Fiche Pays – Azerbaïdjan

La République d’Azerbaïdjan

Introduction :

• Capitale : Bakou

 

• Forme de l’État : Après avoir connu une brève période d’indépendance de 1918 à 1920, l’Azerbaïdjan fut intégré à l’Union des Républiques Soviétiques Socialistes jusqu’à son effondrement en 1991¹. Dès lors, une république à régime présidentiel s’est mise en place, dirigée par la famille Aliev depuis 1993. Constitutionnellement, le Président de la République est élu au suffrage universel pour une période de 5 ans, il nomme le Premier ministre, chef du gouvernement. Quant au pouvoir législatif, il est représenté par une seule chambre constituée de 125 députés élus pour une période de 5 ans au suffrage universel².

 

• Langue officielle : l’azéri, parlée par 90% de la population, le russe et l’arménien sont les deux autres langues les plus répandues.³

 

• Ethnies : la population azerbaïdjanaise est composée de 90% d’Azéri, de 2% de Dagestanais, 2% de Russes, 2% d’Arméniens et 4% d’autres ethnies minoritaires.⁴

 

• Monnaie officielle : le manat azerbaïdjanais ⁵

 

• Indicateur de développement humain : 0,734 : 82 ème rang mondial⁶

 

• Démographie : Environ 9 millions d’habitants, une densité de 106 hab/km², la croissance démographique est de 0,9% et l’espérance de vie moyenne est de 67 ans.⁷

Évaluation du risque politique

La stabilité du gouvernement et des institutions :

Au bord de la guerre civile après son indépendance le 30 août 1991, l’État azerbaïdjanais a retrouvé une relative stabilité avec la famille Aliyev. Heidar Aliev accède au pouvoir en 1993 en destituant le président Eltchibey et rétablit le calme en réprimant toute opposition. Son fils, Ilham Aliev, actuel président détient la majorité des pouvoirs grâce au référendum de mars 2009 et continue à réprimer fortement toutes manifestations d’opposition au pouvoir en place.

Les conditions socio-économiques :

L’Azerbaïdjan a connue un fort développement économique durant les dix dernières années, largement dû au secteur pétrolier, avec par exemple 35% de croissance en 2006⁸. La production pétrolière devrait se stabiliser et la rente financière générée par celle-ci permettra une multiplication des politiques publiques, maintenant la croissance.

Le taux de chômage n’y est que de 1% tandis que 11% de la population vit sous le seuil de pauvreté⁹

Les conflits internes et les pressions ethniques :

Le conflit autour du Haut-Karabagh marque profondément la politique interne et externe de l’Azerbaïdjan. Cette enclave juridiquement azerbaïdjanaise située dans le territoire arménien et peuplée en majorité d’Arméniens fait l’objet de tensions depuis 1988 et a fait sécession en 1994, soutenue par l’Arménie. Le «  groupe de Minsk » ( France, États-Unis et Russie), désigné comme médiateur dans ce conflit tente de le résoudre en faisant se rencontrer les deux parties à plusieurs reprises. En juillet 2010, une déclaration commune des chefs d’État français, américain et russe a permis un certain apaisement en donnant au Haut Karabagh un statut juridique spécial dans l’attente d’un référendum sur son statut final¹⁰. Ce conflit a déjà provoqué plus d’un million de réfugiés et plusieurs dizaines de milliers de victimes.

Les conflits externes :

Mis à part les tensions qu’elle entretient avec l’Arménie, la République d’Azerbaïdjan entretient des rapports de coopération poussés avec ses voisins. Avec la Géorgie, l’entente est cordiale, la Géorgie étant le troisième partenaire commercial de l’Azerbaïdjan et un allié indispensable dans les enceintes internationales. Avec l’Iran, malgré le désaccord des deux pays sur le statut de la mer Caspienne et la complexité du dialogue entre une théocratie et une république laïque, la présence d’une forte minorité azéri en Iran, d’une majorité de chiites en Azerbaïdjan et l’enjeu des hydrocarbures font que les deux États entretiennent une relation étroite. C’est avec la Turquie que l’Azerbaïdjan entretient les relations les plus cordiales, la proximité culturelle des deux États est renforcée par la proximité entre les dirigeants et le projet du pipeline trans-anatolien est l’expression de cette proximité. Quant aux relations avec la Russie, malgré une Histoire partagée, l’Azerbaïdjan est sur la réserve lorsqu’il s’agit de partenariats poussés, craignant une atteinte à son indépendance.

Le niveau de corruption :

Le gouvernement azerbaïdjanais fait de nombreux efforts dans la transparence et la lutte contre la corruption. Pour autant, celle-ci reste très importante, que ce soit dans le secteur public ou le secteur privé.¹¹Ainsi, la non-transparence, les régulations arbitraires et les conflits d’intérêts politico-économiques sont monnaie courante.

Les conditions de sécurité dans le pays liées à la criminalité et au terrorisme :

L’État exerce une forte répression de tous les mouvements sociaux et manifestations, de ce fait, la situation en Azerbaïdjan apparaît paisible. Cependant, les trafics en tout genre venus d’Asie Mineure , du Moyen -Orient ou de Russie sont très présent et profite de la corruption pour se renforcer.¹²

Évaluation des risques économiques et financiers :

Le PIB par habitant : 8,344$¹³

Le taux de croissance du PIB : 2,2% en 2012 et 3,8% estimé pour 2013%

Le taux d’inflation annuel : 3% en 2012, estimé à 6% en 2013%

Le solde budgétaire : -5,4 % du PIB en 2012, estimé à 1,3% du PIB en 2013¹⁴

Le solde courant : 20,5% du PIB en 2012, 13,9% estimé en 2013¹⁵

La dette externe : 11,4% du PIB en 2012

Le solde commercial : En 2012 : importations : 10,6 milliards de dollars

exportations :30,6 milliards de dollars

solde positif de 20 milliards de dollars¹⁶

La stabilité du taux de change : stable depuis 2008 à plus ou moins 1%¹⁷

Évaluation des risques géographiques et environnementaux :

Les risques sismiques et géographiques :

L’Azerbaïdjan jouit d’une situation géographique relativement positive et mis à part quelques épisodes de sécheresses sporadiques, le pays ne craint pas de réelles catastrophes naturelles.¹⁸

Les risques sanitaires et épidémiques :

La tuberculose multirésistante constitue le risque sanitaire le plus important pour le pays et le gouvernement a mis en place plusieurs programmes afin de l’éradiquer. À noter aussi une forte recrudescence des MST et du VIH.

Évaluation du Hard power du pays :

Le pouvoir militaire réel :

Les forces armées azerbaïdjanaises comprennent l’armée de Terre, la Marine et l’armée de l’Air. Les effectifs sont les suivant : 57 000 soldats dans l’armée de Terre, 8 000 soldats dans l’armée de l’Air et 2 000 dans la Marine. Depuis 2010, les dépenses liées à la Défense sont en augmentation constante, en 2012 l’Azerbaïdjan a dépensé 4,5% de son PIB dans le secteur de la Défense. Le pays est lié à l’OTAN au travers de l’Azerbaijan’s Individual Partnership Action Plan (IPAP) et contribue aux opérations menées au Kosovo et en Afghanistan.¹⁹

Le poids du pays dans les institutions internationales :

L’Azerbaïdjan est membre de l’Organisation des Nations-Unies depuis le 2 mars 1992²⁰ et a participé au Conseil de Sécurité de 2012 à 2013. En 2006, l’Union européenne a intégré l’Azerbaïdjan dans sa politique de voisinage et en 2009 son entrée dans le partenariat oriental a renforcé les liens politiques et économiques entre les deux parties.²¹

Technologie et innovation :

Le pays s’intéresse très peu au développement de nouvelles technologies et ne consacre que 0,26% de son PIB dans la R&D.²²

Évaluation du soft power du pays :

En mai 2012, l’Azerbaïdjan a organisé l’Eurovision, ce qui devait être une manifestation de la reconnaissance par l’Europe d’un de ses proches collaborateurs s’est transformé en pugilat. L’arrivée à Bakou de diverses ONG et de la presse étrangère a fait éclaté publiquement la corruption et la répression organisée par le pouvoir sur l’opposition. Le secteur de la culture est totalement contrôlé par la première dame, Mehriban Pachayev, qui en plus de représenter son pays à l’étranger utilise son influence et ses moyens financiers colossaux pour s’offrir les services de grands artistes mondiaux. L’Azerbaïdjan est classé parmi les pays les moins développés au niveau de la liberté de la presse et plusieurs journalistes d’opposition sont toujours détenus.

Forces abondance des ressources d’hydrocarbures rente financière permettant la multiplication des politiques publiques	Faiblesses insuffisance de la diversification économique répression et ingérence de l’État dans l’économie haut niveau de corruption
Opportunités développement de nouveaux partenariats avec l’Union européenne renforcement du partenariat avec la Turquie	Menaces risque de reprise d’un conflit ouvert avec l’Arménie problématique des milliers de réfugiés dans la région tensions autour du statut de la mer Caspienne

Conclusion :

La République d’Azerbaïdjan détient d’indéniables atouts, sa richesse pétrolière et gazière lui assure des revenus conséquents même si ils sont dépendants des cours mondiaux. Grâce à cette rente financière, l’État peut diversifier l’économie du pays au travers de nombreux programmes publics et ainsi, même si l’inflation reste problématique, le revenu moyen des Azerbaïdjanais devrait augmenter. Cependant, le contexte politique reste inquiétant, en interne, la répression organisée par le pouvoir accroît la tension entre les classes aisées de Bakou enrichies par les hydrocarbures et le reste de la population. Quant à la politique externe, le cas du Haut-Karabagh n’est toujours pas réglé et envenime les relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, qui pourrait déboucher sur une reprise du conflit si la médiation du « GroupedeMinsk » venait à échouer.