Risques et Pays
Botswana
- 1-Une introduction :
- Nom officiel : République du Botswana
- Forme de l’Etat :
– Nature de l’Etat : république parlementaire
- Langues : anglais (officiel), setswana, khoisan.
- Ethnies: Tswana (Setswana) 79%, Kalanga 11%, Basarwa 3%, autres (dont Kgalagadi et bancs 7%)
- Monnaie : Botswana Pula (BWP) ; 1 euro ≈ 10,6 Pula (au 19 novembre 2012)
- IDH : 0,64 (2013)
- Démographie : 2 127 825 hab. (est. Juillet 2013)
- 2-Une évaluation du risque politique basé sur :
- La stabilité du gouvernement et des institutions :
Le Botswana fait souvent figure d’exemple sur le continent Africain tant au niveau de la stabilité politique que de la stabilité sociale. Depuis son indépendance le pays est gouverné par le Botswana Democratic Party (BDP) et il n’a connu que quatre présidents. Néanmoins, une révision de la Constitution limite la fonction présidentielle à deux mandats désormais. Le dernier président en date est Seretse Khama Ian Khama qui exerce ses fonctions depuis le 1er avril 2008. Même s’il n’y a jamais eu d’alternance politique face au BDP, les élections ont toujours été transparentes ; force est de constater que le BDP jouit d’une grande popularité de par son bilan politique. On peut noter des tensions au sein du parti majoritaire, en raison d’un certain autoritarisme de la part du président, militaire de formation.
Le Botswana bénéficie d’une culture démocratique, hérité du système parlementaire britannique et du système de consultation populaire des « kgotla » (chefferies traditionnelles).
La Constitution du Botswana (1966) protège les libertés fondamentales comme une justice indépendante, des élections libres et transparentes et une presse indépendante.
En matière d’organisation politique, le pays s’appuie sur un système de parlement monocamérale composé d’une Assemblée Nationale qui compte 57 membres élus ainsi que trois membres désignés (Président, Speaker, Garde des Sceaux) et 4 membres « spécialement élus ». Une « House of Chief » qui a pour but représenter les traditions, dispose d’un pouvoir consultatif.
- Les conditions socio-économiques :
La politique de gestion des ressources du sous-sol par le Botswana bénéficie au développement économique et social du pays. L’Etat est détenteur des droits sur les ressources minières (Diamants). Les revenus du diamant, dont le Botswana est le 1er producteur mondial en valeur, alimentent le budget l’Etat à hauteur de 50%. La moitié des dépenses publiques vont au secteur social. L’exploitation du diamant se fait à part égale entre l’Etat et une société privée, spécialisée dans l’extraction de diamant, De Beers, au sein d’une société commune appelée la Société Debswana.
Soutenu par une croissance moyenne de 9% entre 1966 et 1999, le Botswana est un des pays qui dispose de la croissance la plus soutenue au niveau mondial. Pays les moins avancées un moment de l’indépendance, il est aujourd’hui, moins de 30 ans plus tard, parmi les pays à revenus intermédiaires de la tranche supérieure.
Le taux de croissance entre 2002 et 2007 est resté solide avec une moyenne de 5,7%. La bonne santé économique du pays ne tient pas seulement à l’exploitation des ressources minières mais aussi à la bonne gestion de ses décideurs politiques.
Le point faible de l’économie botswanaise est son manque de diversification, l’essentiel de la croissance économique est soutenu par l’exploitation du diamant.
La monnaie est le Pula depuis 1976, date où le pays a abandonné le Rand. La santé financière du pays est solide et profitable, peu exposé aux fluctuations des marchés extérieurs.
A noter un système éducatif et universitaire très développés, le gouvernement attribue des bourses d’études pour les étudiants et paye des formations à l’étranger si nécessaire.
Le système de santé et l’accès au soin est également très en pointe, il est souvent considéré comme un modèle sur le continent Africain.
- Les conflits internes et pressions ethniques :
Il n’y a pas de conflit interne ou ethnique notable.
- Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel :
Le Botswana ne connaît pas de conflits externes significatifs pouvant entrainer un risque potentiel.
- Le niveau de corruption :
Selon Transparency International, le Botswana est le pays d’Afrique le moins corrompu du Continent, avec une note de 65/100 et un classement de 30ème /174.
- Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité :
Risques faibles = Le Botswana est un pays relativement sûr. On remarque néanmoins une augmentation constante, ces dernières années, de la criminalité dans les centres urbains du pays.
- 3-Une évaluation des risques économiques et financiers basé sur :
- Le PIB par habitant : 16400 dollars (2013)
- Le taux de croissance du PIB : 3,9% (2013)
- Le taux d’inflation annuel : 6,1% (2013)
- Le solde budgétaire (en % du PIB) : excédent de 0,6% du PIB (2013)
- Le solde courant (en % du PIB) : 4% (2013)
- La dette externe (en % du PIB) : 2416 milliards de dollars (31/12/2013)
- Le solde commercial : -2054 millions de dollars (2012)
- La stabilité du taux de change : 8,73 Pulas pour un dollars US. (2013)
- 4-Une évaluation des risques géographiques et environnementaux :
- Les risques sismiques et géologiques :
Faible.
- Les risques sanitaires et épidémiques :
– Prévention des maladies transmises par les piqûres d’insectes (paludisme)
– VIH-Sida= forte prévalence, 23% (2012)
– Maladies d’origine hydriques : diarrhées bactériennes, l’hépatite A et fièvre typhoïde
- Energie :
Le Botswana a la particularité d’avoir investi dans l’énergie solaire. Les panneaux solaires fournissent de la chaleur et de l’électricité pour les maisons dans les régions rurales du Botswana. Le charbon continue d’être la principale source de production d’électricité. Le pays n’est pas autosuffisant dans la production énergétique. Il doit avoir recours à l’importation pour palier à ces carences en matière de production d’énergies.
- 5-Une évaluation du Hard power du pays :
- Pouvoir militaire réel : 2,31% du PIB (2012)
- Poids du pays dans les institutions internationales :
La diplomatie botswanaise est très proche du Royaume-Uni de part son histoire colonial. Les liens avec les Etats-Unis sont aussi très forts en raison de leur proximité culturelle (pays anglophones).
Au niveau régional, le Botswana entretient des relations étroites avec l’Afrique du Sud, comme en témoigne son partenariat avec l’entreprise De Beers. Afin de peser régionalement, le Botswana a décidé d’accueillir, en 2001, sur son territoire le siège de la S.A.D.C. Néanmoins, le fait que le Botswana soit ouvertement critique face au régime de Mugabe au Zimbabwe provoque quelques divergences au sein de la S.A.D.C.
Les performances économiques de Gaborone lui ont permis de renforcer ses liens avec les nouvelles puissances économiques comme la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie.
Le Botswana n’a pas hésité à faire valoir ses convictions démocratiques lors du « printemps arabe » de 2011, notamment en rompant ses relations diplomatiques avec le Régime de Kadhafi en Libye.
- 6-Une évaluation du soft power du pays :
- Pouvoir en termes de ressources en minerais stratégiques :
En 2011, le Botswana est le premier producteur de diamant au monde avec une part de part de marché mondial de 22%. Il exploite également du cuivre, du nickel, de la potasse et du charbon. Il faut cependant noter que les réserves d’exploitation de diamant dans ce pays sont estimées à moins de 20 ans.
- Divers :
Tourisme très développé.
7-Conclusion :
Le Botswana est un ancien protectorat britannique qui a accédé pacifiquement à l’indépendance. Il s’est depuis développé économiquement profitant de la stabilité politique et d’une bonne gouvernance. La prospérité du pays repose sur la solidité politique et démocratique du pays, l’exploitation intelligente du diamant et l’absence de conflits ethniques, religieux et sociaux Le pays est dominé par le Botswana Democratic Party qui a remporté toutes les élections de manière démocratique et transparente. Même si le BDP profite électoralement de ses bons résultats à la tête du pays, il n’est pas à l’abri d’un sentiment d’usure politique comme le montre les tensions politiques au sein du BDP face à la raideur du président S.K. Ian Khama.
. L’exploitation du diamant est la principale ressource du pays, les ressources des sous-sols représentent 32,7% du PIB du Botswana. Le Botswana a su créé tout une industrie autour diamant, en aval, par exemple elle a su relocaliser des centres de tri, de stockage et de vente de diamant à Gaborone, jusqu’alors situé en Europe. Force est de constater que la bonne gouvernance de pays a permis de faire émerger une classe moyenne éduqué et dynamique. Le diamant est à la fois une grande force pour la croissance du pays mais constitue aussi une menace car le cours du diamant est très fluctuant et une crise mondial peut à nouveau annihiler la croissance comme cela a été le cas en 2009. La faible diversification de l’économie est le talon d’Achille du Botswana. Le tourisme et la relocalisation des savoir-faire autour du diamant constituent des solutions pour résoudre le problème de la dépendance vis-à-vis du la production de diamant.
L’Etat botswanais a beaucoup investi dans l’éducation et surtout dans les études supérieur grâce à un système de bourses d’études pour les étudiants. Le système de santé et l’accès aux soins est bien développé. La lutte contre le VIH constitue un coût considérable pour le système de santé botswanais, le pays touche les aides financières de l’extérieur pour endiguer le virus.
Sur le plan de la sécurité intérieur, le pays est relativement sûr comparé à ses voisins sud-africains et zimbabwéen, cependant on assiste une hausse constante de la criminalité ces dernières années dans les centres urbains.
Si le Botswana est un petit pays encore peu connu, ceux qui le connaissent, savent qu’il est plein d’opportunité pour investir. Il est souvent présenté comme un modèle de démocratie et de développement en Afrique. Le Botswana met particulièrement l’accent sur la coopération économique régionale en Afrique australe. On pourrait le comparer à l’équivalent de la Suisse pour l’Afrique, de part sa réussite et son intégrité démocratique.
S.W.O.T.
FORCES – ressources du sous-sol ((diamant) – faible corruption – homogénéité ethnique – politique économique et social responsable et avancée – système éducatif et universitaire – stabilité politique – conflit néant |
FAIBLESSES – manque de diversification de l’économie – dépendance à l’exploitation du minerai – 30% de la population encore sous le seuil de pauvreté – taux de criminalité en hausse constante en milieu urbain |
OPPORTUNITES – potentiel de développement touristique – pays ultra-attractif pour les investisseurs étrangers – image de marque : unanimement considéré comme un modèle de développement en Afrique. – émergence d’une classe moyenne toujours plus importante.
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MENACES – taux de prévalence du sida parmi les plus élevés d’Afrique et du monde. – réserves de diamant limitées à 20 ans – croissance dépendant du cours du diamant sur le marché mondial – pas d’alternance politique depuis l’indépendance, usure du pouvoir ? |
Sources internet :
CIA.gov : The World Factbook (Botswana)
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/bc.html
Perspective.usherbrooke.ca : Université de SHERBROOKE
Transparency Internationale France
http://www.transparency-france.org/e_upload/pdf/cpi2012_mapandcountryresults.pdf
Diplomatie.gouv.fr : France Diplomatie
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/botswana/presentation-du-botswana/#sommaire_4
LesEchos.fr : LES ECHOS DATA
http://data.lesechos.fr/pays-indicateur/botswana/solde-commercial.html
diamantsprivés.com : Les pays producteurs de diamants bruts
http://www.diamantsprives.fr/pays-producteurs-diamants-bruts/
Une heure sur terre – Botswana: le bon élève (radio canada)
https://www.youtube.com/watch?v=zfSt_VPXE1o
undp.org : Programme des Nations Unies pour le développement
http://www.undp.org/content/undp/fr/home/ourwork/environmentandenergy/successstories/story1/
Market Research.com
http://www.marketresearch.com/Business-Monitor-International-v304/Botswana-Power-Q1-7248813/