Introduction
La violence désigne l’ensemble des actes caractérisés par des abus de la force physique, des utilisations d’armes et des relations verbales d’une extrême violence. De son côté la légitimité désigne à la fois ce qui est équitable et ce qui est fondé en droit. Ensuite, il y a la légitime violence désignant une celle infligée conformément à la loi. Ainsi la légitimité de la violence est-elle purement juridique ? Si la violence légitime est une opposition à la violence alors se pose le problème de l’appréciation de la légitimité. Ainsi la violence peut-elle être légitime ?
Pour répondre à cette problématique nous commencerons par comprendre en quoi la violence n’est pas toujours engendrée dans le but de faire souffrir et qu’elle est reconnue comme le moyen de l’autorité. Puis nous étudierons L’Etat et son monopole de la violence légitime selon Weber. Enfin nous terminerons sur le fait que la violence légitime n’est pas la même partout.
La violence pour l’ordre ?
La première conséquence de la violence est la souffrance, la douleur physique ou morale. C’est pour cela que l’on peut croire que le but de la violence est de faire souffrir l’autre mais c’est rarement le cas. Il y a de nombreuses motivations à la violence. Celle qui nous intéresse est l’établissement de l’autorité. Si l’intention est légitime alors la violence exercée peut l’être, en exemple la guerre entre Etat qui défendent leurs intérêts ou encore l’Etat qui use de la violence à travers les CRS pour rétablir l’ordre. Cela montre bien la difficulté d’interprétation de la violence légitime.
Si l’on regarde la définition du terme violence légitime il s’agit en premier lieu de la violence exercée conformément à la loi. Donc le rapport entre la légitimité et la légalité est bien présent et paraît définir la violence légitime elle-même. Ainsi une violence exercée conformément à la loi est légitime. Plus précisément il s’agit de la violence exercée dans le droit et dans une situation précise comme par exemple la légitime défense. La légitime défense est l’autorisation légale de faire cesser une agression physique contre soi-même avec des moyens qui seraient interdit en d’autres cas. On peut donc dire que la violence qui met fin à celle-ci est légitime.
Car il est vrai que la violence légitime si elle est une violence excusable et justifiable s’appuie sur des concepts subjectifs. Certes la loi délimite ce qui est excusable ou non mais nous savons que la loi ne couvre pas toujours toutes les situations, le juste n’est pas toujours légal. On a ainsi au cours de l’histoire des cas où la conscience morale s’insurge souvent à juste titre contre le droit établi par exemple avec l’apartheid en Afrique du Sud. Donc ce qui est important est que nous ayons la possibilité de remettre en question le droit.
La notion du juste social fait partie du droit. C’est pour cela, après la Seconde Guerre mondiale que l’on condamna les officiers nazis au procès de Nuremberg prônant la notion de crime contre l’humanité et la protection des droits de l’homme.
Le monopole de l’Etat
Weber va plus loin et développe l’idée selon laquelle l’Etat peut assurer son rôle et garder son statut grâce à l’usage de la violence. C’est donc la violence qui définit la force d’un Etat et l’empêche de tomber dans l’anarchie. Car il s’agit de la figure suprême de l’autorité pour une population entière et la violence est son moyen légitime d’établir son autorité. Mais de façon plus moderne l’Etat reste un territoire déterminé par des frontières géographiques avec une communauté humaine et qui revendique dans la limite de son territoire le monopole de la violence physique légitime.
Dans son livre « le Savant et le Politique » Weber décrit le concept politique de la légitime violence et décrit que l’Etat est la seule institution qui peut utiliser légitimement la force physique.
Max Weber disait « Un Etat est une communauté humaine qui revendique le monopole de l’usage légitime de la force physique sur un territoire donné ». Dans cette citation le terme « légitime » est important, signifiant que si des personnes peuvent faire usage de la violence elle n’est en aucun cas légitime. Seul l’Etat est habilité à utiliser la violence légitimement car cela fait partie de ses prérogatives légales. Ainsi lorsqu’un individu est autorisé à user de la violence il le fait par délégation de l’Etat.
La violence est-elle légitime partout ?
Si l’Etat légitime la violence alors qu’en est-il de la violence internationale ? Si le concept de légitimité dépend du système légal d’un pays ou d’une organisation alors il peut y avoir de nombreuses visions différentes. Lors d’une guerre par exemple chaque pays peut penser que l’usage de la violence est légitime car il va s’agir de protéger sa population dans un sens et/ou de protéger ses principes idéologiques.
C’est ainsi que des terroristes revendiquent leurs idées par la violence. Cette violence est légitime à leurs yeux. En effet des organisations extrémistes comme l’Etat Islamique par exemple revendiquent leurs actes de terreur au nom d’Allah, on est donc au-delà d’une interprétation de la loi mais plutôt d’une légitimité idéologique.
C’est pour cela qu’une organisation regroupant plusieurs pays en l’occurrence l’ONU est nécessaire pour « surveiller » les différentes relations internationales. Bien qu’une fois encore il peut y avoir des conflits sur le droit à l’intervention (l’Etat souverain) dans un conflit et sur l’arbitrage de la légitimité des pays.
Conclusion
C’est donc à l’Etat d’organiser juridiquement les rapports humains afin d’assurer l’exercice du droit. Cette règlementation juridique est nécessaire pour écarter le risque que chacun use de la violence comme il l’entend. D’après Isaac Asimov la violence est le dernier refuge de l’incompétence mais lorsqu’il s’agit pour un pays de défendre ses droit la violence devient rapidement la seule solution.
Car la violence est toujours un mal, mais qui est parfois nécessaire dès lors qu’il s’agit de défendre l’essence et la dignité de l’homme, c’est-à-dire sa liberté. Elle paraît alors comme le dernier recours possible pour protéger ses libertés. Pour être plus proche de cette définition de la violence légitime on devrait peut-être dire qu’il n’y a pas de violence légitime mais que c’est l’intention et la motivation qui sont légitimes. Vouloir se défendre est légitime et la violence résulte comme la seule solution possible sur le moment. Mais alors on répond à une violence d’un individu ou d’une organisation qui a été exercée par légitimité (selon les normes du pays en question) par de la légitime défense ? Ainsi la notion de légitimité est perdue dans ce genre de conflit. Sous quelles conditions l’établissement de l’autorité d’une organisation internationale est légitime ?
Victoria Severi