Fiche pays – Mozambique

INTRODUCTION

Ancienne colonie portugaise, le Mozambique est indépendant depuis le 25 juin 1975. Après 16 ans (de 1977 à 1992) de guerre civile, qui se sont terminés par les accords de paix de Rome le 4 octobre 1992, le pays s’ouvre sur une période de stabilité et de développement économique. Le pays se trouve en Afrique australe, ouvert sur la mer et proche de l’Afrique du Sud.

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Le Mozambique est une république avec pour président Armando Emilio GUEBUZA qui a été réélu en 2009. Il est entouré par l’Afrique du Sud, le Swaziland, le Zimbabwe, le Malawi, la Zambie et la Tanzanie. Il a pour capital Maputo une ville portière dit un arrière-pays, puisqu’elle présente une zone d’influence et d’attraction économique par son port. Sa langue officielle est le portugais et a pour monnaie le metical.

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Son drapeau a été adopté le 1er mai 1983. Avec le Guatemala, son drapeau est l’un des seuls Etats au monde sur lequel est représenté un fusil. Il est constitué de 5 couleurs, le noir pour le continent africain, le jaune pour les richesses minérales, le vert pour les richesses agricoles, le blanc pour la paix et le rouge pour le combat du peuple pour l’indépendance. On retrouve aussi une étoile jaune pour la solidarité du peuple et la croyance du peuple au socialisme, le livre pour l’éducation, la houe pour les pays et l’agriculture et le fameux fusil, un AK-47 pour la détermination du peuple à protéger sa liberté.

En ce qui concerne son indice de développement humain, il était de 0,322 en 2011. Depuis 2 000 le pays a connu une augmentation de 2% par an, en sachant qu’à la base le Mozambique a un IDH faible, et ce à cause des précédents conflits, ce nouveau chiffre montre une forte amélioration.  En effet, il y a  eu d’importants progrès en termes de présence à l’école, de durée de vie (qui passe de 42 ans en 1997 à 52 en 2013).

Néanmoins dans les 104 pays couverts par l’Indice de Pauvreté Multidimensionnelle, on estime à environ 1,56 milliard les personnes vivant dans une pauvreté multidimensionnelle. Les pays dont le pourcentage « IPM pauvre » est le plus élevé se trouvent tous en Afrique : Éthiopie (87 %), Libéria (84 %), Mozambique (79 %) et Sierra Leone (77 %).

II- Une évaluation du risque politique

  1. 1.      La stabilité du gouvernement et des institutions

Le président actuel Armando Guebuza est au pouvoir depuis 2005. Il est aussi à la tête du Frelimo, parti qui dirige le pays depuis son indépendance en 1975. S’y opposant les actions du Renamo, parti traditionnel d’opposition qui s’est opposé au Frelimo pendant la guerre civile (jusqu’en 1992), se sont multipliées depuis 2012. Leurs moyens restent relativement limités, mais peuvent néanmoins affecter l’économie du pays (avec par exemple le blocage de la seule voie de chemin de fer permettant le transport du charbon). Par ailleurs, la perspective des élections d’octobre 2014 pourrait raviver les tensions entre les deux mouvements.

De plus, les incertitudes pèsent sur la succession d’A. Guebuza qui ne peut, selon la Constitution, pas briguer un troisième mandat. Il a pourtant été reconduit pour cinq ans à la tête de son parti en septembre 2013, laissant présager une possible réforme de la Constitution lui permettant de se présenter aux prochaines élections.

  1. 2.     Les conditions socio-économiques

Les Mozambicains cultivent et consomment le manioc, l’igname, le maïs et différentes sortes de millets. En effet, 81% de la population active travaille dans le secteur primaire, et il représente 28.8% du PIB en 2010. Géographiquement parlant, le climat est subtropical, caractérisé par des étés chauds et humides et des hivers courts et doux. Le relief est constitué de plaines côtières, avec une altitude plus élevée au centre, des hauts plateaux au nord-ouest, et montagneux à l’ouest.Les ressources naturelles sont le charbon, le titane, le gaz naturel, l’énergie hydraulique, le tantale, et le graphite.

Pour ce qui est de l’exploitation des sols, les Mozambicains font partie des peuples dont l’agriculture est le plus important. La plupart se nourrissent de leur récoltes ou revendent sur les marchés leur production.

– terres cultivées : 5,43 % (est. 2005)

– cultures permanentes : 0,29 % (est. 2005)

– terres irriguées : 1 180 km2 (est. 1993)

En termes de gouvernance, l’environnement des affaires reste difficile. Le Mozambique est relativement moins bien classé que ses principaux voisins (à l’exception du Zimbabwe) selon les indicateurs de gouvernance de la Banque Mondiale. Le pays pâtit de la persistance de la corruption ainsi que des performances médiocres des services publics et du système judiciaire.

  1. 3.     Les conflits internes

Bien que les différentes ethnies soient présentes au Mozambique, ce ne sont pas eux qui causent directement des problèmes, mais plutôt des segments intra ethniques choisissant les uns la RENAMO, les autres le FRELIMO pour des raisons d’histoire locale parfois anciennes.

On peut aussi citer des conditions de sécurité des plus compliquées dans le pays, depuis juin 2013, la situation dans la province de Sofala, par exemple, est tendue suite aux accrochages violents entre les partisans du Renamo (le parti principal de l’opposition et ancien mouvement rebelle) et les forces de l’ordre. Les voyages non-essentiels vers la province de Sofala, à l’exception de la capitale régionale Beira seront donc déconseillés.

  1. 4.     Le niveau de corruption

 

L’indice de perception de la corruption, développé par  l’ONG Transparency International, correspond à 2 ,6 sur la période 2000-2006. Sachant que 0 représente un niveau de corruption très élevé et 10 un niveau de corruption très faible.

 

  1. 5.     Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme

La pratique d’enlèvements contre rançons existe au Mozambique et a augmenté récemment, notamment à Maputo. A ce stade, les étrangers résidant au Mozambique n’ont pas été particulièrement visés, mais le risque d’être victime de ce type de crime ne peut pas être considéré comme nul.

Les crimes perpétués : vols, effractions, vols de véhicules perpétrés sous la menace, voire accompagnés de violence, attaques à main armée dans les villes et sur les routes de province ne cessent d’augmenter. C’est à Maputo, dans le centre commerçant et dans sa banlieue industrielle, Matola, que l’insécurité est la plus grande.

Le Mozambique a fait partie des pays les plus minés au monde, en raison de la guerre civile qui s’y est déroulée de 1977 à 1992. Le déminage a cependant beaucoup progressé ces dernières années. Les sites minés font l’objet d’une signalisation et il convient d’être vigilant lors de déplacements en province en dehors des routes et des zones urbaines.

 

III- Une évaluation des risques financiers

Le Mozambique est un pays qui connait un PIB de 14.2 Milliards de dollars en 2012, de plus son PIB par habitant, toujours en 2012 est de 1 169 dollars.

Il connaît une forte croissance démographique (2.8 % par an), avec environ 300 000 nouveaux arrivants sur le marché du travail chaque année. La croissance est tirée par des projets à forte intensité de capital, en particulier dans les industries extractives. Le taux global de chômage s’établit à 27 %. L’économie formelle est essentiellement urbaine et ne représente que 32 % de l’emploi total. Bon nombre de jeunes actifs sont contraints d’accepter des emplois marginaux dans l’économie informelle, en ville comme dans les zones rurales, sans guère de perspectives de décrocher un emploi stable.

Le solde courant devrait continuer à se détériorer. Après un ralentissement des exportations de charbon en 2013, conséquence notamment des inondations qui ont affecté le transport malgré la hausse de production, les ventes de produits miniers devraient à nouveau s’accélérer en 2014. Cette hausse restera toutefois insuffisance pour couvrir la forte progression des importations. Les besoins de biens d’équipements restent en effet élevés pour l’exploitation minière mais aussi l’exploration des immenses réserves gazières découvertes au large des côtes mozambicaines en 2010.

Le déficit public ne devrait pas diminuer en 2014 compte tenu des prévisions de dépenses liées aux projets d’infrastructures ainsi qu’à la hausse attendue de la rémunération dans le secteur public. Les grèves qui ont éclaté en 2013 dans le secteur médical ont conduit à une augmentation de 15% des salaires pour cette catégorie de fonctionnaires et de nouvelles revendications salariales dans le secteur public ne peuvent être exclues. La perspective des élections nationales (législatives et présidentielles) d’octobre 2014 devrait compliquer la maîtrise des dépenses sociales.

 

IV- Une évaluation des risques géographiques et environnementaux

Les risques géologiques sont divers : forte pluie, inondations, sécheresse…

Cette année, 17 personnes ont trouvé la mort depuis la mi-janvier dans des inondations et des dizaines de milliers d’autres ont fui les flots déchaînés. Selon les agences de secours qui ont lancé un appel à l’aide internationale, il y aurait plus de 70.000 personnes déplacées.

Les inondations ayant continué, en fin janvier, ayant dévasté des vallées du sud du pays, dans le bassin du fleuve Limpopo, alors que le gouvernement et les ONG tentaient de s’organiser pour venir en aide aux populations sinistrées, le Mozambique dû subir le phénomène, des foules de Mozambicains ayant fui les inondations campant tant bien que mal sur le bord des routes, sans nourriture et parfois sans abri.

De même, en 2003, la sécheresse affectait 587.000 personnes au Mozambique selon le Ministre mozambicain de l’agriculture, Helder Muteia.

Risques sanitaires :

Les maladies transmises par l’eau, la nourriture ou l’environnement sont très présentes. Les maladies diarrhéiques sont très répandues. Le choléra est endémique dans les régions pauvres du pays ; les épidémies sont fréquentes. Le risque de bilharziose est présent, plus particulièrement dans la région du lac Malawi.

Puis, pour les maladies transmises par contact interhumain, on retrouve des sporadiques de méningite. Des symptômes sont une fièvre soudaine et intense, des nausées, des vomissements et une raideur dans la nuque, on l’attrape par voie aérienne (toux, éternuements), contact interhumain proche (baisers) ou via l’utilisation d’objets contaminés (vaisselle, couverts). Le sida est fortement prévalent : 12% de la population adulte est séropositive d’après l’UNAIDS. Le SIDA est l’une des causes principales de mortalité.

 

V- Une évaluation du Hard power

Les forces armées du Mozambique sont formés en 1994 à partir des anciennes factions de la guerre civile. L’armée est sous la responsabilité du ministère de la Défense. L’actuel ministre de la Défense est Filipe Nyussi. Le commandant en chef des forces armées est Armando Guebuza, actuel président du Mozambique.

Le budget accordé aux forces armées est de 2,5% du produit national brut en 2008. Le personnel actif total est de 11 200 personnes.

Le Mozambique est membre de la Communauté des pays de langue portugaise, de l’Organisation internationale de la francophonie et du Commonwealth of Nations.

VI- Evaluation du Soft power

Le Mozambique a été découvert par les Portugais en 1502. A travers les traditions du peuple Mozambicain, on retrouve certains aspects de la  culture portugaise qui est ancrée depuis des siècles.

Pour ce qui concerne la musique et la danse, le timbila des Chopi, une sorte de xylophone, a été inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en Afrique en 2008. Le kwaito est la principale danse au Mozambique. La musique a hautement été influencée par celle du Portugal.

Des lieux à visiter seraient le lac Malawi, appelé Lac Nyassa au Mozambique. Une des particularités du lac Malawi est la richesse exceptionnelle de sa faune aquatique, qui comporte plus d’espèces que celle de n’importe quel autre lac : on en connaît aujourd’hui environ 800 dans ce lac.

Mais aussi le Mont Binga, qui est la plus haute montagne du Mozambique, et en Afrique orientale. Elle est située près de la frontière du Zimbabwe, dans le parc transfrontalier de Chimanimani, dans la province de Manica. Le sommet du mont Binga est le point culminant du Mozambique ; son altitude est de 2 436 m. La région autour du mont est boisée sur environ 80 km², non peuplée, assez méconnue et non cartographiée.

Pour ce qui est du tourisme de Maputo, les amateurs d’architecture se rendant au Mozambique ne devront pas manquer de visiter la capitale mozambicaine où ils pourront admirer de nombreux bâtiments art déco dont le Club Ferroviário ou le théâtre Gil Vicente.

Même si la ville est délabrée après une sanglante guerre civile, elle n’en conserve pas moins un patrimoine architectural impressionnant et de longues artères rectilignes agréables, presque toutes bordées d’arbres, le plus souvent des flamboyants ou des acacias.

La ville de Lourenço Marques a cependant surtout été marquée par son architecture coloniale, dont quelques-uns des plus beaux vestiges – la gare centrale datant de 1924 (place des Travailleurs) et la Maison de Fer datant de 1892 (avenue Samora Machel) – ont été réalisés sur les plans de Gustave Eiffel. L’édifice du marché municipal (ancien marché Vasco de Gama) et les nombreuses anciennes villas portugaises des quartiers résidentiels constituent les autres fleurons de l’architecture coloniale de Lourenço Marques.

Enfin il est indispensable de se rendre au musée d’histoire naturelle, place Travessia do Zambeze, fleuron de la ville à l’époque portugaise où sous le nom d’Álvaro de Castro il recevait plus de 100 000 visiteurs par an. Le musée abrite notamment une collection d’embryons d’éléphant en gestation.

L’île du Mozambique (en portugais Ilha de Moçambique) est une île située dans le canal du Mozambique au nord du pays. Elle est située à 3,3 km de la côte, à laquelle elle est reliée par un pont routier. L’île et la ville sont inscrites sur la liste patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991.

 

CONCLUSION

Le Mozambique est un pays à fort potentiel touristique, et avec d’immenses ressources gazières découvertes au large. Son ouverture vers la mer et sa proximité avec le marché sud-africain, sont ces forces. La création du parc transfrontalier est très bénéfique permettant des alliances et le commerce avec les pays voisins, et possédant des lieux reconnus par l’UNESCO.

Malgré des désaccords entre deux parties politiques (Frelimo et Renamo), le pays garde néanmoins une certaine stabilité économique et sociale. Mais il ne reste pas moins que le pays est complètement dépendant des aides internationales, ces supposées corruptions politiques déstabilisent la société et ces insuffisantes d’infrastructures du transport pénalisent énormément le pays.

Le Mozambique peut envisager des opportunités très bénéfiques pour lui, grâce ces alliances avec d’autres pays de l’Afrique par le parc transfrontalier de Kruger.

 

SOURCES

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