La Défense Globale

La défense globale

 

Cette note de synthèse a pour but d’apporter les éléments essentiels à la compréhension du concept de défense globale. Aujourd’hui, dans un monde au sein duquel les conflits majeurs entre armées nationales ont quasiment disparus, la défense revêt un aspect bien différent afin de répondre aux nouvelles menaces et objectifs de protection qui y sont associés.

Tout au long de cet article nous allons ainsi tenter d’apporter une définition de la défense globale afin de mieux appréhender ce concept à travers ses différentes déclinaisons.

Tout d’abord le concept de défense globale trouve tout son sens en réponse aux menaces pour la paix et la sécurité au niveau global. Ces menaces sont diverses et regroupent tant les attaques terroristes, que les conflits entre Etats ou groupes armés (notamment lorsqu’ils possèdent des armes balistiques, chimiques ou bactériologiques), ou encore que les atteintes à la circulation de biens ou de personnes. La défense est qualifiée de globale car elle veille à toutes formes de risques pouvant nuire à la population ou aux intérêts du pays. Nous prendrons dans cet article, l’exemple de la France pour expliquer les différentes caractéristiques et enjeux de la défense globale.

 

Les objectifs de la défense nationale

L’objectif premier de la défense nationale est d’assurer l’intégrité du territoire national et de garantir la protection et la sécurité de la population. Au-delà de cet objectif, il s’agit de défendre les valeurs qui fondent la République Française et de veiller au libre exercice de la souveraineté nationale (au sein de la métropole, des DOM et des TOM). Enfin il est vital pour la France de préserver les intérêts stratégiques et de puissances issus des responsabilités qu’elle assume sur la scène internationale (par exemple avec l’intervention au Mali). La France participe ainsi à la sécurité au niveau européen et international dans le cadre des organisations et alliances au sein desquelles elle est engagée.

Selon Le Livre blanc : Défense et Sécurité nationale (2008), voulu par N. Sarkozy, la protection doit s’effectuer face à deux types de risques :

– Tout d’abord contre les agressions intentionnelles, telles que les actes de terrorisme, les attaques informatiques majeures, la menace de frappes par de nouvelles armes, en particulier balistiques ;

– Mais également contre les risques non intentionnels, tels que les crises sanitaires à forte létalité, les catastrophes naturelles, et enfin les catastrophes technologiques.

Il est précisé que « L’accent est mis sur la protection de la population complète naturellement, la dissuasion et les interventions […]. La sécurité de la population doit être conçue d’emblée dans un ensemble européen et bénéficier de tous les atouts d’une stratégie internationale ».

 

L’ordonnance de 1959 et les différentes formes de défense

L’Ordonnance de 1959 a permis l’intégration de la notion de Défense Globale est apparue pour la première fois avec l’article 1 de l’Ordonnance de 1959 qui précise que la défense nationale a « pour objet d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d’agression, la sécurité et l’intégrité du territoire, ainsi que la vie des populations ».

La défense a été ainsi qualifiée de globale en raison des différentes composantes qui la caractérise. En effet la défense globale se décline sous plusieurs formes :

– On trouve tout d’abord la défense militaire qui relève de la compétence des armées de terre et de l’air, de la marine et de la gendarmerie ; ces dernières obéissant aux directives du pouvoir politique (illustration en annexe 2). Cette défense se doit de remplir des objectifs stratégiques de dissuasion, de protection et de prévention des menaces pour garantir la paix les intérêts fondamentaux de la nation sur le territoire national mais aussi à l’étranger avec la participation à des opérations extérieures afin de garantir la stabilité internationale. On parle ainsi de missions de présence, souvent à la demande d’Etats africains, ou de missions humanitaires ou de maintien de la paix, principalement dans le cadre de résolutions de l’ONU.

– La défense civile (assurée par la Police nationale, la Police de l’air et des frontières, les pompiers, la Sécurité civile, les ministères et organisation de la Santé, du secteur des transports et des communications) est, quant à elle, chargée de la prévention contre les différents risques présentés dans le Livre blanc tels que les risques écologiques, les feux de forêts, les inondations, séismes, et ce aussi bien en France qu’à l’international.

– La défense économique, organisée par les douanes, le CNCSE (Comité National pour la Compétition et la Sécurité Economique) a pour but de lutter contre les trafics et contrefaçons mais également d’améliorer la compétitivité en favorisant la production et la circulation des ressources françaises dans une économie mondialisée. Il s’agit également de lutter contre des éléments tels que la désinformation informatique et l’exploitation illicite de brevets ou encore d’assurer la protection des transferts technologiques et des bases de données.

– Enfin, la défense culturelle avec les ambassades, les consulats, ainsi que des programmes et des structures spécifiques, vise à garantir les valeurs républicaines ainsi qu’à assurer et à promouvoir le patrimoine culturel français qui participe au rayonnement de la francophonie.

 

Les différents domaines d’action de la défense globale

La défense globale est en effet un concept se traduisant à différentes échelles, chacune ayant un organe garant de la paix et responsable de la sécurité collective, et ce par l’utilisation de différents moyens :

A l’échelle de la France, la sécurité est assurée par les responsables politiques du pays (le Président de la République (en sa qualité de chef des armées et garant de l’indépendance nationale), le Premier ministre et le Gouvernement ainsi que le Parlement). Le pouvoir politique peut ainsi décider d’une intervention des différentes armées ou des services de sécurité civile.

Au niveau de l’Europe avec le Conseil des ministres de l’Union Européenne qui mène une Politique  de Sécurité et de Défense Commune (PSDC).

A l’échelle internationale avec l’ONU qui procède au vote de résolutions et qui peut décider de l’envoi de Casques Bleus ou d’une intervention militaire des Etats membres de l’organisation si cela s’avère nécessaire (illustration en annexe 3).

 

La participation des citoyens à la défense nationale

On a pu voir que la défense revêt un caractère global et concerne donc tous les citoyens. Néanmoins, la participation de ces derniers ne s’est pas toujours traduite de la même manière au fil des années. Aujourd’hui, cette implication s’illustre principalement par le parcours de citoyenneté obligatoire qui se déroule en trois étapes :

L’enseignement de défense dans le cadre de l’éducation civique en classe de 3ème et de 1ère qui a pour objectif d’informer et de sensibiliser les jeunes au devoir de défense.

Le recensement à l’âge de 16 ans qui peut s’effectuer en mairie ou en ligne.

La JDC (Journée Défense et Citoyenneté) qui succède en 2010 à la JAPD (Journée d’Appel de Préparation à la Défense). Cette dernière fut créée en 1997 en remplacement de la conscription (le service national).

 

Conclusion

La défense globale se trouve donc être une notion transversale qui transcende le seul aspect militaire traditionnellement associé au concept de défense afin de le compléter par les domaines civils, économiques et culturels. Les forces armées, les services de renseignements (DGSI, DGSE), les administrations ou encore les organisations civiles participent ainsi de manière conjointe à la défense globale et ce de manière permanente et en accord avec les principes et valeurs de la République. Ce concept combine donc de multiples domaines et acteurs (illustration en annexe 1) qui agissent sur des périmètres d’action pouvant aller du territoire national à l’ensemble de la planète afin de prévenir toute forme de menace telle que des cyberattaques, des actes de piraterie ou encore assurer la sécurité aérienne. Néanmoins, il existe un certain nombre de freins à l’efficacité de la défense globale tels que la limite des moyens humains et financiers qui y sont associé mais également la difficulté de trouver un consensus entre les différentes parties dans le cadre de certaines prises de décision au niveau international. Enfin, il semble essentiel de préciser que la défense globale n’existe que par l’engagement et l’implication des hommes et des femmes qui la composent comme peut l’illustrer la citation suivante :

« Ce sont les Hommes et non les pierres qui font la force des remparts protecteurs des cités », Platon

 

 

Bibliographie et sitographie

Le Livre blanc : Défense et Sécurité nationale, 2008

Droit de la Défense Nationale (2ème  éd.), Jean-Christophe Videlin, 2014

Dossier Citoyenneté et Défense du SCEREN-CNDP, 2010

www.cndp.fr/themadoc/defense/reperes/htlm

www.defense.gouv.fr/jdc

www.defense.ac-monpellier.fr/pdf/cercle/LIVRE_BLANC.pdf

www.ac-strasbourg.fr/pedagogie/histoiregeographie/formations/education-a-la-defense-trinome/la-defense-globale-trinome-academique-2008

 

Annexes

 

Annexe 1 : Synthèse des composantes de la défense globale

 

 

Annexe 2 : Les institutions françaises et la défense militaire

 

 

Annexe 3 : Organigramme des différentes institutions de l’ONU

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *