Citation emblématique Winston Churchill
“A politician needs the ability to foretell what is going to happen tomorrow, next week, next month, and next year. And to have the ability afterwards to explain why it didn’t happen.”
“Un bon politicien est celui qui est capable de prédire l’avenir et qui, par la suite, est également capable d’expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées comme il l’avait prédit.”
Blake Robert. Winston Churchill. Pocket Biographies (1997)
Biographie de Winston Churchill
Sir Winston Leonard Spencer-Churchill est un fils d’aristocrate né le 30 novembre 1874 à Blenheim palace (Oxfordshire), il est à la fois homme politique, soldat et écrivain. Il est nommé officier en février 1895. Il combat au Soudan, en Inde où il est par ailleurs journaliste. Elu du parti conservateur au Parlement en 1900, il adhère au parti libéral en 1904. Il commence alors une carrière politique au niveau national : en 1905, il est nommé sous-secrétaire d’Etat aux colonies. De 1908 à 1910, il occupe le poste de Président du Ministère du commerce.
En 1910, il devient Ministre de l’Intérieur, poste qu’il quitte en 1911 pour devenir Lord de l’Amirauté puis il doit céder sa place. En 1917, il réintègre le Gouvernement en tant que Ministre des munitions, puis Secrétaire d’Etat pour la guerre et les affaires aériennes de1918 à 1921 et enfin, Secrétaire aux Colonies de 1921 à 1922. Pendant les dix ans qui suivent, Churchill est absent du gouvernement. En 1939, Chamberlain nomme Winston Churchill de nouveau First Lord de l’Amirauté le 3 septembre. En mai 1940, il accède au poste de Premier Ministre.
Le parti travailliste remporte les élections de 1945, Churchill ne participe pas directement aux règlements de l’après-guerre, mais il est cependant considéré comme un héros national.
De nouveau Premier Ministre en 1951, l’aboutissement vient en 1953 quand Churchill rappelle à l’Europe que le Royaume-Uni est aux côtés de la CED (communauté européenne de défense) mais qu’il n’en fait pas parti.
Churchill démissionne en 1955 mais reste membre du Parlement jusqu’à 1964. Il reçoit le prix Nobel de la littérature pour ses écrits en 1953. Il refuse la pairie qui sera accepté par sa femme après sa mort. En 1963, le Congrès américain lui confère la citoyenneté américaine. Il meurt à l’âge de 90 ans en 1965.
Bibliographie
- François Bédarida, Churchill, Paris, Fayard, 1999, 571 p.
- Winston Churchill, Mémoires de Guerre 1941-1945 (traduit, présenté et annoté par François Kersaudy, Tallandier, 2010, 635 p.
- Winston Churchill, Mémoires de guerre 1919-1941, Paris, Tallandier, 2009
- John Denson, The Costs of War: America’s Pyrrhic Victories, New York, Prentice Hall, Inc., 1997, 259 p.
- Roy Jenkins, Churchill A Biography, Paris, Tallandier, 2001
- Gilbert Martin, Winston S. Churchill: Young Statesman, 1967
- François Kersaudy, Winston Churchill : Le pouvoir de l’imagination, Paris, Tallandier, 2011, 715 p.
- William Manchester, The Last Lion : Winston Spencer Churchill, Vision of Glory 1874-1932, 1983
- William Manchester, The Last Lion : Winston Spencer Churchill, Alone 1932-1940, 1988
- William Manchester, Rêves de gloire : 1874-1932, Paris, Robert Laffont, 1985
- William Manchester, L’épreuve de la solitude : 1932-1940, Paris, Robert Laffont, 1990
- Gilbert Martin, Churchill A Life, 1992
Édition en un volume de la version en 8 volumes de la biographie.
- Robert K. Massie, Dreagnought Britain, Germany and the Coming og the Great War [Les chapitres 40 et 41 concernent Churchill à l’Amirauté.]
- Robert K. Massie, Castles of Steel : Britain, Germany and the winning of the Great War at sea, Vintage Random House, 2007 (1re éd. 2003)
- Jeremy Shearmur, « Hayek, The Road to Serfdom, and the British Conservatives », Journal of the History of Economic Thought, vol. 28, no 3, 2006, p. 309-313
- Robert Skidelsky, Fighting for Britain, Macmillan, 2000, 580 p.
- Richard Toye, Lloyd George and Churchill : Rivals for Greatness, Londres, Macmillan, 2007
- Consuelo Vanderbilt Balsan, Une duchesse américaine, Paris, Tallandier, 2012
Les axes de pensée de Winston Churchill
Winston Churchill a, en 1948, théorisé l’idée d’une géopolitique moderne des langues fondatrices de l’Anglophonie qu’il a nommé la Théorie des Trois cercles. Cette théorie divise le monde en trois cercles distincts :
Le 1er cercle: les pays blancs de langue anglaise
Le 2ème cercle : l’Europe
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Le 3ème cercle : les pays du Commonwealth.
La Thèse de Winston Churchill
Après 1945, les trois axes par lesquels la politique étrangère a été articulé étaient pré-définis par la théorie des trois cercles de Winston Churchill. La Grande-Bretagne se trouve alors dans un rôle central et unique entre ces trois aires géographiques que sont les Etats-Unis, L’Europe et le Commonwealth. Cependant selon les circonstances, sa position se voit plus attirée par les Etats-Unis ou l’Europe et beaucoup moins vers le Commonwealth.
à Par exemple, en 1997, lors de l’élection de Tony Blair, la Grande-Bretagne fait sentir une volonté de renforcer l’axe européen malmené pendant les années Thatcher. Le premier ministre affichait en effet un désir de leadership en Europe.
à Après les attentats du 11 Septembre 2001, la Grande-Bretagne choisit de privilégier sa « relation spéciale » avec les Etats-Unis au détriment des deux autres axes. L’axe transatlantique est même poussé à l’extrême lorsque Tony Blair décide, en dépit de l’opposition au sein de son pays et son propre parti, de se joindre aux Etats-Unis pour la guerre en Irak.
à Cette relation particulière pour les Etats-Unis aura également un impact considérable sur la relation entre l’Europe et la Grande-Bretagne qui en souffrira sur le long terme. L’Europe posera dès lors un regard plus critique sur les agissements de la Grande-Bretagne ; le néoconservatisme de l’administration Bush n’aidera pas à améliorer ces relations.
à Egalement, la décision de la Grande-Bretagne d’entrer en conflit avec l’Afghanistan, notamment dans l’optique de lutte contre le terrorisme et Al Qaida ne sera pas soutenu par l’Europe.
à La première prise de position de la Grande-Bretagne au sujet du conflit israélo-palestinien était pro palestinienne car elle était fortement influencée par son passé colonial. Elle s’est finalement ralliée à l’Europe mais surtout aux Etats-Unis, afin de ne heurter aucun de ces deux cercles.
à Les relations entre la Grande-Bretagne et le troisième axe, le Commonwealth, est aujourd’hui plus considéré comme un symbole britannique que comme de réelles colonies orchestrées par la Grande-Bretagne. Les pays sous le Commonwealth sont, en effet indépendants, et bénéficient de quelques avantages culturels et économiques britanniques ; notamment les pays d’Afrique.
Critiques personnelles
à L’intervention de la Grande-Bretagne en Afghanistan
A propos de l’intervention en Afghanistan on remarque qu’elle fut très mal accueillie par la commission des affaires étrangères de la chambre des communes. En effet elle critiquait l’absence d’une stratégie cohérente car l’opération ne tenait pas compte de l’histoire du pays et de ses coutumes. Or on peut remarquer que c’est avec des connaissances approfondies de l’histoire du Moyen-orient et de l’Europe que Churchill dirigeait son pays.
à La place du Commonwealth dans la diplomatie britannique
Les relations entre les pays du Commonwealth et le Royaume-Uni sont de deux ordres. Il y a 52 pays qui en sont actuellement membres mais seulement 16 d’entre eux reconnaissent la reine d’Angleterre comme leur chef d’état. L’ancien empire colonial britannique n’a plus les mêmes influences (mais garde cependant des rapports étroits comme avec l’Inde) et le troisième axe n’en n’est plus véritablement un.
à L’intervention britannique en Irak
Même si le Royaume-Uni intervenait avec les forces de la coalition, on remarque que l’opinion publique a encore une fois critiqué l’intervention britannique en Irak. Un groupe militant, Stop The War Coalition a dénoncé le manque de stratégie utilisée par la coalition et l’évolution des conflits qui stagnaient alors que l’intervention devait durer seulement quelques De plus l’histoire montre que les conséquences des interventions occidentales sont presque toujours désastreuses, que ce soit pour le pays ou ses habitants (Afghanistan, Indochine, Algérie, Guerre du Golf).
Cinq mots illustrant sa pensée
Victoire – Stratégie – Optimisme – Visionnaire – Humaniste
Annexe :
Londres et le monde – Statèges et stratégies britanniques
Jacques Leruez, Agnès Alexandre-Collier, Robert Boyce et Sue Onslow, (deux historiens anglais et deux politistes français) accomplissent le tour de force de traiter des « trois cercles » tirés de la métaphore chère à Winston Churchill : le Commonwealth, la relation transatlantique et les liens avec l’Europe occidentale, élargie aujourd’hui à l’Europe de l’Est. C’est « à la croisée de ces courants » que continue ainsi à s’exprimer, tout en se renouvelant, la politique extérieure de la Grande-Bretagne, même si leur importance relative a changé depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Trois chapitres, précédés d’un premier judicieusement consacré aux interférences de la politique intérieure sur la politique étrangère, en traitent successivement. Ils dressent un bilan nuancé du maintien de la « relation spéciale » entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, de l’emprise progressive de celle-ci sur l’Union européenne et, à travers le prisme des reliquats du Commonwealth, des rapports de l’ancien « Empire britannique » avec le reste du Monde.
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