La stratégie

Tout d’abord, qu’est ce que la stratégie ?

La stratégie a comme origine le domaine militaire, en effet cela veut dire “conduire l’armée” selon l’étymologie grecque du mot.

Elle désigne donc l’art de disposer et de déplacer les instruments de guerre pour imposer à l’ennemi l’emplacement, le moment et les conditions de combat.

Aussitôt, Platon précise que la stratégie (soit la guerre), doit s’exposée au domaine politique, ainsi qu’à l’art militaire du gouvernement.

Ce n’est qu’en 1794 qu’apparaitra pour la toute première fois le mot «stratégie» dans notre langue, écrit sous la plume du général prussien Frierdrich Wilheim Bülow.

Plusieurs grands stratèges ont contribués à l’élaboration des définitions les plus courantes. De Sun Tzu à Napoléon Bonaparte, à Carl von Clausewitz, à Basil Henry Liddell Hart et à Raymond Aron.

Nous verrons au sein d’une première partie les contributions apportées par le  général chinois, Sun Tzu à cette définition, puis dans une seconde partie nous analyserons la vie d’un acteur incontestable de la stratégie que représente l’homme de guerre Napoléon, et enfin nous mettrons en avant au sein d’une dernière partie les apports de Carl von Clausewitz à la stratégie.

 

 

Sun Tzu, un des premiers stratège 

 

Sun Tzu, général chinois du VIème siècle avant J.C (544-496 av J.C) est le premier théoricien reconnu comme tel de stratège.

Il a formé sa pensée pendant les guerres d’oppositions des différentes factions chinoises, (guerres civiles essentiellement) menées entre des acteurs d’une même culture et parfois d’une même civilisation, les Han.

Son «Art de la guerre» toujours d’actualité est encore étudié par tous les stratèges, notamment en raison de l’importance accordée par le penseur aux moyens psychologiques et non militaires dans la guerre, phénomène caractérisant plus que tout autre l’ère stratégique moderne du monde nucléaire.

L’idée principale développée au sein de cet ouvrage est que l’objectif de la guerre consiste à contraindre l’ennemi à abandonner la lutte, c’est sans aucun scrupule que l’homme propose une série de tactiques, de manipulations et de ruses quitte à passer par le mensonge ou même l’espionnage (grand classique de la pensée chinoise, toujours d’actualité notamment dans le monde industriel) comme le prouve une citation de son oeuvre qui dit : «Ainsi, le bon stratège manipule l’ennemi tout en cachant ses propres intentions.»

 

 

Napoléon Bonaparte : stratège et tacticien hors pair 

Praticien et acteur avant tout, il suffit de se promener sur l’Arc de Triomphe pour voir apparaitre les noms des grandes et nombreuses batailles menées par Napoléon.

En effet, ce dernier a remporté une centaine de combats dans sa carrière militaire mais il faut reconnaitre qu’il disposait d’un des outils militaires les plus perfectionnés de son temps soit, les armées de la Révolution avec une expérience importante de chefs absolument extraordinaires.

De plus, il a hérité de tout une génération qui avait été entrainé vers l’extérieure par la Révolution.

 

Né le 15 août 1769 en Corse, Napoléon a obtenu une bourse qui lui a permit d’étudier au collège militaire de Brienne puis d’entrer à l’école militaire de Paris où il est orienté vers l’artillerie. Moyennement classé à sa sortie, il devient tout de même lieutenant en seconde artillerie. Napoléon était en retard et deviendra général plus tardivement par rapport à ses camarades. Il comblera rapidement ce retard par la suite..

Révélé à travers les bataille mais également indéniablement comme un chef de guerre au sang froid n’hésitant pas à dépenser ses hommes, Napoléon se donne une mission sur chaque champs de bataille, et ne reste jamais à l’arrière. En effet, l’homme est très actif au milieu de ses soldats, et a d’ailleurs été blessé à plusieurs reprises que ce soit dans sa jeunesse, ou au siège de Ratisbonne, où il était empereur à l’époque (en 1809). De plus, il n’hésite pas pendant la campagne de France, et se tient à la tête la garde impériale, canon en feu et cherche même la mort lors de la Bataille de Waterloo, aucune peur physique.

D’ailleurs, Napoléon était très apprécié par ses soldats qui le nommait leur «petit caporal», contrairement auprès de ses généraux .

En stratégie et en tactique, a-t-il écrit, il n’y a pas de « si », il n’y a que des « car ». Napoléon a avoué n’avoir jamais eu aucune intuitions ou révélations, ses ordres étaient toujours réfléchis et le résultat d’une profonde méditation. Toutes les stratégies et possibilités étaient longuement étudiés.

 

 

Carl von Clausewitz : auteur d’un traité majeur de stratégie militaire : « De la guerre »

 

Inspiré par les pensées et idées napoléoniennes, Clausewitz, plus penseur-philosophe qu’homme d’action malgré son vécu intense de la guerre, est l’un des théoriciens ayant profondément influencé la stratégie militaire moderne.

Les écrits de Clausewitz constituent d’ailleurs une base fondamentale de la théorie stratégique moderne.

Son oeuvre « De la guerre » (Vom Kriege) est l’une des plus réalistes et complètes en matière de stratégie militaire. Les notions abordées dans cet ouvrage dépassent le simple domaine militaire et influencent les sciences humaines tels que le domaine politique mais également économique. A travers son livre, Clausewitz n’impose pas de solutions mais délivre plutôt des instruments de raisonnements permettant de saisir la complexité de la stratégie et la manière de gérer l’incertitude.

Au sein de cette oeuvre, transparaît la rupture tactique avec la période pré-napoléonienne. Par exemple, l’abandon du modèle en ligne car jugé trop étendu et peu résistant pour les formations en colonne ou en profondeur favorisant l’utilisation des réserves et augmentant les possibilités en terme d’adaptabilité tactique. De plus, il met l’accent sur l’enthousiasme des soldats sans laquelle, aucune opération militaire ambitieuse ne pourrait aboutir et réussir.

 

D’après lui, la stratégie est un «art de la guerre» sachant que cette dernière est la «continuation de la politique par d’autres moyens».

Elle est donc «obligée de se soumettre et de se souscrire aux objectifs politiques, reliée aux forces tactiques dont elle coordonne et organise l’action», comme l’explique le général de la Maisonneuve .

Cette relation hiérarchique est d’ailleurs confirmée par Liddel Hart, grand stratège classique, définissant celle-ci comme «l’art de distribuer et de mettre en oeuvre les moyens militaires pour accomplir les fins de la politique».

Cependant, ces dernières conceptions demeure encore trop exclusivement liée au domaine militaire. Or, depuis l’avènement du feu nucléaire, les progrès technologiques en matière d’information et l’apparition de conflits non militaires, ont rendus la stratégie à se délivrer de plus en plus du domaine purement militaire. Toutefois, l’intérêt des définitions apportées par Clausewitz, Liddel Hart ou d’autres stratèges classiques est la mise en évidence des liens unissant la stratégie à la politique et à la tactique.

 

Sources :

– Encyclopédie Larousse

– http://www.napoleonicsociety.com/french/generalden.html

– http://education.francetv.fr

– http://www.encadrer-et-manager.com/pdf/Clausewitz-FMB.pdf

– http://delivre.wordpress.com/2008/03/31/citations-et-strategies-de-sun-tzu-lart-de-la-guerre/

– http://philippesilberzahn.com/2013/03/18/sun-tzu-limites-penseur-militaire-pour-strategie/

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