La Sierra Leone est un pays d’Afrique de l’Ouest. Il se trouve entre la Guinée et le Liberia et l’une de ses frontières naturelles est l’Océan Atlantique.
La Sierra Leone a été victime d’une guerre civile de 1991 à 2002. Depuis, le pays connaît une jeune démocratie, qui se renforce année après année. En 2005, un processus de maintien de paix est mis en place par l’ONU dans le pays. Ce dernier va durer jusque Décembre 2013. Depuis Janvier 2014, le gouvernement est autonome et a annoncé ses priorités : accroître le développement, créer de l’emploi et surtout éviter la corruption1.
Il existe différentes ethnies dans le pays. Mais trois groupes sont plus conséquents : les Temne (35%), les Limba (31%) et les Kono (8%). La population est très jeune avec plus de 40% d’enfants (0-14ans) et 31% de 25-54 ans. La religion majoritaire dans la population est l’Islam.
Le pays a environ 5,9 millions d’habitants, et une croissance de 2,2%. L’espérance de vie est de 48 ans et le taux d’alphabétisation est de 40,9 %. Ces données classent la Sierra Leone 180ème pays sur 187, pour l’IDH2.
L’anglais est la langue officielle du pays mais celle-ci reste peu utilisée. En effet, elle est surtout utile pour tout ce qui est officiel, et pour les gens très cultivés. Sinon, le dialecte Temne est parlé en majorité sur la moitié Nord du pays et le dialecte Limba sur la moitié Sud3. La monnaie utilisée est le Leone de Sierra Leone (SLL).
Pour finir, le drapeau du pays est formé de trois bandes égales. La première est verte ( pour l’agriculture, les montagnes et les ressources naturelles que contient le pays ), la deuxième est blanche ( pour la justice et l’unité ) et enfin la dernière est bleue ( pour l’eau et le port de Freetown, capitale du pays )4.
Évaluation du risque politique
→ Stabilité du gouvernement et des institutions : La Sierra Leone est une république. Le pays est indépendant depuis 1961 (ancienne colonie anglaise). Avec la guerre civile qui éclate en 1991, la stabilité politique du pays n’existe plus. Depuis 2007, grâce aux opérations de maintien de paix, le pays a pu reconstruire un gouvernement. En effet, M. Koroma a été élu et a formé un cabinet ( tous les ministres qu’il a choisi) pour diriger le pays. La Constitution est en cours de révision depuis 2010. Il n’y a qu’une seule Chambre au Parlement. Il y a aussi la présence d’une Cour supérieure de Justice. En 2012, Koroma a été réélu pour un deuxième mandat de 5 ans5.
→ Conditions socio-économiques : le pays est très pauvre et souffre encore de la guerre civile qui s’est terminée en 2005. Aujourd’hui, la plupart de la population en âge de travailler est dans l’agriculture. Ce secteur représente 51% du PIB (principalement le cacao, le café et le riz). Les principales institutions et entreprises ont été détruites pendant le conflit. De ce fait, il n’y a pas encore de grosses structures assez fortes pour relancer le pays de manière efficace. La population est victime de ce contexte. 66% est dans une situation de pauvreté et 26% en extrême pauvreté6. La Sierra Leone est très dépendante des aides extérieures. De plus, elle compte sur l’exportation de ressources naturelles comme le diamant, le bauxite etc. Ces dernières sont vulnérables aux fluctuations des prix sur les marchés internationaux7.
→ Conflits internes : le territoire semble pacifié et sous contrôle effectif de l’armée nationale. En effet, en 2010, l’ONU a retiré ses dernières troupes pour laisser le contrôle total du pays au gouvernement en place. Ce dernier est vu comme stable et au contrôle du pays. Les rebelles ont été désarmés et l’armée continue de bien soutenir le gouvernement démocratique.8 Cependant, il y a tout de même des tensions importantes avec le réveil de la Société civile contre les agissements trop libéraux du gouvernement. Certains agriculteurs dénoncent les laisser-passer des multinationales étrangères. La Société civile dénonce aussi les agissements de la police, qui outre-passe ses droits en utilisant ses armes trop souvent de manière illégale9.
→ Pressions ethniques : il y a toujours des tensions palpables entre les différentes ethnies du pays. Il existe encore des factions violentes qui sont à l’origine des montées des tensions. Mais tout ceci est bien sous contrôle et ne constitue pas une menace concrète.
→ Les conflits externes et relations avec les pays voisins entraînant un risque potentiel : depuis le retour de la démocratie, le pays essaye d’avoir des relations sereines avec ses voisins. Cependant, les rapports avec la Guinée ne semblent pas des plus calmes. En effet, des problèmes de définitions de frontières pourraient venir menacer le jeune gouvernement et la stabilité du pays10. De plus, malgré les améliorations certaines en Sierra Leone, le pays reste toujours sous grande vigilance. En effet, l’ONU concentre toujours son attention sur la situation en Sierra Leone11.
→ Le niveau de corruption : la Sierra Leone est un pays où la corruption est très présente. Les répercussions sont importantes et néfastes. De plus, malgré les motivations du nouveau gouvernement de combattre la corruption, la Sierra Leone souffre toujours de ce fléau. De ce fait, l’association des entreprises d’extractions ont suspendu la Sierra Leone et le pays s’est vu refusé des aides internationales à cause de ce problème majeur12.
→ Les conditions de Sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme : il existe toujours un niveau important de criminalité13 . La police est accusée de corruption par les observateurs internationaux et les groupes civils locaux. En effet, il semblerait que la police reçoive des cargaisons d’armes, de manière douteuse14.
Évaluation des risques économiques et financiers 15–
→ PIB : 2,2 milliards de dollars US
→ PIB/habitant :374 USD
→ Taux de croissance du PIB : 6 %
→ Taux d’inflation annuel : 12,6 %
→ Solde budgétaire (en % du PIB) : -6,2 %
→ Solde courant (en % du PIB) : -16,6 %
→ Dette externe (en % du PIB) : 35,2 %
→ Solde commercial : -1,1 Milliards USD.
→ stabilité du taux de change : devrait rester stable en 2014 vis à vis du dollar.
Évaluation des risques géographiques et environnementaux
→ Risques sismiques et géologiques : il n’y a pas de réel risque sismique ou géologique.
→ Risques sanitaires et épidémiques : selon l’OMS, il y a des risques de tuberculose et de malaria dans le pays. De plus, le virus HIV est présent sur le territoire, de manière limitée. Le principal problème est donc la malaria (cause de mortalité infantile importante). Le pays travaille sur ses capacités sanitaires et les améliore. Ainsi, de plus en plus de personnes ont accès à de l’eau potable. (60% en 2010 contre 40% en 1990)16. Le gouvernement a décidé de donner la gratuité des soins aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes et jeunes filles enceintes. Cependant, cette politique n’est pas régulière car certains centres médicaux font toujours payer les soins. De plus, depuis 2012, le budget prévu pour la santé à baissé de 11% à 7,4 %. (alors que le gouvernement devrait dépenser 15 % normalement, pour être en accord avec la déclaration d’Abuja)17.
Évaluation du Hard Power du pays
→ Pouvoir militaire réel : La Sierra Leone a une armée divisée en deux : l’armée de Terre d’un coté, et de l’air et maritime de l’autre. Le gouvernement dépense environ 0,72% de son PIB pour le secteur militaire18. L’armée est très présente sur le territoire et s’assure du maintien de la paix et de la stabilité. Il ne s’agit pas de se projeter en dehors des frontières du pays. L’armée assure surtout un contrôle opérationnel du territoire pour que la guerre civile ne reprenne pas.
→ Poids du pays dans les institutions internationales : La Sierra Leone a une volonté d’intervenir sur la scène internationale. De ce fait, le pays est membre d’unions africaines (CEDEAO, UA, MRU). De plus, lors du G7 de 2011, le pays accepte d’être Etat pilote du New Deal. Les relations avec le Royaume-Uni sont meilleures depuis la fin du conflit. Maintenant, la puissance britannique se concentre sur le volet civil du pays en soutenant des projets culturels, pour la jeunesse de la Sierra Leone19.
→ Technologie et innovations : le pays est encore très pauvre et doit se concentrer sur les secteurs essentiels pour sa survie. Ainsi, la priorité n’est pas donnée aux secteurs technologiques et d’innovations.
Évaluation du SoftPower du pays
→ Vecteurs d’influence : La Sierra Leone essaye de renaître de ses cendres et se concentre donc sur l’aspect économique. Néanmoins, le gouvernement tente d’avoir une influence dans la région de l’Afrique de l’Ouest et dans le continent. Ainsi, il promeut la protection de la nature, pour développer son soft power. De plus, la Sierra Leone s’est portée volontaire pour être l’Etat pilote dans le programme des Etats faibles20. Enfin, le monde entier connaît la Sierra Leone pour le film dans lequel un célèbre acteur américain a tourné. Il s’agit d’un film sur la guerre civile là-bas. Il s’appelle ” Blood Diamond ”, avec L.Di Caprio. Ceci a permis d’attirer l’attention sur la situation critique du pays.
→ ONG du pays : il y a de nombreuses ONG étrangères sur place, mais peu de locales.
Conclusion générale
La Sierra Leone est un pays actuellement en reconstruction. La guerre civile qui a ravagé le pays pendant 20 ans (1991-2002) se fait encore ressentir. Bien que le conflit soit fini depuis 12 ans maintenant, le gouvernement en place tente toujours de faire table rase du passé. La présence de missions onusiennes sur le territoire pendant presque 8 ans a aidé le pays à se stabiliser. Cependant, cela a fait garder le souvenir d’une guerre très meurtrière et dévastatrice. En effet, toutes les grosses infrastructures ont été détruites lors des combats. Le vol de ressources naturelles (comme les diamants) et le trafic illégal de ces dernières a coûté très cher à la Sierra Leone.
Aujourd’hui, on peut noter de grandes améliorations dans le pays. L’économie redémarre doucement. Le pays est stable et la sécurité de plus en plus rétablie. L’armée, qui est aux ordres du gouvernement démocratique, assure le contrôle total du territoire et les groupes rebelles, bien que toujours existants, ne semblent plus pouvoir nuire. Le pays est cependant toujours sous grande vigilance internationale, notamment de l’ONU, qui en fait encore une de ses priorités.
Sur un plan purement économique, la Sierra Leone dispose de grandes richesses naturelles. Ceci dit, ces mêmes ressources la rendent dépendante des cours de la bourse. L’agriculture est le principal secteur économique. La population, jeune, est en âge de travailler. Les grosses infrastructures ayant été détruites, le main d’œuvre se trouve principalement dans l’agriculture : café, riz, cacao en majorité.
Le pays est encore accusé d’avoir un taux de corruption trop élevé. Beaucoup d’ONG pointent du doigt les fraudes trop régulières. L’association des entreprises d’extraction a même sorti la Sierra Leone de ses partenaires jusqu’à ce que le gouvernement accepte de lutter efficacement contre ce fléau.
Sitographie
Amnesty International, Annual Report on Sierra Leone, 2013, https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/sierra-leone
Banque Mondiale, http://donnees.banquemondiale.org/pays/sierra-leone
BBC, http://www.bbc.com/news/world-africa-14094194
CIA, https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/sl.html
Coface, bureau d’expertise risque économique, http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Sierra-Leone
Fond Monétaire International,http://www.imf.org/external/country/SLE/
Global Research, http://www.globalresearch.ca/sierra-leone-police-opens-fire-on-activists-protesting-against-french-agri-business-giant/5361327
Ministère des Affaires Étrangères, France, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/sierra-leone/
Organisation de Coopération et Développement Economique, http://www.oecd.org/countries/sierraleone/
Organisation Mondiale du Commerce, http://www.wto.org/french/thewto_f/countries_f/sierra_leone_f.htm
Organisation Mondiale de la Santé (World Health Organization), rapport sur la Sierra Leone, http://www.who.int/countries/sle/fr/
Organisation des Nations Unies, http://data.un.org/CountryProfile.aspx?crName=SIERRA%20LEONE
Transparence, ONG contre la corruption, http://www.transparency.org/country
Trésor, Direction Générale, France, https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/sierra-leone
2Ministère des Affaires Etrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/sierra-leone/
3Ministère des Affaires Etrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/sierra-leone/
6Ministère des Affaires Etrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/sierra-leone/
9Amnesty International, https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/sierra-leone
10Ministère des Affaires Etrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/sierra-leone/
12Ministère des Affaires Etrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/sierra-leone/
13Ministère des Affaires Etrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/sierra-leone/
14Amnesty International, https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/sierra-leone
15Les données sont tirées du Ministère des Affaires Etrangères http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/sierra-leone/et Coface http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Sierra-Leone
17Amnesty International,https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/sierra-leone
19Ministère des Affaires Etrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/sierra-leone/
20Ministère des Affaires Etrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/sierra-leone/