LA REPUBLIQUE DU KOSOVO
- Document réalisé du 05/04/14 au 04/05/14 par BORDEAU Mariane, MIEGE Morgane et PIGA Déborah.
- La République parlementaire du Kosovo, plus communément réduite à « Kosovo » et appelée « Kosovo et Metrochie » par les autorités serbes, est située dans la péninsule balkanique, au Sud-est de l’Europe. Avec une superficie de 10887 km2, l’histoire de ce territoire est jalonnée par les guerres et les traités. En effet, un des premiers traités décisif pour le Kosovo est le traité de Bucarest qui fut signé en 1913. Il mettait alors un terme à la guerre balkanique et définissait que le Kosovo faisait partie intégrante de la Serbie. Près d’un demi-siècle plus tard, les accords résultants de la seconde guerre mondiale déclarent que le Kosovo est une « province autonome de la Serbie au sein des différentes Yougoslavies ». Pour finir, la première guerre du golfe résulte sur la dislocation de la Yougoslavie et l’apparition de l’Etat kosovar. De plus, les conflits sont toujours au cœur du sort du Kosovo. Ainsi, cette zone géographique et les positions de la communauté internationale sont toujours fortement liées aux tensions et aux violences, notamment d’ordre ethniques entre les serbes et les séparatistes albanais. Ces tensions entre la population kosovare (qui s’élève à 1,9 millions d’habitants) sont un obstacle pour la reconnaissance internationale du pays qui s’est néanmoins auto-proclamé indépendant en février 2008. (proportion des ethnies : 87 % d’Albanais, 7 % de Serbes, 3 % de musulmans (Bosniaques et Goranis), 2 % de Roms, Ashkalis et Égyptiens, 2 % de Turcs). Ces querelles ethniques sont d’autant plus renforcées que diverses langues sont utilisées au Kosovo, à l’image des différentes cultures. En effet le serbe est la langue des serbes et est reconnu comme langue officielle par la Serbie comme par le projet de constitution des indépendantistes kosovars. L’albanais « standard » est maintenant largement utilisé. Le dialecte des Albanais du Kosovo est le guègue. À côté de l’albanais, le bosnien et le turc sont largement enseignés. La population kosovare est également pour être connue comme la plus jeune d’Europe comme le montre les données démographiques suivantes :
- Accroissement naturel : 1,13%
- Indice de fécondité : 2,2 enfants par Femmes.
- Taux de natalité : 15,3 pour 1000
- Taux de mortalité : 3,2 pour 1000
- Solde migratoire : -1,9 pour 1000
- L’indice de développement humain de la république du Kosovo n’est pas connu.
- Dans l’optique de remédier aux conflits précédemment invoqués, une « police internationale » instauré par l’OTAN est en place sur le territoire afin d’assurer la paix et l’ordre dans la région.
En outre, la force politique tente elle aussi d’apaiser les tensions. Ainsi, la présidente, Mme Atifete Jahjaga, nommée jusqu’en 2015, multiplie les mesures pour calmer ces tensions ethniques. Elle essaye également de développer l’économie de son pays, qui affichait un PIB de 4,8 milliards d’euros en 2012. Cet indice, ayant une croissance positive de 4%, est porté par les secteurs tertiaires (56% du PIB), l’industrie (26% du PIB) et l’agriculture (17% du PIB). Toutefois, l’économie du Kosovo s’appuie majoritairement sur l’importation (50% du PIB) et exporte peu (5,8% du PIB) ce que traduit le solde négatif de la balance commerciale du « quasi-Etat : – 40,5% du PIB. Un autre problème endommage l’économie du pays : un très fort taux de chômage. De cette manière, malgré une importante croissance démographique et une population très jeune, on compte que près de 45% de la population active kosovare recherche en vain un emploi. Une des solutions envisagées serait alors peut-être la migration d’une partie de la population dans les autres pays membres de l’UE dans un premier temps, sous la forme d’une « diaspora kosovare » ?
Une évaluation du risque politique :
- La stabilité du gouvernement et des institutions
Le Kosovo est indépendant depuis le 17 février 2008, mais, conformément au statut du Kosovo établi par le plan Ahtisaari, est placé sous la supervision de la communauté internationale, avec une présence internationale dans les domaines militaire(KFOR), et civil(Bureau civil international), en charge de veiller à la mise en œuvre par le gouvernement kosovar des dispositions du statut et de la mission européenne EULEX (European Union Rule of Law Mission in Kosovo), intervenant dans les domaines de la police, de la justice et des douanes. Si le Kosovo reste placé sous le contrôle des Nations unies de par la résolution 1244, une reconfiguration en profondeur de la MINUK (Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo) a été décidée par le Secrétaire général des Nations unies le 12 juin, puis le 28 novembre 2008 afin d’adapter celle-ci aux nouvelles réalités découlant de l’indépendance et du déploiement de la mission EULEX.
La Constitution promulguée le 15 juin 2008 reprend les dispositions du plan Ahtisaari. Cette promulgation a été aussitôt suivie de celle de 41 textes de loi mettant en œuvre les principales dispositions du texte constitutionnel (nouvelles municipalités serbes, décentralisation, protection des biens religieux serbes, etc.). La constitution établit un régime parlementaire, avec des droits dérogatoires pour les minorités et notamment pour la communauté serbe du Kosovo (système de double majorité).
- Les élections
A l’automne 2010, la démission du Président Sejdiu pour cumul de mandats, l’éclatement de la coalition PDK-LDK, ainsi que le vote d’une motion de censure à l’encontre du gouvernement ont conduit à l’organisation d’élections législatives anticipées le 12 décembre 2010. M. Hashim Thaci (PDK) a été reconduit à la tête du gouvernement et dispose d’une majorité relative au Parlement. Après l’invalidation de l’élection présidentielle du 22 février 2011 par la Cour constitutionnelle, Mme Atifete Jahjaga a été élue par l’Assemblée Présidente de la République du Kosovo, le 7 avril 2011.
La coalition gouvernementale se compose du Parti démocratique du Kosovo (PDK, du PM Thaçi, 32,10%, 34 sièges), de l’Alliance pour le renouveau du Kosovo (KKR de Behgjet Paçolli, 7,30 %, 8 sièges) et d’un parti représentant la minorité serbe (SLS, 7 sièges). L’opposition est représentée par la Ligue démocratique du Kosovo (LDK, ancien parti de Ibrahim Rugova, 24,70 %, 29 sièges), de Vetevendosje (autodétermination 12,70 %, d’Albin Kurti, 11 sièges) et de l’Alliance pour l’avenir du Kosovo (AAK, 11,05 % de Ramush Haradinaj, 12 sièges).
Les minorités disposent au parlement de 20 sièges réservés. Le nouveau gouvernement compte un Vice premier-ministre et trois ministres issus de la minorité serbe, ainsi qu’un ministre de la minorité turque.
Les élections municipales du 3 novembre et du 1er décembre se sont déroulées de manière ordonnée et apaisée dans la majorité du pays. Malgré des incidents à Mitrovica, la bonne tenue des élections au nord du Kosovo, qui se déroulaient pour la première fois selon le régime électoral kosovar, conforte la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina.
Les élections ont été particulièrement disputées dans les municipalités serbes du sud du Kosovo, avec un taux de participation de 58 %, supérieure à la moyenne nationale (d’environ 47 %). C’est le signe d’une appropriation des institutions de Pristina de la part de la communauté serbe au sud du Kosovo (80 000 contre 40 000 au nord).
Les listes soutenues par Belgrade (Srpska), qui appelait pour la première fois à voter pour des élections se tenant au Kosovo, sont arrivées en tête dans 9 municipalités serbes sur 10. Cependant, le taux de participation des serbes du nord du Kosovo, malgré l’appel de Belgrade au vote, est resté faible avec seulement 13% car pour de nombreux d’entre eux, voter signifiait qu’ils reconnaissaient la légitimité du Kosovo. Les tensions dans cette région du Kosovo entre les serbes et les albanais du Kosovo restent palpables et le gouvernement du Kosovo n’exerce pas, encore aujourd’hui, une totale autorité.
D’une manière générale, on ne distingue pas de parti gagnant sur le plan national suite à ces élections: la Ligue Démocratique du Kosovo (LDK, parti fondé par Rugova) gagne plusieurs grandes villes mais perd la capitale, Pristina. Les partis issus de la résistance armée (UCK), le PDK et l’AAK, sont en recul. Le parti au pouvoir (PDK de Thaci) conserve sa position de premier parti en nombre de voix. Le parti nationaliste Vetevendosije crée la surprise en remportant la capitale mais il est en recul ailleurs.
Les prochaines échéances électorales sont les élections législatives (2014).
2. Les institutions centrales sont :
– L’Assemblée: pouvoir législatif
L’Assemblée est l’organe législatif de la République du Kosovo directement élu par le peuple. L’Assemblée compte 120 députés élus par scrutin secret sur base de listes ouvertes. Dans le cadre de cette distribution, vingt (20) sièges (sur 120) sont garantis pour la représentation des communautés non majoritaires. Mais, depuis les émeutes anti-serbes de mars 2004, les députés serbes boycottent largement les institutions.
– La Présidence
Le Président est le chef de l’Etat et représente l’unité du peuple de la République du Kosovo.
Tout citoyen de la République du Kosovo, de trente-cinq ans ou plus peut être élu Président de la République du Kosovo. Le Président est élu par l’Assemblée par scrutin secret. L’élection du Président de la République du Kosovo doit avoir lieu au plus tard trente jours avant la fin du mandat du président actuel. Le Président est élu par les deux tiers des voix de tous les députés de l’Assemblée.
Le mandat du Président est de cinq ans. Le Président ne peut être réélu qu’une seule fois. Il ne peut exercer aucune autre fonction publique. Après l’élection, le président ne peut exercer aucune fonction au sein de partis politiques.
– Le Gouvernement
Le gouvernement du Kosovo exerce le pouvoir exécutif conformément à la Constitution. Il est composé par le Premier ministre, les ministres et vice-premiers ministres. Le Gouvernement met en œuvre les lois et les actes ratifiés par l’Assemblée du Kosovo, et exerce d’autres responsabilités définies par la Constitution et la loi. Le gouvernement prend des décisions en conformité avec la Constitution et les lois, et propose des projets de loi et des amendements.
– Pouvoir judiciaire:
Il est exercé par la Cour Suprême et par la Cour constitutionnelle. Le pouvoir judiciaire est aidé par la mission EULEX. Suite à un vote du Parlement le mercredi 23 avril, le Kosovo se dotera prochainement un tribunal international chargé de juger les crimes de guerre commis pendant le conflit serbo-kosovar (1998-1999).
3. Les différents partis politiques kosovars.
Parti démocratique du Kosovo (PDK) :
Le Parti démocratique du Kosovo (PDK) est un parti politique kosovar fondé en mai 1999. Le Parti démocratique du Kosovo est un parti politique social-démocrate et constitue l’aile politique de l’ancienne Armée de libération du Kosovo (UCK) qui a mené la lutte pour l’indépendance du pays. Le PDK a remporté les élections législatives de 2007 et de 2010. Son président, Hashim Thaçi, est Premier ministre depuis 2008.
Ligue démocratique du Kosovo (LDK) :
La Ligue démocratique du Kosovo (LDK) est un parti politique kosovar fondé en décembre 1989. La Ligue démocratique du Kosovo est un parti politique conservateur. Ce parti a été fondé en 1989 en réaction à la suppression de l’autonomie du Kosovo par le président serbe Slobodan Milosevic. La LDK a remporté les élections législatives de 2004, puis est arrivée en seconde position lors des élections de 2007 et de 2010.
Autodétermination (V) :
Autodétermination (V) est un parti politique kosovar fondé en 2004. Autodétermination est un parti politique nationaliste et souverainiste, opposé à toute ingérence étrangère, notamment de l’ONU, dans les affaires du Kosovo. Le parti demande en revanche la tenue d’un référendum sur une union du Kosovo et de l’Albanie et est favorable à l’adhésion du pays à l’Union européenne et à l’OTAN. Autodétermination, qui était au départ un simple mouvement, a participé pour la première fois à des élections en 2010 et a recueilli près de 13% des suffrages, devenant la troisième force politique du pays.
Alliance pour le futur du Kosovo (AAK) :
L’Alliance pour le futur du Kosovo (AAK) est un parti politique kosovar fondé en 2001. L’Alliance pour le futur du Kosovo est un parti politique conservateur. Son président, Ramush Haradinaj, ancien Premier ministre du Kosovo, a été inculpé pour crimes de guerre par le tribunal pénal international de La Haye, mais a été ensuite acquitté.
Alliance pour un nouveau Kosovo (AKR) :
L’Alliance pour un nouveau Kosovo (AKR) est un parti politique kosovar fondé en 2006. L’Alliance pour un nouveau Kosovo est un parti politique conservateur, fondé par l’homme d’affaires Behgjet Pacolli. Ce dernier a été élu président du Kosovo en février 2011, mais a dû démissionner dès le mois d’avril parce que le conseil constitutionnel avait jugé son élection contraire à la Constitution. L’AKR forme actuellement une coalition gouvernementale avec le Parti démocratique du Kosovo.
Les conditions socio-économiques :
Le secteur agricole, qui était un moteur de l’économie, a été largement ravagé par la guerre. Le statut provisoire et l’incertitude qu’il entraîne ne favorisent pas les investissements étrangers. Les ressources financières du Kosovo sont issues pour une large partie des aides internationales. Enfin, l’économie souterraine a un impact très important. La reconstruction économique est financée par l’Union européenne et gérée par un des “piliers” qui structurent l’action de la MINUK.
Bien que le Kosovo ait fait état d’un taux de croissance s’élevant à 4 % pour l’année 2010, les indicateurs de développement montrent que le Kosovo est une des zones les plus pauvres d’Europe (45 % des citoyens kosovars approcheraient le seuil de pauvreté en 2011), alors que le taux de chômage approchait les 43 % en 2009. De plus Le Kosovo compte la plus jeune population d’Europe, et la forte croissance démographique jette sur le marché du travail des jeunes sans qualification et sans espoir de pouvoir trouver un jour un emploi. Cette crise économique favorise le travail au noir – qui permet à de larges pans de la société de survivre –, une large émigration vers les pays d’Europe occidentale (Allemagne, Suisse, Belgique), mais aussi le développement de puissants réseaux criminels et d’une corruption galopante. Cependant le secteur manufacturier pourrait représenter une source intéressante de nouvelles exportations.
Les données du commerce extérieur du Kosovo affichent un déficit commercial pour le mois de mai 2011 d’environ € 183,5 millions.
Le Kosovo dispose de richesses minières (bauxite, lignite, nickel et or) et hydro-électriques mais l’appareil de production souffre de vétusté et nécessiterait des investissements considérables. Le 29 juin 2009, le Kosovo est devenu le 186e État membre du FMI. Il s’agit de la première institution mondiale à intégrer le Kosovo depuis son indépendance. Un autre obstacle à surmonter est le haut degré de corruption qui sévit dans le pays, et ne facilite pas l’insertion économique mondiale du pays.
Les conflits internes :
Cette région des Balkans a longtemps été secouée par des conflits internes et a connu également diverses dominations depuis des siècles.
Durant le 20éme siècle, après avoir fait partie de l’empire ottoman, la région fait de nouveau partie de la Serbie depuis le traité de Bucarest de 1913 mettant fin à la deuxième Guerre balkanique. Puis il devient, après la Seconde Guerre mondiale une province autonome de la Serbie au sein des différentes Yougoslavie, avant d’être placé sous administration de l’ONU le 10 juin 1999en vertu de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Celle-ci fait suite aux violents conflits qui ont opposé les autorités serbes et les séparatistes albanais à la fin des années 1990 et à l’épuration ethnique qui s’ensuit.
De 1999 à 2008, le statut final du Kosovo est indéterminé, ce qui paralyse son développement politique et contribue à une situation sociale tendue.
Le 2 novembre 2005 l’ancien président finlandais Martti Ahtisaari est mandaté par l’ONU afin de superviser les négociations entre le gouvernement serbe et le gouvernement kosovar sur le statut final du Kosovo. Il propose le 2 février 2007 un document qui doit servir de base à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. D’après celui-ci, le Kosovo pourra rédiger sa Constitution, avoir un hymne et un drapeau et, surtout, adhérer à toutes les organisations internationales, dont les Nations unies. Dans le même temps, les communes serbes pourront jouir d’une décentralisation administrative avancée et entretenir des relations « spéciales » avec la Serbie. La version finale de ce document, remise le 26 mars au Conseil de sécurité, préconise explicitement une « indépendance sous contrôle international » pour le Kosovo. Les Etats Unis étaient favorables à l’indépendance de la province, alors que la Russie et la Serbie affirment que cette indépendance serait contraire au principe de l’unité territoriale de la Serbie défendu par la résolution 1244. Rejeté par Belgrade, le document de M. Ahtisaari ne parvient pas à convaincre tous les membres du Conseil de sécurité. La Russie appose son veto à la résolution et les négociations retombent dans l’impasse à l’été 2007. Devant le blocage de la situation, le Parlement du Kosovo – en accord avec Washington et de nombreux pays européens tels que la France, la Grande-Bretagne ou la Slovénie, qui préside l’Union européenne depuis le 1er janvier 2008, proclame l’indépendance de l’ancienne province serbe le 17 février 2008. Le président Fatmir Sejdiu et le Premier ministre Hashim Thaçi déclarent officiellement la naissance du nouvel État. L’indépendance du Kosovo est rapidement reconnue par la majorité des États de l’UE, à l’exception toutefois de cinq d’entre eux : Chypre, l’Espagne, la Grèce, la Roumanie et la Slovaquie. Dans la région, la Croatie, la Bulgarie et la Hongrie reconnaissent le Kosovo le 19 mars 2008, suivis par le Monténégro et la Macédoine, en octobre 2008.
Seules s’opposent toujours dans la région la Serbie et la Bosnie-Herzégovine en raison, dans cette dernière, du refus catégorique de la Republika Srpska, l’entité serbe. L’indépendance du Kosovo a donc mis fin à un statu quo intenable, mais elle n’a pas encore permis de rapprocher significativement les différentes communautés.
En effet, ces tensions ethniques entre serbes et kosovars causent certains conflits internes notamment durant les élections. Même si les élections locales et parlementaires serbes du 11 mai 2008 se déroulent sans violence dans toutes les enclaves, les serbes ont boycottés massivement les élections municipales organisées le 15 novembre 2009 par les institutions de Priština. Jusqu’aux élections de 2013, le gouvernement de Belgrade avait toujours appelé les serbes du Kosovo à boycotter les élections. Malgré cela, le taux de participation des serbes vivant au Kosovo est resté très faible avec un taux de seulement 13%. Pour nombre d’entre eux, voter revenait à reconnaître de facto l’existence et la légitimité du Kosovo. Des violences entre Serbes ont également marqué les élections municipales qui se sont tenues dimanche 3 novembre au Kosovo, particulièrement à Kosovska Mitrovica, principale ville du nord du territoire, où le scrutin a dû être interrompu.
Dans la partie nord de Kosovska Mitrovica, des extrémistes cagoulés ont pénétré dans un bureau de vote, agressé le personnel du bureau et des électeurs et ont détruit les urnes avant de s’enfuir. Ces violences soulignent donc un échec des forces de police du Kosovo soutenues par la mission de l’Union européenne au Kosovo (EULEX) et ses unités spéciales, ainsi que par les forces de l’OTAN déployées dans le cadre de la Kosovo Force (KFOR), qui n’ont pu garantir le bon déroulement des élections. Dans de telles conditions, l’intégration politique des enclaves serbes à l’État kosovar et le règlement de la situation peut sembler encore difficile.
Les pressions ethniques :
Les principales pressions ethniques au Kosovo sont lié aux tensions entre serbes du kosovo et albanais du Kosovo. En 2007, la présence serbe au Kosovo est estimée, selon les sources, entre 80 000 et 160 000 personnes. Les Serbes se répartissent entre les communes septentrionales de Zubin Potok, Zvečan, Leposavić et Mitrovica-nord, jouxtant la Serbie, et, au sud de la rivière Ibar, dans des enclaves peuplées parfois de quelques centaines de personnes, entourées de barbelés et gardées par les soldats de la KFOR. Deux sociétés parallèles se sont progressivement mises en place. Belgrade assure les salaires et les services administratifs dans les enclaves, alors que les zones albanaises sont sous l’autorité du gouvernement du Kosovo, lui-même encadré par la MINUK. Le dinar serbe est encore en vigueur dans les zones serbes, alors que partout ailleurs, on utilise l’euro. Les Albanais du Kosovo se désignent comme Kosovars, appellation rejetée par les Serbes et par les autres communautés vivant au Kosovo (Rom, Turcs, etc.). Suite à la déclaration d’indépendance du Kosovo, la Serbie reste politiquement et économiquement présente dans les enclaves, même si les salaires des fonctionnaires rémunérés par Belgrade ont été sensiblement réduits et que les relations Serbie/Kosovo commencent à s’améliorer.
Cependant, après la guerre de Kosovo 200 000 Serbes ont dû quitter la région, et on estimait en 2005 que seulement 15 000 Serbes ont pu revenir au Kosovo, le plus souvent pour reprendre possession de leurs biens immobiliers afin de les revendre. Les tensions entre les albanais du Kosovo et les serbes du Kosovo restent non négligeables d’autant plus que le gouvernement du Kosovo n’exerce, encore aujourd’hui, qu’une très faible autorité sur le nord du pays à majorité serbe.
Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel :
L’indépendance de Kosovo n’est toujours par reconnue par le pays voisin : la Serbie. En effet celui-ci revendique toujours cette région et s’appuie sur la résolution 1244. Cette résolution autorise un déploiement militaire et civil dans la province serbe du Kosovo dans le cadre d’une opération de maintien de la paix. Le Kosovo était alors membre de la République fédérale de Yougoslavie (RFY), qui elle-même n’était pas membre de l’ONU. Elle intervient au lendemain du cessez-le-feu accepté par Belgrade et qui mettait fin à la guerre du Kosovo. Cette résolution, qui faisait suite aux résolutions 1199 et 1203 de septembre-octobre 1998, aboutit notamment à la création de la KFOR, sous contrôle de l’OTAN et mandatée par l’ONU, et de la Mission d’administration intermédiaire des Nations unies au Kosovo. De plus, la résolution réaffirme la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République fédérale de Yougoslavie (RFY), devenue plus tard la Communauté d’Etats Serbie-et-Monténégro le 4 février 2003, puis la Serbie le 5 juin 2006, le Monténégro ayant pris le 3 juin son indépendance reconnue le 8 juin par la Serbie.
Les Serbes font la différence entre l’ancienne province autonome du Kosovo et la plaine du Kosovo. Ils évoquent deux territoires distincts : le Kosovo et la Metohija, souvent contractés sous l’acronyme Kosmet très en vogue dans la Yougoslavie socialiste de l’époque. Le terme de veille Serbie est parfois également entendu puisque les nationalistes serbes considèrent cette province comme le cœur historique du pays.
A l’inverse, les Albanais considèrent le Kosovo comme une entité cohérente appelée Kosovë (forme féminine) et dotée d’une identité affirmée. Depuis l’indépendance, les albanais revendiquent l’appellation de République du Kosovo (RKS).
Cependant, avec les accords de 2013, les relations entre la Serbie et le Kosovo semblent s’améliorer. Ces accords prévoient en effet, la création de passages frontaliers permanents entre la Serbie et le Kosovo en 2014, mais aussi la création d’un indicatif téléphonique propre et choisi par le Kosovo.
De plus, le gouvernement serbe annonça la dissolution des assemblées de la minorité serbe qui avaient été créées au nord du Kosovo, afin de permettre l’intégration de la minorité serbe du Kosovo dans la population générale du Kosovo.
Par ailleurs, un autre pays revendique son influence sur cette région des Balkans : la Turquie. Le premier ministre M. Recep Tayyip Erdogan a revendiqué les liens très étroit qui ont unies cette région durant plusieurs siècles en déclarant : « La Turquie, c’est le Kosovo et le Kosovo, c’est la Turquie. Nous sommes tous les enfants du même pays, forts et unis comme des frères. Nous partageons la même histoire et la même civilisation. Nous construirons ensemble notre avenir comme l’ont fait nos ancêtres ».
Des propos qui ont littéralement provoqué la fureur de Belgrade puisque le premier ministre serbe a déclaré que ce discours était « une provocation directement dirigée contre la Serbie ». Le gouvernement de Belgrade a aussi exigé des excuses du premier ministre turc.
Depuis plusieurs années, la diplomatie « néo-ottomane » du ministre des affaires étrangères turc est particulièrement active dans cette région des Balkans, surtout au Kosovo. Ankara est le principal investisseur étranger au Kosovo et se pose en parrain du jeune état.
Ce jeune état, qui malgré sa récente indépendance, suscite encore tout l’attrait de ses deux voisins, chacun héritier d’un empire ayant dominé la région au cours des siècles. Le Kosovo pourrait se retrouver encore une fois au cœur des tensions entre la Serbie et la Turquie.
Le niveau de corruption :
Pour de nombreux experts, la corruption reste le principal frein à l’économie du Kosovo après le chômage. D’après l’ONG Transparency International qui publie chaque année un indice de perception de la corruption (CPI), le kosovo aurait une note de 2.8 ce qui montre une corruption extrêmement présente dans le pays. (Le score de 10 indique l’absence de demandes de pots-de-vin et celui de 0 une corruption systématique.)
La corruption ronge tous les rouages de ce jeune état aussi bien la politique, l’administration que la justice. En effet en 2009, un tiers des plaintes pour corruption a été déposé contre des juges kosovars.
La politique est aussi un domaine durement touché par la corruption. Prenons par exemple le ministre des transports en 2010 Fatmir Limaj. Ancien membre de la guérilla kosovare, il est en 2003 accusé de crime contre l’humanité par le tribunal de la Haye mais est finalement acquitté 2 ans plus tard à cause du désistement de tous les témoins. En 2008 il est nommé ministre des transports et dispose donc de la plus grosse part du budget de l’état. En 2010 il est accusé de corruption et d’abus de pouvoir par EULEX, la mission de justice européenne au Kosovo. Incarcéré en 2012 puis relâché, il est actuellement encore une fois accusé de corruption et d’abus de pouvoir dans une autre affaire toujours en lien avec son ancien ministère. Le premier ministre depuis 2008 est quant à lui soupçonné d’être étroitement lié avec diverses organisations criminelles.
La corruption est aussi très présente dans la vie courante. Le rapport de l’UNODOC se concentre sur l’expérience réelle de la corruption administrative et fournit des informations sur la nature de la corruption et de ses procédures. Il montre notamment que dans la vie courante, sept adultes sur dix ont affaire au moins une fois par an avec la corruption. Cependant il serait faux de croire que ces pots de vins sont versés sous la contrainte. 25% des pots de vins versés sont offerts spontanément généralement dans le but d’accélérer ou de finaliser une procédure. Cela montre le peu de foi que les kosovars ont dans l’administration de leur pays.
La disparition de la corruption à toutes les échelles peut donc sembler utopique.
Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme :
Le Kosovo est considéré par beaucoup comme un « quasi-état » c’est-à-dire comme une entité politique qui, sans constituer un État officiellement admis dans le concert des nations, en revendique néanmoins tous les attributs. Les « quasi-états » sont souvent considérés comme de dangereux foyers d’instabilité et de criminalité. Les quasi-États fonctionnent comme de vrais États, même si deux choses leur manquent : la reconnaissance internationale et la souveraineté effective, celle-ci restant suspendue à la bonne volonté de leur protecteur. Le Kosovo correspond parfaitement au schéma du quasi-État. Le Kosovo se trouve dans la région des Balkans dont l’un des points noirs serait l’emprise des réseaux criminels. Par la « route des Balkans » transiterait, via la Turquie, près de 40 % de l’héroïne afghane à destination de l’Europe occidentale. La contrefaçon (de cigarettes, DVD, pièces automobiles, parfums …) représente aussi une bonne partie des flux illégaux qui traversent la zone. Le jeune état au cœur de cette région serait selon le criminologue Xavier Raufer “un prototype d’État mafieux”. D’un point de vue criminologique, la guerre du Kosovo, outre ses aspects politiques évidents, serait aussi une opération de “super-banditisme”. M.Raufer affirme que « Nul n’ignore, de Washington à Ankara, que le Kosovo n’est en fait qu’une gigantesque zone grise criminelle”. Cette dérangeante assertion serait confortée, selon The Guardian, par un rapport confidentiel de l’OTAN affirmant que les puissances occidentales ont, depuis plusieurs années, “une connaissance approfondie des connexions du gouvernement de Pristina avec le crime organisé”. La mafia albanaise, qui aurait gangrené les structures politiques kosovares, sévit dans tous les secteurs traditionnels d’activités criminelles : la drogue, la contrebande, le trafic d’armes, le racket, et enfin, le trafic d’êtres humains combinant la prostitution, l’acheminement de migrants illégaux et même le trafic d’organes.
Cette mafia serait présente dans les plus hauts rouages de la politique kosovare. M. Hashim Thaçi, premier ministre du Kosovo depuis son indépendance, est accusé dans un rapport du Conseil de l’Europe paru le 18 décembre dernier d’être un dirigeant du crime organisé albanais et d’avoir participé à un trafic d’organes prélevés sur des prisonniers de guerre serbes. Celui-ci continue de nier les faits malgré un article du quotidien anglais The Guardian, qui a publié un rapport de l’OTAN confirmant les accusations du Conseil de l’Europe. Le premier ministre kosovar y est notamment mentionné comme “l’un des plus gros bonnets du crime organisé”. Il est encore aujourd’hui accusé de trafics d’organes via le rapport Marty.
Si la criminalité semble bien présente dans le gouvernement kosovar, la situation sécuritaire du pays est néanmoins considéré comme stable notamment par le gouvernement français, même si celui-ci a classé le pays en « vigilance renforcée ». Cependant, il reste déconseillé d’aller au nord du pays notamment dans les municipalités de Zvecan, de Zubin Potok et de Leposavic ainsi que dans la partie nord de la ville de Mitrovica où les tensions ethniques restent fortes.
Il est également déconseillé de se rendre à des manifestations ou des grands rassemblements durant lesquels des actes de violences notamment entre les deux ethnies peuvent se produire. Si le voyageur doit s’y rendre malgré tout, il est préférable pour lui de prendre contact avec l’ambassade pour avoir des conseils et une vision actualisée de la situation dans la province.
Les crimes mineurs tels que le vol à la tire ou le vol de sac à l’arraché sont fréquents comme dans la majorité des pays. Il est conseillé au voyageur de redoubler de vigilances dans des lieux publics achalandés, très fréquentés comme les marchés et les transports publics, mais plus particulièrement dans la capitale Pristina. Il se produit aussi des détournements et des vols de voitures. Si le voyageur voit un sac abandonné, un engin suspect ou quoi que ce soit d’inhabituel, il doit le signaler immédiatement aux autorités locales appropriées.
Par ailleurs, l’ONU conseille à son personnel d’inspecter le dessous et tous les côtés de leurs véhicules avant d’y monter.
Suite à la guerre, des mines sont encore présentes dans le pays : le voyageur ne doit donc pas sortir des sentiers et des routes et rester sur des passages fréquentés.
Le voyageur au Kosovo doit donc respecter des règles de sécurités élémentaires et être vigilant tout en évitant de préférence la partie nord du pays.
- Une évaluation des risques économiques et financiers :
- PIB national : 4,8 Md €
- Le PIB par habitant : 2385 euros
- Le taux de croissance du PIB : 4 %
- Le taux d’inflation annuel : 8,3 %
- Le solde budgétaire (en % du PIB) : -2,7
- Le solde courant (en % du PIB) :
- La dette externe (en % du PIB) : 31,3 du RNB
- Le solde commercial : 40,5 % du PIB
- Une évaluation des risques géographiques et environnementaux :
Présentation de la géographie de Kosovo :
- Relief
Le Kosovo a une surface de 10 908 km ². Il est entouré par des montagnes avec une plaine centrale divisée en deux vallées, avec la gorge Kaçanik qui passe au centre. Les montagnes vont jusqu’à une altitude de 2.000m sur les frontières macédonienne et albanaise. La plus haute montagne est la Gjeravica près de Deçan, qui est à 2.656m, et le point le plus bas est Vermice dans Prizeren à 295m. Prishtina est à un peu plus de 600m. Les montagnes sont un mélange de glaciers et de roches d’origine volcanique, avec des lacs glaciaires dans les montagnes de Sharr dans Dragash et Brezovica, également dans les domaines Rugova et Decan.
- Hydrographie
Le Kosovo est presque entièrement auto-suffisant en eau, ce qui pour un endroit de cette taille est inhabituel. Les rivières se jettent dans la mer Egée, la mer Noire et la mer Adriatique. Les principaux cours d’eau au Kosovo sont: i Drini Bardhë (122 km de long) dans la région de Peja, Sitnica (90 km), Bistrica e Pejës (62 km), Morava e Binçës (60 km), dans la région de Gjilan, Lepenci (53 km), près de Ferizaj et Kaçanik, Ereniku (51 km), près de Gjakova, Ibri (942 km), près de Mitrovica et Bistrica e Prizrenit (31km), près de Prizren. La principale centrale électrique du Kosovo est alimentée par le charbon, source importante de pollution de l’environnement.
- Ressources Naturelles
Environ 41% des terres cultivables sont couvertes de forêt, le reste étant des terres arables : polyculture pour la bière, du blé et des légumes (poivrons, pommes de terre, carottes, choux etc). Il existe deux principales vallées: la Vallée Dukagjini qui a une meilleure irrigation et est légèrement plus chaude, idéale pour les légumes et la viticulture, et la vallée du Kosovo qui est bonne pour les pommes de terre et les vergers dans le sud-est.
Risque sismique :
Des secousses telluriques, souvent d’ampleur limitée, sont ressenties.
En cas de séisme, si vous êtes à l’intérieur il faut donc :
– Ne pas vous précipiter dehors ;
– Vous abriter dans les lieux que vous avez identifiés comme sûrs et vous protéger des chutes d’objets
– Vous éloigner des endroits les plus critiques.
Si vous êtes à l’extérieur :
– si vous êtes dans un véhicule, arrêtez-vous sur le bord de la route, loin des ponts et édifices ;
– si vous êtes à pied, éloignez-vous des constructions, arbres et fils électriques, à défaut, abritez-vous sous un porche.
Les risques sanitaires et épidémiques :
Avant de partir au Kosovo, il est fortement conseillé de consulter le médecin traitant (éventuellement le dentiste) et contracter une assurance couvrant les frais médicaux et le rapatriement sanitaire. En cas de problème de santé grave, un rapatriement sanitaire est préférable à une prise en charge locale. Il faut vérifier avant de partir que cette garantie est comprise dans votre contrat d’assurance. Les médicaments peuvent être périmés, de mauvaise qualité, ou difficiles à trouver localement. Aussi il est conseillé de voyager avec sa propre trousse à pharmacie. En cas de traitement particulier, il est recommandé d’emporter avec soi les médicaments nécessaires.
Concernant la vaccination : il est recommandé d’avoir tous les vaccins présents dans le calendrier vaccinal à jour, en particulier les vaccins contre diphtérie-tétanos-poliomyélite et contre la rougeole. La vaccination contre l’hépatite A est également recommandée. En fonction des modalités de séjour, les vaccinations contre l’hépatite B et contre la typhoïde peuvent être recommandées ; il faut demander au médecin traitant conseil avant le départ.
Concernant les mesures d’hygiène : Il est recommandé d’observer les mesures d’hygiène élémentaires c’est-à-dire se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, consommer les viandes et poissons suffisamment cuits, peler les fruits et légumes. Il est déconseillé de boire l’eau du robinet. II est très facile de se procurer de l’eau en bouteille dans tous les magasins alimentaires.
Concernant les maladies présentes dans le pays :
– Maladie transmise par les tiques : La Fièvre Hémorragique Crimée Congo est endémique au Kosovo. Cette maladie grave est transmise par les tiques d’avril à septembre, dans les zones où celles-ci sont abondantes (milieu rural). Les mesures de prévention doivent être adoptées : éviter les zones où les tiques sont abondantes, utiliser des produits répulsifs, porter des vêtements longs, éviter le contact avec le bétail ou les animaux domestiques pouvant être infectés.
– Grippe : Au cours de l’hiver 2010-2011, des cas de grippe A/H1N1 ont été recensés, rendant nécessaire l’application des mesures de prévention de base : se laver les mains, éviter les lieux publics confinés.
– Méningites liées à l’eau : Quelques cas de méningites virales sont recensés périodiquement en été, pouvant être notamment d’origine hydrique. Les mesures de précaution sont de respecter les règles d’hygiène, de ne pas boire l’eau du robinet, d’éviter les piscines publiques.
Risques complémentaires :
Le risque lié à la présence de mines et d’engins non explosés disséminés reste réel. La plus grande prudence est donc nécessaire hors des zones de passage et de peuplement, surtout dans les zones montagneuses. Concernant les engins non explosés, les lieux à risque sont ceux des zones bombardées en 1999 : postes frontières, casernes, dépôts militaires. Pour les mines anti-personnelles, les zones concernées sont concentrées aux frontières internationales. En tout état de cause, si les axes principaux et secondaires sont déminés, il ne faut pas s’écarter des sentiers balisés, en particulier dans les zones de Dragash, de Gjakova et de Peja/Pec. Bien que la plupart des champs de mines répertoriés et des zones d’impact de bombes à sous-munitions aient été nettoyés, la présence de mines au Kosovo demeure un problème sérieux. La pose de mines n’ayant pas toujours été consignée dans des documents, il est impossible de savoir si toutes les mines ont été localisées et enlevées. Des champs de mines sont régulièrement découverts. Il faut de ce fait emprunter exclusivement les routes et les chemins les plus fréquentés.
- Une évaluation du Hard Power du pays :
Le chercheur américain Joseph Nye a souligné l’importance du Hard Power (puissance militaire, économique et diplomatique dont dispose un état pour contraindre un autre à agir comme il le souhaite) sans négliger le Soft Power qui relève du moyen de conviction (moyens culturels et idéologiques qui amènent à penser comme son « modèle »). Dans cette partie nous allons exposer les éléments qui prennent part au Hard Power kosovar puis ceux qui témoignent du Soft Power de l’entité.
Le pouvoir militaire réel :
Le 24 mars 1999, débuta l’opération « Force Alliée » à l’initiative des pays membres de l’OTAN sous le leadership des Etats-Unis, une opération qui engendra l’envoi de forces aériennes dirigées contre la république fédérale de Yougoslavie. Suite à plus de 79 jours de bombardements, soit le 10 juin, les dirigeants serbes finissent par accepter les exigences imposées par les pays membres de l’OTAN, à la grande surprise des analystes occidentaux.
Depuis cette date, les forces armées étrangères n’ont jamais quitté le Kosovo. Aujourd’hui même, on parle de « police internationale » impliquant l’intervention dans un contrat social. De cette manière, deux décisions relevant de la responsabilité, d’une part de l’UE et d’autre part de EU, témoignent de la présence de troupes internationales au Kosovo encore actuellement :
– La KFOR : la force de l’OTAN envoyée au Kosovo qui compte encore 5000 hommes dont 300 militaires français sur le territoire kosovar
– La MINUK : Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo dans le but d’assurer une administration intermédiaire dans le cadre de laquelle la population du Kosovo pourrait jouir d’une autonomie substantielle. Dans ce but, la MINUK, sous la décision du Conseil des Nations Unies, s’est vu confié la gestion de l’autorité sur le territoire et la population du Kosovo notamment en ce qui concerne les pouvoirs législatifs et exécutifs, de même que l’administration du pouvoir judiciaire.
Néanmoins, la nature même de la fonction de sécurité dont doivent s’acquitter les intervenants a changé dès le lendemain de la déclaration de l’indépendance par les autorités kosovares et de l’entrée en vigueur d’une nouvelle constitution le 15 juin 2008. Les missions de maintien de la paix de la dernière décennie témoignent de cette évolution. En effet, l’interposition entre deux armées, la surveillance du cessez-le-feu semble s’effacer à l’instar de la promotion de la sécurité et de la stabilité, au respect des droits de l’Homme au Kosovo, en bref, à la « restauration de la loi et de l’ordre pour la sauvegarde de l’Etat et la protection des individus » sur le territoire. Toutefois, les cadres stratégiques de la « police internationale » ne semblent pas parvenir à s’adapter parallèlement à ses mutations : les interventions restent plutôt du registre militaire ce qui est jugé comme brutal en vue des situations par les kosovars. La vue quotidienne de chars et d’armes lourdes peut avoir un effet psychologique non négligeable, mais c’est une arme faible face à des snippers, vite perçue par les populations elles-mêmes comme une menace. Aux yeux des locaux, ces actions violentes font des intervenants des oppresseurs et de l’autorité un occupant.
Les troupes internationales présentes au Kosovo s’effacent peu à peu à l’image de Paris (qui va retirer ses troupes en raison d’un manque d’effectif dû à son opération en Centrafrique qui se prépare, celle au Mali qui est toujours en cours et le coût onéreux des opérations extérieures. Ainsi, au début de l’intervention on comptait près de 5900 militaires français présents au Kosovo contre moins de 300 aujourd’hui). De plus, la normalisation entre le Serbie et le Kosovo au printemps dernier, c’est-à-dire l’accord obtenu dans le cadre d’une médiation de l’UE, encourage certains pays à retirer progressivement leurs troupes.
Tous les problèmes ne sont pas pour autant réglés. Dans le but d’illustrer ce propos nous pouvons évoquer les tensions au Nord du Kosovo, plus précisément dans la ville à majorité serbe de Mitrovica, lors des dernières élections municipales. Ainsi, certains pays, comme l’Allemagne, mettent en garde un « désengagement trop rapide ». En outre, M. Rasmussen ayant occupé le poste de 12ème secrétaire général de l’OTAN affirme qu’il est nécessaire de maintenir un « niveau suffisant » d’effectifs pour « assurer le succès de l’accord entre Belgrade et Pristina ». Par conséquent, les pays européens et sont toujours prêts à agir si la situation entre Belgrade et Pristina l’exige en se dégradant de nouveau.
En somme, le réel pouvoir militaire kosovar est très limité voire quasi inexistant car l’autorité du pays et son rayonnement militaire est assuré par des forces extérieures, sous l’égide des organisations internationales, de l’UE et de la superpuissance américaine.
Poids du pays dans les institutions internationales :
Le 17 février 2008, le premier ministre Hashim Thaçi proclamait l’indépendance du Kosovo et invitait tous les pays membre de l’ONU à reconnaitre ce nouvel Etat. Aujourd’hui, plus de la moitié des pays membres de l’ONU (soit 106 Etats sur 196) l’ont reconnu ce qui, selon le chercheur Liridon Lika, montre que l’indépendance est un fait irréversible. D’autres pays de L’Union Européenne (23 sur 28), comme la Belgique, décident de reconnaitre officiellement le Kosovo. Cependant, après six années d’indépendance, quel est le bilan de la reconnaissance internationale du Kosovo et comment cela se traduit –il dans le poids du pays dans les institutions internationales ?
- Le Kosovo et l’ONULe 17 février 2008, le Premier ministre Hashim Thaçi devant les députés du Parlement kosovar, réunis en session extraordinaire, proclamait l’indépendance du Kosovo et invitait tous les pays membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) à reconnaître ce nouvel État.selon Liridon Lika, chercheur à l’ULG, montre que l’indépendance est un fait irréversible Six ans après la déclaration d’indépendance du Kosovo, où en est ce pays sur le plan international ? Plus de la moitié des pays membres de l’ONU l’ont reconnu ce qui, selon Liridon Lika, chercheur à l’ULG, montre que l’indépendance est un fait irréversible. Six ans après la déclaration d’indépendance du Kosovo, où en est ce pays sur le plan international ? Plus de la moitié des pays membres de l’ONU l’ont reconnu ce qui, selon Liridon Lika, chercheur à l’ULG, montre que l’indépendance est un fait irréversible. Six ans après la déclaration d’indépendance du Kosovo, où en est ce pays sur le plan international ? Plus de la moitié des pays membres de l’ONU l’ont reconnu ce qui, selon Liridon Lika, chercheur à l’ULG, montre que l’indépendance est un fait irréversible.
Si aujourd’hui 106 pays membres de l’ONU ont reconnu officiellement l’indépendance kosovare, l’adhésion de ce pays au conseil de sécurité semble être encore jalonnée d’obstacles. Ainsi, la décision d’adhésion (ou non) qui sera ré abordée ces prochaines années, dépendra essentiellement des positions tenues par la Chine et par la Russie. En effet, pour l’instant, ces deux membres permanents du conseil de sécurité font jouer leur droit de véto et empêchent ainsi l’adhésion do Kosovo à l’ONU.
Toutefois, le 10 février 2014, M. Fareed Zarif (représentant spécial du Secrétaire général) a présenté les derniers développements au Kosovo aux membres du Conseil de sécurité. A la suite de cette présentation, les membres du Conseil ont entendu M. Ivica Dacic et M. Hashim Thaçi, respectivement Premier ministre de Serbie et Premier ministre du Kosovo. Les progrès importants réalisés au cours de l’an 2013, fortement facilités par la communication directe entre les deux parties, ont été salués par M. Zarif : « Il fallait surmonter les obstacles qui subsistaient en encourageant la prise d’initiative des Premiers ministres ». En matière de sécurité, le renforcement de la confiance dans la police et la justice était essentiel. Néanmoins, M. Zarif a exprimé ses profondes préoccupations quant aux populations du Nord et a demandé des efforts supplémentaires concernant l’amélioration des infrastructures, la fourniture de services publics et le maintien de l’ordre. Enfin, l’engagement international était essentiel afin de favoriser la participation la plus large possible de la communauté serbe du Kosovo aux élections parlementaires du 16 mars.
Témoin des efforts et améliorations du Kosovo, le conseil de sécurité de l’ONU lui à fournit le statut d’observateur depuis quelques années afin de le « récompenser ». Pour autant, l’accès au statut de membre semble compromis en vue de la position ferme des puissances chinoises et russes qui n’hésitent pas à appliquer leur droit de véto.
- Le Kosovo le FMI, et la Banque Mondiale
Le 6 mai 2009, le Kosovo est devenu le 186e Etat membre du Fonds monétaire international (FMI) avec 96 voix pour, 10 contre et 38 abstentions. “C’est un événement majeur depuis la proclamation de l’indépendance”, a déclaré le Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi. “Les portes s’ouvrent pour le Kosovo”, a titré, en une, le quotidien à grand tirage Express de Pristina.
L’adhésion au FMI marque également le début de la procédure d’entrée à la Banque mondiale, dont l’issue sera connue le 3 juin. Le Kosovo bénéficie du soutien des Etats-Unis, principal décideur dans les deux institutions mondiales. Cet important soutien sera valorisé par l’adhésion du pays. Le quota initial de 0,04 %, définissant le poids du pays au sein du FMI, sera de 88,6 millions de dollars. Depuis, le Kosovo a bénéficié de nombreuses aides de ces institutions pour sa reconstruction.
Le pouvoir économique :
Sa position géographique en Europe du Sud-Est permet au Kosovo de se situer dans un périmètre non dépourvu d’atouts. En effet, le sol est riche en ressources et la région bénéficie d’une position de carrefour non négligeable pour le développement du commerce. Toutefois, ces atouts ne semblent pas être pleinement exploités. Le Kosovo, est toujours considéré comme un pays ravagé, non seulement par la guerre de 1989- 1999, mais aussi par la politique de terreur de Milosevic, ayant bloqué toute possibilité de développement économique durant près de 10 ans. De cette manière, le commerce qui dans cette région semble à premier abord très propice, se voit malheureusement très limité par le sentiment d’insécurité perçu à l’international dû notamment aux nombreux embargos ayant été subis dans la zone et les réseaux de transports précaires. Ces réseaux qui furent fortement endommagés lors des guerres, ont mal été entretenus (dans les cas où ils l’avaient été) et sont devenus obsolètes.
L’Union européenne a certes entrepris de reconnecter la région au cœur de l’Europe productive mais en vain. L’enjeu est donc maintenant de relier ces espaces oubliés aux centres les plus dynamiques. Leur développement économique, tout comme une pacification politique durable, en dépendent. Ainsi, afin de reconstruire l’entité, des efforts considérables de la communauté internationale et des organismes de l’ONU ont été mis en place. Par exemple, l’investissent de l’Union Européen pour la reconstruction du Kosovo s’est élevé à près de 2,3 milliards d’euros en six ans.
Malgré l’aide extérieure apportée au Kosovo, l’absence d’un statut étatique compromet la puissance économique du pays. De ce fait, c’est cette absence de statut qui a empêché le Kosovo d’avoir accès aux instances financières internationales telles que la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international. De plus, d’un point de vue économique, le statut indéterminé du Kosovo a découragé les investisseurs étrangers d’autant plus qu’il bloquait le processus de privatisation des ex- entreprises « sociales » ou étatiques (environ 600). Par exemple, le fait que depuis 1999 le Kosovo vive avec des coupures quotidiennes d’électricité alors que, dans les années 1970 et 1980, il exportait plus de la moitié de sa production d’énergie électrique reflète une situation économique et plus particulièrement une situation énergétique particulièrement paradoxale
A cela s’ajoute un grave problème social puisque le Kosovo a le taux de chômage le plus élevé d’Europe – soit 60% de la population. En outre, les jeunes de moins de 30 ans représentent une part colossale des chômeurs : 63%. A ces derniers vont bientôt s’ajouter plus de 350.000 étudiants qui vont bientôt s’ajouter de nombreux demandeurs d’emplois. Par ce fait, l’économie du pays et des industries en est significativement victime.
Innovation et technologie :
Si, en vue de la situation actuelle du Kosovo, et des doutes planant encore et toujours sur sa reconnaissance internationale, l’innovation et la technologie semble être classées au second plan dans le pays, les ministères de l’éducation, de la science et de la technologie kosovars ont tout de même définis quelques objectifs d’innovations comme ligne de conduite à suivre :
– Entreprendre un diagnostic du système d’innovation
– Fournir un rapport de fond pour le développement de la stratégie d’innovation
– Développer des piliers stratégiques : lignes directrices et mesures pour la stratégie d’innovation et de plan d’action du Kosovo en utilisant une approche consultative et participative au cours du processus d’élaboration de la stratégie d’innovations
Tenant rigueur de ses objectifs imposés par le ministère, a submergé par exemple une « révolution » éducative. Cette innovation fut mise en place avec l’aide de UNICEF Innovations Lab Kosovo, une organisation qui cultive les innovations au profit des jeunes du Kosovo. De cette manière, Centre de Design Lab conçoit et met en œuvre directement des innovations technologiques pour les institutions du Kosovo qui travaillent au nom des jeunes et des enfants. Ainsi, plusieurs défis ont été identifiés dans la prestation de services d’éducation, dont un majeur : l’accès total à l’information. En d’autres termes, il est désormais possibles pour les étudiants kosovars d’accéder à des informations régulièrement mises à jour et officiellement validées sur de simples plateformes : les jeunes seront en mesure de trouver, en un seul endroit, toutes les informations nécessaires pour leurs recherches lors de leur premier cycle ou lors de leurs études supérieures.
Plus loin encore, un centre d’innovation a été récemment fondé au Kosovo : le ICK. Centre d’innovation Kosovo (ICK) a été fondée pour soutenir l’entrepreneuriat, l’innovation et le développement de l’entreprise basée dans le commerce, avec un accent sur l’information et la technologie de communication. Son but est recherche et le développement du champ scientifique avec le secteur des entreprises. L’objectif ultime, dans ce pays très fortement touché par le chômage, serait la création de nouvelles possibilités d’emplois, sur la base de connaissances et des nouvelles technologies. Afin d’intensifier les résultats de leur démarche, le centre encourage et prendInnovation Centre Kosovo (ICK) was founded to support entrepreneurship, innovation and commercially based business development, with a focus on information and communication technology. The centre supports both start-ups and existing companies with the potential for growth. en charge les start-ups et des sociétés existantes avec le potentiel de croissance.
Par ailleurs, nICK will both create new jobs through the businesses that supports and train young people for jobs in the broader marketplace.ICK will be a hub for connecting new ideas and technology with human and financial resources to create or expand commercially viable companies that can successfully fill the needs in the market, generating sales, trade, local productive capacity and skilled employment.ous pouvons noter que des plans d’innovation sont communs aux pays des Balkans, toutefois, le Kosovo ne semble pas y prendre activement part mais est convié comme simple observateur.
En somme, le domaine de la technologie et de l’innovation semble être une question mineure actuellement. Toutefois, les intentions des ministères aussi limitées soient-elles ont un impact significatif non seulement pour la population locale et internationale, mais aussi pour les partenaires intéressés par une potentielle collaboration avec le Kosovo.
- Une évaluation du soft power du pays :
Reconnaissance médiatique et culturelle.
1. Culture :
La religion principale est l’islam avec 90% de pratiquants. Les 10% de la population restante sont de confession orthodoxe. La culture des Albanais du Kosovo est très étroitement liée à celle des Albanais d’Albanie. Néanmoins ce pays est fait d’un regroupement de populations, ce qui créé de nombreuses tensions interethniques.
Le pays se trouve actuellement dans un isolement total culturel. Cet isolement se traduit par l’absence d’accès aux instances internationales qui se ressent dans le domaine de l’enseignement et de la culture. Ainsi, le Kosovo est le seul pays en Europe qui n’a pas été admis dans le processus de la charte de Bologne qui vise à bâtir un espace européen de l’enseignement supérieur, malgré ses efforts de réformes dans ce domaine. Ses étudiants ne peuvent bénéficier de nombreux programmes européens d’enseignement et de recherche.
Un autre point qui entre en compte est que ce pays est censé être indépendant, toutefois il ne l’est que depuis quelques années et cette indépendance n’est pas reconnue par tous les pays. Enfin, à cause des différents peuples qui vivent en désaccord dans ce pays la reconnaissance culturelle est vraiment très faible.
Toutefois, il y a un domaine où la culture de la République du Kosovo est de plus en plus reconnue. Il s’agit du domaine sportif. En effet, au cours de l’année 2013, les représentants du Kosovo se sont particulièrement manifestés sur la scène sportive internationale. Au Championnat du monde de judo par exemple, qui s’est déroulé à Rio de Janeiro du 26 août au 1er septembre 2013, Majlinda Kelmendi a décroché la première médaille d’or jamais remportée dans une compétition mondiale par une représentante du Kosovo dans un sport olympique depuis la proclamation d’indépendance en 2008. En effet, la Fédération internationale de judo (FIJ) reconnait le Kosovo depuis 2012. On notera également la présence de Memli Krasniqi, ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports du Kosovo lors du Forum «Peace and Sport» à Monaco en novembre 2013 et à celui de «Doha Goals Forum» au Qatar en décembre 2013. Grâce aux démarches entreprises pour affiler ses clubs nationaux aux fédérations de sports inscrits au programme olympique, le Kosovo est devenu membre de plein droit de plusieurs fédérations internationales comme celle du tennis de table, de judo, de tir à l’arc etc …
On peut noter que le pays est donc en bonne voix pour obtenir plus de reconnaissance sur tous les points culturels.
2. Médias :
De même pour la reconnaissance médiatique. Celle-ci est très faible dû aux souvenirs de guerre, mais également parce que selon l’Association du Kosovo de technologies de l’information seulement 70% des ménages au Kosovo ont accès à l’Internet.
Toutefois le nombre d’utilisateurs d’Internet est en constante augmentation, on peut donc prévoir une plus forte reconnaissance médiatique dans les prochaines décennies à venir.
Vecteurs d’influences (cinéma, médias, diasporas …)
1. Le cinéma :
La Cinématographie au Kosovo en langue albanaise a commencé ses activités après la fondation de Kosovafilm qui produit alors des courts-métrages, des documentaires, des dessins animés et des longs métrages. Depuis 2008, l’autorité centrale de la cinématographie au Kosovo est le Centre de Cinématographie de Kosova (CCK) à travers laquelle il y a de nombreuses sociétés de production indépendantes et actives.
Des débuts précoces.
En 1937, sur le territoire du Kosovo moderne (dans le Royaume de Yougoslavie), il y avait sept cinémas d’exploitation. Il y en avait un par ville, les principaux étant situés à Pristina, Prizren, Mitrovicia etc … La Cinématographie dans l’ex-Yougoslavie après la Seconde Guerre mondiale a été élaboré en conformité avec les critères de la Ligue des communistes de Yougoslavie. Le premier film artistique a été réalisée en 1955, mais le premier film en langue albanaise était « Uka i Bjeshkeve te Nemura ». Film racontant la vie de Uka, ancien albanais qui vit dans les montagnes à la frontière de la Yougoslavie et de l’Albanie. Il doit faire face à son fils qui se lie d’amitié avec des italiens fascistes pendant la Seconde Guerre mondiale. « Era dhe LISI » est le premier film de production entièrement kosovare.
L’industrie Kosovafilm.
L’industrie du cinéma Kosovo date des années 1970. Le 20 Février 1969, le parlement du Kosovo a créé Kosovafilm, une institution de l’Etat pour la production, la distribution et la projection de films. Son directeur initial était l’acteur Abdurrahman Shala, suivie par l’écrivain et poète Azem Shkreli. Les films les plus réussis ont été produits sous la direction de ce dernier. Après avoir produit dix-sept longs métrages, de nombreux courts métrages et documentaires, l’institution a été prise en charge par les autorités serbes en 1990 et dissoute. L’institution Kosovafilm a été rétablie après le retrait yougoslave de la région en Juin 1999 et depuis s’efforce de relancer l’industrie du film au Kosovo.
Le cinéma moderne.
L’objectif du Centre de Cinématographie de Kosova est la réalisation des objectifs de l’intérêt public sur les questions de la cinématographie. En 2012 le Centre cinématographique du Kosovo a été admis à l’” Academy of Motion Pictures Arts and Sciences ” qui organise la cérémonie de récompenses les « Oscar ». Le Kosovo a participé à différents festivals internationaux tels que le festival du Film International de Berlin, le festival du Film de Sundance, le festival international du film de Monterrey, etc. Il a également remporté des prix dans de nombreux d’entre eux.
Bien que la république du Kosovo ai participé à plusieurs festivals et remporté plusieurs prix, son industrie du film est encore trop peu influente dans le pays du notamment à la dissolution de l’institution KosovaFilm en 1990.
2. Les diasporas :
Pays le plus pauvre d’Europe, largement sous assistance respiratoire de l’Union Européenne, le Kosovo a une longue tradition d’émigration.
704 mille Kosovars vivent à l’étranger.
La diaspora kosovare est très présente en Allemagne (35,25%) et en Suisse (22,94%). L’Agence kosovare de Statistiques (ASK) a présenté pour la première fois son rapport intitulé « La migration kosovare » à l’occasion d’une conférence ce jeudi 24 avril. Le rapport se base sur les données tirées du dernier recensement de la population, effectué en 2011, ainsi que sur d’autres formes de sources concernant les migrations internationales. Les données sur les migrations internationales concernent principalement la période allant de 1969 à avril 2011.
La population kosovare (résidant au Kosovo et à l’étranger), compte 2 483 999 personnes. La population résidant dans le pays est de 1 789 021 et la population émigrée est de 550 000 personnes. Quant aux personnes d’origine kosovare nées à l’étranger, leur chiffre est d’environ 153 978 personnes.
Pour Isa Krasniqi, président de l’ASK, ces données représentent une source importante afin d’évaluer les tendances des migrations, notamment en prenant en compte des critères comme par exemple l’âge et le genre des personnes.
Plus récemment, le Kosovo vient d’approuver sa première stratégie pour la diaspora, une étape importante dans le cadre des efforts déployés par le Ministère de la diaspora soutenus par l’OIM, visant à faire participer de manière plus efficace les Kosovars à l’étranger, au développement du pays. La stratégie 2013-2018 est l’aboutissement d’un long processus consultatif qui a débuté en novembre 2012. Elle vise à rassembler la communauté kosovare vivant à l’étranger, principalement en Europe et aux Etats-Unis.
La diaspora kosovare a toujours joué un rôle important dans l’histoire du Kosovo. Par le biais de cette nouvelle stratégie et du processus participatif à l’origine de son élaboration, le gouvernement espère institutionnaliser les liens en s’assurant que ses institutions répondent aux besoins de la diaspora, tout en offrant des possibilités plus larges pour que les Kosovars à l’étranger contribuent au développement de leurs communautés d’origine.
« Cette stratégie est également destinée à garantir les avancées en matière de droits sociaux et politiques de la diaspora », a déclaré Ibrahim Makolli, Ministre de la diaspora.
Quel est le profil des migrants kosovars?
Les Kosovars et les Albanais de l’ex-Yougoslavie vivent déjà en nombre en Europe, selon le recensement. Ils ont migré en plusieurs vagues au cours des dernières décennies, de sorte que 25% des Kosovars sont déjà des membres de la diaspora de la deuxième ou troisième génération. Ils vivent essentiellement en Suisse et en Allemagne.
« Nous sommes fiers de notre diaspora et avons de bonnes relations avec elle » Ibrahim Makolli, Ministre de la diaspora. C’est aussi une raison pour laquelle les Kosovars sont désireux de voyager à l’étranger. L’aéroport de Pristina, est le plus fréquenté des Balkans. Il accueille chaque année 1,5 million de passagers, un chiffre en hausse constante.
En conclusion, il faut donc admettre que la diaspora Kosovare est très influente, que ce soit à l’extérieur du pays puisque par exemple cinq joueurs des onze de l’équipe suisse sont d’origine kosovare, mais également à l’intérieur du pays puisqu’il existe un ministère de la diaspora et qu’actuellement plusieurs nouvelles mesures sont mises en place.
3. Les Médias :
Les Médias du Kosovo se composent de différents types de médias de communication tels que la radio, la télévision, les journaux et les sites Web sur Internet. La plupart des médias survivent de la publicité et des abonnements. Selon IREX il y a 92 stations de radio et 22 chaînes de télévision. La Commission indépendante des médias réglemente la gamme de fréquences de radiodiffusion de la République du Kosovo et d’autres questions connexes.
Pour que les médias commencent à diffuser ils doivent avoir le permis délivré par la Commission indépendante des médias. La licence est renouvelée tous les sept ans pour les émissions de radio et tous les dix ans pour les services de médias audiovisuels. La Constitution du Kosovo garantit la liberté et le pluralisme des médias. La censure est interdite, sauf dans les cas de provocation de la violence et de la discrimination.
92% des ménages au Kosovo ont une télévision de nos jours. Les trois principaux diffuseurs au Kosovo sont la Radio Télévision du Kosovo (RTK), Radio Télévision 21 (RTV21) et Kohavision (KTV). La seule télévision publique au Kosovo est RTK qui est subventionné par le gouvernement. La loi oblige RTK à diffuser des programmes en albanais et en serbe également. Selon l’Association du Kosovo de technologies de l’information et 72,1% des ménages au Kosovo ont accès à l’Internet et le nombre d’utilisateurs d’Internet est en constante augmentation.
Chaque année, les Reporters de l’organisation sans frontières publient le rang de la presse de la liberté dans les différents pays. En 2013, le Kosovo a été classé à la 85ème place, ce qui signifie un peu en dessous de la moyenne de l’Ouest des Balkans et loin des pays de l’Union européenne. Cependant, il y a des progrès réalisés en comparant avec l’année précédente lorsque le Kosovo était classé 86ème.
On peut donc avancer que les médias ne sont pas vraiment un vecteur d’influence dans ce pays.
ONG :
Les premières associations, qui en République du Kosovo s’appellent toutes ONG, sont apparues de façon informelle dès la chute du régime communiste en 1991. Sans statistiques précises on estime actuellement leur nombre entre 400 et 500. Une étude du Centre Albanais pour la Recherche Économique indique que seules 20 à 25% des associations déclarées ont une réelle activité. En effet, la plupart ont peu d’expérience et n’ont pas accès au financement.
L’impact de près d’un demi siècle de régime communiste et de prise en charge totale des besoins de la population se ressent fortement. Tous les secteurs de la société sont concernés, qu’il s’agisse des agriculteurs, qui se sont trouvés brusquement maîtres de leurs terres, des entrepreneurs qui doivent réinventer la responsabilité de l’entreprise, des hommes politiques, des acteurs émergeant de l’économie sociale qui ont dû apprendre à gérer une ONG ou à monter des projets. L’ensemble de la population a néanmoins dû développer un sens de la survie et de la débrouillardise qui peut être un point d’ancrage important s’ils arrivent à passer du niveau individuel au niveau collectif. Dans cette société où coexistent les anciennes structures claniques, les relations de pouvoir héritées du passé et de nouvelles formes de structuration liées aux économies parallèles, se sont les associations qui les premières, avec l’aide massive de nombreux organismes étrangers, ont tenté de prendre certains problèmes à bras le corps et ont essayé de reconstruire une société plus viable.
Une étude conduite en 1997 sur 32 des 36 districts du pays indique le peu de connaissance du public des ces ONG. Cependant 37% des personnes interrogées connaissent le sens des lettres ONG, 11% ont indiqué être engagées dans la vie associative, et 65% pensent que le tiers secteur est important pour l’avenir du pays.
Un certain nombre d’ONG les plus dynamiques, sont regroupées au sein de quelques fédérations. Ces fédérations qui ont vocation à regrouper un grand nombre d’associations différentes ont plus facilement accès aux sources de financements. Les principaux regroupements sont: le Forum des ONG albanaises, le Forum Indépendant des Femmes Albanaises (FIFA), et le Conseil des Jeunes.
Le dynamisme actuel de la vie associative est perçu de façon assez différente par les divers acteurs de la société albanaise.
– Pour l’Etat, les ONG développant des intérêts particuliers, sont des opposants virtuels à l’intérêt général. Les ONG sont aussi des concurrents dans la recherche de financements.
– Pour les citoyens, l’ancienne méfiance attachée aux organisations de masse du régime communiste se répercute parfois sur les associations.
Les associations ne reçoivent pratiquement aucune subvention publique et sont financées essentiellement par des organismes étrangers. Certaines font savoir que cette indépendance forcée par rapport à l’État est un avantage qui encourage l’autonomie. Dans les grandes villes, dans de nombreux secteurs, la faiblesse des services ministériels est compensée par la présence des associations qui réalisent des expertises, proposent des plans cohérents ou une certaine vision de l’avenir. En province, les associations jouent parfois le même rôle envers les collectivités locales. En fonction des cas, ceci peut soit bien se passer, avec une bonne recherche de synergie “collectivité locale – association”, soit être difficile comme à Kruja, où l’inaction, voire l’hostilité de la municipalité est une contrainte réelle.
Grâce aux études menées et aux activités constatées on peut alors affirmer que les ONG de la république du Kosovo sont très présentes et importante dans la gestion du pays malgré leurs difficultés à trouver des sources de financement.
- Conclusion :
Le Kosovo est un pays encore extrêmement jeune, qui est encore en construction. Les aides internationales semblent encore aujourd’hui indispensables au bon fonctionnement de l’état. Ces aides ont but pour notamment de lutter contre la corruption, présente dans tous les rouages de l’état, véritable entrave au développement économique et à la création d’un état de droits. L’autre but principal des aides internationales est de développer une économie stable dans un pays où le chômage touche 45% de la population. Les tensions ethniques, les blessures de la guerre, et les conséquences du conflit passé sont encore présentes aussi bien dans les esprits que dans la géographie du pays. Cependant la normalisation en cours des relations entre le gouvernement de Belgrade et celui de Pristina pourra permettre sur le long terme une réelle intégration de la communauté serbe du Kosovo dans le pays. Le Kosovo peut également compter sur le soutien aussi bien politique que financier de plus en plus important d’un de ses voisions : la Turquie, qui se pose en parrain du jeune état.
En ce qui concerne le hard power, l’influence du Kosovo semble également très faible. Etant donné que l’ordre et la paix dans la région sont maintenus par des forces extérieures, le rayonnement militaire n’a que peu de pouvoir. De plus, la situation du pays dans les institutions internationale reste limitée car soumise aux refus de puissances membres de façon permanente au conseil de sécurité. Toutefois, les efforts ethniques et économiques de ces dernières années ont été remarqués par la communauté internationale qui ne néglige pas ces avancées dans ses décisions.
Le pays se trouve actuellement dans un isolement total culturel, ce qui engendre un soft power très faible. Cet isolement se traduit par l’absence d’accès aux instances internationales qui se ressent dans le domaine de la culture. On peut toutefois remarquer qu’il y a tout de même de l’espoir. En effet, on peut noter que le pays est très reconnu dans le domaine sportif notamment. Les médias et le cinéma sont quant à eux très peu influents. Enfin les diasporas sont un des points forts de ce soft power puisque plus de 700 mille Kosovars vivent à l’étranger. Elles ont toujours joué un rôle important dans l’histoire du Kosovo. De plus, le ministre de la diaspora est en train de mettre en place plusieurs mesures visant la reconnaissance et la participation plus active de ces diasporas.
SWOT récapitulatif du pays :
Forces– Pays presque auto-suffisant en eau– Forte reconnaissance des diasporas à l’étranger,
– Membre du FMI et de la Banque Mondiale, – Richesse des sols, – Forte production d’énergie
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Faiblesses– Gouvernement serbe encore beaucoup présent dans les enclaves– Corruption très présente
– Peu d’ONG survivent sans financement international – Taux de chômage très important : 45% de la population – Aide internationale nécessaire car impossibilité de gestion autonome des conflits internes – Mauvais réseaux de transports |
Opportunités– Population la plus jeune d’Europeè gros potentiel de main d’œuvre
– Fort potentiel de reconnaissance culturelle – Carrefour commercial de par sa géographie dans l’Europe |
Menaces– Kosovo au cœur d’un conflit d’influence entre la Serbie et la Turquie- Adhésion à l’ONU compromise à cause des vétos Chinois et Russe
– Zone très peu sécurisée |
ð Sources utilisées :
http://www.opex360.com/2013/12/03/la-france-va-retirer-ses-troupes-du-kosovo/
http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unmik/index.shtml
www.oecd.org/investmentcompact/kosovo.pdf
http://www.kosovoinnovations.org/
http://www.sergesur.com/L-affaire-du-Kosovo-et-le-droit.html
http://www.franceonu.org/la-france-a-l-onu/dossiers-geographiques/europe/kosovo-140/Kosovo
http://www.courrierinternational.com/breve/2009/05/11/le-fmi-accueille-pristina
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kosovo
http://www.albinfo.ch/fr/integrimi/704-mille-kosovars-vivent-l-tranger
http://en.wikipedia.org/wiki/Media_of_Kosovo
https://www.tresor.economie.gouv.fr/4643_information-generale-sur-le-kosovo
Sources pour aller plus loin :
L’Harmattan, Paris, 1998 ; L’affrontement des identités, Dukagjini, Prishtina, 2003 ; Effacer l’Autre (à paraître chez l’Harmattan), 2005. Adresse électronique : [email protected]
Voir les rapports d’Amnesty International et de la Fédération Internationale d’Helsinki. Voir, également, l’article de l’auteur, « La production de la haine », in Humanisme et haine, L’Harmattan, 1998.
Bernard Kouchner, premier représentant spécial de l’ONU au Kosovo, dans son ouvrage Les guerriers de la paix (Paris, Grasset, 2004)
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