La doctrine Rumsfeld

La doctrine Rumsfeld est une doctrine militaire récente qui tire son nom de Donald Rumsfeld. Ce dernier, à l’origine de cette doctrine, était le secrétaire américain à la défense. Il avait déjà occupé ce poste auparavant entre 1975 et 1977 sous la présidence de Gerald Ford.

Lors de son deuxième mandat, alors proche du pouvoir présidé par George W. Bush, Donald Rumsfeld est le principal artisan de la ‘guerre contre le terrorisme’.

En effet, il est nommé peu avant les attentats du 11 septembre et le peuple américain attend la réponse de son gouvernement ; la réponse du pays ‘le plus puissant’ militairement.

 

A l’heure où les nations possédant les plus grandes puissances militaires mondiales se retrouvent dans des positions économiques défavorables et tendent vers des réductions des budgets de l’Etat à tout niveaux (dont le budget militaire), Rumsfeld prône une réforme du système militaire dans la continuité de la RMA (la Révolution dans les Affaires Militaires).

Les Etats-Unis restent cependant le pays dédiant le plus de son budget au secteur militaire. En effet, en 2000, ces dépenses représentent 2,9% du PIB. Elle devance largement le second pays en terme de dépense militaire : la Chine. En 2000, son budget militaire était près de 10 fois inférieure à celui des Etats-Unis.

 

La doctrine Rumsfeld, mise en place peu après son arrivée au commandement des armées américaines, prend la suite de la doctrine Powell.

 

Principes de la doctrine Rumsfeld

 

Cette nouvelle doctrine est basée sur l’information, Rumsfeld parle alors d’une guerre de l’information. Cette vision de la guerre remodèle donc totalement le corps militaire vu de manière traditionnelle. En effet, la technologie se retrouve alors au centre des attentions et la guerre deviendrait alors ‘digitale’. Si auparavant, le domaine civil empruntait la technologie précédemment découverte par le domaine militaire, aujourd’hui, la tendance est plutôt inversée.

 

Cet accroissement d’attrait pour les technologies s’accompagne évidemment d’une réduction des forces militaires au sol. Celles-ci étant plus efficace lorsqu’elles sont associées à un système d’information plus performant et plus global.

Donald Rumsfeld considère par ailleurs que la mobilité des forces militaires doit être accrue. Les unités lourdes et lentes doivent être remplacées par des unités plus légères et donc plus rapides. Cette doctrine implique donc une rapidité des interventions. Celles-ci ne doivent pas durer et néglige donc une occupation du sol ennemi pour y réinstaurer une stabilité.

 

Le corps des armées qui serait donc le plus privilégié serait donc l’armée de l’air (US AirForce), au détriment de l’armée de terre (US Army) et de la marine (US Navy). En effet, c’est l’armée de l’air qui détient les nouvelles technologies d’informations comme : les drones, les satellites etc.

Ces nouvelles technologies sont les soldats de l’armée selon Donald Rumsfeld.

L’US Army et l’US Navy seraient donc en quelques sortes rétrogradés au simple rôle d’appui au sol, d’un rôle exécutif, opérationnel. Autrement dit un corps secondaire.

Enfin, l’armée de l’air est un corps d’armée, qui par sa nature, illustre parfaitement la doctrine Rumsfeld. En effet, l’armée de l’air occupe rarement le terrain sur lequel ils combattent puisqu’ils interviennent du ciel et donc à distance.

 

Application de la Doctrine Rumsfeld

 

Le secrétaire américain à la défense a eu l’occasion de mettre en pratique sa doctrine dès sa nomination puisque les Etats-Unis, suite aux attentats du 11 septembre 2001 s’engage dans une guerre en Afghanistan mais aussi en Irak en 2003.

La mise en place de sa doctrine sera appuyée par l’allocation de crédits militaires supplémentaires nécessaire à la ‘modernisation’ de l’armée américaine.

 

Dès Aout 2002, Donald Rumsfeld déclare que la mission en Afghanistan est ‘accomplie’. Les Etats-Unis auraient en effet dérouté les talibans, perturbé Al Quaida et mis le pays sur la voie de la stabilité et de la démocratie. Le tout avec un faible coût et peu de pertes humaines. Une application réussie de sa doctrine. Il déclare alors que l’intervention en Afghanistan servira d’exemple pour l’intervention prochaine en Irak.

Mais la réalité est toute autre puisque en 2014, les forces américaines sont toujours présentes sur le sol Afghan et la situation est loin d’être stable.

Sur le terrain, la doctrine s’est concrétisée par l’intervention de petits groupes de force spéciale pour ‘déloger’ les talibans. Mais ces opérations n’ont fait que ‘déplacer’ le problème.

La doctrine a également été mise à mal lorsque la technologie a montré ses limites une fois que les talibans, chassés de Kaboul, se cachaient dans leurs grottes de montagne. Au final seul une bataille au sol a pu les déloger.

 

En Irak, la guerre était différente puisque citadine. L’usage de la force aérienne se trouve alors plus délicat. Effectivement, dans un environnement urbain, face à une guérilla, il est difficile de viser précisément les ennemis sans risquer de toucher des civils.

 

Pour ces deux guerres où la doctrine Rumsfeld a été largement utilisée, la situation après être apparue dans un premier temps réglée, s’est avérée être instable par la suite. En effet, en négligeant l’envoi plus massif de forces militaires sur le terrain, le pays dont la structure s’en retrouve forcement modifiée n’est pas conduit vers une stabilité tant sécuritaire que politique.

Aujourd’hui, suite à ces deux échecs (bien que certains considèrent l’intervention en Afghanistan comme une réussite), la doctrine de l’ex-secretaire Donald Rumsfeld n’est plus de mise au Pentagone.

Cependant, en Israel, les généraux sont toujours les premiers partisans de la doctrine Rumsfeld.

Les successeurs au poste de secrétaire à la défense des Etats-Unis ont modéré cette doctrine en continuant évidemment la course à la technologie mais en la couplant d’avantage avec des moyens humains. On assisterait donc à un mixte entre la doctrine Powell et la doctrine Rumsfeld.

 

Guillaume WILHELM

 

Bibliographie :

 

http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/MS.MIL.XPND.GD.ZS?page=2

 

http://www.csmonitor.com/2006/0921/p09s02-coop.html

 

http://www.nytimes.com/2006/04/30/books/review/30heilbrun.html?_r=0

 

http://www.lefigaro.fr/debats/2006/11/10/01005-20061110ARTFIG90105-en_irak_la_revolution_militaire_de_rumsfeld_a_montre_ses_limites.php

 

http://www.businessweek.com/stories/2003-04-06/digital-war-the-rumsfeld-doctrine

 

http://www.michelgurfinkiel.com/articles/62-Etats-Unis-La-doctrine-Rumsfeld.html

 

 

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