Introduction
La Zambie est un pays enclavé de Rhodésie du nord en Afrique australe globalement calme. Le pays acquit son indépendance en 1964 (elle était sous colonie anglaise) et c’est l’un des premiers exportateurs mondiaux de cuivre, une matière première presque aussi nécessaire aux économies que le pétrole. Malgré cela, la Zambie reste parmi la longue liste des pays les moins développés et sa population est largement touchée par le chômage, la famine et les nombreuses maladies tels que le sida, le choléra et les problèmes respiratoires. La Zambie œuvre au sein de différentes associations et organisations pour le maintien de la paix et la stabilité du pays. Nous allons nous intéresser aux risques du pays en termes de sécurité et de santé pour mieux comprendre l’environnement dans lequel la population vit puis nous nous intéresserons à la politique intérieure, la situation économique du pays en traitant des liens entre l’Union Européenne et la Zambie puis nous terminerons avec la politique extérieure du pays.
I) Quels sont les risques
- En termes de sécurité
En raison de la guerre en République Démocratique du Congo (RDC) et du fait des mouvements de troupes armés à la frontière Zambie/RDC, la frontière reste une zone déconseillée sauf en cas impératif. Les flux humains y sont très importants à cause des réfugiés politiques.
Ensuite, des restes d’explosifs de guerre n’auraient pas encore été trouvés dans la région nord-ouest, à la frontalière RDC/Angola avec la Zambie. Il faut donc circulé pendant la journée dans les grands axes.
Les incidents sont peu nombreux mais les agressions (vols à main armée, cambriolages, car jacking) peuvent être violentes. Sauf en raison impérative, il est conseillé de ne pas se déplacer à pied, il faut aussi limiter les trajets inter-urbains en voiture ou en bus après le coucher du soleil.
- En termes de santé
La Zambie fait face à une très grave épidémie de sida, pour l’agence des Nations Unies en charge de la lutte contre le sida, 15% de la population adulte (entre 15-49 ans) auraient le VIH.
En mai 2011, une épidémie de rougeole a éclaté dans l’est du pays. Environ de 1 000 personnes contaminées (zéro décès). La rougeole est une maladie infectieuse qui se transmet par les postillons ou les éternuements d’une personne infectée. Elle touche surtout les jeunes enfants et reste l’une des causes principales de mortalité infantile. Il existe un vaccin.
Pour aller en Zambie, des vaccins sont nécessaires. Beaucoup de maladies provoquent la diarrhée en Zambie. En effet, durant la saison des pluies (hiver/automne) des épidémies de choléra sont fréquentes. Ainsi il est prescrit d’éviter de se baigner dans les eaux stagnantes, ou de marcher pieds nus sur des sols humides (exemple de l’acide dans l’eau dans les usines de Glencore).
Du souffre s’échappe dans l’aire du fait de la combustion du cuivre par les usines Glencore (voir : A qui profite le cuivre ? Reportage)
II) Quelques éléments sur la politique intérieure
La Zambie a acquérit son indépendance en 1964. Ce pays se distingue des autres pays de la région par sa stabilité. En effet, 5 Présidents se sont succédés en 47 ans :
- M. Kenneth Kaunda, 1964 à 1991
- M. Frederick Chiluba, (1991-2001)
- Lévy Mwanawasa (2001-2008, prématurément mort le 19 août 2008)
- Rupiah Banda (2008-2011)
- Michaël Sata élu en septembre 2011
La campagne électorale du Patriotic Front en 2011 visait la lutte contre la corruption, la hausse du pouvoir d’achat et la création de nouveaux emplois. Parmi ces objectifs détaillés dans le programme électoral du Patriotic Front, figurait la révision de la Constitution de 1996, prévoyant notamment la réduction des avantages du Président et le rééquilibrage des pouvoirs, ainsi que le redressement du seuil requis pour l’élection (suffrage universel).
Le processus de consultation nationale sur la constitution est en cours, certains s’interrogent sur une remise en cause des ambitions initiales de cette révision.
Présidentielles 2008
Après la mort prématurée de Lévy Mwanawasa, des élections présidentielles ont été mises en place, le 30 octobre 2008. Elles se sont passées dans un cadre plutôt calme cependant le taux de participation a été peu élevé. Elles ont révélé Rupiah Banda nouveau Président (Mouvement pour la Démocratie Multipartite) avec 40.03% des voix suivis par Michaël Sata du Patriotic Front avec 38.1% des voix et Hakainde Hichilema de l’UPND avec 19.7% des voix. L’écart entre Sata et Banda était relativement faible (de l’ordre de 35200 butins) ce qui a poussé M. Sata a s’opposé aux résultats mais son désaccord a été rejeté par la cour suprême zambienne.
Présidentielles 2011
Michael Sata a remporté les élections présidentielles avec 43% des voix avec comme unique adversaire Rupiah Banda, président jusqu’alors, qui n’en comptait que 36%. La cérémonie d’investiture de M. Sata s’est passée le 23 septembre. Le Président Banda a accepté ces résultats.
Les législatives
La volonté de changement s’est également fait sentir durant élections aux législatives. Le Patriotic Front, a remporté le scrutin législatif, mais sans avoir obtenu 50 voix plus une. Avec 60 députés 148 places à pourvoir, il accroit son nombre de siècle de 2006 de 15.
Après quelques rééquilibrages (le président désigne ses ministres parmi les députés nommés à l’Assemblée et a le droit de nominer 8 élus pour compléter son cabinet, plusieurs élections intermédiaires ont également lieu), le parti du président Sata dispose, au mois de mars 2013, de 75 sièges sur 158. S’étant assuré du soutien d’au moins 15 députés hésitants des autres partis, il avait alors l’assurance de la majorité à l’Assemblée.
Le principal parti opposé, le mouvement pour la démocratie multipartite, ne comptait pas moins de 50 sièges en mars 2013. L’UPND a survécu au déclin prédit et a même amélioré son rang depuis 2006 avec 29 sièges à l’Assemblée en 2013. Les 4 sièges restant était pris par les petits parties et les indépendants. L’ancien parti unique (l’UNIP) n’a plus de siège.
La proportion de femmes élues était largement inférieure à 15%, elle accentue la marge constatée pendant les nominations des candidatures
Puis, pour la deuxième fois en 47 ans, la Zambie connu une alternance politique sans incident (malgré quelques troubles et règlements de compte après les élections). Les élections ont été jugées globalement transparentes par les missions internationales présentes pour l’occasion.
III) Contexte économique
Le PIB de la Zambie s’élevait à 19, 2 milliards de dollars américains en 2011, autrement dit un PIB par habitant de 1 425 $. En 2012, l’indicateur de développement humain classe la Zambie à la 150ème position sur 186.
Après une période relativement difficile de gestion de l’état et de l’économie avec un endettement préoccupant jusqu’en1995, la Zambie mis en place des réformes à court terme qui lui ont permis d’accroitre son produit intérieur brut de plus de 5% ces dix dernières années.
Le pays, grâce à ses sous-sols riche en cuivre, a sus tiré profit de la demande sur le marché des matières première.
Après plusieurs années de laisser-aller, les mines de cuivre ont été privatisées en 2000 par le suisse Marc Rich (voir reportage).
Le fort taux de croissance du PIB, n’est malheureusement pas suffisante pour réduire nettement la pauvreté, elle touche environ 60,5 % du peuple zambien, ni permettre d’atteindre des objectif économique concrets. Les obstacles au développement du pays les plus importants restent l »accès non direct à la mer, les inégalités sociales, le fort taux de personnes séropositives et la fragilité du système éducatif.
Grâce au FMI, la Zambie a amélioré sa politique budgétaire ces dernières années et a mis en place plusieurs réformes grâce auxquelles elle a obtenu, il y a 3 ans, la note B+ qui signifie perspectives stables par les agences Standard & Poor’s et Fitch.
Le secteur minier constitue la plus grande partie des finances publiques zambiennes (cuivre).
Corruption
La Zambie est un pays très dépendant des dons principalement de pays du nord, les affaires de corruption mises en évidence en 2009, surtout dans le secteur de la santé, ont poussé les investisseurs étrangers à repousser leurs engagements et à attendre des mesures claires de lutte contre la corruption, comme le président Sata l’avait promis dans son programme électoral (c’est entre autres choses la raison pour laquelle il fut élu).
Par ailleurs, les affaires récentes (accumulation d’affaires bâclées, qui touchaient des personnalités de l’opposition ; arrestations dans des conditions peu claires d’enquêtes concernant des membres du gouvernement) suscitent du doute consternant la lutte réelle contre la corruption.
UE/Zambie
Par rapport à ses liens commerciaux avec l’Union Européenne, la Zambie est membre de l’ESA « Afrique orientale et australe », groupe de négociation dont certains partis ont signé en août 2009 un accord de partenariat économique intérimaire. La Zambie a paraphé l’accord fin 2007 mais n’a envoyé son calendrier d’accès au marché que 8 mois plus tard. Elle applique l’accord de partenariat économique intérimaire depuis la fin de l’année 2008 mais n’est pas prête à le signer, ce qui la désolidarise d’autres pays de la région. Si la Zambie signe l’accord, elle pourrait libéraliser 80% de ses importations en provenance de l’UE de là à 2015.
IV) En ce qui concerne la politique extérieure
La Zambie est un pays enclavé et politiquement stable mais entouré de pays connaissant des troubles, elle compte beaucoup sur la paix et à la stabilité national. On peut le voir notamment par une contribution conséquente aux opérations de maintien de la paix organisé par l’ONU avec 216 places début 2013.
La Zambie est un membre actif des organisations régionales auxquelles elle fait partie, comme l’Union Africaine, la SADC et le Marché Commun de l’Afrique de l’Est de l’Afrique Australe, (COMESA, dont le siège se trouve Lusaka). L’échelle internationale, la Zambie fait partie du Mouvement des Non-Alignés.
Faisant partie des pays les moins développé (PMA), la Zambie bénéficie d’aides importantes de la communauté internationale. Les Etats-Unis, le Japon et la Norvège sont les trois premiers donateurs bilatéraux, tandis que l’Union Européenne et la Banque Mondiale sont les deux bailleurs multilatéraux principaux.
La Zambie entretient des relations politico- économiques étroites avec la Chine qui est, après l’Afrique du Sud et Le Royaume-Uni, le 3ème investisseur dans le pays, très présente dans les mines de la Copperbelt. Enfin, le Président Sata affiche une relation amicale et professionnelle avec le président zimbabwéen Robert Mugabe.
La Zambie ne cesse d’accueillir des nouveaux réfugiés politiques en provenance de pays frontaliers du fait de leurs troubles et de leurs instabilités politiques. A la fin du mois de juin 2012, ils étaient près de 34 000 réfugiés et 500 demandeurs d’asile, pour la plupart originaires d’Angola, de République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. La Zambie a signé la Convention de 1951 en rapport au statut des réfugiés et de son Protocole de 1967, ainsi que de la Convention de l’OUA de 1969 régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique.
Conclusion : La Zambie est un pays calme et stable; elle s’ouvre au sein de nombreux groupes régionaux ou internationaux afin de le rester. Le pays est en voie d’expansion depuis le rachat de ses usines et mines de cuivre dans les années 2000.
Sources
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/zambie-12303/ http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/zambie/presentation-de-la-zambie/ http://fr.wikipedia.org/wiki/Zambie http://www.youtube.com/watch?v=UzNfL8Xk_OY http://www.canalmonde.fr/r-annuaire-tourisme/monde/guides/cartes.php?p=zm http://africamix.blog.lemonde.fr/2011/05/27/zambie-a-qui-profite-le-cuivre/