Think Thank – Geolinks Observatoire en Géostratégie de Lyon Thu, 08 Jun 2017 17:25:51 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.6.1 God bless Poutine /geopolitique/russie-caucase/god-bless-poutine/ /geopolitique/russie-caucase/god-bless-poutine/#comments Tue, 23 Sep 2014 11:56:25 +0000 /?p=7013

 

Bernard Largillier, ancien collaborateur en géopolitique de Patrick Louis à Lyon 3 nous a fait parvenir une correspondance qu’il a eu à la suite d’une rencontre avec un diplomate représentant l’Union européenne à Kiev. Cet article est une partie de son échange avec son interlocuteur. Il nous semble intéressant car il pose un certains nombres de problèmes que le discours commun semble ne pas vouloir déceler. Nous espérons qu’il ouvrira un débat au sein de la communauté Geolinks.

« Aux questions « qui a tiré sur la police légale d’un gouvernement légal soutenu par un parlement légalement élu », ou encore sur « la division d’une population qui ne demande qu’à vivre en paix », je n’ai eu droit qu’à la réponse officielle du représentant de Bruxelles payé pour un discours officiel qui ne prête pas à discussion. Bref, il ne m’a pas convaincu.»

 

Le camp des saints

Nous vivons durant cet été 2014 des évènements à haut risques, et l’appel aux sanctions contre la Russie y apparaissent non seulement injustes pour les populations concernées, mais de nature à ajouter des problèmes évitables à ceux qu’on ne peut hélas éviter du fait des évènements, et complètement décalés par rapport à la réalité des faits économiques, sociaux et politiques réels du moment. Voilà plus de quarante ans que nous élaborons des scénarios dans lesquels la plupart des observateurs voient s’amplifier les risques de conflits Nord Sud, et on veut nous y ajouter un conflit Est Ouest d’un autre temps !

Voilà plus de trente ans Jean Raspail publiait le Camp des saints, roman de fiction dans lequel des masses de populations venaient s’échouer sur les côtes méditerranéennes de la Provence : le camp des saints se réalise en cet été 2014.

Les populations chassées par la misère, par l’incurie de nos intellectuels et de nos politiques, par la cupidité des opérateurs économiques, et par la conquête islamique qui s’est réveillée, trouvent en face d’eux les nations du camp des saints en pleine apostasie. Elles arrivent depuis des années, mais le phénomène s’est amplifié, et depuis des mois l’Italie nous alerte et appelle à l’aide. Le camp des saints ne veut pas voir et appelle à sa propre division en excitant contre Poutine. Quelle erreur, quelle ineptie !

Et quelle mauvaise foi de surcroit, dans laquelle s’engouffrent parfois les meilleurs des nôtres ou dans laquelle ils se laissent mollir. Le droit international est bafoué par Poutine… mais de qui se moque-t-on ? Les USA entretiennent ce manque de respect du droit au Proche Orient depuis un demi siècle, droit des peuples autant que disposition de l’ONU dont ils n’ont que faire derrière des simagrées de tentatives de paix qui n’ont jamais abouties. Les USA n’ont que faire de l’ONU qu’ils mettent derrière eux si elle ne leur est pas soumise. Que ce soit entre Israel et Palestine, en Irak, en Lybie du temps de Kadhafi, en Ukraine ou ailleurs.

Plus grave, ils cristallisent une opposition hélas bien souvent légitime contre l’occident qu’ils prétendent représenter mais qu’ils ne représentent pas. Les esprits simples et incultes, embrigadés par des propagandistes qui veulent abolir l’occident autant que l’orient chrétien, sont bien incapables de faire la distinction entre l’américain honni et le chrétien, entre l’occidental dépravé qui fait l’apologie de l’homosexualité et l’occident chrétien sur le terreau duquel les sciences et les arts, l’amour et la sagesse ont grandi et se sont développés depuis des siècles.

Les interventions intempestives des USA partout dans le monde nous conduisent non seulement à une confusion entre un occident qui se renie et une civilisation chrétienne occultée, mais à des risques de guerre bien réels qui atteindront les faubourgs de Marseille avant les salons parisiens et bruxellois. Cette confusion pourrait bien s’accentuer encore par une intervention en Irak du nord, et c’est avec discernement que le Pape François justifie aujourd’hui même une intervention en Irak, pas des USA, mais sous l’égide de l’ONU, ce qui est tout à fait différent. Avec le même discernement, son prédécesseur Jean-Paul II s’était vivement opposé à l’intervention des USA en Irak en 2002 dont les évènements actuels sont une suite logique.

Les cérémonies du centenaire de la guerre de 14 ont été beaucoup commentées, avec notamment le regret de ne pas avoir eu d’organisation internationale pour endiguer la folie des gouvernants avant un massacre des populations. La SDN a été incapable d’arrêter la folie nazie, notamment parce que les USA ne prenaient pas la dimension du problème posé par Hitler et ne s’alarmaient pas de théories en rupture complète avec l’héritage chrétien auquel ils appartenaient.

L’ONU peut encore jouer son rôle aujourd’hui… à condition que les dirigeants US et les dirigeants européens jouent le jeu de l’ONU avant celui de leurs égo, à condition qu’ils veuillent bien prendre la mesure du conflit de civilisation dont il s’agit.

Le Puy du Fou à Moscou et dans toutes les Russies !

La nouvelle est excellente, et elle est d’excellent augure. Nulle part ailleurs qu’en Vendée une telle aventure mêlant spectacle et vie populaire n’aurait pu exister, ni en Provence, ni exportable aux USA. Et vous savez pourquoi ; aucun peuple autre que la Vendée n’a la même histoire faite de souffrance et de massacres ! On ne renie pas son passé ! Vous qui avez lu Tolstoï, Romain Rolland et bien d’autre encore, vous savez que ces spectacles historiques réussiront en Russie, avec des gens qui ont une histoire riche d’évènements douloureux qu’ils assument aujourd’hui. Ils reconstruisent leurs églises détruites sous la dictature communiste qu’ont vécu leurs parents, ils n’y vont pas nécessairement ensuite, mais ces églises sont leur histoire, leur héritage, leur patrimoine, comme Tolstoï Dostoïevski Tchekhov et Pouchkine, qu’ils ne lisent pas tous les matins, mais qui sont leur culture et une part d’eux-mêmes.

L’âme russe est bien vivante, et on ne peut l’écarter et se satisfaire d’informations superficielles et inexactes sur l’économie actuelle de la Russie, surtout quand on va faire payer au contribuable européen un embargo sensé gêner la Russie mais qui se retourne contre nous et contre nos producteurs.

Il est clair que les sanctions réclamées contre la Russie porteront préjudice à sa population d’abord, et à notre économie européenne ensuite. C’est donc déjà le cas ces jours-ci sur l’agro-alimentaire en cette fin d’été, avec des ministres européens qui décident de subventionner nos productions agricoles : ils font davantage penser au régime soviétique qu’à la construction européenne de Schuman et Monnet. Si les USA et l’UE continuent, ce sont des usines, dont nos propres usines de sociétés françaises qui seront en chômage technique faute d’approvisionnement dans les banlieues de Moscou.

Cette politique aberrante a de fortes chances de pousser les russes à ne compter que sur eux, ce qu’ils vont faire et tant mieux pour eux, sauf que c’est nous qui nous affaiblissons. Mais que veulent donc les fous de Bruxelles ? Sanctionner des ouvriers à Moscou ? Mais que leur ont-ils fait ? Faire chuter le chiffre d’affaire de nos propres sociétés ? En plaidant hypocritement pour la croissance ? Ils ne font en fait qu’étaler leur ignorance économique et leur stupidité d’irresponsables.

Et quelle mauvaise foi encore ! En violation de l’ONU, du droit international et des autorités internationales, des autorités américaines accusent une de nos grandes banques de violation d’embargo, pour quelques milliards d’amendes sans aucun fondement juridique international, et on obtempère… les petits européens vont payer. Et comme ça a marché, les même autorités américaines accusent à nouveau une autre banque… les européens sont tellement anesthésiés que ça pourrait marcher à nouveau… Or, sur la même période, la situation a changé en Iran. Du coup, les américains y passent tous les contrats qu’ils peuvent, sous embargo, discrètement. Lorsque l’embargo sera levé, il ne restera que les miettes à prendre en Iran pour les autres pays. Quelle hypocrisie et quel scandale ? Est-ce que Poutine se comporte ainsi avec nous ?

Les américains sont nos alliés et nos amis.

Certes, mais il est clair depuis toujours que les USA ne veulent pas de l’Europe parce qu’elle leur portera un ombrage politique et que sa monnaie pourrait détrôner la leur. Nos amis ne se satisferont que d’une Europe faible et soumise à leur ligne politique. Ce n’est pas du tout le cas de la Russie qui a besoin d’une Europe forte, d’une Europe constituée, d’une Europe fidèle à ses racines, comme la Russie d’aujourd’hui elle même.

Qui est allé dire à la Turquie qu’elle devait intégrer l’Europe, ce qui l’affaiblirait à coup sûr en la rendant encore plus ingérable qu’à vingt cinq Etats, et sans unité culturelle ? Poutine ? Non, Madame Clinton. Qui nous a mis notre économie au plus mal avec une crise financière ? Que dis-je ? Une crise morale aberrante et honteuse ? Poutine ? Non, Wall Street et les banques américaines. Qui a dit qu’il attaquerait l’Euro en septembre 2008 et qui l’a fait en 2009 ? Poutine ? Non, une officine bancaire US, agence de notation payée par les mêmes banques. Qui est allé conseiller et trafiquer les comptes publics de la Grèce ? Poutine ? Non, encore les mêmes.

Qui se permet de noter la gestion de nos pays ? Poutine ? Non, les même officines bancaires faites de jeunes collaborateurs sortis des universités, et qui n’ont jamais mis les pieds en Europe (sauf en touristes peut-être) ni dans une entreprise multinationale. Il faut tout de même savoir comment fonctionnent ces institutions US, avec de jeunes universitaires brillants mathématiciens et manipulateurs de concepts et de statistiques, sur les objectifs politiques et stratégiques de leurs clients les banques US. Dès que ces brillants opérateurs commencent à penser et à réfléchir, ils partent ou sont mis dehors et remplacés par de jeunes arrivants.

Qui nous a financiarisé l’économie à outrance depuis vingt cinq ans ? Poutine ? Non, intellectuels et banquiers US. Les conséquences économiques et politiques en sont incalculables, et nos intellectuels européens ont stupidement suivi. Qui a phagocyté nos sociétés de bourses pour les intégrer dans un système mondial qui crée des masses financières artificielles considérables au détriment des économies locales et nationales, et au détriment des familles d’entrepreneurs ? Poutine ? Non, les mêmes.

Qui nous a acheté des pans entiers de nos industries avec cet argent contrôlé par aucune autorité, pour les délocaliser et créer du chômage chez nous ? Pour priver nos familles d’entrepreneurs de leurs entreprises en les séduisant par l’argent ? Poutine ? Non, des sociétés US pour la plupart.

Qui s’est mis à noter nos écoles de management pour en faire des business du diplôme ? Qui enseigne depuis plus de vingt ans l’effet de levier et la titrisation dans nos meilleures écoles ? Pas Poutine, il semble avoir des préoccupations d’un autre ordre. Qui encore dans les mêmes écoles nous a envahi par une culture de l’argent et du profit, en lieu et place d’une culture de service et de respect du client, rupture culturelle avec des siècles de tradition chrétienne ? Poutine ? Non, toujours les mêmes.

Sur qui je tombe lorsque je veux acheter sur le Net du vin dans une coopérative française de province en difficulté ? Sur une publicité pour un manager US. Qui me porte tous les jours atteinte dans mon travail à travers le fonctionnement d’internet ? Poutine ? Non, des sociétés américaines et leurs opérateurs français payés pour cela. Le discours de l’une des nôtres lors de l’affaire Alstom au printemps dernier afin de nous rassurer sur les américains de GE était assez pitoyable. Comme notre ami diplomate à Kiev, elle était certes payée pour cela, mais rappeler le rôle des américains en 1944 faisait tout de même un peu décalé par rapport à notre vécu actuel.

Enfin sur le plan culturel, l’essentiel auquel il faut revenir en définitive car tous les comportements en dépendent : Qui nous apporte une révolution culturelle sans précédent avec le mariage homo et avec la théorie du genre ? Poutine ? Non, la culture libertaire et révolutionnaire US. Qui est venu dire en Europe qu’il fallait accepter le mariage homosexuel ? Poutine ? Non John Kerry voilà à peine quelques mois.

Qui se permet d’attaquer notre héritage culturel à travers le Pape ? Poutine ? Non, des influences occultes, anonymes, sans signature venues de New York et qui utilisent abusivement l’ONU à cet effet. Qui veux tuer tous nos libraires et même nos éditeurs ? Poutine ? Non, une société de distribution américaine.

Qui nous fait encore l’apologie de l’homosexualité dans laquelle se sont effondrées toutes les sociétés antiques, Rome comme Athènes ? Des sociétés américaines de l’internet. Qui ne veut pas entendre parler des racines chrétiennes de l’Europe ? Poutine ? Non, le président du Conseil Constitutionnel français. Tiens, celui-ci n’est pas de nos amis américains ! Nous devons compter aussi avec nos propres trahisons.

Qui laisse passer depuis des années les réformes éducatives qui ont conduit nos enfants à ne plus savoir lire et écrire ? A ne plus connaître la géographie ? A ne retenir de l’histoire que les ragots et propagandes anti-françaises, anti-européennes, inscrites en clair dans les livres d’histoire de nos enfants ? Ces mensonges conduisent à une confusion volontaire entre notre culture chrétienne et nos erreurs ou errements politiques passés. Encore nos propres trahisons ou négligences coupables, soutenues par des gens de l’UE, celles-là même qui ont justifié des adolescents de nos collèges et de nos lycées pour aller faire le Djihad tranquilles dans leur tête !

Qui plaide incessamment pour une nouvelle rupture radicale avec notre héritage judéo- chrétien fait de morale et de transcendance naturelles ? Les mêmes lobbies venus du monde anglo-saxon dans sa décadence, et qui opèrent depuis des années à Bruxelles sans que celle-ci réagisse.

Qui s’inquiète du mariage homo en Europe ? De l’abandon du calendrier chrétien en Europe ? Poutine ? Oui, cette fois c’est bien lui ! Tiens donc ! Et c’est justement ce qui lui est reproché, comme il lui est reproché d’avoir mené un combat Nord Sud en Tchétchénie contre la montée du totalitarisme islamique, comme il lui est reproché d’avoir soutenu Bachar El Assad, dans le cadre du même combat, et pour les mêmes raisons, fait qui apparaît plus clairement aujourd’hui.

Arrêtons les hypocrisies et mensonges publiques. Roland Dumas n’a pas été démenti lorsqu’il a publiquement dit que c’était Israël qui avait mis le feu en Syrie, soutenu comme toujours par des diplomates londoniens et par les USA qui, comme toujours, n’ont jamais rien compris à l’islam ni aux pays musulmans, ils en ont fait la preuve en Afghanistan, en Irak et en Iran, et ils continuent, comme ils continuent à intervenir en gendarmes du monde sans aval de l’ONU.

Il leur a fallu dix ans pour comprendre Hitler, espérons, ou plutôt, à nous de faire en sorte qu’ils (nos amis) comprennent plus rapidement les enjeux actuels en Europe, et que les islamistes ne sont pas de simples terroristes, ni les immigrés des mexicains qui ont faim.

Un enjeu de civilisation

Comme la plupart des observateurs le constatent, l’enjeu actuel est un enjeu de civilisation, pas un simple enjeu de populations déplacées, ni de frontières ni de territoires. En 1914, on n’a pas vu l’orgueil et la stupidité des grands, des diplomates, des chefs et de leurs conseils, et on a regretté de ne pas avoir eu pour cela la SDN ou l’ONU. En 1940, on n’a pas vu assez tôt la rupture de civilisation qui s’opérait avec Hitler. Nous sommes à nouveau sur une rupture plus que millénaire de civilisation avec le mariage homo, avec l’éternelle guerre sainte de l’islam qui profite de la situation pour s’imposer dans une lutte qui dépasse la situation Nord – Sud.

Philippe de Villiers a raison lorsqu’il dit que l’Amérique veut imposer son modèle de société en Russie et partout dans le monde. Sauf que ce ne sont pas les USA, mais plutôt le Léviathan, avec le concours de diplomates aux USA et en Europe qui se trompent lourdement, et qui feraient bien de changer d’avis avant des évènements plus graves. En effet, pour qui se donne la peine de regarder de plus près, le mariage entre homme n’est pas acquis aux USA, loin s’en faut.

« Le 14 juillet ouvre tous les possibles par la geste révolutionnaire, et le 15 août rappelle que tout n’est pas entre nos mains » a écrit récemment Louis Manaranche, au sujet du Vœux de Louis XIII qu’il rapprochait du « God bless the Queen » des anglais, et du « God bless America » qui conclue les discours officiels US.

Il me semble que la sagesse nous dit qu’on n’y arrivera pas seuls, qu’on ne peut s’abstenir de la transcendance et de la Providence. Aidons nous et le ciel nous aidera. Alors, « God bless Poutine »,  la France, l’Europe et nous tous.

Bernard Largillier

Marseille le 20 août 2014

God bless Poutine

]]>
/geopolitique/russie-caucase/god-bless-poutine/feed/ 1
Analyse – Conférence sur l’impact humanitaire des armes nucléaires par Jean-Marie Collin /actualite/analyse-conference-sur-limpact-humanitaire-des-armes-nucleaires-par-jean-marie-collin/ /actualite/analyse-conference-sur-limpact-humanitaire-des-armes-nucleaires-par-jean-marie-collin/#respond Fri, 16 May 2014 15:24:44 +0000 /?p=6239 Le 13 et 14 février 2014 a u lieu au Mexique la seconde conférence sur l’impact humanitaire des armes nucléaires.

 

Vous trouverez en lien une note d’analyse complète réalisée par Jean-Marie Collin pour le Think Tank Belge le GRIP qui revient sur cette conférence.

 

“Cette conférence a mis en avant le concept de « désarmement humanitaire » et place cet argumentaire au centre des débats des instances de désarmement de l’ONU. Ce concept a ouvert une brèche réelle pour accélérer la mise en place d’un monde sans armes nucléaires.

Loin d’être une répétition de la conférence d’Oslo de mars 2013, ce forum a permis aux 146 États et à la société civile présents d’approfondir les réflexions scientifiques, humanitaires et politiques face au désastre d’une catastrophe nucléaire. Entre la volonté d’avancer vite dans un processus de désarmement nucléaire ou une continuité avec le TNP, les postures de chacun des États se dessinent et se révéleront certainement à Vienne, en Autriche, lors d’un troisième round en fin d’année 2014.”

 

Grip-Analyse-Conf Humanitaire

 

A retrouver également sur le site du GRIP:
http://www.grip.org/fr/node/1283

 

 

]]>
/actualite/analyse-conference-sur-limpact-humanitaire-des-armes-nucleaires-par-jean-marie-collin/feed/ 0
Fiche Think Tank : La Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) /geopolitique/fiche-think-tank-la-communaute-dafrique-de-lest-cae/ /geopolitique/fiche-think-tank-la-communaute-dafrique-de-lest-cae/#respond Fri, 14 Feb 2014 02:12:31 +0000 /?p=2670 « La communauté d’Afrique de l’Est » est une institution politique et économique qui est composée de 5 pays : Le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, Le Burundi et le Rwanda. Après la ratification au traité le 30 novembre 1999, le traité de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) rentre en vigueur le 7 juillet 2000. L’objectif principal de l’Institution africaine est d’approfondir et d’élargir la coopération et l’intégration politique, économique, et sociale entre les 5 Etats. Sur le modèle de l’Union européenne, cette communauté vise à créer un marché économique commun et une monnaie unique. « L’Afrique, aussi loin que remonte l’histoire, est restée fermée, sans lien avec le reste du monde ; c’est le pays de l’or, replié sur lui-même, le pays de l’enfance qui, au-delà du jour de l’histoire consciente, est enveloppé dans la couleur noire de la nuit »[1] écrit Hegel au début du 19ième siècle qui marque la transition entre la fin de l’esclavage dans certains pays et le début de la colonisation. Désormais, les Etats africains sont très récents et rencontrent de nombreuses difficultés économiques, politiques et sociales. La conception historique et philosophique d’Hegel est très partisane et ne décrit pas la réalité du continent africain. Ce qui fait qu’elle a encore de l’actualité tient dans la question du développement de l’Afrique et de ses obstacles. Il ne s’agit de se demander s’il y a une essence de l’Afrique ou un Esprit africain déterminé et voué à l’échec. Au contraire, il faut tenir compte de la réalité géopolitique de l’Afrique de l’Est, de sa place actuelle dans la scène internationale pour étudier la faisabilité des projets et objectifs de la CAE. L’Europe a mis des siècles à construire les conditions nécessaires pour créer une Union politique et économique aboutie. Elle a su dépasser les nombreux antagonismes qui ont failli causer sa perte. Elle s’est aussi construite autour d’une communauté solidaire d’Etats forts qui partagent des valeurs communes, et des intérêts communs. Considérant l’histoire récente d’Etats comme le Rwanda et le Burundi, considérant encore le déplacement et la diffusion du problème ethnique en Afrique de l’est, les objectifs liés au projet d’intégration et de coopération de la CAE peuvent-ils être atteints ? Remettre en cause la possibilité pour cette région d’atteindre effectivement l’intégration économique, politique et même monétaire, c’est aussi étudier la situation de cette région, sa spécificité et ses différentes caractéristiques. Le Rwanda et le Burundi sont devenus des Etats- membres de la CAE le 1ier juillet 2007[2]. Le Rwanda, mais aussi le Burundi dans de moindres mesures ont exporté leurs problèmes ethniques internes dans l’ensemble de l’Afrique de l’Est. La recherche de stabilité a souvent entraîné l’Etat rwandais à prévenir militairement les menaces extérieures en occupant une partie du Congo : Le Rwanda et l’Ouganda étaient alliés durant les guerres du Congo de 1996 à 2000, ils se sont pourtant affrontés durant la « Guerre de 6 jours » du 5 au 10 juin 2000. Il s’agissait véritablement d’une guerre de leadership pour contrôler la République Démocratique du Congo. Même si cette guerre est courte, même si elle est finie depuis 13 ans, on peut se demander si le Rwanda et l’Ouganda sont capables de s’unir et de mettre de côté leur aspiration hégémonique régionale. Plus récemment, il faut noter l’échec de l’union monétaire en 2012 où les Etats de la communauté n’ont pas pu créer une monnaie unique pour des raisons fonctionnelles et matérielles. Cet échec est dû au manque d’uniformisation des systèmes bancaires nationaux.

Le projet de la CAE est très ambitieux puisqu’il prévoit en même temps de nombreux volets. L’Union douanière s’accompagne de nombreux projets de construction d’infrastructures entre les capitales des Etats membres. Ces derniers visent à développer les échanges, ainsi stimuler la croissance et développer l’emploi. La stratégie de la CAE est celle de l’élargissement de la zone de libre- échange. La Somalie et le Sud- Soudan souhaitent intégrer la communauté. Ces derniers peuvent être un avantage substantiel compte tenu des ressources dont ils disposent comme le pétrole. Ces pays présentent un certain nombre de difficultés en politiques internes. Ils risquent même d’être en conflit parce qu’ils sont en compétition pour des ressources énergétiques.

Au niveau des tensions internes à l’intérieur des pays membres, on peut citer les problèmes de sécurité au Kenya[3] et la menace démographique au Rwanda et au Burundi. Le 21 septembre 2013, des terroristes somaliens et islamistes « Shebab » attaque le Westgate. L’armée met quatre jours pour neutraliser les terroristes. Avec des frontières qui sont sensés disparaitre à l’intérieur de l’Afrique de l’Est, on comprend que ce type d’évènement fragilise individuellement chaque Etat qui n’aura pas d’Armée régionale. La menace contre la région est d’autant plus grande si l’on considère les différents rebelles de l’Armée du seigneur, des Maï Maï, etc. Même si le FDLR (Front de Libération Rwandaise) et le M23 ont été neutralisés, aucun Etat d’Afrique de l’est n’est suffisamment puissant pour contenir des ennemis qui pourraient traverser les frontières plus facilement.

La population rwandaise s’élève à 12 millions d’habitants pour un tout petit territoire. Le développement démographique futur sera important dans les décennies à venir. D’après le HCR, il y a plus de 100 000 réfugiés dans les pays voisins du Rwanda.[4] Ce dernier rencontre des difficultés dans la création d’emploi et souffre relativement du chômage. Dans ces conditions, on peut se demander si l’intégration socio- politique est possible au niveau de la CAE. La pression démographique et la question de l’intégration des ressortissants rwandais se posent désormais à la région Est de l’Afrique. Ces deux problèmes peuvent ralentir les projets de la CAE.

L’Ouganda et le Rwandais ne sont pas uniquement des lacunes pour la CAE, au contraire, si ces Etats s’entendent sur la question du leadership politique et économique, de la même façon que l’Allemagne et la France, ils peuvent rapprocher la région de ses rêves d’intégration et de coopération. Ces deux Etats restent des PED[5], cependant ils ont les mêmes ambitions que les 4 dragons asiatiques.[6] Si l’industrialisation n’est pas aussi intense, on peut constater un peu moins de 20 ans après le génocide une forte expansion de la capitale, mais encore la forte croissance du secteur bancaire, du tourisme, et du BTP. Le Rwanda et l’Ouganda enregistre respectivement en 2012 une croissance de 8 et 8,2%.[7] Ils peuvent stimuler mutuellement leur croissance grâce à la mise en commun de leurs marchés et espérer atteindre une croissance à deux chiffres.

Il faut prendre en compte un obstacle à l’intégration politique et économique de l’Afrique de l’Est. Il s’agit d’un bloc régional très hétérogène. Les pays membres de la CAE n’ont pas les mêmes caractéristiques économiques : Le Rwanda et le Burundi enregistrent les moins bons résultats : Le Burundi a même une faible croissance de 1 % et reste encore très pauvre comparé à l’Ouganda et au Kenya. Le Kenya produit 30 fois plus que le Burundi. De telles disparités doivent être prises en compte pour se demander si les Etats membres de la CAE peuvent véritablement s’unir ou plutôt devenir des adversaires.

L’intégration européenne fut longue. Elle est loin d’être aboutie. La CAE doit continuer d’uniformiser sa zone. Si l’on compare cette région économique avec d’autres, on remarque qu’elle reste encore en retrait vis-à-vis de l’intégration : Il suffit d’observer l’indice d’intégration sur ce continent.

 

On remarque une évolution de l’indice d’intégration de 1994 à 1999, il est certainement plus important durant les années 2000 puisque c’est le moment réel du projet de suppression des barrières douanières et celui de l’élargissement. Le niveau d’intégration de la CAE reste bien plus faible que celui des autres régions. On peut dire en conclusion que si les membres de la CAE présentent un certain nombre d’atouts et portent en eux la volonté de s’unir, la communauté se confronte à un certain nombre d’obstacles : L’échec de l’union monétaire de 2012 traduit le mieux ces difficultés politiques.

Les mots clés de la Thèse : « Intégration », « Hétérogénéité », « Obstacles », « Adversaires », « Leadership ».

 

Bibliographie.

 

Sitographie

Site Institutionnel.

–          http://www.unhcr.fr/pages/4aae621d571.html : 12/12/13

–          http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.KD.ZG

–          http://www.eac.int/

–          http://www.wcoomd.org/fr/about-us/partners/~/media/0CF174AC1E654AB589B0B22D81E3863C.ashx

–          http://www.oecd.org/investment/investmentfordevelopment/41775895.pdf

Média.

–          http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130924.OBS8267/kenya-retour-sur-4-jours-de-prise-d-otages.html

Diplomatie et géopolitique.

–          http://www.diploweb.com/-Afrique-M-O-.html

–          http://www.malango-ocean-indien.fr/instances_internationales/communaute_est_africaine_eac.htm

Ouvrage

Philosophie de l’Histoire.

HEGEL Georg Whilem Friedrich, La Raison dans l’histoire, Edition 10/18, Département d’Univers de Poche, Trad. K. Papaioannou, 1965.

Matthieu Remonnay, Promotion Master 2 Relations Internationales « Expertise Internationale », Université Jean Moulin 3.


[1] HEGEL Georg Whilem Friedrich, La Raison dans l’histoire, Edition 10/18, Département d’Univers de Poche, Trad. K. Papaioannou, 1965.

[5] Pays en Développement.

[6] Corée du Sud, Hong Kong, Singapour, Taïwan.

]]>
/geopolitique/fiche-think-tank-la-communaute-dafrique-de-lest-cae/feed/ 0
L’International Crisis Group : la situation au Mali après l’intervention militaire française /geopolitique/afrique-de-louest/linternational-crisis-group-la-situation-au-mali-apres-lintervention-militaire-francaise/ /geopolitique/afrique-de-louest/linternational-crisis-group-la-situation-au-mali-apres-lintervention-militaire-francaise/#respond Fri, 07 Feb 2014 14:39:34 +0000 /?p=3002 I. Citation emblématique annonçant la problématique traitée

« Ce que j’apprécie tout particulièrement, et qui distingue le travail d’ICG par rapport à la plupart des autres analystes, est l’importance accordée à la formulation de solutions politiques. Dans certains cas, j’ai appris l’existence de nouvelles possibilités grâce à vos rapports ; dans d’autres, votre analyse a confirmé les différentes options qui existaient déjà, en précisant le soutien que chacune d’entre elles recevrait. Étant donné l’incertitude qui caractérise les affaires politiques et militaires, une telle analyse indépendante vaut son pesant d’or »[1]  – M. Gerard Lucius, directeur adjoint de mission, ambassade des Pays-Bas en Irak

II. L’International Crisis Group : Présentation

L’International Crisis Group est une organisation non gouvernementale à but non lucratif, elle est reconnue, notamment par l’Organisation des Nations Unis et est présente sur les 5 continents. Son siège social se situe à Bruxelles.

L’organisation a pour but de prévenir, gérer et résoudre des conflits dans le monde entier, en alertant les gouvernements politiques internationaux, en conseillant, en établissant des études, en suggérant des stratégies et en communiquant grâce aux médias.

Le travail de terrain réalisé par les équipes d’analystes permet d’établir des rapports, ainsi que des recommandations politiques à destination des dirigeants et institutions politiques.

Thomas Pickering, ancien ambassadeur américain, est à la tête du Conseil d’Administration. Depuis juillet 2009, Louise Arbour, ancienne haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme et ancienne procureure générale des tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie, est la présidente et directrice de cette organisation.

L’International Crisis Group a été créée en 1995 par des personnalités d’Europe et d’Amérique car selon elles, la communauté internationale ne parvenait pas à résoudre convenablement les conflits, surtout au Rwanda, en Somalie et en Bosnie. Au départ l’organisation, située à Londres, comptait un bureau de 2 employés pendant que quelques analystes se trouvaient en Afrique de l’Ouest et dans les Balkans.

L’International Crisis Group aujourd’hui c’est :

– 154 employés dans le monde, originaires de 53 pays différents, 50 langues

– Plus de 66 conflits actuels ou probables étudiés

– Plus de 1000 rapports depuis sa création

– Un budget annuel de 20,5 millions de dollars (2012)

– Environ 2 millions de visiteurs sur le site Internet

– Une forte présence dans la presse, puisque citée plus de 5000 fois.

III. Problématique traitée par le Think Tank

Les recommandations faites par l’International Crisis Group aux acteurs internationaux pour la résolution de conflits sont-elles vraiment écoutées et efficaces?

IV. Présentation de cette problématique et illustration

Le 11 avril 2013, Crisis Group publiait un rapport concernant la situation au Mali après l’intervention militaire française. Au moment de l’écriture de ce document, le déploiement et le mandat d’une mission de stabilisation des Nations unies étaient à l’étude au Conseil de sécurité. L’élection présidentielle prévue au Mali pour Juillet 2013 est très attendue, mais représente également un grand défi. Le Think Tank suggère dans ce rapport de nombreuses recommandations au gouvernement d’Union Nationale du Mali, au conseil de Sécurité de l’ONU, aux acteurs régionaux et internationaux concernés (Mauritanie, Algérie, Niger, France, l’Union Africaine, l’Union Européenne…)

Les conclusions et recommandations principales proposées par l’International Crisis Group sont :

– Les dirigeants du Mali doivent afficher publiquement l’envie d’une politique de réconciliation nationale et s’engager à maintenir la paix. Ainsi, la campagne électorale pourra bien se dérouler, sans attiser les tensions.

– Les médias à grande audience doivent promouvoir les élections et favoriser la participation et l’implication politique du peuple malien.

– Les acteurs internationaux et régionaux doivent adopter une position commune vis-à-vis du MNLA (Mouvement National de la Libération de l’Azawad). Le mouvement Touareg doit comprendre qu’il est très important pour lui de renoncer à la violence et de participer activement à la reconstruction du pays. A Bamako, les dirigeants politiques doivent rester ouverts au dialogue afin de donner une chance à la population du Nord du Mali de participer au processus politique, ce qui éviterait à cette partie du territoire de continuer à être le foyer de nombreuses rébellions.

– Il faut distinguer la protection des civils et la lutte contre le terrorisme.

– Il faut favoriser les financements qui vont permettre les opérations réalisées par les forces maliennes soutenues par la Misma (Mouvement International de Soutien au Mali)

– Les acteurs régionaux doivent trouver un moyen de préserver  les intérêts sécuritaires régionaux.

Depuis la rédaction du rapport, quelles sont les recommandations qui ont été suivies ?

– Bamako s’est décidé à négocier avec les représentants du MNLA mais les discussions sont tendues à l’égard du sort de l’Azawad comme en témoigne cette déclaration d’un membre du MNLA : «Un statut précis pour l’Azawad, comme une autonomie est le minimum»[2]

– Décision du déploiement d’une force spéciale de l’ONU : La Minusma.

« Elle n’aura pas pour mission la lutte antiterroriste, mais devra “stabiliser les centres urbains essentiels, particulièrement dans le Nord” et “empêcher un retour d’éléments armés dans ces zones”. Les casques bleus devront aussi protéger les civils et le patrimoine culturel et contrôler le respect des droits de l’homme. »[3]

– Décision des partenaires internationaux de débloquer des fonds pour le Mali : « Réunis au chevet du Mali, le 15 mai 2013 à Bruxelles, une centaine de pays et d’organisations internationales ont mis 3,25 milliards d’euros sur la table pour remettre le pays sur pied après la guerre »[4]

On peut donc voir que, globalement, de nombreuses recommandations ont été suivies. L’International Crisis Group a donc surement une réelle influence.

V. Critique personnelle et argumentée

Suite à notre étude du rapport de Crisis Group traitant de la situation actuelle au Mali après l’intervention militaire française de janvier 2013, nous comprenons leur analyse sur de nombreux points.

Le Mali, à travers ses élites doit instaurer une gouvernance forte, avec un système politique et judiciaire incorruptible. Le nouveau gouvernement malien devra savoir dialoguer, réaliser des compromis pour ainsi rétablir le lien entre les communautés et pour définitivement garantir la sécurité de la population civile.

Un effort national doit être réalisé, toutes ethnies et toutes communautés confondues, afin de créer un nouveau Mali sur des bases saines et sans l’intervention des partenaires internationaux. L’ancien Mali étant en train de se désagréger, reconstruit par le peuple malien lui-même.

« C’est pendant que le vieux seau est encore là qu’il faut en fabriquer un neuf »[5]

Néanmoins de nombreux problèmes persistent :

– Les forces militaires françaises et la Minusma (Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) de l’ONU (11200 casques bleus) sont présents sur le territoire. Laurent Fabius s’est félicité le 25 avril dernier de cette décision adoptée à l’unanimité par l’ONU : « L’adoption de cette résolution est un succès. Elle confirme le soutien unanime de la communauté internationale à la stabilisation du Mali ainsi qu’à l’intervention de la France et des États de la région pour venir en aide à ce pays. »[6] Mais, tout cela est provisoire. Ils tentent d’assurer la sécurité, et la stabilité du pays. Cependant, après le départ de ces forces, le Mali ne va-t-il pas retomber dans la violence ?

– L’intervention française Serval visait à protéger les civils, mais surtout à lutter contre les djihadistes. Au-delà de ses problèmes communautaires, comment le Mali peut-il régler l’invasion des extrémistes religieux ?

– Les sommes débloquées le 15 mai 2013 à Bruxelles (3,25 milliards d’euros) vont aider au rétablissement de l’eau et de l’électricité, à la construction de nouvelles infrastructures pour l’éducation et la santé etc. Dans un pays longtemps mené par la corruption, comment peut-on savoir que l’argent envoyé va être utilisé à bon escient ? La proposition avancée par le quai d’Orsay d’un site Internet qui permettra de «savoir où va chaque euro» est-elle vraiment réalisable ?

– Par ailleurs, le gouvernement malien pourra-t-il réellement trouver une solution aux revendications du MNLA ou trouver un statut particulier pour le peuple Touareg en contrepartie de l’abandon de leur demande d’indépendance de l’Azawad ? Le gouvernement peut-il vraiment négocier avec les membres du MNLA ? Ils sont accusés de « terrorisme, sédition, crimes portant atteinte à la sécurité intérieure de l’État, à l’intégrité du territoire national par la guerre, l’emploi illégal de la force armée, la dévastation et le pillage publics, crimes et délits à caractère racial, régionaliste et religieux, trafic international de drogue »[7].

– En juillet 2013, l’élection du nouveau président malien est programmée. C’est un premier marqueur d’un retour à l’État de droit : 225 millions d’euros sont prévus pour son organisation. Toutefois, l’intérêt du Mali et de la communauté internationale est que toute la population participe au scrutin. Or, le MNLA ne se sent pas impliqué. En effet, le communiqué du secrétaire général du MNLA déclare : « Rappelant que sa revendication concerne le statut juridique de l’Azawad et que les équilibres politiques internes au Mali ne lui font rien attendre de positif d’une élection dont les enjeux ne sont malheureusement qu’essentiellement sudistes »[8], il précise de plus que de nombreuses populations du Nord sont réfugiées et déplacées, ce qui rend difficile leur participation au scrutin.

Nous pensons donc que le Mali doit donner la priorité à la stabilité du pays et à la résolution de ses affrontements communautaires avant de pouvoir se reconstruire durablement.

VI. Les cinq mots clés

« dialogue », « compromis »,  « stabilité », « reconstruction », « diversité »

VII. Schéma synthétique

Annexe 1 : Cartes et images du Mali

Intervention militaire Française Serval

Carte du Mali séparé comme le souhaite le MNLA

Carte du Mali avec ses villes

Schéma expliquant l’intervention militaire de janvier 2013

Annexe 2 : Bibliographie et sources

Documents écrits

– Cours de Géopolitique sur le Mali (1ère année ESCE) de Monsieur Patrick LOUIS

– Power Point sur le Mali de Monsieur Patrick Louis

– Rapport de l’International Crisis Group du 18 juillet 2012 → Mali : Eviter l’escalade

– Rapport de l’International Crisis Group du 11 avril 2013 : Mali → Sécuriser, dialoguer et réformer en profondeur

(Les rapports sont disponibles en téléchargement PDF sur le site de l’International Crisis Group)

Articles

– Le Figaro, « Bamako se résout à négocier avec les Touaregs », 17 mai 2013

– Le Figaro, « Mali : 3 milliards d’euros pour « réussir la paix », 16 mai 2013

http://www.lefigaro.fr/international/2013/05/16/01003-20130516ARTFIG00392-mali-trois-milliards-d-euros-pour-reussir-la-paix.php

– Le Monde, « Le Mali reste au cœur des préoccupations de l’Elysée », 15 mai 2013

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/05/15/le-mali-reste-au-c-ur-des-preoccupations-de-l-elysee_3229905_823448.html

– Le Monde, « Mali : l’ONU approuve le déploiement de 12600 casques bleus », 25 avril 2013

– Le Figaro, Interview de Gilles Yabi « Au Mali, privilégier la restauration de l’État », 31 janvier 2013

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/04/25/mali-l-onu-approuve-le-deploiement-de-12-600-casques-bleus_3166843_3212.html

Sites Internet

– LeMonde.fr : Idées → Mali : Victoire ou enlisement ?

http://www.lemonde.fr/idees/visuel/2013/04/22/mali-victoire-ou-enlisement-programme_3164058_3232.html

– Site du Ministère de la Défense

http://www.defense.gouv.fr/operations/mali/dossier/presentation-de-l-operation

– Site Internet du MNLA

http://www.mnlamov.net/

– Wikipédia : MNLA

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_national_pour_la_lib%C3%A9ration_de_l’Azawad

Interview audio

– Interview de Fabienne Hara, membre de l’International Crisis Group réalisé par la West Africa Democracy Radio, Avril 2013

http://wadr.org/fr/site/news_fr/4620/Personne-ne-fera-le-travail-%C3%A0-la-place-des-maliens-(ICG).htm

 


[1] Déclaration tirée du site de l’International Crisis Group

[2] Déclaration de  Moussa Ag Acharatoumane, un proche de Bilal Ag Achérif, chef du MNLA Malien, extrait de l’article du Figaro « Bamako se résout à négocier avec les Touaregs » du 17 mai 2013

[3] Extrait de l’article du Journal le Monde du 25 avril 2013: « Mali : l’ONU approuve le déploiement d’une force de sécurité »

[4] Extrait de l’article du Figaro « Mali : 3 milliards d’euros pour « réussir la paix » du 16 mai 2013

[5] Proverbe Touareg

[6] Déclaration de Laurent Fabius, Ministre Français des Affaires Étrangères, le 25 avril 2013

[7] Liste des accusations donnée par le procureur de la république du Mali, Daniel Tessogué le 8 février 2013

[8] Extrait du Communiqué du Secrétaire Général du MNLA du 17 mai 2013

]]>
/geopolitique/afrique-de-louest/linternational-crisis-group-la-situation-au-mali-apres-lintervention-militaire-francaise/feed/ 0
WWF (World Wide Fund for Nature) /sans-categorie/wwf-world-wide-fund-for-nature/ /sans-categorie/wwf-world-wide-fund-for-nature/#respond Tue, 03 Dec 2013 16:39:29 +0000 /?p=1227 WWF au niveau mondial

C’est en 1961, suite à une réunion entre des scientifiques et des experts, qu’est née l’organisation WWF. Celle-ci est créée dans le but de lever des fonds pour protéger la nature. C’est à cette même époque que le zoo de Londres acquiert son premier panda géant. Séduit par cet animal pacifique, rare et menacé, le groupe d’experts le choisit comme porte-drapeau.

Le WWF, présidé par la navigatrice Isabelle Autissier depuis 2009, est aujourd’hui la première organisation indépendante mondiale de protection de la nature. Elle compte plus de 5 millions de donateurs à travers le monde, et coordonne plus de 1300 projets dans plus de 100 pays.

Son principal objectif est d’arrêter la dégradation de l’environnement dans le monde et de construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature. C’est pour cela que les projets réalisés par le WWF sont très diversifiés.

Ces projets se déroulent, pour la plupart, à l’échelle locale. C’est le cas des actions de visibilité dans différents supermarchés par exemple. Mais WWF s’occupe également de missions plus vastes et plus internationales comme la création de pépinières scolaires au Congo ou la création d’une réserve naturelle pour la protection des tortues luths en Guyane.

WWF existe aussi en France sous différentes formes juridiques

WWF opère depuis 2004 en France sous plusieurs entités juridiques :
– la Fondation WWF telle que nous la connaissons, avec 87 salariés, a été créé en 2004.
– l’Association des Amis du WWF, association qui a pour objet de fédérer les amis et les sympathisants du WWF.
– Panda, une EURL créée en 1992 dont la fondation WWF France est l’associé unique. Serge Orru en est le directeur et a sous ses ordres 15 salariés. Les ressources de cette entreprise sont générées par les produits sous licence (partenariats d’entreprises), la vente par correspondance et les produits d’édition.
– SAS WWF Domaine de Longchamp, dont l’actionnaire unique est WWF Fondation, a été créée en 2004 et a pour but d’exploiter la concession de domaines publics et l’organisation d’activités en relation avec le développement durable et la protection de l’environnement.

Le poids de WWF

Le WWF est une organisation importante du fait de ses nombreux membres mais également de par le montant de ses engagements financiers dans les études scientifiques de diagnostic et les réalisations d’opérations de protection de la nature. La fondation disposerait d’un budget de 447 millions d’euros en 2010 et dont les apports proviendraient à 60% de dons de particuliers. Ses ressources financières sont issues pour l’essentiel de ses adhérents, d’activités commerciales de promotion (magazines et objets fétiches), de subventions gouvernementales, de partenariats avec les entreprises qui s’engagent dans la protection de l’environnement et de dotations du WWF Mondial.
La fondation WWF France est assez transparente et démontre que les dons et les legs représentent 74% de son budget, les subventions privées en assurent 18%, et les subventions publiques environ 8%.
En 2013, WWF France compte 11 partenaires stratégiques : Audencia, Arjo Wiggins Graphics, Boralex, Carrefour, Castorama, Crédit Agricole, Lafarge, Lafuma, La Poste, Orange et Ikea France. Toutefois, depuis 2010, WWF est opaque concernant les sommes versées par chacun de ses partenaires.

Les enjeux de cette problématique

Le champ d’action de WWF est très large : protéger des espèces et des régions menacées, différentes actions afin de réduire notre impact sur la planète, etc. Dernièrement, WWF a décidé de mettre au cœur de son action le développement de l’huile de palme durable. Ce sujet étant au cœur des débats actuels, nous avons choisi de traiter cette problématique.

«Alors qu’aujourd’hui certaines entreprises font la promotion de produits
« sans huile de palme », présentés comme gage de qualité sur les plans nutritionnels et environnementaux, est-il judicieux et réaliste de rejeter en bloc l’huile de palme ? Ne faut-il pas davantage questionner les modalités de sa production ?» – Rapport de WWF en 2011.

Problématique : Comment WWF utilise-t-il sa force d’action pour promouvoir la production d’huile de palme durable ?

L’huile de palme, présente dans de nombreux produits (alimentation, oléochimie, agrocarburant), a vu sa demande augmenter récemment : 50% des produits contiennent de l’huile de palme. Cette forte concentration en huile de palme entraîne la déforestation de nombreux hectares de forêt tropicale, notamment en Malaisie et en Indonésie, premiers producteurs mondiaux. Entre 2000 et 2005, 93 600 km² – de forêt tropicale ont été dévastés par la production d’huile de palme, soit une surface de la taille du Portugal.

WWF a étudié l’impact de la production d’huile de palme sur la biodiversité de ces régions : des espèces telles que les orangs-outangs, les tigres, les éléphants et les rhinocéros sont aujourd’hui menacées. La production d’huile de palme émet également beaucoup de CO2, puisque le carbone, jusqu’alors contenu dans la végétation maintenant disparue, est relâché dans l’atmosphère.

La demande mondiale d’huile de palme prévoyant de doubler d’ici 2020, WWF a décidé de mettre en place des actions afin de changer la manière dont ce produit est fabriqué.

Les missions de WWF

Il est possible d’augmenter la production d’huile de palme sans détruire davantage la forêt tropicale.

Des recherches ont révélé l’existence de 14 millions d’hectares dévastés et abandonnés en Indonésie. Ceux-ci pourraient être utilisés pour la production d’huile de palme. Ces sols permettraient de doubler la production nationale d’ici 2020.
De plus, des recherches ont également été effectuées afin de déterminer quelles régions sont importantes pour les espèces en danger et l’environnement ; et donc dans quelles régions les palmiers à huile seraient susceptibles d’engendrer moins de dégâts.
Mise en place de la Table Ronde pour l’Huile de palme Durable (RSPO)
C’est en 2004 que WWF a participé à la mise en place de la Table Ronde pour l’Huile de Palme Durable (RSPO : Roundtable on Sustainable Palm Oil). L’objectif principal de la RSPO est de promouvoir la croissance et l’utilisation de l’huile de palme durable. Ce groupe prend aussi toutes les parties prenantes dans le processus de production : depuis les cultivateurs et les usines de transformation jusqu’à l’industrie alimentaire, ainsi que les revendeurs et les investisseurs.
La Table Ronde a permis la mise en place d’une série de standards internationaux pour la production durable d’huile de palme. Ces standards permettent aux entreprises qui utilisent l’huile de palme durable de l’indiquer sur leurs produits par un certificat. 40% des producteurs mondiaux de palme sont membres de la RSPO.
Pour que l’huile de palme soit certifiée durable, elle doit être cultivée dans une forêt primaire ou une zone protégée et respecter les normes sur l’environnement établies par la RSPO. Les cultivateurs doivent aussi offrir un bon salaire à leurs ouvriers et aux communautés locales, ainsi que respecter leurs droits.
Sensibilisation de la Chine et l’Inde

La Chine et l’Inde importent aujourd’hui un tiers de la production mondiale d’huile de palme. C’est pourquoi il est très important pour WWF de les sensibiliser et de collaborer avec eux afin que les entreprises et les autorités promeuvent l’huile de palme durable.
Collaboration avec des entreprises

L’organisation WWF travaille avec les entreprises qui fabriquent et vendent de la nourriture, des cosmétiques et autres produits contenants de l’huile de palme. Ils s’assurent que ces entreprises participent activement aux tables rondes et qu’elles optent pour une huile de palme durable et certifiée.
L’huile de palme durable controversée

Pourquoi l’huile de palme (durable ou non) est-elle controversée ?

Cette huile provient principalement de pays comptant un grand nombre de forêts tropicales. Malheureusement, pour répondre à la demande mondiale grandissante d’huile de palme, ces forêts sont détruites et remplacées par des palmiers à huile. Cette déforestation grandissante engendre la disparition progressive d’animaux comme les orangs-outans et favorise l’émission de gaz à effet de serre.

L’action de WWF avec la RSPO constitue-t-elle un réel progrès pour l’environnement ?

Malgré le fait que WWF mette en avant les recherches ayant permis la découverte de terrains abandonnés qui pourraient permettre d’augmenter la production d’huile de palme sans engendrer de déforestation , ses principales actions semblent se tourner vers la révision des principes et des critères de certification d’huile de palme durable, et en particulier vers les conditions de travail des employés de ce secteur. Cela est très important étant donné le nombre conséquent de personnes travaillant dans ce domaine (entre 15 et 20 millions d’indonésiens vivent de l’industrie de l’huile de palme), mais la production d’huile de palme durable continue d’avoir de graves conséquences sur l’environnement et reste donc très controversée.
Critique

En faisant des recherches sur WWF, l’organisme nous a paru avoir une puissance d’action redoutable.

En effet, sa présence mondiale, son budget et le nombre de projets menés représente un actif très impressionnant. L’organisme mène des campagnes internationales afin de protéger des espèces et des régions menacées mais également afin de réduire notre empreinte écologique. Cependant, lorsque nous nous sommes penchées sur le financement de WWF, nous nous sommes interrogées sur l’influence que ces sommes d’argents pouvaient avoir : qui finance l’organisme, mais surtout dans quel intérêt ?
Le Canard Enchainé a mis en lumière, dans son article datant du 5 janvier 2011, le lien entre l’ONG et les entreprises. En effet, cette première a de nombreux partenariats avec des industriels «plus soucieux de verdir leur image que de sauver les pandas». Ces entreprises, telles que le cimentier Lafarge ou le Crédit Agricole, sont soupçonnées de greenwashing, c’est-à-dire d’utiliser la notoriété du célèbre panda, de ses 4,8 millions d’adhérents dans le monde et de l’image de sa présidente Isabelle Autissier, présidente de l’organisation en France, afin de couvrir leur activité polluante. En échange, les entreprises versent une somme importante à WWF (de l’ordre de 400 000 euros par an). Le financement de ces entreprises représenterait aujourd’hui près de 30 % du budget de l’organisme. Comment l’organisme peut-il rester objectif lorsque de grands groupes industriels participent à près de 30% de son budget ?
A cela s’ajoute le fait que WWF semble affaiblir ses normes environnementales, afin d’augmenter l’apport en donation de l’industrie.

Malgré son engagement pour des causes nobles tels que la défense de la nature, WWF reste controversé par ses rapports avec les entreprises industriels. Ceci nous pousse donc à douter de son indépendance et à regarder l’organisme au panda sous un autre angle.

Cinq mots clefs pour illustrer la problématique défendue
– Protection de la nature
– Production durable
– Lutte et sensibilisation
– Puissance d’action
– Présence mondiale
Bibliographie

http://www.wwf.fr/s-informer/qui-est-le-wwf

http://www.wwf.be/fr/que-faisons-nous/reduire-notre-impact/l-huile-de-palme-durable/770

http://www.greenpalm.org/fr/lhuile-de-palme/quest-ce-que-lhuile-de-palme-durable

http://www.ecolopedia.fr/?p=191

http://www.lexpress.fr/actualite/wwf-et-les-entreprises-les-liaisons-dangereuses_1001238.html

http://amisdelaterre40.fr/spip/spip.php?article186

http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/04/25/la-production-d-huile-de-palme-durable-mise-en-cause_3166159_3244.html
Annexe

Huile de palme, la déforestation à la nécessaire durabilité

1

]]>
/sans-categorie/wwf-world-wide-fund-for-nature/feed/ 0
Transparency International /actualite/transparency-international/ /actualite/transparency-international/#respond Tue, 03 Dec 2013 16:34:30 +0000 /?p=1170 Transparency International: Présentation

1) Transparency International est une organisation non-gouvernementale luttant contre la corruption des gouvernements mondiaux.

2) « La mission de Transparency International est d’instiguer des changements jusqu’à ce que le monde soit libre de toute corruption. »
Dans quelle mesure la lutte contre les paradis fiscaux est-elle un enjeu essentiel de la lutte contre la corruption ?

3) La vision du monde pour Transparency International est celle d’un monde où la politique, le commerce, la société ainsi que la vie de tous les jours est libre de toute corruption. Ce think tank arbore donc les valeurs de la transparence, de l’intégrité, de la solidarité, de la justice et de la démocratie.
Dans les années 1990, la corruption était un sujet tabou pour la banque mondiale. Peter Eigen, ancien directeur de la Banque Mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et de l’Est et l’Amérique latine, crée Transparency International en 1993 à Berlin, après avoir pris sa retraite. Il fonde l’organisation après avoir constaté l’impact de la corruption au cours de son travail en Afrique. Cette organisation est désormais divisée en 80 sections nationales présentes sur les cinq continents.
En 1995, Transparency International créé l’indice de perception de la corruption (CPI) qui permet de classer les pays en fonction de leur degré de corruption. Cet indice est publié annuellement sur 133 pays et les informations sont récoltées sur place grâce à des hommes d’affaires et des analystes internes et externes au pays. Ce fut cet indice qui propulsa Transparency International à l’échelle mondiale. Chaque année de nouveaux pays sont inclus dans ce classement. (ANNEXE 1)
En 1997, l’OCDE adopte  la convention sur la lutte contre la corruption, avec 34 pays signataires. Cette convention permet à TI d’être encore plus médiatisée.
En 1999, Transparency International lance un autre indice concernant la corruption : Bribe Payers Index (BPI). Cet indice mesure à quel point un pays est familier avec la corruption et le soudoiement dans les entreprises et le commerce. C’est-à-dire la propension d’un pays à voir ses agents du commerce accepter la corruption. (ANNEXE 2)
Depuis 2001, Transparency International publie un rapport mondial annuel sur la corruption dans le monde, avec plusieurs articles ainsi qu’un classement des pays les plus corrompus du monde.
En 2003, la convention des Nations Unies contre la corruption est adoptée, ce traité international est désormais ratifié par 165 pays.
En 2010, Transparency International a soutenu le printemps arabe en établissant 40 centres de conseils en matière légale.

4) Transparency International dénonce les paradis fiscaux, qu’elle perçoit comme une réelle menace du système financier international.
L’organisation considère cette problématique comme « l’un des ressorts fondamentaux de la lutte contre la corruption. » L’argent de la grande corruption, celle du pétrole et des armes notamment, est caché dans les comptes bancaires protégés des paradis fiscaux et judiciaires. Transparency International participe à des actions de plaidoyer envers les pays où se trouvent les grandes places financières internationales pour les pousser à identifier et à suivre les transferts de fonds, pour rendre les actions des corrupteurs plus difficile.

5) Transparency International fait partie de la Plateforme paradis fiscaux et judiciaires, afin de dénoncer les paradis fiscaux. Avec l’arrivée de la crise financière, TI a relancé son appel pour le contrôle des paradis fiscaux, car elle considère que l’opacité financière a favorisé la crise mondiale.
L’organisation a alors été auditionnée dans le cadre d’une mission d’information sur les paradis fiscaux. La première proposition de TI lors de cette audition est de « soutenir sans réserve l’OCDE dans sa démarche d’identification des pays non coopératifs afin de compléter la liste existante contenant seulement trois pays : Monaco, Andorre et le Lichtenstein ». Ensuite, l’organisation demande que les membres du G20 adoptent une directive européenne relative à la coopération administrative dans le domaine fiscal, qui supprimerait le secret bancaire. Enfin, TI propose que les banques dénoncent les pays non-coopératifs. L’objectif final de l’organisation étant de supprimer le secret bancaire.
Le G20 du 2 avril 2009 a décidé de sanctionner les paradis fiscaux non coopératifs, ce qui a constitué une grande avancée dans la lutte. Les dirigeants du G20 ont donc appelé l’OCDE à publier une liste des paradis fiscaux, sans laquelle aucune sanction ne peut être appliquée. Le communiqué du G20 affirme que « L’ère du secret bancaire est révolue ». TI a salué les décisions prises lors de cette assemblée, tout en insistant sur la nécessité de veiller au respect des engagements pris.
S’en est suivie la levée du secret bancaire en Suisse par la banque UBS, suite à la menace de lourdes sanctions pécuniaires par un tribunal  américain. En plus de sanctions, l’administration fiscale américaine a menacé UBS de lui retirer sa licence d’opération aux Etats-Unis. Sous la pression, la banque délivre alors une liste de 250 de ses clients.
Pour Transparency International, cette décision de transmission de noms marque un tournant, non seulement pour la Suisse, mais aussi par rapport à l’enjeu mondial de mise au pas des paradis fiscaux. L’organisation pense qu’il est inimaginable que la Suisse refuse d’échanger des informations avec les pays européens tels que la France ou l’Allemagne puisqu’elle vient de l’accepter dans les relations avec les Etats-Unis et l’administration américaine.
Malheureusement, quatre ans après l’annonce de la « fin de l’ère du secret bancaire », des organisations internationales se sont effectivement mises au travail mais les déclarations tonitruantes ont disparu et les paradis fiscaux semblent ne s’être jamais aussi bien portés. La lutte contre le secret bancaire au niveau mondial atteint aujourd’hui ses limites, comme le montre l’affaire Cahuzac en France. Ainsi la demande administrative faite par la France à la Suisse en janvier, au nom d’une de ces conventions fiscales, n’a pas permis de détecter le compte caché de Jérôme Cahuzac, ancien ministre délégué du budget. Ce dernier, accusé de posséder des fonds non déclarés sur un compte en Suisse et à Singapour, avait pourtant clamé à plusieurs reprises son innocence. Au lendemain des révélations de Jérôme Cahuzac, TI a appelé à un sursaut national à la hauteur des dommages considérables causés par les mensonges de l’ancien ministre du Budget.
Le conseil des ministres du 10 avril 2013 a adopté des mesures concernant la transparence de la vie publique et la lutte contre les paradis fiscaux. Parmi ces mesures on compte  la création d’une Haute autorité composée de membres du conseil d’Etat, de la cour de cassation et de la cour des comptes. A cette Haute autorité devront être transmises les déclarations d’intérêts et de patrimoine d’un grand nombre de personnes, dont les membres du gouvernement et les parlementaires nationaux. Le champ des personnes devant fournir ces informations ayant été élargi par rapport au droit existant. Avec la volonté d’agir dans la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales le gouvernement déclare qu’il instituera un office central de lutte contre la fraude et la corruption au sein de la direction centrale de la police judiciaire. Enfin, les banques françaises devront publier chaque année la liste de leurs filiales et la liste des paradis fiscaux fixée sera revue par le gouvernement français chaque année afin d’évaluer la réalité de leur mise en œuvre.
Transparency international a salué ces mesures car celles-ci reprennent pour l’essentiel des propositions qu’elle défend depuis des années. L’organisation considère que, culturellement, les dirigeants français ont un rapport difficile avec la transparence. Par exemple, pendant des années, les comptes de l’Assemblée Nationale étaient contrôlés par les députés eux-mêmes qui refusaient que la Cour des comptes s’en occupe. Enfin, TI déclare que la liste des paradis fiscaux existe déjà mais certains pays ayant conclu une convention d’échange de renseignements fiscaux avec la France n’appliquent pas cette convention. La Suisse ne répond qu’à la moitié des demandes d’informations. Comme François Hollande a précisé que la liste serait établie en fonction de l’application des conventions cela rend la mesure très importante aux yeux de Transparency International.

6) Une institution telle que Transparency International qui lutte contre la corruption se doit d’être elle-même transparente et libre de tout reproche. Alors la question du financement se pose. TI refuse toute donation en échange de faveurs ou d’avantages. De plus, toute donation est rendue publique, TI n’accepte donc pas les contributions de donneurs qui ne souhaitent pas la publication de leur donation. Le financement de TI est clairement expliqué sans ambiguïté, ce qui paraît essentiel.
Transparency Interntational a également permis au sujet de la corruption de sortir du silence et du tabou. Cette institution a sensibilisé le public ainsi que les organisations mondiales telles que l’OCDE. Elle a conçu des index qui classent la corruption à travers le monde et permettent au public de se rendre compte aisément de l’ampleur de ce fléau. L’établissement de nombreux centres ainsi que des donations suffisantes pour faire fonctionner ce think tank démontre l’intérêt grandissant des populations et Etats.
Un des combats principaux de Transparency International concerne l’opacité des paradis fiscaux. Le rôle de TI est d’inciter les gouvernemenets à prendre des engagements et des mesures. Non seulement cette démarche est longue et difficile mais elle n’a pas abouti à des changements conséquents. En effet en 2013, les pays non-coopératifs comme le Botswana, les îles Marshall ou les Philippines ne convergent toujours pas vers la transparence. De plus, la récente affaire Cahuzac démontre que des pays voisins de la France comme la Suisse ne le sont pas non plus. Cependant, peut-on considérer cela comme un échec de la part de Transparency International ?
Pas entièrement, et pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, TI fait partie des organisations qui ont convaincu l’OCDE de prendre des engagements et luttent toujours contre la corruption et pour la transparence. Le combat n’est donc pas terminé. Deuxièmement, on observe la limite des think tank car seules des larges organisations comme l’OCDE et les coalitions d’Etats permettraient aux Etats d’avoir un impact suffisant pour changer les choses. Loin de dire que TI n’a pas de rôle à jouer, mais il faut respecter les échelles. Si les Etats souhaitaient réellement rendre les paradis fiscaux transparents, des mesures radicales pourraient être instaurées. Par exemple, l’application d’un embargo économique sur ces pays, similaire à celui qui est appliqué en Iran, et cela en interdisant aux chambres de compensation d’enregistrer des transactions à destination et en provenance de ces pays. Ou alors il est probable que le commerce avec ses paradis fiscaux est trop important pour vouloir réellement les faire disparaître. Les velléités internationales d’agir contre les paradis fiscaux ont cherché à combattre plus particulièrement certains méfaits (la fraude fiscale, le blanchiment d’argent sale ou l’instabilité financière) mais aucun accord international ne vise les paradis fiscaux et judiciaires dans l’ensemble de leurs activités ni ne remet en cause leur existence même.
En considérant Transparency International d’une manière plus générale, la répartition de ses centres est inégale, car malgré le fait que l’Afrique soit extrêmement corrompue, il y en a très peu sur ce continent. Ceci est paradoxal et suggère que TI s’occuperait principalement des pays développés. (ANNEXE 3).
Bien que TI ait été fondée à Berlin en Allemagne, et donc dans un pays développé, ne serait-il pas plus logique de débuter par les zones où la corruption est la plus élevée ?
Un second aspect concerne les index CPI et BPI créés par Transparency International. Le CPI a été vivement critiqué pour ses imprécisions, son favoritisme ainsi que les conséquences de la publication d’un tel indice. Un rapport datant de 2006 de l’OCDE démontre qu’au moins un donneur a cessé ses donations envers un pays à cause de son classement sur l’index CPI. Ce même document expose un piège dans lequel tombe le CPI. L’aide au développement de pays s’opère sous la condition que le pays visé amorce des réformes. Cependant ces pays qui possèdent peu de ressources et un gouvernement peu efficace ont le plus besoin de ses donations et se retrouvent pénalisés car l’index les considère comme corrompus. On constate donc un cercle vicieux, car pour sortir de la corruption des donations sont nécessaires mais à cause de cette corruption, les donneurs diminuent.
De tels index ne révèlent pas avec précision la réalité de la situation d’un pays et pourraient éventuellement être contreproductifs pour l’économie du pays concerné. Un découragement des pays peut se produire car leurs tentatives visant à éradiquer la corruption ne sont pas prises en compte et n’améliorent pas le score de leur CPI.

 

5 Mots-clés représentant Transparency International

TRANSPARENCE : Pour pouvoir suivre les mouvements de fonds et de patrimoines, l’imposition de normes de transparence serait nécessaire.

SOLIDARITÉ : Placer son argent dans un paradis fiscal et ne pas le déclarer est un manque de solidarité envers ses concitoyens. Il faut donc faire preuve de solidarité.

JUSTICE: Les paradis fiscaux et judiciaires organisent, selon le mot du magistrat Jean de Maillard, un « monde sans loi ». Or, un monde sans loi c’est un monde où règne la loi du plus fort. Les conséquences sont redoutables.

SECRET: Dans un paradis fiscal et judiciaire, comme la Suisse, le secret bancaire est aussi une obligation établie par la loi. Dans beaucoup d’autres paradis fiscaux, le secret bancaire y est absolu.

FISCALITÉ: Les paradis sont essentiellement « fiscaux ». Ils accueillent à bras ouverts des sommes considérables soustraites aux fiscs nationaux, notamment de personnes fortunées et d’entreprises multinationales.

 

Concernant les paradis fiscaux

paradis fiscaux

Globalement, on constate ainsi que les petits pays moins soucieux de leur image restent les plus nocifs et ce pour tous les critères retenus. Les grands pays sensibles à leur «respectabilité» sont moins nocifs bien qu’ils demeurent pour certains critères particulièrement nocifs comme, par exemple, le secret bancaire pour la Suisse.

 

Sources

  • Réalités nationales et mondialisation, sous la direction de Robert Bernier
  • Transparency-France.org
  • Transparency.org
  • Agefi.fr
  • Lexpress.fr
  • Gouvernement.fr
  • Lefigaro.fr
  • Lepoint.fr
  • Wikipedia.org

 

ANNEXES

ANNEXE 1: INDICE CPI 2012

indice CPI

NB : Il y a une marge d’erreur à prendre en considération car il existe de nombreux aspects indirects qui ne sont pas pris en compte, l’indice de corruption actuel sera alors bien différent de l’indice de TI.

 

ANNEXE 2 : INDICE BPI 2011

Indice bpi2

 

ANNEXE 3 : PAYS AVEC UN CENTRE TRANSPARENCY INTERNATIONAL

Pays TI

 

]]>
/actualite/transparency-international/feed/ 0
L’International Crisis Group (IGC) /sans-categorie/linternational-crisis-group-igc/ /sans-categorie/linternational-crisis-group-igc/#respond Tue, 03 Dec 2013 15:49:50 +0000 /?p=1174 Citation emblématique annonçant la problématique traitée

 « Ce que j’apprécie tout particulièrement, et qui distingue le travail d’ICG par rapport à la plupart des autres analystes, est l’importance accordée à la formulation de solutions politiques. Dans certains cas, j’ai appris l’existence de nouvelles possibilités grâce à vos rapports ; dans d’autres, votre analyse a confirmé les différentes options qui existaient déjà, en précisant le soutien que chacune d’entre elles recevrait. Etant donné l’incertitude qui caractérise les affaires politiques et militaires, une telle analyse indépendante vaut son pesant d’or »[1]  – M. Gerard Lucius, directeur adjoint de mission, ambassade des Pays-Bas en Irak

L’International Crisis Group : Présentation

L’International Crisis Group est une organisation non gouvernementale à but non lucratif, elle est reconnue notamment par l’Organisation des Nations Unis et est présente sur les cinq continents. Son siège social se situe à Bruxelles.

L’organisation a pour but de prévenir, gérer et résoudre des conflits dans le monde entier, en alertant les gouvernements politiques internationaux, en conseillant, en établissant des études, en suggérant des stratégies et en communiquant grâce aux médias.

Le travail de terrain réalisé par les équipes d’analystes permet d’établir des rapports, ainsi que des recommandations politiques à destination des dirigeants et institutions politiques.

Thomas Pickering, ancien ambassadeur américain, est à la tête du Conseil d’Administration. Depuis juillet 2009, Louise Arbour, ancienne haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme et ancienne procureure générale des tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie, est la présidente et directrice de cette organisation.

L’International Crisis Group a été créée en 1995 par des personnalités d’Europe et d’Amérique car selon elles, la communauté internationale ne parvenait pas à résoudre convenablement les conflits, surtout au Rwanda, en Somalie et en Bosnie. Au départ l’organisation, située à Londres, comptait un bureau de deux employés pendant que quelques analystes se trouvaient en Afrique de l’Ouest et dans les Balkans.

L’International Crisis Group aujourd’hui c’est :

  • 154 employés dans le monde, originaires de 53 pays différents
  • Plus de 66 conflits actuels ou probables étudiés
  • Plus de 1000 rapports depuis sa création
  • Un budget annuel de 20,5 millions de dollars (2012)
  • Environ 2 millions de visiteurs sur le site Internet
  • Une forte présence dans la presse, puisque citée plus de 5000 fois

Problématique traitée par le Think Tank

Les recommandations faites par l’International Crisis Group aux acteurs internationaux pour la résolution de conflits sont-elles vraiment écoutées et efficaces.

Présentation de cette problématique et illustration

Le 11 avril 2013, International Crisis Group publiait un rapport concernant la situation au Mali après l’intervention militaire française. Au moment de l’écriture de ce document, le déploiement et le mandat d’une mission de stabilisation des Nations Unies étaient à l’étude au Conseil de sécurité. L’élection présidentielle prévue au Mali pour Juillet 2013 est très attendue, mais représente également un grand défi. Le Think Tank suggère dans ce rapport de nombreuses recommandations au gouvernement d’Union Nationale du Mali, au conseil de Sécurité de l’ONU, aux acteurs régionaux et internationaux concernés (Mauritanie, Algérie, Niger, France, Union Africaine, Union Européenne…).

Les conclusions et recommandations principales proposées par l’International Crisis Group sont :

  • Les dirigeants du Mali doivent afficher publiquement l’envie d’une politique de réconciliation nationale et s’engager à maintenir la paix. Ainsi, la campagne électorale pourra bien se dérouler, sans attiser les tensions.
  • Les médias à grande audience doivent promouvoir les élections et favoriser la participation et l’implication politique du peuple malien.
  • Les acteurs internationaux et régionaux doivent adopter une position commune vis-à-vis du MNLA (Mouvement National de la Libération de l’Azawad). Le mouvement Touareg doit comprendre qu’il est très important pour lui de renoncer à la violence et de participer activement à la reconstruction du pays. A Bamako, les dirigeants politiques doivent rester ouverts au dialogue afin de donner une chance à la population du Nord du Mali de participer au processus politique, ce qui éviterait à cette partie du territoire de continuer à être le foyer de nombreuses rébellions.
  • Il faut distinguer la protection des civils et la lutte contre le terrorisme.
  • Il faut favoriser les financements qui vont permettre les opérations réalisées par les forces maliennes soutenues par la Misma (Mouvement International de Soutien au Mali)
  • Les acteurs régionaux doivent trouver un moyen de préserver  les intérêts sécuritaires locaux

Depuis la rédaction du rapport, quelles sont les recommandations qui ont été suivies ?

–          Bamako s’est décidée à négocier avec les représentants du MNLA mais les discussions sont tendues à par rapport au sort de l’Azawad, comme en témoigne cette déclaration d’un membre du MNLA : «Un statut précis pour l’Azawad, comme une autonomie est le minimum»[2].

–          Décision du déploiement d’une force spéciale de l’ONU : La Minusma (Mission Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali)

« Elle n’aura pas pour mission la lutte antiterroriste, mais devra “stabiliser les centres urbains essentiels, particulièrement dans le Nord” et “empêcher un retour d’éléments armés dans ces zones”. Les Casques Bleus devront aussi protéger les civils et le patrimoine culturel, et contrôler le respect des droits de l’homme »[3].

–          Décision des partenaires internationaux de débloquer des fonds pour le Mali : « Réunis au chevet du Mali, le 15 mai 2013 à Bruxelles, une centaine de pays et d’organisations internationales ont mis 3,25 milliards d’euros sur la table pour remettre le pays sur pied après la guerre »[4]

On peut donc voir que, globalement, de nombreuses recommandations ont été suivies. L’International Crisis Group a donc une réelle influence.

Critique personnelle et argumentée

Suite à notre étude du rapport de Crisis Group traitant de la situation actuelle au Mali après l’intervention militaire française de janvier 2013, nous comprenons l’analyse sur de nombreux points.

Le Mali, à travers ses élites doit instaurer une gouvernance forte, avec un système politique et judiciaire incorruptible. Le nouveau gouvernement malien devra savoir dialoguer et réaliser des compromis pour ainsi rétablir le lien entre les communautés, et pour définitivement garantir la sécurité de la population civile.

Un effort national doit être réalisé, toutes ethnies et toutes communautés confondues, afin de créer un nouveau Mali sur des bases saines et sans l’intervention des partenaires internationaux. L’ancien Mali étant en train de se désagréger, il doit être reconstruit par le peuple malien lui-même.

« C’est pendant que le vieux seau est encore là qu’il faut en fabriquer un neuf »[5]

Néanmoins de nombreux problèmes persistent :

–          Les forces militaires françaises et la Minusma de l’ONU (11200 casques bleus) sont présentes sur le territoire. Laurent Fabius s’est félicité le 25 avril dernier de cette décision adoptée à l’unanimité par l’ONU : « L’adoption de cette résolution est un succès. Elle confirme le soutien unanime de la communauté internationale à la stabilisation du Mali ainsi qu’à l’intervention de la France et des Etats de la région pour venir en aide à ce pays »[6]. Cependant, après le départ de ces forces, le Mali ne va-t-il pas retomber dans la violence ?

–          L’intervention française Serval visait à protéger les civils, mais surtout à lutter contre les djihadistes. Au-delà de ses problèmes communautaires, comment le Mali peut-il régler l’invasion des extrémistes religieux ?

–          Les sommes débloquées le 15 mai 2013 à Bruxelles (3,25 milliards d’euros) vont aider au rétablissement de l’eau et de l’électricité, à la construction de nouvelles infrastructures pour l’éducation, la santé, etc. Dans un pays longtemps mené par la corruption, comment peut-on savoir que l’argent envoyé va être utilisé à bon escient ? La proposition avancée par le quai d’Orsay d’un site Internet qui permettra de «savoir où va chaque euro» est-elle vraiment réalisable ?

–          Par ailleurs, le gouvernement malien pourra-t-il réellement trouver une solution aux revendications du MNLA ou trouver un statut particulier pour le peuple Touareg en contrepartie de l’abandon de leur demande d’indépendance de l’Azawad ? Le gouvernement peut-il vraiment négocier avec les membres du MNLA ? Ils sont accusés de « terrorisme, sédition, crimes portant atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, à l’intégrité du territoire national par la guerre, l’emploi illégal de la force armée, la dévastation et le pillage publics, crimes et délits à caractère racial, régionaliste et religieux, trafic international de drogue »[7].

–          En juillet 2013, l’élection du nouveau président malien est programmée. C’est un premier marqueur d’un retour à l’État de droit : 225 millions d’euros sont prévus pour son organisation. Toutefois, l’intérêt du Mali et de la communauté internationale est que toute la population participe au scrutin. Or, le MNLA ne se sent pas impliqué. En effet, le communiqué du secrétaire général du MNLA déclare : « Rappelant que sa revendication concerne le statut juridique de l’Azawad et que les équilibres politiques internes au Mali ne lui font rien attendre de positif d’une élection dont les enjeux ne sont malheureusement qu’essentiellement sudistes »[8], il précise de plus que de nombreuses populations du Nord sont réfugiées et déplacées, ce qui rend difficile leur participation au scrutin.

Nous pensons donc que le Mali doit donner la priorité à la stabilité du pays et à la résolution de ses affrontements communautaires avant de pouvoir se reconstruire durablement.

Les cinq mots clés

« Dialogue », « compromis »,  « stabilité », « reconstruction », « diversité »

Schéma synthétique

4

Sources

Documents écrits

–          Cours de Géopolitique sur le Mali (1ère année ESCE) de Monsieur Patrick LOUIS

–          Power Point sur le Mali de Monsieur Patrick Louis

–          Rapport de l’International Crisis Group du 18 juillet 2012 → Mali : Eviter l’escalade

–          Rapport de l’International Crisis Group du 11 avril 2013 : Mali → Sécuriser, dialoguer et réformer en profondeur

(Les rapports sont disponibles en téléchargement PDF sur le site de l’International Crisis Group)

Articles

–          Le Figaro, « Bamako se résout à négocier avec les Touaregs », 17 mai 2013

–          Le Figaro, « Mali : 3 milliards d’euros pour « réussir la paix », 16 mai 2013

http://www.lefigaro.fr/international/2013/05/16/01003-20130516ARTFIG00392-mali-trois-milliards-d-euros-pour-reussir-la-paix.php

–          Le Monde, « Le Mali reste au cœur des préoccupations de l’Elysée », 15 mai 2013

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/05/15/le-mali-reste-au-c-ur-des-preoccupations-de-l-elysee_3229905_823448.html

–          Le Monde, « Mali : l’ONU approuve le déploiement de 12600 casques bleus », 25 avril 2013

–          Le Figaro, Interview de Gilles Yabi « Au Mali, privilégier la restauration de l’État », 31 janvier 2013

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/04/25/mali-l-onu-approuve-le-deploiement-de-12-600-casques-bleus_3166843_3212.html

Sites Internet

–          Images → Google Images

–          LeMonde.fr : Idées → Mali : Victoire ou enlisement ?

http://www.lemonde.fr/idees/visuel/2013/04/22/mali-victoire-ou-enlisement-programme_3164058_3232.html

–          Site du Ministère de la Défense

http://www.defense.gouv.fr/operations/mali/dossier/presentation-de-l-operation

–          Site Internet du MNLA

http://www.mnlamov.net/

–          Wikipédia : MNLA

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_national_pour_la_lib%C3%A9ration_de_l’Azawad

Interview audio

–          Interview de Fabienne Hara, membre de l’International Crisis Group réalisé par la West Africa Democracy Radio, Avril 2013

http://wadr.org/fr/site/news_fr/4620/Personne-ne-fera-le-travail-%C3%A0-la-place-des-maliens-(ICG).htm

 

ANNEXES

Cartes et image du Mali

 

Intervention militaire Française Serval

   2

Gauche : Carte du Mali séparé comme le souhaite le MNLA

Droite : Carte du Mali avec ses villes

 

Schéma expliquant l’intervention militaire de janvier 2013


[1] Déclaration tirée du site de l’International Crisis Group

[2] Déclaration de  Moussa Ag Acharatoumane, un proche de Bilal Ag Achérif, chef du MNLA Malien, extrait de l’article du Figaro « Bamako se résout à négocier avec les Touaregs » du 17 mai 2013

[3] Extrait de l’article du Journal le Monde du 25 avril 2013: « Mali : l’ONU approuve le déploiement d’une force de sécurité »

[4] Extrait de l’article du Figaro « Mali : 3 milliards d’euros pour « réussir la paix » du 16 mai 2013

[5] Proverbe Touareg

[6] Déclaration de Laurent Fabius, Ministre Français des Affaires Etrangères, le 25 avril 2013

[7] Liste des accusations donnée par le procureur de la république du Mali, Daniel Tessogué le 8 février 2013

[8] Extrait du Communiqué du Secrétaire Général du MNLA du 17 mai 2013

 

]]>
/sans-categorie/linternational-crisis-group-igc/feed/ 0