NICARAGUA
Situé en plein centre de l’Amérique, le Nicaragua représente un point stratégique de passage entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, qui présente de fabuleux paysages mais aussi une relance de l’économie qui attire.
C’est l’un des pays des plus pauvres d’Amérique, à la deuxième place après Haïti, ce qui est dû à de nombreuses guerres et tremblements de terre ayant ravagé l’économie du pays. En effet, 29% des 6 millions de Nicaraguayens vivent en dessous du seuil de pauvreté local (Banque Mondiale, 2015).
L’économie du Nicaragua est principalement axée sur l’agriculture, mais également le secteur minier et les pêcheries. La plus grosse partie de son PIB est réalisée par le secteur des services : 53% de son produit intérieur brut. Son PIB ayant connu une croissance de 4,2% en 2012 puis 4,7% en 2016 (Banque Mondiale), ce territoire tend à attirer les investisseurs et voyageurs du monde entier. C’est pourquoi l’industrie tourisme y est actuellement en développement rapide.
Au travers de cette fiche, apprenez-en plus sur l’économie Nicaraguayenne, mais aussi sur leur culture et les diverses possibilités de développement de ce territoire d’Amérique Centrale en quête d’internationalisation.
1. Introduction :
Le Nicaragua est un état d’Amérique Centrale qui a pour frontière le Honduras au Nord, le Costa-Rica au Sud et les deux océans Pacifique et Atlantique respectivement à l’Ouest et à l’Est. Le Nicaragua est une république qui a toujours à sa tête le président Daniel Ortega, réélu en 2016 au premier tour avec 72% des voix. La capitale est Managua, située au Sud-Ouest du pays.
Le Nicaragua en quelques chiffres (Banque Mondiale, 2016 – PNUD, 2015) :
- PIB : 13,23 milliards de dollars
- Indice de développement humain (IDH) : 0,65 – 125ème rang mondial
- Superficie : 129.494 km²
- Population : 6,15 millions d’habitants
- Densité : 48 hab/km²
Le Nicaragua est donc l’un des pays les moins peuplés d’Amérique Centrale, alors que c’est l’un des plus vastes. La population y est principalement catholique (58% environ). On retrouve 23% de la population appartenant à des églises évangéliques et 19% de la population qui appartienne à d’autres religions ou qui n’en professent aucune. La langue officielle du Nicaragua est l’Espagnol, cependant on peut voir qu’il y a plusieurs langues courantes comme l’anglais, le miskito, le sumu et rama. Quant à leur monnaie, ils utilisent le Cordoba Nicaraguayen.
2. Évaluation du risque politique :
- La stabilité du gouvernement et des institutions
Il faut savoir que de 1937 à 1979, le Nicaragua a connu la dictature des Samoza tissée par Anastazio Samoza, qui avait converti la garde nationale en garde personnelle pour réprimander les opposants. Daniel Ortega est désormais dans son 4ème mandat et les opposants craigne sa démarche politique qui commence à se rapprocher de celle des Samoza. Même si le gouvernement nicaraguayen peut être considéré comme relativement « stable » étant donné la présence en discontinu de Daniel Ortega, on voit cependant que certaines pratiques politiques se rapprochant de la dictature peuvent sont sensible de freiner les investisseurs.
- Les conflits internes
Daniel Ortega est entré dans son 4ème mandat en 2016, une élection controversée et boycottée par l’opposition qui annonce une dictature en création. Il y a donc des oppositions entre le parti politique du chef d’état actuel et ses opposants. Ces conflits ont été importants lors des dernières élections en 2016, notamment des conflits post-électoraux apparus quant à la transparence des scrutins.
- Les pressions ethniques
Il y a peu de pressions ethniques au Nicaragua. On peut voir que les indigènes représentent environ 5 % de la population, ils sont principalement installés du côté de l’Atlantique. On dénombre quatre tribus majeures : les Miskitos, les Sumo, les Garifuna et les Rama.
Le gouvernement doit par exemple s’accorder avec les tribus sur l’exploitation agricole. Cependant les tribus ne sont ni un obstacle économique ni politique.
- Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel
Le Nicaragua ayant une position centrale entre l’Amérique Latine et l’Amérique du Nord, il représente un potentiel point de passage de drogues fabriquées dans les pays latinos en direction des Etats-Unis. Nous pouvons donc considérer ce fait comme une possibilité de risque potentiel.
Autrement, le pays n’est pas rythmé par les conflits. Le seul à noter peut-être celui qui l’oppose au Costa-Rica concernant l’appartenance de l’îlot présent sur le fleuve frontalier de San Juan. Cependant cela ne représente pas un risque majeur, car le même type de conflit avec la Colombie a été réglé par la Cour Internationale de la Justice. Le conflit avec le Costa-Rica est en attente de jugement.
- Le niveau de corruption
D’après le Corruption Perception Index (2016) de l’ONG Transparency International, le Nicaragua est l’un des pays les plus corrompu en Amérique Latine : classé au 145ème rang sur 176 pays en 2016. En 2015, il était classé 130ème. Son niveau de corruption ne cesse d’augmenter, notamment dans les services publics, la police et le système judiciaire (où 3 institutions judiciaires sur 5 sont soumises à la corruption, selon Miller & Chevalier 2016).
- Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme
Le Nicaragua, qui présente des taux de criminalité bien inférieurs à ceux de ses voisins du nord, est considéré comme l’un des pays les plus sûrs d’Amérique centrale (diplomatie.gouv.fr), même s’il représente l’une des artères du trafic de drogue entre l’Amérique du sud et les USA. Cet espace de passage donne naissance à des mafias de narcotrafiquant (MARAS). La police, responsable de la sécurité civile, comme l’armée, sont des institutions respectées.
La criminalité demeure cependant une réalité au Nicaragua, pays le plus pauvre d’Amérique centrale. Elle appelle, de la part des voyageurs, le respect des règles élémentaires de prévoyance et de sécurité.
3. Risques économiques et financiers :
Pour réaliser une analyse des risques économiques et financier, voici quelques indicateurs et chiffres nous permettant d’éclaircir la situation économique au Nicaragua :
Indicateurs | Résultats |
PIB
PIB par habitant |
13 Mds $ (FMI, 2016)
2.120 $ (FMI, 2016) |
Taux de croissance du PIB | +4,7% (Banque Mondiale, 2016) |
Taux d’inflation annuel | +3,5% (Banque Mondiale, 2016) |
Solde budgétaire (en % du PIB) | -1,7% (FMI, 2016) |
Solde courant (en % du PIB) | -8,7% (COFACE, 2016) |
Dette externe (en % du PIB) | 74% (FMI, 2016) |
Solde commercial | -1,2 Mds $ (OMC, 2015) |
Le PIB du Nicaragua est principalement dû aux services (57%). L’agriculture représente 19 % du PIB et l’industrie 24 %. On peut voir cependant que l’économie du Nicaragua est basée sur les nombreuses ressources dont le pays dispose (or, zinc, argent, café, maïs, haricots). Le PIB est en constante augmentation depuis les dernières décennies, comme l’affirme ce graphique de la Banque Mondiale (2016) :
Source : site de la Banque Mondiale (2017)
Le tourisme au Nicaragua se développe de plus en plus rapidement. Malgré les quelques risques sanitaires (qui peuvent être évités grâce à quelques précautions), les voyageurs sont de plus en plus tentés par ce pays méconnu de l’Amérique Centrale.
Le Nicaragua a un solde commercial négatif car il importe plus qu’il n’exporte, ce qui le rend très dépendant des autres pays (d’où il fait importer : pétrole, matières premières, biens de consommation, machines et équipements ; avec comme principaux fournisseurs le Venezuela, les Etats-Unis et le Costa-Rica…). Cependant le pays a tout de même une économie dynamique : augmentation des IDE, croissance du PIB, etc…
L’économie nicaraguayenne est fortement soutenue par l’étranger (Investissements Directs à l’Étranger entrants très importants), ainsi que par des aides publiques. Ces aides servent à aider au développement du pays qui est très pauvre (soit 42% de la population). Dans cette position, le Nicaragua est l’un des trois pays à avoir bénéficié d’aides pour les pays pauvres très endettés. Le Nicaragua a reçu de l’aide du FMI, de l’Union Européenne, de la Banque Mondiale ainsi que du Canada et du Danemark.
Le Nicaragua a donc des atouts économiques mais il doit faire face à une précarité importante et à sa dépendance face aux autres pays.
4. Une évaluation des risques géographiques et environnementaux :
Les risques géographiques et environnementaux sont relativement importants au Nicaragua, tout comme dans les autres pays d’Amérique-Latine.
- Les risques sismiques, géologiques et naturels
Le Nicaragua est l’objet de catastrophes naturelles. Étant situé sur une zone tectonique active, le risque de tremblement de terre y est donc important. De plus, le Nicaragua compte plus de 40 volcans en activité sur son territoire ce qui soumet le pays à de forts risques d’éruptions volcaniques. Le gouvernement nicaraguayen essaye de mettre en place un système d’information plus performant qui permettrait de prédire les menaces naturelles ainsi que leur intensité. Il faut également savoir que lors de la saison des pluies (de Mai à Novembre) le risque de cyclones et d’ouragans est très présent. On peut noter que le Nicaragua avait été touché par « El Nino » et « La Nina », mais aussi par l’ouragan « Mitch », qui avait dévasté environ 30 % du territoire.
Étant l’un des pays les plus pauvres d’Amérique Latine et contrairement à d’autres pays fortement touchés par les catastrophes naturelles, le Nicaragua n’a pas développé « une culture de risque naturel », ce qui les rend particulièrement vulnérables.
- Les risques sanitaires et épidémiques
Le climat tropical humide du Nicaragua n’est pas exempté de risques sanitaires, c’est pourquoi il vaut mieux se prémunir face à ces dangers. Non seulement par le biais des vaccins « universels » (Hépatite B ou DTCP) mais également contre l’hépatite A et la typhoïde, fortement conseillés. La Dengue, la Malaria mais aussi le virus Zika sont des maladies endémiques surtout lors de la saison des pluies (Mai à Novembre). Il faut pour cela être vacciné, et se protéger des moustiques, très présent durant cette saison, qui sont porteurs du virus.
Il faut aussi faire particulièrement attention à l’eau qui n’est pas potable de partout.
5. Une évaluation du hard power du pays :
- Pouvoir militaire réel
L’armée nicaraguayenne, après les réformes militaires, est aujourd’hui une des armées les moins importantes de l’Amérique centrale. Néanmoins le Président de la République a soumis à l’Assemblée Nationale, des réformes constitutionnelles qui permettraient que les militaires obtiennent des postes dans les administrations.
De plus, le Nicaragua a signé une série d’accords de coopération avec la Russie en 2014. Le Nicaragua modernisera donc son armée à l’aide de la Russie, qui a négocié ce type d’accord avec d’autres pays tels que le Venezuela, Singapour ou encore le Viêt-Nam, dans le but de renforcer la présence de ses bases militaires.
- Poids du pays dans les institutions internationales
Le Nicaragua fait partie des principales institutions internationales, telles que l’ONU ou l’OEA mais aussi l’OMC. Cependant le poids du Nicaragua dans ces institutions n’est pas très important.
- Technologie et innovation
Le développement de technologies et d’innovations au Nicaragua donnerait la possibilité d’obtenir une croissance économique plus forte, et de réduire la pauvreté et les inégalités. Le diagnostic du système d’innovation national du Nicaragua (SNIN) révèle qu’il existe actuellement des compétences à utiliser, ainsi que des voies d’amélioration pour le développement de la science, de la technologie et de l’innovation dans les différents acteurs de ce système. Cependant, on peut voir que l’industrie du Nicaragua se compose principalement de petites et micro- entreprises, généralement caractérisées par une faible productivité et une faible compétitivité. Il y a donc peu d’investissement en Recherche et Développement. À cela s’ajoute le fait que les centres de recherche publics font face à d’importantes restrictions de leurs activités en raison de la disponibilité insuffisante de ressources humaines et financière, ainsi que des infrastructures adéquates.
6. Une évaluation du soft power du pays :
- Reconnaissance médiatique et culturelle
Les médias commencent à se développer dans le pays, mais il faut encore parcourir un long chemin pour arriver à un point idéal de reconnaissance médiatique. De même avec les récentes réformes constitutionnelles, le gouvernement s’accorde la possibilité de surveiller les principaux réseaux sociaux.
D’autre part la culture reste très importante, le Nicaragua est un pays très folklorique et culture. Il y a une véritable promotion et mise en avant de la culture nationale.
Anecdote : on peut noter que le Nicaragua est connu pour être à l’origine du Banania. Un journaliste français y ayant découvert cette boisson, il décida de l’importer en France.
Le taux d’éducation qui a toujours été un fléau pour le Nicaragua est depuis quelques décennies en constante augmentation, comme le confirme ce graphique de la Banque Mondiale (2015).