Fiche Pays – Chili

Le Chili est un pays d’Amérique Latine, situé au sud du continent. Il est bordé par l’Argentine à l’Est, la Bolivie au Nord Est et le Pérou au Nord. Étant un pays longiforme, le Chili est donc coincé entre l’Océan Pacifique à l’Ouest et la Cordillère des Andes à l’Est. La forme de ce pays est particulière. Sa superficie est de 756 266 km carré, il est donc plus grand que la France. La Capitale du pays est Santiago du Chili.

La fête nationale est le 18 septembre, en commémoration de la création de la première junte militaire du pays. Trois ans plus tard, la guerre d’indépendance est déclarée et remportée en 1826. L’Espagne perd alors une de ses colonies et le Chili est un pays à part entière. Il est important de connaître une des périodes noires de ce pays, celle de Pinochet. En effet, les traces de cette période sont encore présentes de nos jours dans le pays. Pinochet a installé une dictature en 1973, après avoir fait un putsch militaire. S’installe alors une période de libéralisme intense, où le leitmotiv du dictateur est la privatisation et l’enrichissement des patrons. La période noire finira en 1990, non pas sans laisser de traces.

Le drapeau chilien a été crée après l’indépendance, afin de représenter le nouveau Chili. Les couleurs choisies sont le bleu, rouge, blanc. Ces couleurs sont présentes dans d’autres drapeaux latino-américains, comme celui du Costa Rica par exemple.

Les couleurs ont été choisies pour une raison précise, et il existe toute une symbolique derrière. Comme pour chaque drapeau national, le Chili a voulu raconter son histoire. La bande rouge horizontale représente le sang verse par les chiliens qui ont combattus pour l’indépendance de leur patrie. La bande blanche représente la neige de la Cordillère des Andes, qui est une fierté nationale et une frontière naturelle. Le bleu représente le ciel chilien. Enfin l’étoile présente dans ce carré bleu est le symbole du progrès et de l’honneur, valeurs qui guident les chiliens.

Au jour d’aujourd’hui, le Chili est une République. Depuis la chute de Pinochet (1989), la démocratie a été de nouveau installée. Pinera est l’actuel Président, du parti de la Droite conservatrice. Il est le premier Président de droite depuis l’ère Pinochet. Le Chili a gardé un traumatisme de cette période difficile. Dans ce pays, un Président ne peut pas conduire deux mandats de suite. Ainsi, le mandat de Pinera arrive à sa fin. Michelle Bachelet est de nouveau Présidente du Chili, elle vient du parti socialiste.

L’espagnol est la langue officielle parlée sur le territoire chilien. Cependant, il existe toujours quelques dialectes amérindiens, parlés par les quelques ethnies restantes. Ainsi, la principale ethnie amérindienne chilienne est celle des Mapuches. Il est difficile de recenser le nombre d’individus qui forment cette ethnie dans la mesure où il n’existe pas de statistique. En effet, les Mapuches sont reclus et exclus de la Société chilienne.

La monnaie utilisée est le peso. Selon le ministère des Affaires étrangères de France, début Octobre 2013, 1000 pesos valaient 1.47 euros.

Le Chili compte environ 17,2 millions d’habitants^¹ et le taux de croissance est de 0.8% par an. L’espérance de vie des chiliens est de 79,3 ans. L’indice de développement humain (IDH) est de 0.819/1, classant le pays 40eme sur 177, selon l’ONU.

Évaluation du risque politique

→ Stabilité du gouvernement et des institutions : Depuis la fin de la dictature, la démocratie est installée et respectée. La Constitution date de 1980 et a été révisée une fois en Août2005. Les institutions semblent stables et la stabilité politique du Chili semble une des plus solides de la région Amérique Latine. Il y a une stricte séparation des pouvoirs : l’exécutif ( le Président ), le législatif : le Congrès National formé du Sénat et de la Chambre des Députés. Enfin, il y a le pouvoir judiciaire avec la Cour Suprême^². Les principaux partis politiques sont institutionnalisés, comme Alianza, Nueva Mayoria, Pacte Nueva Constitucion etc.

→ Conditions socio-économiques : le Chili est un des pays les plus avancés d’Amérique Latine. Cependant, il y a encore de nombreuses disparités qui donnent lieu à des manifestations. En effet, 14% de la population vit encore sous le seuil de pauvreté^³. La population est très jeune au Chili (43.5% de la population a entre 25 et 43 ans selon les données de la CIA). Celle-ci souffre d’un manque de partage des richesses et du problème du système éducatif. Bien que 98% de la population sache lire et écrire, l’enseignement supérieur semble laissé de coté^⁴. Certains manques de libertés (comme les libertés syndicales) forcent la Cour Inter-Américaine a enquêter sur le pays.

→ Conflits internes : il y a eu beaucoup de manifestations récemment au Chili. Certains parlent même du printemps chilien en raison des mouvements de jeunes étudiants fatigués du gouvernement de droite (premier depuis 1958, car trop longtemps assimilé à Pinochet). Ces jeunes protestent contre le manque d’aide gouvernementale pour l’accès aux études supérieures^⁵. Il y a aussi certaines protestations par rapport au droit d’avortement. Celui ci est profondément interdit au Chili, et récemment le Président Pinera a entraîné un tollé quand il a félicité une jeune enfant de 11 ans, violée, qui a décide de garder son bébé^⁶.

→ Pressions ethniques : il existe des problèmes avec les Mapuche, principale ethnie amérindienne. Ces derniers subissent des pratiques dites ”antiterroristes” par le gouvernement. Les Mapuches demandent le droit de participer au gouvernement et font des manifestations non violentes. La Cour interaméricaine a saisi un dossier pour demander au gouvernement chilien de ne pas appliquer des pratiques antiterroristes contre ces populations ^⁷.

→ Les conflits externes et pays voisins entraînant un risque potentiel : depuis la retour de la démocratie, le Chili fait un travail important pour améliorer ses relations de voisinage. De ce fait, le Chili a des relations plus proches avec l’Argentine et le Brésil, les deux autres grosses puissance sud-américaines^⁸. Ceci dit, des tensions sont toujours palpables avec le Pérou et la Bolivie. Les guerres du passé sont toujours présentes dans les esprits et les problèmes étatiques en découlent (problèmes de reconnaissances des frontières maritimes notamment). La Bolivie est aussi en conflit du fait de son enclavement. Elle demande le droit d’accès à la mer, que le Chili veut toujours taxer^⁹.

Afin de rester sur une note optimiste, le Chili fait de gros efforts pour la coopération régionale, notamment en ayant pris la Présidence, pour la première fois, de l’UNASUR (Union des nations sud-américaines), et entretient de bonnes relations avec l’Équateur et la Colombie. A l’étranger, le Chili est proche des États-Unis, de la zone Asie-Pacifique et de l’Union européenne, sur un plan économique^¹⁰.

→ Le niveau de corruption : le Chili est classé 20ème pays sur 176, selon Transparence.org . Il obtient la note de 72/100. En effet, de gros efforts sont faits par le gouvernement pour lutter contre une corruption latente.

→ Les conditions de Sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme : beaucoup de trafic de drogue, surtout de la cocaïne. De plus, il y a du blanchiment d’argent existant^¹¹. Le gouvernement a appliqué les lois antiterroristes dictées sous Pinochet pour lutter contre les manifestations des populations Mapuche. Celui ci a essuyé de larges reproches.

Évaluation des risques économiques et financiers ^¹²–

→ PIB : 268 milliards de dollars

→ PIB/habitant : 15 425 USD

�� Taux de croissance du PIB : 5.6%

→ Taux d’inflation annuel : 3 %

→ Solde budgétaire (en % du PIB) : – 0.5%

→ Solde courant (en % du PIB) : – 3%

→ Dette externe (en % du PIB) : 12 %

→ Solde commercial : +2,5 Milliards USD.

→ stabilité du taux de change : Le Chili se trouve dans un système de flottement. La stabilité semble raisonnable. Avec une valeur moyenne d’1 euro = 691,2668 pesos chiliens^¹³.

Évaluation des risques géographiques et environnementaux

→ Risques sismiques et géologiques : il y a quelques risques sismiques. Le dernier a eu lieu le 27 Février 2010, et a été un des plus importants jamais mesure. En effet, il est le 6ème plus violent jamais enregistré. (8.8 sur l’échelle de Richter)

→ Risques sanitaires et épidémiques : selon l’OMS, il y a des risques d’épidémie de tuberculose. Selon la CIA, le virus du sida n’est pas trop présent sur le territoire chilien. En effet, seul 0.4% des personnes ont le virus HIV. C’est le 71 ème pays. L’accès à l’eau potable a été bien améliorée et maintenant 90% du milieu rural peut avoir de l’eau potable. L’attention portée aux conditions sanitaires a été plus importante et de nets progrès ont été notes, selon l’OMS.

Évaluation du Hard Power du pays

→ Pouvoir militaire réel : selon les données de la CIA, le Chili détient la 64 ème armée du monde. Elle est constituée de l’armée de terre, de mer et de l’air. Cela dit, cette armée est une aide pour les États-Unis, en territoire latino-américain.

En effet, une nouvelle base américaine a ouvert au Chili^¹⁴.

→ Poids du pays dans les institutions internationales : le Chili fait partie de l’ONU et a été le premier pays latino-américain a déployer des forces, conjointement à l’ONU, à Haïti. De plus, dès 2014, elle sera un membre non permanent du CSNU, pour deux ans. Elle remplace alors le Guatemala^¹⁵. Le Chili est aussi membre de l’OCDE depuis 2010, de l’Organisation Mondiale du Commerce) depuis 1995, un associé du Mercosur et un membre de l’APEC^¹⁶.

→ Technologie et innovations : peu de recherche et d’innovation, car le budget pour l’éducation supérieure est amoindri et ne permet donc pas de former des chercheurs. De plus, le Chili est encore trop dépendant de ses matières premières, comme le cuivre. Ainsi, il vit surtout de l’agriculture, et de ses rentes sur ses matières qui valent chères^¹⁷.

Évaluation du SoftPower du pays

→ Vecteurs d’influence : Le Chili tente de se poser de manière efficace comme un acteur important sur la scène internationale. De ce fait, le Chili prône la mondialisation, le respect des droits de l’Homme, ou bien encore le multilatéralisme. De plus, le Chili fait partie des pays qui sont signataires du Traite de Rome pour la CPI. Le gouvernement chilien a aussi reconnu la Palestine comme état indépendant.

→ ONG du pays : il existe une association des différentes ONG chiliennes, nommée Accion^¹⁸. Cette association existe depuis 1993 et centralise tous les moyens humanitaires des groupes non gouvernementaux.

Conclusion générale et SWOT

En conclusion, le Chili est un pays stable économiquement et politiquement parlant. Issu d’Amérique Latine, ce dernier est un des pays les plus intéressants de la région. La stabilité politique est enviée par d’autres, et les élections en cours témoignent du respect de la démocratie. Cependant, tout n’est pas parfait. Il existe des disparités dans la Société et des crises sociales importantes. Le manque de redistribution des richesses et le peu d’accompagnement offert aux étudiants ont entraîné un ”printemps chilien”. Le fait que 14% de la population vive encore sous le seuil de pauvreté prouve que le pays a du chemin à faire, bien que ce dernier ne soit pas le plus à plaindre (les 15% du Chili sont un des plus petits seuils d’Amérique latine^¹⁹). Il existe aussi des tensions importantes avec les Mapuche, qu’il ne faut pas minimiser (La Cour Inter-Américaine étant obligée d’intervenir).

Économiquement parlant, le pays est aussi stable et en croissance. Son marché intérieur est important, ce qui permet d’équilibrer la balance avec les exportations. Sa politique commerciale est très avenante et permet d’accueillir de nombreux IDE. Avec un taux de change stable, une main d’œuvre qualifiée et peu coûteuse, le Chili attire nombre d’entreprises étrangères. Bien qu’il existe toujours une dépendance aux matières premières, le pays essaye d’investir dans la recherche/technologie, et il semble que ce soit un domaine porteur. L’Union Européenne est notamment un partenaire important du Chili.

Finalement, sa puissance militaire semble concrète et vient en aide aux États-Unis pour assurer une ”stabilité” régionale. Le pays semble avoir de bonnes relations de voisinage malgré quelques tensions. Son désir de représentation internationale, au travers de grandes instances (comme le CSNU en 2014) prouve que le Chili veut obtenir une place de ”grand pays” sur la scène internationale.

Analyse SWOT