Introduction :
La République Tchèque, ou Tchéquie, est un pays d’Europe Centrale sans accès à la mer. Elle est entourée par la Pologne, l’Allemagne, l’Autriche et la Slovaquie. Elle regroupe les régions historiques de la Bohême, de la Moravie et d’une partie de la Silésie. Sa capitale est Prague. C’est une démocratie parlementaire. La langue tchèque est parlée à 95,4% et le slovaque 1,6%. L’ethnie tchèque est la principale, elle représente 63,7% de la population. Les moraviens représentent 4,9%, les slovaques 1,4%, autres 30%. La monnaie est la couronne tchèque : CZK. L’IDH de la République Tchèque est de 0.873 en 2012 ce qui est plutôt élevé. Cet indice se repose sur trois dimensions : santé, éducation et niveau de vie.
A la fin de la 1ère guerre mondiale, les tchèques et les slovaques de l’ancien Empire Austro-Hongrois ont fusionnés pour former la Tchécoslovaquie. Durant l’entre-deux guerres, les dirigeants tchèques prédominants dans le nouveau pays étaient souvent sollicités pour répondre aux demandes des autres minorités ethniques dans la république, notamment les slovaques, les allemands sudètes et les ruthéniens (ukrainiens). Au début de la 2nde guerre mondiale, l’Allemagne nazie a occupé la partie tchèque du pays et la Slovaquie est devenue une état indépendant allié de l’Allemagne. Après la guerre, une Tchécoslovaquie réunifiée mais tronquée (sans la Ruthénie) est tombée sous l’influence soviétique. En 1968, une invasion par les troupes du Pacte de Varsovie a achevé les efforts des dirigeants du pays pour libéraliser les règles communistes et créer un « socialisme avec une face humaine », conduisant à une période de répression connue comme la « Normalisation ». La pacifique « Révolution de Velours » a conduit le parti communiste hors du pouvoir fin 1989 et inauguré un retour à la démocratie et à l’économie de marché. Au 1er janvier 1993, la Tchécoslovaquie a subit un « Divorce de Velours » qui mena à la séparation de la République Tchèque et la Slovaquie. La République Tchèque a rejoint l’OTAN en 1999 et l’Union Européenne en 2004.
Risque politique :
La stabilité du gouvernement et des institutions
En 1996, le journal Alternatives Economiques déclarait :« Sa stabilité politique et ses résultats économiques honorables en font le meilleur candidat parmi les ex-démocraties populaires. »
Le chef de l’état est le président Milos Zeman depuis le 8 mars 2013. Le premier ministre est Jiri Rusnok depuis le 10 juillet 2013, il a suivi la résignation de Petr Necas. La mandat est de 5 ans pour le président de la république, de 4 ans pour les députés et de 6 ans pour les sénateurs.
Les prochaines élections présidentielles auront lieu en février 2018 et les législatives en 2014.
La République Tchèque est une république à caractère mixte, présidentiel et parlementaire. Même si la République Tchèque a intégré l’Union Européenne en 2004, une partie de sa population reste « euro-sceptique ». D’ailleurs, un sondage réalisé en 2013 par le Centre d’étude de l’opinion politique a révélé que 75% des sondés ne voulaient pas de l’adhésion à la zone euro. Mais le nouveau Président tchèque Milos Zeman, élu le 27 janvier 2013, au suffrage universel direct pour la première fois (avant, le président était élu par le parlement), se définit comme eurofédéraliste et se prononce en faveur d’une harmonisation fiscale européenne et de l’entrée de la Tchéquie dans la zone euro.
Les conditions socio-économiques
Urbanisation:
Population urbaine: 74% du total de la population (2010)
Taux d’urbanisation: 0,3% annuel (est. 2010-15)
Taux d’alphabétisation (2012):
Total: 99%
Hommes: 99%
Femmes: 99%
Religions (2012) :
Catholiques : 10,3%
Protestants : 0,8%
Autres et non-spécifiés : 54,6%
Sans religion : 34,2%
Structure des âges (2012):
0 – 14 ans: 13,4% (hommes 701 936/femmes 663 571)
15 – 24 ans: 11,1% (hommes 575 726/femmes 548 800)
25 – 54 ans: 43,6% (hommes 2 255 899/femmes 2 179 195)
55 – 64 ans: 14,2% (hommes 699 149/femmes 748 529)
65 ans et plus: 17,6% (hommes 723 059/femmes 1 067 057)
Age médian (2012):
Total: 40,8 ans
Hommes: 39,2 ans
Femmes: 42,5 ans
Taux de chômage (2012) :
7 %
Taux de chômage chez les jeunes (15-24 ans) : 2012
Total : 21,3%
Hommes : 21,6%
Femmes : 20,9%
Espérance de vie scolaire (2012) :
Hommes : 16 ans
Femmes : 16 ans
Quelques challenges sur le long terme sont de faire face rapidement au vieillissement de la population, financer un système de soins endetté et se diversifier en passant d’une économie industrielle à une économie plus high-tech, basée sur les services.
Les pressions ethniques
Le cas des Roms en République Tchèque :
Il est estimé que 2% de la population tchèque fait partie de la communauté roms. Le taux de chômage chez les adultes roms est de 70% tandis que ceux qui ont un emploi gagnent 42% du salaire moyen. Plusieurs pratiques discriminatoires ont été pointées du doigt en République Tchèque comme la scolarisation d’enfants roms dans des écoles pour élèves ayant un handicap léger. Malgré quelques vagues de tensions entre roms et non-roms, la République Tchèque est jugée plus tolérante envers les roms que ses voisins d’Europe centrale et orientale. Le gouvernement tchèque a d’ailleurs proposé un projet de stratégie nationale de 2011 à 2015 pour l’inclusion des roms.
Relations avec les pays voisins
Comme indiqué plus tôt, grâce à l’élection du nouveau président, les relations entre Prague et Bruxelles devraient s’améliorer. Le nouveau président est favorable à l’entrée de la République Tchèque dans la zone euro.
La République Tchèque a noué des liens solides avec son voisin allemand.
Elle a aussi fondé en 1991 avec la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie, le groupe de Visegrad afin de défendre leurs intérêts ensemble au sein de l’UE.
Les relations avec la Russie dues à l’occupation communiste se réchauffent tranquillement. La Russie est quand même le 5ème partenaire commercial de la République Tchèque. Les échanges sont surtout centrés autour du secteur énergétique. La République tchèque importe de Russie 70% de son pétrole, 75% de son gaz et 100% de son combustible nucléaire et exporte pour sa part essentiellement des matériels de transport et des machines (80% du total), dont une part croissante d’automobiles, notamment Skoda (27% en 2012 contre 23% en 2011).
Les principaux clients de la République Tchèque sont respectivement l’Allemagne (32 %), la Slovaquie (8,9 %), la Pologne (6,3 %), la France (5,1%), l’Autriche (4,5 %) et le Royaume-Uni (4,5%). Ses principaux fournisseurs sont l’Allemagne (28,8 %), la Chine (7,6 %), la Pologne (7,1 %), la Slovaquie (7 %), les Pays-Bas (5,6%), la Russie (4,8 %) et la France est le 9ème fournisseur (3,2%).
Le niveau de corruption
La République Tchèque est classée 54ème sur 193 en terme de corruption par l’ONG Transparency International.
La corruption ronge toujours le pays, comme le prouvent de nombreuses affaires impliquant des ministres. Par exemple, il y a eu récemment en juin 2013 un scandale qui a causé la démission du chef du gouvernement, Petr Necas, suite à l’arrestation de sa directrice de cabinet pour corruption.
Les conditions de sécurité dans le pays liées à la criminalité et au terrorisme
Pas de risque spécifique à ce niveau là.
Risques économiques et financiers :
La République Tchèque est un des pays les plus stables et les plus prospères parmi les ex-pays communistes. C’est l’économie la plus industrialisée et la plus développée des pays d’Europe Centrale.
Le PIB par habitant
27 600$ en 2012
Le taux de croissance du PIB
-1,2% en 2012
Le taux d’inflation annuel
3,3 % en 2012
Le solde budgétaire (en % du PIB)
-3,2 % en 2012
Le solde courant (en % du PIB)
-2 % en 2012
La dette externe (en % du PIB)
43,1% en 2012
Le solde commercial
15868 millions de dollars en 2012
La stabilité du taux de change
1 € = 27,3 CZK
Indicateurs monétaires |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
2012 |
Couronne Tchèque (CZK) – Taux de change annuel |
24,98 |
26,5 |
25,28 |
24,61 |
25,17 |
Source : Banque Mondiale – dernières données disponibles
L’agence de notation financière Standard & Poor’s a confirmé en juillet 2013 la note de AA- pour la dette à long terme de la République Tchèque. Ce qui laisse présager une perspective stable.
La République Tchèque est un marché stable et prospère bien intégré dans l’UE, surtout depuis que le pays y est entré en 2004. Alors que le système financier conservateur est resté plutôt en bonne santé, l’économie ouverte reste sensible aux changements dans la performance économique de ces principaux marchés à l’export, particulièrement l’Allemagne. Quand l’Europe occidentale et l’Allemagne sont entrés en récession en 2008, la demande pour les biens tchèque a chuté, conduisant à une baisse dans la production industrielle et des exports. Ainsi, le PIB est tombé de 4,7% en 2009. Malgré tout il a recommencé à augmenter légèrement les années suivantes avant de rebaisser en 2012 à cause d’une baisse de la demande extérieure. L’industrie automobile reste la plus large, et, avec les fournisseurs en amont, compte pour presque 24% de l’industrie Tchèque.
Après deux années de croissance à 2,5% et 1,9%, le PIB a reculé de 1,2% en 2012. Le gouvernement tchèque a adopté fin 2011 une stratégie pour l’amélioration de sa compétitivité. Elle repose sur trois axes principaux : la qualité des infrastructures, le fonctionnement des instituions publiques et l’innovation. Il y a une forte dépendance à la demande européenne. De plus les échanges se concentrent sur un nombre réduit de secteurs, notamment les matériels de transport et les machines électriques, électroniques et informatiques. Afin de trouver de nouveaux débouchés à la République Tchèque, qui dépend fortement de la demande européenne, un soutien est apporté aux exportations vers les marchés non européens. En 2013, l’économie tchèque souffre de la contraction attendue en zone euro et des politiques d’austérités mises en œuvre. Le marché de l’emploi va continuer à se dégrader (chômage de longue durée : 37% des personnes sans emploi en 2013 alors qu’il était de 23% en 2009). L’économie du pays est très ouverte, ainsi les échanges commerciaux totaux avec l’étranger représentent 145% du PIB en 2012. L’Union Européenne concentre 84% des exportations. Pour la première fois depuis 2009, au premier trimestre 2013, les exportations ont reculé de 4,4% et ne participent pas positivement à la croissance.
Risques géographiques et environnementaux :
Les risques sismiques et géologiques
Il y a des risques d’inondation.
Les risques sanitaires et épidémiques
-
La pollution de l’air et de l’eau dans les environs nord-ouest de la Bohème et nord de la Moravie présente des risques pour la santé.
-
Il y a présence de pluies acides qui abîment les forêts.
-
Les efforts pour la croissance industrielle peuvent augmenter la pollution domestique.
-
Il faut faire attention aux tiques lors des séjours en forêt car elles ont la possibilité de transmettre des maladies.
Hard power :
Pouvoir militaire réel
Faible : 1% du PIB consacré aux dépenses militaires, c’est le 124ème pays sur 173.
Poids du pays dans les institutions internationales
« La séparation de la Tchécoslovaquie en deux États indépendants a obligé la République tchèque à effectuer une nouvelle adhésion à l’ONU et à l’OSCE en 1993. Ce pays a par la suite adhéré à l’OTAN (1999) puis à l’Union Européenne (2004). » (operationspaix.net)
La République Tchèque fait de la relation transatlantique une priorité. Elle fait partie de l’OTAN depuis 1999. Elle recherche de la sécurité auprès des Etats-Unis. Elle a apporté son soutien lors de l’intervention en Irak. Pour les tchèques, l’OTAN doit être le principal outil de développement de la coopération transatlantique sur les questions politiques et de sécurité. Un Tchèque, Jin Sedivy, a d’ailleurs occupé le poste de secrétaire général adjoint de l’OTAN entre 2007 et 2010.
Technologie et innovation
Il y a un important soutien des pouvoirs publics pour l’innovation. Fin 2013, les trois aspects suivants devront avoir été améliorés : dépenses de R&D dans le secteur des entreprises, emploi dans la R&D et productions de biens de haute-technologie.
En 2008, la République Tchèque a publié 715 articles scientifiques par million d’habitants, ce qui représente 0,4% de la production mondiale. Sur la période 2004-2006, le pays se place dans la moyenne concernant le nombre d’entreprises qui proposent une innovation de produit représentant une nouveauté pour le marché (14% des entreprises). Par contre, le pays se place en dessous de la moyenne pour les innovations non technologiques (38% des entreprises).
Soft power :
La République Tchèque est un pays assez récent (1993), son soft power n’est pas très puissant. Mais sa capitale, Prague a une histoire et une culture très riche. Elle a beaucoup rayonné par le passé. Par exemple, en 1355, Charles IV fit de Prague la capitale du Saint-Empire romain germanique. L’université de Prague, créée en 1347 fut la première université d’Europe Centrale. Plus récemment, en 2000, Prague a été nommée capitale européenne de la culture. Franz Kafka est un célèbre écrivain praguois, il s’est d’ailleurs inspiré de cette ville pour son roman « Le Château ». La République tchèque est aussi connue mondialement pour son art du verre et du cristal. Chaque pièce est unique. La musique est la forme d’art la plus populaire là-bas. Il est même dit : « Co Cech, to muzikant », ce qui signifie que chaque tchèque est un musicien. La République Tchèque possède donc une certaine reconnaissance culturelle mais n’a pas vraiment de réelle influence.
Conclusion :
S |
W |
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O |
T |
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Une des forces de la République tchèque est que c’est un pays stable politiquement et économiquement. De plus elle entretient de bonnes relations avec ses voisins, comme l’Allemagne. Elle a aussi fondé le groupe Visegrad en 1991 avec la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie pour défendre leurs intérêts dans l’UE. C’est l’économie la plus développée et la plus industrialisée de l’Europe centrale.
Ses faiblesses sont d’avoir subi le régime communiste et de dépendre fortement de la demande européenne et de l’industrie automobile. Elle cherche d’ailleurs à prospecter des marchés hors Europe pour diminuer cette dépendance. Comme tout pays développé, elle doit faire face au vieillissement de la population. D’après l’étude du hard power et du soft power, malgré une culture riche et ancienne, elle a très peu d’influence sur l’extérieur.
La République Tchéque prévoit de rentrer dans la zone euro . Ainsi elle a l’opportunité de profiter des avantages apportés par l’Union Européenne ou encore l’OTAN dont elle soutient fortement l’action.
Elle ne subit pas de menace particulière en ce moment, si ce n’est qu’en cas de baisse de la demande européenne elle risque d’avoir des problèmes causés par sa dépendance à celle-ci.
Sitographie :
http://hdrstats.undp.org/fr/pays/profils/CZE.html .
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/ez.html
http://www.czechinvest.org/fr/investir-en-republique-tchque
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/republique-tcheque/presentation-de-la-republique/
http://www.coface.fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Republique-tcheque
http://www.lemoci.com/Republique-Tcheque/Donnees-generales/011-47883-Republique-Tcheque.html?c=2
http://www.alternatives-economiques.fr/la-republique-tcheque-intronisee_fr_art_88_8633.html
http://www.transparency.org/cpi2012/results
http://www.touteleurope.eu/les-etats-membres/donnees-de-base-sur-les-etats-membres/detail-pays/republique-tcheque.html
http://www.indexmundi.com/czech_republic/economy_profile.html
http://www.operationspaix.net/149-fiche-d-information-de-l-etat-republique-tcheque.html
http://www.oecd.org/fr/sti/inno/46720171.pdf
http://populationsdumonde.com/fiches-pays/republique-tcheque
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_R%C3%A9publique_tch%C3%A8que
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