I. Généralités
La République de l’Equateur est un pays situé au Nord-Ouest de l’Amérique du Sud. Cet état est à cheval sur les deux hémisphères d’où son nom d’ « Equateur ». C’est une république depuis le 24 mai 1822 et le président actuel est Rafael CORREA (depuis Novembre 2006). Le pays est subdivisé en 22 provinces (dont les îles Galápagos). Sa capitale est Quito. L’Espagnol est la langue officielle. La monnaie en circulation est le dollar américain.
Avec une superficie de 272 045 km², l’Equateur comptait en 2012 15,49 millions d’habitants. En 2011, l’espérance de vie est de 76 ans, sachant qu’un tiers de la population à moins de 30 ans. Le taux d’alphabétisation est de 91,9%. Avec une Indice de Développement Humain de 0,772, l’Equateur se place au 89ème rang sur 187 en 2012 selon le classement de l’ONU. La population se compose majoritairement de catholiques.
II. Risque politique
a. Stabilité du gouvernement et des institutions / politique interne
Depuis le retour de la démocratie en 1979, l’Equateur est victime de nombreux soulèvements. En treize ans seulement, le pays a connu huit présidents. Néanmoins, depuis la présidence de Rafael CORREA en 2006, de l’Alianza Pais en 2007 et de l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2008, l’histoire du pays prend un nouveau tournant. Les ressources naturelles ont été nationalisées. Ce nouveau texte donne davantage de pouvoir au président et renforce la mainmise des autorités sur les industries extractives et la répartition des terres.
Le président Rafael CORREA a été réélu pour un second mandat en 2013 avec 56,72% de voix dès le premier tour.
b. Politique extérieure
L’Equateur participe à la création de l’Organisation des Etats Américains en 1948 (OEA). Il entretient également de bonnes relations avec les Etats-Unis. Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR) est une organisation créée en 2008 réunissant une dizaine d’Etats d’Amérique du Sud, dont Quito en est le siège.
c. Conditions socio-économiques
Avec un taux de chômage de 6% et de travail informel de 55%, les populations les plus vulnérables sont fragilisées. De plus, 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, et sont notamment les plus touchés les populations indigènes et celles au sein des zones rurales.
d. Conflits internes
Dernièrement, l’Equateur a été victime de mouvements de contestation. La révolte qui a eu lieu le 30 septembre 2010 en est un exemple. En effet, il y a eu une mutinerie de la part des policiers et de groupes minoritaires de militaire à Quito. Le président a été retenu près d’une demi-journée dans le but de supprimer la « loi organique du service public » adoptée la veille. La loi leur supprime des droits à des primes et récompenses. L’intervention de militaire a permis de rétablir l’ordre.
e. Conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel
Pérou : Depuis le milieu du XIXème siècle, les frontières sont sources de conflits. Un premier accord est signé à Rio en 1942, mais celui-ci n’est pas respecté. Il faudra attendre 1998 pour que la frontière définitive soit acceptée par les deux pays voisins. Depuis de l’accord de paix, les relations sont stables. Cependant, le Pérou est le deuxième producteur de cocaïne au monde après la Colombie et le narcotrafic est toujours présent à la frontière.
Colombie : Cette zone frontalière est touchée par les problèmes de trafics, de guérillas et des réfugiés. Ces derniers, venant de Colombie, représentent 135 000 individus. De plus, depuis la dollarisation de l’Equateur en 2000, la frontière est propice au blanchiment d’argent. L’invasion militaire colombienne sur le territoire Equatorien en 2008 a une fois de plus rompu l’entente politique entre les deux pays. Certes, la Colombie et l’Equateur ne sont pas sur la même longueur d’ondes, néanmoins, on peut voir que la Colombie est en conflit avec l’ensemble de ses voisins, à savoir le Venezuela et le Brésil.
f. Niveau de corruption
Selon l’indice de perception de la corruption, publié par Transparency International, l’Equateur est 118ème. Du fait de l’importance du secteur pétrolier, la corruption est marquée dans ce pays. Cela peut s’expliquer du fait que la ressource est concentrée, la richesse obtenue est supervisée majoritairement par les dirigeants des exploitations pétrolières. Ces derniers ont plus de possibilités de détourner l’argent à leur guise. Néanmoins, le président actuel lutte massivement contre ce problème, en augmentant entre autre le salaire des policiers, qui sont la base de la corruption en Amérique latine.
Le président Rafael CORREA, selon une enquête datant de 2009, aurait bénéficié de fonds provenant des FARC pour sa campagne présidentielle de 2006.
g. Conditions de sécurité dans le pays liés à la criminalité et au terrorisme
La faiblesse des institutions politiques, les déficiences législatives en matière de blanchiment d’argent, l’inexistence de lois sur le financement du terrorisme et la porosité des frontières, sont des facteurs clés qui ont permis aux Forces Armée révolutionnaires de Colombie (FARC), et autres groupes criminels de transformer l’Equateur en véritable « plaque tournante de la criminalité internationale », selon l’International Assessment and Strategy Center (IASC). S’ajoutent aussi la dollarisation en 2000, la non-exigence de visa d’entrée sur le territoire et les lois sur le secret bancaire.
Chaque année plus d’un milliard de dollars sont blanchis en Equateur. En 2009, les autorités équatoriennes ont saisi 63 000 kilos de cocaïnes.
L’Iran a des accords financiers avec l’Equateur : dépôt de dollars (120 millions à la banque équatorienne) qui serviront à subventionner le commerce entre les deux pays.
Malgré un climat d’insécurité, l’Equateur est un des pays les plus performants dans la lutte de la criminalité, les homicides et les assassinats.
III. Risque économique et financier
PIB 2012 : 84,04 millions de dollar américains
PIB par habitant : 5425 USD
Taux de croissance de PIB : 4,8%
Taux d’inflation annuel : 5,2%
Dette publique : 21,6% du PIB
Balance commerciale : -400 MUSD
Agriculture: représente 6,8 % du PIB en 2011. L’Equateur est le premier producteur mondial de banane. Le pays possède des richesses marines conséquentes et la pêche joue un rôle important dans l’économie. L’Equateur est le principal exportateur de crevettes des Amériques.
Pétrole et ressources minières : L’Equateur possède d’abondantes richesses naturelles. Son sous-sol est riche en minerais : or, argent, plomb, zinc, sel, cuivre, fer, rouille, manganèse et souffre.
L’économie internationale repose en bonne partie sur l’exploitation des ressources pétrolières (en Amazonie), qui représentent près de la moitié des exportations. Son parc Yasuni, fait parti des réserves mondiales de biosphère de l’UNESCO : 1000 espèces d’insectes et 644 arbres à l’hectare. Une étude effectuée en 2011 montre que les sous-sols regorgeraient de pétrole, à savoir l’équivalent de 920 millions de barils. A ce jour, une seule partie du parc est exploitée (partie occidentale). La non-exploitation du pétrole équivaut à une perte de 3 milliards et 600 millions de dollars. L’Equateur a donc fait appel à la communauté internationale pour combler ce manque à gagner mais cet appel n’a pas été concluant. C’est pourquoi, depuis le 15 août 2013, l’Equateur « exploite de façon responsable » les réserves pétrolières du parc naturel. « Nous ne pouvons pas” a expliqué le président pour légitimer sa décision, “laisser dormir sous nos pieds 18 milliards de dollars dans un pays où 24% des enfants sont mal nourris et où la pauvreté est si grande”. En exploitant Yasuni-ITT nous gagnons 5 points de croissance.
L’exploitation ne concerne pas exclusivement l’Equateur, mais tous les pays du monde collectivement responsables du réchauffement climatique et de ses conséquences.
Economie : son économie est peu diversifiée, dépendante du pétrole et vulnérable aux chocs externes : l’Equateur n’est pas du tout préparé aux chutes des cours pétroliers. Ayant coupé les ponts avec le Fonds Monétaire International, l’Equateur n’aura pas d’aide de la part de cette institution en cas de chute brutale de la matière première.
Dollarisation de l’économie : la dollarisation résulte de la crise 1998-1999. Elle a été instauré dans le but de limiter l’inflation, de favoriser le maintien des épargnes sur le territoire et de faciliter les échanges. Quatre ans après le passage au dollar, on assiste à une relance de l’économie +6,3%, une reprise d’investissement et surtout une baisse conséquente de l’inflation : en 2000 elle était de 94% et en 204 elle passe à 2%. Du fait du passage au dollar, les Etats Unis sont le principal partenaire de ce pays.
L’Equateur est candidat à l’adhésion au marché commun sud-américain MERCOSUR.
IV. Risque géographique et environnementaux
a. Risques sismiques et géologiques
L’Equateur comprend cinq volcans importants, dont le Cotopaxi, le plus haut volcan actif du monde.
Concernant l’hydrologie, ses ressources totales en eau du pays s’élèvent à 432 km cubes.
Le pays subit fréquemment des séismes, des glissements de terrains, une activité volcanique importante, des inondations et des sécheresses périodiques à cause du phénomène du courant côtier extrêmement chaud.
Il est aussi confronté à la déforestation de l’Amazonie, la désertification due au réchauffement climatique, la pollution de l’eau et la pollution pétrolière.
b. Risques sanitaires et épidémiques
Le paludisme est présent dans la zone amazonienne.
Fièvre jaune : maladie hémorragie virale transmise par les moustiques infectés. Sont touchées les populations du continent africain, et de l’Amérique latine, avec notamment l’Equateur.
V. Hard power
Le rectangle Venezuela-Colombie- Equateur-Bolivie est un nœud géostratégique car il comprend des ressources énergétiques et hydriques. Ce sont en quelques sortes des « puits » de ressources.
a. Pouvoir militaire réel
Le budget de la défense est de 1,7 milliards de dollars (en 2008), soit un budget total de 3,41% par rapport au PIB.
D’un point de vue opérationnel, l’armée équatorienne reçoit l’aide des États-Unis en matière d’entraînement et d’amélioration technique et logistique.
b. Poids du pays dans les institutions internationales
L’Equateur n’est pas réellement présent sur la scène internationale, dans la mesure où ce n’est qu’un pays en voie de développement. Néanmoins, le projet Yasuni proposé en 2012 est audacieux. Le pays va se priver de ressources financières importantes pour sauvegarder son patrimoine écologique. De plus, le projet engagerait chaque signataire du protocole de Kyoto d’affirmer sa volonté dans la lutte contre le réchauffement climatique en n’exploitant pas des ressources. L’Equateur attend que chacun des pays riches contribuent au projet.
L’Equateur est membre de : ONU, OMC, OPEP, ONASUR
c. Technologies et innovations
En 2008, les dépenses en R&D étaient de 3%.
VI. Soft power
a. Reconnaissance médiatique et culturelle
Le pays est surnommé « pays de la mégadiversité » du fait de sa biodiversités qui est une des plus riches de la planète. Il fait partie des dix-sept pays les plus bio diversifiés du monde, c’est à dire qu’il contient entre 60% et 70% de la diversité totale de planète.
La capital est classée patrimoine mondial par l’UNESCO, ainsi que les îles Galápagos et le parc national Sangay.
Le président de l’Equateur Correa, a proposé d’offrir « l’asile diplomatique » à Julien Assange, fondateur de Wikileaks, faisant l’objet aujourd’hui d’un mandat d’arrêt international émis par la Suède pour viol et agression sexuelle.
Par-là, l’Equateur tente de faire diversion car le pays s’affiche en chevalier blanc de la liberté d’expression (le pays est au 104ème rang sur 179 dans le classement mondial de 2011-2012 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, et la Suède est au 12ème). En outre, l’Equateur essaye de faire passer le système judiciaire suédois pour un système manipulé pour les Etats-Unis.
b. ONG
Le territoire Equatorien abrite de nombreuses ONG telles que le Fonds International de Garantie et l’Envol Vert. On peut constater qu’il y a plusieurs ONG en rapport avec la préservation de la nature.
VII. SWOT
Forces
Le pays a été nommé « pays de la mégadiversité » avec une des biodiversités des plus riches de la planète.
Prochaine autosuffisance énergétique grâce à l’hydroélectricité
Potentiel touristique (flore, faune, paysages, patrimoine)
Ressources de MP
Faiblesses
Dépendant du cours de la MP
Difficultés sociales : corruption, criminalité
Fort interventionnisme étatique
Déforestation
Opportunités
Population jeune et dynamique
Puits de pétrole exploitable en Amazonie
Menaces
Zone frontalière Colombie-Equateur
VIII. Sources
Diplomatie.gouv.fr
Donnees.banquemondiale.org
Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes (opalc.org )
Monde-diplomatique.fr
Transparency. Org
Ambassade-equateur.fr
Atlas comparatif de la Défense en Amérique Latine
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