Comment la Chine fait la face à la corruption?

Contexte général

  La République populaire de Chine souffre d’une très large corruption. En 2008, la Chine était classée 80ème sur 176 pays selon l’indice de perception de la corruption 2012 de Transparency International. Les comportements de corruption sont désignés comme actes de corruption le trafic d’influence, le détournement de fonds, le népotisme ou encore la falsification statistique.
La corruption des cadres dans la Chine d’après 1949 résulte des « évolutions organisationnelles » du parti unique qui touchent les politiques publiques, les normes et institutions, et de l’incapacité du régime à s’adapter à un environnement changeant après la mort de Mao Zedong. Comme les autres économies socialistes, la Chine a vécu une transition profonde vers l’économie de marché entachée par des niveaux de corruption sans précédents, faisant du Parti communiste chinois au pouvoir « l’une des organisations les plus corrompues que le monde ait jamais connue » selon Will Hutton.

  Les enquêtes d’opinion auprès des officiels du parti et des citoyens chinois ces dernières années placent la corruption au sommet des préoccupations du public. Chaque année des chercheurs de l’École Centrale du Parti communiste chinois, qui forme les hauts dirigeants et cadres moyens du régime, questionnent plus de cent officiels à l’école. Entre 1999 et 2004 les sondés ont toujours placé la corruption comme le plus sérieux ou le deuxième plus sérieux des problèmes sociaux. De même, fin 2006 le Centre de Recherche pour le Développement du Conseil d’État a demandé à 4 586 entrepreneurs et managers, dont 87 % travaillaient dans des entreprises du secteur privé, de commenter l’intégrité des officiels locaux. Plus d’un quart l’a qualifiée de « faible », et 12 % de « très faible ».

  Dans le secteur commercial, la corruption est courante du fait que de nombreux employés ne sont pas loyaux envers leurs employeurs, se voyant d’abord eux-mêmes comme des « travailleurs indépendants ». Ils se servent uniquement de leur emploi pour avoir de l’argent, autant pour eux-mêmes que pour leur guanxi. L’impératif de maintien de ce cercle social et pécuniaire est vu comme un objectif de premier ordre par de nombreuses personnes impliquées dans la corruption.

Aspects de la corruption

  De façon générale, on peut classer la corruption en Chine en trois catégories : la corruption politique, la recherche de rente et la prébende.
La corruption politique est la plus commune et concerne les pots-de-vin, l’abus de confiance ou le détournement de fonds publics.  Par exemple, selon les actualités sur le site French.xinhuanet.com, Li Liangsen, ancien membre du Comité permanent du Comité du Parti communiste chinois pour la municipalité de Lyuliang et secrétaire du Comité des affaires politiques et juridiques de la province du Shanxi (nord), a été arrêté pour avoir accepté des pots-de-vin (somme d’argent, cadeau payé hors du cadre légal d’une tractation, pour obtenir un marché).

  La recherche de rente concerne toutes les formes de corruption de personnes ayant un pouvoir monopolistique. Les officiels du secteur public, par l’octroi d’une licence ou d’un monopole à leurs clients, obtiennent des rentes en l’échange de la restriction des marchés au profit de ces seuls clients. Dans le cas chinois les officiels sont autant à l’origine qu’à la recherche des rentes, créant des opportunités pour des tiers comme pour eux-mêmes, ce qui inclut l’extorsion, des impôts, taxes ou autres charges illicites.
Et la prébende enfin se réfère au fait que des officiels en poste obtiennent des privilèges et avantages indirects du fait de leur statut.

 Cependant, le phénomène le plus connu est la hausse des violations disciplinaires comme des subventions illégales, des dépenses excessives lors de mariages et de funérailles, l’utilisation de fonds publics pour des activités de loisir et des voyages coûteux, et la fréquentation de clubs de luxe… Pendant les trois premiers mois de l’année 2015, les organes disciplinaires à tous les niveaux ont puni 6.879 personnes pour violations des règles anti-corruption, avec 4.118 personnes ayant reçu des sanctions administratives ou au sein du parti.

Origines de la corruption

  En fait, nous pouvons remarquer les deux phénomènes qui aggravent la corruption: les opportunités offertes par une croissance économique et l’impunité juridique.

  Selon le journaliste anglais Tom Mitchell et l’avocat célèbre He Jiahong, ils se discutent sur la corruption d’origine de système social car dans la période de Chine impériale, la propagation de la corruption dans la Chine traditionnelle est liée au concept de « renzhi », le « gouvernement du peuple », par opposition au légisme, le « gouvernement de la loi ». Le profit est une préoccupation populaire qui a été très tôt méprisée, le vrai confucéen étant censé être guidé dans ses actions par le principe moral de justice. De ce fait, toutes les relations étaient uniquement basées sur la confiance mutuelle et la bienséance. Par contre, les peuples ignorent que si les gens ayant les mauvais comportements deviennent leurs chefs pourraient abuser leur position professionnelle afin d’avoir des avantages personnelles.

  Ensuite, le système de contrôle n’est pas assez strict et complet parce que les fonctionnaires n’ont pas besoins de publier leurs salaires et leurs dépenses. La non-transparence du système social empêche la fiabilité du contrôle.
De plus, la qualité culturelle est en niveau plus bas que les autres pays développés ainsi que le désir pour le monnaie/pouvoir est intensif, donc la tendance de pensée public est plutôt réaliste et ‘‘superficiel’’. Certains fonctionnaires ou cadres pourraient ‘‘jouer’’ leur position/argent afin de fuir devant les punitions publics.

Quelles mesures que l’Etat prend-t-il pour lutter contre la corruption?

  En 2004 le PCC a élaboré une stricte régulation à l’encontre des officiels ayant un poste important dans la finance ou les entreprises. Le Comité Central pour l’Inspection Disciplinaire et le Département d’Organisation Centrale ont rédigé une circulaire conjointe demandant aux comités du Parti, gouvernements et départements concernés de ne pas donner leur approbation à leurs membres désireux d’obtenir des postes dans le privé. A cause de l’inefficacité de mesures ainsi que l’insuffisance de mise en application des lois relatives, les politiques anti-corruptions n’ont pas évolué.

  Et en 2009, selon des rapports internes du Parti, 106 000 officiels ont été rendus coupables de corruption, soit une augmentation de 2,5 % par rapport à l’année précédente. Le nombre d’officiels ayant été condamnés pour avoir détourné plus d’un million de yuans (environ 100 000 euros) a lui augmenté de 19 % en un an. Du fait de l’absence d’observateurs indépendants tels que les ONG ou les media, la corruption est florissante. Cependant, dans la période de maitrise du président Xi Jinping, la lutte contre la corruption a réalisé le succès brillant.

  Le président Xi Jinping, s’est attaqué aux “tigres” et aux “mouches”: les “tigres” sont les hauts responsables qui se sont tant enrichis au mépris du peuple. Quant aux “mouches”, il s’agit des petits chefs qui prennent de l’argent pour attribuer un emploi, une place à l’hôpital ou à l’école. Il estime que le peuple prend ainsi sa revanche. La campagne anti-corruption se développe depuis quelques semaines. La corruption s’est généralisée en Chine, et concerne des “sommes de plus en plus colossales et des méthodes de plus en plus crapuleuses”, selon Du Daizheng, un ancien ministre, membre du parti communiste depuis 1937.

  Par ailleurs, la Chine prend des mesures externes comme la construction d’alliance avec des autres pays étrangers afin d’améliorer le système. Le 11 Avril, la Chine et les Etats-Unis ont convenu d’intensifier leur coopération dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, de la cybersécurité et de la chasse aux fonctionnaires corrompus menée par la Chine. Cet accord est le fruit de discussions entre le ministre chinois de la Sécurité publique Guo Shengkun et le secrétaire américain à la sécurité nationale Jeh Johnson. Il s’inscrit dans le cadre de la première réunion ministérielle entre le ministère chinois de la Sécurité publique et le Département américain de la sécurité intérieure.

  M.Guo a appelé les deux parties à établir des communications à tous les niveaux, à renforcer la confiance réciproque dans l’application de la loi, à gérer leurs différends et à tenir compte des intérêts clés de chacun. Au cours de l’entretien, les deux pays ont identifié six aspects de coopération future, à savoir la lutte contre le terrorisme, la chasse aux fonctionnaires chinois corrompus en fuite aux Etats-Unis et la récupération de leurs biens illégaux, la protection des droits de propriété intellectuelle, l’application de la loi maritime, la cybersécurité et le renforcement des échanges entre les départements chargés du maintien de l’ordre, selon un communiqué publié à l’issue des discussions.

Conclusion

  La corruption est un problème clé en Chine qui attire l’importance par tous les peuples Chinois. Vu que la société dépend de la croissance économique, clé de la mobilité sociale, ainsi la corruption n’est pas évitable. Même si le peuple ne touche qu’une petite partie de cette richesse, accaparée comme chez nous par une petite oligarchie, la dynamique existe. Et la classe moyenne est conservatrice. Toutefois, de nouveaux facteurs de perturbation apparaissent, comme l’inflation, en particulier sur les produits alimentaires, dont le coût représente plus de 30% des dépenses des citadins. C’est un facteur de mécontentement. Mais comme tout le monde sait, le PPC toujours met l’accent sur la résolution de ce phénomène comme la punition stricte, l’amélioration de mise en place d’anti-corruption…qui ayant pour objectif de changer le système plus transparent. Malgré la complexité et les efforts pour changer cette situation, l’Etat Chinois toujours maintient une attitude optimiste et sérieuse pour lutter contre la corruption.

Sources
http://fr.wikipedia.org/wiki/Corruption_en_Chine
http://french.xinhuanet.com/chine
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international
https://fr.news.yahoo.com/lutte-contre-corruption-chine-milliardaires

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