La sociologie – Karl Marx et son impact sur la société

Introduction

La sociologie est la science humaine qui a pour objet les phénomènes sociaux. Elle étudie les formes, les développements et les évolutions de la cohabitation des hommes, ainsi que les facteurs qui ont une influence sur cette cohabitation.

Nos recherches se sont axées sur Karl Marx et son implication dans la pensée politique actuelle avec notamment la lutte des classes qui semble être toujours présente.

L’ensemble des courants de pensée inspirés des travaux de Karl Marx est désigné sous le nom de « marxisme » par laquelle a eu une grande influence sur le développement de la sociologie actuelle.

La sociologie marxiste s’intéresse aux structures économiques et sociales pour comprendre comment fonctionnent les sociétés au sein desquelles les comportements humains sont fondamentalement déterminés par la situation historique générale et la position de classe que chacun occupe.

L’importance des écrits de Karl Marx tient non seulement à leurs contenus, mais aussi à leurs influences considérables depuis plus d’un demi-siècle. De nombreux pays ont axé leur politique en s’inspirant des travaux de Karl Marx ainsi que de sa vision de la société (nous parlons ici des pays communistes).

La Chine, pays communiste, s’est fortement inspirée, et s’inspire toujours de l’idéologie de Karl Marx dans sa politique. Nous distinguons néanmoins, une lutte des classes toujours présente à l’intérieur de ce pays.

La lutte des classes, élément moteur de l’histoire et élément clé de la sociologie selon Karl Marx, semble toujours permettre l’analyse de la société malgré un système communiste.

En quoi le marxisme a-t-il influencé le monde politique ?

Dans un premier temps, nous étudierons la biographie et la pensée de Karl Marx, puis, dans une deuxième partie la lutte des classes avec l’exemple de la Chine.

  1. Biographie et pensée de Karl Marx

Né à Trèves en Allemagne le 5 mai 1818 dans une famille juive convertie au protestantisme, Karl Marx étudie le droit, l’histoire et la philosophie à Bonn puis à Berlin.

Karl Marx est connu pour sa conception matérialiste de l’histoire, sa description des rouages du capitalisme et pour son activité révolutionnaire au sein du mouvement ouvrier.

Plongé au milieu de la philosophie allemande (Hegel, Feuerbach), du socialisme utopique français (Saint-Simon, Fourier) avec qui il lie des liens, et de l’économie politique britannique (Smith, Ricardo), Karl Marx met au point en 1844 sa conception de l’Etat dans sa critique de la philosophie du droit de Hegel et publie la question juive, où il expose ses vues sur la lutte politique pour supprimer l’Etat et l’argent, et permettre ainsi l’émancipation de l’humanité.

Contrairement à la pensée d’Hegel, selon laquelle l’Etat est la réalisation de la raison, il montre que l’Etat est l’expression d’un rapport de forces. On peut souligner le ralliement à la cause du prolétariat. Il parle également d’aliénation qui voit comme le fondement de la vie des travailleurs.

En effet, la doctrine philosophique de Karl Marx suppose que l’homme est un être agissant et non un être pensant. Il critique la religion et l’Etat, qui sont des réalisations imaginaires, et substitue la conscience humaine à la conscience divine.

Karl Marx développe une philosophie basée sur la lutte des classes (exploitants et exploités) qui définit être le moteur de l’histoire.

Selon lui, le prolétariat doit s’organiser à l’échelle internationale afin de s’emparer du pouvoir et, après une période de transition (dictature du prolétariat), conduire à l’abolition des classes et la disparition de l’Etat (il s’agit du communisme).

Karl Marx prédit la fin de la société actuelle où le capitalisme se détruira lui-même, permettant ainsi l’avènement d’un état ouvrier.

Passant de la théorie à la pratique, Karl Marx crée avec Friedrich Engels la Ligue des communistes en 1847 et rédige avec lui le “Manifeste du parti communiste”. Ce manifeste expose avec clarté et vigueur la nouvelle conception du monde, le matérialisme conséquent appliqué à la vie sociale, c’est à dire la théorie de la lutte des classes et du rôle révolutionnaire dévolu dans l’histoire mondiale au prolétariat, créateur d’une société nouvelle, la société communiste.

Après l’échec de la Révolution allemande en 1848, il s’exile à Londres où il mène en parallèle son activité militante (animation de la première “Internationale ouvrière”) et la rédaction de l’œuvre essentielle de sa vie, “Le Capital”, qu’il laisse inachevée.

Malade, Karl Marx fait diverses cures tout en continuant de multiplier les contacts avec des socialistes en Europe. Notamment, Les socialistes français pour lesquels il donne les considérants du programme du parti ouvrier français (1880), allemands (Wilhelm Liebknecht) et russes (Vera I. Zassoulitch).

Il décède le 14 mars 1883 à Londres (Angleterre).

Karl Marx a vécu dans la pauvreté et a été soutenu financièrement par son ami Engels. Ses théories ont été reprises après sa mort sous une forme dogmatique, le marxisme, pour servir de fondement aux mouvements socialistes et ouvriers de la fin du XIXe et du début XXe siècle.

Sociologue, économiste, philosophe et acteur politique, la théorie marxiste analyse la nature et l’évolution des sociétés en accordant une place centrale à la lutte des classes.

  1. Les classes sociales selon Karl Marx

Toutes les sociétés sont marquées par une hétérogénéité au niveau de la répartition des richesses et du pouvoir. Selon Karl Marx, les classes sociales jouent un rôle prépondérant dans le fonctionnement de la société. Les rapports de propriété entre les classes sociales sont au cœur de l’analyse du fonctionnement d’une économie. D’après lui, tout cela va permettre de construire une organisation de la production, de la répartition des richesses, de la consommation, des échanges et de la satisfaction des besoins.

Selon ses moyens de production, un individu appartient à une classe sociale, c’est-à-dire un groupe de grande dimension, réunissant des individus partageant un ensemble d’éléments objectifs tenant à la position de la société. Karl Marx va accentuer sur le fait que chaque individu ne va intégrer une classe sociale que lorsque celui-ci va prendre conscience des intérêts communs et des ennemis communs qu’il a avec d’autres individus. Cette « conscience de classe » va donc contribuer à la naissance de la lutte des classes et de l’organisation politique des classes.

La stratification sociale génère des rapports d’exploitation entre les différents étages. La lutte des classes tient aux conflits d’intérêts issus de ces rapports d’exploitation. Karl Marx énonce le fait que lorsque les classes dominées prennent conscience de leur intérêt commun et de leur ennemi commun, une logique d’opposition au système social nait alors. Cet affrontement global de grande envergure va souvent aboutir à une révolution sociale. Cette révolution va détruire un mode de production dépassé au profit d’un nouveau. C’est dans ce contexte là que Karl Marx va considérer que la lutte des classes exerce un impact positif sur la société et « fait avancer l’Histoire ». Pour lui, le conflit social donne naissance au progrès social.

Karl Marx distingue deux classes sociales fondamentales dans la société :

  • Les capitalistes : la classe bourgeoise
  • Les prolétaires : la classe ouvrière

Des rapports d’exploitation et de domination sont présents, les capitalistes exploitent les prolétaires. Cette domination bourgeoise est maintenue à travers divers instruments comme la loi, la religion (« l’opium du peuple ») et l’Etat. Pour diverses raisons, le capitalisme connaît des crises économiques récurrentes et Karl Marx juge que ce concept capitaliste, a certes fait « avancer l’Histoire » mais devient à son tour dépassé. La lutte prolétaire va permettre de détruire ce concept au profit d’une société idéale : le Communisme.

 

  1. Une analyse marxiste de la société chinoise

La Chine, puissance mondiale, s’est fortement inspirée des travaux de Karl Marx pour créer son état communiste. Même si Karl Marx ne fut pas le seul à influencer les décideurs politiques (le Maoïsme et l’Athéisme ont également eu un impact considérable), il est au fondement de l’idéologie communiste avec son « Manifeste du parti communiste ».

Mao Ze Dong (1893 – 1976), premier dirigeant de la République Populaire de Chine, a déclaré avoir utilisé et adapté le marxisme comme idéologie principale afin de créer un état le plus égalitaire possible.

Aujourd’hui, l’analyse de la société chinoise peut se faire à travers une analyse marxiste. En effet, on remarque une lutte des classes toujours très présente :

  • La lutte entre les villes et les campagnes
  • La lutte entre les personnes manuelles et intellectuelles
  • La lutte entre les ouvriers et les paysans

De nombreuses réformes économiques visant à réduire ces oppositions ont été instaurées et sont aujourd’hui d’une importance capitale pour la Chine.

Une des réformes consiste à établir une égalité entre les populations urbaines et rurales. En effet, la population rurale abrite encore 70% de la population totale. Une des réformes du gouvernement chinois est la mise en place du Huko (institution similaire à la Propiska en URSS).

Le Huko va attribuer à chaque personne un permis de résidence dans un lieu précis. Le gouvernement a systématisé cette institution en 1958 afin d’assurer la distribution d’aide sociale et de ressources aux résidents. De plus, cela permet un meilleur contrôle des flux de population (comme l’exode rurale par exemple). Le Huko est alors considéré comme un système de répartition de droit, censé mettre les populations sur un même pied d’égalité.

En revanche, des disparités sont relevées entre les Hukos urbains et les Hukos ruraux, ce qui entraine une lutte ville/campagne entre la classe prolétaire rurale et la classe prolétaire urbaine.

Depuis les reformes, le prolétariat est séparé en deux fractions principales :

  • La « vieille » classe ouvrière : les paysans
  • La « nouvelle » classe ouvrière : les ouvriers

La « nouvelle » classe ouvrière est constituée de travailleurs issus de l’exode rural. Les multiples réformes du droit du travail chinois ont lancé des millions de chinois sur les routes en direction des villes. Cependant, la législation du Huko reste inchangée, faisant des migrants des sans-papiers en zone urbaine (car hors de leur zone de résidence). Le gouvernement a toutefois autorisé les « sans-papiers » à travailler en zone urbaine jusqu’à ce qu’ils soient au chômage.

Ces réformes peuvent être un prélude à une égalité des droits entre les populations, mais les migrants ne possèdent pas les avantages sociaux que les populations urbaines ont, ce qui entraine des conditions de travail et de vie misérable.

Mao Ze Dong, a nationalisé toutes les terres en imposant des quotas de production homogène, appauvrissant fortement la « vieille » classe ouvrière : les paysans.

Au début des années 1970, le Parti Communiste a mis en place une réforme sociale de décollectivisation et introduit un système de « responsabilité des ménages ». Des propriétés de terres agricoles sont confiées aux familles paysannes, afin de rééquilibrer la disparité des ressources entre paysans et ouvriers.

Cette réforme marxiste dérivée a permis à la fois une répartition des terres entre les familles, mais aussi une hausse non négligeable de la production agricole.

Conclusion

Karl Marx a été un véritable précurseur de la sociologie moderne en analysant la société à travers les classes sociales. Sa formation et ses compétences dans divers domaines ont permis d’affiner sa vision de la société et de créer une idéologie ou chacun serait égal dans un monde communiste.

Le marxisme a eu un impact considérable sur la politique de nombreux pays parmi lesquelles la Chine et la Russie font parties.

La lutte des classes sociales semble aujourd’hui perdurer et permet toujours d’analyser les sociétés comme nous venons de le faire pour la Chine.

En revanche, cela soulève plusieurs questions : en choisissant un modèle communiste et en souhaitant l’homogénéisation des droits et des devoirs de la population, cela ne crée-t-il pas de nouvelles disparités (Cf le Huko en Chine) ? Nous pouvons donc nous demander si le marxisme n’est pas utopique puisque même dans les pays ayant opté pour un régime « communiste », une lutte des classes perdure.

Bibliographie

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Astarian, B. (2009) Luttes de classes dans la Chine des réformes (1978 – 2009), Acratie edn.

Barbusse, B. and Glasmann, D. (2015) La sociologie en fiches, Ellipses edn., Paris: .

Calvez, J. (1956) La pensée de Karl Marx, Editions du Seuil edn.

Larousse (2014) Karl Marx, Available at: http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Karl_Marx/126631 (Accessed: 14th December 2015).

Rédacteurs : Baptiste PIRAUD & Clifford ZHU

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