le Chiisme en Iran

Source : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://legeoscope.files.wordpress.com/2012/02/carte sunnite- chiite.jpg&imgrefurl=http://legeoscope.wordpress.com

Deuxième religion la plus répandue derrière le christianisme, l’islam compte aujourd’hui 1,3 milliard de croyants. Cette religion se compose de plusieurs courants. Les deux principaux sont le sunnisme et le chiisme avec respectivement 80 et 15% de fidèles. L’Iran est le pays qui regroupe le plus de chiites dans le monde islamique. En effet, 90 % des iraniens sont chiites, mais ils ne représentent que 10 à 15 % du nombre de musulmans dans le monde. Elle est la religion d’état depuis 1501 mais comme la démontré l’histoire, le chiisme n’est pas un phénomène perse mais plutôt arabe. On trouve ainsi des communauté chiites importantes en Irak avec 60% de la population, au Liban avec 40%, 70% au Bahreïn, 40% au Yémen, 20% au Qatar, au Koweït 20% de la populations en Arabie Saoudite 12 à 15% de la populations.

Etymologiquement, le chiisme n’est qu’une francisation du mot arabe shi’a lequel désignant tout groupe de personnes à la poursuite d’un même objet. Il vient du latin secta c’est la secte l’école des adeptes ralliés a la première du gendre du prophète le premier imam Ali ibn Abi Talib

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1. L’origine de la scission

Quand le prophète Mahomet meurt a Médine en 632, il n’a pas de descendant masculin et n’a laissé aucune directive quant à sa propre succession. Ces compagnons décide d’élire l’homme le plus vertueux à la tête de la jeune communauté musulmane et c’est ainsi que née la fonction de Calife c’est à dire successeur du prophète.

Le chiisme est donc né d’une dispute sur la succession du prophète Mahomet en tant que chef des croyants, aux débuts de l’histoire. Les chiites sont « le parti d’Ali » (Shi’a Ali), ceux qui étaient favorables à Ali et en général à la descendance de Mahomet, qu’ils considèrent comme les seuls aptes à être califes.

Les chiites et les sunnites partagent néanmoins un certain nombre de croyances fondamentales de l’Islam : la croyance dans l’unicité de Dieu (le tawhid), ils ont le même livre sacré (le Coran), le même prophète Mohammad, la même croyance en la résurrection et le jugement dernier. Leurs obligations fondamentales sont les mêmes (les « 5 piliers » de l’islam : la croyance en l’unicité de Dieu, la prière quotidienne, l’aumône, le pèlerinage à la Mecque, le jeune du Ramadan). Les chiites et les sunnites peuvent prier ensemble, même si leurs pratiques ont de légères différences.

2. Le fonctionnement du chiisme

L’Imamat est une autre des spécificités majeures du chiisme. L’Imam est pour les chiites un garant spirituel, une preuve de la véracité de la révélation de leur religion. L’Imam a pour fonction de diriger la communauté des croyants. L’Imam est désigné dans le chiisme par une investiture surnaturelle (via le prophète Mahomet ou l’imam le précédant). Cependant, au sein du monde chiite, des dissensions existent sur la succession des imams, ce qui a donné naissance aux différents courants du chiisme. Le chiisme majoritaire en Iran est le chiisme duodécimain, qui révère une lignée de 12 imams après le prophète Mahomet. Les chiites ismaéliens, aujourd’hui sous l’autorité de l’Aga Khan, croient eux en l’existence d’une lignée de sept imams. Les Zaydites, principalement implantés au Yémen croient à l’existence d’une lignée de cinq imams.

Les pratiques religieuses chiites quotidiennes en Iran diffèrent de celles des sunnites. Pour les chiites iraniens, les cinq prières de la journée sont regroupées en trois temps pendant la journée. L’appel à la prière (Azan) , ainsi que les ablutions, diffèrent légèrement. Pendant la prière, les chiites placent un pavé d’argile sous leur front (l’argile est généralement prélevée sur un lieu saint comme Kerbala ou Mashhad).

L’une des croyances qui tranchent le plus avec le sunnisme est le culte des morts. Alors que les sunnites n’honorent pas leurs morts et leurs consacrent des tombes minimales, les chiites le font et élèvent des imamzadeh où sont enterrés les descendants du prophète. La mort et les martyres sont placés au centre des dévotions. Ils pratiquent ainsi le pèlerinage sur les tombeaux des saints. Les centres des pèlerinages les plus importants se trouvent en Irak. Il existe aussi deux centres de pèlerinage importants en Iran : le mausolée de l’imam Reza à Mashhad, et celui de Fatemeh à Qom. Ces lieux de pèlerinage sont considérés comme des « seuils sacrés » (‘atabat). Un peu comme si la présence de Dieu était palpable dans ces endroits.

Les chiites iraniens ont une pratique qui leur est propre, le mariage de plaisir ou mariage temporaire. Il consiste à contracter un mariage musulman pour une durée déterminée convenue entre les époux. Ce type de mariage n’est pas accepter par les sunnites.

3. Le clergé iranien

Au delà de l’aspect doctrinal et des pratiques religieuses du chiisme iranien, un aspect de cette religion a des influences directes et fortes sur la société : l’existence d’un clergé organisé et hiérarchisé : les mollah qui désigne un érudit musulman.

En effet, le clergé chiite en Iran ne fonctionne pas de la même manière qu’au près des sunnites. Les chiites se distinguent des sunnites par l’existence d’un clergé très hiérarchisé, proche de la population et indépendant du pouvoir politique. En effet, le clergé chiites s’occupe de la vie spirituelle du peuple, il a le pouvoir d’enseigner et d’interpréter la loi religieuse seulement s’ils ont fait des études et s’ils ont un diplôme.

Ceux qui sont compétents pour raisonner sur les textes religieux sont appelés des mojtahed, qui peuvent donc s’établir comme mollahs et guider la vie spirituelle des croyants. On parle d’un clergé hiérarchisé car il existe des titres qui distinguent une connaissance de plus en plus poussée des textes religieux et de la spiritualité chiite. En suivant l’ordre hiérarchique depuis les mollah « de base », on trouve ainsi des Hojjat-ol-Eslam puis des Ayyatollah, qui sont des titres distinguant un ensemble de connaissances religieuses et philosophiques. Au sommet de cette pyramide, on trouve les Marja-e taqlid, « source d’imitation ».

Le rôle du clergé iranien remonte à l’histoire de l’état iranien depuis que Ismail, le premier souverain de la dynastie des Safavides, a fait du chiisme la religion d’Etat de l’Iran en 1501. Le souverain en guerre contre les ottomans a utilisé la religion pour unifier le pays face aux ottomans, des sunnites. Le clergé a ensuite eu pour rôle d’orienter la population, pour faire en sorte que tout le monde soit converti. Par son indépendance par rapport à l’Etat iranien, par ses croyances religieuses, le clergé chiite a souvent été à la pointe du combat pour la justice, contre l’oppression et la colonisation. En 1890, le clergé iranien se levait contre le monopole des tabacs accordés à un étranger, action qu’ils percevaient comme une tentative de colonisation du pays. Il se lève également contre les lois d’extra-territorialité des troupes américaines en Iran en 1963 et provoque ainsi la révolution islamique de 1979 à Téhéran et instaure un régime islamiste chiite.

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