Relation entre la Chine et Taïwan

Espoir d’Uni entre le Continent et Taïwan

I. Introduction

Les relations entre la Chine populaire et Taiwan sont souvent considérées comme particulièrement délicates, pour ne pas dire conflictuelles. En général, l’attention de l’observateur se concentre sur les facteurs qui séparent les deux rives et font craindre l’apparition d’un conflit armé. Pourtant, en raison du développement de plus en plus important de leurs relations commerciales, académiques et culturelles, il semble utile d’étudier également tout ce qui contribue à rapprocher les deux parties, et de mettre ainsi en lumière les lieux de rencontre entre les deux communautés humaines de chaque côté du détroit.
Pour expliquer plus clairement sur la relation des deux entités, nous allons dans un premier lieu mettre en lumière l’historique de Taiwan.

II. De Formose à Taiwan

A. Historique de la sinisation de l’île

En 1542, une expédition portugaise en route vers le Japon aperçut pour la première fois ce qui semblait être un immense confetti jeté dans le Pacifique, à 180 kilomètres des côtes chinoises. Face aux falaises luxuriantes qui transperçaient l’azur, les marins ne purent que s’exclamer : « Ilha formosa ! », « La belle île ! ». Une légende qui explique l’origine du nom que l’on donna à cette terre à l’époque : Formose.

Les Hollandais, qui entreprirent la colonisation de l’île, encouragèrent la migration chinoise notamment dans le but de cultiver les terres. Cette migration s’accélèrera et entraînera un changement irrémédiable pour les populations aborigènes et pour l’avenir de l’île, en particulier à travers le métissage de la population. Zheng Chenggong, plus connu en Occident sous le nom de Koxinga, chassera les Hollandais de Taïwan en 1662 tandis que la migration chinoise se poursuivra. Pourtant, Zheng Chenggong, fidèle à la dynastie Ming chassée des commandes de la Chine par les Mandchous, ainsi que son fils Zheng Jing, considèrent surtout Taïwan comme une base arrière en vue de reconquérir la Chine continentale. Les estimations donnent pour l’époque des Zheng une population de 100 000 Chinois, alors qu’ils n’étaient que 50 000 à l’époque des Hollandais avec et autant d’aborigènes. Cette migration étant à ses débuts quasi exclusivement masculins, beaucoup de Chinois prendront comme épouses des aborigènes. Taïwan sera finalement prise aux Zheng par les Mandchous (de la dynastie des Qing) en 1683. Au début du XIXe siècle, Taïwan compte déjà plus de deux millions de Chinois.

En 1895, à la suite de la défaite face au Japon lors de la Guerre sino-japonaise (1894-1895), la Chine signe le traité de Shimonoseki, par lequel elle cède Taïwan ainsi que les îles Pescadores (îles Penghu) au Japon. Taïwan déclare alors son indépendance en mai 1895 sous le nom de République de Taïwan, mais ne résiste que quelques mois, jusqu’en octobre 1895, à la prise de contrôle de l’île par le Japon. Taïwan fera ainsi partie pendant 50 ans de l’empire colonial japonais qui y pratique une politique d’assimilation. Le 25 octobre 1945, les troupes japonaises se rendent à l’armée américaine, et sont alors contraintes de rendre Taïwan et les îles Pescadores à la République de Chine, tout en plaçant ces dernières sous tutelle des États-Unis, ce qui a été confirmé par le traité de paix de San Francisco, signé en 1951 entre les États-Unis et le Japon.

B. Dictature de Chiang Kai-chek à Taïwan et transition vers la démocratie

Durant la période qui suivit, Taïwan vivra plusieurs décennies sous la un gouvernement dictatorial dominé par le Kuomintang et Chiang Kai-Shek. Le gouvernement de la République de Chine, recevant alors l’appui des États-Unis, visait encore à cette époque la reconquête territoriale de la Chine continentale, Taipei n’étant considérée que comme capitale administrative provisoire de la République, en attendant le retour à Nankin.

En 2000, l’opposition de Chen Shui-bian et la coalition panverte gagnent les élections: Chen Sui-bian est le premier président du pays à ne pas appartenir au Kuomintang. Il entreprend la consolidation de l’identité taïwanaise. Le 3 décembre 2005, le Kuomintang sort large vainqueur des élections régionales. En mars 2008, Ma Ying-jeou, candidat du Kuomintang est élu à la présidence. Conformément aux critères de l’Union européenne (double changement du parti au pouvoir), la République de Taïwan a évolué vers la démocratie.

En mars 2008, Ma Ying-jeou, candidat du Kuomintang, est élu à la présidence de la République. Il est réélu le 14 janvier 2012 pour un second mandat, et le Kuomintang gagnera 64 des 113 sièges du parlement lors des législatives qui ont eu lieu simultanément.

III. Relations actuelles entre les deux entités

Dans cette partie, nous allons rapidement brosser un tableau de l’état de la coopération entre la Chine (continentale) et Taiwan qui renforce l’interdépendance et le rapprochement des deux “pays”.
Du point de vue “continental”, Taiwan et la Chine sont deux pays appartenant à la même “famille”. Ils partagent une communauté de langue, de culture, de civilisation, renforcée au fil des générations par les liens du sang. Cependant, du fait de la séparation politique à la suite de la Deuxième guerre mondiale et d’un manque de connaissance du continent par les Taïwanais, la plupart de la population considère Taiwan comme étant l’unique communauté humaine de rattachement. Les Taïwanais se sentent en effet tout à fait étrangers à la société continentale. Cette divergence n’empêche cependant pas la coopération économique et culturelle.

A. Économie

Dès 2012, les deux parties ont signé plusieurs accords visant à protéger les droits des investisseurs taïwanais en Chine et à fournir un cadre pour l’arbitrage des disputes commerciales, aussi bien entre partenaires privés que publics. Un pacte de coopération visant à accélérer les procédures douanières a aussi été mis en place.

La Chine accueille plus de 75 000 entreprises taïwanaises, et ses 2 millions d’expatriés, qui emploient 23 millions de Chinois (soit autant que la population de Taïwan). La République populaire est ainsi le 1er client et 2ème fournisseur de Taïwan, et surtout un territoire de choix pour les délocalisations des entreprises taïwanaises qui profitent de l’aubaine que représente un territoire géographiquement proche, alliant faible coût de main-d’œuvre et relative proximité culturelle.

Pour certains observateurs cependant, des relations économiques relativement florissantes ne doivent pas occulter les tensions politiques sous-jacentes qui persistent entre la RPC et Taiwan. En effet, au moment où la croissance chinoise montre de sérieux signes d’essoufflement, où la bulle immobilière menace d’exploser et où la bourse est à son plus bas, on est en droit de faire preuve de pessimisme pour l’avenir du modèle chinois. Le régime de Pékin pourrait être tenté de jouer de la surenchère politique et militaire afin de compenser un ralentissement économique.
Selon les économistes Jean Luc Buccale et Pierre Sabatier, spécialistes de la Chine, cette idée n’est pas si illusoire: “On ne peut vraiment pas exclure que si la Chine se met à fortement ralentir, il y ait une invasion de Taïwan. L’importance de leurs échanges économiques ne représente en aucun cas une garantie.” L’importance de Taiwan pour la Chine continentale s’amenuise. De plus en plus de sociétés européennes, américaines ou japonaises occupent des positions plus importantes dans l’économie et la société chinoise que leurs homologues taïwanais. Celles-ci ont manqué l’opportunité de s’intégrer réellement à la vie continentale. D’une part du fait du spectre de la dépendance vis-à-vis du continent et parce que le gouvernement taïwanais ralentit volontairement les investissements afin de s’adapter au ralentissement du marché chinois.

B. Culture

À l’heure actuelle, les échanges culturels entre les deux rives sont prouvés entre autres par les nombreux échanges effectués par les étudiants universitaires. Mais également plusieurs activités sociales et sportives comme des campings, des colloques scientifiques ou artistiques dans les domaines divers comme la peinture, sculpture, architecture, musique, danse, théâtre et cinéma. Facilitée par la relative proximité culturelle entre les deux parties, la coopération culturelle est sur de bons rails.

C. Tourisme

Des décennies de diplomaties à couteaux tirés des deux rives du détroit ont longtemps freiné flux touristiques vers l’ile de Taiwan. Cependant, en 2011, plus de six millions de touristes ont visité Taiwan, soit une augmentation de 11% par rapport à l’année précédente. Un record pour Taiwan qui rattrape ainsi en nombre de visiteurs la Corée du Sud. Et parmi ces touristes, la proportion de Chinois est de plus en plus importante. En 2008, pour la première fois, 200 000 Chinois ont pu faire le voyage. Depuis, ils sont chaque année de plus en plus nombreuse.

IV. Conclusion

L’historique des relations entre les deux acteurs est marqué par la peur de Taiwan de toute dépendance économique ou culturelle vis-à-vis de la Chine continentale. Peur augmentée par les velléités de réunification des deux parties, encore plus appuyées à Pékin qu’à Taipei. De l’autre côté, le pouvoir continental essaye tant bien que mal d’établir une relation bilatérale relativement harmonieuse, pour le court à moyen terme du moins.

Plusieurs obstacles se dressent cependant sur la voie de la réunification, outre les difficultés stratégiques et diplomatiques d’une opération militaire. Les différences sociales et de conception de la politique sont importantes. Pékin craint par exemple que la jeunesse taïwanaise, habituée à la démocratie participative, puisse influencer une jeunesse chinoise qui demanderait l’instauration d’un tel système sur le continent.

Cependant, cette peur est plus illusoire qu’ancrée dans les faits étant donné que la société taïwanaise reste globalement ignorante des réalités sociales des Chinois continentaux et malgré les échanges qui viennent paver la voie d’un rapprochement, la confiance entre les deux partie a du mal à se construire sur des bases solides.

Source

http://perspectiveschinoises.revues.org
http://fr.wikipedia.org
http://www.lemonde.fr /paix-serenite-et-business-entre-chine-et-taiwan
http://fr.wikipedia.org
http://www.lemonde.fr/ la-chine-et-taiwan-approfondissent-leur-cooperation
http://quotidienne-agora.fr/relations-taiwan-chine
http://wenku.baidu.com

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