L’État du Qatar est un Émirat qui s’étend sur 11.571 km2. Il est situé sur une péninsule dans le golfe Persique et relié à la péninsule Arabique au sud, où elle a une frontière avec l’Arabie Saoudite. L’émir, Cheikh Tamim bin Hamad AL THANI est le dirigeant du pays. C’est une monarchie absolue. Il est l’un des plus petits des États du Golfe. La langue officielle est l’arabe. Les langues courantes parlées sont l’arabe, anglais, et l’ourdou. . La monnaie nationale est le riyal qatarien.
La capitale est Doha. Ses villes principales sont Al Wakrah, Al Khor, Al Rayyan, Mesaied, Umm Salal. Les religions dans le pays sont principalement quatre : musulmans (77.5%), chrétiens, hindouistes, bouddhistes.
La population du Qatar s’élève à 1,916 millions d’habitants dont 86% d’expatriés. La densité est de 165 habitants par km2. La croissance démographique s’élève à 4.19 % en 2013. L’indice de développement humain en 2012 s’élève à 0,834. Le pays est 36e.
La population est composée de 80% d’étrangers. La part des nationaux est actuellement de l’ordre de 14 %. Ce sont des travailleurs étrangers sont pour la plupart venus d’Inde, d’Iran, du Pakistan, d’Irak, du Népal, du Bangladesh, du Sri Lanka, des Palestiniens, des Afghans, des Africains et des Européens.
I. L’évaluation du risque politique
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1. La stabilité du gouvernement et des institutions
Le Qatar est dirigé par des musulmans sunnites et sa population est majoritairement de la même confession. Il est l’un des pays les plus libéraux de la région.
Le gouvernement qatarien est relativement stable, mais ne respecte pas totalement la liberté d’expression et l’égalité. La charia est appliquée comme étant la base des institutions. Depuis 1970, la base des lois du Qatar s’appuie sur le wahhabisme. Au Qatar, la famille royale, Al Thani, détient seule le pouvoir depuis la déclaration d’indépendance du pays en 1971. Néanmoins, au point de vue politique, depuis les années 1990, le Qatar a commencé à évoluer d’une société traditionnelle à un État moderne, à l’écoute de ses citoyens. La politique du pays s’est ouverte sous la conduite de l’Emir Hamad Al Thani, arrivé au pouvoir en 1995. En effet, la censure sur la presse écrite et audiovisuelle a été levée à cette date-là. Des premières élections ont lieu au niveau communal en 1999, ouvertes à tous les citoyens qataris, hommes et femmes, âgés de plus de 18 ans et domiciliés au pays. Les élus municipaux n’ont pas de pouvoir exécutif, mais peuvent être consultés par les ministres.
Le 25 juin 2013, Tamim ben Hamad Al Thanifaisant est à la tête du pays. La nouveauté est l’institution d’un conseil consultatif dont trente des quarante-cinq membres seront élus au suffrage universel direct, les quinze autres étant nommés par l’émir (article 77). Cela a été décidé dans le contexte des tensions qui traversent le monde arabe, que ces consultations pourraient intervenir au second semestre. En 2004, la première élection de ce Parlement a eu lieu. La nouvelle Constitution n’autorise pas pour autant la formation de partis politiques. L’un des articles les plus novateurs est celui qui garantit la liberté de culte, sans la restreindre aux religions monothéistes dites « du Livre ». Il n’y a pas de système électoral et les partis politiques sont interdits.
Le pouvoir exécutif est exercé par la famille Al Thani. L’émir Tamim ben Hamad Al Thani a succédé à son père, l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani. Ce dernier avait lui-même destitué son père, Khalifa bin Hamad Al Thani, en 1995. Plus libéral que ce dernier, Cheikh Hamad avait annoncé alors sa volonté de réformer et moderniser le pays. La liberté de la presse fait son apparition, et la chaîne de télévision Al Jazeera, fondée à la fin de l’année 1996, est considérée comme la seule source d’informations libre et non censurée dans les pays arabes. Le Conseil consultatif est composé de 35 membres nommés. Comme son nom l’indique, il n’a qu’un rôle consultatif.
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2. Les conditions socio-économiques
Son économie reste dépendante des hydrocarbures, qui représentent environ 60% de la création de richesse, dont 95% des exportations, et 75% des recettes budgétaires. L’émirat dispose en effet des troisièmes réserves mondiales de gaz (12%) derrière la Russie et l’Iran. La forte croissance qatarienne a été portée par l’augmentation rapide de la production gazière (4,5% de la production mondiale) et d’un effet prix. Le Qatar détient le premier rang mondial pour la production et l’exportation de GNL (77 MT/an, soit 25% de la production mondiale) et maintient en complément le développement de sa production pétrolière.
Le pays est résistant face à la crise de par la forte augmentation de la capacité de production de gaz entre 2005 et 2011. On constate un ralentissement du PIB en 2012 du fait de la mise en place d’un moratoire jusqu’en 2014 sur l’exploration et l’exploitation du champ de North Field en engage une politique volontariste de réduction de la part des hydrocarbures dans l’économie. La croissance est dorénavant tirée par un ambitieux programme d’investissements publics (de l’ordre de 200 à 250 milliards de dollars pour les dix années à venir), centré sur les infrastructures. La politique de diversification économique a permis d’obtenir des résultats probants dans l’aval pétrolier (industrie pétrochimique relativement performante) et la priorité affichée pour accroître les dépenses de R&D (2,8% du PIB en 2012) sont de nature à favoriser des gains de productivité. Cependant, la rentabilité à long terme des projets n’est pas toujours assurée.
Ces principaux clients sont le Japon (26,1%), Corée du Sud (17,6%), l’Inde (9,5%), Singapour (7,1%), Royaume-Uni (7%). Ces principaux fournisseurs sont les États-Unis, Émirats arabes unis (67.1%) et l’Arabie saoudite. Les exportations de la France vers le Qatar en 2012 sont à 1000 millions de dollars. Les importations françaises en provenance du Qatar sont à 1009 millions de dollars. Le Qatar était le 56e client de la France et également son 56e fournisseur en 2012. La communauté française au Qatar est à 3379 Français résidents immatriculés au 31 mars 2013.
Afin de rompre contre la dépendance face aux hydrocarbures, le pays tente de diversifier son économie. Il devient actionnaire du PSG en détenant 95,8%. En 2006, ce fonds d’investissement s’était déjà intéressé au club, mais l’opération avait été annulée, notamment parce que le maire de Paris, Bertrand Delanoë, s’y opposait. Par ailleurs, les Qataris ont investi en France dans de nombreux hôtels de luxe tels que l’Hôtel Lambert sur l’ile Saint Louis pour 80Millions, l’Hôtel d’Évreux place Vendôme pour 250 millions, le royal Monceau près des champs Élysée à 250 millions et l’Hôtel Carlton à Cannes environ 500 millions d’euros. Après le football et l’immobilier, le Qatar investit dans les banlieues françaises. L’information a été confirmée le lundi 24 septembre 2012 : le gouvernement français a décidé de donner son accord à un projet de fonds d’investissement à destination des entrepreneurs issus des quartiers en difficulté. On peut se demander qu’elles soient leur motivation d’investir dans les banlieues ? Ces différents hôtels ne sont qu’un détail dans les investissements que les riches Qataris ont fait en France. Ils investissent partout dans le monde, en Europe, en Afrique.
Par ailleurs, l’emploi par secteur en % de l’emploi total est de :
- Agriculture à 1,4
- Industrie à 54,1
- Services à 44,6
Le Qatar est un État rentier. Les Qataris ne paient pas d’impôts sur le revenu, et disposent d’un service public et d’un système de santé gratuit. De plus, l’éducation est subventionnée. Par exemple, les étudiants reçoivent des bourses qui leur permettent d’étudier à l’université. En contrepartie de ces avantages, les Qataris permettent chef d’État de gouverner sans opposition.
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3. Les conflits internes et ethniques
D’une part, la population locale se sent atteinte dans son identité nationale en raison de la présence importante d’étrangers, cette politique trouve sa limite dans la très faible ressource démographique purement qatarienne. Une récente enquête du Qatar University Social and Economic Research Institute révèle que 77% d’entre eux estiment qu’il y a trop d’expatriés et de travailleurs migrants dans le pays, et 62% pensent que le nombre de travailleurs migrants admis dans le pays devrait être réduit. Les Qataris sont indifférents au sort des travailleurs migrants.
En effet, les travailleurs migrants n’ont pas les mêmes droits que les citoyens de l’État. Les travailleurs migrants, majoritairement d’origine du Sud-est asiatique, sont souvent exploités, sous-payés et maltraités. La loi sur le parrainage, que d’autres pays du Golfe ont récemment abolie, les empêche de quitter le pays sans accord de leur parrain. Il s’agit d’une relation d’asservissement contractuel. Ils n’ont pratiquement aucune voix politique au Qatar. Ils risquent l’expulsion s’ils manifestent contre leurs conditions de travail et de vie au sein du Qatar. Par exemple, des lois les empêchent de côtoyer de trop près les locaux, il est interdit aussi pour ces immigrés de vivre dans les quartiers fréquentés par les Qatariens. Il s’agit d’une véritable hiérarchisation des ethnies qui vise à éviter les conflits sociaux liés au rapport démographique d’après Djilali Benchabane, expert des pays du Golfe Persique.
D’autre part, le pays a quasiment été épargné par la contestation du printemps arabe. Les uniques protestations sur les réseaux sociaux ont émané d’éléments extérieurs au Qatar que les insuffisances du système en vigueur. Elles accusaient la marche forcée vers l’ouverture et la modernisation du pays tel que la proportion d’étrangers, la promotion du rôle des femmes, l’accueil de la coupe du monde de football en 2022.
Enfin, le pays tente d’abolir les divergences religieuses en accordant par exemple la première église catholique du pays le 14 mars 2008. Les quelques chrétiens expatriés au Qatar, 14% de la population en moyenne, peuvent pratiquer leur religion dans des conditions satisfaisantes.
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4. Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel
Depuis 1995, le Qatar a adopté des positions politiques indépendantes et parfois d’opposition à certains pays en boycottant en partie, par exemple, le sommet annuel de 1995 pour protester contre la nomination d’un Saoudien à la tête du CCG. Le pays a pour l’Arabie Saoudite du fait de sa position de « leader » des pays musulmans sunnites du Moyen-Orient. Il ne cache pas son opposition face à ce dernier, ce qui constitue un risque pour le Qatar. Le conflit entre les deux pays est d’ordre géographique. Riyad accepte mal les nouvelles prétentions diplomatiques de Doha. Cependant en 2001, le pays est parvenu à s’entendre avec l’Arabie saoudite sur leurs frontières.
À la fin des années 1990, le pays a accepté de fournir du gaz naturel liquide (GNL) à Israël. Le Qatar s’oppose donc à l’Iran et au Hezbollah, ennemi historique d’Israël. Le Qatar a engagé le Processus de Paix au Proche-Orient en ayant entretenu le dialogue avec toutes les parties et en ouvrant un bureau commercial israélien en 1996 à Doha. Cependant, « le pays change de camp » depuis 2008. Alors même que l’émirat avait parrainé le 6 février 2012 « l’accord de Doha » entre le Fatah et le Hamas, l’Emir Hamad a effectué une visite remarquée à Gaza le 23 octobre 2012, marquant ainsi un soutien spectaculaire au Hamas.
Plus récemment, le Qatar a pris énormément de risque en soutenant la rébellion du Printemps arabe. Il a joué un rôle majeur dans l’ensemble des pays touchés notamment en finançant les mouvements de contestations. Cette implication révèle la volonté du pays d’être le nouveau centre du Moyen-Orient, le pays dominant de cette région et d’abolir les régimes dictatoriaux en destituant ses principaux rivaux. Le Qatar de par sa modeste superficie tente de dominer par d’autres stratégies la géopolitique les pays arabes de la région notamment par le biais d’une révolution réussie.
En Tunisie, il a contribué au succès de la révolution à travers la publication des événements par la chaîne Al Jazira. Il a soutenu financièrement les rebelles. Il a également accordé des projets d’investissement et des propositions d’emploi pour la main d’œuvre tunisienne au Qatar.
En Égypte, l’élection de Mohammed Morsi a occasionné un rapprochement avec Le Caire. Les deux pays entretiennent désormais des relations chaleureuses, contrastant avec le rapport des deux pays lorsque le président Moubarak était au pouvoir. Depuis la visite officielle de l’Emir Hamad en Égypte le 11 août 2012, les rencontres et contacts de haut niveau ont été très fréquents. Le Qatar soutient financièrement le nouveau pouvoir et condamne la destitution de Mohammed Morsi.
Pour la Libye, Doha a joué un rôle très actif tant sur le plan militaire qu’humanitaire et technique. Le pays a engagé ses forces aériennes auprès des Français. Il est ainsi le deuxième pays après la France à avoir reconnu le Conseil national de transition. Il a des accords économiques avec le pays tel que des contrats pétroliers et s’investit par des associations caritatives au sein de la Libye.
Enfin, c’est en Syrie où le Qatar s’est le plus investi. Il crée à Doha la « Coalition nationale syrienne ». L’Émirat est le plus activement engagé sur le terrain du soutien à la révolution syrienne. Il pousse la communauté internationale aider militairement les rebelles syriens en leur fournissant des armes et condamne Bachar Al Assad comme étant l’unique responsable de la situation humanitaire catastrophique et de l’impasse diplomatique du pays.
Pour terminer, en Afrique, le Qatar marque un intérêt croissant pour la région. Il s’est investi dans divers conflits tels qu’au Darfour en 2008 afin de relancer le processus politique. Le pays organise une conférence réunissant des donateurs afin de garantir une reconstruction du Darfour les 7 et 8 avril 2013 à Doha. Plus récemment, il intervient politiquement au Mali où sa position caractérisée par un soutien aux branches terroristes de la région crée une polémique.
De par sa rivalité face à l’Arabie Saoudite, pays qui domine le Moyen-Orient notamment les pays sunnites ainsi que l’aide apporté aux rebelles du Printemps arabe et au pays d’Afrique, le Qatar montre qu’il souhaite voir sa place évoluée sur la scène politique de la région et défendre des intérêts. Ses prises de position constituent un risque pour sa nation.
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5. Le niveau de corruption
La corruption au sein du pays rentier est élevée. Elle s’étend à l’échelle internationale. Le Qatar use de ses ressources financières afin d’arriver à ses fins, toujours dans l’objectif d’étendre son influence auprès de la communauté internationale.
La coupe du monde 2022 sera organisée au Qatar. Un choix incompris par la communauté internationale. Le climat où il fait fréquemment 50 degrés n’est pas idéal pour jouer au football et son statut musulman où il est interdit de vendre de la bière est l’une des raisons qui surprennent. La France a voté pour la candidature du Qatar. La FIFA et le Qatar sont accusés de corruption. Nicolas Sarkozy, alors président, avait organisé, le 23 novembre, quelques jours avant le vote, un déjeuner secret. Y participaient Michel Platini, l’émir du Qatar, Tamin bin Hamad al-Thani, et Sébastien Bazin, représentant du Colony Capital, alors propriétaire du club PSG. Nicolas Sarkozy proposa a Qatar d’acheter le PSG en contrepartie du vote de la France pour le Qatar. Le pays a su s’entourer d’ambassadeurs comme Zidane pour 15 millions d’euros et de Guardiola, alors entraîneur de Barcelone pour 25 millions d’euros. Le PSG a remporté un titre de champion de France, et continue, grâce à l’argent du Qatar, à acheter de nombreux joueurs. Il envisage de changer de sponsor pour Burrda Sports, dont un des dirigeants s’appelle Laurent Platini, fils de Michel en quittant Nike.
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6. Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme
Le risque d’attentats terroristes est relativement faible. En effet, depuis 2005 il n’y a plus eu d’attentats. Le gouvernement qatari est très vigilant notamment face aux étrangers qui entrent dans le pays, et les services de sécurité sont très actifs. Le taux de criminalité est faible.
Le Qatar a par ailleurs récemment été accusé de financer les terroristes d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest). En effet, le Canard enchainé dans son article « Notre ami du Qatar finance les islamistes du Mali » dénonce les faits.
Dans son édition de cette semaine, Le Canard enchaîné révèle que le Sahel est «un nouveau sanctuaire terroriste» à cause de l’activité qatarie, notamment. «Personne ne devrait s’en étonner», estime le canard enchaîné, qui rappelle qu’en France, «depuis trois ans, politiques et militaires sont conscients du danger».
Enfin, il dénonce la Libye comme étant devenue « le sanctuaire, où sont basés l’essentiel des camps d’entraînement d’Al-Qaïda, la maison-mère de cette indicible nébuleuse ou entreprise du crime. » Notons que la Libye a comme principal soutien financier et matériel les Qataris.
II. L’évaluation des risques économiques et financiers
Le Qatar bénéficie du plus fort taux de croissance de la région, avec près de 15% par an en moyenne sur la période 2007-2011, et 6,6% en 2012. Les prévisions pour 2013 sont de 6,5%. Le PIB en 2012 s’élève à 189 milliards de dollars. Le solde budgétaire est à 8% du PIB. Le taux d’inflation est à 3,7 % en 2013. Les prix à la consommation ont évolué de juillet 2012 à 2013 de 3,1 %, mais restent stables. La dette publique s’élève à 33% du PIB. Le solde commercial du pays est à 92 500 millions de dollars en 2012 et était à 84 411 millions de dollars en 2011. Le solde courant est à 25% du PIB en 2012, et prévoit d’être à 22 % en 2013.
Il est devenu en 2011 le pays le plus riche du monde par habitant avec 102 800 dollars, populations immigrées comprises. L’espérance de vie est à 78.24 ans en 2013. Le taux d’alphabétisation est à 96 % de la population en 2011. Le taux de chômage est à 0,5% en 2012.
Le Qatar bénéficie d’une croissance forte avec des bases économiques solides, faisant face à la crise financière de façon très satisfaisante tout en garantissant à ses citoyens des ressources tout à fait convenables. Il est un pays très aisé
III. L’évaluation des risques géographiques et environnementaux
Le risque de catastrophe naturelle est très limité. Il s’agit surtout de problème météorologique. En effet, les températures varient entre 15°C en hiver et 45°C atteignant même 50°C en août. Le mois d’août, est la période la plus chaude et humide de l’année.
Le risque de contaminations et d’épidémies est très limité. Le gouvernement qatari est extrêmement vigilant et établit une inspection alimentaire stricte et efficace, qui n’hésite pas à temporairement fermer des établissements ou des départements de supermarchés même pour des irrégularités
Les risques sanitaires pouvant entrainer des maladies respiratoires ou des problèmes ophtalmologiques sont dus à la quantité importante de poussière sur le territoire provoquée tant par les sables du désert que par les nombreux chantiers de la capitale.
IV. L’évaluation du Hard Power du pays
Le Qatar ne dispose pas d’un pouvoir militaire. Les moyens humains sont de l’ordre de 12 000 hommes. Il consacre 8 % de la totalité du budget soit 816 millions de dollars pour son armée. Les militaires sont commandés par l’Emir Hamad ben Khalifa Al Thani et son fils Tamim. L’armée se modernise peu à peu. Afin d’assurer sa défense, le Qatar a récemment signé des pactes de défense avec les États-Unis et le Royaume-Uni, ainsi que de la France (la coopération bilatérale entre les deux pays se traduit par l’exercice franco-qatarien Gulf Falcon). Le Chef d’État-major des Forces armées du Qatar est le général Hamad Ben Ali Al-Attiyah. Le Qatar donne naissance à une base américaine au sein de son territoire, l’al-Udeid, qui est la plus grande base militaire aérienne au monde. Son coût s’élève à plus de 1 milliard de dollars financés par le Qatar.
Au sein des institutions internationales, le pays a un poids important du fait de sa puissance financière et de ses ressources. En effet, le Qatar est devenu un acteur incontournable sur la scène politique. Il est membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Il est aussi le troisième producteur de gaz naturel du monde après l’Iran et la Russie, et est devenu le premier exportateur de gaz naturel liquéfié. Il est membre associé de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) depuis le 13 octobre 2012. En 2012, le pays a accueilli deux rencontres internationales sur le thème de l’environnement et du développement durable : le troisième sommet qatarien sur les énergies alternatives et le sommet 2012 sur le climat sous l’égide des Nations unies. Afin de renforcer sa visibilité sur la scène internationale, le Qatar s’emploie également à organiser un maximum de forums internationaux tels que le sommet des Nations Unies sur le financement du développement, Conférence internationale sur le dialogue interreligieux, Conférence des États partis à la convention des Nations Unies contre la corruption.
Le Qatar s’investit également dans la technologie et l’innovation. Le pays fonde en 1195 la Fondation pour l’éducation, les sciences et le développement communautaire du Qatar qui est une organisation privée sans but lucratif. Le principe de cette fondation est que la plus grande ressource d’une nation est le potentiel de son peuple, son éducation. Les programmes de la Fondation font partie du grand plan qatarien à convertir leur économie pétrolière et gazière en une économie du savoir. La fondation met en place des partenariats avec des universités, notamment Américaine de renommée mondiale. Elle a ainsi créé un campus, Education City, comportant des universités américaines réputées. Pour relier ces universités à l’industrie, la Fondation du Qatar a établi le Parc des Sciences et des Technologies du Qatar afin de recevoir des entreprises basées sur la technologie et l’innovation.
V. L’évaluation du soft Power du pays
Le Qatar a une reconnaissance médiatique notamment grâce à sa célèbre chaine Al Jazeera. Elle permet de diffuser l’ensemble des informations et actualités liées au Moyen-Orient. Notons cependant que cette chaine n’est pas accessible au Qatari. Son investissement dans le sport permet de diffuser l’image de ce petit pays auparavant méconnu par une grande partie de la population. Par ailleurs, la culture du Qatar est caractérisée par l’art islamique qui est un large concept qui regroupe différentes formes d’art de pays et territoires (allant de l’Espagne jusqu’à l’Inde) qui ont été, de façon permanente ou temporaire sous le règne de l’Islam (depuis l’an 622 de l’ère chrétienne). Ajoutons que l’Émirat a développé une ambitieuse politique de musées à Doha, fait de la France son partenaire privilégié. Il a pour ambition de faire de Doha la capitale culturelle arabe. En 2010, le Qatar a décor é les poètes André Miquel, Bernard Noël et Adonis au sein de l’Étoile, à l’hôtel Landolfo Carcano, siège de l’ambassade du Qatar. Au total, 66 personnalités françaises de la culture auront été décorées et ont bénéficié d’un chèque de 10 000 €.
Le Qatar est actif socialement notamment via des ONG tel que Qatar Charity qui est une ONG humanitaire dédiée au développement des pays pauvres et à l’aide aux populations miséreuses. Le pays fait preuve de générosité en offrant 7,5 millions d’euros à trois associations tunisiennes. Cependant, ce geste est accusé d’être en réalité commerciale au profit des Qataris.
Conclusion
Le Qatar est un pays rentier et le plus riche du Moyen-Orient. Les Qataris innovent dans le but d’avoir une économie toujours plus solide et une population efficiente. Son économie est dépendante des hydrocarbures. Le Qatar tente ainsi de diversifier ses activités afin de rompre ce risque. Il montre son existence dans divers pays en investissant à l’étranger. Il bénéficie d’une croissance économique plus que satisfaisante, résistant à la crise. Sa population est aisée et dispose d’un confort de vie malgré que les libertés et droits des individus soient bafoués. Le pays fait scandale en exploitant les travailleurs étrangers. Leurs droits sont inférieurs à ceux des Qataris. Ajoutons que le pays fait face à une crise identitaire. Marqué par une forte population étrangère, le pays risque à terme de devoir lutter contre des conflits ethniques.
Le pays est presque inexistant de par sa superficie. Il tente d’être davantage imposant sur la scène internationale en s’impliquant politiquement dans les pays en crise notamment en Afrique et au Moyen-Orient afin de dominer l’ensemble des pays sunnites devançant ainsi son rival l’Arabie Saoudite. Le soutien du Qatar dans le Printemps arabe est une stratégie géopolitique. Il tente de dominer la région en usant de sa puissance financière et est pointé du doigt. Le pays est marqué par une forte corruption qui s’étend à l’internationale toujours dans le but d’étendre son influence. Récemment, le pays est cœur de l’actualité en étant accusé, de par son intervention face au conflit malien, de financer les branches terroristes de la région.
Analyse SWOT