Le conflit

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L'aviso Nord-Caper enlève à l'abordage une goélette turque (novembre 1915 - dessin de Charles Fouqueray).

Le conflit au sens large du terme, est un affrontement entre des intérêts, des valeurs, des actes ou des procédures. C’est la constatation d’une opposition entre des personnes ou des entités. Il peut être charger d’émotions comme la colère, la frustration, la peur, la tristesse, la rancune, ou encore le dégoût ; et peut être même accompagné d’agressivité et de violence.
Le vocabulaire ne manque pas de terme pour désigner les différents affrontements entre les hommes : de la concurrence ou compétition jusqu’à la guerre en passant par la lutte, la dispute ou la rivalité. Cependant certaines luttes ou rivalités peuvent être seulement des simple concours ou débat sans caractère conflictuelle. Il y a une grande confusion dans le vocabulaire quand on est amené à parler de conflit. Le mot est ainsi utilisé pour des significations différentes. La définition que nous retiendront est celle émise par Julien Freund à savoir que le conflit « consiste en un affrontement ou heurt intentionnel entre deux êtres ou personnes de même espèces les uns à l’égard des autres une intention hostile, en général à propos d’un droit, et qui pour maintenir, affirmer ou rétablir le droit, essaient de briser la résistance de l’autre, éventuellement par le recours à la violence, laquelle peut le cas échéant tendre à l’anéantissement physique de l’autre ».

A travers cette synthèse nous répondrons à la problématique suivante : Qu’est ce que le conflit et comment le prévenir ?
Nous verrons dans un premier temps, d’ou proviennent les conflits et sous quelles formes ; puis dans un second temps la manière avec laquelle les gérer.

   I.         Origines et types de conflit

Il faut distinguer différents types de conflits dans le monde en fonction de leur ampleur, de leur contexte politique, et des caractéristiques des adversaires.
Plusieurs conflits peuvent être recensé. La terminologie différencie plusieurs types de conflits : les conflits armés, les conflits internes, et les conflits frontaliers ou transfrontaliers.

–         Le conflit armé oppose au moins deux groupes sociaux organisés. Il se traduit par des combats armés, violent et dévastateur qui impliquent directement ou indirectement des tiers. Il s’agit dont de tout les conflits, ayant recours  à la force, aux armes, et la morts de certains de ses participants ou de tiers.

–       Le conflit interne oppose deux parties de la population d’un même pays qui voient en l’autre l’ennemi ou l’unique issue envisagée serait l’anéantissement de l’autre partie et ses alliés avec l’emploi de la terreur .  On parle alors de guerre civile. Cette opposition a souvent pour objectif la suprématie dans les territoires. C’est l’exemple notamment de la crise ivoirienne dont les causes ne sont pas seulement culturelles ou religieuses mais on remarquera également la volonté des parties à assurer leur suprématie dans les territoires en Cote d’ivoire.
D’autre part, des conflits internes sont les causes d’une hausse des inégalités. C’est le cas, des émeutes dans les banlieues françaises en 2005, qui montrent que l’intégration de tous les groupes dans la société est déterminante pour assurer la paix sociale.

–       Le conflit frontalier ou transfrontalier oppose des pays ou entités qui ont des frontières communes. Ce conflit est compose de deux sous catégorie:

  • Les conflits ayant pour objectif le traçage des frontières territoriales : Les guerres qui ont ravagé le Soudan et le Tchad illustrent bien cette réalité. Aussi, Les relations conflictuelles entre l’Ethiopie et l’Erythrée peuvent également s’expliquer par les problèmes de délimitation de frontières communes
  • Les conflit ayant pour objectif une tentative d’expansion territoriale  comme le cas du conflit Israélo-palestinien qui est causé par la culture et la religion mais aussi dans lequel la politique expansionniste pratiquée par l’Etat israélien réponds à un désir d’annexe de territoires afin d’y implanter des populations.

 

Ainsi après le gigantesque conflit que fut la Seconde Guerre mondiale, les luttes pour l’indépendance, et les confrontations entre « monde libre » et « monde communiste » aujourd’hui les conflits qui éclatent au sein de différents pays ont des enjeux surtout sociaux.  

 

Le conflit est un désaccord. Les sources et origines sont diverses et complexes. Tout d’abord la perception des choses. Les hommes possèdent un système de pensée générateur de structures mentales auto-organisées. Chacun décodent les symboles d’une manière différente qui va engendrer d’une manière ou d’une autre des conflits.

D’autre part, tout pays ravagé par des maladies graves (Sida, paludisme, etc.) et ainsi subissant des pertes de population, tout pays ou la pauvreté et la discrimination religieuse, ethnique ou régionales sont fortes, tout pays ou le chômage est élevé, ou encore tout pays ou la corruption est élevée due à l’extraction et l’exportation  de ressources ; peut être un terrain fertile pour l’apparition de conflits et ainsi créer des troubles.

En effet, dans les conflits internes, le recours identitaire à la religion est souvent l’origine principale des tensions. C’est le cas des conflits au Liban qui est le cas le plus typique avec 18 communautés différentes réparties entre chrétiens et musulmans.
Aussi, la monopolisation du pouvoir, le manqué de justices sociale génèrent également des tensions qui entrainent des affrontements au sein d’un même espace géographique telles que la crise ivoirienne en 2002.
L’accès aux ressources peut être également un facteur de tension. C’est le cas notamment de certains pays d’Amérique Latine comme le Brésil, ou des conflits persistent entre les communautés indigènes et les autorités de ces pays qui s’accaparent des ressources naturelles.
Au niveau des conflits frontalier et transfrontaliers, le facteur principal est l’absence ou la mauvaise délimitation des frontières. Les frontières sont régies par les texte hérités de la colonisation sont malheureusement interprétés de manière différentes par les pays limitrophes. Ceci entrainement naturellement le non-respect des principes et une mauvaise délimitation comme c’est le cas dans les territoires occupés au Proche Orient et notamment le conflit Israélo-palestinien. Cette mauvaises ou absentes délimitation facilite la contagion d’une crise d’un pays à l’autre tel est le cas de la guerre au Darfour qui ne s’est pas arrêtés aux frontières du Soudan et a ainsi, impliqué d’autres populations et d’autres pays.

Ainsi, les causes et origines des conflits résultent de phénomènes sociaux, politiques, stratégiques et géographiques interconnectés.

 

    II.         Comment gérer les conflits

Tout le monde est aujourd’hui touché par un conflit. Ces conflits représente naturellement une entrave au développement et la sécurité des populations. Il est alors nécessaire d’engager un processus de prévention afin qu’il soit source d’un développement plus harmonieux.

La prévention des conflits est l’une des principales obligations énoncées dans la Charte des Nations Unies. En effet la résolution n°1366, adoptée par l’ONU le 30 août 2001, stipule que le Conseil de sécurité des Nations Unies dont l’objectif est la responsabilité principale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales; se déclare résolu à poursuivre la prévention des conflits dans le monde. Elle joue un rôle important dans la prévention mais il revient principalement aux gouvernements de prévenir les conflits.

Tout d’abord, ce qu’il faut retenir c’est que les hommes ne voient pas les choses de la même façon et que le conflits et désaccord sont une partie intégrante du quotidien de chaque individu ou société. C’est un indicateur de l’existence de différents points de vues et non pas une chose mauvaise. Par ailleurs, il est inévitable mais il serait judicieux de faire en sorte qu’il puisse enrichir d’une manière ou d’une autre les relations entre les individus ou les entités.

Pour cela, il faudrait principalement l’aborder d’une manière autre que celle d’un procès. Il ne faut pas chercher un coupable à punir mais plutôt une solution, seule clé de résolution efficace.

Aussi, la guerre doit être considérée comme l’une des options la moins attirantes. Il faut montrer qu’il existe des possibilités et des mécanismes pacifiques  qui permettent de régler les différents entre deux groupes.
Dans le cas des conflits internes, il est nécessaire de fournir aux pays et populations les moyens de gérer leurs propres problèmes de la manière la plus appropriée. Ainsi, la mise en place d’infrastructures autonomes pour la paix sont importantes. C’est le cas du Collège Andino au Pérou qui depuis 2001 s’engage dans la recherche de solutions des conflits liés à la gestion des ressources naturelle dans la région du Matchu Picchu.

Un autre moyen efficace pour limiter les tensions qui sont à l’origine des conflits aujourd’hui, serait de réduire l’impact des facteurs de risques à travers des efforts internationaux visant à règlementer le commerce de ressources et ainsi réduire la corruption; des efforts de lute contre les trafics ; les lutes des maladies graves telle que le Sida en Afrique, et aussi à travers la lutte contre la dégradation de l’environnement dont les retombées sont économiques et politiques mais aussi sociales.

La plupart de ces mesures consistent donc à mettre en place des réglementations internationales et de renforcer les capacités nationales.

 

En conclusion, depuis la seconde guerre mondiale, les conflits ont pris de nouvelles formes. Les conflits interétatiques sont devenus moins fréquents et laisse place à de plus en plus de conflit internes (rivalités ethniques, religieuses, politiques, etc.). Les conflits internes peuvent aussi avoir des répercussions sur les territoires et populations limitrophes tels que les conflits frontaliers ou transfrontaliers.  Les causes et origines de ces conflits sont divers et complexes qui résultent de phénomènes sociaux, politiques, stratégiques et géographiques interconnectés.

En revanche, La culture de la prévention commence à s’implanter fortement et des progrès ont été fait au niveau international et national. Non seulement les Etats, mais de nombreux acteurs internationaux tels que l’ONU peuvent participer à la prévention pour la paix.

Malgré tous les efforts pour prévenir et diminuer les conflits, la gestion de ces derniers demeure problématique. La notion de “conflit” et de “maintien de la paix” reste de plus en plus difficile à établir comme notamment la situation en Irak ou en Afghanistan, où les opérations de stabilisation de la paix rappellent des opérations de contre insurrection.

Les forces de l’Onu au Pakistan en 2005 pour le maintien de la paix.
Photo : Evan Schneider © ONU 

   
Observateurs de l’ONU patrouillant à Homs
en Syrie, avril 2012. 
© ONU 

Habiba Tmoulik

Sources:

 

http://www.studyrama-pro.com/spip.php?article15151

http://www.psycho-ressources.com/bibli/conflit-signes-et-origines.html

http://www.stephanehaefliger.com/campus/biblio/010/questcequunconflit.pdf

 http://www.canalu.tv/video/universite_toulouse_ii_le_mirail/la_geographie_des_conflits_yves_lacoste.6862

 http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000529-des-conflits-mondiaux-aux-multiples-facettes/quest-ce-qu-un-conflit-aujourd-hui

http://www.irenees.net/bdf_fiche-analyse-838_fr.html

http://www.revue-projet.com/articles/2004-4-religion-et-conflits/

Freund Julien, « Sociologie du conflit », Paris, PUF, 1983  

 

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