Nom officiel | République du Rwanda |
Nom propre | Repubulika y’u Rwanda (rw) |
Population | 11 809 295 habitants (2017) |
Croissance démographique | 2,39 % / an |
Superficie | 26 339 km² |
Densité | 448,37 habitants / km² |
PIB | 8,019 milliards $USD (2016) |
Croissance du PIB | 5,90 % / an (2016) |
Espérance de vie | 66,60 ans (2017) |
Taux de natalité | 31,89 ‰ (2014) |
Indice de fécondité | 4,20 enfants / femme (2015) |
Taux de mortalité | 7,05 ‰ (2014) |
IDH | 0,498 / 1 (2015) |
Nature de l’Etat | République (autoritaire) |
1. Introduction
La République du Rwanda est un pays d’Afrique de l’Est, surnommé « pays des mille collines » il a pour capitale Kigali. Doté d’une superficie de 26 338 km2, le pays partage ses frontières avec au Nord l’Ouganda, à l’Est la Tanzanie, au Sud le Burundi, et à l’Ouest la République démocratique du Congo. Ses 12 988 423 habitants, recensés en 2016, connaissent une espérance de vie assez faible, de 60,1 ans et ont pour langue officielle le Kinyarwanda bien que l’anglais et le français soient également parlés.
Le Franc rwandais (RWF) est la devise officielle du Rwanda depuis le 24 avril 1964 et est divisé en 100 centimes. En ce qui concerne l’Indice de Développement humain (IDH) du Rwanda, c’est en 2013 que l’on connait le taux le plus haut, bien qu’il reste malgré tout relativement bas puisque ce dernier s’élève à 0,51. Le pays est constitué de trois ethnies: l’ethnie majoritaire, les Hutu qui représentent 84% de la population, les Tutsi qui représentent 15% de la population et les Twa, très minoritaires, ne représentent que 1% de la population. Le Catholicisme et le Protestantisme sont les religions majoritaires, elles représentent respectivement 43,8% et 37,7% de la population, suivies de l’Adventisme avec 11,8% de la population et de l’Islam avec 2% de la population.
1. Évaluation du risque politique
Durant 3 mois terribles en 1994, 800 000 Rwandais ont perdu la vie lors d’un génocide organisé par la population Hutu, le but étant d’exterminer l’ethnie des Tutsis du pays, la victoire du groupe rebelle fondé par des exilés rwandais, le Front patriotique rwandais (FPR) a marqué la fin du massacre. Paul Kagamé, le président actuel du Rwanda était à la tête du groupe.
23 ans après ce génocide, le Rwanda a retrouvé une certaine stabilité, l’économie est un plein essor, la distinction entre Hutus et Tutsis et complètement minimisée et les violences ethniques et politiques ont été largement contrôlées.
Cependant ce constat reste à nuancé. En effet, le pays est essentiellement un État à parti unique puisque d’une manière ironique, le génocide a fourni au gouvernement un alibi pour la répression.
L’un des outils de la répression a été, jusqu’en juin 2009, le recours aux juridictions Gacaca (tribunal communautaire villageois) fonctionnant sans juges ni avocats de formation que le gouvernement a créé à l’échelle communautaire pour juger les coupables présumés du génocide. Ces juridictions ont étés des moyens rapides, bien qu’informels, pour résoudre les affaires. Le manque de professionnels juridiques a laissé les portes ouvertes à la manipulation, et plus de 15 ans après le génocide, des gens continuaient à se présenter pour accuser leurs voisins de complicité dans le génocide, faisant des juridictions Gacaca le théâtre des vengeances personnelles.
Malgré la clôture de ces juridictions, un autre outil de répression avait été adopté en 2008: le crime “d’idéologie génocidaire”. Cet outil de contrôle est une loi criminalisant l’idéologie génocidaire et écrite en termes si vagues qu’elle peut englober même les commentaires les plus anodins. Ceci laisse donc peut d’espace politique pour des opinions différentes puisque les Rwandais en exposant leurs idées peuvent facilement être passibles de peines de prison allant de 10 à 25 ans.
Ainsi, la stratégie de Kagamé, qui prétend bâtir une société dans laquelle les individus sont seulement Rwandais, et non plus Hutus ou Tutsis, est dangereuse et manque de prévoyance. En effet, la probabilité que les Rwandais en reviennent à leur identité ethnique dans les moments de tension augmente fortement d’autant plus qu’avec le mode de répression civil mis en place, les chemins permettant de forger des liens alternatifs entre les individus sont limités.
Malgré une relative stabilité au sein du pays, les régions limitrophes de la République Démocratique du Congo (Kinshasa) et du Burundi, restent des zones assez sensibles, puisque le risque d’agression par des bandes armées venant des deux pays voisins est réel. L’intensification des violences dans l’est du Congo se répercute sur les zones frontalières du Rwanda. En novembre 2012, des obus ont été tirés jusque dans les régions limitrophes Rwandaises, et les frappes se sont intensifiées depuis le 28 août 2013 dans la région de Rubavu. Il est donc aujourd’hui déconseillé aux touristes de fréquenter les régions limitrophes de la République Démocratique du Congo et du Burundi, en évitant particulièrement la région de Rubavu.
Les agressions sont quant à elles relativement rares au sein du pays. En revanche, il y a un accroissement de la délinquance (vols à la tire et à l’arraché) en particulier dans les villes.
En ce qui concerne la corruption, le Rwanda démontre sa capacité à lutter contre cette dernière. En effet par rapport aux pays de sa région, la performance du Rwanda en matière de lutte contre la corruption est la meilleure, avec un score de 53 sur 100 et un classement au 50ième rang mondial sur 173 pays.
Finalement la stabilité accise à la suite de l’effroyable génocide est principalement due au fait que la population ne souhaite pas revivre de tel évènements ce qui permet au gouvernement actuel d’exercer une certaine répression. Une stabilité par la répression ne peut être viable à long terme. D’autant qu’en 2015 le référendum sur la réforme de la constitution avait été approuvée à 98,9% par les rwandais, celle-ci permettra à P.Kagame de se représenter en 2017 et de prolonger son mandat jusqu’en 2034.
2. Évaluation des risques économiques et financiers
L’économie du Rwanda repose principalement sur l’agriculture (34 % du PIB et 90% de l’activité nationale)
La croissance du Rwanda, plutôt épargnée par la crise, est restée soutenue, elle était de 6,9% du PIB en 2015. La demande interne est le moteur essentiel de l’économie. Le pays réalise de bonnes performances dans la réalisation des objectifs de développement durable, il a été classé en 2017 dans un rapport du SDG Index and Dashboards parmi les 10 premiers pays d’Afrique subsaharienne et le 1er pays d’Afrique de l’Est ayant réalisé les meilleures performances pour atteindre les Objectifs de développement durable fixés par la communauté internationale à l’horizon 2030.
Le développement des performances de l’agriculture (34 % du PIB) reste contraint par la forte pression démographique, les productions vivrières limitant les capacités de productions d’exportation. Le secteur industriel (15% du PIB) est dominé par la construction, l’industrie manufacturière étant pénalisée par le déficit d’infrastructures et la concurrence du Kenya. Le programme d’investissement public dans les secteurs de l’énergie (production et distribution) et des transports soutiendra également l’activité, tout comme l’investissement privé, encouragé par le développement du micro finance via les coopératives d’épargne et de crédit (SACCO).
Le chômage demeure un défi majeur. Il touche particulièrement les jeunes en raison de l’inadéquation des qualifications aux besoins de l’économie. L’inflation est ralentie grâce à l’évolution favorable des prix des biens alimentaires et de l’énergie, et à l’impact d’une politique monétaire plus restrictive en 2012.
Nous pouvons également remarquer un déficit budgétaire élevé en 2013 et qui ne cesse d’augmenter. En effet, de nombreuses dépenses sont consacrées aux capacités productives, à la santé, et à la réévaluation des salaires du secteur public (gelés depuis 2006).
Le Rwanda est l’un des pays qui s’inscrit dans l’élan panafricaniste de ces dernières années, très impliqué dans les projets de création du fonds monétaire africain ou encore dans ceux de la zone CEEAC (La Communauté économique des États de l’Afrique centrale), il ambitionne de devenir un pays à revenu intermédiaire à l’horizon 2020 et s’est doté à cette fin d’une stratégie fixant des objectifs de développement de long terme. Avec cette « Vision 2020 », le pays entend transformer une économie actuellement très orientée sur l’activité agricole en une économie de services, basée sur le savoir. Pour y parvenir, le gouvernement a élaboré une stratégie de développement économique et de réduction de la pauvreté avec pour principales priorités une accélération de la croissance et une réduction de la pauvreté.
3. Évaluation des risques géographiques et environnementaux
Appelé le Pays des mille collines, le Rwanda est bordé au nord par une chaîne de volcans élevés (3500 à 4 500 mètres), à l’est par les marais de l’Akagera, au sud-est par les marais du Bugesera, au sud-ouest par le massif forestier de Nyungwe écrin de la source du Nil, et à l’ouest par le lac Kivu. La capitale, Kigali, est à 1 400 mètres d’altitude et une grande partie du pays est au-dessus de ce niveau. Bien qu’étant situé juste sous l’équateur, du fait de l’altitude, le Rwanda a un climat très agréable et des températures moyennes de 18 à 20 degrés, parfois moins dans certaines régions montagneuses. Le pays ne manque ni de pluies ni d’eau. Les forêts d’altitude (en diminution) maintiennent des réserves d’eau qui alimentent les rivières dans les périodes plus sèches (juin-août). Il arrive malgré tout qu’il y ait certaines années des périodes de sécheresse, mais également des pluies torrentielles.
La région est caractérisée par une forte sismicité (800 séismes enregistrés entre 1909 et 1954 dans la région du Rwanda, République Démocratique du Congo et au Burundi). Il y a eu récemment des séismes de magnitude modérée dans la région du Kivu qui ont causé d’importants dommages et de nombreuses victimes. La croissance démographique de cette région expose d’autant plus de personnes aux risques sismiques.
Le Rwanda est également exposé aux problèmes de glissements de terrain, provoqués par l’activité volcanique ou sismique et par les fortes précipitations.
4. Évaluation du Hard Power
– Les forces rwandaises de défense (FRD) sont l’armée actuelle du Rwanda depuis juin 2002.
– Peu de technologies et d’innovations au sein du pays, puisque le Rwanda s’appuie essentiellement sur l’agriculture. En revanche le gouvernement a une perspective globale qualifiée sous le nom de “vision 2020”. Ce projet directeur table sur une croissance à 7%, un développement du secteur privé et une modernisation de l’agriculture.
5. Évaluation du Soft Power
– Entre 2000 et 2007, le gouvernement a dépensé 19% de son budget pour l’éducation pour développer au maximum l’accès à l’éducation pour tous (les cours sont dispensés exclusivement en anglais).
– Une culture traditionnelle toujours très présente (croyance en un Dieu unique Imana, danse, chant, musique, objets…)
– Influence coloniale: le Rwanda a été fortement marqué par la colonisation allemande puis belge.
– Impact du génocide: cohabitation entre les familles des victimes et leurs tueurs… Culture du “devoir de la mémoire”.
– 90 % de la population est chrétienne.
– Population très jeune (50% de la population a moins de 20 ans)
– Très fort déséquilibre entre la capitale et la campagne (on peut trouver de très belles villas modernes à Kigali, et des petites maisons au mur de terre dans les campagnes sans eau courante ni électricité).
– Enfin, l’automobile, le football, la radio, la télévision, le cinéma, l’informatique, le téléphone, la référence à la citoyenneté commencent à bouleverser profondément les attitudes.
6. Conclusion – Analyse SWOT
Sources
Wikipedia.fr
Statistiquesmondiales.fr
Géorisca.fr
coface.com
tirwanda.org
Human Rights Watch : la puissance de l’horreur au Rwanda
Département fédéral des affaires étrangères suisses