La République Moldave du Dniestr (ou Transnistrie)

Encore aujourd’hui, il reste de nombreuses minorités russes dans la plupart des pays de l’est. Cette présence russophone est le vestige de l’ancienne puissance de l’URSS. En, effet des tensions ethniques subsistent et face à des rapprochements de certains pays de l’Est avec l’Union Européenne, la Russie encourage et soutient l’indépendance des minorités locales. Ces pays de l’Est constituent un véritable enjeu géopolitique pour l’Union Européenne et pour la Russie : cette dernière veut garder son influence et reconstituer un empire russe pour faire face à l’Union Européenne. Quant à l’Union Européenne, elle ne veut pas laisser sous influence russe ces régions qui font plaque-tournante avec l’Est de l’Europe.

La Transnistrie, ou République Moldave du Dniestr, fait partie de ces régions russophones. Elle est pour la Moldavie ce qu’était La Crimée pour l’Ukraine. C’est-à-dire une région majoritairement russe, dans sa population et sa culture. Après la crise qui a abouti à son indépendance et à son rattachement fédéral à la Russie, nous pouvons craindre une situation similaire avec la Transnistrie.

Peut-on craindre un conflit similaire à la Crimée avec la Transnistrie ? Quels sont les enjeux européens de cette région ?

La présentation de la Transnistrie actuelle va nous permettre de nous rendre compte de l’importance de l’influence russe. Cette influence est apparue historiquement, du fait des luttes de territoires et d’influences au XIXème et au XXème siècle. La Transnistrie est historiquement étroitement liée à la Moldavie et la Russie. Ainsi, cette région autonome représente de véritables enjeux pour ces deux pays, mais également pour l’Union Européenne.

 

I – La Transnistrie : entre position russe et moldave

 

                A – Présentation de la Transnistrie

La Transnistrie, ou République Moldave du Dniestr, est un État non reconnu par la communauté internationale, mais indépendant de fait depuis la dissolution de l’URSS en 1991. Cet État de 4163km² est frontalier à la Moldavie et à l’Ukraine. Situé à l’est du fleuve Dniestr, la Transnistrie a une superficie équivalente à celle du département français des Pyrénées-Orientales ou de la province belge de Luxembourg. Sa capitale est Tiraspol.

La région s’est auto-proclamée indépendante en 1991, à la suite du conflit transnistrien en 1991-1992. Ce conflit a opposé les troupes moldaves voulant reprendre le contrôle du territoire et les séparatistes, qui craignaient un rattachement à la Roumanie et à l’Europe occidentale. Il fit entre 1000 et 2000 morts selon les estimations, et permis à l’armée russe de placer environ 8000 hommes dans la région, ainsi que des armements. Pour maintenir la paix, selon le communiqué officiel. Un statu quo a été mis en place depuis la fin du conflit, avec une autonomie importante pour la Transnistrie.

Malgré sa non reconnaissance en tant que pays, la Transnistrie dispose, comme la Moldavie, de sa propre constitution, son drapeau, son hymne, son président, son parlement, son gouvernement, son armée, sa monnaie (le rouble transnistrien ou Souvoriki) et son alphabet (cyrillique). De ce fait, cette région peut être considérée comme un Etat de Facto.

La Transnistrie est un véritable mélange de communautés linguistiques. On retrouve l’influence des différents pays qui l’entourent. En effet, les 555 500 habitants sont majoritairement des slaves avec 30,4 % de russes, 28,8 % d’ukrainiens, 2 % de bulgares et 2 % de polonais. Les moldaves ne représentent que 31,8 % de la population. Sur les 7 districts seuls trois sont à majorité moldave. Le Nord est davantage moldavophone et ukrainophone, alors que le Sud-est russophone et ukrainophone.

Ainsi, trois langues officielles sont proclamées : le russe, le moldave (écrit avec l’alphabet cyrillique et pas latin) et l’ukrainien. Cependant, linguistiquement le russe est prédominent. En effet, ce droit d’utiliser la langue de son choix n’est qu’applicable dans la vie privée, et pas dans la vie administrative officielle. Le russe demeure l’unique langue de travail de l’administration.

Les russes se sentent majoritaires sur ce territoire et ne veulent rien céder au gouvernement moldave. La co-officialité de la langue moldave en Transnistrie n’est que symbolique.

Au niveau économique, la Transnistrie est une région très industrielle, c’est le principal secteur d’activité du pays. Sa compétitivité s’explique par le faible coût de la main d’œuvre, et par une récente modernisation de leur équipement avec des machines chinoises. Cependant, faute d’être reconnu internationalement, les produits sont étiquetés « Made in Moldova ». Le groupe Sheriff est une entreprise majeure de la région, qui possède une chaîne de supermarchés, des usines agro-alimentaires, le principal réseau de station-service, des concessions automobiles, une agence de publicité, une chaîne de télévision, un opérateur de téléphonie mobile et est également propriétaire de l’équipe de football de Tiraspol (où elle a construit en 2000 un complexe sportif de plus de 200 millions de dollars). C’est un groupe qui possède une grande influence sur la région.

En plus de cette économie traditionnelle, une économie souterraine serait très présente dans ces régions de l’Est et notamment en Transnistrie. En effet, elle abriterait et serait le lieu de passage du trafic d’arme, de drogue, d’organes et de prostitution. Les ventes d’armes représenteraient une source majeure de revenus pour l’économie « informelle » en Transnistrie.

La République Moldave du Dniestr est donc une région en pleine recherche de reconnaissance et d’identité. Dans une région dominée par les russes, les rattachements faits avec les moldaves ne sont que symboliques et l’avis général de la population semble se tourner vers la Russie. Cependant, c’est l’opinion de la majorité qui est mise en avant. Certains transnistriens seraient pour un rapprochement avec la Moldavie. L’histoire a façonné ces positions. La Transnistrie apparaît même économiquement en meilleur santé que la Moldavie, et pour elle la Transnistrie est une région à forte capacité industrielle qu’il vaudrait mieux ne pas perdre complètement.

 

 

La Transnistrie, à l’Est de la Moldavie, présente des similarités avec la Crimée
(Carte : Libération)

 

                B – Historique des relations avec la Russie et la Moldavie

L’Histoire nous permet de comprendre la situation actuelle de la Transnistrie. En effet, à travers les siècles, les territoires ont évolués, changés, se sont créés et laissent des traces encore aujourd’hui. L’existence de la Transnistrie est due à son histoire liée à la Russie et à la Moldavie. La Transnistrie est revendiquée par la Moldavie mais sa population russophone ne souhaite pas un rattachement avec elle. La position de la Transnistrie est étroitement liée à son histoire avec la Moldavie et la Russie. Il est donc important de comprendre la Moldavie et les interventions russes qui se sont déroulées au cours de l’Histoire.

Avec la Moldavie

La Moldavie est au carrefour du monde slave à l’Est et du monde roumain à l’Ouest. 65 % de la population est moldave, parle roumain et est de religion orthodoxe. 27 % de la population est russophone, ce sont des russes et des ukrainiens qui vivent en majorité dans la capitale, Chisinau, et à l’Est du Dniestr, en Transnistrie. En effet, la région de Transnistrie était rattachée au départ à la Moldavie. L’histoire a façonné les frontières et les influences de la Moldavie, ce qui nous permet de comprendre la situation actuelle de la Transnistrie.

Au XIXème siècle la Moldavie se retrouve coupée en deux entre la Russie et la Roumanie devenue indépendante de l’Empire Ottoman. Cette double influence perdure encore aujourd’hui.

En 1918, la partie russe de la Moldavie, appelée Bessarabie, est rattachée à la Roumanie, ce qui permet de réunifier la Moldavie au sein de l’État roumain. Cependant, Staline fait occuper la Bessarabie en 1940 : une République socialiste de Moldavie est alors créée par la réunion de la Bessarabie et de la région de Transnistrie. Et la partie sud de la Moldavie est attribuée à l’Ukraine soviétique, privant la Moldavie d’un accès à la Mer Noire. Et c’est cette Moldavie soviétique qui devient indépendante en 1991.

La Moldavie exerce un blocus économique sur la Transnistrie depuis quelques années. A partir de 2004, les produits exportés par la Transnistrie ne peuvent être transportés qu’en voitures moldaves. De plus, à partir de 2006, la Moldavie a introduit un nouveau régime douanier pour la production transnistrienne : les entreprises transnistriennes doivent être enregistrées en Moldavie et sont soumises à un système de double imposition. Seul l’enregistrement de telles exportations transnistriennes a ralenti l’acheminement des frets et conduit à des pertes annuelles de 10 millions de dollars. Cela explique en partie les tensions entre la Transnistrie et la Moldavie.

De plus, aujourd’hui la Moldavie se tourne vers la Roumanie et a des envies d’Europe. Ainsi, le 27 juin dernier l’Union Européenne a signé un accord d’association avec l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie. L’accord d’association, inédit dans l’histoire de l’UE, porte sur une large coopération en échange, par les trois pays, d’engagements pour l’État de droit et la lutte contre la corruption. La Transnistrie en revanche ne souhaite pas un rapprochement avec l’Union Européenne, c’est pourquoi elle se tourne encore davantage vers la Russie. Et la Moldavie souhaite que les troupes russes présentes en Transnistrie depuis 1991 se retirent.

 

Avec la Russie

L’ex-URSS a toujours été dans une politique de protection de son peuple. Et la Russie est également connue pour sa volonté de retrouver son ancienne puissance. Les États indépendantistes pro-russes (comme l’Abkhazie par exemple) sont stratégiques pour la Russie. Notamment la Transnistrie de par sa position géographique. Les russes soutiennent le pays économiquement et militairement, mais paradoxalement la Transnistrie n’est pas reconnue par la Russie. Le partenaire économique le plus important de la RMN est toujours la Russie qui maintient le pays sous perfusion.

Suite aux « embargos » menés par l’Ukraine et la Moldavie, la Russie a pris des mesures pour que la Transnistrie ne sombre pas économiquement. Premièrement, elle a accordé une aide d’urgence de 200 millions de dollars à la Transnistrie, dont 150 millions sous la forme de crédits garantis par des entreprises transnistriennes. Cette mesure a permis à l’économie de la Transnistrie de supporter le choc induit par les restrictions imposées par l’Ukraine et la Moldavie. La deuxième mesure a été la mise en place d’un embargo sur les exportations de vin moldave sous prétexte de problèmes sanitaires. Cette mesure, accompagnée de l’importante hausse des prix du gaz russe, a eu des effets économiques immédiats en Moldavie.

La Russie vient en aide à la Transnistrie car elle abrite une population à majorité russophone, mais ses déboires se transforment en opportunités pour la Russie, qui, par ses mesures d’aide, permet de contrôler encore plus le pays, et de le rendre encore plus dépendant.

En conclusion, la Transnistrie qui n’est pas un pays reconnu et qui n’est pas plus grande qu’une région française attire les intérêts de différents acteurs. Elle a réussi à se construire malgré cette non reconnaissance. A majorité russophone, la population se voit plus proche de la Russie que de la Moldavie, deux pays qui ont des intérêts à garder la Transnistrie de leur côté.

Ainsi, quels sont les enjeux au niveau de la Transnistrie pour ces différents acteurs ?

La Moldavie, Arte – Les Dessous des Cartes

 

II – Les enjeux de la Transnistrie

 

                A – Pour la Moldavie

La Transnistrie est donc reconnue par la communauté internationale comme une région de la Moldavie. En revanche, la séparation entre les deux territoires est bien réelle : la Transnistrie possède en effet son propre drapeau, son hymne, son gouvernement et même sa monnaie. Cette région représente malgré tout un enjeu important pour ce petit pays de l’Europe de l’Est.

Sur le plan géographique d’abord, la perte totale de cette région accentuerait l’enclavement du pays, en le privant de liaison ferroviaire vers Odessa (Ukraine), qui donne un accès à la mer noire, et à Kiev et Moscou, trajet indispensable pour les exportations.

Au niveau économique ensuite, la Transnistrie représente un enjeu important pour la Moldavie. La perte de la Transnistrie signifierait en effet une perte de 40 % de la production industrielle du pays. Cette région abrite par exemple la deuxième entreprise textile d’Europe, Tirotex, qui emploie plus de 3000 personnes. C’est moins que les 12 000 salariés de l’époque soviétique, mais cela reste une entreprise de taille importante. Aussi, cette région est située sur le trajet des gazoducs de Moldovagaz, société détenue à 50% par Gazprom (une entreprise russe), et à 35% par le gouvernement de Chisinau. La Transnistrie revêt donc aussi un intérêt énergétique. La région abrite aussi l’usine métallurgique de Moldavie et la centrale hydraulique de Moldavie. Les quatre plus grandes entreprises de Transnistrie représentent un volume global de 0,85 milliard de dollars. Le secteur agroalimentaire est aussi une force de la région, et emploie de nombreux habitants.

Les enjeux de cette région pour le gouvernement Moldave sont donc nombreux, du fait d’une industrialisation plus importante de cette région que de celle de Chisinau, mais aussi d’un aspect géographique intéressant.

Cependant, bien que la Transnistrie soit donc une région stratégique pour la Moldavie pour plusieurs raisons, le gouvernement n’est pas pour autant prêt à intégrer totalement cette région au sein du pays. En effet, cette intégration inclurait un effet négatif au niveau économique, avec un coût qu’on estime à 4 milliards de dollars US, soit le montant de la dette en gaz accumulée en vingt ans par Tiraspol. Un autre effet néfaste se situe au niveau politique, car cette intégration permettrait à au moins 220 000 transnistriens de participer aux élections moldaves, or la plupart d’entre eux est pro-russe. Un électorat dont se passerait bien le gouvernement de Chisinau, donc.

 

                B – Pour la Russie

La République Moldave du Dniestr pourrait donc, d’après certains spécialistes, constituer le nouvel objectif de Vladimir Poutine dans la perspective d’une expansion du rayonnement et des valeurs de la Russie, après la Crimée. La région a appartenu à la Russie pendant plus de deux siècles, et deux tiers des habitants sont russophones, la culture soviétique y est donc déjà bien présente.

Les enjeux de cette région pour la Russie se caractérisent tout d’abord au niveau géographique. En effet, la Transnitrie représente pour ce pays une sorte d’enclave russe entre l’Ukraine et la Moldavie, ce qui lui permet ainsi de garder une influence en Europe. Ce territoire a d’ailleurs constitué l’avant-poste russe pour le contrôle du Danube au long du XIXe siècle En quelque sorte, la Transnistrie est une porte d’entrée russe vers l’Europe de l’Ouest, plus ou moins de la même manière que Kaliningrad. En août dernier, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andreï Dechtchytsia, s’exprimait à ce sujet estimant que si la Russie « décide de connecter la Transnistrie avec la Crimée et l’Abkhazie, cela formerait un corridor qui créerait une zone de forte déstabilisation en Europe». Le gouvernement russe finance les administrations transnitriennes, ainsi que son armée, preuve de l’intérêt porté à ce « vestige » de l’URSS par le gouvernement de Poutine. Autre exemple, la Russie fournit une aide monétaire directe aux retraités transnitriens (environ 10€ mensuels), officiellement pour des raisons « humanitaires », et finance le repas des écoliers.

D’après le vice-Premier Ministre de Transnistrie, Maïa Parnas, 10% des 300 millions de dollars de budget du gouvernement viendraient de l’aide russe.

Un autre enjeu significatif est visible au niveau culturel. La région est un ancien fief soviétique et a appartenu à la Russie pendant plus de deux siècles. Aujourd’hui la culture russe y est encore bien présente : l’alphabet officiel est en cyrillique et l’enseignement est dispensé en russe, à l’exception de huit écoles sur tout le territoire. Ainsi, le gouvernement russe souhaiterait retrouver son rayonnement d’antan à travers le contrôle d’une région au passé soviétique important.

La Transnistrie représente donc un enjeu réel pour le gouvernement russe. La région ne constitue cependant pas un objectif aussi important que la Crimée pour la Russie. Cela s’explique notamment par le fait que ce territoire, à la différence de la Crimée, ne partage aucune frontière avec la Russie, et n’a pas d’accès direct à la mer noire.

 

                C – Pour l’Union Européenne

La République Moldave du Dniestr représente aussi des enjeux pour l’Union Européenne. Tout d’abord, l’UE s’inquiète d’un possible coup de force russe, de par la volonté d’expansion affichée par le pays depuis quelques années. La Russie de son côté s’inquiète de l’élargissement de l’Union vers les pays d’Europe de l’Est, anciens pays soviétiques, et semble prête à ralentir voire stopper cela. D’une manière générale, le principal intérêt de l’Union Européenne pour la région s’exprime à travers sa volonté d’élargissement à l’Europe de l’Est.

La Transnistrie et son statut spécial représente un lieu privilégié pour diverses actions illégales. Citons par exemple le trafic d’armes et de drogues ou le blanchiment d’argent. De ce fait, l’UE souhaiterait voir cette région réintégrée au sein même de la Moldavie, principalement car l’existence de cette région « hors-la-loi » aux frontières de l’UE présente un danger pour la région de l’Europe de l’Est, et est une source d’instabilité. Cet intérêt porté par l’UE au problème de la Transnistrie s’est accru en 2007, avec l’entrée de la Roumanie dans l’Union. En effet, cette adhésion a amené l’UE à avoir une frontière commune avec la Moldavie, et a donc rapproché le conflit transnistrien aux portes de l’Europe. En mars 2003, le Conseil de l’Europe réuni à Bruxelles a initié une politique de gestion des conflits à l’égard des « nouveaux voisins » de l’Union, et la Transnistrie y est explicitement mentionnée.

Dans les années 1990 en revanche, le conflit transnistrien a été clairement mis de côté par les gouvernements européens, au niveau médiatique et au niveau de l’action diplomatique aussi. Cela peut se comprendre par une préoccupation plus importante vis-à-vis de conflits plus urgents, comme les guerres dans les Balkans, mais aussi par le coût engendré par une intervention en Moldavie. Aujourd’hui, plusieurs spécialistes moldaves demandent une intervention européenne en Transnistrie en avançant l’argument d’un coût limité de l’opération. En effet, la région est dans l’ensemble pacifiée, la mission consisterait alors simplement à une surveillance des frontières et à l’exercice d’une pression politique sur les acteurs du conflit.

En mars 2001, la Moldavie a adhéré au Pacte de stabilité de l’Europe du Sud Est (PSESE). Cela implique que l’UE accorde une réelle importance à ce pays, et doit s’engager en faveur de sa stabilité intérieure. Une stabilité dérangée par le conflit transnistrien, d’où l’enjeu de cette région pour l’UE. La Moldavie a signé fin novembre 2013 un accord de partenariat oriental avec l’UE

Cette région à l’Ouest du Dniestr représente donc un réel enjeu pour l’Union Européenne qui souhaite limiter les conflits et les activités illégales aux abords de ses frontières. Cela se ressent par la récente l’implication de l’UE dans le conflit transnistrien.

 

 

 

Conclusion

 

En conclusion, nous pouvons désormais affirmer que la Transnistrie est une région à la recherche d’une identité, et à l’histoire et aux relations complexes avec ses voisins.

Un conflit armé a amené à la République Moldave du Dniestr son indépendance au début des années 1990. Depuis cette indépendance, autoproclamée en 1992 et peu reconnue au niveau international, la Transnistrie a obtenu une certaine autonomie. Cette région très industrielle cherche une véritable identité culturelle, dans une région où se côtoient russophones, ukrainophones et moldavophones. La présence de troupes russes et les divergences d’intérêts entre les populations cristallisent les tensions au sein d’un territoire où les marques de l’URSS sont encore bien présentes. « La Transnistrie est un territoire de l’Europe géographique où l’URSS, son système, son administration, son décorum et ses méthodes sont encore en place : un véritable conservatoire historique » écrit Jean-Baptiste Naudet, journaliste au Nouvel Observateur.

Depuis le conflit d’indépendance en 1992, qui a fait plusieurs milliers de morts, la Transnistrie est considérée comme un Etat mafieux, vivant de trafics de drogues, d’armes, etc. Un Etat isolé diplomatiquement et économiquement

La République Moldave du Dniestr représente cependant un réel enjeu tant pour la Moldavie que pour la Russie. Le premier cherche à réintégrer ce territoire au sein de sa politique du fait, entre autre, de sa richesse industrielle. Le second cherche notamment une expansion toujours plus grande, une volonté de rayonner comme à l’époque soviétique. D’autant plus que ce territoire représente pour la Russie une porte d’entrée vers l’Europe. L’Union Européenne souhaite pour sa part contrôler les activités se déroulant aux abords de ses frontières. En cela, elle s’engage plus qu’avant dans le conflit de la Transnistrie.

Les récents événements en Crimée, région indépendantiste de l’Ukraine, nous amènent à nous demander si la Transnistrie pourrait devenir la nouvelle Crimée. La Russie souhaite-t-elle ainsi conserver le statu quo dans la région, émis depuis le conflit d’indépendance, ou annexer le Transnistrie ?

 

Romain BORGEAL & Hugo ROTA

 

Sources :

 

• Vidéos :

https://www.youtube.com/watch?v=7_HUGCDkpsQ (Le dessous des cartes – Arte)

https://www.youtube.com/watch?v=jPHCvbDhk_4 (Euronews)

https://www.youtube.com/watch?v=WouVQHuYA4Y (euronews)

https://www.youtube.com/watch?v=Ptazsb67t5A

https://www.youtube.com/watch?v=6R6LTYErlLE

https://www.youtube.com/watch?v=0BW0g7Ipo50

 

• Webographie :

http://www.axl.cefan.ulaval.ca/EtatsNsouverains/Transnistrie.htm

http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=1004

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/06/27/97001-20140627FILWWW00083-l-ue-signe-l-accord-d-association-avec-l-ukraine-la-georgie-et-la-moldavie.php

http://www.russiegeopolitique.org/Les_separatistes_pro-russes.html

http://french.ruvr.ru/2014_08_19/La-Russie-peut-etre-chassee-de-la-Transnistrie-1627/

http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/03/20/la-transnistrie-sera-t-elle-la-prochaine-crimee_4385073_3214.html

http://www.voxeurop.eu/fr/content/article/4807309-l-enjeu-de-la-transnistrie

http://www.lejournalinternational.fr/La-Transnistrie-region-vestige-de-l-URSS_a1144.html

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