L’insécurité à Bogotá

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L’insécurité à Bogotá

 

La Colombie est le troisième pays le plus peuplé et la cinquième puissance économique d’Amérique Latine. Située à environ 2600 m d’altitude au pied de la chaîne de montagnes de la Cordillère de Andes, Bogotá est la capitale administrative, économique et politique du pays. Bogotá a pendant longtemps été considérée comme une destination à éviter en raison de la réputation d’insécurité dont elle ne peut se défaire depuis les années 50. La guerre civile et l’époque de la Violencia (1948-1956) ont en effet ouvert le champ à la prospérité du narcotrafic et la persistance de graves troubles de l’ordre public au sein de la capitale.

L’insécurité peut être définie comme le fait de craindre et de souffrir d’un manque de sécurité, ainsi que le sentiment d’inquiétude qui en résulte.
Étymologiquement parlant, le mot insécurité est formé du préfixe latin in qui veut dire privé de, et de sécurité, issu du latin securitas qui signifie absence de soucis tranquillité de l’âme, et dérivé de securus, renvoyant au fait d’être exempt de soucis, exempt de crainte, tranquille.
L’insécurité est souvent utilisée pour parler de l’état d’un lieu perçu comme soumis à la délinquance ou à la criminalité.

 

Une réalité inquiétante constatée au sein de la plus grande ville de Colombie

 

Organisation du territoire

Avec une population de près de 8 744 000 habitants en 2013, Bogotá se hisse au rang de la 30ème ville la plus peuplée au monde. Elle est répartie sur 20 districts qui s’étendent sur un territoire de 1775,98 km². Les quartiers les plus modernes et plus riches sont situés au Nord de la capitale là où se sont développés les activités tertiaires et les quartiers des affaires ; alors que les quartiers populaires ont grossis vers le Sud. Ces derniers sont réputés comme pauvres où règnent le chômage, la misère et surtout l’insécurité.
La tendance à une forte expansion des quartiers de classes moyennes vers l’Ouest de Bogotá s’est aussi distinguée depuis le début des années 70. Une certaine opposition socio-spatiale subsiste donc entre le Nord riche et le Sud pauvre de la métropole.

Une insécurité omniprésente

Plus connue pour sa cocaïne et ses guérillas que pour sa gastronomie et ses cathédrales, la Colombie subit encore l’amalgame avec ces côtés sombres qui ont fait la réputation du pays.

Marquée par un passé rythmé par des guerres civiles, et particulièrement par la période de la Violencia qui pris place durant les années 50 ; la Colombie vit encore l’influence de ces conflits sur la situation actuelle du pays. Certains mouvements de guérilleros à leur apogée durant cette période subsistent encore, c’est le cas de la FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie), un mouvement défendant une idéologie marxiste avec des objectifs de prise de pouvoir en Colombie et à l’origine de nombreuses guérillas notamment dans certains districts de Bogotá. Ils ont encore une influence importante sur la  scène politique, et sont connus pour de nombreux délits et enlèvements de personnalités politiques ; on peut par exemple citer l’enlèvement d’Ingrid Betancourt en 2002.

Les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie

 

L’importance de trafics de drogues en tout genre n’est pas non plus à négliger dans les causes de l’insécurité du pays. Premier producteur mondial de cocaïne jusqu’en 2009, l’omniprésence des narcotrafiquants s’est fait ressentir à tous les niveaux de la société colombienne : corruptions et influences politiques et judiciaires, menaces et moyens d’intimidation, etc. La figure emblématique de cette époque reste le chef de cartel Pablo Escobar.  La Colombie reste encore aujourd’hui un acteur majeur du narcotrafic au niveau mondial.

Ce contexte de violence général national qui a pris place au sein du pays durant de nombreuses années opère une influence sur la plus grande ville et capitale politique et économique de Colombie.

Les agressions les plus courantes restent néanmoins les vols, les attaques à main armée, et les enlèvements ; notamment dans les quartiers Nord de Bogotá où les victimes font partie des populations plus riches et des touristes qui sont des cibles faciles. Ces agressions n’ont cessé d’augmenter ces dernières années devenant la première menace au sein de la ville de Bogotá.

Des problèmes de précarité

Le fait que la densité démographique de Bogotá ne cesse de s’intensifier d’année en année, rend cette ville plus démesurée que jamais où se posent de redoutables problèmes sociaux.
De nombreux quartiers dits « bidonvilles » se sont d’ailleurs installés dans la partie Sud de la capitale, où résideraient environs 2 millions d’habitants dans un manque d’équipements sanitaires : sans accès à l’eau courante ni les égouts, et où l’accès à l’électricité est encore bien trop rare. Là où règnent la pauvreté et la misère, une partie de la population n’a d’autre choix que vivre du trafic ou du travail dans les plantations de cocas, recherchant sans succès d’autres sources de revenus pour vivre.

Les risques environnementaux

En plus des insécurités dues aux violences entre individus, les habitants de Bogotá peuvent aussi craindre les menaces de phénomènes naturels. En effet, la ville se voit régulièrement confronter à de nombreux risques sismiques. Le dernier séisme ayant frappé la capitale date de février 2012, avec une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter, ayant fait plusieurs blessées et des centaines d’habitations endommagées.
Cette zone de pays andins de l’Amérique du Sud dont la Colombie et l’équateur concentre environs 85% des activités sismiques terrestre.

De plus, en raison du mauvais drainage et de la forte nébulosité, le climat est humide avec de fréquents brouillards aggravés par la pollution urbaine, rendant l’air très impur et parfois toxique pour les habitants de la capitale.

 

Un constat sur l’insécurité à nuancer ces dernières années …

 

Malgré un constat plutôt négatif quant à l’insécurité omniprésente au sein de la capitale colombienne, on ne saurait relativiser ce constat ces dernières années puisque Bogotá fait désormais partie des villes les plus attractives d’Amérique Latine.
Des évolutions ont été constatées notamment grâce aux programmes des maires qui se sont succédés à la tête de Bogotá, comme par exemple M. Enrique Penalosa, qui visait un nouveau modèle de révolution urbaine, voulant transformer Bogotá en donnant la priorité à l’humain et à la convivialité ; ou encore M. Antanas Mockus qui voulait développer un esprit de tolérance et de fraternité dans les rues.
L’amélioration du cadre de vie de la population bogotanaise a joué un rôle important pour la lutte contre l’insécurité.

La capitale fait désormais office d’exemple, puisqu’elle est passée d’ « infierno » (enfer) dans le milieu des années 90, à une ville attractive et dynamique accueillant de plus en plus de touristes chaque année.

En 1995, 3363 personnes sont mortes assassinées dans la capitale et près de 1400 dans des accidents de la circulation. La ville souffrait alors des conséquences cumulées des dizaines d’années de guerre civile, de l’explosion démographique et de l’absence de réflexion urbaniste, ainsi qu’une intense pollution atmosphérique.
Au cours du mandat de M. Penalosa qui a commencé en 1998, le taux d’homicides a chuté de 40%, jusqu’à atteindre 1138 en 2013. Cette baisse s’est accompagnée de la diminution des larcins et agressions, en lien avec la politique de restriction des armes à feu mise en place dans la capitale en 2012.

Le fait d’avoir développé de nombreuses infrastructures et régulé le trafic automobile de la ville a aussi joué sur la réduction des tensions et de la pollution dans la capitale.

 

Conclusion :

L’insécurité plane donc encore et toujours sur la capitale colombienne alors que les prises de décisions visant à améliorer le cadre de vie de la population se multiplient.
Même si l’on ne peut pas résumer Bogotá à son trafic de drogues et ses affrontements armés, il est en effet difficile de la détacher de ces fléaux qui ont régné et sévissent encore au sein de la métropole.
Décrite comme le « poumon économique et politique de la Colombie », Bogotá reste un modèle de ville en voie de reconversion.

 

Sources :

http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ins%C3%A9curit%C3%A9/43306
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Insecurite.htm
http://www.atlantico.fr/decryptage/portrait-5-villes-qui-sont-parvenues-vaincre-violence-endemique-exemple-bogota-eduardo-mackenzie-945140.html
http://colombiareports.co/bogota-crime-statistics/
http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/puissant-seisme-en-colombie-ressenti-jusqu-en-equateur_1218774.html
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/colombie-12228/
http://www.menara.ma/fr/2012/08/09/218985-le-debat-sur-linsecurite-bogota-refait-surface-alors-que-les-chiffres-font-etat-dune-baisse-du-nombre-dhomicides.html
http://www.bogota-accueil.com/?page=6
http://berthoalain.com/2014/02/05/affrontements-a-el-bronx-bogota-4-fevrier-2014/

http://berthoalain.com/2014/02/05/affrontements-a-el-bronx-bogota-4-fevrier-2014/
http://berthoalain.com/2014/02/05/affrontements-a-el-bronx-bogota-4-fevrier-2014/

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