Le Bélarus, ou aussi appelé Biélorussie, est un pays d’Europe orientale ayant pour principaux voisins frontaliers, à l’ouest, la Pologne et, à l’est, la Russie. C’est un pays enclavé ne disposant pas d’accès à la mer.
Le Bélarus est une République présidentielle de 9 577 552 habitants (données de 2011) sur une superficie de 207 600 km2.
La Capitale du pays est Minsk.
Sa densité est l’une des plus faibles du continent avec 46 hab./km2.
C’est un pays laïc (inscrit dans sa constitution de 1994) où les religions principales sont le christianisme orthodoxe (75 %) et le catholicisme (20 %).
Les langues officielles sont le biélorusse et le russe.
La monnaie du pays est le rouble biélorusse (BYR).
L’IDH était en 2012 de 0.756 (65e, classement PNUD), ce qui un niveau élevé. Le taux de fertilité est faible avec 1.5 naissance/femme alors que l’espérance de vie était de 70.3 années. La croissance démographique était en baisse de 0.4 % en 2012 (données Banque Mondiale).
Une évaluation du risque politique basé sur :
- La stabilité du gouvernement et des institutions
Le pays est présidé par Alexandre Loukachenko depuis 1994 malgré les critiques du Conseil de l’Europe et de l’OSCE qui contestent le déroulement des élections. La majorité présidentielle s’appuie notamment sur le Parti communiste de Biélorussie. Il y a une grande stabilité du gouvernement et des institutions du fait de la personnalité du Président Alexandre Loukachenko qui gère d’une main de fer son pays. Ce dernier est qualifié par ses opposants d’autoritaire et contre la démocratie. On constate néanmoins que l’opposition est faible et peu audible auprès de la population.
- Les conditions socio-économiques
La Biélorussie a une économie qui est encore qualifiée de transition du fait de son héritage de l’ex-bloc soviétique (économie fortement administrée). Néanmoins, c’est un pays qui a adopté après son indépendance en 1991 des réformes structurelles ambitieuses qui peuvent expliquer en partie aujourd’hui un taux de croissance positive. Les conditions de vie de la population se sont améliorées grâce notamment aux contrats signés avec la Russie qui lui permet de s’approvisionner en énergie à des tarifs très avantageux.
- Les conflits internes
Le pouvoir en place fait face de manière régulière à des actions très médiatisées à l’étranger menées par l’opposition. Ces opposants réclament une transition démocratique et le départ du Président Alexandre Loukachenko, car ils désignent son régime comme la «dernière dictature d’Europe». Néanmoins, il faut noter que l’opposition au pouvoir en place n’est pas seulement menée par les opposants politiques, mais également par une partie de la société civile (associations prodémocratie).
- Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel
La Biélorussie est depuis 1991 et la chute de l’URSS tiraillée entre le monde occidental (Union Européenne et les États-Unis) et la Russie qui est un pays frontalier. Ces deux espaces n’ont de cesse d’essayer d’influencer/de rallier les autorités biélorusses à leur cause. Les aspects géopolitiques et géostratégiques sont très importants dans cette région du monde. Cette rivalité explique les tensions persistantes dans le pays. En effet, l’opposition au régime en place s’appuie sur des relais à l’étranger (les réfugiés politiques notamment) financés par les États-Unis principalement. Il existe à Vilnus en Lituanie, des camps de formation informatique créés pour les opposants qui ont pour but de former à l’organisation de l’action politique via internet et les réseaux sociaux. On peut souligner que malgré les pressions du monde occidental, la Biélorussie apparaît de plus en plus isolée et dépendante de la Russie. Cette dépendance est principalement énergétique puisque le pays s’approvisionne en pétrole et gaz exclusivement en Russie. De plus, les sanctions économiques imposées par l’Union européenne et les États-Unis renforcent la détermination du Président Loukachenko de se rapprocher de Moscou.
- Le niveau de corruption
En 2012, la Biélorussie était au 123e rang sur 176 pays au niveau de la perception de la corruption. Cette évaluation réalisée par l’ONG de lutte contre la corruption Transparency International met le pays au même niveau que des pays africains tels que la Mauritanie ou le Mozambique.
Une évaluation des risques économiques et financiers basé sur :
- Le PIB par habitant
Le PIB par habitant était en 2011 de 6 356 dollars par an (données FMI). Selon les prévisions du FMI, le PIB par habitant sera de 7 414 dollars en 2013.
- Le taux de croissance du PIB
Le taux de croissance a fortement ralenti en 2012 après plusieurs années de fortes hausses (7.6 % en 2010 et 5.3 % en 2011). Il était de 1.5 % en 2012 à cause des effets de la contraction économique dans la zone euro, mais aussi d’une croissance en baisse en Russie. Cependant, d’après le FMI, la croissance devrait repartir en 2013 avec une prévision de croissance de 2.1 % grâce à une augmentation de la consommation privée encouragée par des hausses de salaire et une reprise de l’investissement.
- Le taux d’inflation annuel
L’inflation dans le pays est très élevée et a fortement augmenté depuis 2010. En effet, le taux d’inflation était de 22 % en 2012 alors qu’il n’était que de 7.7 % en 2010. Cette inflation s’explique notamment par la hausse des tarifs administrés (électricité) et des prix des biens alimentaires importés de l’étranger. Cette tendance semble néanmoins s’inverser puisque les prévisions pour 2013 font état d’un taux d’inflation de 17.5 %. L’inflation en Biélorussie est très importante au regard de celui de l’Union européenne qui était en 2012 de 2.3 %.
- Le solde budgétaire (en % du PIB)
Le solde budgétaire du pays était de -1 % en 2012 c’est-à-dire que les recettes de l’État (hors remboursement d’emprunt) étaient inférieures à ses dépenses (hors emprunt). Cette tendance devrait se confirmer en 2013 avec une prévision de -0.8 % (en léger recul). Il est intéressant de constater qu’en 2011, le solde budgétaire était positif de 3.1 %.
- Le solde courant (en % du PIB)
Le solde courant était en 2012 également négatif avec -6.1 %. Néanmoins, on peut noter qu’il a fortement diminué par rapport à 2010 et 2011 (respectivement -15% et -10.4 %). Ce déficit s’explique par l’importation importante de la Biélorussie du pétrole et du gaz russe dont les prix augmentent de manière importante (12 % en 2013).
- La dette externe (en % du PIB)
La dette externe de la Biélorussie était de 12.1 milliards de dollars au 1er septembre 2012 soit une augmentation de près de 290 millions de dollars en un an. Cette augmentation est principalement due à des emprunts accordés par la Banque internationale pour l’eurasiatique (CEEA) et par des banques chinoises.
- Le solde commercial
Le solde commercial était en déficit de 413 millions de dollars en 2012.
- La stabilité du taux de change
Le rouble biélorusse connaît depuis le début de la crise en 2008 de très importantes fluctuations. En effet, la monnaie a ainsi perdu plus de 50% dans sa valeur sur le marché monétaire officiel. Sur le marché noir monétaire, qui est apparu avec le début de la crise, ces chiffres montent jusqu’à 70-80%.
Une évaluation des risques géographiques et environnementaux :
- Les risques sismiques et géologiques
Les risques sismiques et géologiques sont très faibles.
- Les risques sanitaires et épidémiques
Les risques sanitaires et épidémiques sont faibles du fait de l’existence d’un système de protection sociale et de professionnels qualifiés.
Une évaluation du Hard power du pays :
- Pouvoir militaire réel
Les forces armées biélorusses avaient un effectif de 79 800 personnels actifs et 289 500 réservistes en 2002. L’État a consacré, en 2012, un budget de 797 millions de dollars pour les dépenses militaires soit environ 1.4 % du PIB. Le matériel biélorusse est ancien dont certains armements datent de l’ère soviétique. Le pays étant enclavé, c’est à dire ne disposant pas d’accès à la mer, ne possède pas de marine. Le pays dispose que d’une armée de terre et d’une armée de l’air. Le pouvoir militaire réel est faible puisque les différents accords militaires signés (système de défense antiaérienne est intégré dans le réseau de défense russe) avec la Russie mettent de fait la Biélorussie dans une situation de dépendance.
- Poids du pays dans les institutions internationales
Le poids du pays dans les institutions internationales est très faible à cause notamment de la série de sanctions décidée en 2011 par la communauté internationale qui a isolé encore plus le pays. En effet, pour protester contre les arrestations d’opposants au régime en place, la communauté internationale a décidé outre le gel d’importants avoirs financiers et économiques, l’interdiction de visa européen et nord-américain pour le Président Loukachenko et 157 de ses plus proches collaborateurs. Ces interdictions de visa empêchent la Biélorussie d’être représentée dans de nombreuses institutions internationales. L’Union européenne a aussi interrompu tout dialogue avec ce pays et l’OSCE a quitté le pays en mars 2011.
- Technologie et innovation
D’après des données du CNUCED, la Biélorussie consacre peu d’efforts financiers en termes de dépenses en recherche et développement (R&D). En 2009, ces dépenses représentaient seulement 0.60 % du PIB.
Une évaluation du soft power du pays :
- Reconnaissance médiatique et culturelle
La Biélorussie s’illustre sur le terrain sportif notamment dans des sports tels que le handball et l’athlétisme (lancer de marteau et du poids). Ces performances permettent au pays d’avoir une visibilité internationale importante lors des compétitions internationales. La Biélorussie était considérée encore peu comme une nation du tennis avec des joueurs comme Victoria Azarenka et Max Mirnyi.
Vecteurs d’influences (cinéma, médias, diasporas…)
La diaspora biélorusse est concentrée principalement en Russie et en Pologne. D’après les chiffres du Ministère des affaires étrangères français, la communauté biélorusse est estimée à 350 personnes en France. Le pays est peu présent sur la scène cinématographique et littéraire.
- ONG
Les ONG sont peu nombreuses dans le pays et étroitement surveillées par les autorités politiques. Ce sont surtout des mouvements citoyens plus ou moins organisés qui s’opposent au régime en place et demandent la mise en place d’une réelle démocratie.
Conclusion générale
La Biélorussie est un pays au centre d’enjeux internationaux importants opposant, d’une part, les États-Unis et l’Union européenne et, d’autre part, la Russie. La personnalité et le charisme du Président Alexandre Loukachenka expliquent grandement sa longévité au pouvoir et le statu quo dans le pays. LA Biélorussie a été, comme la plupart des pays dans le monde, impacté par la crise de 2008, ce qui l’a poussé à se rapprocher de Moscou en signant de nombreux accords économiques et stratégiques qui lui permettent de bénéficier notamment de tarifs de l’énergie très préférentiels. Les sanctions de la communauté internationale suite aux répressions de l’opposition ont eu pour conséquence de renforcer les liens entre la Russie et la Biélorussie. Cette évolution des relations rendant la Biélorussie toujours plus dépendante de la Russie.
Forces/opportunités:
Main d’œuvre qualifiée et infrastructures de qualité
Taux de pauvreté le plus bas parmi les pays de la CEI
Position stratégique entre l’Europe et la Russie
Croissance économique qui reprend
Faiblesses/menaces:
Economie très administrée par l’Etat (plus de 70 % du PIB)
Faible avancée des réformes structurelles
Déficits courants structurellement élevés
Inflation à un niveau préoccupant
Risque de crise de liquidité (fortes fluctuations du taux de change)
Forte dépendance économique et financière à l’égard de la Russie (30% des exportations, 60% des importations)
Corruption élevée
BIBLIOGRAPHIE
http://www.coface.ma/Etudes-economiques/Bielorussie
http://www.lemoci.com/011-47244-Presentation-generale-Bielorussie.html
http://data.lesechos.fr/pays/bielorussie.html
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/bielorussie/presentation-de-la-bielorussie/
Soyez le premier à commenter