Introduction
A travers les médias, nous pouvons remarquer qu’actuellement la Syrie traverse une crise. Cette crise qui était au début une guerre révolutionnaire se transforme en guerre civile. Cela a donc un impact sur les pays voisins et notamment sur le Liban. Ces deux pays étant frontaliers les répercussions sont très fortes au Liban. La révolution syrienne perturbe donc le Liban sous différentes dimensions que nous allons analyser. Il y a notamment des conséquences sur la politique et la religion car ces deux facteurs sont très liés.
Nous verrons donc dans un premier temps, les liens entre la Syrie et le Liban; Ensuite, nous nous intéresserons aux conflits qui frappent actuellement cette région; Et pour finir, nous nous pencherons dans une troisième partie sur l’avenir du Liban.
Avant de commencer notre analyse, précisons d’abord deux points:
1/ L’islam est composé de trois grandes branches qui sont le sunnisme, le chiisme et le kharidjisme. Le sunnisme est le courant le plus important de l’Islam car il représente environ 85 à 90% des musulmans. A l’inverse, le kharidjisme est minoritaire car le chiisme représente environ 10 à 15% des musulmans. Les sunnites sont majoritaires en Syrie et les chiites sont majoritaires au Liban. Ces deux groupes sont en désaccords. En plus de ces trois grandes branches, il y a des groupes minoritaires comme les Druzes qui sont dans la partie centrale du Mont-Liban. Les alaouites sont des chiites. Bachar Al-Assad et le pouvoir syrien en général sont des alaouites. Le bouleversement en Syrie aggrave donc les relations entre sunnites et chiites au Liban. Les libanais ont peur qu’une guerre civile se déclenche à nouveau car ils ont vécu 15 ans de guerre civile entre 1975 et 1990.
2/ Sur le plan politique, le Liban est une république parlementaire, cela signifie que le gouvernement est responsable devant le Parlement mais il peut aussi le dissoudre. Le Hezbollah est créé en juin 1982 par Mohammad Hussein Fadlallah Ragheb Harb. C’est un mouvement politique chiite libanais qui possède une armée. C’est pourquoi, ils sont généralement en accord avec le gouvernement syrien. L’un des principaux objectifs du parti est la destruction de l’état d’Israël à cause des problèmes de territoire et des opérations militaires d’Israël contre le Liban. L’idéologie est le socialisme islamique, le chef est Hassan Nasrallah et le siège est à Beyrouth au Liban. Ce parti s’appuie sur un financement iranien. Tout de même, plusieurs pays ont placé cette organisation dans les listes terroriste comme les États-Unis, les Pays-Bas, le Canada, l’Australie, et le Royaume-Uni. Le président actuel est Michel Sleiman depuis le 25 mai 2008, il est chrétien maronite. Les maronites sont une communauté chrétienne pré-arabe du Liban.
I. Les origines du conflit syrano-libanais
A) Les aspects géographiques :
Le Liban
Le Liban est situé sur les côtes orientales de la Méditerranée. Il est encadré au nord et à l’est par la Syrie et au Sud par Israël. Ce pays est l’un des plus petits du monde. Malgré sa taille modeste, il comporte des zones géographiques extrêmement diverses.
Le relief du Liban est formé à l’ouest par une chaîne de montagnes : les monts Liban. A l’est par une seconde chaîne de montagnes parallèle à la première : l’Anti-Liban adossé à la Syrie.
De par sa position géopolitique, le Liban est à la charnière de 3 continents, l’Europe, l’Asie et l’Afrique et le passage obligé entre l’Occident et le Monde Arabe.
Le Liban a été plusieurs fois envahies par des peuples venus de près ou de loin, ainsi que par des nomades qui remontaient la péninsule Arabique, ses villes ont été maintes fois détruites et rasées.
Du fait également de sa configuration accidentée, le Liban, pays de montagnes, a accueilli les réfugiées de nombreuses contrées. Tous ces peuples ont laissés des empreintes architecturales, des apports culturels et religieux importants.
La Syrie
La Syrie est le cœur du Moyen-Orient. Avant 1818, la Syrie s’étendait d’Antioche à Suez, appelé la Grande Syrie.
La Syrie actuelle est issue du démembrement de la Syrie antique, aujourd’hui divisée en plusieurs États rivaux : la Syrie proprement dite, le Liban, Israël et la Palestine, ainsi que la Jordanie.
Ce démembrement est le résultat de la Première Guerre Mondiale. La Syrie ne pardonnent pas à la France et à la Société des Nations d’avoir détaché le Liban de leur pays en 1922 et rattaché à la Turquie l’une de leurs plus illustres cités, qui est aussi le berceau du christianisme : Antioche-sur-l’Oronte. La Syrie apparait en tant qu’Etat en 1919.
La Syrie est traversée par les deux grands fleuves mésopotamiens, le Tigre et l’Euphrate, l’est du pays prolonge le désert arabique. Le pays conserve de son passé un très riche patrimoine.
Son handicap principal est l’eau. La Syrie est un pays majoritairement aride, en particulier à l’intérieur et dans la partie orientale. La Syrie dans son paysage à la grande diagonale aride qui court de la Mauritanie au désert de Gobi.
B) Les aspects historiques :
La Syrie a occupé le Liban de 1982, pendant la guerre civile, jusqu’en 2005. Il y a donc des liens difficiles et complexes entre ces deux Etats voisins.
Contexte
Tout d’abord, il est nécessaire de rappeler l’histoire commune liant étroitement ces deux pays mitoyens. En effet, ils sont séparés par une ligne frontalière très longue et extrêmement poreuse qui, pour l’Etat libanais, constitue sa limite territoriale au nord et à l’est. Par ailleurs, ils faisaient partie de la même entité géographique au temps de l’Empire Ottoman.
A cette époque, les liens commerciaux et civils entre les provinces des territoires actuels de la Syrie et du Liban étaient naturels. Les liens humains se sont renforcés par la suite. Par exemple, au cours de la seconde guerre mondiale, de nombreux ouvriers syriens ont émigré au Liban. Puis, ce sont des catholiques d’Alep qui sont arrivés dans les années 1950. Parmi eux, certains sont devenus des banquiers et riches commerçants du Liban, d’autres sont devenus des hommes d’affaires occupant des fonctions influentes dans la finance et l’immobilier libanais.
Cette présence ancienne reflète une volonté continue de la Syrie de se projeter dans un ensemble unifié.
Soixante ans après l’indépendance du Liban et de la Syrie, des portions de leur frontière commune sont toujours mal délimitées, demeurant bien évidemment source de litiges entre les deux Etats. Ce flou juridique associé à un vide sécuritaire favorise les contrebandes en tous genres dans lesquelles Libanais et Syriens sont également impliqués, ce qui n’est pas nouveau. Ce qui l’est en revanche, c’est le fait que les agents de l’Etat syrien ont perdu le quasi-monopole qu’ils exerçaient sur la circulation illégale d’hommes et de marchandises. Désormais, des groupes soupçonnés par Damas de liens avec des puissances étrangères (Qatar et Arabie saoudite en tête) opèrent dans cette zone, et y font transiter les combattants et les armes. Le pouvoir syrien (par la voix de son ambassadeur au Liban) ne cesse de réitérer ses appels aux autorités libanaises afin qu’elles contrôlent leur côté de la frontière. Nonobstant, il semble oublier que c’est lui, au temps où il régnait en maître au Liban, qui a persévéré dans son opposition face aux tentatives des pouvoirs publics libanais visant à rétablir un peu de souveraineté sur ces régions proches de la Syrie.
Il convient avant d’aborder la situation présente, de rappeler que la Syrie a pu maintenir une influence forte au Liban après le retrait de son armée, en avril 2005. En effet, la Syrie a occupé le Liban de 1982, pendant la guerre civile, jusqu’en 2005. Il y a donc des liens difficiles et complexes.
Une guerre civile non déclarée au Liban
La révolution syrienne actuelle fait renaitre les tensions nées de la guerre civile dont le Liban a été le théâtre de 1975 à 1990. Leurs clivages ont par conséquent des racines qui remontent à cette période. En effet, dès l’éclatement du conflit libanais, la Syrie entre en scène, en médiateur pour commencer. Puis elle intervient, alliée d’abord aux milices chrétiennes en 1976. En 1978, la paix séparée de Camp David entre Israël et l’Egypte radicalise la politique d’Assad, et renverse les alliances. Ce dernier soutiendra dès lors les milices se battant aux cotés des Palestiniens. Israël envahit alors le territoire libanais et en expulse les troupes syriennes présentes depuis 1976. L’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) quitte le pays sous la supervision d’une force multinationale. Béchir Gemayel, étant le principal acteur de l’intervention israélienne, fut élu président puis assassiné.
Un événement qui fait basculer la guerre entrainant : les massacres de Sabra et Chatila, la création du Front de résistance nationale contre Israël, la naissance du Hezbollah et d’une résistance ouvertement islamiste, le retrait unilatéral d’Israël de la montagne en 1983 et pour finir la multiplication d’attentats spectaculaires contre la force multinationale et les troupes israéliennes.
Les israéliens ont donc été contraints de quitter le Liban. En effet, le 17 mai 1983, un accord libano-israélien est signé avec l’abrogation du président Amine Gemayel. L’OLP de Yasser Arafat échappe au contrôle du président libanais et se réimplante au Liban où elle se lance dans une lutte fratricide contre les groupes palestiniens armés par le pouvoir syrien. L’Accord Tripartite signé par Damas avec les principales milices chiite, druze et chrétienne est renversé suite à un putsch interne au camp chrétien. Ce texte visait à assurer à la Syrie une position prépondérante au Liban, tout en élaborant une coopération étroite dans tous les domaines.
En 1985, les chrétiens du Liban se sont alarmés des accords à venir qui devaient jumeler les systèmes éducatifs des deux pays. Leur souhait était de protéger l’indépendance de leurs écoles instituées par les missionnaires européens du XIXème siècle, où la langue française et sa culture étaient prépondérantes. Ce souci a généré une division qui a facilité le putsch. Par la suite, l’accord a été rejeté. Samir Geagea fut l’auteur du putsch. Il était aussi le partisan d’une ligne dure anti-syrienne.
Dans ce grand chaos, la Syrie effectua un retour progressif au Liban. Il fut finalement achevé en mai 1987.
Hafez el-Assad arrive à ses fins en 1989, en faisant signer aux parlementaires libanais réunis à Taëf un accord qui reprend toutes les clauses de l’Accord Tripartite, sans les dispositions touchant à l’enseignement. L’accord de Taëf est signé dans un contexte trouble. En effet, le poste de président n’est plus occupé depuis la fin septembre 1988. En raison des exigences contradictoires émises par la Syrie et les Forces libanaises de Samir Geagea, le président sortant Amine Gemayel n’a pas de successeur. Il confie le pouvoir au commandant en chef de l’armée, le général Aoun, qui se retrouve Premier ministre chargé d’organiser des élections présidentielles. Refusant de démissionner, le Premier ministre en exercice Sélim el-Hoss se maintient à la tête d’un gouvernement composé de ministres musulmans. Le général Aoun préside une équipe ministérielle composée de militaires chrétiens. Les divisions au Liban se concrétisent.
Très vite, le général Aoun s’écarte de la mission qui lui avait été assignée. Il déclare la guerre à Samir Geagea en février 1989 pour essayer de délivrer les chrétiens du racket exercé par les Forces Libanaises. Cette offensive étant un échec, en mars, il lance l’armée libanaise dans une guerre de libération contre l’occupant syrien. Au cours de l’été, les offices d’un comité de médiation arabe font cesser les combats. Les Etats arabes, avec l’Arabie saoudite en tête, organisent la rencontre de Taëf. L’accord est rejeté par le général Aoun qui repart donc en guerre contre les Forces libanaises.
Ce combat fratricide marque l’épilogue sanglant de la guerre du Liban.
Au début des années 1990, le Liban s’enfonce ainsi dans la torpeur, prenant la cessation des combats pour une paix stable et durable.
Le 13 octobre 1990, l’armée syrienne fait irruption dans les régions chrétiennes et déloge le général Aoun du palais présidentiel afin de permettre au nouveau président Elias Hraoui de s’y installer. Deux ans plus tard, un attentat contre une église permet à la justice libanaise de déclencher une procédure judiciaire qui conduira Samir Geagea en prison. Tout cela dans l’ombre du pouvoir pro-syrien.
La Syrie règne désormais sur un Liban pacifié. Rafic Hariri est alors le Premier ministre. Il promet un projet de reconstruction du centre-ville de Beyrouth. Dès lors, le Liban quitte le devant de la scène médiatique internationale.
Après les attentats du 11 septembre 2001, la droite américaine au pouvoir souhaite installer la démocratie au Moyen Orient. Pour cela, elle déclare la guerre contre l’Afghanistan et l’Irak. Les chrétiens du Liban espèrent que leur combat contre la Syrie pourra enfin avoir lieu.
Le 2 septembre 2004 est votée la résolution 1559 du Conseil de Sécurité. Elle consiste en le rejet des projets syriens et le retrait des soldats syriens présents au Liban. Par la suite, la Syrie est accusée de soutenir des groupes terroristes, de développer des armes de destruction massive et d’importer illégalement le pétrole irakien.
A ce même moment, un premier attentat secoue Beyrouth. Marwan Hamadé est une personnalité politique druze proche du leader Walid Joumblatt et du quotidien libanais an-Nahar. Il s’opposait explicitement à la présence syrienne au Liban. Pendant cet attentat, il échappe de justesse à la mort.
Le 14 février 2005, c’est Rafic Hariri qui est victime d’un attentat qui lui, provoquera sa mort. Il n’était plus le premier ministre et s’opposait à la prolongation du mandat du président Lahoud (président syrien).
Cet épisode change le cours de l’histoire du Liban et souligne la haine que nourrit la communauté sunnite du Liban contre le régime alaouite de Syrie. Ce régime a essayé d’affaiblir les sunnites libanais. L’assassinat de Hariri est l’élément déclencheur provoquant une colère contenue depuis longtemps. Dès lors, des manifestations réclament le retrait des troupes syriennes du Liban. La riposte ne tarde pas.
Le 14 mars, le camp opposé, celui qui réclame justice contre la Syrie désignée comme l’auteur de l’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri. La présomption d’innocence est une notion mal intégrée au Liban. Peu après Samir Geagea sort de prison.
Avant la fin du printemps 2005, les soldats syriens sont de retour chez eux, mettant fin à une occupation ayant duré trente ans.
Les accords de Doha de mai 2008, prévoyant l’élection d’un nouveau Président de la République et la formation d’un gouvernement d’union nationale, fournissent à la Syrie l’occasion de prétendre qu’elle concoure avec bienveillance à la baisse des tensions libanaises.
II. Les conflits actuels
A) Une division du peuple libanais
Aspect religieux :
Différentes confessions chrétiennes coexistent au Liban, mais aussi différentes branches de l’Islam :
D’une part les sunnites sont majoritaires (en nombre) en Syrie, et les chiites le sont au Liban. Cependant, ces deux confessions sont traditionnellement hostiles. Alors que la majorité des chrétiens (pas tous, il y en a aussi aux côté du Hezbollah) est alliée politiquement aux sunnites contre les chiites au Liban, ils ne sont pas d’accord sur le dossier syrien.
En effet, ce qui exaspère les sunnites (qui ont perdu le pouvoir aux dernières élections au Liban) c’est que les chiites soutiennent la rébellion syrienne. Donc les dimensions confessionnelle et religieuse se superposent, la situation aggravant les tensions habituelles entre chiites et sunnites au Liban. Quant aux chrétiens vivant au Liban, ils craignent que la chute d’Assad et la mise en place d’un pouvoir “islamiste” ne menacent les chrétiens de Syrie. Ils s’opposent donc à la position des sunnites.
D’autre part, il y a les groupes minoritaires musulmans (Druzes et Alaouites). Bachar al-Assad et le pouvoir syrien en général sont des Alaouites. C’est une secte qui se réclame du chiisme. Ils ont donc l’appui du Hezbollah, le parti chiite majoritaire au gouvernement au Liban. Ce parti est également majoritaire en Iran, mais de manière moins importante.
Evidemment, tout cela créé des tensions ainsi que des clivages croissants, ce qui effraye la population libanaise qui craint le retour d’une guerre civile. Elle s’est déjà installée en Syrie et les Libanais, qui ont vécu 15 ans de guerre à partir des années 80, ils craignent que cela bascule de nouveau.
Psychose grandissante :
La crise syrienne se traduit par une succession de faits divers de manière quasi quotidienne au Liban. Des effractions allant du simple délit à l’acte criminel se multiplient. La plupart du temps, ce sont les individus de nationalité syrienne qui sont mis en cause. La presse et les médias libanais commentent beaucoup ces diverses manifestations soulignant une insécurité grandissante. Cela suscite l’émoi et une certaine psychose au sein de la population qui s’alarme du nombre croissant de Syriens démunis et livrés à eux-mêmes dans les rues. En effet, une véritable crise humanitaire prévaut dans la zone transfrontalière. Des vagues de réfugiés syriens affluent aux postes frontières situés au nord et à l’est du Liban.
Les plus fortunés louent des appartements dans la région métropolitaine du Grand-Beyrouth et inscrivent leurs enfants dans les écoles ou universités du Liban. Tandis que les plus démunis se réfugient dans les rues.
Les Libanais voient de manière impuissante, la révolution syrienne débordée sur leur territoire, plongeant ainsi leur pays au bord de la guerre civile.
Tensions partisanes meurtrières:
Ensuite, la hausse des tensions syriennes au sein de la société libanaise et l’accroissement du sentiment de vulnérabilité des citoyens libanais présents en Syrie ont diverses répercussions sur certaines régions du Liban.
Ainsi, la capitale a été le théâtre de nombreuses manifestations : par exemple, les ambassades de Syrie, de Russie, et de Chine, ont été le point de ralliement de pro et anti-Assad. Chacun des camps se prévaut du plus grand nombre de manifestants. Les Libanais sont désormais divisés entre le 8 mars et le 14 mars à cause de ces manifestations. Le terme « Libanais » divise la population en deux camps ennemis. Néanmoins, il existe des Libanais neutres, mais les litiges ne leur permettent pas de s’exprimer. Le général Aoun se choisit une autre ligne politique. Il plaide pour le rapprochement entre les communautés, notamment avec la communauté chiite longtemps marginalisée dans sa périphérie. Cela signe une entente avec le Hezbollah, faisant un pas vers la Syrie qui l’accueille parmi ses alliés. Le général Aoun effectue une visite à Damas, une autre à Téhéran, sous l’incompréhension d’une partie de ses partisans qui ne comprennent pas son geste.
Certains débats télévisés ont également mal tourné : les participants s’insultent et/ou se jettent des verres d’eau. L’an dernier, des violences entre groupes sunnites pro-Assad et anti-Assad ont fait deux morts et 18 blessés dans le quartier de Tarik el-Jdideh de Beyrouth le 21 mai 2012.
Dans le nord du pays, c’est la ville de Tripoli qui a concentré les tensions. Les quartiers rivaux de Bab al Tabbaneh (alaouite) et Jabal Mohsen (sunnite) s’affrontent fréquemment à l’arme automatique et au lance-roquettes, notamment depuis la mi-mai. Ces combats ont déjà fait une trentaine de morts et des dizaines de blessés. L’assassinat du cheikh sunnite Ahmad Abdel Wahed le 20 mai 2012 dans la région du Akkar, (l’armée libanaise en est présumée coupable) et l’enlèvement de 13 pèlerins chiites libanais en Syrie le 24 mai, contribuent également à la montée des tensions au Liban.
B) Impact politique
Depuis plusieurs mois, le nord du Liban connaît un regain de violences entre la majorité sunnite, hostile à Damas, et la population alaouite, dont est issu le président syrien Bachar Al-Assad. De nombreux affrontements laissent craindre un débordement du conflit syrien au Liban.
Depuis le début du soulèvement en Syrie contre le régime de Bachar Al-Assad les populations fuient la Syrie et vont se réfugiés pour la plupart dans les pays voisins comme la Jordanie, la Turquie et le Liban.
Le Président du Liban, Michel Sleiman parle d’impact négatif de la crise syrienne sur le Liban, cette crise risque d’avoir des conséquences sur l’entente nationale. D’un point de vue interne, le président Libanais parle de multiplication des incidents transfrontaliers avec la Syrie comme les rapts et le banditisme. Selon lui, la situation est effrayante, dangereuse, il y a des risques de dérapage. Cette situation divise les populations. La stratégie de Michel Sleiman consiste à tenir le Liban éloigné des bouleversements syriens pour minimiser les répercussions possible au Liban.
Le Président ne veut pas que la crise syrienne se répercute sur le Liban
C) L’économie libanaise face à la crise
Les mutations de l’économie libanaise
Sur le plan économique, le Liban situé au voisinage des conflits a réellement freiné les échanges commerciaux et quasiment réduit à zéro les flux des touristes ainsi les nombreuses sociétés libanaises qui se sont implantées en Syrie ont été contraintes de suspendre leurs activités. Le coût de la vie a augmenté au Liban. Le manque de stabilité politique n’a pas non plus facilité la découverte de nouveaux puits en hydrocarbures en Méditerranée orientale.
Une économie souterraine s’est profilé avec la crise syrienne, ainsi on peut voir l’apparition de mercenaires et de trafiquants d’armes transfrontaliers.
En 2012, la crise syrienne a pris une tout autre dimension, le tourisme au Liban des touristes arabes ayant fortement diminué, c’est toute l’économie libanaise qui s’écroule. Les investissements dans l’ensemble de la région ont baissé de plus de 30 %, les investisseurs sont frileux notamment dans le marché de l’immobilier qui tourne au ralenti avec une baisse nette de 28 % de l’activité. De même, pour l’activité bancaire libanaise en Syrie qui se retrouve freiné alors que le secteur bancaire est un élément indispensable à l’économie d’un pays.
Le conflit syrien a-t-il un effet réel sur l’économie libanaise ?
Selon un rapport de Bank Audi « bien que le Liban ait été affecté par les troubles régionaux, de telles répercussions ont été contrebalancées par des effets compensatoires parallèles ». Ainsi par exemple, pour le tourisme bien que le nombre de voyageurs venant de pays arabes ait largement diminué cela est compensé par l’arrivée dans le pays d’expatriés libanais en constatant une augmentation de la fréquentation de l’aéroport de Beyrouth qui a enregistré une progression de plus de 21.5% par rapport à l’année dernière.
Les échanges commerciaux ont largement diminué, en tout cas pour ce qui est des échanges avec la Syrie notamment pour les échanges de marchandises pour voies terrestres. Cela est compensé par l’arrivée de nouvelles voies commerciales vers d’autres pays ce qui a permis pour le Liban d’avoir une forte progression sur le total de ces exportations.
D) Dimensions internationales
Au début du conflit, les libanais aidaient les réfugiés syriens. Maintenant, ils les aident encore mais moins qu’auparavant car la situation perdure, et donc elle se détériore et ainsi elle devient très compliquée. Par exemple, les approvisionnements des médicaments dans les pharmacies sont de plus en plus difficiles avec l’augmentation de la population. Le chômage qui était déjà assez élevé au Liban s’empire avec l’arrivée des réfugiés. De plus, le prix des logements augmentent à cause de la demande croissante de ces derniers. On voit donc bien à travers ces exemples que des tensions commencent à apparaitre entre les libanais et les réfugiés syriens. Il y a une augmentation de l’insécurité à cause de la montée de la pauvreté. Cela est illustré par exemple, par des vols, par des explosions, les réfugiés sont attaqués. On voit de plus en plus de mendicité infantile. Cependant, certains réfugiés sont aussi des agresseurs. C’est pourquoi, il commence à avoir des accusations à torts contre des syriens. Certains libanais tirent profit de la situation en faisant travailler les réfugiés, par exemple en leur faisant faire des travaux sur leurs maisons. Il y a des personnes qui essaient d’améliorer les conditions pour les réfugiés et pour les libanais qui sont en difficultés. Ce sont les bailleurs de fonds (personnes qui apportent de l’argent), qui financent l’aide des réfugiés syriens du Liban. Ils aident également les libanais défavorisés pour ne pas qu’il y ait trop de tensions. Il y a des organisations qui viennent en aide aux réfugiés syriens et aux libanais comme par exemple le HCR (Haut-Commissariat des nations unies pour les Réfugiés) ou encore le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement). Tout d’abord, le HCR mène des actions qui ont un « impact rapide », c’est pour améliorer la situation dans l’immédiat. De plus, le PNUD fait des projets pour améliorer les conditions de vie des réfugiés dans les régions où ils sont le plus nombreux. Ces actions devraient s’étendre à l’ensemble du pays. Le gouvernement libanais a du mal à gérer la situation des réfugiés qui est grandissant, car le pays est déjà touché par des difficultés économiques et donc cela aggrave la situation. Toutefois, le Liban est le seul pays où les réfugiés sont hébergés dans les villes ou les villages grâce à l’aide de la population locale alors que dans les autre pays voisins à la Syrie, ils sont dans des camps.
Vision internationale
Du point de vue international, la neutralité du Liban et son « unité » vis-à-vis de la Syrie est salué par les grands dirigeants de ce monde. De même pour le président Français, François Hollande, qui se dit déterminé à “protéger” l’économie du Liban face aux risques de déstabilisation créés par la crise en Syrie voisine.
III) L’avenir Liban
A) Quel futur pour ce pays en crise ?
Quel avenir pour le Liban ?
Cette question reste actuellement sans réponse. Si le pays reste tel qu’il est maintenant, les chrétiens et les musulmans ne se mettront pas d’accord sur un nouveau départ. Par conséquent, on risque de voir l’écroulement du Liban et l’anarchie au sein de son peuple.
Si la crise en Syrie ne s’arrête pas la situation au Liban va empirer. C’est pourquoi, malgré qu’en théorie l’ONU ne peut pas intervenir en Syrie comme c’est un problème interne au pays, il faudrait quand même qu’elle intervienne pour résoudre la crise. La population syrienne est en train de vivre des atrocités et donc pour stopper cela il faut venir en aide à la Syrie. De plus, il serait préférable que la guerre qui perturbe actuellement la Syrie ne déstabilise pas tous ses pays voisins car dans ce cas la situation serait beaucoup plus grave et plus difficile à résoudre. Le Liban a encore besoin de beaucoup d’aide extérieure pour parvenir à gérer au mieux la situation actuelle.
Concernant, l’aspect économique, il faut redonner une meilleure image de ce pays pour attirer les touristes afin d’augmenter les emplois dans ce secteur et faire diminuer le chômage.
B) Notre avis
Nous pensons que la situation actuelle est très inquiétante car il y a le risque d’un retour d’une guerre civile. Nous l’avons vu dans la deuxième partie, les réfugiés qui au départ étaient bien accueillis le sont de moins en moins et cela crée des tensions entre les différentes populations et notamment les différentes religions. De plus, le chômage est très fort ce qui crée des tensions sociales. A première vue, nous avons plutôt une vision pessimiste pour l’avenir du Liban. Cependant, si la crise syrienne s’achève dans les prochains mois, les tensions au Liban seront moins fortes ce qui permettra d’avoir de nouvelles perspectives comme par exemple d’avoir un niveau de vie plus élevé, une baisse des inégalités ou encore le développement d’un système social.
Conclusion :
En somme, de par sa configuration, le Liban a accueilli les réfugiés venus de divers endroits. Tous ces peuples ont laissé des empreintes que ce soit au niveau culturel, religieux, et architectural.
Par ailleurs, de par sa situation géographique, le Liban ne pouvait pas rester à l’abri des soubresauts occasionnés par les événements de Syrie. En effet, si Damas a abandonné l’ambition d’une présence armée au Liban, le régime va néanmoins maintenir ses jalons politiques et militaires chez son voisin pour continuer de peser dans la région et maintenir une fierté nationale.
Pour la plupart des individus, la crise syrienne a des effets négatifs sur le Liban sur le plan économique, touristique, énergétique, sanitaire et social. En plus d’une forte hausse de la population, tout cela ne fait qu’augmenter le taux de chômage du pays, et agrandir les disparités entre le peuple libanais. De surcroit, le nombre croissant de réfugiés vivants au Liban est une source d’insécurité grandissante (voire d’une psychose générale au sein du peuple libanais), ce qui engendre de plus en plus de violence.
Toutefois, le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) essaye avec ardeur d’améliorer les conditions de vies des réfugiés dans les régions où ils sont très nombreux.
Cependant, dans cette relation bilatérale unissant la Syrie et le Liban, peu de changements concrets sont notés, comme en attestent les nombreux contentieux syro-libanais toujours en suspens. Ainsi, la Syrie parvient à maintenir une certaine influence diffuse sur son pays voisin, le Liban.
Ouverture :
La réintégration du Liban dans le domaine diplomatique dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (qui suit des négociations de paix avec Israël) ainsi que l’ouverture de relations d’Etat à Etat avec le Liban, soulignent les signes d’une entente future entre les deux pays.
Libanaise d’origine, je suis effaree et desemparee par cette presence Syrienne sur le sol libanais et je pense qu’il le gouvernement ne doit pas permettre aux Syriens de remplacer les Libanais dans les taches utiles pour leur survie. J’entends dire que partout aujourd’hui les Syriens representent une force de travail importante au Liban et cela n’est pas acceptable, car si les Libanais vivent au chomage parcequ’ils ont accueilli des refugies syriens. En quelque sorte, ils ont ouvert leurs portes et ceder leur place a ces derniers qui profitent a mort de l’hospitalite Libanaise. J’en suis pleine de rage et je demande que les journalistes libanais se mettent au travail et qu’ils denoncent une sitution deplorable du peuple Libanais qui doit cesser. Les Syriens recoivent suffisemment de l’aide etrangere tandis que les Libanais ne recoivent rien et c’est eux les grands perdants.