Comment les différentes composantes de l’identité de l’Iran font de ce pays une puissance ?

Elu le 14 juin 2013, dès le premier tour, avec près de 51 % des voix, Hassan Rohani est devenu le nouveau président de l’Iran. Considéré comme un modérateur et réformateur, il commence à ouvrir ce pays et cela passe notamment par la progression des négociations sur la question du nucléaire avec ce qu’on appelle le P5 + 1 (Conseil de Sécurité : France, Angleterre, Etats-Unis, Russie et Chine + l’Allemagne) qui impose des sanctions à ce pays. L’Iran, pays d’1 648 000km2 (3 fois la taille de la France), dont la capitale est Téhéran, est peuplé de 77 millions d’habitants.  Il apparaît comme un pays stable parmi ses voisins au Moyen-Orient et représente un vaste marché potentiel pour les investisseurs.  Par ailleurs, Iraniens et Occidentaux partagent un ennemi commun en Irak, l’Etat islamique. Nous allons donc voir comment les différentes composantes de l’identité de l’Iran font de ce pays une puissance. Nous étudierons l’Iran sur 3 échelles : au niveau national, au niveau régional et au niveau mondial.

I/ L’Iran, une nation.

1.     Les peuples

L’Iran est un pays du Moyen-Orient. Au niveau de sa géographie, c’est un pays  plateau entouré de chaines de montagnes. L’Iran, c’est l’ancienne perse : la plus ancienne entité politique du monde. On a en effet tous déjà entendu parler de l’empire Perse et de sa capitale Persépolis.

Géographie de l’Iran

 

L’Iran est une jonction entre monde arabe, monde turques, monde caucasien et monde Indien.Alors qui sont les Iraniens ? On croit souvent à tords que les Iraniens sont des arabes , or ⅔ d’entre eux sont des persans :

Les Persans sont un peuple d’origine indo-européenne. La langue officielle de l’Iran est  d’ailleurs le Farsi ou persans. Elle est parlée par 75% de la population. Bien qu’utilisant une forme de l’alphabet arabe, le persan n’a aucune parenté avec la langue arabe dont la grammaire et les sonorités sont complètement différent. Quant aux minorités, elles sont plus présentes en périphérie du pays : on trouve ainsi les Azéris, les Kurdes,  les Lors, les Turkmènes, les Arabes, les Baloutches.

Les différents peuples en Iran

L’Iran est donc pays multiethnique dont l’unité repose d’’une par sur le persan parlé par 53% de la population et langue officielle du pays et surtout sur l’Islam.

Sur la carte suivante qui présente les Etats membres de la ligue Arabe, nous pouvons voir que l’Iran n’y figure pas. On voit donc clairement que c’est un pays qui ne se considère pas comme tel.

2.    Un pays Chiite

89% des Iraniens sont Chiites. L’Iran regroupe à elle seule 40% des chiites du monde. Le clergé chiite participe directement à la gestion du pouvoir. En effet depuis la révolution islamique de 1979, le système politique iranien relève d’une double légitimité : on a d’une part le guide suprême de la révolution islamiste Ali Khamenei  qui occupe le poste le plus important de l’Etat puis on a  Hassan Rouhani  qui est  quant à lui le président de la république islamiste.

Ali Khamenei :
Guide suprême de la République Islamique

Hassan Rouhani :
Président de la République islamique

 

 

II/ L’Iran et sa position dans le Moyen-Orient :

L’Iran a pour voisins à l’ouest : l’Azerbaïdjan, l’Arménie, la Turquie et l’Irak. A l’Est elle a : le Turkménistan, l’Afghanistan et le Pakistan. Au nord on trouve la mer Caspienne et au sud le golfe Persique et le golfe d’Oman.

 

Sur la carte qui suit, on peut voir que le seul autre pays aux alentours qui a une population majoritairement Chiite est l’Irak. Or nous savons de par leur histoire récente que ces deux pays ne sont pas alliés.

Répartition du chiisme au Moyen-Orient

Pourcentage de la population qui est chiite pour quelques pays du Moyen-Orient :

  • Irak : 60%;
  • Iran : 80 à 90%;
  • Afghanistan et Pakistan : 20%;
  • Syrie : 10 à 12%;
  • Liban : 30%.

Toujours concernant le chiisme au Moyen-Orient, il faut savoir que  ce qui se passe en Syrie affaiblie l’Iran car le clan El Assad  est un clan chiites  et proches de l’Iran.

Dans le conflit Israélo-Palestinien l’Iran est pour une destruction d’Israël mais pointe aussi clairement du doigt les pays Sunnites qu’il accuse de collaborer avec l’ennemi.

L’Iran est en effet proche du Hezbollah chiite au Liban qui agit pro-activement dans le conflit Israélo-Palestinien.

1.     L’arc Chiite.

Le thème de croissant chiite est abordé pour la première fois en décembre 2004 lors d’un entretiens du roi Abdallah de Jordanie accordé au Washington Post. Il traduirait un risque géopolitique d’hégémonisme de l’Iran Chiite sur le monde sunnite. Il faut noter que la chute de Saddam Hussein a permis pour la première fois à la majorité chiite d’Irak d’accéder au pouvoir en 2005. Cependant l’hypothèse selon laquelle l’Iran organiserait un croissant qui lui permettrait d’exercer une influence décisive au Moyen-Orient grâce à un “pouvoir” religieux est à nuancer.

La notion d’arc Chiite a été abordée durant une conférence avec Mohammad-Reza Djalili, professeur à l’Institut Universitaire des Hautes Etudes Internationales de Genève et Yann Richard, professeur à la Sorbonne nouvelle. Elle était présidée par Denis Bauchard, conseiller  unité Maghreb/Moyen-Orient à Ifri. Voici donc un extrait de cette conférence :

“ Ifri, le jeudi 16 novembre 2006.

“L’intérêt apporté au Chiisme en occident est récent en raison de la perception d’une “menace Chiite”. Selon cette analyse, l’Iran disposerait d’une “carte Chiite” pour promouvoir sa politique et son influence au Moyen-Orient. Le Chiisme serait un facteur explicatif du chaos Moyen-Oriental et le vecteur du terrorisme international.

La dernière guerre Israélo-Libanaise  a donné à l’Iran par le truchement du Hezbollah une image de résistance à Israël et à l’impérialisme américain auprès des populations arabes de la région. ”

Dans la carte ci-dessous, nous pouvons voir qu’il existe une sorte d’arc chiite (qui a la forme d’une lune) et qui s’étale d’est en ouest de l’Afghanistan à l’Azerbaïdjan en passant par l’Irak.

Arc chiite

 

2.     Le détroit d’Ormuz

Le détroit d’Ormuz

D’une part, la position géographique de l’Iran lui offre la possibilité d’obtenir un rôle de 1er plan dans l’évacuation des hydrocarbures venant de la partie Est de la Mer Caspienne et du Turkménistan. Cela, afin d’offrir une route alternative à la Russie pour désenclaver justement ses pays d’Asie centrale.  De plus, au Sud-Ouest du pays on trouve des gisements de gaz et de pétrole, des raffineries et des ports pour l’exportation du pétrole brut mais aussi des réserves considérables d’autres minéraux, tels que le fer, l’aluminium, le plomb et le zinc.

D’autre part, le détroit d’Ormuz se situe au Sud-Ouest de l’Iran et voit passer près de 30% du pétrole mondial. La situation politique des pays est instable mais l’Iran exerce aussi une grande influence.

Les Chiites sont majoritaires en Iran et la politique extérieure du pays a toujours été de soutenir les minorités chiites au Moyen-Orient qui sont présents essentiellement dans les pays du Golfe persique. L’Iran veut aussi développer son propre programme nucléaire civil. La communauté internationale menace l’Iran de sanctions et en réponse l’Iran menace de bloquer le détroit. Il y aurait 3 possibilités : obstruction, destruction des infrastructures des pays voisins ou opérations militaires. Quelle que soit la voie envisagée, cela permettrait de suspendre la navigation. Ne serait-ce qu’une rumeur de blocus entraînerait les compagnies à stopper l’envoi de pétrolier dans la zone. Les compagnies d’assurances considèrent en effet que les coûts sont tellement élevés qu’il vaut mieux pour les pays importateurs rechercher d’autres sources, plus faciles d’accès. Par ailleurs, les effets sur les prix internationaux pourraient être d’autant plus marqués que les frappes toucheraient les moyens de production.

3.     La guerre Iran-Irak, révolution islamique.

La révolution islamique en Iran :

Depuis 1941, Muhammad Reza Pahlavi règne sur l’Iran. Il a pris en 1967 le titre de shahinshah (roi des rois) tout comme les princes perses de l’antiquité. Il dirige un régime autoritaire qui ne laisse pas beaucoup de place à la liberté d’expression et réprime toute opposition. Toutefois, ce régime est soutenu par les États-Unis et l’Israël (du fait d’intérêts énergétiques). Mais l’émergence d’une bourgeoisie d’affaires aux exigences politiques et économiques croissantes et d’une opposition d’inspiration religieuse chiite et populaire remet en cause les fondements du régime. De plus, l’ayatollah Khomeiny qui vit en exil depuis 15ans mène depuis l’étranger une politique de propagande qui a de plus en plus de succès auprès du peuple iranien. C’est le début de la révolution iranienne. A la suite de celle-ci l’Ayatollah Khomeiny prend le pouvoir et instaure une république islamique nationaliste, anticapitaliste, antisioniste et anti-impérialiste dont la législation s’inspire de la charia qui est la loi islamique.

Résumé guerre Iran-Irak :

  • L’Irak voit la révolution Iranienne comme une menace, mouvement révolutionnaire qui influence les chiites d’Irak, majoritaires mais exclus du gouvernement.
  • Anciennes rivalité entre ces deux pays pour être Etat le plus puissant de la Région.
  • Au cœur de cette rivalité, la région frontalière du Khuzestân, qui appartient à l’Iran mais qui est peuplée d’arabes et que l’Irak revendique comme sienne => Région riche en hydrocarbures et qui donnait à celui qui la détient un bon moyen de contrôle des eaux du golfe persique.
Région frontalière du Khuzestân
Région frontalière du Khuzestân
  • En 1980, Saddam Hussein prend la décision d’attaquer militairement l’Iran
  • L’Iran qui sortait de la révolution était encore fragile + Fin du soutien américain + Pays qui manque d’industrie d’armement et qui aura du mal à en demander aux USA + Armée irakienne qui concentre ses forces là tandis que les forces iranienne sont également sur d’autres points chauds tels que les régions frontalières avec l’URSS et avec l’Afghanistan.
  • L’Irak pense que le régime en place va tomber au profit d’un gouvernement prêt à céder à ses exigence mais encore sous le choc de la révolution, les Iraniens qu’ils soient arabes, persans, turques etc. vont tous se souder pour défendre la mère patrie sous le même drapeau + Influence chiite (ne rechignent pas au martyr).
  • 28 septembre 1980 : Téhéran refuse une offre de cessez-le-feu de l’ONU.
  • Bilan : 300 000 morts pour l’Irak et peut-être 1 million pour l’Iran.
  • L’Irak en ressort débiteur auprès des pays du Golfe, perte de légitimité du dictateur.
  • L’Iran en ressort renforcée.

III/ L’Iran dans le monde :

La relation de l’Iran avec les pays occidentaux a changé depuis la révolution islamique de 1979.

1.     L’opposition aux Etats-Unis

Tout d’abord, l’Iran est le seul pays chiite.

Ensuite, pendant la guerre froide en 1953, la  CIA a fait un coup d’Etat et a pris le pouvoir car les communistes commençaient à bien y être installés et le 1er Ministre de l’époque : Mossadegh, avait eu l’audace de nationaliser les compagnies pétrolières étrangères qui refusaient de déclarer les quantités d’extraction de pétrole et de gaz qu’elles exportaient à partir de l’Iran, d’en acquitter le juste prix et les taxes que cela impliquait.

Les Américains ont pris petit à petit de plus en plus de place dans la vie des Iraniens et l’Iran était le “gendarme  au Moyen -Orient” : il permettait aux Etats-Unis de contrôler ce qui se passait dans les pays voisins… De plus, l’Iran était un pays riche en pétrole, une raison de plus pour attirer les Américains.

L’Iran s’est  par la suite opposée à l’impérialisme des Etats-Unis. Le 4 novembre 1979 : une  prise en otage des gens à l’ambassade américaine de Téhéran pendant 444 jours eu lieue. C’est le point de départ de l’hostilité des Etats-Unis envers l’Iran.  Cet évènement entraînera aussi la chute du Shah d’Iran et le 2e choc pétrolier.

La devise de la République islamique est « Indépendance, liberté, République islamique », et place ainsi en tête l’indépendance nationale.

Après la révolution islamique, une véritable propagande contre les Etats-Unis est menée. A partir  de 1980 on assiste à une islamisation de tous les domaines de la société avec la suppression de tout ce qui pouvait de près ou de loin être influencé par l’Occident, le début du terrorisme, et le soutien du Hezbollah au Liban.

Les Etats-Unis de leur côté instaurent une autre politique de « containment » (=limitation de l’expansion de l’ennemi, terme forgé pour qualifier l’encerclement de l’Union soviétique pendant la Guerre froide) des Rogue States (Etats-voyous) que sont l’Irak et l’Iran, dans la mesure où ces deux États représentent une menace pour les intérêts US, pour d’autres États dans la région et pour leurs propres citoyens. A cela s’ajoute le fait que l’Iran est un pays voisin de la Russie et est détenteur des secondes plus grandes réserves mondiales d’hydrocarbures.

Les Etats-Unis  veulent renforcer leur influence sur la région et imaginent le « Plan grand Moyen-Orient » qui s’adresse à 22 pays : conversion à la démocratie et au libre marché sont au menu car pour Washington il ne peut y avoir de sécurité sans prospérité. En Afghanistan, les Etats-Unis et l’OTAN ont installé plusieurs bases pour lutter contre le terrorisme. En Irak, avec l’intervention de 2003, les Etats-Unis disposent là aussi de facilités militaires et en ont également au Pakistan, en Arabie Saoudite, au Koweït, à Barheïn, au Qatar, aux Emirats Arabes Unis, en Oman, en Jordanie, en Turquie et en Egypte. L’Iran se retrouve géographiquement ainsi encerclée.

Encerclement de l’Iran

 

2.     L’embargo

L’objectif des Occidentaux avec cet embargo est d’éloigner la menace de l’arme atomique en contraignant l’Iran à réduire substantiellement son programme d’enrichissement d’uranium. Des  sanctions économiques sont ainsi imposées par les Etats-Unis et l’Europe :  interdiction de transactions financières (avec pour conséquence immédiate le retrait d’entreprises étrangères du territoire), gel des avoirs iraniens aux États-Unis comme de ceux de la banque centrale iranienne entraînant une dramatique dévaluation du rial, embargo sur le pétrole, contrôle accru des mouvements des personnes, restrictions fermes sur les transports, difficultés pour les hôpitaux à se fournir en médicaments, etc…

Les sanctions ont pesé lourdement sur les différents secteurs économiques : elles coûteraient chaque jour plus de 100 millions d’euros au pays. Il convient de noter que ces mesures n’émanent pas de l’ONU mais du gouvernement américain et qui entraîne certains pays avec lui à le suivre (les EU sont les « gendarmes du monde »)

Malgré l’embargo ou peut-être grâce à l’embargo, les Iraniens se sont développés en ne comptant que sur eux-mêmes, sur leurs propres ressources. Ils ont ainsi développé une politique à d’autosuffisance.

Le régime iranien a fait de la science une priorité nationale : les scientifiques iraniens ont hissé en quelques années leur pays à la 9ème place mondiale dans la maîtrise des nano-technologies par le nombre de dépôts de brevets….  L’Iran a une population remarquablement bien formée dans des universités scientifiques et technologiques parmi les meilleures du monde. Il existe une Silicon Valley iranienne (Pardis) qui regroupe les 200 des plus prometteuses entreprises qui travaillent dans les nouvelles technologies.

Exemples d’inventions iraniennes :

–          1ère greffe de rein est iranienne (1967)

–          Inventeur du cœur artificiel iranien

–          E-bay est une création de M Omydiar

L’Iran est en pleine croissance et a du potentiel, détenant les plus grandes réserves de gaz dans le monde (2e rang), parmi les plus grandes réserves pétrolières (3° rang), d’immenses réserves minières, de l’uranium aux catégories de métaux ferreux et non ferreux les plus recherchés. L’Iran est aujourd’hui le pays où le nombre de connectés augmente le plus vite au monde.

L’année dernière, le e-commerce en Iran a enregistré une croissance de 200%, la plus importante au monde. Actuellement, le pays est pratiquement autonome dans l’édification de son industrie de l’armement, construisant ses frégates, sous-marins, avions, drones, chars d’assaut, missiles actuellement …

C’est l’un des rares pays dans le monde à ne pas avoir d’endettement extérieur (hors opérations commerciales courantes), mais au contraire des réserves excédentaires d’un montant équivalent à environ 100 milliards de dollars.

En raison de la suspension des activités des firmes occidentales, l’Iran a développé ses échanges avec la Chine, l’Inde, la Turquie et la Russie intéressés par ses hydrocarbures. Aujourd’hui le pays essaie d’attirer les investisseurs étrangers en créant des zones franches ou en réduisant au minimum les taxes et imposition par exemple.

En effet, devenir un pays attractif permettrait sûrement à l’Iran de limiter la fuite des cerveaux qui lui coûte 40 millions d’euros chaque année

Par ailleurs l’Iran possède un immense patrimoine culturel et obtiendrait des bénéfices en ouvrant le pays au tourisme international en terme économique mais aussi en terme d’image : le nouveau gouvernement facilite l’obtention des visas (procédure exceptionnelle pour Canadiens, Américains et Britanniques : le pays est un des pays les plus soupçonneux en matière d’espionnage).

3.     La question du nucléaire

L’Iran est depuis longtemps engagé dans un programme nucléaire civile mais on ne sait pas si le programme est à des fins civiles pour produire de l’énergie ou s’il va servir à doter le pays d’un arsenal militaire nucléaire.

L’Iran a signé en 1970 le TNP, le Traité de non-prolifération nucléaire, ce qui engage ce pays à ne pas développer le nucléaire militaire. Mais le doute a commencé à s’installer dans les années 2000 du fait de  la découverte de l’usine d’enrichissement de Natanz révélée par les photos satellite et confirmées par les inspections de l’Agence  Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), l’uranium enrichi sert de combustible au centrales nucléaires, elle assure donc l’indépendance énergétique de la centrale de Bucherh que la Russie a vendu à l’Iran. D’autre part, l’usine d’eau lourde de Arak conduit les experts à se poser la question pourquoi l’usine de production d’eau lourde càd de l’eau ordinaire contenant des substances utilisées dans certains réacteurs nucléaires alors que l’usine de Buchehr n’en a pas besoin. Et puis en 2009, a été découvert à Fordo un autre site d’enrichissement d’uranium et il fournit la preuve de la poursuite d’un programme secret. Aucun élément concret dans l’amorce de fabrication d’une bombe atomique n’a pu être produit au Conseil de Sécurité, par l’AEIA.

Nucléaire

Beaucoup de ses voisins s’en sont doté : Israël, le Pakistan, l’Inde, la Chine mais les autres pays qui sont sunnites vont aussi vouloir se doter de l’armement nucléaire. Cela peut entraîner une course aux armements. Ainsi, depuis plusieurs années, les pays tentent d’empêcher l’Iran de poursuivre son programme. Or, en gagnant constamment du temps, le pays se rapproche en fait de la capacité technologique de fabriquer une bombe nucléaire.

L’avancement du programme nucléaire a entraîné fin 2011 un durcissement des sanctions internationales. Les puissances occidentales les ont renforcées en instituant un embargo pétrolier depuis juillet 2012 et en interdisant la plupart des transactions financières avec l’Iran. Toutefois, un assouplissement de la position iranienne a permis la conclusion, fin novembre 2013, d’un accord intérimaire (de six mois renouvelables) avec les cinq pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU + l’Allemagne. A ce titre, l’Iran s’engage à ralentir considérablement son programme nucléaire et obtient, en contrepartie, un début de levée limitée des sanctions internationales, menant au déblocage de quelques 7 Mds$. Cette levée est, néanmoins, “réversible” car liée à l’application par l’Iran de ses engagements.

Cet été la reprise des négociations a eu lieu. Mais cela fait plus de 30 ans que les Occidentaux sont contre l’Iran. D’autres pays de la région comme Israël, sont doté de l’arme nucléaire, l’OTAN a installé plein de bases, le MO n’est pas une région sûre, stable. Derrière l’acceptation de l’arrêt de son programme nucléaire, la communauté internationale souhaite quelque part que l’Iran renonce à sa souveraineté. La fin de son indépendance : de sa diplomatie, de ses forces armées, de ses avancées scientifiques et technologiques, de ses choix de développement et de croissance.

Conclusion

L’Iran est une nation à part entière très soudée. La religion tient une place très importante dans la vie politique. C’est de ce fait  le seul Etat chiite. Opposé à l’impérialisme des Etats-Unis, et malgré les sanctions économiques décidées par les Occidentaux, il tient une place importante dans sa région et brille sur la scène internationale à travers ses innovations et pourrait servir de modèle aux pays occidentaux touchés par la crise.

Selon vous, les mesures du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne prises contre l’Iran sont-elles justifiées ?
Pensez-vous que l’Iran occupera une place importante au plan international à l’avenir ?

 

Bibliographie :