1. Introduction
Le Soudan du Sud, de son nom officiel République du Soudan du Sud, situé en Afrique Orientale, est un pays enclavé qui partage ses frontières avec au Nord – le Soudan ; à l’Est – l’Ethiopie ; au Sud – le Kenya, l’Ouganda et la République Démocratique du Congo ; à l’Ouest la Centre Afrique.
Le pays concentre 11,89 millions d’habitants sur une surface de 644 329 km², environ la superficie de la France, soit une concentration d’habitants au km² de 18,46. L’espérance de vie au Sud est de 55,22 ans, de 8 ans inférieur à celle du Soudan. Il possède une croissance démographique supérieure à la moyenne des pays africains (4,01 % / an). L’Indice de Développement Humain (IDH) reste cependant un des plus bas au monde avec 0,418/1 (rang 188 sur 193 ; 2015). Le taux d’alphabétisation de la population entre 15 et 24 ans est de 37%[4]. La langue officielle est l’anglais et les langues courantes sont l’arabe, le dinka, nuer, shilouk, zande et bari, qui se définissent comme des langues locales.[1]
La population sud soudanaise est paysanne, travail la terre et élève du bétail. Des populations nomades se répartissent sur un territoire vaste et difficile à administrer.
Sa capitale Djouba, située au Sud du pays sur les berges du Nil Blanc concentre 350 000 habitants selon les estimations.
Le drapeau sud-soudanais est composé de cinq bandes horizontales, une de couleur noire représentant l’identité du peuple, une autre rouge identifiant le sang versé au cours des années de conflits, une verte l’agriculture et les ressources naturelles – Le Soudan du Sud est riche en pétrole, bois, minerais et ressources en eau. Les deux bandes de couleur blanche représentent la paix. Le triangle bleu fait référence au Nil, fleuve qui traverse le pays du Sud au Nord et l’étoile jaune renvoie à l’optimisme du peuple sud-soudanais.
En 1956, le Soudan, alors territoires actuels unifiés du Soudan et Soudan du Sud, recouvre son indépendance et se détache de l’autorité Britannique.
En 2011, la République du Sud Soudan se crée par voie de référendum avec 98,83% de votes favorables[2]. A cette occasion il devient alors le 193ème et dernier état enregistré à l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Ce nouveau pays est une république fédérale, de dix états, dont le président est le Général Salva Kiir (Dinka), élu en avril 2010[3] ; vice-président actuel: Taban Deng Gai (Nuer) depuis 2015.
La monnaie officielle est la livre sud-soudanaise, 1 SSP étant égale à 0,0065€ ou 0,0077$ ; monnaie dont le cours est en chute libre depuis sa création.
Les Sud-Soudanais sont majoritairement chrétiens et des minorités animistes et musulmanes sont présentes. Les clivages sont essentiellement communautaires, il existe deux communautés principales les Dinka, majoritaires, et les Nuer.
2. Historique de la création étatique sud-soudanaise
1899 : Etablissement d’un condominium [6] anglo-égyptien sur le Soudan.
1946 : Unification des régions Nord et Sud du Soudan.
Sous l’influence Britannique, le Soudan avait été divisé et administré en deux régions distinctes, l’une au Nord, la seconde au Sud.
1953 : Traité anglo-égyptien reconnaissant le droit du Soudan à l’autodétermination c’est-à-dire l’action par laquelle un peuple choisit librement son statut politique et économique.
1955 : Proclamation d’indépendance effective au 1er janvier 1956.
Début d’une première guerre civile opposant les régions du Nord, dont la population est majoritairement arabo-musulmane et celle du Sud dont la population est principalement chrétienne et animiste. La région du Sud revendique son autonomie par rapport au Nord.
1972 : Signature des Accords d’Addis-Abeba entre le gouvernement de Karthoum (capitale du Nord Soudan et de l’actuel Soudan) et des représentants du South Soudan Libération Mouvement (SSLM). Le Soudan du Sud accède à un statut d’autonomie dans un cadre confédéral regroupant trois provinces. La première guerre civile est interrompue.
1983 : Deuxième guerre civile. Le Nord aimerait étendre le droit musulman de la Charia au Sud. Création de l’Armée Populaire de Libération du Soudan (APLS), les trois provinces qui forment le Sud-Soudan se soulèvent.
2002 : Début des négociations entre Karthoum et l’APLS.
2003 : Guerre civile au Darfour.
2005 : Signature à Nairobi d’un Accord de Paix Global (APG) entre Karthoum et l’APLS qui reprend tous les protocoles signés depuis 2002.
L’accord prévoit en 2011 un referendum des populations du Sud pour accéder à l’indépendance ; un partage équitable des ressources, notamment pétrolières, entre Nord et Sud ; l’exemption de l’application de la loi islamique à la région dite du Sud.
2011 : Selon l’APG et les souhaits des citoyens, le Soudan du Sud recouvre son indépendance.
Depuis 2011 : Le Soudan et le Soudan du Sud sont toujours en conflit armé pour le contrôle de la région de l’Abyei, riche en pétrole et la délimitation des frontières.
2013 : Début de la guerre civile après la scission du gouvernement et la tentative de putsch de Rieck Machar.
2015 : La subdivision territoriale reconnait désormais 28 nouveaux états au lieu de 10 précédemment.
2016 : Les épisodes de Djouba qui opposent l’armée régulière à la rébellion font plus de 300 morts dans la capitale et plusieurs milliers de déplacés.
Février 2017 : Déclaration de l’état de famine par la FAO.
3. Évaluation du risque politique
- La stabilité du gouvernement et des institutions
Après la dynamique de création du nouvel état qui semblait faire consensus au sein de la communauté sud soudanaise, le pays est en proie à de nouvelles déchirures internes. Les institutions sont d’une instabilité certaine. En témoigne la destitution du vice-président, maintenant ennemi du régime Riek Machar (Nuer) accusé de tentative de coup d’état. C’est Taban Deng Gai (Nuer) qui est nommé vice-président à la place de Riek Machar, accusé de tentative de coup d’état.
Les élections prévues en 2015 ont été reportées au 9 juillet 2017, décision soutenue par un gouvernement pro Kiir, les partisans de Machar ayant pris les armes. Puis en mars 2015 les élections sont reportées à 2018 pour cause de guerre civile. Le mode de scrutin est uninominal majoritaire à deux tours, mandat de 4 ans renouvelable une fois. Le gouvernement promet la tenue des élections malgré la guerre.
Les représentants du pouvoir sont d’anciens meneurs de la rébellion contre le Soudan.
- Les conflits internes
Mouvements, Conflits et Hydrocarbures (les prémisses d’un état mort-né)
Depuis décembre 2013 des conflits éclatent au sein du pays après la tentative de putsch de Riek Machar. L’embrasement prend son origine dans la capitale et se répand selon un tracé de tensions historiques dans tout le pays. D’autres lignes de fractures se superposent entre catholiques et protestants presbytériens. En toile de fond le contrôle des ressources pétrolières, unique richesse du pays.
Le conflit principal du Soudan du Sud oppose les communautés Dinka, qui soutiennent le président, et Nuer, menée par le vice-président sud-soudanais. Toutefois, au sein même de ces communautés ethniques, existe un morcellement politique et religieux. Le président Salva Kiir, qui dirige l’armée régulière, contrôle la capitale ainsi que les principales villes occidentales et méridionales. Il représente une majorité Dinka, dans laquelle subsiste pourtant une dissidence allant à l’encontre du président Kiir.
Du côté des Nuer, deux branches principales existent. L’opposition officielle menée par le vice-président en exercice depuis 2015 Taban Deng Gai fait face au SPLA, mouvement de résistance plus véhément de Riek Machar, ex vice-président exilé en Afrique du Sud.
La stratégie de guérilla mise en place par les rebelles leur donne l’avantage en zone de brousse, ils gagnent du terrain en campagne mais sont incapables de prendre les villes solidement défendues par l’armée régulière qui protège les civils. Le gouvernement a mis en place un processus de destruction des infrastructures de l’opposition, ils pillent et brûlent les écoles et les stocks de médicaments.
Par ailleurs, ces trois leaders reconnus sur la scène internationale n’ont pas autorité sur les chefs de guerre à la tête des différentes régions sud-soudanaises. Ceux-ci mènent une guerre d’expansion territoriale dans le but de contrôler les ressources pétrolières. C’est ici qu’interviennent les pays limitrophes, qui affichent un soutien officiel au gouvernement, mais qui officieusement financent ces groupuscules, maintenant l’instabilité générale.
Chaque année, plus d’un cessez-le-feu est signé entre les belligérants, sans succès puisque comme nous l’avons évoqué plus haut, les chefs régionaux ne s’alignent pas sur les décisions des leaders nationaux.
La population civile est terrassée par la famine, la guerre, les viols et les pandémies, condamnée à l’exode. Cette migration fait aujourd’hui de l’Ouganda le troisième pays d’accueil au monde, le premier en Afrique. Le nombre de réfugiés dans cette zone a en effet récemment dépassé le tristement célèbre camp de Dabaab, au Kenya. Un sommet est organisé par les Nations unies à Kampala (Ouganda) les 22 et 23 juin afin de répondre à cet afflux incessant. L’Ethiopie quant à elle à déjà recueilli plus de 900 000 réfugiés, à la frontière sur les bords de la rivière qui porte le même nom c’est le village d’Akobo (Est) qui est un des points de passage privilégié des Nuers. La ville de Yei (Sud) à la frontière ougandaise comptait près de 270 000 habitants avant les conflits, aujourd’hui subsistent quelques milliers.
L’ONU, quant à elle, dénonce un risque élevé de génocide au Soudan du Sud. Une mission est mise en place depuis 2011 avec plus d’un milliard de dollars de budget annuel. 13 000 hommes sont déployés, puis 4 000 renforts supplémentaires sont approuvés par le conseil de sécurité. Cependant, il s’avère que ces moyens déployés ne peuvent protéger que les centres urbains, laissant de côté plus de 80% de la population sud-soudanaise principalement rurale.
En 2016, un rapport sur la mission onusienne dénonce l’intervention « chaotique et inefficace » des casques bleus. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon critique la position kenyane qui décide alors de retirer 1 000 hommes.
- Les conflits externes et pays voisins entraînant un risque potentiel
Les conflits externes du Soudan du Sud résultent essentiellement des différends non résolus avec le Soudan après la sécession. Les enjeux de tels conflits externes s’articulent autour de l’exploitation du pétrole, l’acheminement de celui-ci par un oléoduc qui traverse les deux pays pour déboucher au Port-Soudan donnant sur la Mer Rouge, au partage des revenus liés à cette ressource et au statut final de la région d’Abyei située au Sud du Soudan et dont l’autorité est disputée par les deux nations.
Outre les enjeux pétroliers et la délimitation et la sécurité des frontières, les tensions portent également sur le statut des ressortissants dans l’un et l’autre des territoires.
Malgré un environnement politique volatile après l’augmentation des affrontements militaires depuis l’indépendance en 2011, la fermeture des champs pétrolifères à la fin 2012, puis la réouverture de ceux-ci courant 2013, les deux états tentent de trouver une certaine entente pour un meilleur développement économique.
Le Soudan du Sud fait également face à des risques potentiels de conflits avec la présence de la l’Armée de Résistance du Seigneur (ARS) dirigé par Joseph Kony à ses frontières avec la République Centre Afrique et la République Démocratique du Congo, au Sud-Ouest du territoire. Joseph Kony, dont un mandat d’arrêt de la Cours Pénale Internationale a été délivré en 2008, est toujours en fuite[7]. Les activités de l’ARS sont suspectées d’avoir lancé des attaques contre la population de la région et l’APLS est présente sur place pour tenter de repousser les troupes rebelles hors des frontières. Joseph Kony et son armée présente depuis les années 80 en Afrique sont connus pour leurs violences extrêmes auprès des populations et l’enrôlement forcé d’enfants pour rejoindre la rébellion.
- Les conditions socio-économiques
Le Soudan du Sud est un des pays les plus pauvres du monde. Les conditions socio-économiques sont relativement fragilisées par les capacités institutionnelles et humaines encore marquées par les nombreuses années de guerre civiles et de conflits.
Ci-dessous quelques statistiques[8] pour illustrer la situation :
- 55% de la population a accès à une eau potable saine
- 80% de la population n’a pas accès à des toilettes
- 83% de la population est rurale
- Le taux de mortalité infantile est de 102 pour 1000 naissances
- 17% des enfants sont vaccinés
- 38% de la population doit marcher plus de 30 minutes aller pour collecter de l’eau potable améliorée[9]
- 27% de la population n’a d’accès aucune source d’énergie pour s’éclairer
- Le taux d’alphabétisation de la population entre 15 et 24 ans est de 37%
- 51% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté
- Le coefficient de Gini pour le Soudan du Sud est de 0,46
- 1% de la population sud-soudanaise a un compte bancaire
- 51% de la population est en-dessous de l’âge de 18 ans
- 72% de la population est en-dessous de l’âge de 30 ans. Ce sont les jeunes qui souffrent le plus du chômage
Au mois de février 2017 la FAO lance un avis de famine au Sud Soudan. Les interventions humanitaires ne peuvent se déployer car les conflits sont très présents (82 travailleurs humanitaires tués depuis 2014). Médecins Sans Frontière alerte sur les infrastructures de santé qui sont complètement inopérantes. Les besoins ne sont plus couverts par l’Etat. Les ONG doivent discuter avec différents groupes armés afin de se voir autoriser l’accès aux zones les plus fermées.
D’après un rapport des Nations Unies, de nombreuses régions sont au bord d’une famine « causée par l’Homme ». On estime que 34,8 millions de personnes sont au stade « crise » ou « urgence » sur l’échelle de l’insécurité alimentaire. Cette crise est intimement liée à la guerre civile : les populations étant déplacées, elles ne peuvent plus cultiver les terres et les réserves alimentaires ont été vidées. Néanmoins, toutes les zones ne sont pas touchées de la même manière comme le souligne Christine Jamet, directrice de Médecins Sans Frontières.
4. Évaluation des risques économiques et financiers
Quelques données :
- PIB (2013) : 13,8 milliards d’USD en 2015 (Banque mondiale)
- PIB par habitant (2015) : 790 USD (Banque mondiale)
- Taux de croissance réel (2014) : 2 % en 2015 (Banque mondiale – FMI)
- Taux d’inflation (2013) : 661 % en taux annuel en juillet 2016 (Bureau de la Statistique du Soudan du Sud)
- Déficit Budgétaire 2016 : -25% du PIB
- Dette publique (2014) : 22,7 % du PIB (FMI)
- Balance des paiements (2013) : +4,0 % du PIB (FMI).
- Chute du PIB de 13,1% en 2016
Depuis la signature des APG en 2005 et son indépendance en 2011, le Sud Soudan s’efforce de construire son économie par la mise en place d’institutions économiques et l’instauration d’un environnement porteur de croissance et de stabilité. Cependant après de nombreuses années, la guerre creuse les déficits et n’instaure pas la stabilité nécessaire à l’économie.
Le Soudan du Sud fait face à un grand nombre de handicaps qui ralentissent son développement économique :
- Les conflits autour de la question de l’exploitation et le transport du pétrole.
- Une infrastructure limitée : pour un territoire comparable à la France, le Soudan du Sud à moins de 100 km de routes goudronnées et environ 230 km de chemins de fer.
- Des frontières poreuses
- Le pays n’a pas d’industrie : les ressources minières abondantes sur le territoire et les terres fertiles ne sont pas exploitées
- Le pays est enclavé et subit une forte inflation, notamment au niveau des produits alimentaires.
Afin de surmonter ces handicaps, le gouvernement s’est doté en 2011 d’un plan stratégique de développement s’étalant sur la période 2011-2016. Ce plan identifie six secteurs prioritaires, à savoir : la gouvernance, le développement social et humain, le développement économique, la prévention des conflits et la sécurité.
Suite à ce premier plan qui s’est avéré être un échec, le 14 décembre 2016, le président a annoncé le lancement d’une initiative de dialogue national. Le but de cette initiative est avant tout de préserver l’unité du pays en instaurant l’Etat-Nation afin de relancer l’économie.
Cette relance se heurte à la dépendance économique au pétrole. En effet, le Soudan du Sud est le pays le plus dépendant au pétrole du monde, avec une part record de 95% des recettes publiques. Cette faiblesse est aggravée par l’effondrement des cours mondiaux du pétrole atteignant 50 USD le baril début 2017.
Au niveau économique, le développement des infrastructures et de l’agriculture représente le domaine à considérer de toute urgence. Le gouvernement sud-soudanais aimerait à terme faire de l’agriculture un poste d’exportation.
Enfin, l’aide internationale joue un rôle important dans la construction et la consolidation de l’état du Soudan du Sud. En effet depuis 2005, un « trust fund », regroupant 14 pays donateurs dont la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Egypte, le Canada, la Commission Européenne ainsi que la Banque mondiale, a été créé et a ainsi permis de récolter 718 millions USD pour financer des secteurs tels que la santé, l’agriculture, l’éducation, la sécurité.
5. Évaluation des risques géographiques et environnementaux
Le Soudan du Sud se caractérise au niveau topographique par des grandes plaines avec peu de reliefs. Le territoire est riche en ressources en eau par la présence du Nil Blanc, qui le traverse du Nord au Sud, et de nombreux lacs et alluvions ce qui est propice à des risques naturels d’inondation. La saison sèche est courte et les pluies sont abondantes.
Le réchauffement climatique sera source d’augmentation des températures et de baisse des précipitations dans la région. Pour l’heure, ceci ne devrait pas remettre en cause la fertilité des terres sud-soudanaise mais à terme, comme par le passé, des risques de conflits entre le Soudan et le Sud-Soudan sont à prévoir par les mouvements de populations du Nord qui chercheraient à fuir la sécheresse et avoir accès à des terres moins arides.
Concernant les risques sismiques et géologiques, le territoire sud-soudanais ne se trouve pas sur la plaque sismique africaine ce qui réduit les risques de tremblements de terre.
Le Soudan du Sud est aussi sujet à des risques anthropiques dans la mesure où une déforestation massive du Sud-Ouest entrainerait une modification de la topographie. Cette déforestation aggravée depuis l’indépendance du pays est expliquée par le défrichage dans un agricole. A terme, ceci pourrait avoir des conséquences et entrainer la création d’un désert.
Les risques sanitaires au Sud-Soudan sont encore importants. Notamment les crises nutritionnelles et les épidémies de paludisme et choléra (2015) dues à la mauvaise qualité de l’eau qu’a à disposition la population et le peu de moyens pour l’assainir. L’Afrique de l’Est est en proie à de nombreuses vagues de sécheresse depuis 2015, ce qui aggrave l’insécurité alimentaire.
6. Évaluation du Hard power
- La dépense militaire représente en moyenne 8% du PIB.
- Total du personnel militaire : 197 500
- Hommes disponibles : 6,7 millions
- Force aérienne : 9 avions, 9 hélicoptères
- 110 tanks de combat
- 250 véhicules blindés de combat
- 15 projecteurs de roquettes
- Budget de la défense : 545 millions
Le Sud-Soudan possède un pouvoir militaire réel encore assez faible du fait du jeune âge du pays et des nombreuses guerres qui ont eu lieu dans la région. Sa force militaire est de 197 500 hommes regroupés dans les forces terrestres et les forces de l’air. La dépense militaire représente en moyenne 8% du PIB, ce qui revient à environ 545 millions de dollars. L’armée sud-soudanaise est à l’heure actuelle en phase de développement.
Jeune pays, le Soudan du Sud a un impact mesuré dans les institutions internationales. Dernier état à adhérer à l’ONU en 2011, il fait également partie de l’Union Africaine, du Fond Monétaire Internationale et de la Banque Mondiale.
Le pays a également intégré l’IGAD (Autorité Inter Gouvernementale pour le Développement) dont les principales missions sont d’encourager et de coordonner le développement des Etats Membres (Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Somalie, Soudan et Ouganda) par la création d’une zone de libre échange et la mise en œuvre d’une coopération régionale et intégration économique entre les états. Cette autorité tranche aussi sur les sujets environnementaux et la sécurité.
En 2013, le pays a également adhéré à l’Initiative du Bassin du Nil et a demandé un statut d’observateur au sein de la communauté des Etats d’Afrique Orientale.
7. Évaluation du Soft power
Il est difficile de déterminer le soft-power du Soudan du Sud au sens même des termes d’influences culturelles étant donné que l’Etat vient tout juste de créer une identité nationale par son indépendance.
8. Conclusion
Après six ans d’existence du Sud-Soudan, la situation peut être assimilé à une faillite politique. Aujourd’hui, toutes les ethnies sont animées par la vengeance et sont pas prêtes à l’apaisement. La démocratie ne semble pas être le modèle politique adapté. Aucune perspective politique n’émerge jusqu’à présent et le conflit semble parti pour durer.
Les réserves énergétiques et le soutien stratégique qu’apporterait une alliance avec le Sud-Soudan représentent un enjeu géopolitique non négligeable pour des puissances telles qu’Israël, la Chine ou les Etats-Unis. Cela amène à s’interroger sur les politiques d’influence actuelles futures sur ce territoire ?
L’Afrique étant le continent qui connaît la plus forte croissance démographique et bientôt économique, arrivera-t-elle à intégrer cette région dans son développement ?
De plus, une piste de réflexion sur la voie d’indépendance du Sud-Soudan au sein de l’Union Africaine a remis en question le principe d’intangibilité des frontières édictée par l’Union, et un tel précédent pourrait ouvrir la voie à de nouvelles partitions.