1-Introduction
Le Danemark, ou Royaume de Danemark, est un pays situé en Europe du Nord avec Copenhague comme capitale et le Danois comme langue officielle. Le royaume de Danemark comprend également les îles Féroé et le Groenland qui ont le statut de territoire d’outre-mer. Sa superficie est de 43,098 km² et comprend 5,6 millions d’habitants.
Le drapeau
Le drapeau danois « Dannebrog » (signifiant le drapeau des danois ou drapeau rouge) représente une croix blanche sur un fond rouge et fut nommé pour la première fois en 1478 et officialisé par décret en 1630. Une légende danoise veut que ce drapeau soit tombé du ciel lors d’une bataille en Estonie. En 1219 le roi Valdemar II vit dans le ciel une croix apparaitre, image interprétée comme un signe du Christ exigeant de massacrer les Estoniens. Le rouge représenterait soit le sang versé lors du massacre du lendemain, soit la couleur sombre du ciel lorsque la croix apparu. On peut également noter que cette croix scandinave est présente sur les drapeaux de la Finlande, de L’Islande, de la Norvège et de la Suède.
La monnaie
Le Danemark n’a pas intégré l’euro (refus après consultation populaire) et a conservé sa monnaie unique : la couronne danoise (DKK danske kroner) officielle depuis 1873. A ce jour 1 euro est environ égal à 7,5 DDK. Une couronne contient 100 øre.
La forme de l’état
C’est une monarchie constitutionnelle avec une Reine (Margrethe II depuis 1972), ainsi qu’une Ministre d’État (Helle Thorning-Schmidt depuis 2011, première femme à assurer cette fonction). Le gouvernement actuellement en place constitue une coalition de trois partis : les socio-démocrates (parti du chef de gouvernement Helle Thorning-Schmidt), les socio-libéraux, et socialistes populaires. Cette forme d’état reconnait donc une Reine héréditaire comme chef de l’état, mais limitée dans ses actions par une constitution (contrairement à une monarchie absolue). Quant au premier ministre, il est à la tête du cabinet qui détient le pouvoir exécutif. Le premier ministre est élu à la majorité par le parlement. La majorité absolue est cependant très rare et la plupart des premiers ministres danois ont dû diriger des coalitions, comme par exemple Helle Thorning-Schmidt qui représente une coalition. Le pouvoir exécutif appartient à ce gouvernement, le premier ministre exerce au nom de la reine, même si le pouvoir exécutif ultime revient à la Reine. Le pouvoir législatif appartient au Folketing, c’est-à-dire au parlement, qui comprend 179 membres élus au suffrage universel direct pour quatre années par les citoyens de 18 ans ou plus. Ce système est caractérisé par un parlement fort, élu par le peuple (le taux d’absentéisme lors des votes est très faible environ 10%), et basé sur le multipartisme. Le pouvoir judiciaire est également séparé. On constate donc une séparation des pouvoirs prônée par Montesquieu.
Démographie et Indice de Développement Humain
La population Danoise est de 5,591 millions d’habitants en 2013 avec une population urbaine majoritaire (87% des habitants). Le taux de fertilité est d’1,8 enfant par femmes, et l’espérance de vie de 81 ans pour les femmes et 77 ans pour les hommes. Le taux de mortalité infantile est également très faible (3%). Nous sommes donc dans une période post transition. L’IDH, reposant sur trois critères majeurs (espérance de vie, niveau d’éducation, niveau de vie), figure parmi les plus élevés du monde en 15ème position sur 186 selon l’UNDP. En effet, l’IDH du Danemark est de 0,901. La qualité de vie est donc parmi les meilleures.
Composition de la population Danoise en 2011 : Danois 4 996 980 ; Immigrants et leur descendance 567 932. La partie suivante analysera plus en détail la composition ethnique du Danemark.
Les langues et les ethnies
90% de la population est de religion luthérienne (les autres sont principalement catholiques et musulmans), la reine doit également être luthérienne. La langue générale et officielle est le danois (26 lettres de l’alphabet latin plus 3 supplémentaires), et l’ethnie majoritaire sont les danois. On constate une homogénéité dans la langue utilisée, parlée par 92% des habitants comme langue maternelle, le danois est parlé absolument de partout au Danemark.
Cependant, la population danoise compte également des personnes d’origine inuite et féroënne (Groenland et iles Féroé). Sur ces îles appartenant au Royaume du Danemark, on parle majoritairement le féroein et le groenlandais. Environ 10000 personnes parleraient également le groenlandais sur le territoire continental du Danemark. Le pays compte également une minorité officielle : la minorité allemande de 27000 habitants présents dans le sud du pays (de par sa frontière avec l’Allemagne). Cette minorité parle l’allemand et est essentiellement présente dans la région du Schleswig, représentant environ 9% de la population dans cette région. Néanmoins, cette minorité est de nationalité danoise, parle le danois couramment tout en gardant leur culture allemande. De la même façon, une minorité danoise est présente dans la région du Schleswig du sud en Allemagne. Les autres immigrants étrangers (venant d’Asie, de Turquie, de l’Irak, du Liban, de la Bosnie-Herzégovine, du Pakistan, de l’ex-Yougoslavie…) représenteraient 8,9% de la population selon les statistiques de 2007 (un chiffre en hausse), ce qui a également une influence sur l’utilisation des langues.
Augmentation de l’immigration au Danemark (toutes origines confondues : Allemagne, Asie, Moyen Orient…)
Enfin, certains danois se plaignent face à l’importance grandissante de l’anglais au Danemark. Comme dans la plupart des pays scandinaves, la majeure partie des habitants comprennent et parlent très bien l’anglais. Certaines formations sont même suivies intégralement en anglais.
2-Une évaluation du risque politique
La stabilité du gouvernement et des institutions
Une certaine instabilité du gouvernement peut être constatée du fait des nombreuses coalitions existantes, nécessaires pour former un gouvernement. Comme cité précédemment, le premier ministre est souvent à la tête d’une coalition majoritaire au parlement étant donné qu’une majorité absolue d’un seul parti est très rare. Le premier ministre a le pouvoir de demander la dissolution du parlement à la Reine et donc de nouvelles élections. On peut donc souligner l’importance d’une coalition soudée et efficace puisqu’en cas de conflits internes entre les différents partis le premier ministre peut dissoudre le parlement et donc le gouvernement en place. Le gouvernement en place exerce généralement durant quatre années comme se veut le fonctionnement normal. De 2001 à 2009 Anders Fogh Rasmussen a même accumulé deux mandats. En revanche le gouvernement de Lars Løkke Rasmussen n’a ensuite duré que deux ans. On peut donc dire que la stabilité du gouvernement dépend de l’efficacité des coalitions. Cependant, les institutions sont efficaces, garantissent les droits de l’homme et le système démocratique. Le gouvernement est globalement stable (même si cela varie d’une décennie à l‘autre), indépendant, et respecté.
Les conditions socio-économiques
L’état danois est un état providence c’est-à-dire qu’il est très présent dans les domaines économiques et sociaux, il prend en charge différents risques sociaux afin de tendre vers une justice sociale.
Afin d’appréhender le niveau de qualité de vie, différents critères ont été extraits du site « les echos ». J’ai comparé ces mesures à celle de la France afin de pouvoir comparer avec notre qualité de vie, déjà exceptionnelle.
Grâce à ces indicateurs on peut donc voir que le Danemark a un IDH très élevé (encore plus élevé que celui de la France). Les dépenses d’éducation sont également plus importantes que les nôtres. Presque tous les danois disposent également des dernières technologies à savoir un téléphone mobile et internet. On peut aussi ajouter que le Danemark en 2013 a un taux de chômage de seulement 6,7% alors que celui de la France est de 11,1%. Ce taux fait partie des plus faibles d’Europe et se situe bien en dessous de la moyenne du taux de chômage de l’union européenne (10,9% en septembre 2013 selon eurostat). Le pouvoir d’achat figure également parmi les plus élevés, en septième position avec 21,61 € selon l’étude de 2013 de Gfk. Le PIB par habitant (en parité pouvoir d’achat) est de même très important, au-dessus de celui des français.
Selon un rapport de la commission européenne datant de juillet 2012 :
« Au Danemark, les prestations de sécurité sociale sont les suivantes:
- prestations en cas de maladie, d’hospitalisation, de maternité, indemnités journalières de maladie et de maternité et aide à la réadaptation;
- prestations pour accidents du travail et maladies professionnelles;
- allocations pour frais funéraires;
- pensions d’invalidité;
- pensions générales de vieillesse et pensions complémentaires;
- allocations de chômage;
- prestations familiales.
La plupart des branches de la sécurité sociale danoise étant obligatoires, vous ne
devez effectuer aucune formalité pour être assuré, sauf dans le cas de l’assurance
chômage (assurance volontaire gérée par des caisses d’assurances chômage). »
Tous les individus résidant au Danemark sont couverts par l’assurance maladie (du ressort du ministère de la santé Ministeriet for Sundhed og Forebyggelse) financée par les communes locales et régionales. Les communes locales gèrent également les pensions de retraite à partir de 65 ans ou moins (en cas d’invalidité) pour les citoyens. Les allocations familiales sont gérées par le ministère des impôts et le ministère des affaires sociales et de l’intégration (autorités locales).
Les dépenses de la sécurité sociale sont financées par les impôts (comprenant également les impôts relatifs au travail).
Les prestations d’assurance maladie sont également très complètes (rapport de la comission européenne juillet 2012) :
« Prestations de l’assurance maladie :
- traitement par le médecin généraliste que vous avez choisi;
- traitement par un spécialiste auquel votre généraliste vous a adressé;
- certains types de soins dentaires;
- soins de kinésithérapie sur prescription médicale;
- soins dispensés par un chiropraticien;
- soins de podologie sur prescription médicale pour certains groupes de patients;
- psychothérapie sur prescription médicale pour certains groupes de patients;
- médicaments;
- préparations nutritionnelles sur prescription médicale. »
La qualité de vie est donc exceptionnelle au Danemark. L’état est effectivement un état providence qui assure de bonnes conditions socio-économiques, les dépenses sociales et en matière d’éducation sont élevées.
Les conflits internes et les pressions ethniques
Le Danemark est un pays stable, sans conflits internes. Cependant comme cité précédemment, de par sa frontière avec l’Allemagne, une large communauté d’allemands se situe au sud du Danemark et une communauté de danois est également présente au nord de l’Allemagne. Certaines pressions ont pu être observées auparavant et ont donc débouché sur une « Déclaration du gouvernement du Danemark sur le statut de la minorité allemande » en 1955 qui supprime toutes tensions potentielles. Cette déclaration prévoit notamment une totale liberté et le respect de la minorité allemande. Article 1 :
« Sous le régime du droit danois – Loi fondamentale du royaume du Danemark du 5 juin 1953 et autres textes législatifs -, tout citoyen et, par conséquent, tout membre de la minorité allemande a la jouissance des droits et libertés énumérés ci-après sans considération de langue:
1) le droit à l’inviolabilité de la liberté de la personne:
2) l’égalité devant la loi;
3) la liberté de croyance et de conscience;
4) le droit de libre expression et la liberté de presse;
5) la liberté de réunion et d’association;
6) le droit de choisir librement sa profession et le lieu de son travail;
7) l’inviolabilité du domicile;
8) la liberté de création de partis politiques;
9) l’égalité d’accès aux emplois publics selon ses aptitudes, titres et capacités professionnelles, c’est-à-dire qu’il n’est fait aucune distinction, en ce qui concerne les fonctionnaires, employés et ouvriers des services publics entre membres de la minorité allemande et autres citoyens;
10) le droit de vote au suffrage universel direct, libre, égal et secret, valable également pour les élections locales;
11) le droit à un recours juridictionnel en cas d’atteinte à ses droits par la puissance publique;
12) le droit à l’égalité de traitement, c’est-à-dire que nul ne doit être désavantagé ni privilégié en raison de son ascendance, de sa langue, de son origine ou de ses opinions politiques. »
Les relations entre les danois et la plus importante minorité (les allemands) sont donc totalement pacifiques. En revanche, comme observé dans l’introduction, l’immigration est en augmentation ces dernières années. Certains danois commencent donc à se révolter face au gouvernement qu’ils pensent trop indulgents notamment envers la communauté musulmane. Selon un article du 23 octobre 2013 des observateurs : « un Danois sur trois éprouve le sentiment que le Danemark est trop tolérant envers la minorité musulmane. […] Les débats publics sur l’interdiction des arbres de Noël, la viande halal dans les cantines scolaires, les crèches, les hôpitaux et les caissières voilées rendent les Danois de plus en plus nerveux et réticents à accorder des concessions culturelles à leurs musulmans. » On peut donc voir que les immigrants issus de différentes ethnies et religions sont de moins en moins bien accueillis par les Danois (particulièrement la communauté musulmane) qui souhaitent de plus en plus « protéger » leur propre culture.
Les relations entre le gouvernement danois et les iles Féroé ainsi que le Groenland ont également été parfois tendues. C’est pourquoi ces territoires sont aujourd’hui des provinces autonomes même si la défense et leurs politiques extérieures relèvent toujours du Royaume du Danemark.
Les conflits externes et pays voisins entraînant un risque potentiel
Les frontières du Danemark ne sont pas conflictuelles. La seule frontière du Danemark est celle au sud avec l’Allemagne, les seules tensions qu’il puisse y avoir sont donc de nature concurrentielles étant donné la puissance et l’influence de l’Allemagne.
Concernant sa politique extérieure, le Danemark se contente de participer à certains conflits par son soutien mais n’est en guerre avec aucun pays directement. Le Danemark accorde de l’importance au lien transatlantique et a par exemple soutenu les Etats-Unis lors du dernier conflit en Irak, 530 soldats ont été envoyés. Il participe également aux missions en Afghanistan (650 soldats fin 2012), a soutenu militairement les actions en Lybie (avions de chasse livrés) et au Liban, a participé aux missions civiles au Mali ou au Kosovo. Dans le cadre de l’OTAN le Danemark lutte également contre les pirates en Somalie. En revanche, le Danemark milite fortement pour le respect des droits internationaux, les opérations humanitaires, le développement (0,83% de son PIB accordé à l’ADP), et la paix. On peut aussi rappeler que le Danemark a accueillis la 15ème Conférence des Parties à la Convention Climat des Nations Unies en 2009 à Copenhague.
Il n’y a donc pas de risques imminents liés à des conflits.
Le niveau de corruption
Le Danemark figure parmi les pays les plus « vertueux » selon le journal le figaro en matière de lutte contre la corruption. Ce pays est sur le podium des pays les moins corrompu, avec un indice de confiance de 9,3 (selon l’ONG transparency internationale).
Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme
La guerre des gangs sévit aussi au Danemark opposant les motards des Hells Angels (leader de la criminalité organisée danoise depuis quelques années) à des jeunes délinquants immigrés lassés des Hells Angels avec pour but de les détrôner. Le niveau de délinquance est assez élevé, 9 784 infractions pour 100 000 habitants selon linternaute. Cependant, le taux d’homicide volontaire est parmi les plus bas selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, taux d’homicide de 0,89 pour 100 000 habitants en 2009 (1,59 en France). Le niveau de sécurité intérieure est très bon, les dangers principaux pour un voyageur sont les pickpockets. On peut aussi ajouter que le Danemark détient l’un des taux les plus faibles de prisonniers.
Comme ses voisins européens le Danemark est vigilent et lutte contre le terrorisme mais n’est actuellement pas la cible principale d’actes terroristes. On peut quand même citer l’arrestation de deux frères danois d’origine somalienne accusé de préparer un acte terroriste en 2012. Trois suédois et un tunisien ont également été jugés coupables de terrorisme suite à l’assassinat des salariés d’un journal danois, les premiers à avoir publié des caricatures controversées de Mahomet en 2005. Suite à ces publications le personnel du journal a effectivement été pris pour cible.
Le niveau de sécurité du Danemark est donc bon.
Synthèse :
>Risque politique : faible
3-Evaluation des risques économiques et financiers
Afin de proposer une évaluation complète du risque économique et financier, différents critères issus de trois sources fiables (le moniteur du commerce international, les Echos data, la Coface) ont été sélectionnés.
Comme beaucoup de pays, le Danemark a été fortement touché par la crise de 2009 (-5,7% de croissance du PIB), en 2013 le pays se redresse avec une croissance positive de 0,1% à 0,9% selon les différentes estimations. Le PIB par habitant a lui aussi augmenté passant de 56,4 USD à presque 58 USD en 2013. Comme observé dans la partie précédente ce niveau est considérable et figure parmi les plus élevés.
Le Danemark est un pays très ouvert aux échanges internationaux, le commerce extérieur représente 104,6% du PIB en 2013. La santé financière du pays dépend donc beaucoup de ce commerce international. Cependant, la balance commerciale reste positive ce qui signifie que le pays exporte plus de biens qu’il n’en importe. Les importations de biens et services représentent 50,1% du PIB en 2012 alors que les exportations représentent 54,5%. En revanche l’importation de biens et services est en augmentation (2,5% de croissance annuelle contre seulement 0,9% de croissance pour les exportations). La balance des transactions courantes, qui englobe la balance commerciale et la balance des services, reste positive en 2013 (15 milliards d’euros soit 5,7% du PIB) même si ce solde a baissé de 2 milliards d’euros par rapport à 2012. Le Danemark produit donc plus qu’il ne dépense, il n’a pas de besoin de financement, ce qui est essentiel.
On constate cependant un déficit budgétaire en 2013 (-1,7% du PIB) mais néanmoins moins important qu’en 2012 où il a explosé. Les dépenses de l’état sont donc toujours plus importantes que les recettes, ce qui résulte en dettes importantes. La dette publique interne est considérable mais modérée, celle-ci a aussi été contenue et représente 42% du PIB en 2013 contre 45% en 2012.
On peut voir que le taux de change est resté stable ces dernières années (1 euro vaut toujours entre 7,45 et 7,47 DKK) ce qui constitue un risque en moins lors d’échanges avec le Danemark.
L’inflation a également ralenti en 2013, +1,7 ou +0,8 selon les sources en 2013 contre 2,5 l’année précédente.
L’année 2012 a donc été plutôt rude pour le Danemark : un taux d’inflation important, une croissance négative, un déficit public très important, marqué par la dépendance vis-à-vis du commerce extérieur. Cependant, on peut constater une nette amélioration en 2013 avec une reprise positive de la croissance, des dettes publiques ainsi qu’une inflation moins importantes, et un commerce extérieur positif. On peut aussi imaginer que les fortes dépenses publiques vont soutenir le commerce intérieur. La situation économique du Danemark est donc plutôt bonne. C’est un pays riche avec un faible taux de chômage et une PIB par habitant parmi les plus élevés. La stabilité du taux de change constitue également un facteur positif lors d’échange avec le Danemark.
A cette analyse, nous pouvons ajouter deux données tirées de la Coface qui montre effectivement que les incidents de paiements sont rares au Danemark de même que les faillites. Echanger avec le Danemark ne constitue donc pas de risques majeurs.
Synthèse :
>Risques économiques et financiers : faibles
4-Évaluation des risques géographiques et environnementaux
Les risques sismiques et géologiques
Selon l’ambassade de France au Danemark : « Le Danemark, en particulier Copenhague, n’est pas une région particulièrement exposée aux catastrophes naturelles. Les risques sismiques sont quasiment nuls et seules de violentes tempêtes (neige, pluie, grêle, etc.) peuvent constituer une menace pour le pays. En cas de catastrophe naturelle, le premier réflexe est de demeurer à l’abri chez soi tant que son logement n’est pas directement menacé, jusqu’à instruction contraire. »
Les risques sanitaires et épidémiques
Le Danemark a des plans sanitaires bien prévus en cas d’épidémie, des moyens de traitements des plus efficaces, ainsi que des moyens financiers pour alerter communiquer et soigner la population. Comme dans la plupart des pays il est possible d’être en contact avec des agents infectieux présents dans l’eau ou les aliments qui peuvent provoquer des désordres digestifs, ou encore d’être piqué par des insectes ou tiques porteurs de maladie, mais ces risques sont bénins et très faibles. Le Danemark n’a pas connu récemment de graves épidémies excepté des épidémies bénignes comme la grippe, très bien prises en charge. La grippe aviaire a également touché le Danemark sans effets graves sur les humains.
Des plans sont également établis pour de potentiels incidents nucléaires, industriels ou chimiques. Une cellule d’urgence a été créée par les autorités danoises.
Le Danemark dispose donc de consignes, de plans bien précis lors de dangers sismiques ou sanitaires afin d’éviter tous désastres. Les autorités et les medias sont également à même de prévenir la population lors de la moindre alerte. Ces risques sont donc faibles.
5-Evaluation du Hard power
Pouvoir militaire réel
L’armée danoise est commandée constitutionnellement par la Reine mais en pratique par les ministres du cabinet. Cette armée englobe l’armée royale, la marine, les forces aériennes, la garde nationale. Le Danemark n’est pas connu pour la puissance de son armée contrairement aux USA par exemple. On constate également que le Danemark intervient seulement en soutien de ses alliés et n’entre pas en conflit direct de manière indépendante comme observé précédemment. Cette armée a surtout soutenu l’OTAN et l’ONU lors de missions de maintien de la paix : Afghanistan, Liban, Kosovo, Libéria, Soudan du Sud, République démocratique du Congo… L’équipement militaire du Danemark est néanmoins considérable et de qualité, le gouvernement prévoit par exemple l’achat de 200 à 450 véhicules blindés pour 2014. Le pouvoir de l’armée danoise réside donc plus dans ses moyens financiers qui lui permettent d’avoir un arsenal complet. En 2013 les dépenses de défense du Danemark ne figurent pas parmi les plus élevés (contrairement à la France). La part du budget national accordé à la défense aurait renforcé l’analyse mais je ne l’ai pas trouvé. Cependant, selon le journal linternaute : « Côté politique extérieure, le Danemark maintient son budget consacré à la Défense à un niveau assez modeste et refuse d’autoriser les armes nucléaires sur son territoire en temps de paix. Les exportations d’armement lourd ont également diminué, un bon indicateur du pacifisme du pays. »
Poids du pays dans les institutions internationales
Le Danemark a plutôt un poids important dans les institutions internationales puisque c’est un état membre de : l’OTAN, l’UE, l’ONU, l’OCDE, OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), FMI, Organisation Mondiale de la Santé, Schengen…On peut également ajouter que Copenhague a accueillis en 2009 la conférence sur le climat (COP15), la plus importante après Kyoto (même si les résultats n’ont pas été satisfaisants).
Cependant, il faut préciser que le Danemark ne fait pas partie des cinq membres permanents de l’ONU avec un droit de veto. Le Danemark n’est pas non plus le principal financeur de ces organisations (contrairement aux USA dans certaines). Le pays acquière certes un poids important en faisant partie de ces nombreuses institutions mais n’a pas d’influence majeure à l’intérieur de celles-ci, comme l’Allemagne ou les USA par exemple. La contribution du Danemark au budget de l’UE ainsi que son poids au parlement et au conseil, illustrent ceci. Selon le site France diplomatie :
Contribution au budget de l’UE en 2010 : 2 380 M€ (France : 19 581 M€)
Retour annuel sur le budget UE en 2010 : 1 526 M€ (France : 13 105 M€)
- dont politique de cohésion : 67 M€ (France : 9 855 M€)
- dont ressources naturelles (y compris PAC) : 1 149 M€ (France : 1 474 M€)
Contribution nette : 1 466 M€ (0,41% du RNB)
Total des fonds européens alloués (2007-2013) : 17 Mds € (France : 140 Mds €)
Nombre de députés au Parlement européen : 22 sur 736
Nombre de voix au Conseil de l’UE : 7 sur 345, soit 2 % (France : 29)
(Manque d’informations quant à la contribution financière pour chaque organisme)
En revanche, le mois dernier le danois Michael Möller a été élu nouveau directeur général de l’ONU à Genève. Selon l’OCDE, le Danemark figure également parmi les donneurs généreux en 2012 en matière d’aide publique au développement, et prouve ainsi à nouveau son investissement en matière d’aide et de pacifisme.
Source : OCDE
Technologie et innovation
« En 2009, le Danemark a consacré 6,2 milliards $ à ses dépenses intérieures de recherche-développement (soit environ 3,02 % de son PIB) dont 0,86 % ont été financés par l’Etat et 1,82 % par les entreprises. La même année, on comptait au Danemark 35 306 chercheurs équivalent temps plein (12,3 chercheurs équivalent temps plein pour 1 000 emplois et 11,3 chercheurs équivalent temps plein des entreprises pour 1 000 emplois dans l’industrie). Source : OCDE »
A travers cette information tirée du site du CNRS, on peut constater effectivement l’investissement et la puissance du Danemark en matière de recherche. Le pays verse un montant important pour les recherches, notamment au CERN, et participe à des recherches en collaboration avec le CNRS de France par exemple (co-financement, partage de laboratoire…). Le Danemark est positionné effectivement sur des industries de niches de type biotechnologies ou énergies renouvelables. Un budget important est consacré chaque année à la recherche et au développement, et grâce à ces importants moyens financiers, le Danemark est un acteur important en termes de recherche et d’innovations. Des technologies de pointe sont utilisées pour tous types de production (même dans le secteur agricole), des entreprises danoises sont des acteurs majeurs dans le domaine pharmaceutique (Novo Nordisk, LEO Pharma), maritime, ou dans les énergies renouvelables.
Autres indicateurs
Puissance énergétique
Ce schéma montre l’importance du Danemark pour les pays extérieurs en termes de pétrole. Un des atouts majeurs du Danemark est son autonomie énergétique. Du pétrole est présent au Groenland et en mer du nord, et le Danemark a les ressources financières nécessaires pour les exploiter. C’est donc un exportateur d’énergie.
Puissance maritime
Selon la Coface, le Danemark est le cinquième plus grand transporteur maritime du monde, de par son atout géographique. Cette culture maritime permet au Danemark de tirer bénéfices de ses nombreuses ressources halieutiques, d’exporter ses ressources pétrolières, mais aussi de développer le secteur de l’éolienne. Grâce à sa géographie, le Danemark contrôle également le détroit de l’Øresund.
Pouvoir économique
Comme nous l’avons vu dans la partie précédente, même si le Danemark est un petit pays en terme de superficie, il est puissant sur le plan économique et fait partie des pays les plus riches. Comme observé précédemment, cela lui permet entre autres d’être un acteur important en termes d’innovation, de recherche, et d’exploitation d’énergie.
Synthèse :
>Hard power : Limité, pouvoir économique important mais faible poids dans les organisations internationales.
6-Évaluation du soft power du pays
Reconnaissance médiatique et culturelle
Le Danemark est fortement reconnu pour sa qualité de vie et figure toujours dans le top 3 des pays où il fait bon vivre. Ce pays est reconnu pour sa paisibilité. Les résidents déclarent se sentir « protégés » grâce à l’implication de l’état et au niveau faible de criminalité. Ce pays est aussi reconnu pour ses ressources halieutiques de qualité et son mode de vie écologique (déplacement en vélo par exemple). Cependant, rares sont les monuments ou lieux classés par l’UNESCO (quatre en tout). Rares sont les célébrités danoises qu’un français est capable de citer. Hans Christian Andersen a rendu célèbre le Danemark avec son conte du vilain petit canard, ou encore Niels Bohr avec son prix Nobel de physique, mais cela reste exceptionnel. Le Danemark est donc plus reconnu pour son mode de vie égalitaire, solidaire, et paisible, que pour sa culture même (par exemple pour sa cuisine, la mode, le cinéma, l’architecture…).
Vecteurs d’influences
L’influence du Danemark réside plus dans ses moyens financiers et sa qualité de vie exceptionnelle. Son mode de vie véhicule en effet des valeurs : égalité, solidarité, paix, écologie…Cependant, le Danemark ne profite pas d’une exportation de sa culture comme les USA à travers le cinéma ou ses produits par exemple. Le Danemark a une monnaie unique, une langue unique, et un peuple danois résidant principalement au Danemark ou en Allemagne. On ne peut donc pas dire que le Danemark ait beaucoup d’influence à ce niveau-là. On peut rêver de vivre au Danemark pour sa qualité de vie (véhiculée par les statistiques économiques) mais ce pays possède des valeurs et une culture qui ne sont pas transportées mondialement. Par exemple, il est difficile de trouver des restaurants danois, des films danois, ou des personnes parlant le danois.
Organisations Non Gouvernementales
Je n’ai pas trouvé d’ONG danoises renommées mondialement. J’ai constaté que comme en France il y a diverses ONG pour aider au développement des pays pauvres, pour lutter contre les problèmes environnementaux ou les problèmes liés à l’urbanisation rapide, ou encore des ONG d’entraide lors de catastrophes naturelles (Environment and Disaster Relief Facility). On peut également citer l’ONG danoise Afrika kontakt (créée à la base pour lutter contre l’apartheid et aujourd’hui solidaire avec l’Afrique dans sa globalité) qui lutte contre l’occupation marocaine du Sahara occidentale. Comme observé dans les parties précédentes le Danemark est particulièrement investi en ce qui concerne le développement grâce ses dons généreux à travers l’OCDE (figure parmi les plus gros donateurs). Les ONG sont financées par les ambassades, et par le Danish International Development Agency qui gère les financements accordés aux ONG pour leurs diverses missions.
Autres indicateurs
Alliances solides et nombreuses
Comme observé dans la partie 5, Le Danemark est membre de nombreuses organisations internationales ce qui lui permet d’être reconnu sur la scène mondiale. Ces positions témoignent de la puissance économique du Danemark, lui permettent d’être représenté lors de meeting internationaux, et donc d’avoir de l’influence sur la scène internationale. On peut aussi constater par sa politique extérieure que le Danemark est un allié des états unis et des puissances européennes, ce qui lui confère davantage d’importance.
Synthèse
>Soft power : Soft power : faible
7-Conclusion générale
Pour conclure, il est nécessaire de souligner que le Danemark est une puissance économique, avec un PIB en croissance, un PIB par habitants parmi les plus élevés, un taux de chômage faible, ainsi qu’une balance commerciale positive. En revanche sa position d’état providence engendre des dépenses importantes et une dette publique considérable mais contrôlée. De plus, le pays figure parmi les acteurs majeurs en termes d’innovation et de recherche, et est considérée comme une puissance maritime et énergétique importante. Le Danemark est également un pays où il fait bon vivre grâce à l’investissement de l’état, une qualité de vie exceptionnelle, et un taux de sécurité intérieure considérable. Il bénéficie également d’alliances solides et est membre des organisations internationales les plus importantes même si son poids réel est limité face à d’autres puissances.
En revanche, le pays est très ouvert sur les marchés internationaux et dépend donc beaucoup du commerce extérieur. Si les pays extérieurs sont en crise et ne peuvent acheter ou vendre, le Danemark sera affecté. Leur monnaie unique peut également constituer une faiblesse face à la puissance des autres monnaies, utilisées par de nombreux pays. De même, la culture et la langue danoise sont propres à ce pays, sont très peu diffusés, et n’ont donc pas d’influences extérieures. Le soft power et donc faible, et le hard power est lui aussi limité. Certes c’est une puissance économique et sur le plan industriel, mais son réel poids au sein des organisations est limité de même que sa puissance militaire. Enfin, le système politique du Danemark qui engendre presque toujours des coalitions, peut également être source d’instabilité en cas de conflit au sein de ces groupes.
Concernant les opportunités s’offrant au Danemark, on peut penser que le développement des énergies renouvelables constituera un marché important pour le Danemark déjà bien positionné sur ce marché. De même, le marché actuel ultra concurrentiel permettra au Danemark de se différencier grâce à ses innovations et ses recherches.
Enfin, le terrorisme pourrait s’installer davantage au Danemark suite à la provocation de journalistes danois caricaturant Mahomet avec une bombe sur la tête. De plus, les immigrants jusqu’à présent bien intégrés commencent à être rejetés et mal perçus ; cela pourrait donc constituer des conflits intérieurs. L’importance des autres monnaies ralliant plusieurs pays, pourrait également être une menace pour la couronne danoise. Enfin, on constate que le Groenland et les iles Féroé réclament de plus en plus d’autonomie et pourraient donc à terme devenir indépendants.
Forces et faiblesses en 2013
Sources :
Livres et périodiques :
Apprendre du Danemark ? [périodique] : Réflexions sur le “miracle” danois / Jean-Claude Barbier. – 01/07/05 In : Esprit . 316, Juillet 2005
Danemark. Le Parti du peuple dicte la loi [périodique] / Susi Meret. – 01/09/11 In : Alternatives internationales . 52, Septembre 2011
Danemark. La flexicurité en action [périodique] / Chloé Goudenhooft. – 01/07/13 In : Rebondir .205, Juillet 2013
Conditions de retour à l’emploi des chômeurs [périodique] : l’activation “à la française”, Retour sur le marché du travail au Danemark / Chantal Euzéby. – 25/04/07 In : Problèmes économiques. 2922, 25 Avril 2007
Les Clés pour comprendre le sommet de Copenhague [périodique]. – 01/12/09 In : Science et vie. 1107, Décembre 2009
Copenhague [périodique] : pourquoi ça coince / Antoine de Ravignan. – 01/11/09 In : Alternatives économiques. 285, Novembre 2009
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