La non-violence

 

La Non-Violence

 

Pour bien comprendre l’ensemble de ce que représente le concept de la non-violence, il convient d’abord de le définir. La non-violence a été définie par de nombreuses personnalités, chacune y donnant un sens différent. Si il ne fallait en retenir qu’une, je choisirais celle de Martin Luther King : «  La non-violence est une arme puissante et juste, qui tranche sans blesser et ennoblit l’homme qui la manie. C’est une épée qui guérit. »

J’aime beaucoup cette définition car elle fait référence à une action, un moyen d’agir et non simplement de penser. Pour ma part, je la définirais en opposition à son contraire : la violence. La violence est une réponse à une situation, un problème. C’est le choix de la facilité. On convoite quelque chose que quelqu’un d’autre possède alors on décide de la prendre par la force, au détriment de cette autre personne. C’est la philosophie de la guerre et des grands empires tels que l’Empire Romain qui conquérait les territoires que l’empereur désirait ou celui de Gengis Khan. C’est l’exact opposé de la non-violence à tout point de vue, car elle est simple, rapide, cause du tort et répond à une certaine logique du présent : « je prends maintenant car j’en ai besoin maintenant ». La non-violence est en ce sens, un choix ou une méthode de résolution de situation problématique qui est plus complexe car elle nécessite de rallier un certain nombre de partisans pour se faire entendre, plus lente et s’inscrit dans une logique d’avenir : on établit une nouvelle situation pour améliorer la précédente.

Mais avant tout cela, la non-violence est une philosophie, c’est l’« Ahiṃsā ». C’est l’un des préceptes les plus importants de l’hindouisme et du bouddhisme. L’une des règles qui constituent cette doctrine nous dit qu’elle implique pour l’homme, non seulement l’abstention de violences en actes ou paroles, mais plus subtilement au niveau des pensées. Elle permet ainsi à l’homme d’extirper la modification mentale qu’est l’aversion, qui est fondée sur l’ignorance et dont la haine est la forme principale, en la remplaçant par la pratique inverse, à savoir la bienveillance et la bienfaisance à l’égard de tout les êtres. Ainsi, c’est une doctrine qui pousse l’être humain à réfléchir et à dépasser la première réaction que constitue la haine des pensées, pour réfléchir à ses actes et à leurs conséquences. L’être qui arrive à dépasser ses « pulsions » violentes atteint ainsi l’illumination dans l’hindouisme.

C’est de cette idée que s’est largement inspiré l’homme qui a largement popularisé la non-violence, à savoir Mohandas « Mahatma » Gandhi. Cela nous amène à une nouvelle forme de la non-violence : celle de la révolution pacifique, caractérisée par de nombreux exemples contemporains. Pour en revenir à Gandhi, c’est lui qui fut le leader du mouvement de résistance à l’oppression qui a conduit son pays à acquérir son indépendance en 1947. Toutes ses idées étaient directement inspirées de la philosophie de la non-violence, pour lui la vérité, la non-violence et la lutte pour leur succès étaient un tout indissociable et trahir un aspect de cet ensemble était trahir son idéal tout entier. C’était avant tout un homme très croyant qui menait une vie très simple, suivant l’idéal de vie qui lui semblait être le plus bénéfique pour tous. La non-violence étant pour lui un moyen de cohabitation pacifique et respectueux de toutes les cultures et de toutes les religions.

Un autre exemple de révolution pacifique plus contemporain est celui de la Révolution de Jasmin ou de la Dignité en Tunisie en 2010-2011 qui a conduit à la destitution du président Ben Ali. Parties de la ville de Sidi Bouzid, les manifestations sont menées en protestation contre le chômage qui touche une forte proportion de la jeunesse, la corruption, la répression policière et l’injustice plus largement. Elles débutent le 17 décembre 2010, après l’immolation par le feu d’un jeune vendeur ambulant de fruits et légumes à Sidi Bouzid, dont la marchandise avait été confisquée par les autorités. Quatre semaines de manifestations continues, s’étendant à tout le pays malgré la répression et amplifiées par une grève générale, provoquent la fuite de Ben Ali vers l’Arabie saoudite le 14 janvier 2011.

La non-violence est donc bien un moyen d’action avec un pouvoir très important, quand le peuple se retrouve opprimé ou dans une situation d’injustice et qu’il trouve le moyen de se fédérer avec une idée. C’est donc essentiellement par la masse que la non-violence a un pouvoir pour changer les choses.

 

La non-violence a, comme nous l’avons vu, de nombreux aspects tous très différents les uns des autres mais c’est avant tout un mode de vie, une philosophie très riche humainement parlant. C’est une philosophie que l’on ressent tout simplement dans la réaction des gens, dans leurs gestes du quotidien. C’est là que commence l’Ahiṃsā, et son étendue d’action est quasi-illimitée comme en Tunisie où elle fait tomber un gouvernement ou en Inde où elle chasse l’un des plus grands empires coloniaux. Pour ma part, j’ai eu le privilège de voyager dans une région traditionnelle hindouiste qui était très pauvre, et on ressent véritablement cette philosophie dans l’air, sur les visages, dans la façon d’être des gens et de vivre heureux de cette richesse.

 

N.B. : J’aimerais simplement vous faire partager une musique d’un groupe qui m’a beaucoup inspiré pour ce travail, mais plus largement dans ma vie en tant que musicien, cette musique comporte de plus un passage d’un discours de Gandhi sur l’amour et la vérité.

Being As An Ocean – It’s Really Not As Complicated As You’re Making It Out to Be 

Divetain Maxime

Groupe de TD de géopolitique 201

https://www.youtube.com/watch?v=FLnC71ysThw

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