1- Introduction:

Le Royaume du Bahreïn (littéralement « les deux mers ») est un archipel se situant près de la côte Ouest du golfe Persique au Moyen-Orient. L’île de Bahreïn représente le plus grand territoire de cet archipel qui est relié directement à l’Arabie Saoudite à l’aide de la chaussée du roi Fahd.

Depuis 2002, la monarchie constitutionnelle est proclamée par l’actuel roi Hamed ben Issa al-Khalifa et devient alors un État.

Dans cet archipel la langue officielle est l’Arabe malgré une forte présence de l’anglais ainsi que du persan et certaines langues indiennes. Néanmoins l’arabe bahreïni est le dialecte le plus couramment utilisé dans cet État islamique.

Cette diversité de langues s’explique par une multitude d’expatriés qui représentent plus de la moitié de la population de cette île. Ces travailleurs, majoritairement des hommes, viennent principalement de l’Asie du sud-Est et de l’Iran.

L’islam est la religion d’État qui représente plus de 80% de la population en 2001. Néanmoins une forte communauté chiite représentant plus de 70% des musulmans alors que la famille royale est sunnite. Cependant, avec l’arrivée de ces expatriés le christianisme ainsi que d’autres religions prennent de l’importance dans ce pays.

En 2010, un recensement national a révélé que le pays compte environ 1 200 000 habitants. Ils se concentrent majoritairement au nord du pays dans la capitale Manama, créant une seule zone urbaine. Le Bahreïn est le quatrième État souverain le plus densément peuplé sans compter les Cités-États.

Expatriés et bahreïniens possède un IDH élevé de 0,796. Il classe le pays au 48^ème rang sur 187 pays des pays du monde, ce qui fait de Bahreïn un pays développé. Le taux d’alphabétisation approche les 90% ainsi que leur monnaie, le Dinar bahreïni est stable et a une valeur fixe face au dollar de 1 USD = 0,376 BHD.

Toutes ces informations sur le niveau du développement économique et humain indiquent que le Bahreïn rentre dans la catégorie des « pays du Nord ».

2- Évaluation des Risques politiques:

Après la mort de son père, Hamed ben Issa al-Khalifa a reprit le contrôle du pays en instaurant de nouveau une constitution plus ouverte sur la démocratie et indiquant une monarchie parlementaire. Le système politique bahreïnien est composé de deux chambres totalisant 40 sièges chacune. La démocratisation de la constitution se base essentiellement sur deux points : le suffrage universel pour le vote d’une dizaine de siège aux chambres ainsi que le droit des votes des femmes.

La moitié du territoire bahreïnien est possédée, à titre privé, par la famille royale qui s’approprie de plus en plus de terre. La démocratisation de l’intégralité du pays est vivement soutenue par le roi malgré des décisions politiques critiquées et contradictoires.

Situation politique interne :

Le Royaume du Bahreïn connaît, comme la plupart de ses voisions arabes, une forte tension chiite/sunnite qui provoquent d’énormes échauffourées. Tout comme ses voisins, le pays n’a pas échappé aux tensions du printemps arabes qui ont conduit à des manifestations chiites gigantesques pour se petit pays d’un million trois-cent milles habitants. Ils demandaient plus de reconnaissances et de droit sociaux. Cependant ces foules ont été rapidement réprimandées par le gouvernement soutenu par l’Arabie Saoudite. Malgré des négociations entre le gouvernement ainsi que la famille royale sunnite et les manifestants chiites, les débats ne sont qu’un artifice pour apaiser ces tensions.

La corruption, la liberté politique, et la faible liberté de la presse sont de loin les faiblesses du système politique bahreïnien. Des scandales concernant l’esclavage sexuel et le trafic ont été découvert il y a peu de temps donnant suite à des actions du gouvernement comme la signature à la convention des Nations Unis contre la corruption.

Le Royaume du Bahreïn n’a pas connu un changement politique important suite au printemps arabe comme certains de ces voisins arabes mais il a connu de vives agitations. Cependant avec l’aide de son voisin, l’Arabie Saoudite, le Bahreïn a eu la capacité de gérer ces tensions sans un bain de sang gigantesque. De plus, avec ces manifestations, les relation entres ces deux voisins se sont renforcés et permettent des accords économiques très important pour le pays. Ils sont reliés par une digue de plus de 25 kilomètres appelée la chaussée du Roi Fahd qui permet aussi l’exportation d’aluminium.

Le Bahreïn soutient son voisin sur différent cas, sans prendre partie réellement, comme par exemple sur le cas de la Syrie.

Situation politique externe :

Malgré un soutien affirmé pour ses voisins, l’État a toujours eu une relation difficile avec le Qatar concernant l’appartenance des îles de l’archipel. Malgré cela, le Royaume a toujours eu de bonnes relations internationales.

Le pays appartient à de nombreuses organisations internationales comme l’OMC, l’ONU et le CIO.

Le gouvernement entretient une excellente relation avec les Etats-Unis qui possède la Ve flotte américaine et le Commandement central des Forces navales. Cette bonne entente est en lien directe avec la participation du Royaume à la guerre du Koweït et à l’opposition face aux Talibans d’Afghanistan. Néanmoins, leur position géographique ainsi que d’autres relations avec leurs voisins leurs ont empêché de prendre position sur le cas Saddam Hussein.

La démocratisation et la sécurité sont deux éléments importants pour le pays. Pour cette raison, le gouvernement créée chaque année, depuis dix ans, les débats appelés « Manama Dialogue » sur les questions de sécurité dans la région géographique du Moyen-Orient. Ils sont assistés par l’International Institute for Strategic Studies (IISS), spécialistes des recherches politiques et militaires.

On peut dire alors que la situation politique interne du pays est qualifiée de délicate du fait des fortes tensions chiites/sunnite qui bouleverse le pays depuis l’apparition du printemps arabe. Cependant la politique du gouvernement, envers ces manifestations, est contrôlée par la force ce qui lui vaut des critiques au sein du pays ainsi que de leurs partenaires économiques. Malgré ces critiques, la situation politique externe est excellente du fait que le pays arrive à être allié à la fois avec les pays du « Nord » en appartenant aux différentes organisations internationales ainsi qu’avec les pays du Golf du fait que l’État appartient à la Ligue Arabe.

3- Évaluation des risques économiques et financiers:

Principaux indicateurs économiques :

Prévision pour les données de 2014.

Les forces économiques du pays :

Principal centre financier du Moyen-Orient
Économie diversifiée en comparant à ses voisins (pétrole, aluminium, gaz, pétrochimie, …)
Base navale américaine

Les faiblesses économiques du pays :

Dépendance très forte d’une main-d’œuvre étrangère
Tensions internes
Inflation du prix de l’hydrocarbure

La confiance présente entre les partenaires et le Bahreïn a chutée depuis deux à trois ans du fait des fortes tensions chiites/sunnites au sein du pays. Les investisseurs ont préféré s’orienter auprès des voisins du Royaume tel que Dubaï ou Doha qui ont pour caractéristiques de n’avoir que très peu de bouleversements internes. Ce facteur pourrait faire perdre le rang de principal financier du Moyen-Orient au Bahreïn entrainant une forte baisse du PIB.

Mais outre une baisse de la production d’hydrocarbure, la diversification de son économie permet à ce pays de garder sa croissance ainsi qu’une forte demande interne et externe.

Les tensions politiques et la crise européenne ont été un facteur qui a dégradé l’économie bahreïnienne.

La dette publique tend à augmenter dû à une faible rentrée d’argent liée au prix stable du pétrole qui représente 30% du PIB alors que les dépenses publiques ne cessent de s’accroître. L’augmentation des salaires de la fonction publique, des pensions, l’investissement dans les infrastructures ainsi que dans les logements en sont principalement la cause de cette hausse des dépenses publiques.

De plus la production de pétrole, représentant 60% des revenus, n’est pas assez élevée pour supporter de telles dépenses.

Cependant, une volonté de privatisation et de libération des entreprises pourrait être une solution pour augmenter ses recettes et ainsi baisser la dette publique.

Malgré une dette publique élevée et une dépendance envers la main-d’œuvre étrangère, le Royaume du Bahreïn est un pays attrayant pour les investisseurs étrangers. La croissance du PIB et sa place au 12^ème rang du classement des économies libres font de ce pays un facteur marquant de l’économie mondiale.

4- Une évaluation des risques géographiques et environnementaux:

Les risques sismiques et géologiques

Le Bahrein est composé à 92% de désert et seulement 2,8% de terres arables qui sont en voie de disparition. La pays présente un climat aride ainsi que des périodes de sécheresse, des tempêtes de sable et une forte humidité due aux mers peu profondes.

Les risques sanitaires et épidémiques

Le pays doit faire face à un problème de salinisation (accumulation des sels dans les sols) due aux techniques agricoles intensives qui peuvent avoir des effets toxics sur certaines plantes. Le pays présente également un haut risque de turista, il est donc recommandé de ne boire que de l’eau encapsulée et manger seulement des aliments cuits. On note aussi qu’aucun vaccin n’est nécessaire pour entrer sur le territoire.

5- Une évaluation du Hard power du pays.

Pouvoir militaire réel

Le Bahreïn a une relation militaire majeure avec les États- Unis, nommé allié majeur non membre de l’OTAN en 2002, le pays d’ailleurs accueille la Cinquième Flotte des Etats-unis à Manama. L’armée bahreïnie étant relativement petite, elle est constituée de seulement 13 000 hommes, le pays a signé un accord de défenses et de coopération avec les Etats-unis en 1991, après la guerre du Golf, ainsi le géant américain a livré au Bahreïn une multitude d’engins militaires. Cette alliance profite aux Etats-unis du fait qu’il gagne un allié dans la région du golf persique mais aussi au Bahrein qui agrandit sa force militaire et donc sa sécurité.

Poids du pays dans les institutions internationales:

Le Bahreïn est membre de l’OMC(Organisation mondiale du commerce) depuis sa création, du CCG (Conseil de coopération du golf) qui regroupe 6 pays du golf persique et dont le secrétaire général, Abdoulatif ben Rachid el-Zaïani, est bahreïni, ainsi que de l’ONU et de la ligue arabe.

Technologie et innovation

Au cours des dernières années, le Bahrein a entrepris une série de projets de grande envergure pour tenter de s’imposer comme un centre régional pour la science et l’innovation technologique. L’éducation et l’innovation technologique représentent le coeur des projets de développement du pays avec notamment une « e-Université ».

6- Une évaluation du soft power du pays :

Reconnaissance médiatique et culturelle:

La culture bahreïnie n’est que très peu influencée par le reste du monde: les plats traditionnels du pays sont principalement constitués de riz et de poissons de la région. Le style musical populaire au Bahrein, bien qu’il suive le mode répétitif traditionnel arabe, prend ses origines dans la musique africaine, le cinéma reste néanmoins peu représenté dans le pays. Les musées de l’île (Musée national de Bahreïn , La maison du Coran) sont centrés principalement sur l’islam.

Vecteurs d’influences

Le cinéma bahreïni étant peut développé, il laisse place à des films d’origine hollywoodienne, hollywoodienne et arabe. La censure ne touche pas la presse si celle-ci ne critique pas le pouvoir régnant, ce qui rend les médias biaisés et donc inaptes à communiquer sur les soulèvements dans le pays.

Différentes organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent le non- respect de libertés civiques dans le pays, telle que la liberté de rassemblement pacifique, Manama a cependant été élue Capitale arabe du tourisme 2013 par les ministres de la Culture des pays arabes.

7- Conclusion

Force est de constater que le Bahreïn a su s’imposer dans l’économie régionale ainsi que dans l’économie mondiale par son économie diversifiée, libéralisée et ouverte sur le monde. Ses indicateurs économiques et sa position de pôle financier régional permettent d’attirer les investisseurs étrangers. Cependant une forte dépendance de la main d’œuvre étrangère ainsi que de résistantes tensions entre chiites et sunnites amènent à une augmentation de la dette publique et détériorent l’image du pays. Malgré ces bouleversements internes, le tourisme, la modernisation des infrastructures et l’investissement étranger ont permit au Royaume du Bahreïn de connaître une forte croissance en 2013. Le Royaume entretient d’excellentes relations avec les pays occidentaux et ses voisins arabes. La capitale Manama est en lien directe avec les Etats-Unis qui en a fait sa base militaire dans cet endroit stratégique du Golf.

Les perspectives du Royaume du Bahreïn sont réelles et positives grâce à son économie, sa position géographique et ses relations internationales.

Lien(s) intéressant(s) pour aller plus loin

Bahrein: le pays interdit:

http://www.arte.tv/fr/bahrein-le-pays-interdit/6606218,CmC=6606222.html