Suite au Tsunami survenu en Asie en 2004, les catastrophes naturelles sont au cœur des préoccupations mondiales. Cependant, ce phénomène est récurent et existe depuis de nombreuses décennies. Le nombre de ces catastrophes a été multiplié par 3 en cinquante ans. De quelque nature qu’elles soient, elles menacent les vies humaines et sont à l’origine de dommages financiers importants.
Qu’est ce donc une catastrophe naturelle ?
Catastrophe vient du grec katastrophë qui signifie « renversement », événement subit qui cause un bouleversement, pouvant entraîner des destructions et des morts; désastre (Larousse). Une catastrophe naturelle est ainsi « un événement brutal, d’origine naturelle, qui entraîne souvent la mort et la destruction à grande échelle » (Dictionnaire de l’environnement). Elle est « caractérisée par l’intensité anormale d’un agent naturel (inondation, coulée de boue, tremblement de terre, avalanche, sécheresse, tsunamis, tornades, feux de forêts…) lorsque les mesures habituelles à prendre pour prévenir ces dommages n’ont pu empêcher leur survenance ou n’ont pu être prises » (L’INSEE). Cette catégorie inclut aussi les épidémies de maladies infectieuses vectorielles (risques hydriques ou alimentaires) ou à transmission interhumaine.
Nous distinguons trois types de catastrophes naturelles : Celles qui sont d’origine géophysique : séismes et volcans, d’autres qui sont d’origine hydrométéorologique : cyclones, inondations, avalanches, sécheresse, etc., et finalement d’origine géomorphologique : mouvement de terrain, etc.Les catastrophes naturelles sont caractérisées par un début progressif, chronique (canicule, vague de froid, sécheresse, famine, dégradation environnementale, exposition chronique à des substances toxiques, désertification, déforestation).L’Etat de catastrophe naturelle est déclaré si son intensité est déclarée anormales et que les dommages occasionnés non couverts par les contrats d’assurance habituels.
Comment se définit alors une catastrophe « non naturelle » ?
Une catastrophe « non naturelle » est tout d’abord une catastrophe d’origine humaine c’est à dire que les dégâts sont engendrés par des actes de l’Homme d’omission et commission. Nous en ont distinguons plusieurs : les catastrophes industrielles ou technologiques (faillites de systèmes/accidents, chimique/rayonnements, pollution, explosions, incendies, terrorisme) ; la déforestation ; les pénuries ; les urgences complexes à savoir les guerres, insurrections, déplacements de populations etc.
En quoi les différences économiques et géographiques des pays sont-elles à l’origine des inégalités face aux catastrophes naturelles ?
1 – La géographie et la situation économique du pays à l’origine des inégalités face aux catastrophes naturelles
Il est important de savoir que la géographie joue beaucoup dans le déclenchement d’une catastrophe naturelle. En effet, tous les pays ne sont pas égaux devant la nature. Certains pays sont des zones à haute activité sismique comme les Caraïbes, l’Extrême Orient, l’Asie du Sud- Est. D’ailleurs, le tsunami en Indonésie en 2004, les tremblements de terres en Chine en 2008 et à Haïti en 2010, ainsi que le cyclone en Birmanie en témoignent clairement. Sans l’ombre d’un doute, ces catastrophes sont les plus marquantes de ce début de 21ème siècle et ont fragilisé les structures sociales et économiques sous toutes leurs formes (aucun habitant n’en est sorti indemne que ce soit physiquement ou psychologiquement). De surcroît, elles surviennent souvent dans des régions à très fortes poussées démographiques dont la plupart se trouvent dans des pays du tiers monde.
Il y’a aussi une forte inégalité des catastrophes naturelles selon que ce soit un pays dit « riche » ou un pays « en voie de développement ». Ceci s’explique par la qualité des logements souvent insalubres des pays en voie de développement-ne pouvant donc supporter un tel choc- éventuellement dans des zones marginalisées et sans couverture sociale ni assurance. Ceci ne permet donc pas aux habitants d’une zone touchée de la quitter pour sauver leur peau. De plus, afin de tout reconstruire-le capital étant souvent détruit- les autorités font appel aux ressources du pays parfois inexistantes et peuvent même avoir recours aux économie des ménages, sauf que tout leur patrimoine est souvent réduit en bouillie (maisons ravagées,etc.).
Ainsi, la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles peut aussi être favorisée par un contexte défavorable, de mauvaises infrastructures, des réglementations non respectées, etc. Prenons l’exemple de la Chine et des Caraîbes qui ont tous deux été sujets à des catastrophes naturelles. Etant économiquement un pays confortable, la Chine a été en mesure de réagir face au désastre contrairement aux Caraïbes. C’est ainsi que l’on remarque que la performance économique d’un pays joue beaucoup dans sa façon d’appréhender et de gérer le bouleversement.
Pour résumer, les « pays en développement » sont démesurément affectés par les catastrophes naturelles puisque ceux là sont desservis par leur géographie : l’activité volcanique par exemple est plus forte dans ce que l’on appelle la Ceinture de feu du Pacifique, qui englobe de nombreux pays d’Asie et d’Amérique latine. De surcroît, leur situation économique ne leur permet pas de gérer les conséquences du désastre comme peuvent le faire les pays « riches ». Tous ces éléments accroissent leur vulnérabilité.
Ces différences économiques et géographiques sont donc à l’origine des inégalités face aux catastrophes naturelles et à leurs conséquences auxquelles nous allons nous intéresser à présent.
2- Les conséquences économiques et sociales des catastrophes naturelles
Des pertes humaines en milliers :
Les pertes humaines importantes sont une conséquence directe et souvent la plus douloureuse des catastrophes naturelles. La mortalité s’est accrue de 60 % en vingt ans. Plus de 25000 personnes ont perdu la vie en 2013 pour cause de catastrophe naturelle, le typhon Haiyan aux Philippines ayant fait 7000 victimes.
Les plus meurtrières sont les séismes qui ont été responsables de 780 000 victimes entre 2001 et 2010. Ce qui représente à peu près 60% de la mortalité liée à l’ensemble des catastrophes naturelles. Le séisme le plus meurtrier étant celui d’Haïti en 2010. (magnitude de 7 sur l’échelle de Richter, mort de 316.000 personnes). En deuxième position, vient le tsunami dans l’océan Indien en 2004 (faisant 227.000 victimes).
Ce phénomène n’est toujours pas arrivé à son paroxysme puisque des études ont démontré qu’avec la croissance de la population mondiale et l’explosion de l’urbanisation, la menace de catastrophes naturelles ne cesserait d’augmenter à l’avenir d’autant plus que les mégalopoles les plus conséquentes sont situées sur des zones sismiques, parmi lesquelles Tokyo (32 millions d’habitants), Mexico (20 millions), Los Angeles (15 millions) ou encore Istanbul (9 millions).
De lourdes pertes matérielles et économiques :
Les pertes économiques sont l’un des effets les plus lourds des catastrophes naturelles. Dans certains cas, quand le degré d’impact est élevé, le coût des pertes peut atteindre deux à trois pourcent du PIB d’un pays, ce qui est comparable à l’effet d’une sérieuse récession. Le montant des pertes matérielles et économiques connaît une importante progression depuis les années 90 et atteint aujourd’hui une moyenne annuelle de 20 milliards de dollars. Les pertes de ressources productives sont non négligeables que ce soit en termes de travail (personnes tuées, journées de travail perdues) ou d’équipements (machines, véhicules), d’immeubles, d’infrastructures…
Il est aussi important de noter que l’image de la région est fortement affectée par la catastrophe naturelle, ce qui freine le tourisme, les exportations et toute relation économique ou politique avec d’autres pays. Le chiffre d’affaire des entreprises s’en trouve pénalisé et peut même conduire à la faillite. Les conséquences humaines psychologiques, matérielles et économiques peuvent être à leur tour à l’origine de risques sanitaires (maladies, accroissement de la mortalité, santé mentale en péril). C’est un cercle vicieux.
Des conséquences biologiques graves
L’impact des catastrophes naturelles sur la biologie et l’écosystème est potentiellement important. On parle d’une modification des habitats des espèces, de la perturbation du fonctionnement des écosystèmes, de la destruction de la faune et de la flore, de la disparition des espèces fragiles, de la diminution de la biodiversité, de la dégradation de la chaîne alimentaire, de la destruction des cultures vivrières terrestres, de la pollution des milieux physiques, etc.
3- Les actions d’aide internationales
Les actions de prévention au plan international visant à protéger les populations et l’environnement sont de plus en plus nombreuses. Pour ce faire, plusieurs instruments internationaux ont été mis en place , d’abord par les Nations Unies qui s’engagent à secourir au plus vite les victimes et à trouver des stratégies en vue de prévenir les situations d’urgence. D’ailleurs le directeur de la stratégie internationale des Nations Unies Salvano Briceno s’interroge sur l’aspect « naturel » des catastrophes, selon lui : «un des enseignements de la décennie internationale pour la prévention des catastrophes qui s’est achevée en 2000, est qu’il faut abandonner le terme de “naturel”. En effet les catastrophes ne sont pas naturelles : il y a une cause naturelle qu’on ne peut empêcher, mais c’est la vulnérabilité sociale et humaine qui transforme un phénomène naturel en catastrophe».
L’ONU s’occupe aussi d’observer les cyclones tropicaux et de prévenir la famine afin de réduire la vulnérabilité des pays face à cette tragédie. Il y’a aussi l’action du bureau pour la coordination des affaires humanitaires qui, depuis sa création en 1998, tente de renforcer l’impact des Nations Unies en matière de secours d’urgence et de catastrophes naturelles. Le Programme des Nations Unies pour le Développement intervient aussi à ces fins là.
L’action des ONG telles que la Croix Rouge est non négligeable. En effet, elles ont les capacités logistiques et humaines de réagir encore plus vite que les Nations Unies en cas d’urgence et fait aussi de la prévention sa priorité.
La conclusion que nous pouvons tirer est que les catastrophes naturelles sont une menace de plus en plus sérieuse notamment pour les pays en voie de développement. Causant de indénombrables dégâts humains, économiques, écologiques, sociaux et sanitaires, leur gestion et prévention deviennent primordiales. Les organisations internationales en sont bien conscientes et œuvrent non seulement pour la réduction de la vulnérabilité face à ces catastrophes naturelles mais aussi pour la création d’outils et instruments internationaux en vue d’amortir leurs risques.
Benaddou Idrissi Kenza
Sources :
http://www.ifmt.auf.org/IMG/pdf/Catastrophes_naturelles.pdf
http://geographie-histoire.info/Catastrophesnaturelles.pdf
https://www.youtube.com/watch?v=-5_CaF4KvlU
https://www.youtube.com/watch?v=-5_CaF4KvlU
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