Presse étrangère – Geolinks Observatoire en Géostratégie de Lyon Thu, 08 Jun 2017 17:25:51 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.6.1 Rencontres des familles séparées depuis 30 ans : histoire et situation actuelle (traduction) /geopolitique/rencontres-des-familles-separees-depuis-30-ans-histoire-et-situation-actuelle-traduction/ /geopolitique/rencontres-des-familles-separees-depuis-30-ans-histoire-et-situation-actuelle-traduction/#respond Thu, 12 Nov 2015 12:22:48 +0000 /?p=11770 « La moitié de 130 000 personnes qui avaient demandé de rencontrer leurs familles séparées du nord sont déjà décédés ! »

Suite à l’accord du 25 août entre les Corées du Sud et du Nord, se tiendra au Mont Kumgang la 20e rencontre des familles séparées. Cette rencontre durera deux semaines à partir du début d’octobre 2015. La dernière rencontre a eu lieu il y a vingt mois. Cette année est bien particulière : c’est le 70e anniversaire de la séparation de Corée, le 65e anniversaire de la Guerre de Corée et le 30e anniversaire de la première rencontre des familles séparées.

Malgré 30 ans de rencontres, la situation des familles séparées n’a pas trop changé, car la plupart souffrent encore de la séparation familiale, sans aucun échange d’informations possible. C’est une rupture totale ; ils ne savent même pas si leurs familles sont vivantes. Environ la moitié des personnes qui avaient vivement espéré la rencontre avec leurs proches du nord sont déjà décédées, sans aucun échange de nouvelles ou rencontre avec leurs familles.

Dix millions de membres de famille séparée en Corée

En passant une période de trouble : l’indépendance suite à l’occupation japonaise en 1945 et la Guerre de Corée en 1950, apparurent au sud et au nord de Corée beaucoup de familles séparées. D’après le comité non étatique ‘Dix millions de familles séparées’, il existe plus de 10 000 000 membres de famille séparée en Corée.

Au sud, plus de 5 000 000 personnes nées au nord se sont installées pour fuir la tyrannie communiste. De l’autre côté, il y a aussi des prisonniers de guerre qui n’ont pas pu rentrer au sud ainsi que ceux qui sont passés volontairement du sud au nord, etc.

Profitant de la détende mondiale des années 70, les deux Corées ont initié en 1972 un dialogue visant à résoudre les problèmes de famille séparée par la rencontre des Croix-Rouges sud et nord-coréennes. Après bien des péripéties, deux Corées sont arrivées à un accord par le système pour chercher des personnes recommandées par le comité international de la Croix-Rouge : vérification et notification des adresses des vivants, échange de lettres, rencontres et visites mutuelles, et réunification familiale libre. Malgré 151 rencontres entre les Croix-Rouges, les problèmes des familles séparées peinent à se résoudre du fait d’une passivité du gouvernement nord-coréen.

Le premier échange de groupe de visiteur eut lieu en 1985 à Séoul et Pyongyang durant trois jours. Mais il fallait encore attendre 15 ans pour la première rencontre officielle des familles séparées. Entre 2000 et 2014, 19 rencontres eurent lieu de manière irrégulière. A l’occasion de ‘la Déclaration commune du 15 juin’ des présidents du sud, KIM Dae-jung et le président du nord, KIM Jung-il, lors du sommet intercoréen de 2000, une première rencontre eu lieu. Du 15 août au 18 août, 35 Sud-Coréens se rendirent à Pyongyang et 30 Nord-Coréens à Séoul.

Après le troisième échange de visite, la Corée du Nord a proposé de fixer le lieu de rencontre au Mont Kumgang. Ainsi, à partir de la quatrième rencontre et jusqu’à aujourd’hui, les rencontres ne se sont plus réalisées sous la forme d’échange de visite. De plus, 7 rencontres vidéos eurent lieu entre 2005 et 2007.

Mauvais résultats des rencontres des familles séparées

Malgré une grande fréquence de rencontre depuis l’année 2000, les résultats ne sont pas très brillants. Selon la Croix-Rouge sud-coréenne, environ 129 000 personnes ont demandé de rencontrer leurs familles. Parmi elles, à peine 2000 purent bénéficier de ces rencontres. Et 279 des rencontres vidéo. D’après les statistiques, les bénéficiaires, en moyenne annuelle sont de 130 Sud-Coréens. Si l’on compte les bénéficiaires de vidéorencontre, ce sont 148.6 personnes par année.

Le plus grand problème est l’âge des membres des familles séparées. Selon le rapport d’inscription de familles séparées par la chambre de réunification, les Sud-Coréens qui ont demandé la rencontre depuis l’année 2000 sont 129 698 personnes. Parmi eux, 66 292 personnes (48.9 %) sont décédées. Chaque année depuis 15 ans, il y a eu, en moyenne annuelle, 4 227 morts. 54.3 % des 66 292 personnes en vie ont 80 ans ou plus. D’après ce vieillissement des membres des familles séparées, le comité ‘Dix millions familles séparées’ a prévu que tous décéderaient dans 16 ans.

  • Commentaire

Le sujet des familles séparées est une des affaires humanitaires les plus urgentes. La Corée du Nord en profite d’ailleurs pour utiliser ce dossier comme un outil de négociation politique pour servir ses propres intérêts.

Face au vieillissement des familles séparées, il faut prendre les dispositions nécessaires :

1) vérifier si leurs proches sont encore en vie

2) échanger des lettres et reprendre les vidéorencontres

3) régulariser et augmenter la fréquence des rencontres des familles séparées

4) augmenter le nombre des bénéficiaires des rencontres

5) envisager des moyens pour permettre aux demandeurs de visiter leurs villes natales.

La rencontre des familles séparées est un dossier important non seulement pour les personnes concernées, elles-mêmes, mais aussi pour la réunification entre les Corées du sud et du nord.
Ces rencontres sont également de natures culturelles, économiques et politiques, dessinant un possible rapprochement entre les deux Corées. En outre, ces rencontres peuvent permettre de ranimer l’intérêt des plus jeunes Coréens qui ne s’intéressent plus à la réunification. Un désintérêt renforcé après une rupture totale de plus de 70 ans entre les Coréens du sud et du nord, qui sont tous frères de la même origine.

Traduction: Hyewon KANG

Article de SONG Hyun-soo paru dans le Journal Busan le 4 septembre 2015

Lien: http://m.busan.com/m/News/view.jsp?newsId=20150905000015

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Traduction “Por que o Brasil está correto em investir em Cuba” pour José Antonio de Lima /presse-etrangere/traduction-por-que-o-brasil-esta-correto-em-investir-em-cuba-pour-jose-antonio-de-lima/ /presse-etrangere/traduction-por-que-o-brasil-esta-correto-em-investir-em-cuba-pour-jose-antonio-de-lima/#respond Wed, 21 Jan 2015 12:21:37 +0000 /?p=11044 Pourquoi le Brésil a-t-il raison d’investir à Cuba 

L’investissement à Porto Mariel élarge la portée du commerce et de la zone d’influence du Brésil pour José Antonio Lima.

 

Causant une certaine indignation dans certains milieux de la société brésilienne à l’ouverture du port de Mariel, à Cuba, le lundi 27 Octobre 2014, avec la présence de Dilma Rousseff. L’étonnement est arrivé car ce travail a été construit grâce à un financement de la BNDES (Banque Nationale du Développement Économique et Social), datant dugouvernement Lula. L’investissement est né d’une alliance idéologique entre les gouvernements PT (Parti des Travailleurs) et de la famille Castro, responsables de la dictature sur l’île. C’est une erreur de voir le prêt de cette façon. C’est un acte pragmatique du Brésil.

Le port de Mariel est colossal. Il est considéré comme aussi sophistiqué que les plus grands terminaux des Caraïbes, Kingston (Jamaïque) et Freeport (Bahamas), et il est en mesure de recevoir des navires aussi massifs que des porte-conteneurs, allant traverser le canal de Panama lorsque l’expansion de cette partie sera terminée, l’année prochaine. Le travail, construit par l’entreprise brésilienneOdebrecht en partenariat avec l’entreprise cubaine Quality, a coûté 957 millions de dollars, avec 682 millions financé par la BNDES. En revanche, 802 millions de dollars investis dans le projet ont été dépensé par le Brésil, dans l’achat de matériaux et services brésiliens. Selon les calculs d’Odebrecht, cette valeur a généré 156 000 emplois directs et indirects dans le pays.

Le projet s’autofinance, mais l’intérêt du Brésil va au-delà. Il ya quatre aspects importants à analyser.

Le premier a été exposé pendant  le discours de Dilma à Cuba. Le Brésil veut, dit-elle, devenir «partenaire économique de premier ordre” de Cuba. Les exportations brésiliennes vers l’île ont quadruplé dans la dernière décennie, arrivant à  450 millions de dollars. Le Brésil s’élève à la troisième place de la liste des partenaires de l’île de Cuba (derrière le Venezuela et la Chine). La tendance est en hausse si la population  de Cuba (11 millions de personnes), exclue aujourd’hui  de l’économie internationale, est considérée comme un marché potentiel pour les entreprises brésiliennes.

Ce marché sera possible seulement si l’économie cubaine ne fonctionne plus de façon rudimentaire comme aujourd’hui. Comme l’a déclaré le secrétaire général de l’Amérique du Sud du ministère des Affaires étrangères, l’Ambassadeur Antonio José Ferreira Simões, le modèle économique de Cuba a besoin “d’une mise à jour”. Le port de Mariel est essentiel pour cela, il sera accompagné par une zone spéciale de développement économique basée sur les modèles existants en Chine. Là bas, contrairement à ce qui se passe dans le reste du pays, les entreprises pourront bénéficier d’un capital étranger de 100%. Défenseur d’une relation favorable avec Cuba, le ministère des Affaires étrangères cherche à compléter ainsi l’une de ses principales fonctions: développer le marché pour les entreprises brésiliennes. Pas étonnant, donc, que le Brésil ait ouvert une nouvelle ligne de crédit de 290 millions de dollars pour la mise en œuvre de la zone spéciale de Mariel.

Voici le troisième point, l’emplacement de Mariel. Le port est à moins de 240kilomètres du plus grand marché du monde, les États-Unis. L’embargo américain sur Cuba est toujours en vigeur, mais il n’est pas viable à long terme. «L’embargo ne durera pas éternellement et quand Cuba sera autonome, Cuba sera stratégique pour les entreprises brésiliennes en raison de sa position géographique,” a déclaré à Reuters une source anonyme du gouvernement brésilien. Étant donné que la population cubaine se compose encore du travail pas cher pour les entreprises installées le potentiel commercial de Mariel est très fort.

Il y a un quatrième point. En faisant de Cuba un partenaire essentiel, le Brésil étend  sa zone d’influence dans les Amériques à un point où les États-Unis n’ont pas d’entrée. L’administration de Barack Obama est en faveur de lever l’embargo, comme l’a démontré clairement le président américain en Novembre dernier, lorsqu’on lui a demandé de reconsidérer la relation avec Cuba. Le problème c’est qu’il s’avère que la Maison Blanche n’a aucun moyen de renverser l’embargo actuellement face à la pression intense du Congrès pour le moment. Face à l’absence des États-Unis, l’influence brésilienne augmente à Cuba.

Une grande partie des critiques de la relation entre le Brésil et Cuba s’attaque au gouvernement brésilienen dénonçant les échanges avec une dictature qui ne respecte pas les Droits de l’Homme. Cette critique limite l’analyse de la politique étrangère qu’aux aspects idéologiques, comme en témoigne le silence quand ils sont eux aussi dans des relations commerciales entre le Brésil et la Chine, par exemple. Il n’est pas possible, malheureusement, pour un état de gérer ses échanges économiques avec ses relations étrangères uniquement sur le critère du respect des Droits de l’Homme. Si cela était possible, le monde serait bien plus beau qu’aujourd’hui.

Ajouté à cela le fait que le maintien de bonnes relations avec Cuba n’est pas nouveau pour l’Etat brésilien, et pas seulement avec le gouvernement actuel. Les relations Brasilia-La Havane ont repris en 1985 et elles se sont développées depuis. En 1992, pendant le gouvernement de Fernando Collor, il y avait une tentative d’échanger des vœux aux élections pour des postes dans des organisations internationales. La pratique, comme le journal Folha de São Paulo a montré en 2011, a continué dans le gouvernement de Fernando Henrique Cardoso, en vertu de laquelle le Brésil a également construit des partenariats et des échanges avec Cuba.

En fait, en 1998, le chancelier du president Fernando Henrique Cardoso, Luiz Felipe Lampreia, a rencontré un dissident cubain important, Elizardo Sánchez, quelque chose que le gouvernement brésilien semble loin de faire. Vous pouvez et devez, critiquer le fait que le pouvoir éxecutif  n’a pas condamné publiquement les violations de droits de l’homme pendant la  dictature de Castro, mais on ne peut pas condamner l’investissement dans le port de Mariel. Dans ce cas, l’intérêt national brésilien a prévalu.

 

Source : http://www.cartacapital.com.br/internacional/por-que-o-brasil-esta-certo-ao-investir-em-cuba-1890.html

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Traduction – “Report Cites ‘Devastating Toll’ on Health of Syria’s Children” /actualite/traduction-report-cites-devastating-toll-on-health-of-syrias-children/ /actualite/traduction-report-cites-devastating-toll-on-health-of-syrias-children/#respond Fri, 16 May 2014 14:32:45 +0000 /?p=6232 TRADUCTION (Par Camille Rajon)

“Report Cites ‘Devastating Toll’ on Health of Syria’s Children”

 

 

 

1-     La présentation du journal.

Le New York Times créé en 1851 est un quotidien new-yorkais généraliste, mais il a également une portée beaucoup plus étendue puisqu’il est distribué internationalement et qu’il est l’un des plus prestigieux journaux américains.  Depuis 1919 où il a établi sa première liaison outre-Atlantique le NYTimes a acquis une dimension internationale. D’ailleurs sa rédactrice en chef, la grande journaliste Jill Abramson  a été désigné en 2012 par le magazine Forbes comme la cinquième femme la plus influente au monde. Quant à l’éditeur actuel, Arthur Ochs Sulzberger Jr, il appartient à la famille contrôle le journal depuis 1896. Cela montre la stabilité de ce journal et la légitimité qu’il a acquis de par sa durée, les nombreuses récompenses reçues mais surtout le développement de son activité et de ses publications à l’international. Il est aujourd’hui le journal de référence aux Etats-Unis mais aussi dans le monde entier  car les autres médias qualifient un évènement en fonction de l’importance accordée par le New York Times. Les articles sont traduits et repris par des journaux internationaux. C’est par exemple le cas du journal français, Le Figaro, qui publie de façon hebdomadaire une série d’articles.

Le journal est organisé en trois grandes sections elles-mêmes divisées à nouveau en différentes parties. La première appelée « News » traite de toutes les nouvelles tant régionales, nationales qu’internationales et concernant tous les domaines. La seconde partie rassemble des pages dédiées aux éditoriaux ainsi qu’une rubrique Op-ed. Enfin, la troisième section est consacrée à des sujets plus légers tels que la littérature, le cinéma, les arts, la culture etc.

2-     La présentation de l’original.

L’article traduit a été rédigé par Rick Gladstone, journaliste et éditeur du Bureau « International », du New York Times. Il a donc écrit récemment un article sur la situation en Crimée mais aussi de nombreux articles sur le Moyen-Orient. Son article sur la guerre en Syrie avait déjà été précédé par un article du 23 octobre 2012, intitulé «  Syrian troops fire on Aleppo bakery, killing at least 20 ». Après cet article très descriptif des combats, Rick Gladstone a cette fois-ci plutôt choisis de mettre en lumière les personnes oubliées de cette guerre syrienne et qui sont pourtant en première ligne des massacres et des souffrances ; les enfants syriens. Cet article est publié suite à un rapport des grandes associations et organisations telles que Save The Children, qui veulent faire un bilan des difficultés des enfants en ce début de la quatrième année de conflit. Avec son article du 9 mars 2014, l’auteur veut donc faire écho de tous ces rapports qui ont été fait et faire connaitre la situation aux yeux de tous.  Il s’agit donc de mettre en lumière la difficulté quotidienne des enfants face à l’affrontement entre le régime toujours très dur de Bachar El Asssad et l’opposition syrienne. Au-delà de la guerre en elle-même, le journaliste met en avant les rapports qui soutiennent l’idée d’un manque de ressources, d’accès aux soins, et plus généralement de l’absence d’un service minimum de santé nécessaire au bon développement des enfants, ce qui est pourtant un droit fondamental. Il n’y a donc pas de parti pris de la part de Rick Gladstone pour une partie du conflit en lui-même. Il dénonce seulement une situation relatée par des recherches scientifiques, ce qui oriente cet article son opposition vers les principaux acteurs du conflit en général, mais lui confère aussi une véritable légitimité dans ses propos.

3-     Traduction de l’article.  

L’impact de la guerre civile syrienne sur la santé des enfants syriens est radicalement plus insidieuse que ce que l’on pensait, a signalé dimanche, un groupe renommé pour la défense des enfants, avec un nombre considérable de mourants ou d’autres exposés aux maladies chroniques qui s’est développé parce le système public de santé s’est totalement effondré.

Dans un rapport qui coïncide avec le début de la quatrième année de conflit, le groupe Save the Children, a affirmé que les effets des maladies non traitées chez les enfants syriens n’étaient qu’en partie recensé dans les statistiques officielles. Ils démontrent qu’au moins 1.2 million d’enfants ont fuis vers les pays voisins, que 4.3 million en Syrie auraient besoin d’une aide humanitaire et que plus de 10.000 sont morts à cause de la violence.

«  Ce ne sont pas seulement les balles et les obus qui ont tué et mutilé les enfants” dit le rapport «  A Devastating Toll ». Le conflit, qui a commencé en  mars 2011 a laissé un système de santé détruit avec des pratiques médicales brutales qui ont laissé des millions d’enfants souffrir » dit le rapport.

Le rapport certifie que « plusieurs milliers d’enfants » sont morts à cause de l’accès considérablement réduit au traitement contre les maladies comme le cancer, l’épilepsie, l’asthme, le diabète, l’hypertension ou encore l’insuffisance rénale.

Le manque le plus courant pour les soins médicaux, inclut les vaccinations de routine, affirme le rapport, ce qui signifie qu’il y a “ un  nombre croissant d’enfants qui souffrent et meurent de maladies qui auraient dû être préventivement  traitées ou évitées afin de les empêcher de surgir à la première place ».

Le rapport est en partie basé sur des conclusions tirées de données qui ont été publiées par d’autres organisations, notamment les Nations Unies et l’Organisation Mondiale de la Santé, le Centre Européen pour le Contrôle et la Prévention des Maladies, Médecins sans frontières et d’autres centres médicaux de recherche, mais aussi le gouvernement syrien.

Mais le rapport s’appuie également sur les propres recherches de Save The Children, notamment sur les entretiens avec les enfants syriens, leurs parents et les professionnels de santé qui ont dressé le portrait des conditions médicales archaïques.

Il est dit que dans certaines zones, comme dans  la ville assiégée d’Alep, où le nombre de docteurs s’est effondré passant de 2,500 à quelques douzaines seulement, les maisons sont utilisées tels des hôpitaux de fortune, les salons transformés en  salles d’opérations.

Le rapport affirme que les professionnels de santé ont souvent amputé des membres d’enfants  gravement blessés car ils manquaient de matériel pour les soigner et que l’amputation était la seule alternative possible pour éviter la mort due à une trop grande perte de sang.

La pénurie des analgésiques et du matériel chirurgical est tellement  importante, dit le rapport, que dans certains cas, les patients optent pour “être assommé avec des bars en fer par manque d’anesthésie ».

Le rapport cite des exemples de nouveaux nés mourant sous couveuses, à cause du manque d’énergie, et des parents paniqués qui arrivent avec leurs enfants blessés dans les hôpitaux vides et qui mettent eux-mêmes les tubes d’intraveineuse à leurs enfants.

Parce que les services de santé prénataux et les maternités ont été drastiquement réduits ou arrêtés, le rapport évoque un nombre en explosion de naissances non assistées. Une étude est également citée pour montrer  que le pourcentage de mères qui accouchent par césarienne a plus que doubler jusqu’à atteindre 45% ces trois dernières années, parce que les femmes ont peur de commencer le travail d’accouchement sans avoir de garantie sur les conditions.

Dans une autre réflexion sur la pénurie de docteurs, le rapport cite l’exemple des docteurs à peine sortis de l’école et qui pratiquent des centaines d’opérations. Dans ce cas, le seul praticien à menacer les enfants était le dentiste.

Le rapport cite une recherche qui est controversée, particulièrement concernant le retour de la polio, un virus handicapant qui avait été éradiqué une bonne fois pour toute en Syrie.

L’Organisation Mondiale de la Santé  qui a aidé à coordonner une campagne de vaccination d’urgence contre la polio en Syrie, a défié les résultats de cette recherche controversée, avec Dr Annie Sparrow, sous-directrice de l’Ecole de Médecine d’Icahn au Mont Sinaï à New York.

Elle a affirmé que le nombre de cas et la menace de contamination est beaucoup plus importante que ce que les responsables de l’OMS sont capables d’affirmer.

Misty Buswell, le directeur régional de Save The Children, a affirmé lors d’un entretien téléphonique depuis la Jordanie ce dimanche, que les recherches du Dr Sparrow étaient citées car « c’était un pays qui avait éradiqué la polio qui est ensuite revenue ».

Madame Buswell a dit que le but du rapport de son organisation était d’apporter une attention directe au désastre humanitaire en Syrie, pour pousser le gouvernement syrien et les groupes d’insurgés à accorder un accès d’urgence sans entrave aux civiles syriens, comme cela avait été demandé par la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies adoptée le mois dernier.

«  Ce que nous sommes en train d’observer est que le discours officiel  se concentre sur le combat et la situation politique, mais ce que nous voyons manque réellement de sentiment humain », a-t-elle dit. «  Trop d’enfants meurent, sont blessés et mutilés, nous voulons donc que ce rapport recentre le débat ».

4-     Le commentaire.

Cet article de fond semble nécessaire pour mettre en lumière cette situation pour le grand public. L’aura internationale du journal du New York Times permet une meilleure connaissance mais aussi peut être une prise de conscience importante sur la situation en Syrie. Il est vrai que les nombreuses révolutions ayant eu lieu au Moyen Orient reflètent une situation géopolitique déjà complexe mais aussi parfois difficile à comprendre pour d’autres. C’est pourquoi il est fort intéressant qu’un journaliste du New York Times profite de la portée mondiale du journal pour mettre en lumière un thème précis qui est la santé des enfants dans un pays en guerre. Cet article est d’autant plus touchant qu’il se démarque parmi le flux quotidien d’articles relatant les faits, les nouvelles attaques ou prises de positions des différentes parties. Ce travail a donc une vocation humaniste puisqu’il suscite la sensibilité des lecteurs et met en avant des acteurs de cette guerre qui sont souvent oubliés. Le but de cet article est donc la dénonciation d’une situation latente peut être dans l’espoir de mobiliser la communauté internationale. Mettre en lumière les travaux de recherches permet de saluer également le travail des institutions concernées mais aussi d’encourager et de persuader de l’utilité de tels rapports. L’auteur dénonce donc le besoin de cette génération d’enfants syriens sacrifiés par la guerre d’être aidé, et espère par cette dénonciation la mise en place d’actions pour tenter d’améliorer la situation. C’est d’ailleurs un des rôles du journaliste que de mettre en avant des réalités oubliées et de ne pas toujours mettre en avant la voie officielle. Rick Gladstone se prête de façon exceptionnelle à cet exercice. D’ailleurs, l’article est paru dans la rubrique « Today’s paper » du 10 mars 2014, telle une nouvelle de premier plan, ainsi que dans un format A 4 ce qui montre l’importance que le journal a voulu accorder à cet article. On peut imaginer l’impact d’autant plus grand qu’il a pu avoir sur les lecteurs du monde entier.

5-     Annexe – article original:

The Syrian civil war’s impact on the health of Syria’s children is far more insidious than has been widely understood, a leading children’s advocacy group reported Sunday, with large numbers dying or at risk from chronic and preventable diseases that have flourished because the country’s public health system has basically collapsed.

In a report timed to coincide with the start of the fourth year of the conflict, the group, Save the Children, said the effects of untreated illnesses on Syrian children were only partly reflected in the documented statistics. They show that at least 1.2 million children have fled to neighboring countries, that 4.3 million in Syria need humanitarian assistance and that more than 10,000 have died in the violence.

“It is not just the bullets and the shells that are killing and maiming children,” said the report, “A Devastating Toll.” The conflict, which began in March 2011, has left a “shattered health system resulting in brutal medical practices that have left millions of children suffering,” the report said.

A rescue worker carried an injured baby at the scene of a reported air strike attack in Aleppo last month. Credit Fadi Al-Halabi/Agence France-Presse — Getty Images

The report asserted that “several thousands of children” had died because of greatly reduced access to treatment for diseases including cancer, epilepsy, asthma, diabetes, hypertension and kidney failure.

The basic lack of medical care, including routine vaccinations, the report said, means “increasing numbers of children are suffering and dying from diseases that would previously either have been treated or prevented from taking hold in the first place.”

The report is based partly on conclusions drawn from data that has been issued by other organizations, including the United Nations and the World Health Organization, the European Center for Disease Prevention and Control, Doctors Without Borders, and other medical research, as well as from the Syrian government.

But the report also draws on Save the Children’s own research, including interviews with Syrian children, parents and medical providers who painted what amounted to a portrait of medieval health conditions.

It said that in some areas, like the besieged city of Aleppo, where the number of doctors has fallen from 2,500 to only a few dozen, homes are used as makeshift hospitals, “turning living rooms into operating theaters.”

The report said that medical providers often amputated the limbs of children with grievous injuries because they lacked the equipment to treat them and that amputation was the only practical alternative to death from uncontrolled blood loss.

The shortage of painkillers and surgical drugs is so pervasive, the report said, that in some cases, patients opt “to be knocked out with metal bars for lack of anesthesia.”

The report cited examples of newborns dying in incubators because of power cuts, and panicked parents with wounded children who arrive at empty hospitals and attach intravenous tubes to the children themselves.

Because prenatal and maternal health services have been drastically reduced or stopped, the report said, the number of unassisted births has surged. It also cited a study that showed that the percentage of mothers who deliver by means of a cesarean section has more than doubled to 45 percent over the past three years, because women fear going into labor without a secure delivery plan.

In another reflection of the doctor shortage, the report cited examples of doctors barely out of medical school performing hundreds of operations. In one case, the only practitioner to treat children was a dentist.

The report cited some research that is in dispute, notably on the extent of the revival of polio, a crippling virus once thought to have been eradicated in Syria.

The World Health Organization, which has been helping coordinate an emergency polio vaccination campaign in Syria, has challenged the findings of the disputed research, by Dr. Annie Sparrow, deputy director at the Icahn School of Medicine at Mount Sinai in New York. She has asserted that the number of cases and the contagion threat are far higher than what W.H.O. officials have been able to confirm.

Misty Buswell, the regional advocacy director for Save the Children, said in a telephone interview from Jordan on Sunday that Dr. Sparrow’s research was cited because “this is a country that had eradicated polio and it’s come back.”

Ms. Buswell said the purpose of her organization’s report was to help direct attention to the humanitarian disaster in Syria, and to press the Syrian government and insurgent groups to grant unfettered emergency access to Syrian civilians, as called for in a United Nations Security Council resolution passed last month.

“What we’re seeing is that the focus in the public discourse is the fighting and the political situation, but what we see really missing is the human impact,” she said. “So many children are dying and being injured and maimed, so we wanted this report to bring the focus back.”

A version of this article appears in print on March 10, 2014, on page A4 of the New York edition with the headline: Report Cites ‘Devastating Toll’ on Health of Syria’s Children.

 

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“Family planning program in Senegal drawn into conflict with religious leaders”. By Allyn Gaestel, Published March 15 /presse-etrangere/family-planning-program-in-senegal-drawn-into-conflict-with-religious-leaders-by-allyn-gaestel-published-march-15/ /presse-etrangere/family-planning-program-in-senegal-drawn-into-conflict-with-religious-leaders-by-allyn-gaestel-published-march-15/#comments Fri, 16 May 2014 14:28:05 +0000 /?p=6226 TRADUCTION (Par Camille Rajon)

“Family planning program in Senegal drawn into conflict with religious leaders”.

By Allyn Gaestel, Published March 15

           

 

1-     La présentation du journal.

Le Washington Post est un journal américain dont le siège est bien sûr situé à Washington. Ce journal généraliste était de centre-gauche jusqu’à la mort de sa propriétaire. Katharine Graham. Depuis la reprise de la direction par son fils Donald E. Graham, la tendance politique est de centre-droit mais la ligne éditorialiste reste centriste. Le Post s’est fait connaitre dès les années 1930,  avec sa ligne éditorialiste mais aussi la politique commerciale qui avait été mise en place par le directeur de l’époque Eugène Meyer. A partir de 1880 déjà, il était le premier quotidien à paraitre 7 jours sur 7  et à garantir son l’indépendance du journal grâce à la nomination d’un médiateur dès 1970. Depuis sa fondation en 1877, sa capacité d’adaptation et d’évolution lui a permis de devenir l’un des journaux les plus influents au monde. Le Washington Post est considéré comme un grand journal d’investigation. Il a marqué l’histoire en 1971, lorsque sa rédaction a publié des extraits des Pentagon Papers, qui dévoilent les mensonges dont le gouvernement américain s’est rendu responsable durant la guerre du Vietnam.
En août 2013, le rachat du journal par le milliardaire Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.com a été très controversé. Mais le propriétaire s’est vu rassurant auprès de la rédaction du journal et à convaincu de son intention d’offrir un avenir pérenne à ce grand journal.

2-     La présentation de l’original.

Cet article a été publié avec une série de photos prises au Sénégal illustrant les propos. Il a été écrit par Allyn Gaestel, une journaliste pigiste, spécialisée plus précisément sur les inégalités et les répercussions humaines des politiques menées dans le monde. Elle a d’ailleurs commencé sa carrière en tant que correspondante pour les Nations Unies dans de nombreux pays tels qu’au mali, en Mauritanie, en République Démocratique du Congo ou encore au Sénégal. Cet article publié le 15 mars 2014, se place donc totalement dans la lignée du travail de la journaliste. Allyn Gaestel a, dans ce cas, choisi à la politique de planification familiale lancée au Sénégal qui s’appuie sur une meilleure maîtrise de la contraception des femmes sénégalaises. De plus, cette journaliste publie également pour d’autres journaux. Son indépendance garantie donc la neutralité de ses propos et son engagement pour la défense et l’écoute des populations par rapport à la politique familiale menée au Sénégal. La journaliste s’appuie sur une véritable investigation menée sur le terrain et les témoignages recueillis. Il s’agit donc grâce à cet article de montrer l’antagonisme entre des mesures plutôt modernes d’amélioration du programme sur la famille qui est dans certaines mesures en contradiction avec les traditions culturelles ou religieuses. Elle met donc en avant ce problème typique des pays émergeants entre des mesures modernes confrontées à des traditions culturelles et religieuses.

 

3-     Votre traduction de l’article.

MERETO, Sénégal – Depuis le coin de la cour familiale très animée, El Hadji Fally Diallo, cherchait/regardait d’un air approbateur sa grande famille. Plusieurs femmes avec leur bébés sur  leur hanches préparaient un énorme repas du midi, et les enfants en train d’étudier en marmonnant des versés du Coran entre eux.

«  C’est comme si nous étions passés d’une famille à trois  familles », a dit Diallo, le leader du village âgé de 76 ans, à propos de ses trois propres femmes et de sa grande progéniture. «  Avec 30 enfants, certains peuvent aller aux champs, d’autres s’occuper du bétail, ou encore d’autres peuvent aller à l’étranger. C’est beaucoup d’argent qu’on peut avoir avec une famille de cette taille, c’est donc beaucoup de pouvoir ».

Les Diallo ont l’expérience de la définition du succès dans lequel une grande famille joue un rôle central. Mais ce modèle est critiqué par le programme du gouvernement qui veut accroitre l’utilisation des moyens de contraceptions et réduire la taille des familles. Largement financé par des donateurs internationaux, le programme est une partie de la campagne mondiale qui a pour but d’augmenter de 120 millions,  le nombre de femmes dans le monde en permettant l’accès mondial à la contraception d’ici 2020.

Pour les personnes en faveur de ce programme, les avantages de la contraception sont clairs : une meilleure santé pour les femmes et les enfants, des bénéfices économiques et des plus petites familles.

Cette dernière justification – de plus petites familles – et des petites populations – a entrainé un conflit entre le programme sur la santé des femmes et les représentants religieux et ravivé des suspicions à propos  des motivations de l’aide internationale.

Pour Diallo et son fils Ibrahima Diallo, qui est imam, leur grande famille n’est plus seulement une aubaine économique, mais aussi un impératif moral.

« Si les Européens disent que la population est trop importante alors nous devons limiter les naissances, et l’Islam ne peut être d’accord avec cette idée puisque Dieu dit « Vous êtes mon peuple, MULTIPLY »  et c’est le devoir de Dieu de s’occuper de la famille », a dit le jeune homme.  «  Ce n’est pas pour les Européens de s’occuper de la planification familiale et de dire « Vous avez une population importante,  vous aurez donc des conséquences ».

Sénégal, un pays de 13 millions d’habitants, dont 94 pourcent de Musulmans et des visions d’imams telles que celles de Diallo, profondément respectées.

L’Afrique de l’Ouest a un des taux d’utilisation de la contraception les plus faibles du monde. Et pendant que des activistes locaux ont repoussé la planification familiale d’une décennie, une bonne partie du programme actuel est financé par des donateurs internationaux.

Un réseau pour le droit des femmes sénégalaises, appelé Siggil Jigeen a défendu la planification familiale depuis presque une vingtaine d’années, et le directeur du programme Fatu Ndiaye Turpin est frustré à propos du faible progrès. Les plus importants obstacles, a-t-elle dit, sont l’Islam et les rumeurs concernant les effets secondaires de la contraception.

«  Si la religion l’autorisait, il n’y aurait pas eu de problèmes », a-t-elle dit.

Les travaux réguliers de Siggil Jigeen avec les imams pour trouver des moyens de promouvoir des justifications théologiques pour le programme familial, en mettant en avant des parties du Coran qui mettent l’accent sur la protection de la santé des femmes et des enfants. «  Ce sont toujours les hommes  qui viennent et disent que c’est interdit par l’Islam, » affirmait-elle, « Les femmes ne savent pas ce qui est écris dans le Coran ».

Turpin a dit qu’elle a été critiquée pour avoir promu ce que certains appellent ici un agenda international qui va à l’encontre des valeurs sénégalaises. « Certaines personnes comprennent notre mission, mais d’autres pensent que c’est une invasion qui vient de l’extérieur du pays parce qu’ils ont donné de l’argent », a-t-elle dit.

A la conférence mondiale sur le programme familial à Addis Ababa, en Ethiopie, en novembre, de nombreuses sessions se sont concentrés sur l’explosion de la croissance de la population. L’Afrique de l’Ouest et la région du Sahel ont été soulignés comme étant particulièrement vulnérables. D’ici à 2050, la population de la région pourrait tripler à 300 millions, ce qui empirerait une crise alimentaire déjà existante.

Les Nations Unies prévoient que la population du Sénégal devrait attendre 58 million d’ici à 2100, largement expliqué par le haut taux de natalité.  Les femmes ici ont en moyenne 5 enfants, dans les campagnes comme Mereto, la moyenne est de 6.3.

Au Ministère de la Santé, Bocar Daff, le directeur de la santé a dit que son rôle était « d’améliorer  la santé de la population ». Un taux plus bas de fertilité pourrait « affecter le développement, la sécurité, l’école, l’électricité, c’est clair » a t-il affirmé, «  mais si on s’en tient à la population, je ne pense pas que ce soit un moyen stratégique » à présenter ce sujet.

Mais au Ministère des Finances, Lanfia Diané, qui travaille à la division  du programme  sur la population et le développement, était beaucoup plus directe.

« La population devrait être au cœur de tout le développement, » a t-il dit, «  Cinq enfants par femme ? Aucun pays dans le monde ne s’est auto développé avec ce taux. »

Dans la cour des Diallo, de telles analyses au niveau macro sont remises en cause et culturellement inapplicables. « Au Sénégal, nous sommes solidaires, vous pouvez confier votre enfant à… au foyer de votre frère si besoin, » a dit l’imam Diallo. «  Nous pouvons avoir une toujours plus grosse population, mais avec cette solidarité nous n’aurons pas de problèmes. »

Les activistes du programme familial pointent souvent du doigt la souche économique de la population avec quelques travailleurs plus dépendants. Mais les responsables religieux s’inquiètent que le focus sur la taille de la famille s’attache aux programmes contraceptifs avec un contrôle de la population, quelque chose que la plupart des imams voient comme anti-islamique.

« La planification familiale n’est pas un programme reproductif, ce n’est pas un espacement entre les bébés, ce n’est pas la santé des femmes, ce n’est pas non plus limiter les naissances », a dit l’Imam Ahmed Ndiaye, un critique des programmes de planification familiale et invité régulier des programmes de télévision à la capitale, Dakar.

Mais petit à petit, les femmes sénégalaises  s’orientent vers un plan familial elles-mêmes puisqu’elles apprennent la contraception entre elles, avec les professionnels de santé et les annonces faites à la radio.

A Koumpentoum, le quartier où les Diallo vivent, seulement 4.7 pourcent des femmes utilisent les méthodes du plan familial de 2013, selon le centre médical. Et les sages-femmes disent que la minuscule minorité qui utilise des contraceptifs se cache souvent de leurs maris.

Yassin Diouf, 40 ans, vit dans le village de la famille Diallo,  a eu 10 enfants dont seulement 6 ont survécus. Elle avait utilisé la contraception dans le passé et planifie de l’utiliser à nouveau.

« Pas plus, ça suffit, merci, merci, Dieu. Dieu m’a aidé à m’arrêter là ». a-t-elle dit roucoulant avec son bébé de 4 mois en train d’allaiter. « Peut-être que c’est interdit par l’Islam, mais les femmes sont trop fatiguées de donner naissance ».

Allyn Gaestel, depuis le Sénégal avec l’aide de the International Reporting Project.

 

4-     Le commentaire.

Il semblerait à travers cet article que la journaliste veuille mettre en lumière le manque de consultation des populations concernant les politiques publiques mises en place. Elle fait également ressortir le décalage entre des grandes villes telles que la capitale qu’est Dakar et les villages plus reculés comme celui dans lequel vit la famille Diallo. Cet article est soutenu par l’International Reporting Project. C’est un organisme qui procure aux journalistes l’opportunité de faire leur travail au niveau international et sur des sujets parfois critiques et oubliés dans les news des médias.  Allyn Gaestel est donc soutenue par cet organisme. On comprend donc clairement la portée de l’article  et sa volonté de dénonciation d’une réalité peu mise en avant dans l’actualité médiatique. L’article étant agrémenté de nombreuses photos, cela donne un véritable document d’investigation, complété et légendé qui tend à vouloir toucher la sensibilité des lecteurs. D’ailleurs, la publication dans le Washington Post a sûrement permis une mise en lumière de ce sujet grâce à la forte influence du journal. Cette tribune a donc clairement été utilisée par la journaliste pour faire sa dénonciation.

 

 

5-     Annexe – article original.

Family planning program in Senegal drawn into conflict with religious leaders.

By Allyn Gaestel, Published: March 15 E-mail the writer

In MERETO, Senegal — From the corner of his family’s bustling courtyard, El Hadji Fally Diallo looked out approvingly at his large extended family. Several women with babies on their hips prepared the massive midday meal, and children studying the Koran mumbled verses to themselves. “It’s like we expanded from one family to three,” Diallo, a 76-year-old village leader, said of his own three wives and expansive brood. “With 30 children, some can go to the field, some can deal with the cattle, some can go abroad. It’s a lot of money you can have with this size family, so that is a lot of power.”

The Diallos have a time-tested definition of success in which a large family plays a central role. But that model is clashing with a government program to increase contraceptive use and reduce family sizes. Largely financed by international donors, the program is part of a global campaign that aims to give 120 million more women around the world access to contraception by 2020. For supporters of the program, the benefits of contraception are clear: better health for women and children, economic benefits and smaller families. This last justification, smaller families — and so smaller populations — has drawn the women’s health program into conflict with religious leaders and rekindled suspicions about the motivations for international aid. For Diallo and his son Ibrahima Diallo, who is an imam, their large family is not only an economic boon, it is also a moral imperative. “If Europeans say the population is too large so we need to limit births, Islam can’t agree with that because God says, ‘You are my people, multiply,’ and it is the duty of God to take care of the family,” the younger man said. “It’s not for Europeans to bring family planning and say, ‘You have a large population, you will have consequences.’ ” Senegal, a country of 13 million, is 94 percent Muslim, and the views of imams such as Diallo are deeply respected. West Africa has one of the lowest rates of contraceptive use in the world. And while some local activists have been pushing for family planning for decades, much of the current programming is funded by international donors. A Senegalese women’s rights network called Siggil Jigeen has been advocating family planning for nearly two decades, and program director Fatou Ndiaye Turpin is frustrated with its dismal progress. The biggest hindrances, she said, are Islam and rumors about side effects of contraception. “If religion allowed it, there would be no problem,” she said. Siggil Jigeen regularly works with imams to find ways to promote theological justifications for family planning, such as highlighting sections of the Koran that emphasize preserving women’s health and spacing children. “It’s always men who come and say this is forbidden by Islam,” she said. “Women don’t know what’s in the Koran.”

Turpin said she has been criticized for promoting what many here see as an international agenda that goes against Senegalese values. “Some people understand our mission, but some think this is an invasion that came from outside the country because they give us money,” she said. At a global conference on family planning in Addis Ababa, Ethiopia, in November, numerous sessions focused on explosive population growth. West Africa and the Sahel region were highlighted as particularly vulnerable. By 2050, the region’s population could triple to 300 million, worsening an already palpable food crisis. The United Nations projects Senegal’s population to reach 58 million by 2100, largely because of the high birth rate. Women here have an average of five children; in rural areas such as Mereto, the average is 6.3. At the Ministry of Health, Bocar Daff, the director of reproductive health, said that his role is to “improve the health of the population.” A lower fertility rate would “affect the development, security, school, electricity, it’s clear,” he said, “but if we go to the population, I don’t think that’s the strategic way” to present the issue. But at the financial ministry, Lanfia Diané, who works in the population and development planning division, was more direct. “The population should be at the heart of all development,” he said, “Five children per woman? No country in the world has developed themselves with this rate.” In the Diallo courtyard, such macro-level analyses are discounted as culturally inapplicable. “In Senegal, we have solidarity; you can take your child to . . . your brother’s house for help,” Imam Diallo said. “We can have even a bigger and bigger population, but with solidarity we won’t have problems.” Family planning activists often point to the economic strain of a population with fewer workers than dependents. But religious leaders worry that the focus on family size ties contraceptive programs with population control, something most imams see as un-Islamic. “Family planning is not reproductive health, is not space between babies; it’s not health of women, it’s to limit births,” said Imam Ahmed Ndiaye, an outspoken critic of family planning programs and a frequent guest on television programs in the capital, Dakar. But little by little, Senegalese women are turning to family planning themselves as they learn about contraception from each other, community health workers and government radio announcements. In Koumpentoum, the district where the Diallos live, only 4.7 percent of women used family planning methods in 2013, according to the health center. And midwives say the tiny minority who use contraceptives often hide them from their husbands.

Yassin Diouf, 40, who lives across the village from the Diallo family, has had 10 children, though only six survived. She has used contraception in the past and plans to use it again. “No more, this is enough, thank you, thank you, God. God help me to stop here,” she said, cooing to her suckling 4-month-old baby. “Maybe it’s forbidden by Islam, but women are so tired of giving birth.”

Allyn Gaestel reported from Senegal with support from the International Reporting Project.

 

 

 

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Le chef du groupe Al-Nosra en Syrie a été tué /geopolitique/le-chef-du-groupe-al-nosra-en-syrie-a-ete-tue/ /geopolitique/le-chef-du-groupe-al-nosra-en-syrie-a-ete-tue/#respond Thu, 27 Feb 2014 15:30:07 +0000 /?p=4444

Informations sur le journal

IRINN (Islamic Republic of Iran News Network) est un bureau de presse et une chaîne d’information iranienne. Ses émissions sont en persan, avec cependant quelques bulletins d’information en anglais et en arabe. La chaîne diffuse divers programmes : des journaux télévisés, des reportages, des émissions sportives ou scientifiques, des débats et des émissions religieuses. IRINN est diffusée sur les réseaux câblés iraniens, mais aussi en clair en Europe (Hot Bird), en Amérique du Nord (Galaxy 19), dans le monde arabe (Badr 5), en Afrique (Intelsat 902) et en Asie (AsiaSat 3S), via le satellite.

IRINN appartient à l’IRIB, le groupe de radio-télévision nationale (Islamic Republic of Iran Broadcasting). D’après la Constitution de l’Iran, la télédiffusion privée est interdite. Avant la révolution iranienne, l’IRIB était connue sous le nom de Radio-Télévision Nationale Iranienne (RTNI).

La constitution spécifie que le directeur de l’organisation est choisi directement par le guide suprême pour 5 ans. Deux représentants de l’administration judiciaire, du président et du parlement contrôlent l’organisation. L’actuel directeur est Ezzatollah Zarghami. Parmi les anciens directeurs peuvent être cités Ali Larijani, l’actuel président du Parlement, et Mohammad Hashemi Rafsanjani avant lui.

L’IRIB relaie les propos du gouvernement de la république islamique depuis la révolution de 1979. La constitution de la république islamique d’Iran proclame: « La liberté d’expression et de publication des idées de l’IRIB doit être en ligne avec les lois islamique et les intérêts nationaux. ». l’IRIB, et donc IRINN, prennent de ce fait fréquemment parti, avec des positions correspondant à celles du gouvernement. IRIB a des sites Internet d’information en différentes langues, notamment en français.

 

Présentation de l’article original

Article original, trouvé sur irinn.ir

L’article a été écrit le 4 novembre 2013. En pleine crise syrienne, les forces armées fidèles à Bachar El-Assad et les différents groupes paramilitaires s’opposant au régime s’affrontent. Le front Al-Nosra est un des groupes qui s’est créé durant le conflit. L’auteur n’est pas mentionné, mais compte tenu des informations que nous avons sur le journal, nous pouvons d’ors et déjà imaginer que l’article pourra éventuellement être subjectif. Nous verrons dans le commentaire que cela est le cas.

 

Traduction de l’article

Centre d’infos réseau Infos

Le chef du groupe Al-Nosra en Syrie a été tué

Selon notre bureau de presse (IRINN), Les victoires de l’armée syrienne contre les paramilitaires continuent. Abou Mohammad Al-Joulani , chef du groupe terroriste « Al-Nosra » en syrie, a été tué lors de l’affrontement entre ses troupes et l’armée syrienne.

Avant cela, les médias syriens avaient rapporté la mort de Abou Asaman le jordanien, et Abou Talhe Al Qasimi, deux meneurs du groupe infidèle et terroriste nommé « Etat islamique en Irak et au Levant », rattaché à Al-Qaïda.

Al-Alam (NDLR : chaîne d’information internationale diffusée depuis l’Iran) a pour sa part, rapporté  le décès de 40 paramilitaires rattachés au front « Al-Nosra » en Syrie. C’est lorsqu’ils étaient en route vers la Jordanie dans le but de ramener des armes que ce groupe est tombé dans une embuscade tendue par l’armée syrienne.

D’après un commandant de l’armée syrienne, certains de ces paramilitaires tués étaient de nationalité saoudienne, qatari et irakienne. Et beaucoup d’équipement de guerre comme des missiles de fabrication sioniste (NDLR : Israël), différentes armes et grenades ont été récupérées.

Les forces armées syriennes ont par ailleurs attaqué les bases des groupes terroristes à Al-Balad. De lourds combats dans les alentours de la région d’Al-Nour et des banlieues nord de la ville d’Al-Maliheh, près de Damas, sont toujours en cours.

L’armée syrienne a également repris le contrôle de certains quartiers de la ville de Rostan, au nord de Homs, ainsi que du barrage des tunnels et de ses installations vitales. Les terroristes occupaient la ville depuis un an et l’avaient transformé en une ville de tunnels et de passages souterrains.

Les paramilitaires avaient menacé à plusieurs reprises de détruire le barrage de Rostan, un des plus importants de Syrie.

 

Commentaire

Le Front Al-Nosra est ici désigné comme étant une organisation terroriste. Ceci n’est pas étonnant, tout d’abord compte tenu du fait que le régime iranien est un des principaux soutiens à Bachar El-Assad, que combat Al-Nosra. De plus, l’organisation a revendiqué plusieurs attentats en Syrie, et est depuis le 31 mai dernier inscrite sur la liste des organisations considérées comme terroristes par le Conseil de Sécurité de l’ONU. En novembre 2013, Ayman al-Zawahiri, le chef d’Al-Qaïda, annonce finalement que le Front Al-Nosra est bien une branche d’Al-Qaïda. La perception de l’Iran a toujours été la même quant à Al-Nosra. Toutefois, cette vision n’a pas été, et n’est toujours pas  partagée par d’autres pays. A sa création en 2011, le front n’était pas encore considéré comme terroriste par les Etats-Unis par exemple. Il faudra attendre la fin de l’année pour que Washington le désigne officiellement comme une organisation terroriste. Sur son site Internet, Reporters Sans Frontières a émis un acte d’accusation contre Jahbat Al-Nosra et son leader Abou Mohamed Al-Joulani. L’association l’accuse des faits suivants :

  • Intimidation des journalistes et des blogueurs dans leur travail de collecte de l’information,
  • Formulation de menaces de mort envers des journalistes syriens et étrangers critiques à l’égard de Jabhat Al-Nosra,
  • Lancement d’attaques délibérées contre des professionnels de l’information travaillant pour les médias pro-gouvernementaux syriens,
  • Kidnapping de journalistes étrangers

L’information selon laquelle Joulani aurait été tué a été relayée par les médias syriens, mais les médias occidentaux semblent en avoir peu parlé. Et au mois de décembre, le journal belge Le Soir indique qu’Abou Mohammed al-Joulani a « rejeté par avance les résultats de la conférence de paix sur la Syrie, prévue en janvier en Suisse, dans une interview jeudi à Al-Jazeera, la première depuis la création de cette émanation d’Al-Qaïda en Syrie ». Il ne serait donc pas mort. On peut alors se demander quelle information serait fausse, étant donné qu’on ne sait pas réellement à quoi ressemble le chef d’Al-Nosra. Les services secrets irakiens disposeraient cependant depuis peu de photos de lui, ainsi que de lettres dans lesquelles il évoquait un plan visant à enlever des employés de l’ONU. Or, on ignore toujours quand ces lettres ont été rédigées.

En dehors de l’information relayée en elle-même, on peut constater un parti pris de la part du rédacteur. Cela n’est pas réellement surprenant sachant que, comme décrit plus haut, IRINN appartient au groupe de radio-télévision nationale iranienne. On peut par exemple noter qu’il  est fait référence à Israël lorsque des armes de fabrication « sioniste » sont évoquées dans l’article. Ceci montre un certain point de vue, pas tout à fait neutre, quant à l’Etat hébreu.

 

Sitographie

 

Annexe : article original

زمان انتشار خبر:شنبه ۴ آبان ۱۳۹۲ – ۰۹:۰۱

سرکرده گروه “النصره”در سوریه کشته شد

در ادامه پیروزهای ارتش سوریه در نبرد با شبه نظامیان ، ” ابو محمد الجولانی” رهبر گ��وه تروریستی ” النصره “در سوریه کشته شد. شبکه العالم هم از هلاکت بیش از ۴۰ تن از شبه نظامیان وابسته به “جبهه النصره” در سوریه خبر داد.

به گزارش پایگاه اطلاع رسانی شبکه خبر، در ادامه پیروزهای ارتش سوریه در نبرد با شبه نظامیان ، ” ابو محمد الجولانی” رهبرگروه تروریستی ” النصره “در سوریه کشته شد. پیش از این رسانه های سوریه ازکشته شدن دو سرکرده گروه تکفیری و تروریستی  موسوم به ” دولت اسلامی عراق و شام ” ،وابسته به القاعده به نام های “ابواسامه اردنی ” و ” ابوطلحه القصیمی ” خبر داده بودند .
شبکه العالم هم از هلاکت بیش از 40 تن از شبه نظامیان وابسته به “جبهه النصره” در سوریه خبر داد.  این گروه عازم اردن برای آوردن تجهیزات  نظامی بودند که در کمین نیروهای ارتش گرفتار شدند .  به گفته یک فرمانده ارتش سوریه  ملیت برخی شبه نظامیان کشته شده ، عربستانی ، قطری  و عراقی است و از آنها تجهیزات جنگی از جمله موشک های ساخت رژیم صهیونیستی ، انواع اسلحه و نارنجک بدست آمده است .
نیروهای ارتش  سوریه در عملیاتی ، پایگاه های گروه های تروریستی را در “درعا البلد” نیز هدف قرار دادند. درگیری سنگین نیروهای ارتش با عناصر مسلح در اطراف منطقه “النور” و باغ های شمالی شهر “الملیحه” در استان ریف دمشق نیز ادامه دارد .
خبر دیگر اینکه  ارتش سوریه کنترل بخش های از شهر “رستن “در شمال استان حمص و نیز سد و تاسیسات حیاتی آن را بدست گرفت . تروریستها از یک سال پیش ” رستن ” را اشغال و آن را به شهر تونل ها و کانال های زیر زمینی تبدیل کرده بودند  .  شبه نظامیان همچنین بارها تهدید کرده بودند ، سد “رستن ” یکی  از بزرگترین سدهای سوریه را تخریب می کنند .

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Négociations pour l’exportation du gaz iranien vers l’Inde par la mer /geopolitique/negociations-pour-lexportation-du-gaz-iranien-vers-linde-par-la-mer/ /geopolitique/negociations-pour-lexportation-du-gaz-iranien-vers-linde-par-la-mer/#respond Thu, 27 Feb 2014 15:24:08 +0000 /?p=4439

Présentation du journal

Hamshahri est un journal iranien, fondé par Gholamhossein Karbaschi. Il s’agit du plus important journal quotidien d’Iran (400 000 exemplaires quotidiens), et du premier journal en couleurs créé dans le pays. Il est connu pour ses positions modérées (par opposition à “conservateur”) jusqu’en 2003, date de la victoire des conservateurs aux municipales de Téhéran. Lors de la crise internationale causée par des caricatures du prophète Mahomet, le 6 février 2006, le journal lance un concours international de caricatures sur l’Holocauste, ce qui scandalisera notamment les Etats-Unis.  Le journal a été temporairement interdit de publication les 23 et 24 novembre 2009 pour avoir publié une photo d’un temple de la foi bahaïe, qui est interdite en Iran.

Gholamhossein Karbaschi  a été maire de Téhéran entre 1988 et 1998. Il fût un moteur important de la modernisation de la politique iranienne durant cette période. Il est considéré comme étant de tendance réformiste et est un allié de l’ancien président Akbar Hashemi Rafsanjani, et soutint Mohammad Khatami lors de l’élection présidentielle de 1997. Après l’élection au poste de président de Khatami, une lutte de pouvoir a eu lieu entre les réformistes et les conservateurs au sein de la scène politique iranienne. De nombreux politiciens réformistes ont alors été jugés et parfois condamnés. Karbaschi fût alors emprisonné pour détournement de fonds. Depuis sa libération, Karbaschi occupe le poste de secrétaire-général du Parti des cadres de la construction.

 

Présentation de l’article original

Article trouvé sur le site hamshahrionline.ir

L’article a été écrit le 11 décembre 2013. Cela fait plusieurs années que des négociations ont lieu pour la construction d’un gazoduc qui acheminerait du gaz naturel de l’Iran à l’Inde en passant par le Pakistan. Le nom de l’auteur n’a pas été communiqué.

 

Traduction de l’article

Négociations pour l’exportation du gaz iranien vers l’Inde par la mer

Un responsable de la compagnie nationale pour l’exportation de gaz d’Iran a dévoilé des négociations entre l’Iran et trois compagnies indiennes pour l’exportation de gaz par la mer qui pourrait signifier l’échec des longues négociations infructueuses concernant l’exportation du gaz vers l’Inde en passant par le Pakistan. Selon Ali Amirani, le directeur de recherche de nouveaux marchés, des accords ont déjà été conclus pour la construction d’un pipeline dans les eaux profondes de la mer d’Oman, et que la compagnie indienne a déjà effectué des études préliminaires pour la construction de ce pipeline.

Selon le rapport de ShanaNews, il (Ali Amirani, NDLR) a déclaré que le coût serait de 4 à 5 milliards de dollars. L’acheminement du gaz vers l’Inde par la mer n’est pas en opposition avec le projet du pipeline (projet du « pipeline de la paix », NDLR : un autre projet) aurait-il ajouté.

Si l’accord aboutit, le gaz iranien sera exporté vers l’Inde par un pipeline sous-marin de 1400 km de long qui serait, dans cette hypothèse, le gazoduc sous-marin le plus long du monde.

Simultanément, l’Iran a donné son accord pour le report de la date limite pour  l’exportation de son gaz vers le Pakistan. Les experts des deux pays se rencontreront ce mois-ci afin de fixer cette date, décider de la stratégie de l’augmentation du capital et fixer la durée de la construction de ce pipeline.

Les négociations de l’exportation du gaz vers le Pakistan ont rencontré des problèmes après l’arrivée de Bizhan Zanganeh, le nouveau ministre iranien du pétrole, car la partie pakistanaise n’est pas parvenue à honorer son engagement pour l’achèvement du pipeline sur son territoire.

 

Commentaire

On constate déjà que dans cet accord entre l’Iran et l’Inde, le Pakistan a été mis à l’écart, alors que le pays faisait initialement partie du projet de construction du pipeline. Le Pakistan ne s’investirait pas autant que prévu pour l’avancement des travaux du fait que le destinataire des exportations soit l’Inde.  L’Iran montre qu’il peut être assez indépendant vis-à-vis du Pakistan. Cela envoie un message assez fort à Islamabad, qui se voit mis de côté dans le projet au profit de l’Inde. Indirectement, cela signale aussi à Washington que malgré les mesures prises pour contrôler la réalisation du projet de construction (explications ci-dessous), Téhéran peut tout de même parvenir à ses fins.

Les négociations au sujet de ce projet ont débuté en 1994, avec de premières discussions entre les gouvernements iranien et pakistanais. Un accord préliminaire a été signé en 1995. Ce dernier prévoyait la construction d’un pipeline de gaz à Karachi, au Pakistan. Plus tard, l’Iran a fait une proposition visant à étendre le gazoduc en provenance du Pakistan jusqu’en Inde. En février 1999, un accord préliminaire entre l’Iran et l’Inde fût signé. Mais les discussions se sont enlisées. Nombres d’experts ont même cru, au début des années 2000, que le projet serait définitivement enterré. Finalement, un nouveau projet voit le jour : « le pipeline de la paix ». A l’ouest, la fourniture de gaz venant de l’Iran, par ce « gazoduc de la paix », pourrait partir de l’Iran, traverser le Pakistan par le Baloutchistan, pour arriver en Inde. Mais le 29 janvier 2013, le consul général américain Michael Dodman a menacé le Pakistan de sanctions économiques s’il n’abandonnait pas le projet du pipeline. L’Inde a également subi des pressions de la part de Washington pour ne pas prendre part à ce projet. Les États-Unis proposent à la place le projet TAPI, (c’est-à-dire Turkménistan, Afghanistan, Pakistan, Inde). La proposition est tout aussi ambitieuse mais plus maîtrisable à leurs yeux. Et le projet est ancien : il faut savoir que des négociations avaient déjà eu lieu entre l’administration Clinton, et le régime Taliban en 1996, pour faire passer le gazoduc par l’ouest de l’Afghanistan.  Toutefois, ce projet ne sera pas retenu, ce qui montre notamment un certain non-alignement indien. Un acheminement du gaz passant par le Pakistan et l’Afghanistan semblait risqué à l’époque, du fait des conflits dans la région. Manmohan Singh, le Premier Ministre indien, n’a pas voulu prendre ce risque,  tout en voulant certainement limiter l’ingérence américaine.

Le projet du gazoduc sous-marin, qui serait le plus long de monde, renforcerait les liens entre l’Iran et l’Inde, qui est une grande puissance économique émergente (fait partie des BRIC, groupe auquel appartiennent également la Russie et la Chine, qui sont d’autres partenaires économiques de l’Iran). La république islamique compte bien renforcer ses liens avec de tels pays, dans une conjoncture régionale qui lui est plus favorable qu’auparavant.  L’Iraq de Saddam Hussein et le régime taliban ne sont plus désormais, paradoxalement grâce aux Etats-Unis. Ceci explique aussi une coopération croissante entre l’Iran et l’Afghanistan. Avec l’Inde, ces trois pays signent entre eux plusieurs accords de partenariat stratégiques, ce qui isole également le Pakistan.

Le projet nécessite « 4 à 5 milliards de dollars ». Les recherches comparatives indiquent différents montants, certaines sources annonçant un coût plus élevé.

 

Sitographie

 

Annexe: article original

Lien : http://www.hamshahrionline.ir/details/242197

 

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Les Russes retournent en Egypte /geopolitique/les-russes-retournent-en-egypte/ /geopolitique/les-russes-retournent-en-egypte/#respond Mon, 24 Feb 2014 09:12:01 +0000 /?p=4021 Posté le 14/11/2013

Le Caire—Ecartez-vous États-Unis, un vieux camarade va surement retourner en Égypte : La Russie.

Ce jeudi, Les officiels russes et égyptiens les plus influant ont entamé des discussions au Caire, signalant un changement potentiel spectaculaire dans la politique étrangère entre ces deux pays suivant la décision américaine de couper partiellement l’aide militaire alloué à l’Égypte. Cette action américaine est venue en réponse à l’éviction du président islamiste, élu démocratiquement mais très controversé, Mohamed Morsi.

Mais l’Égypte et la Russie sont loin d’être des étrangers. Pendant 20 ans, les deux pays étaient les alliés les plus proches qu’il peut exister.  (Ahram Online a publié une série de photographies de célèbres figures politiques égyptiennes et russes en train de sourire et poser ensemble à travers les siècles tout le monde, en partant du chef du parti communiste Nikita Khrouchtchev à une célébration de la construction du barrage d’Aswan, jusqu’aux actrices Nadia Lufti et Larissa Golubkina rigolant et se pomponnant ensemble à Moscou.

Mais au début des années 70, le président égyptien Anwar Sadate, à commander l’expulsion de 20 000 conseillers militaires soviétiques hors d’Égypte, et en plus de négocier une paix avec Israël, à décider de changer la politique étrangère de l’Égypte, s’alignant désormais sur les États-Unis.  Depuis ceci, le gouvernement américain à fourni environ 1,3 milliard de dollars en aide militaire, jusqu’à la récente décision de supprimer cette aide.

Lors d’une conférence de presse jeudi, on a demandé au ministre égyptien des Affaires étrangères Nabil Fahmy si la Russie remplacerait les États-Unis en tant qu’allié principal. Fahmy a simplement répondu : « Le poids de la Russie est trop lourd pour être le remplaçant de quiconque. »

Fahmy a prévu de rencontrer son homologue, le ministre des Affaires étrangères russes Sergei Lavrov, en même temps que le ministre de la Défense russe Sergei Shoigu et le ministre de la Défense égyptienne Abdel Fattah el-Sissi, le chef militaire largement respecté qui est à l’origine de la destitution de Mohamed Morsi.

Les négociations entre ces grandes figures politiques incluent des accords potentiels sur des armes, qui pourraient s’élever à plus de 2 milliards de dollars, selon des enquêtes de la BBC.  À la suite de la suppression partielle de l’aide militaire américaine, l’Égypte espère acquérir des équipements militaires lourds, comme des avions de chasse, des missiles antitanks, et un système de défense aérienne, en mettant particulièrement l’accent sur la lutte contre l’insurrection croissante dans la péninsule du Sinaï (bien que les États-Unis n’aient coupé aucune n’aide concernant le renforcement des efforts de lutte contre le terrorisme dans cette région).

« La Russie et l’Égypte sont déterminées à forger un partenariat plus fort, et une coopération mutuelle bénéfique » a annoncé Lavrov dans une interview accordée au journal égyptien Al-Ahram.

La relation à présent froide entre les États-Unis et l’Égypte est vue de manière de plus en plus hostile entre les États-Unis et la Russie alors que la bataille en Syrie bat son plein.

Mardi, les États-Unis et la Russie – Un des plus fervents supporteurs du pr��sident syrien Bachar al-Assad – ont encore échoué à s’accorder sur une date pour négocier la paix en Syrie, étant en désaccord quant à la présence ou non dans ces négociations de l’allié de la Syrie : l’Iran.

Mercredi, le département de la défense américaine a annoncé qu’il abandonnait ses plans de se fournir chez l’exportateur public russe Rosoboronexport quant à l’acquisition d’hélicoptères cargo pour le compte de l’armée aérienne afghane— Rosoboronexport  fournit également le régime de Bachar al-Assad.

La visite de deux jours d’un convoi russe au Caire coïncide avec la fin de 3 mois de couvre-feu et d’état d’urgence décrétés à la mi-août quand des centaines de supporteurs pro-Morsi ont été tués par les forces de l’ordre lors d’une de leur manifestation. C’était le pire massacre de l’histoire de l’Égypte moderne, et le gouvernement n’a pas encore enquêté sur la totalité de l’affaire. Pendant la visite russe se sont aussi déroulées les condamnations de 12  supporteurs pro-Morsi à 17 ans de réclusion pour avoir pris part à de violentes manifestations étudiantes.

Suivant l’éviction de Morsi – éliminé pour s’être octroyé de grands pouvoirs et avait  positionné l’Islamisme comme le fer de lance de sa politique – le ministre des Affaires étrangères russes a vivement conseillé la réduction des forces de sécurités égyptiennes. Mais ce mercredi, le ministre des Affaires étrangères Lavrov a annoncé au journal Al-Ahram, « Nous sommes certains que l’Égypte va surmonter cette crise actuelle, et va considérer tous les aspects politiques, ethnique et religieux qui constitue sa société ».

Commentaire:

Cet article, posté le 14 novembre, est plus récent que le premier, mais montre tous les enjeux géopolitiques de l’Égypte. Les Américains, en réponse à la sévère répression des nombreux manifestants égyptiens, ont annulé la livraison de nombreux systèmes de défense et d’armes destinées à l’armée égyptienne, forçant ceux-ci à se fournir vers un pays rival : la Russie.

Le journal, bien qu’étant américain, s’efforce de rester le plus objectif possible et se contente de décrire la position de chaque protagoniste, et ce que les Américains auraient à perdre s’ils persistent leur embargo envers le nouveau gouvernement. Comme dans le premier article, on voit que les Américains sont clairement en faveur des manifestants, mais va tout de même continuer de financer l’Égypte afin de lutter contre le terrorisme.

La Russie, elle va se rapprocher de l’Égypte, et renouveler un vieux partenariat avec elle. Elle va chercher à renforcer sa position dans une région extrêmement stratégique (le Sinaï). Les États-Unis vont-ils laisser faire les Russes et maintenir leur embargo d’armes, ou au contraire vont-ils le lever et « abandonner » les milliers de manifestants égyptiens.

 

Bibliographie :

 

http://www.huffingtonpost.com/2013/12/02/egypt-student-protests_n_4370872.html

http://www.huffingtonpost.com/2013/11/14/russia-egypt_n_4273089.html

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Dénonciation : les territoires maritimes qui devraient être cédés au Nicaragua correspondent à des concessions de pétrole pour des compagnies Américaines /geopolitique/denonciation-les-territoires-maritimes-qui-devraient-etre-cedes-au-nicaragua-correspondent-a-des-concessions-de-petrole-pour-des-compagnies-americaines/ /geopolitique/denonciation-les-territoires-maritimes-qui-devraient-etre-cedes-au-nicaragua-correspondent-a-des-concessions-de-petrole-pour-des-compagnies-americaines/#respond Fri, 21 Feb 2014 14:33:46 +0000 /?p=4552 LE CONTEXTE:

La Colombie, par la voix de son Président Juan Manuel Santos, a déclaré le 10 septembre dernier non applicable la résolution de la Cour Internationale de Justice du 19 novembre 2012 concernant la délimitation des espaces maritimes dans la mer de Caraïbes. Ce jugement répond à une demande présentée par le Nicaragua en 2001 relatif à la dénonciation par le Nicaragua du traité Esguerra-Barcenas (qui reconnaissait la souveraineté colombienne sur ces territoires maritimes). En novembre 2012, le président colombien avait annoncé que son pays se retirait du pacte de Bogota de 1948 et cessait donc de reconnaître la compétence du tribunal de La Haye. Le coup donné par la CIJ est fort pour les Colombiens qui perdent environ 70 000 kilomètres carrés de mer Caraïbe, beaucoup d’espaces d’abondante pêche et peut-être du pétrole. La Cour internationale de justice a reconnu que l’archipel de San Andres et Providencia appartient bien à la Colombie.

En ayant présenté le contexte de l’article, on peut observer que l’auteur prend une position très prononcée en faveur du gouvernement colombien quant à leur position de non application de la résolution du CIJ et la validité de celle-ci en fournissant divers arguments qui supporte cette prise de position.

 

LE JOURNAL

 El Tiempo est le journal national le plus vendu en Colombie. Fondé en 1911 par Alfonso Villegas Restrepo, il reste un journal qui pourrait être caractérisé comme étant de droite.  L’article a été écrit par Claudia Rubio, je n’ai pas trouvé des information importantes sur cette auteur.

 

L’ARTICLE:

Le précédent a été dénoncé par la sénateur Piraquive qui assure que la résolution de la CIJ affecte aussi un traité avec les USA.

Le Congrès a dénoncé la délimitation des espaces maritimes dans la mer de Caraïbes proposée par la CIJ du au faite que le périmètre qui est censé être transféré au Nicaragua correspond exactement avec les concessions de pétrole que ce dernier aurait offert depuis 2006 aux grandes compagnies de pétrole Américaines.

La sénateur Alexandra Moreno Piraquive qualifie d’“étrange” le faite que malgré les conséquences négatives que le verdict de la Haya porterait sur un traité déjà signé entre les USA et la Colombie, les USA ne se soient pas prononcé sur ce sujet. Cela coïncide avec le faite que plusieurs compagnies de pétrole américaine cherchent actuellement à s’approprier des concessions que Nicaragua offre depuis 2006 dans la zone du litige.

“En superposant la carte présentant des licitations misent en place para Nicaragua et la carte redessinée suite au jugement du Tribunal de la Haya on remarque qu’ils coïncident parfaitement” à précisé Moreno Piraquive. Elle assure que “très bizarrement le Ministère de Mines de Nicaragua est très anxieux de commencer les licitations dans cette zone” et  que “c’est comme si la décision prise para la Haya serait en faite le résultat d’une décision prise il y  longtemps”.

La Congressiste ajoute que “la firme de pétrole qui veut prendre ces licitations à comme actionnaires  le Nicaragua et les USA. En plus c’est bizarre qu’une décision telle porte préjudice à l’accord de pêche  Vasquez Saccio entre la Colombie et les USA, et que ce dernier ne s’est pas du tout prononcé”.  “Les USA ne se tait jamais quand quelque chose va a l’encontre de leur intérêts, c’est pourquoi tout cela est très bizarre”, remarque Moreno Piraquive, puis insiste sur le fait “qu’on va demander aux USA de réagir, ils ne se laissent jamais faire, et maintenant il ne devrait pas se taire en ce qui concerne ce jugement”

COMMENTAIRES:

La possible perte de 70 000 kilomètres de mer est vécu en Colombie comme un désastre national. Les politiciens cherchent des raisons cachées et des complots pour expliquer cette décision du CIJ qui leur paraît arbitraire et pour trouver les arguments pour soutenir la position du président Santos. Le faite qu’il existe une carte avec des délimitations préétablies  avant même que le jugement du CIJ est lieu ne me surprendrait pas. Les USA sont là où leurs intérêts sont mieux servis, leur grande influence dans les organismes internationaux est évident et l’histoire même à démontrée en plusieurs occasions que ce genre de situation ne sont pas impensables ( le cas des accords Sykes-Picot). Cependant, je sens que les arguments développés par la sénateur n’ont pas vraiment de fond ou de support réelle et concret. J’ai pris cette article pour montrer comment la presse colombienne joue sur les sentiments des lecteurs sans soutenir leurs dénonciations par des arguments avec des supports. Mais aussi j’ai trouvé intéressant de réfléchir sur le rôle et la réputation des USA en Amérique Latine.

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Joschka Fischer veut refonder l’Union Européenne /geopolitique/europe-de-louest/joschka-fischer-veut-refonder-lunion-europeenne/ /geopolitique/europe-de-louest/joschka-fischer-veut-refonder-lunion-europeenne/#respond Wed, 19 Feb 2014 12:39:37 +0000 /?p=3121

Joschka Fisher

Présentation du journal Der Spiegel, source de l’article :

Der Spiegel est un journal allemand fondé en 1947 par Rudolf Augstein et dont le rédacteur en chef actuel est Wolfgang Büchner. Regroupant des idées politiques plutôt de Centre-Gauche, c’est un grand hebdomadaire d’enquêtes et d’investigations. Le magazine subit de fortes critiques pour ses prises de positions parfois radicales et discriminatoires.

Der Spiegel online est quant à lui la version en ligne du journal Der Spiegel. Il a été créé en 1994 et est la revue en ligne la plus visitée des Allemands.

 

Présentation de l’article :

Joschka Fischer will EU umkrempeln (Joschka Fischer veut refonder l’Union Européenne) est un article tiré du Spiegel Online. Il a été mis en ligne le 15.05.2000.

L’Union européenne comptait alors 15 membres (France, Belgique, Allemagne, Autriche, Portugal, Espagne, Italie, Gèce, Danemark, Royaume-Uni, Irlande, Pays-Bas, Luxembourg, Suède, Finlande). À cette date, le traité d’Amsterdam été en vigueur depuis 1 an. Ce dernier repose sur les 3 piliers du traité de Maastricht.

Joschka Fischer dont le point de vue est exposé dans l’article traduit ci-dessous était en 2000 un homme politique allemand du parti des Verts. Il occupait alors la position de vice-chancelier et de ministre des Affaires étrangères depuis 1998.

 

Traduction de l’article:

Joschka Fischer veut refonder l’Union Européenne

Ce n’est pas en tant que ministre des Affaires étrangères, mais plutôt en tant que simple citoyen que Joschka Fischer a prononcé un discours sur l’avenir de l’Europe. Fischer n’a pas présenté une vision approximative, mais une idée bien précise pour la future Europe, il faut entendre par là une refonte totale de l’Union européenne.

Berlin – Par le biais d’une évolution progressive de l’Union européenne (UE) à une Fédération européenne, le ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer (Grüne ) veut régler le problème de l’élargissement de l’UE aux pays de l’Est. Lors d’une conférence vendredi à Berlin, Fischer expliquait que la création préalable d’un « noyau de l’Europe » regroupant les pays particulièrement engagés pourrait s’avérer bénéfique. Ce noyau devra être ouvert à tous les pays. Les États nations devront alors faire montre de compétences essentielles. La France et l’Allemagne devraient en détenir les rôles clés.

Fischer décrit son discours comme étant une « vision personnelle de l’avenir de l’UE » à partir de laquelle il voudrait voir naître des discussions. Sa vision de « la finalité de l’intégration européenne» ne doit pas être mise en œuvre dans les prochains mois, mais il s’agirait bien plutôt d’une réflexion à long terme. Il explique que « Personne ne doit avoir peur de ce sujet », faisant clairement référence aux Euros septiques de Grande-Bretagne.

Fischer affirme qu’avec le passage d’une Union européenne de 15 à 30 États membres, le processus de décision de l’UE devra évoluer, pour que la Communauté européenne reste efficiente et qu’elle soit acceptée par les citoyens. Sans cette évolution, on assisterait à de graves crises qui, à terme, mèneraient à un échec de la Communauté européenne.

Fischer promeut un « renouvellement constitutionnel de l’Europe ». Celui-ci serait garanti par le passage d’une Confédération d’États de l’Union à la création d’un Parlement dans une Fédération européenne. Ainsi les États nations devraient « continuer à exister et jouer un rôle bien plus important au niveau européen que celui des Bundesland en Allemagne » avance Fischer. Dans un traité constitutionnel européen doivent être mentionnées les entités détenant le pouvoir souverain et les normes indispensables européennes. Les autres compétences sont laissées aux États-nations.

Toujours selon Fischer l’évolution vers une fédération se ferait en deux ou trois étapes. Tout d’abord la collaboration entre les États voulant une coopération plus étroite dans certains domaines doit s’intensifier. Dans un deuxième temps un groupe d’État créerait, au moyen d’un nouveau traité fondamental européen, un « Centre de Gravitation » qui aurait déjà les structures de la future fédération. C’est pourquoi cela doit être clair que : « Ce prototype ne devra en aucun cas être exclusif, mais devra au contraire être ouvert à tous les États membres et à tous les candidats à l’entrée dans l’UE, désirant participer à partir d’un certain moment. »

Le ministre a proposé que le parlement européen soit constitué de députés élus qui seraient également membres des parlements nationaux. Une deuxième chambre devra être mise en place qui pourra être soit, à l’image du Sénat américain, composée de sénateurs élus au suffrage universel direct dans les États membres, soit être une Chambre des Etats comme le Conseil fédéral allemand.

Les idées de Joschka Fischer ont généré au sein du CDU et du FDP de fortes critiques. Le secrétaire général du CSU Thomas Goppel a décrit Fischer comme « quelqu’un qui ne connaissait rien à l’idée européenne ». Au sujet de l’isolation de l’Autriche, Fischer se comporte en outre en « Rambo de l’Europe » et ralentit la Communauté européenne. Le président du groupe parlementaire CDU/CSU Friedrich Merz a déclaré que Fischer s’est emparé d’un sujet auquel le CDU et le CSU ont déjà apporté beaucoup de réponses dans les années 80 et 90. Le FDP a quant à lui déclaré que les idées de Fischer étaient floues.

 

Commentaire :

L’article date certes de 2000, mais la forme que doit prendre l’Union européenne est une question récurrente. L’idée de vouloir une fédération d’États peut être attirante pour que l’Europe reste compétitive au niveau mondial, mais est-ce pertinent pour autant ? La force de l’Europe est sa diversité, mais c’est aussi sa faiblesse. La multiplicité des savoir-faire des différentes cultures et la complémentarité des mentalités peuvent être un atout majeur, mais encore faut-il réussir à coordonner le tout afin d’arriver à un ensemble sinon homogène au moins fonctionnel et capable d’affronter la concurrence.

Les pays européens n’en sont pas au même stade de développement économique et social. Atteindre un certain niveau est aujourd’hui nécessaire à l’adhésion dans l’UE, mais cela reste subjectif. Il semble évident que si nous arrivons à une cohésion totale entre les pays de l’Union européenne, tous les pays devraient être sur un pied d’égalité, mais cela est-il vraiment possible d’une part et surtout est-ce « sage » ? Il est important que chaque pays garde son identité par ses traditions culturelles, mais cela ne rentre-t-il pas alors en contradiction avec un certain alignement ? Et les différences des pays européens et des pays voulant rentrer dans l’UE (par exemple la Turquie) ne sont-elles pas trop différentes ?

 

Sitographie:

article tiré du Spiegel-Online : http://www.spiegel.de/politik/deutschland/grundsatzrede-joschka-fischer-will-eu-umkrempeln-a-76237.html
Image de l’article : http://bruxelles.blogs.liberation.fr

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Traduction d’un article de la presse allemande : Conflits à Djouba, capitale du Soudan du Sud /geopolitique/afrique-de-lest/traduction-dun-article-de-la-presse-allemande-conflits-a-djouba-capitale-du-soudan-du-sud/ /geopolitique/afrique-de-lest/traduction-dun-article-de-la-presse-allemande-conflits-a-djouba-capitale-du-soudan-du-sud/#respond Wed, 19 Feb 2014 12:34:28 +0000 /?p=3138

Carte du Soudan du Sud

Présentation du journal Der Spiegel, source de l’article :

Der Spiegel est un journal allemand fondé en 1947 par Rudolf Augstein et dont le rédacteur en chef actuel est Wolfgang Büchner. Regroupant des idées politiques plutôt de Centre-Gauche, c’est un grand hebdomadaire d’enquêtes et d’investigations. Le magazine subit de fortes critiques pour ses prises de positions parfois radicales et discriminatoires.

Der Spiegel online est quant à lui la version en ligne du journal Der Spiegel. Il a été créé en 1994 et est la revue en ligne la plus visitée des Allemands.

 

Présentation de l’article :

Konflikt in Afrika: Gefechte in Südsudans Hauptstadt Juba (Conflit en Afrique : Combats à Djouba, capitale du Soudan du Sud) est un article du Spiegel online publié le 16.12.2013. Il traite des attaques ayant eu lieu contre le ministère de la Défense dans la capitale sud-soudanaise.

L’indépendance officielle de la République du Soudan du Sud est reconnue le 9 juillet 2011. Le 14 juillet de la même année, il devient le 193e État l‘ONU. La langue officielle du pays est l’anglais, mais de nombreuses autres « langues nationales » y sont pratiquées. Le nombre d’habitants est estimé à 11 millions en 2013. Le président de la République fédérale est Salva Kiir ; il a succédé à John Garang (décédé en 2005). Le vice-président était Riek Machar, mais il a été destitué de son poste en juillet 2013 (son successeur est James Wani Igga).

L’ancien vice-président et le président viennent de deux tribus différentes (respectivement l’ethnie Nuer et le peuple des Dinkas), qui s’affrontent actuellement.

 

Traduction de l’article:

Conflit en Afrique : Attaques à Djouba, capitale du Soudan du Sud

Au Soudan du Sud, des milices armées ont attaqué le ministère de la Défense dans la capitale Djouba. C’est ce que rapporte la chaine d’information en continu al-Arabiya. Les attaquants se revendiqueraient putschistes.

Djouba – De violents coups de feu et des explosions se sont fait entendre dans la capitale sud-soudanaise. Des milices armées ont vraisemblablement tenté d’attaquer le ministère de la Défense lundi matin d’après la chaine d’information al-Arabiya. Dans la nuit de dimanche à lundi, des conflits avaient déjà eu lieu dans deux casernes militaires à proximité du centre ville s’accordent à dire les ambassades des États-Unis et de Grande-Bretagne.

La situation est si tendue que ces deux ambassades ont fortement incité leurs concitoyens résidents à éviter « tout déplacement inutile » à Djouba. L’Union européenne quant à elle appelait à garder le calme. Les combats se seraient déclarés dimanche un peu avant minuit entre deux fractions rivales de l’armée sud-soudanaise. Ces informations ont été relayées par la cellule de sécurité externe. Les données selon lesquelles les assaillants se revendiqueraient putschistes et auraient pris sous leur contrôle les bâtiments de la télévision n’ont pour l’instant pas été confirmées officiellement.

Le Soudan du Sud qui a acquis son indépendance après la scission du Soudan est réputé instable et sous-développé. Le président sud-soudanais Salva Kiir est controversé. Au cours des dernières semaines, les leaders de l’ancien groupe rebelle et maintenant l’APLS (armée Populaire de Libération du Soudan), groupe actuellement au pouvoir, lui reprochent son comportement ouvertement dictatorial.

La guerre civile acharnée pour l’indépendance était prévisible. D’après les données officielles, 2 millions de personnes trouvèrent la mort entre 1983 et le traité de paix de 2005. Le groupe APLS sceptique au sujet du gouvernement est dirigé par un homme politique puissant : Riek Machar qui a combattu des 2 côtés pendant la guerre civile et a été destitué de son rôle de vice-président en juillet. Machar avait auparavant annoncé sa candidature contre Kiir à la présidentielle de 2015.

L’armée fédérale allemande (Bundeswehr), tout comme 60 autres pays, prend également part à la mission internationale de paix au Soudan du Sud. En novembre le parlement allemand a approuvé par une large majorité le déploiement des troupes allemandes pour une année supplémentaire dans le pays africain. Le nombre effectif d’Allemands déployés est de 16.

 

Commentaires :

Le Soudan du Sud est le 193e État reconnu par l’ONU. Il est né après la scission avec le Soudan ainsi que mentionné dans l’article. Cette région du monde est connue pour ses frontières droites qui ont été dessinées au moment de la décolonisation. Des pays ont littéralement été découpés sans tenir compte des ethnies et clans vivants sur ces territoires. Ceci a bien souvent entrainé des conflits et des guerres, chacun clamant que telle ou telle terre lui appartient.

Au Soudan du Sud, malgré la séparation en 2011 de son voisin du nord, les tensions sont toujours palpables. On peut se demander si les peuples, ayant presque toujours connu la guerre pourra un jour tomber d’accord sur une forme de gouvernement et sur la mise en place de systèmes exécutif et législatif satisfaisant le bien commun. Notons également que le Soudan est de confession musulmane et que malgré le fait que le Soudan du Sud se proclame laïc et soit à majoritairement chrétien et animiste, il est difficile dans cette partie du globe qui touche le Moyen-Orient d’envisager des démocraties à l’occidentale étant donné que ces dernières sont basées sur les cultures chrétiennes et ont une vision très occidentale de la question.

 

Sitographie :
Article tiré du Spiegel-Online : http://www.spiegel.de/politik/ausland/suedsudan-bewaffnete-greifen-ministerium-an-a-939264.html
Image d’illustration : http://www.diplomatie.gouv.fr

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