU consacre ainsi le principe de l’ingérence humanitaire : « Assistance humanitaire aux victimes de catastrophes naturelles et situations d’urgences du même ordre ». Les pères du terme « ingérence humanitaire » sont Bernard Kouchner, fondateur de Médecins sans frontières, et Mario Bettati, professeur de droit international public. Plus qu’un simple droit d’assistance humanitaire, l’idée est de créer un véritable devoir d’ingérence humanitaire. Ainsi, les Etats, ONG et la communauté internationale disposent d’un droit de regard. Au lendemain de cette résolution de l’ONU, l’URSS de Gorbatchev ouvre pour la première fois de son histoire ses frontières, sans visa, au occidentaux venus sauver les victimes du séisme de l’Arménie. La notion de « couloir humanitaire » est introduite plus tard par l’ONU, et désigne une zone sécurisée, inoffensive, qui permet le passage d’une aide humanitaire.
L’ingérence peut être « forcée » ou militaire, c’est-à-dire que les secouristes peuvent être accompagnés de casques bleus (FORPRONU en Bosnie en 1992) ou alors une intervention spécialement habilitée de l’Etat est mise en place. L’ingérence forcée intervient lorsque des obstacles sont dressés par les pays sauveurs ou par les pays receveurs d’aide, ou encore lorsqu’il est urgent de soustraire les victimes à leurs agresseurs. Par exemple les organisations secouristes peuvent se voir interdire par leur gouvernement d’apporter des biens de première nécessité au pays destinataire, qui risquerait de détourner les aides.
Une autre forme d’ingérence est l’ingérence dissuasive. Bernard Kouchner souhaitait «prévenir les massacres », « intervenir avant la catastrophe », « créer un observatoire humanitaire » capable de prédire les futures crises génératrices de drames. Le secrétaire général des Nations Unies Boutro Boutros-Ghali suggère ainsi en 1992 de développer une « diplomatie préventive », en déployant par exemple des casques bleus dans un pays pour prévenir et dissuader une éventuelle guerre civile.
Ainsi, l’ingérence, principe complexe, peut prendre différentes formes, et est plus ou moins tolérée. La position du droit international a remarquablement évolué vis-à-vis de l’ingérence, depuis l’apparition du terme. Les pays sont globalement de plus en plus ouverts aux aides extérieures, jugeant la protection de l’être humain primordiale.
Annexes
Mots clés : droits de l’Homme, Intervention, Souveraineté, droit d’ingérence, Organisation des Nations Unies (ONU)
Illustration du paradoxe entre les principes d’ingérence et de souveraineté
« Il y a des valeurs plus élevées que la frontière d’un Etat »
Vaclav Havel
Sources et bibliographie
Le principe d’ingérence
« Nous assistons aujourd’hui – lentement, mais je le crois, surement- à l’émergence d’une norme internationale prohibant les formes de répressions violentes à l’encontre d’une catégorie ou d’un peuple. Cette norme doit prendre – et prendra- le pas sur les souverainetés des Etats » [1]. Cette citation de Kofi Annan, ancien Secrétaire Général des Nations Unies, révèle bien le contexte dans lequel le principe du droit d’ingérence a évolué. Le droit d’ingérence a ainsi pu émerger comme un principe du droit international par la rencontre d’une démarche humaniste et d’une volonté politique.
Ainsi, l’ingérence se définit comme étant une « intervention non désirée dans les affaires d’une tierce partie. L’ingérence peut s’effectuer au niveau individuel, organisationnel, ou international. Elle peut aussi prendre diverses orientations : politique, économique, sociale, culturelle, religieuse, et humanitaire »[2] (Définition Perspective Usherbrooke).
Dans le cadre de ce dossier nous nous concentrerons essentiellement sur l’ingérence humanitaire qui est la forme d’ingérence la plus développée aujourd’hui et la seule qui est plus ou moins tolérée par la communauté internationale.
Nous pouvons alors définir l’ingérence humanitaire, que nous généraliserons sous le terme d’ingérence, comme étant la « faculté d’intervention sur le territoire d’un Etat, que le Conseil de Sécurité des Nations Unies s’attribue ou autorise, lorsque des violations graves du droit humanitaire ou des droits de l’Homme s’y commettent »[3] (Définition Encyclopédie Universalis).
Cependant il paraît important de différencier deux notions qui se ressemblent beaucoup : le « droit d’ingérence » et le « devoir d’ingérence ». Ainsi, le droit d’ingérence est le droit des États de violer la souveraineté nationale d’un autre État, en cas de violation massive des droits de la personne, tandis que le devoir d’ingérence, plus contraignant, fait référence à l’obligation morale faite à un État de fournir son assistance en cas d’urgence humanitaire.
De ce fait, afin de mieux comprendre le développement de l’ingérence au cours des dernières décennies et les enjeux qui lui sont associés, nous allons diviser la présentation en trois parties. Tout d’abord, nous reviendrons sur l’historique du concept de droit d’ingérence ; puis nous réaliserons un panorama du droit d’ingérence afin d’en connaitre les caractéristiques, les évolutions et les différentes formes qu’elle peut prendre ; enfin, nous ferons un point sur les enjeux actuels liés à l’ingérence humanitaire
L’ingérence humanitaire est un concept ancien, même si à l’époque il n’était pas connu sous cette dénomination.
Au XVIIème siècle, Hugo Grotius, juriste à l’origine des fondements du droit international, parlait déjà « d’un droit accordé à la société humaine pour intervenir dans le cas où un tyran ferait subir à ses sujets un traitement que nul n’est autorisé à faire »[4]. Au XIXème siècle, on évoquait désormais la notion « d’intervention d’humanité », qui autorisait déjà une grande puissance à agir dans le but de protéger ses ressortissants ou des minorités (ethniques ou religieuses) qui seraient menacées. Ensuite, s’est vu développer l’« intervention humanitaire », c’est-à-dire toute action humanitaire mise en place ou acceptée par la communauté internationale en faveur d’une population dont les droits fondamentaux sont violés. Il peut s’agir soit de la protection des nationaux de l’Etat qui intervient, soit la protection des nationaux de l’Etat dans lequel l’intervention a lieu, soit une protection mixte qui protège les minorités. C’est donc dans le prolongement de « l’intervention humanitaire » que s’est développée la notion « d’ingérence humanitaire », concept qui a été théorisé seulement dans les années 1980.
Ainsi c’est au cours du XXème siècle qu’est née l’appellation « ingérence humanitaire ». Monsieur Bernard KOUCHNER, médecin et cofondateur de Médecins Sans Frontières et Médecins du Monde, a joué un rôle important dans l’émergence de cette notion.
De ce fait, en 1967, a eu lieu ce que l’on pourrait considérer comme la première manifestation d’ingérence. Le Nigéria était dans une situation quelque peu controversée. Le pays venait de découvrir du pétrole dans la région du Biafra, cependant les habitants de cette région demandent leur indépendance. Indépendance que le Nigéria refuse d’accorder car le pays ne veut pas perdre cette zone riche. Le gouvernement décide donc d’imposer un embargo sur sa propre population, qui entrainera 2 millions de morts et d’affamés. KOUCHNER décide donc de dénoncer l’immobilité des chefs d’Etats face à cette situation en raison du principe de non-ingérence, inscrit dans les textes de l’ONU. Il décide alors d’intervenir au Nigéria avec son ONG, Médecins Sans Frontières, pour apporter des soins au peuple. C’est alors qu’a eu lieu la première ingérence. Par cette intervention KOUCHNER a voulu montrer que la violation massive des droits à la personne engendrait une remise en cause de la souveraineté de l’Etat en question et que ceci autorisait de facto l’intervention d’acteurs extérieurs.
Suite à cela le concept a été formalisé dans les années 1980 par Jean-François REVEL qui fut le premier à parler de « devoir d’ingérence » dans un article du magazine « L’Express » en 1979. Le terme fut repris un an plus tard par Bernard-Henry LEVY au sujet de la situation au Cambodge (génocides du régime Khmer rouge). Enfin, c’est en 1988, lors d’une conférence de Mario BETTATI et Bernard KOUCHNER, qu’apparait pour la première fois la formulation « Droit d’ingérence ». Ce concept a alors été fortement promu au sein de l’ONU par ses deux « auteurs ».
Depuis, deux résolutions ont été votées par l’Assemblée Générale des Nations Unies afin de préciser l’application du droit d’ingérence : la résolution 43/131, adoptée le 8 décembre 1988, qui introduit « l’assistance humanitaire aux victimes de catastrophes naturelles et de situation d’urgence de même ordre » ; et la résolution 45/100, adoptée le 14 décembre 1990 qui rend légitime le droit d’ingérence : « Le temps de la souveraineté absolue et excessive est révolu » a alors lancé le secrétaire général de l’ONU en activité, Boutros Boutros-Ghali. De même, on retrouvait déjà cette idée dans le Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, qui permet d’intervenir dans les affaires internes d’un pays en cas de menace « contre la paix ». Le droit d’ingérence vient donc appuyer et illustrer ce chapitre 7. La formule « droit d’ingérence » a donc été consacrée, dès1991, avec l’opération « Provide Comfort » qui avait pour but de porter secours aux Kurdes d’Irak. En décembre 1992, c’est également au nom du « droit d’ingérence » qu’a été engagée l’opération « Restore Hope » qui visait à mettre fin à la situation tragique de la Somalie.
Enfin, depuis le 16 septembre 2005, le droit d’ingérence bénéficie d’une nouvelle dénomination qui est « La responsabilité de protéger ». Cette nouvelle appellation, renvoie à la notion de « devoir d’ingérence ». Ainsi, le droit d’ingérence va au-delà de la souveraineté des Etats pour imposer un « devoir d’assistance au peuple en danger ». Il s’agit ici de placer la souveraineté des Etats sous la subordination d’une « morale de l’extrême urgence » dans le but de protéger les droits fondamentaux de la personne.
Mario BETTATI a lieu identifier seuls deux éléments caractéristiques de l’ingérence :
Cependant, nous pouvons identifier cinq éléments constitutifs du « droit d’ingérence » :
Nous pouvons identifier quatre périodes dans la construction de l’ingérence humanitaire :
Nous pouvons identifier deux grands types d’ingérence humanitaire :
Il existe aussi trois formes d’ingérence applicables à l’ingérence humanitaire :
Il convient de noter que l’ingérence humanitaire peut être le fait d’un ou plusieurs gouvernements ou celui de la communauté internationale.
Le droit d’ingérence engendre de nombreux questionnement tant au niveau de sa licéité et de sa légitimité, qu’au niveau de ses motivations.
Ainsi, ni le droit d’ingérence ni le devoir d’ingérence n’ont d’existence dans le droit humanitaire international. Les partisans du droit d’ingérence considère que l’intervention est légale parce qu’elle tire sa légitimité de l’adjectif « humanitaire ». Ses opposants, quant à eux, refusent de reconnaitre cette légitimité car il n’y a aucun fondement légal puisque aucune définition précise du droit d’ingérence ou des conditions de son utilisation n’est donnée dans les textes des Nations Unies. Ils avancent aussi l’argument que l’ingérence s’est construite en totale imposition avec les principes fondamentaux de souveraineté des Etats et du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de ces derniers qui sont inscrits dans le Traité de Westphalie de 1648 et dans l’article 2.7 de la Charte des Nations Unies. Les opposants craignent alors que l’acceptation et la légitimation du droit d’ingérence entrainent un développement des interventions unilatérales.
Cette crainte est d’autant plus renforcée par une application sélective du droit d’ingérence, d’une vision « deux poids- deux mesures ». Le droit d’ingérence n’est-il pas un moyen de donner bonne conscience à l’Occident en lui donnant, une nouvelle fois, la possibilité de s’instaurer en modèle et de qualifier de « barbares » ceux qui refusent d’adopter leur modèle ? Nous pouvons remarquer que ce sont les pays développés qui interviennent dans les pays les moins développées et non l’inverse. Les USA et la France se positionnent comme des pays à vocation universaliste et s’autorisent, à ce titre, d’intervenir dans d’autres pays au nom du droit d’ingérence. Cependant, une question importante se pose : les Etats, en dehors de tout mandat de l’ONU, sont-ils légitimes d’intervenir seuls ? En effet, la légitimité d’une intervention au nom du droit d’ingérence vient du fait que ce soit le Conseil de Sécurité de l’ONU qui ait autorisé ou demandé à certains pays d’intervenir. Cependant, ceci n’empêche pas certains Etats d’intervenir sans l’accord du Conseil de Sécurité et d’être, par la suite, légitimé par la communauté internationale.
De plus, beaucoup craignent que le droit d’ingérence soit l’outil d’une nouvelle forme d’impérialisme. Ils voient dans l’ingérence humanitaire un outil de « l’ingérence démocratique », c’est à dire la volonté de traduire les idéaux de la démocratie occidentale. C’est justement en prévision de ces comportements qu’avait été créé le principe de non-intervention qui avait pour avantage de protéger les pays les plus faibles contre les interventions d’Etats plus puissants. C’était alors un moyen de mettre fin au colonialisme et à l’impérialisme occidental qui avait pris comme prétexte l’humanité civilisatrice afin de pouvoir mener leurs conquêtes territoriales. Aujourd’hui la négation du principe de non-ingérence par l’établissement du droit d’ingérence, laisse penser à une fausse « bonne morale ». Les opposants du droit d’ingérence ont ainsi peur que, sous des prétextes humanitaires (« bonne morale »), les pays cherchent à justifier des formes d’ingérence démocratique, écologique ou judiciaire. Par exemple, l’intervention des USA en Irak en 2003 soulève des débats à savoir si cette intervention n’était pas faite pour la promotion des intérêts nationaux.
Enfin, en raison de la forte médiatisation des questions humanitaires, et notamment celles liées à l’ingérence, il y a un risque que les zones d’intervention soient essentiellement des zones bénéficiant d’une couverture médiatique importante et de la compassion de l’opinion publique, tout en occultant l’aspect humanitaire de l’intervention.
Ainsi, pour conclure, nous avons pu voir à travers ce dossier que le principe d’ingérence n’est pas une idée nouvelle, elle était déjà développée au XVIIème siècle mais ce n’est qu’au XXème siècle que le droit d’ingérence fut véritablement reconnu. L’ingérence peut vêtir plusieurs noms selon la fonction qu’elle vise, mais l’ingérence la plus répandue et surtout la seule tolérée, est l’ingérence humanitaire. Nous avons pu voir qu’au cours de son évolution l’ingérence humanitaire a évolué jusqu��à la forme que nous connaissons aujourd’hui : l’ingérence matérielle. Cependant, ses applications contemporaines soulèvent quelques questionnements notamment au niveau de la légitimité et de la légalité ; mais aussi au sujet de l’usage de la force dans le cadre d’une ingérence humanitaire.
Nous pouvons donc dire que le droit d’ingérence s’inscrit dans un nouvel ordre mondial, plus large, et régi par des principes démocratiques, d’Etat de droit et de respect de la personne humaine. Ce droit d’ingérence tend donc à instaurer une moralisation des relations internationales.
Bibliographie – Sitographie
– M.BELANGER – Droit international humanitaire général – 2e édition, Edition GUALINO (2007), (156p)
– Définitions :
– Contenu :
[1] Kofi Annan, « Droits de l’homme et intervention au XXIème siècle », contribution spéciale au Rapport mondial sur le développement humain 2000, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), www.undp.org.
[2] Université de Sherbrooke – Perspective monde – Définition de « Ingérence »,
[3] Mario BETTATI, « INGÉRENCE DROIT D’INGERENCE», Encyclopædia Universalis
[4] Hugo Grotius- De Jure Belli ac Pacis (1625)
L’Érythrée est un pays de la corne de l’Afrique située à l’est du continent. Sa capitale est Asmara est située sur un plateau à 2300 mètres d’altitude (également la plus grande ville du pays, deuxième capitale la plus élevée d’Afrique, cinquième au rang mondial). Elle s’étend sur une superficie de 117 600 km² (121 300 km² en incluant l’Archipel de Dahlak). On estime la population de ce pays à 6 233 682 habitants en juin 2013 (dont 21,3% de population urbaine). Concernant les langues, on en compte huit utilisées par les différentes ethnies. Celles officielles restent le tigrinya, l’arabe et l’anglais (cette dernière n’est quasiment plus utilisée par les habitants). Le drapeau érythréen actuel a été adopté le 5 décembre 1995. Il est inspiré de celui du mouvement de la Force populaire de libération de l’Érythrée (FPLE). Il est composé de trois triangles (vert, rouge et bleu), de branches d’olivier et une couronne dorés. Le triangle vert représente l’agriculture, le bleu quant à lui, la mer Rouge et le rouge le sang versé pour l’indépendance de l’Érythrée et pour la patrie. Les branches d’olives dorées symbolisent la richesse en minerai du pays. La couronne s’inspire du drapeau des Nations Unies et symbolise la paix. Les formes géométriques auraient différentes significations selon diverses personnes. Pour certains la forme isocèle du triangle rouge représente en quelques sortes la forme du pays, tandis que pour d’autres, elle est disposée de telle sorte que sa taille diminue de gauche à droite exprimant ainsi la volonté de ne plus devoir verser de sang dans le futur.
L’Érythrée est une république à régime présidentiel à parti unique. Le Front populaire pour la démocratie et la justice (FPDJ) détient seul le pouvoir. L’Assemblée nationale, formée en 1993 peu après l’indépendance, est un parlement monocaméral et est composée de 150 sièges dont 33 femmes, soit 22% du nombre total des sièges. Des élections dans cette assemblée devaient se tenir en 2001. Celles-ci ont été repoussées, apparemment en raison du conflit territorial persistant avec l’Ethiopie. Son dernier renouvellement a eu lieu le 1er février 1994.
Le Président est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Il est élu par l’Assemblée nationale en place depuis 1993. Le président actuel, Issayas Afeworki, qui dirige son pays d’une main de fer, est à la tête du pays depuis l’indépendance du pays. Il nomme les chefs des différents ministères (autorités, commissions et offices) puis les soumet à l’Assemblée nationale pour ratification. Issayas Afeworki est donc à la tête du pays depuis 1993 sans élections. Le Front populaire pour la démocratie et la justice (FPDJ), qui détient seul le pouvoir est fondé en 1994 par Issayas Afeworki. Ce parti est issu du Front Populaire de libération de l’Erythrée (FPLE) qui mena la lutte pour l’indépendance de l’Erythrée. Il est le seul parti légal en Erythrée. Tout régime utilisant le multipartisme est refusé par celui-ci.
L’Assemblée nationale compte 75 membres du FPDJ (Front Populaire pour la Démocratie et la Justice) et 75 membres élus. L’Assemblée définit la politique intérieure et extérieure du pays, approuve le budget et élit le Président. Des assemblées régionales sont élues dans chacune des six subdivisions de l’Érythrée (Maekel, Anseba, Gash-Barka, Debub, Semien-Keih-Bahri, Debub-Keih-Bahri).
Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et exécutif. Il existe trois niveaux d’instances judiciaires, les cours de village, les cours régionales et la Haute cour nationale. Les 683 cours de village sont composées de trois juges élus. Le droit local et coutumier y tient une place importante.
La politique étrangère de l’Érythrée est caractérisée par des conflits et tensions avec les pays voisins. Pour certains analystes, l’Érythrée déstabilise le système de sécurité de la Corne de l’Afrique, en menant une politique à tendance impérialiste dans la région.
L’Érythrée italienne a été la première colonie italienne en Afrique. La présence italienne en Érythrée s’est étendue de 1869 jusqu’à l’occupation du territoire par le Royaume-Uni en 1941, mais à partir de 1936 le territoire est intégré dans l’Afrique orientale italienne.
Après 30 ans de lutte armée contre Addis Abeba, l’ancienne province de l’Erythrée est devenue indépendante en 1993. Cette indépendance est reconnue par l’Ethiopie, pourtant les deux pays entrent à nouveau en guerre en 1998 pour le tracé de leur frontière commune, notamment pour la ville de Badmé. En 2002, une commission internationale d’arbitrage donne raison à l’Erythrée et place Badmé en territoire érythréen. Or Addis-Abeba refuse ce tracé, et empêche depuis toute fixation définitive de la frontière. En fait, derrière ce contentieux se cache pour l’Ethiopie l’amertume d’avoir perdu son seul accès à la mer.
Comme dit précédemment, c’est Issayas Afeworki qui est à la tête de l’Erythrée. Avant d’être président, Issayas Afeworki a participé au Front de Libération de l’Erythrée qui mène la lutte pour l’indépendance de l’ancienne colonie italienne fédérée à l’Ethiopie en 1952 par l’ONU, puis, annexée en 1962. Il rejoint en 1970 le Front Populaire de libération de l’Erythrée, qui est plutôt dominée par la religion chrétienne. Celle-ci s’oppose aux FLE, dominée plutôt par les musulmans. On parle alors de « double guerre civile ». En 1987, il est nommé secrétaire général du FPLE, avant d’en être nommé président le 24 mai 1993, à l’obtention de l’indépendance de l’Ethiopie. Les deux objectifs prioritaires du gouvernement aujourd’hui sont la mise en place sur les versants montagneux 40 000 km² de terrasses cultivables ainsi que de planter vingt millions d’arbres afin de fixer les eaux et de pouvoir garder la main sur le contrôle du port d’Assab situé sur la mer rouge dans le but d’encaisser les revenus de sa raffinerie de pétrole.
Issayas Afeworki est celui qui a instauré le régime à parti unique, sans élections et une économie centralisée avec rôle prépondérant de l’État. En 2001, des protestations ont eu lieu pour demander au Président l’application de la Constitution ratifiée en 1997, ainsi qu’une plus grande ouverture politique et sociale. Sa réponse fut rapide ; en effet, il a fait emprisonner ses contestataires, dont son vice-président, Mahmud Ahmed Sherifo (qui serait mort en détention en 2003), ainsi que les journalistes ayant fait part de leur mécontentement quant à sa décision.
Dans un rapport publié en 2013, Amnesty International décompte plus de 10 000 prisonniers politiques arrêtés arbitrairement et détenus sans jugement dans des conditions « atroces ». Le gouvernement en place est accusé d’« autoritarisme ». La Constitution n’est aujourd’hui pas totalement en vigueur malgré sa ratification. Depuis 2002, l’Assemblée nationale ne s’est pas réunie et aucune élection générale ne fut organisée suite à l’adoption d’une loi électorale en 2002.
« Bien que l’Érythrée soit signataire des principaux instruments internationaux de défense des droits humains, les droits humains sont sévèrement restreints ». La RFI (Radio France Internationale), dans une de ses publications surnomme l’Erythrée comme « la Corée du Nord africaine ». Le gouvernement français indique quant à lui que le régime érythréen interdit les partis politiques. Ce n’est pas le seul fait refusé par le régime érythréen puisque de nombreuses libertés ont été supprimées. De plus, la situation des droits de l’homme y est très préoccupante. Outre le fait que les partis politiques sont interdits, ce régime ne dépend pas de la justice. Les prisonniers politiques y sont de plus en plus nombreux. La liberté de la presse et les libertés syndicales y sont également restreintes. L’indice international de la liberté de la presse des Reporters Sans Frontières classe l’Erythrée au dernier rang mondial (180ème), et ce, pour la 5ème fois en 6 ans.
De plus, depuis quelques années, tous les groupes religieux, à l’exception des quatre principaux (églises orthodoxe d’Érythrée, église luthérienne d’Érythrée, église catholique, Islam) ont été interdits afin de lutter contre l’influence politique pro-américaine principalement. Toutes ces interdictions poussent les habitants à quitter le pays. Ces derniers deviennent principalement réfugiés dans les pays voisins (Soudan, Ethiopie, Egypte, Libye) au risque d’être arrêtés et incarcérés sans jugement pour désertion. Les plus courageux d’entre eux essaient même d’atteindre des pays lointains (Europe). Il n’y a quasiment pas d’opposition au sein de pays même. Elle se trouve principalement en Ethiopie, aux Etats-Unis et en Europe. Durant le mois de novembre 2011, elle s’est réorganisée à Hassawa (ville éthiopienne) avec la création d’une Assemblée Nationale pour le changement Démocratique constituée de 126 membres provenant de l’ensemble des forces d’opposition érythréenne au régime d’Issayas Afeworki. À la tête de cette opposition se trouve Yusuf Berhanu. Nous pouvons alors parler des récents conflits de l’Erythrée avec ses pays voisins, dont principalement, l’Ethiopie. Selon une décision rendue par une commission internationale de La Haye, l’Érythrée aurait violé la loi internationale et déclenché la guerre en envahissant l’Éthiopie.
Les forces de défense érythréennes sont divisées en une armée de terre, une armée de l’air ainsi qu’en une marine de guerre. Elles comprennent 300 000 personnels actifs et 250 000 réservistes. La part du PNB allouée à la défense était de 20,9 % en 2006. L’infrastructure y est relativement développée – routes et ports principalement –, mais ces derniers sont sous-utilisés. La principale source de revenu du pays est le transfert de fonds de la diaspora des érythréens immigrés. L’agriculture fournit 11% du PIB. Les produits exportés sont bétail, de la viande et de la gomme arabique. Dans les années à venir, l’Erythrée compte sur l’exploitation des minerais de cuivre, d’or, mais aussi du pétrole, du gaz, du coton, de la potasse, du fer et du café afin de se développer.
Relations politiques avec :
En décembre 2011, l’Erythrée a décidé de mettre fin à l’aide financière de l’Union européenne. Le gouvernement érythréen a également décidé que les dernières ONG étrangères ainsi que les agences de l’ONU présentes dans le pays devraient cesser leurs activités. Le gouvernement érythréen est finalement revenu sur ses deux décisions en juillet 2012 et demandé la reprise de la coopération européenne et des Nations Unies. Malheureusement, il est trop tard, l’Etat est sous sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Les États-Unis disposent d’une ambassade à Asmara tandis que l’Érythrée dispose d’une ambassade à Washington DC. Le gouvernement américain a reconnu l’indépendance de l’Érythrée vis-à-vis de l’Éthiopie le 27 avril 1993 et a établi des relations formelles le 11 juin 1993 avec la désignation d’un chargé d’affaires. Les intérêts américains en Érythrée comprennent la consolidation de la paix avec l’Éthiopie, des progrès encourageants vers l’établissement d’une véritable démocratie en soutenant les efforts de l’Érythrée dans la résolution des problèmes régionaux, et la promotion du développement de l’économie érythréenne.
Les relations entre le Canada et l’Érythrée sont limitées. Mais celui-ci est toujours préoccupé de la situation des droits de la personne en Érythrée, surtout en ce qui concerne le respect des principes démocratiques et de la primauté du droit, l’emprisonnement ou le mauvais traitement des opposants politiques et des journalistes et la protection des libertés civiles. Le Canada aspire à une paix durable entre l’Érythrée et l’Éthiopie et est intervenu en qualité de médiateur dans le différend frontalier entre ces deux pays. Le Canada soutient l’Accord de paix d’Alger conclu en 2000, qu’il considère comme étant l’unique plan pour la paix entre les deux pays. Cet accord prévoyait la présence d’une mission de maintien de la paix de l’ONU dans la région frontalière (MINUEE) et la création de la Commission du tracé de la frontière entre l’Éthiopie et l’Érythrée chargée de la délimitation de celle-ci. Le commerce bilatéral avec l’Érythrée a toujours été limité. Toutefois, ce commerce de marchandises a bondi de 2,92 millions de dollars en 2010 à 325,8 millions de dollars en 2011. Les nouvelles importations canadiennes d’or en provenance de l’Érythrée expliquent cette augmentation, faisant de ce pays la principale source d’or du Canada.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi s’est entretenu avec Osman Saleh Mohammed (ministre des affaires étrangères de l’Erythrée. Lors de leur rencontre, Yang Jiechi a salué les importantes réalisations entre la Chine et l’Erythrée depuis l’établissement des relations diplomatiques depuis environ 20 ans, mettant en avant le renforcement de la confiance politique mutuelle et la bonne coopération dans divers domaines. Il a apprécié le soutien ferme de l’Erythrée à la Chine sur les questions concernant les intérêts fondamentaux du pays, s’engageant à faire des efforts conjoints pour promouvoir les relations bilatérales. La Chine joue un rôle important dans les affaires internationales, et l’Erythrée est prête à renforcer encore davantage la coopération mutuellement bénéfique avec ce dans tous les domaines.
La France : les liens franco-érythréens se sont beaucoup développés : Bernard Kouchner, alors ministre de la santé et de l’action humanitaire, est le premier ministre européen a s’être rendu en Érythrée en août 1992. Il y a eu la visite à Paris du ministre des Affaires étrangères érythréen, Ali Said Abdallah, en octobre 2004. De plus la visite à Asmara de la ministre déléguée à la Coopération et à la Francophonie en septembre 2006.
Mouammar Kadhafi reçoit Issayas Afeworki, président de l’Érythrée, venu assister au sommet des cinq pays consacré à la recherche d’une solution à la crise du Darfour. Cette photo a été prise à Tripoli en mai 2005. Kadhafi fournir des armes à l’Érythrée et du carburant.
Le fait que le pays soit une dictature présidentielle pose problème puisque l’homme à la tête du gouvernement depuis l’indépendance du pays cherche depuis la guerre d’indépendance à renforcer son armée par tous les moyens afin de faire face aux problèmes avec les pays frontaliers. La communauté internationale n’est pas favorable aux décisions prises par le gouvernement érythréen. En effet, celles-ci ne respectent principalement pas les droits de l’homme. De plus, le président a déjà financé et soutenu des activités terroristes. Le président craint que son pays perde son indépendance et met donc tout en oeuvre pour que ses opposants ne soient pas présents sur son territoire. C’est également l’un des pays où le taux de corruption est l’un des plus élevés au monde. Malgré une croissance importante, l’IDH est aussi un des plus faible au monde. Le gouvernement qui se veut donc être une République n’est en réalité dénommée ainsi afin de faire distraction sur les nombreux problèmes à l’échelle internationale du pays.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Érythrée
http://www.ipu.org/parline-f/reports/1103_A.htm
http://www.frontlinedefenders.org/fr/eritrea
https://rsf.org/index2014/fr-index2014.php#
http://fr.rsf.org/erythree-rsf-denonce-la-situation-25-06-2013,44849.html
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/erythree/presentation-de-l-erythree/
http://www.rfi.fr/afrique/20140204-erythree-severement-critiquee-rapport-onu-droits-homme-afewerki-disparitions-forcees-torture-repression-censure/
http://www.parismatch.com/Actu/International/Kadhafi-Soudan-Erythree-Afeworki-149193
]]>L’Ordre Souverain Militaire et Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem de Rhodes et de Malte, plus connu sous le nom d’Ordre de Malte est une organisation humanitaire créée il y a plus de 900 ans à Jérusalem.
Présentation générale :
L’Ordre de Malte est tout d’abord un ordre religieux catholique, juridiquement reconnu et protégé par le Saint Siège. Sa devise est « obsequium pauperum et tuitio fidei », c’est-à-dire « assistance aux pauvres et défense de la foi ». Son drapeau est composé de la croix blanche de Saint George sur fond rouge.
L’Ordre de Malte est souverain en ce qu’il est un sujet de droit international public et qu’il est la seule entité, avec le Saint Siège, à entretenir des relations diplomatiques avec de nombreux pays, à travers un réseau de plus de 100 ambassades. Sa souveraineté est fonctionnelle. Il possède sa propre constitution, émet des timbres, sa propre monnaie et des passeports diplomatiques. Ses ambassadeurs, représentant une entité autre qu’étatique, ne disposent pas des immunités et privilèges diplomatiques. L’Ordre de Malte est neutre et apolitique.
L’Ordre de Malte est devenu militaire au cours de son histoire, pour protéger à la fois ses hôpitaux et ses malades, face aux bouleversements et guerres qu’a connu la Terre Sainte. Il a totalement abandonné cet aspect militaire depuis plus de deux siècles, bien qu’il demeure de nos jours un ordre de chevalerie honorifique (13 500 chevaliers en 2013).
L’Ordre de Malte est hospitalier depuis sa création, en 1048 quand le Bienheureux Gérard fonde à Jérusalem un hôpital destiné à accueillir les pauvres et les malades sans distinction d’origine, de religion, ou de richesse, ce qui était une nouveauté pour l’époque. Cette dimension hospitalière est aujourd’hui la raison d’être de l’Ordre de Malte.
L’Ordre de Malte est de Saint-Jean de Jérusalem de Rhodes et de Malte, illustrant ici son histoire et les déplacements auxquels il a été contraint. Tout d’abord installé à Jérusalem, les guerres l’ont conduit à Chypre en 1291, puis à Rhodes en 1310 et enfin à Malte en 1530, d’où il tire son nom actuel. Le siège international de l’Ordre se trouve depuis 1834 à Rome.
Organisation :
Le siège mondial se trouve à Rome, où se trouvent les institutions de l’Ordre, et à sa tête le Grand Maitre, élu à vie (Matthew Festing depuis 2008). Le Souverain Conseil constitue le gouvernement de l’Ordre, et le Conseil du Gouvernement dispose d’un rôle consultatif pour les questions politiques, religieuses, médicales et internationales. Il y a un Ministre des affaires étrangères (Jean Pierre Mazery) et un Ministre de la santé et des affaires sociales (Albrecht von Boeselager). L’Ordre a également une Cour des Comptes et des tribunaux magistraux pour répondre aux questions juridiques.
54 pays accueillent les institutions de l’Ordre de Malte, à travers des associations nationales, des grands prieurés ou des sous-prieurés. 104 Etats ont un ambassadeur de l’Ordre. L’Ordre de Malte dispose d’un siège d’observateur permanent auprès des Nations Unies (depuis 1994), de l’Union européenne et auprès de 18 organisations internationales. Sa neutralité lui permet de jouer le rôle de médiateur quand son intervention est demandée par un Etat.
Avec près de 80 000 bénévoles et 25 000 salariés, dont une grande partie font partie du personnel médical, l’Ordre de Malte apporte des réponses professionnelles et ciblées aux besoins sanitaires des populations.
Missions actuelles :
L’Ordre de Malte constitue au XXIème siècle une ONG particulièrement active au service des pauvres et des malades, dans les domaines humanitaire et médico-social :
-Gestion d’hôpitaux, de centres de soins, de maisons pour personnes âgées et handicapées, et unités pour malades en phase terminale.
-Activités de premiers secours, de services sociaux
-Opérations de secours d’urgence et d’aide humanitaire dans de nombreux pays (notamment à travers son agence de secours mondiale, Malteser International)
-Lutte contre la lèpre
En concluant des accords de coopération avec les Etats dans lesquels l’Ordre de Malte est implanté, ce dernier cherche à mettre en place des cadres opérationnels d’actions communes ou à renforcer les services de santé du pays. Depuis 2010, de nombreux accords ont été signés, notamment avec la Russie, le Libéria, le Kenya, le Maroc, le Chili, la France, Monaco l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime ou encore le Congo.
Des relations privilégiées sont formées entre l’Ordre de Malte et des Organisations internationales, portant sur des sujets et des activités variées. Avec le HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés) pour les réfugiés, l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé) pour la santé, l’OCHA (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs) pour les secours humanitaires, le HCDH (Haut Commissariat aux Droits de l’Homme) et le HRC (Human Rights Campaign) pour les droits de l’homme, l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) pour les migrations et l’ECOSOC (Economic and Social Council) pour les questions sociales.
L’Ordre de Malte apporte son expertise sur ces questions, notamment par les biais de notes d’information sur son aide humanitaire et ses projets de développement à travers le monde. Aux Nations Unies, l’Ordre a élargi sa participation aux questions internationales majeures, sans débat politique : changement climatique, crise financière, sécurité alimentaire.
L’Ordre de Malte France :
L’Ordre de Malte dispose en France d’une association nationale, active aussi bien au niveau interne qu’international. Elle est reconnue d’utilité publique depuis 1928
A l’interne, les actions de l’Ordre de Malte France reposent sur quatre piliers :
-Solidarité : Accueil et accompagnement de personnes dans le besoin (sans-abris, en réinsertion) et assistance pour les personnes retenues dans les Centres de Rétention Administrative.
-Secours : Formation de professionnels et interventions au cœur de grands événements.
-Santé : Gestion de centres pour les personnes handicapées, autistes, ou dépendantes.
-Formations : Programmes de formation d’ambulanciers, de secouristes.
Ces actions sont réparties entre 116 délégations départementales, 1746 salariés et près de 4 500 bénévoles réguliers.
A l’international, l’Ordre de Malte France est présent dans 29 pays, à travers la gestion directe d’une quinzaine d’hôpitaux ou de dispensaires (dont la plus importante maternité de Palestine), des partenariats avec près de 175 dispensaires, notamment par l’envoi de médicaments, et la création de projets réalisés par la suite par la population locale. Il est partenaire des institutions internationales et des services nationaux de santé publique.
L’Hôpital de la Sainte Famille de Bethléem est dirigé par l’Ordre de Malte France et a vu depuis 1990 la naissance de 60 000 enfants. La Palestine ne disposant d’aucun service médical national, l’Ordre de Malte finance la gestion de l’hôpital, les patients payant les services à la mesure de leurs possibilités. 140 professionnels de la santé exercent à l’hôpital, pour plus de 20 000 examens médicaux et de 3 000 accouchements par an. Le personnel médical organise en outre des visites dans les villages reculés de Cisjordanie pour offrir des soins médicaux aux familles, souvent dépourvues d’électricité et d’eau courante.
Malteser International :
Malteser International a été fondé en 2005 et constitue le corps international d’aide humanitaire de l’Ordre de Malte. Basé à Cologne, il pilote une centaine de projets dans 25 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique, basés sur la reconstruction durable. Les missions de Malteser International sont multiples :
-Assurer une aide d’urgence après les catastrophes et mettre en place des programmes de reconstruction
-Mettre en place et favoriser l’accès aux soins de santé primaire et aux programmes nutritionnels
-Assurer un accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène
-Promouvoir les moyens de subsistance par des programmes sociaux de lutte contre la vulnérabilité et la pauvreté
-Réduire les risques de catastrophes, particulièrement à l’échelle communautaire.
En 2011, 34.6 millions d’Euros ont été consacrés aux projets de Malteser International, comme la reconstruction d’un orphelinat au Japon, une intervention après la sécheresse au Kenya et des interventions en République Démocratique du Congo, au Pakistan, et en Birmanie.
Exemple d’actions de l’Ordre de Malte en République Démocratique du Congo :
Présent depuis 1994 au Congo, l’Ordre de Malte a commencé par des approvisionnements en eau propre pour les réfugiés de la guerre civile et par une assistance médicale. Depuis 2006, l’Ordre et le ministère de la Santé mènent en commun des programmes de développement médico-sociaux. Des projets sont menés dans 13 zones, 125 centres, hôpitaux et dispensaires pharmaceutiques. Par la distribution de kits médicaux et un soutien financier mensuel aux centres de soins, près de 85 000 personnes ont pu être soignées gratuitement. Un entrepôt régional a été créé pour entreposer les médicaments et matériels acheminés ensuite dans les centres locaux.
Pour les victimes de violences sexuelles, l’Ordre de Malte, à travers Malterser International, accompagne les femmes enceintes par une aide et un soutien à la naissance et au cours des trois mois suivants. Le transport est assuré vers des hôpitaux équipés.
« Notre travail est basé sur les principes humanitaires de neutralité, d’impartialité et d’indépendance. Seul le strict respect de ces principes nous permet d’intervenir dans des situations complexes de crise sans compromis et sans être accusés de prendre parti dans les conflits ». Dr Alfred Kinzelbach, chef du bureau Afrique de Malteser International.
Sitographie :
www.orderofmalta.int : Ordre de Malte, site international
www.ordredemaltefrance.org : Ordre de Malte France
www.malteser-international.org : Malteser International
www.orderofmalta.int/Ordre-de-Malte_rapport-2013_web.pdf : Rapport d’activité 2013
]]>Cet article est un communiqué officiel des Nations Unies publié le 10 décembre 2013 à l’occasion du 20ème anniversaire de la Déclaration et du Plan d’action de Vienne (1993). Cette déclaration est divisée en deux volets. L’un portant sur les fondamentaux des Droits de l’Homme, l’autre portant sur les droits et la structure même des Nations Unies. L’ONU recommande à la suite de cette déclaration, que les Etats Membres élaborent un plan d’action national, détaillant les étapes qu’ils comptent suivre pour améliorer le respect et l’application de ces droits pour leurs populations.
A cette occasion, est célébrée partout dans le monde la création du Bureau des Nations Unies pour les Droits de l’Homme. A travers cette publication, nous avons un panorama non exhaustif des domaines d’intervention de l’ONU depuis sa création. Cette organisation recense aujourd’hui 193 pays membres dont le dernier est le Soudan du Sud depuis le 14 juillet 2011, soit 5 jours après son indépendance. L’ONU œuvre, comme nous le voyons dans cet article, à promouvoir et défendre les droits de chaque Homme sur la planète en luttant contre tout ce qui peut violer leur dignité et leur liberté. L’organisation sait reconnaitre le rôle de tous les acteurs, et estimer la valeur de leur travail, comme celui de Mandela.
– Traduction française à partir de la version originale, en anglais –
Journée des Droits de l’Homme : les Nations Unies rendent hommage au militantisme et à la Déclaration de Vienne
Honorer l’activisme pour les droits de l’Homme, y compris l’héritage de Nelson Mandela : les hauts fonctionnaires des Nations Unies marquent aujourd’hui la Journée des Droits de l’Homme en appelant à une plus grande volonté politique et de plus importantes ressources, pour appliquer les lois et les standards destinés à promouvoir et protéger les droits et la dignité de tous les peuples.
« Promouvoir les Droits de l’Homme est une des raisons d’être des Nations Unies, et l’Organisation a toujours mené cette mission à bien depuis sa création », a déclaré le Secrétaire Général Ban Ki-Moon dans son discours pour cette Journée. « A l’avenir comme aujourd’hui, la clef du succès reste la volonté politique des Etats Membres ». Il ajoute que ceux-ci ont le devoir fondamental de protéger les Droits de l’Homme, de prévenir les violations à l’échelle nationale, ainsi que d’intervenir quand d’autres Etats n’arrivent pas à tenir leurs engagements. « Ce n’est pas toujours facile », observe Ban Ki-Moon, ajoutant que sur les 20 dernières années, le monde a été témoin de génocides, et de beaucoup d’autres violations épouvantables, à grande échelle, du droit international humanitaire et des Droits de l’Homme.
Le thème de cette année est “20 ans à Œuvrer pour Vos Droits », célébrant le 20ème anniversaire de la Déclaration de Vienne et du Plan d’Action, adoptés à la Conférence Mondial des Droits de l’Homme, tenue dans la capitale autrichienne en 1993. Celle-ci a cristallisé le principe de l’universalité des Droits de l’Homme et l’engagement des Etats à les promouvoir et les défendre, pour les tous les peuples -indépendamment des systèmes nationaux politiques, économiques et culturels.
« La Déclaration de Vienne doit être considérée comme la base directrice d’un fabuleux projet qui demeure toujours en construction », affirme le Haut Commissionnaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme Navi Pillay, soulignant également que cette déclaration a ouvert la voie à la création de son bureau connu sous l’acronyme OHCHR (Office of the High Commissioner for Human Rights). Elle insiste sur l’importance des nouvelles technologies qui impactent la façon dont le travail est effectué en lien avec les Droits de l’Homme. Elles facilitent aussi leurs violations, reconnait la fonctionnaire des N.U., notant que l’usage des systèmes de surveillance de masse et de sauvegarde de données, autant que l’usage de systèmes d’armes autonomes communément appelés « robots tueurs », posent de profonds problèmes éthiques et légaux. Navi Pillay résume le fait qu’à l’échelle internationale, il y a encore une énorme quantité de travail à réaliser « pour que les Droits de l’Homme ne soient plus d’abstraites promesses mais de réelles améliorations dans la vie quotidienne », plus particulièrement parmi des groupes marginaux ou exclus.
Dans le cadre des événements marquants de cette journée, l’OHCHR honorera six lauréats du Prix des Droits de l’Homme 2013, une récompense décernée aux individus et aux organisations en reconnaissance de leurs réalisations exceptionnelles en matière des Droits de l’Homme.
Les gagnants de cette année sont :
Parmi les anciens récompensés figure Nelson Mandela, qui a été salué dans le discours des officiels de l’ONU, et dont l’héritage est honoré aujourd’hui lors du service commémoratif tenu à Johanesbourg, où seront présents M. Ban et plus de 90 Chefs d’Etats et de Gouvernements.
Le travail de Mandela et l’esprit de la Journée des Droits de l’Homme ont aussi été célébrés au Soudan du Sud, où Hilde Johnson, chef de la mission des Nations Unies de maintien de la paix sur place, a fait le parallèle entre les combats menés contre l’Apartheid en Afrique du Sud, and les conflits politiques au Sud-Soudan, incluant le référendum de 2011 sur la question de l’indépendance de la région vis-à-vis du Soudan. « Madiba a reconstruit une nation, une nouvelle Afrique du Sud, et il s’est assuré qu’elle serait bâtie sur le respect de la dignité humaine et des droits de l’Homme », a déclaré Hilde Johnson, en témoignant à Mandela une distinction toute particulière. « Que vos droits se fondent sur ces principes – pour tous-, soyez la plus importante des pierres fondatrices ».
La demande des hommes et des femmes la plus répandue est certainement l’opportunité de pouvoir travailler en toute dignité, selon l’Organisation Internationale du travail. Quelques 20,9 millions de personnes ont été soumises au travail forcé durant la période 2002-2011, et l’on recense encore 168 millions d’enfants subissant le même sort, selon les chiffres des Nations Unies. En plus de cela, 870 millions de travailleurs et leurs familles vivent dans la pauvreté sous le seuil de 2$ par jour, dont 400 millions dans une pauvreté extrême. « Un travail décent, avec les droits et principes qu’il incombe, est une voie durable pour sortir de la pauvreté », selon Guy Ryder, directeur général de l’O.I.T. « La création de postes décents est, et demeurera, l’une des plus grandes priorités de développement à l’échelle mondiale ». Le bureau des Nations Unies met en avant le fait que le droit de travailler est un droit humain fondamental, et que son déni met en danger des vies, la liberté, la dignité humaine, la sécurité et la santé des travailleurs ou bien même encore maintient des foyers dans des conditions de pauvreté extrêmes.
La santé et les Droits de l’Homme sont intimement liés, a affirmé Michel Sidibé, le Chef Exécutif d’ONUSIDA, dans son message, en soulignant les luttes de certaines populations contre le VIH et le SIDA.
« Nous avons besoin de protéger et de respecter le droit humanitaire et d’être suffisamment courageux pour affronter les erreurs de la société » dit-il. « Comment le monde peut-il accepter que des personnes aient accès à la sécurité et aux services alors que d’autres en sont exclus à cause de leur statut social et juridique, leur revenu, ou bien même leur orientation sexuelle ? » « Tout le monde a la même valeur, la même dignité, et tout le monde mérite le droit à la santé et à la vie » ajoute Sidibé, précisant que l’éradication du virus du SIDA est une question de droit humanitaire.
La Journée des Droits de l’Homme ne permet pas l’aboutissement de la compagne mondiale « 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes », qui commence chaque année lors de la « Journée Internationale contre la violence faite aux femmes » le 25 novembre. « La responsabilité, le renforcement du pouvoir des femmes, et les mutations sociétales sont des facteurs clefs pour défier la norme de l’impunité et le manque de réponses durables et pertinentes contre les actes de violence à leur encontre », affirme Rashida Manjoo, Rapporteur Spéciale sur la violence contre les femmes. Dans son discours, elle implore les gouvernements d’intervenir pour empêcher et répondre à ce type de violence, en disant que l’échec des Etats à répondre de manière efficace à de tels traitements infligés aux femmes et jeunes filles, constitue par ailleurs une autre forme de violence contre elles.
Dans son discours en cette journée, la Cour Pénale Internationale a exprimé sa plus profonde sympathie à tous les peuples dont les droits humains fondamentaux ont été violés, et particulièrement à ceux situés en zones de conflits. La CPI ajoute que pour la première fois dans l’Histoire, les victimes peuvent désormais participer activement dans les procédures judiciaires devant le Tribunal, et demander réparations.
La Journée des Droits de l’Homme découle de l’adoption, par l’Assemblée Générale, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme le 10 décembre 1948. Cette déclaration établit une large série de libertés et de Droits de l’Homme fondamentaux auxquels ont droit tous les hommes et les femmes du monde entier sans exception. Parmi les célébrations tenues dans le monde en cette journée, l’UNESCO organise un événement culturel à Paris, proposant des musiques traditionnelles, du jazz, des tango et autres danses. « Pour assurer la liberté et la dignité dans les droits de chaque homme et de chaque femme, nous nous devons de tout faire pour aider les pays à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement d’ici 2015 » a déclaré le Directeur Général de l’UNESCO Irina Bokova en référence aux 8 objectifs anti-pauvreté universellement adoptés.
Au siège de l’ONU à New-York, la légende du Tennis Martina Navratilova and le joueur professionnel de basket de NBA Jason Collins prennent part à une manifestation spéciale, intitulée « Le sport fait son coming-out contre l’homophobie ». Dans le même temps à Oslo, en Norvège, l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques recevra le Prix Nobel de la Paix pour « ses efforts considérables en vue d’éradiquer les armes chimiques ».
Source : http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=46702&Cr=human+rights&Cr1=#.Uq8kevTuJIE
En conclusion :
Ce communiqué officiel des Nations Unies aborde plusieurs thèmes très importants à l’échelle mondiale pour tous les Hommes. En passant par le sujet de la pauvreté, de la violence, de la discrimination ou encore de l’exploitation au travail – en citant l’œuvre de Mandela suite à sa tragique disparition – nous pouvons nous rendre compte des tensions historiquement établies entre les différentes nations au sein même de l’ONU (Soudan et Soudan du Sud), et dans le monde. Nous nous rendons compte que depuis la création de l’ONU en 1945, beaucoup de travail a été fourni mais qu’à l’heure actuelle il reste encore de nombreux efforts à fournir pour garantir l’équité entre les peuples et pour assurer le respect des Droits de l’Homme. De nombreux acteurs sont mobilisés outre les chefs d’Etats ou de gouvernements. Les organisations non-gouvernementales, des sportifs de grande notoriété, des activistes ayant subi des persécutions, etc. Cela nous donne à réfléchir sur la réelle influence des Nations Unies dans le monde et à son pouvoir d’intervention dans les pays qui échouent à protéger leurs peuples.
2. Présentation de l’article et du contexte
L’article a été rédigé le 22 octobre 2013 par Ken Dilanian.
Ken Dilanian est un journaliste americain basé à Washington.
L’article a été rédigé suite à plusieurs raids aérien menés par des drones américains. Ceux-ci ont été effectués dans le but de tuer des combattants Talibans connus des services et représentant une menace pour les Etats Unis. Ces attaques sont très controversées puisqu’il a été découvert qu’elles avaient touché des civils innocents et que les officiels américains n’admettent pas ce fait, d’où la colère et la demande d’explications d’ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch.
3. Traduction de l’article
Selon les groupes de défense des droits de l’Homme, les raids menés par des drones tuent plus de civils que les Etats Unis ne veulent l’admettre
Human Rights Watch et Amnesty International prétendent que beaucoup des attaques menées au Yemen et au Pakistan sont peut-être illégales.
22 octobre 2013, par Ken Dilanian
WASHINGTON – D’après des rapports rédigés par des organismes de défense des droits de l’Homme basés sur des interviews avec des survivants ainsi que des témoins, les raids aériens menées par les Etats unis au Yémen et au Pakistan ont tué bien plus de civils que les officiels ne le reconnaissent et beaucoup de ces attaques seraient illégales selon la loi internationale.
Les rapports d’Amnesty International, qui se sont penchés sur neuf attaques au Pakistan, et ceux de Human Rights Watch, qui ont examiné six attaques au Yémen, affirment que les américains ont tué des militants alors même qu’il était possible de les capturer. Au Pakistan, Amnesty a découvert que les missiles américains ont eu pour cible des sauveteurs ou d’autres groupes de personnes de façon totalement aléatoire ce qui a augmenté le nombre de morts du côté civil.
Les rapports, distribués à l’avance au Times ainsi qu’à d’autres agences de presse, vont être remis lors d’une conférence de presse mardi matin à Washington.
La CIA n’a fait aucun commentaire et la Maison Blanche a refusé toute réponse détaillée, mais elle a rappelé que le Président Obama a annoncé en mai dernier des règles d’engagement plus strictes qui engendreraient moins de civils tués ou blessés dans des raids ciblés. La plupart des attaques détaillées dans les deux rapports se sont déroulées avant l’annonce d’Obama.
Les officiels américains ont décrit les raids comme étant à la fois légaux et très précis. En avril 2012, le directeur de la CIA John Brennan, qui était encore conseiller anti-terrorisme à la Maison Blanche, a dit « jamais auparavant il n’y a eu d’armes qui nous permettaient de distinguer plus précisément un terroriste d’Al-Qaïda d’un civil innocent ».
Cependant, Amnesty International a annoncé que 29 non-combattants sont morts dans les attaques au Pakistan sur lesquelles l’ONG s’est penchée et Human Rights Watch a compté 57 civils morts dans six incidents au Yémen, dont 41 dans un raid de missiles de croisière en décembre 2009, du fait de mauvais renseignements donnés par le gouvernement yéménite. La plupart des raids concernaient des missiles tirés depuis des avions pilotés à distance.
Les auteurs des rapports on reconnu que dans de nombreux cas, il était difficile de dire avec certitude si les hommes tués dans telle ou telle attaque étaient ou avaient été membres d’Al-Qaïda ou de forces alliées ou planifiaient des attaques sur des intérêts américains.
Les familles des victimes insistent souvent sur le fait que leurs proches tués n’avaient aucune connexion avec l’extrémisme. Cependant, les officiels des services de renseignements américains et leurs contrôleurs du Congrès disent que dans la quasi totalité des cas, les raids avaient touchés des cibles légitimes.
Les activistes des droits de l’Homme soutiennent le fait que, selon la loi internationale, le seul fait d’être membre d’une organisation ou les personnes ayant eu une implication passée dans des hostilités menées contre les Etats Unis ne font pas d’une personne une cible légitime d’un raid de drone. De plus, ils disent que malgré l’engagement d’Obama d’être plus transparent, les Etats Unis ne communiquent toujours aucune information à propos de l’identité des personnes tuées et de la raison pour laquelle elles ont été visées.
« Nous pensons que ces personnes étaient des civils et c’est la responsabilité du gouvernement américain de prouver le contraire » a dit Naureen Shah d’Amnesty International, qui a aidé à rédiger le rapport de l’ONG. « Le gouvernement américain détient cette information mais ne la divulgue pas ».
Selon Letta Tayler de Human Rights Watch, « Les Etats Unis devraient expliquer qui ces attaquent visent et pourquoi elles les tuent. Nous soupçonnons fortement que leur définition de combattant est élastique et qu’ils l’étendent au delà de ce qu’autorise la loi internationale ».
Deux raids aériens au Pakistan, examinés par Amnesty et qui se sont déroulés après mai, n’ont pas semblé inclure de victimes civiles. Aucun des raids au Yémen détaillés par Human Rights Watch ne se sont passées après l’annonce d’Obama. Cependant, l’administration a informé le Congrès qu’un jeune enfant, le frère du militant visé, a été tué par inadvertance dans un raid de drone en juin au Yémen, selon deux officiels.
La plus importante perte de civils apparaissant dans le rapport s’est déroulée lors d’une attaque par missiles de croisière le 17 décembre 2009 au Yémen dans la province d’Abyan.
Pas moins de cinq missiles de croisière Tomahawk de la marine américaine équipés d’armes à sous-munitions ont touchées le hameau de Majalah, selon Human Rights Watch, dans un cas exploré dans un précédent rapport d’Amnesty dans des articles de presse et des livres.
Bien que l’attaque tua 14 personnes, présumées être des combattants d’Al-Qaïda, elle a aussi tué au moins 41 Bédouins de deux familles différentes, selon une enquête menée par le gouvernement yéménite. Neuf des victimes étaient des femmes, dont cinq d’entre elles étaient enceintes, et 21 étaient des enfants, d’après l’enquête.
« Cette attaque là était due à de mauvais renseignements de la part des yéménites » un officel yéménite anonyme a déclaré à Human Rights Watch.
Les rapports remettent en question les affirmations des Etats Unis. Le 6 juillet 2012, un raid mené dans la région de Waziristan au nord du Pakistan a tué 18 personnes, Amnesty affirme que la plupart, si ce n’est la totalité d’entre eux n’étaient pas des combattants.
Les témoins ont rapporté à Amnesty que l’attaque est survenue en deux temps. Un groupe de travailleurs s’étaient rassemblés dans une tente après une longue journée de travail. Une série de missiles s’est abattue et ensuite d’autres missiles ont touché des villageois qui approchaient pour leur venir en aide, certains d’entre eux portaient des civières.
Bien que les résidents aient reconnu que certaines personnes dans le village étaient compatissantes avec les Talibans, ils ont insisté sur le fait qu’aucune des personnes tuées avaient des sympathies avec des combattants Talibans.
Même si elles l’étaient, « comment les Etats Unis ont-ils pu essayer de justifier le second raid de missiles, qui semblait viser ceux qui étaient allés secourir les personnes blessées dans le premier raid et récupérer les morts ? » a demandé Amnesty. Attaquer des personnes blessées ainsi que des personnes étant venues à leur secours est interdit par la loi humanitaire internationale ».
Le profile de l’attaque semble être un raid signé, une opération au cours de laquelle la CIA attaque des groupes de militants suspects dont les noms sont inconnus, mais qui, aux yeux des analystes qui surveillaient les vidéos de surveillance des drones, entraient dans un moule en terme de comportement représentant une menace.
Le rapport d’Amnesty critique aussi le gouvernement pakistanais. Selon le rapport, alors que des officiels à islamabad, la capitale, condamnent publiquement les attaques des drones, « des éléments d’Etat » sont soupçonnés de collusions avec ceux qui ont commandité les attaques, une allusion aux agences pakistanaises militaires et d’espionnage. Cette ambiguïté tend à décourager Islamabad d’enquêter sur les attaques contre les civils, d’aider les victimes des raids de drones ou de faire pression sur les Etats Unis pour une meilleure prise de responsabilité, selon Amnesty.
« Le problème est que le programme des drones a commencé à travers un accord tacite entre les gouvernements des Etats Unis et du Pakistan », a déclaré Raza Rumi, un analyste spécialisé dans la politique et la sécurité basé à Islamabad. « Cependant, du fait de la nature de cette relation bilatérale, le programme des drones est devenu controversé ».
Les drones provoquent une tension politique au Pakistan.
Mais certains pakistanais accusent les Talibans de se réfugier chez des populations civiles, mettant en danger des personnes innocentes.
Muhammad Asmatullah Wazir, agé de 22 ans, a récemment déménagé de Miram Shah, dans le nord du Waziristan, à Islamabad et dit que beaucoup de personnes sont en faveur des raids de drones dans le nord du Waziristan.
« La plupart d’entre nous ne disent pas tout cela publiquement, mais lorsque nous sommes avec des amis ou de la famille, nous parlons aussi de l’aspect positif des drones », a dit Wazir. « Nous croyons fortement que les combattants Talibans se cachent dans les montagnes uniquement du fait des drones, sinon, ils se déplaceraient librement dans nos villes et villages ».
Ken Dilanian
Aoun Sahi, correspondant spécial à Islamabad et Mark Magnier, rédacteur au Times à New Delhi on contribué à cet article.
Original de l’article :
Rights groups say drone strikes kill more civilians than U.S. admits
Human Rights Watch and Amnesty International allege that many of the attacks in Yemen and Pakistan may have been illegal.
October 22, 2013 By Ken Dilanian
WASHINGTON — U.S. airstrikes in Yemen and Pakistan have killed far more civilians than American officials acknowledge, and many of the attacks appear to have been illegal under international law, according to a pair of reports by human rights organizations based on interviews with survivors and witnesses.
The reports by Amnesty International, which looked into nine strikes in Pakistan, and Human Rights Watch, which examined six attacks in Yemen, also assert that the U.S. has killed militants when capturing them was a feasible option. In Pakistan, Amnesty found that U.S. missiles have targeted rescuers and other groups of people in an indiscriminate manner that increased the likelihood of civilian deaths.
The reports, distributed in advance to The Times and other news organizations, are to be released at a news conference Tuesday morning in Washington.
The CIA had no comment, and the White House declined to respond in detail, but it pointed out that President Obama in May announced tighter rules of engagement that he said would make it less likely civilians would be killed or injured in targeted strikes. Most of the attacks detailed in the two reports took place before Obama’s speech.
American officials have portrayed drone strikes as both lawful and clinically precise. CIA Director John Brennan said in April 2012 when he was a White House counter-terrorism advisor that “never before has there been a weapon that allows us to distinguish more effectively between an Al Qaeda terrorist and innocent civilians.”
But Amnesty said 29 noncombatants died in the Pakistan attacks it investigated, and Human Rights Watch counted 57 civilians dead in six incidents in Yemen, including 41 in a December 2009 cruise missile strike based on bad intelligence from the Yemeni government. Most of the strikes involved missiles fired from remotely piloted drone aircraft.
The authors of the reports acknowledged that in many cases it was difficult to say with certainty whether adult men killed in a particular strike were members of Al Qaeda or associated forces who had participated in or were planning attacks on U.S. interests.
Relatives of the dead often insist that their loved ones had no connection to extremism. American intelligence officials and their congressional overseers say that in almost all cases, the strikes have hit legitimate targets.
The human rights activists argue that, under international law, mere membership in an organization or past participation in hostilities against the U.S. does not make someone a legitimate target for a drone strike. And they say that despite Obama’s pledge this year to be more transparent, the U.S. is still releasing almost no information about who it is killing and why.
“We think these people were civilians, and the onus is on the U.S. government to prove otherwise,” said Naureen Shah of Amnesty International, who helped write the group’s report. “The U.S. government has this information and is withholding it.”
Letta Tayler of Human Rights Watch said: “The U.S. should explain who it’s killing and why it’s killing them. We strongly suspect that their definition of ‘combatant’ is elastic and that they are stretching it beyond what international law allows.”
Two airstrikes in Pakistan examined by Amnesty that occurred after May did not appear to include any civilian casualties. None of the strikes in Yemen detailed by Human Rights Watch occurred after Obama’s speech. However, the administration has informed Congress that a young child, the brother of a targeted militant, was killed inadvertently in a June drone strike in Yemen, two U.S. officials said.
The largest loss of civilian life discussed in the report occurred in a cruise missile attack on Dec. 17, 2009, in Yemen’s Abyan province.
As many as five U.S. Navy Tomahawk cruise missiles armed with cluster munitions struck the hamlet of Majalah, Human Rights Watch said, in a case that has been explored in a previous Amnesty report and in news accounts and books.
Though the attack killed 14 people believed to be Al Qaeda combatants, it also killed at least 41 Bedouins from two extended families, according to a Yemeni government investigation. Nine of the dead were women — five of them pregnant — and 21 were children, the investigation found.
“That one you could argue was bad intelligence from the Yemenis,” an unnamed Yemeni official told Human Rights Watch.
The reports call the U.S. assurances into question. A strike on July 6, 2012, in Pakistan’s North Waziristan region killed 18 people, most if not all of whom were noncombatants, Amnesty asserts.
Witnesses told Amnesty that the attack came in two waves. A group of laborers had gathered at a tent after a long day of work. A series of missiles struck, and then more missiles hit villagers who approached to help, some of them carrying stretchers.
Though residents acknowledged that some people in the village were sympathetic to the Taliban, they insisted that none of those killed were Taliban fighters.
Even if they were, “how could the U.S.A. attempt to justify the second missile strike, which appeared to target those who had gone to rescue people injured in the first strike and recover the dead?” Amnesty asked. “Attacking the injured and (rescuers) is prohibited under international humanitarian law.”
That attack appears to fit the profile of a signature strike, an operation in which the CIA attacks groups of suspected militants whose names are not known, but who in the eyes of analysts watching drone surveillance video fit a pattern of behavior that marks them as a threat.
The Amnesty report also criticizes the Pakistani government. Even as officials in Islamabad, the capital, publicly condemn drone attacks, “elements of the state” are suspected of colluding with those behind the attacks, the report says, an apparent reference to Pakistan’s military and spy agencies. This ambiguity tends to discourage Islamabad from investigating civilian attacks, helping drone strike victims or pressuring the U.S. for greater accountability, Amnesty said.
“The problem is that the drone program started through a tacit agreement between the U.S. and Pakistani governments,” said Raza Rumi, an Islamabad-based political and security analyst. “However, due to the nature of the bilateral relationship, the drone program has become controversial.”
Drones generate political resentment in Pakistan.
But some Pakistanis also blame the Taliban for taking cover among civilian populations, putting ordinary people in harm’s way.
Muhammad Asmatullah Wazir, 22, who moved recently to Islamabad from Miram Shah in North Waziristan, said many in North Waziristan support drone strikes.
“Most of us do not say so publicly, but when we get together with friends and family, we also talk about the positive side of the drones,” Wazir said. “We strongly believe Taliban fighters are only hiding in the mountains because of drones; otherwise they would move around freely in our towns and villages.”
Special correspondent Aoun Sahi in Islamabad and Times staff writer Mark Magnier in New Delhi contributed to this report.
Lien de l’article :
http://articles.latimes.com/2013/oct/22/world/la-fg-drone-reports-20131022
Amnesty international est une organisation non gouvernementale, créée en 1961, qui défend et incite au respect de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Elle est mène ses actions dans plus de 150 pays, et regroupe plus de 3 millions d’adhérents et de donateurs à travers le monde.
La création de cette ONG se doit à l’avocat Britannique Peter Benenson : en novembre 1960, ce dernier lis un article concernant deux étudiants portugais condamnés à 7 ans de prison pour avoir porté un toast « à la liberté ». Son idée est alors de créer une pression internationale qui mobiliserait l’opinion publique en faveur de ces étudiants : c’est la naissance d’Amnesty Internationale.
L’appel que publie Benenson est publié dans la presse et suscite immédiatement plus de 1000 offres de soutien.
« Ouvrez votre journal n’importe quel jour de la semaine et vous trouverez venant de quelque part dans le monde une dépêche indiquant que quelqu’un a été emprisonné, torturé ou exécuté parce que ses opinions ou ses croyances religieuses ont été jugées inacceptables par son gouvernement. » – Peter Beneson.
La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où tout être humain peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Problématique
Défendre et œuvrer pour le respect et la promotion des droits humaines : « défendre les personnes qui ont besoin d’aide ».
Amnesty International agit en mobilisant l’opinion publique afin de faire pression sur les cibles qu’elle dénonce, qui sont entre autre les gouvernements, les groupes politiques armés, les entreprises et les organisations intergouvernementales.
Le moyen d’action de l’ONG est l’organisation de manifestations à travers le monde pour faire passer son message et mobiliser les populations : elle fait entendre ses revendications notamment via des rassemblements silencieux, des pétitions électroniques, des actions sur Internet, des partenariats avec des groupes de militants locaux, des appels ciblés…
Ses campagnes pour mobiliser l’opinion publique peuvent prendre la forme de campagnes locales, nationales ou peuvent être des campagnes thématiques. La mobilisation d’Amnesty International se manifeste souvent par des appels directs (comme par exemple l’écriture de lettres), via les média et la publicité, ou lors de manifestations publiques.
Dans certaines situations d’urgences qui requièrent une attention immédiate, Amnesty International fait appel à des réseaux d’interventions urgentes ou à des réseaux de gestion de crises. Pour toutes les autres actions qu’elle mène, l’ONG fait appel à ses membres.
Au fil du temps, l’action d’Amnesty International a fortement contribué à l’obtention de l’intérêt citoyen sur les questions relatives aux Droits de l’homme et a gagné du pouvoir au point de devenir une source d’information privilégiée pour les Nations Unis. Le travail et l’influence de l’ONG ont contribué à une prise de conscience quant au bafouage des Droits de l’homme ; en témoigne Felix Dodds –un activiste anglais, « en 1972, il y avait 39 pays démocratiques sur la planète ; en 2002, il y en avait 139. »
L’organisation a recours à différentes méthodes pour obtenir des informations concrètes et fiables qui lui permettront d’intervenir si la situation présente un non-respect des droits de l’homme.
En effet pour être certain que les règles de droit international sont respectées par les tribunaux qui ont affaire à des cas politiques, et afin d’enquêter sur les conditions d’internement et les allégations de torture, Amnesty International entreprend tous les ans de nombreuses missions : des adhérents sont présents comme observateurs lors de procès, établissent des rapports et recueillent des informations sur les personnes emprisonnées pour leurs opinions. (Ce type de mission est habituellement géré par des juristes faisant figure d’expert, de spécialistes reconnus, ou des diplomates ayant quittés leurs fonctions…).
Les membres de l’organisation se mobilisent tant au niveau mondial que local chaque fois qu’ils ont les moyens d’agir sur le cours des évènements. Leurs principaux axes de mobilisation sont les suivantes:
– Mettre fin à la violence à l’égard des femmes, des enfants, des minorités ;
– Défendre les droits et la dignité de ceux qui sont pris au piège de la pauvreté;
– Abolir la peine de mort;
– Combattre la torture et répondre au terrorisme par la justice;
– Faire libérer les prisonniers d’opinion;
– Défendre les droits des réfugiés et des migrants.
Concernant le financement, il représente bien la volonté d’indépendance de l’organisation : celui-ci s’appuie uniquement sur un large soutien du public. En effet, Amnesty International déclare ne solliciter, ni accepter, aucune aide financière des gouvernements. Les centaines de milliers de dons qui lui permettent de mener son action proviennent de ses membres et du public uniquement. (Le budget international est d’environ 23 728 000 livres sterling pour l’année 2003).
Exemples d’actions menées actuellement par Amnesty International
Aujourd’hui encore, l’organisation se bat pour la défense des droits de l’homme à Haïti, où la population connaît une extrême pauvreté depuis le séisme dévastateur de janvier 2010. En effet, 320 000 personnes sont touchées par cette pauvreté depuis le séisme, et, faute de logement, ont été placées dans des camps aux conditions épouvantables. Mais le plus inquiétant est qu’au moins un quart de ces personnes est menacé d’expulsion des camps. Ils se retrouveraient donc à vivre dans la rue, et leurs chances de se reconstruire serai très faibles… Amnesty se bat contre ses expulsions abusives qui ne respectent pas les Droits de l’Homme.
Amnesty international milite aussi contre l’homophobie. Par exemple, l’organisation vient de publier un rapport concernant ce type de discriminations en Ukraine. En effet, dans leur rapport du 16 mai, Amnesty International décrit les discriminations et violences subies par les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) en Ukraine. Les attaques contre ces personnes sont entretenues par des déclarations stéréotypées et discriminatoires de certains responsables politiques.
Faits récents
Une des dénonciations récentes d’Amnesty International s’est faite à l’encontre du gouvernement américain et de la justice américaine, qui s’est engagée dans un acharnement judiciaire contre d’Albert Woodfox accusé en 1972 du meurtre d’un gardien blanc dans la prison d’Angola en Louisiane.
En 1972 alors emprisonné pour vol à main armé, Woodfox est accusé, avec un codétenu, d’avoir tué un gardien blanc. Il fut condamné à l’époque par un jury entièrement blanc, à une peine à perpétuité. Clamant depuis toujours son innocence, il affirme avoir été condamné à tort, à cause de son militantisme aux côtés des Black Panthers dont il avait créé une section au sein de la prison d’Angola pour dénoncer la discrimination racial et l’esclavage sexuel dans de l’établissement carcéral.
Sa culpabilité fut établie sans preuve au moment des faits et des preuves à décharge furent même dissimulées. Lorsque certains juges fédéraux ont, à plusieurs reprises, infirmé la condamnation d’Albert Woodfox, le ministère public a toujours gagné en appel et depuis 1972 son placement en isolement a été renouvelé plus de 150 fois avec pour seul motif : « la raison initiale du placement ».
En 2012, Amnesty International dépose une pétition et récolte des témoignages ainsi que des documents qui démentent la dangerosité d’Albert Woodfox. Par ailleurs, plusieurs rapports des Nations Unies ont déclaré cruelles et inhumaines les conditions de d’incarcération du détenu.
Amnesty International estime que l’isolement imposé à Woodfox depuis plus de 40 ans consiste en un traitement indigne et dégradant et lance un appel (à signer sur le site internet d’Amnesty International) au procureur de l’Etat de Louisiane, James Caldwell, lui demandant de ne pas faire appel du jugement du 26 février 2013 qui annule la condamnation d’Albert Woodfox pour la troisième fois. Dans sa lettre, l’ONG soulève des préoccupations sur l’équité des procédures judiciaires. En voici un extrait :
« Confiné à l’isolement, sans presque aucun contact avec l’extérieur, sans accès au travail ou à des activités sociales, Albert Woodfox a maintenant 66 ans et son état de santé mentale comme physique se détériore.
Il est temps de mettre un terme au traitement cruel infligé à cet homme en acceptant de le libérer.
Monsieur le Procureur, mettez un terme à l’acharnement judiciaire : ne faites pas appel. »
Pour aller plus loin
Ouvrages en rapport avec Amnesty International:
– Marion OSMONT, Des hommes vivent ici, éditions Images Plurielles.
– Anne-Marie THOMAZEAU et Alice GRAVIER, Les enfants du monde racontent Amnesty International, édition La Martinière.
– Irène KHAN et Kofi ANNAN, Pauvres en droits, édition Max Milo.
Annexe :
Amnesty International dans le monde en 2005.
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