Le Liban

Introduction

 

Le Liban est un état du Proche-Orient, Il partage ses frontières avec la Syrie au nord et à l’est et Israël au sud. Il est bordé à l’ouest par le bassin levantin donc  la partie orientale de la mer Méditerranée, avec 220 km de côtes.

 

Il a une superficie de presque 10 500 km² (l’équivalent du quart de la superficie du Rhône-Alpes  par exemple).

 

Le Liban possède une population d’un peu plus de 4 millions d’habitants sans compter plus de 12 millions de libanais qui existent dans le monde. La capitale  Beyrouth est également la plus grande ville, ou se concentre plus d’un million de la population.

En termes de topographie, le Liban est distingué par quatre unités topographiques :

 

D’abord, une plaine littorale étroite et discontinue. À l’intérieur du pays, dominent deux importantes chaînes de montagnes, séparées l’une de l’autre par la fertile plaine de la Bekaa. Ainsi, la chaîne du Liban se dresse, telle une muraille, face au littoral et retombe de façon abrupte sur la plaine de la Bekaa. À l’est de la Bekaa, l’autre chaîne montagneuse importante, l’Anti-Liban, marque la frontière avec la Syrie. Quant à la Bekaa, c’est une haute plaine située dans une dépression, elle est parcourue par les deux fleuves Nahr al-Asi (Oronte) et Litani (plus long fleuve du Liban, le seul navigable toute l’année)

Superficie:  10 452 km²

Population totale :4 125 247 habitants

Capitale : Beyrouth

Topographie:

2 chaînes de montagnes

 

 

Problématique : la diversité du Liban, une source de force ou de faiblesse ?

 

 

I. La diversité du Liban : un réel atout

 

A.  Rappel historique:

 

Le 10 août 1920 : Chute de l’empire Ottoman

 

L’Empire ottoman, allié de l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale, signe la paix à Sèvres, le 10 août 1920. Les Alliés imposent alors un démembrement de l’Empire ottoman.

Les provinces arabes sont placées sous mandats français et britanniques, nous faisons référence aux accords Sykes-Picot qui vont donner la naissance au Liban.

Les accords Sykes-Picot sont des accords secrets signés en 1916, entre la France et la Grande-Bretagne prévoyant le partage du Moyen-Orient à la fin de la guerre en zones d’influence entre ces 2  puissances.Le Liban se trouve donc sous mandat français qui délimite pour la première fois les frontières libanaises en créant le « GRAND LIBAN »  devenu plus tard la république libanaise en 1926.

 

La Guerre civile :

 La guerre du Liban est une guerre civile ponctuée d’interventions étrangères qui s’est déroulée de 1975 à 1990 faisant près de 250 000 victimes civiles. Les accords de Taëf mettent fin à la guerre civile, mais les séquelles du conflit se font sentir sur une longue période avec une laborieuse reconstruction, le maintien de milices armées autonomes et des reprises ponctuelles de violences.  

L’accord de Täef, instaure au Liban une paix fragile grâce notamment à la tutelle de la Syrie qui maintient la vie politique du pays dans un état artificielle. En effet, la politique libanaise  était alors arbitrée par les intérêts de Damas.

 

 

B. La diversité: un élément quotidien de la vie libanaise:

Diversité confessionnelle :

La liberté de culte est reconnue pour toutes les religions.

L’État reconnaît officiellement 18 religions. Il est difficile d’établir des statistiques exactes  sur la répartition des religions du fait de l’absence de recensement depuis 1932. De nos jours on estime que les répartitions sont les suivantes :

  • 59 % de musulmans

–      Sunnites 27,3 %

–      Chiites 67,4 %;

–       Druzes :6,8 %

  • 40 % de chrétiens

–      maronites 56%

–      grecs orthodoxes 19.5%

–      melkites12.2%

–      2.4% catholiques romains

–      2.4  % de protestants et

–      5 % d’autres groupes chrétiens)

  • <1 % d’autres confessions en général d’origines étrangères

 

 

Diversité Politique : un système politique unique :

Le Liban est une démocratie parlementaire (confessionnelle), régie par la constitution du 23 mai 1926, qui a été modifiée six fois depuis. La modification la plus importante étant l’accord de Taëf qui réorganise le partage du pouvoir entre les différentes communautés religieuses.

La Constitution énonce que le Président, obligatoirement chrétien maronite, est élu par le Parlement (Majlis Al Nuwab ou Chambre des députés) à la majorité des deux-tiers et pour six ans.

Par l’accord de Taëf, ses pouvoirs ont été réduits au profit du Conseil des ministres. Le Premier ministre doit être musulman sunnite et il est responsable devant les députés ainsi que le président de l’Assemblée nationale, qui lui doit être musulman chiite. Le vice-premier ministre et le porte-parole du gouvernement sont des chrétiens orthodoxes. L’Assemblée nationale comporte 128 sièges, répartis entre chrétiens et musulmans, qui sont élus au suffrage universel direct selon un système électoral complexe et « segmenté par la religion

 

Petite anecdote intéressante :

Dans ses Mémoires, le président français Jacques Chirac a admis avoir proposé à Damas cinq noms pour que la Syrie choisisse l’un d’eux comme chef de l’État libanais : ce fut, en 1998, Émile Lahoud. Ceci illustre la permanence, au travers de la diplomatie, de l’influence des deux puissances tutélaires sur le Liban.

 

Diversité culturelle et linguistique :

La culture libanaise est issue du croisement de nombreuses cultures à travers les milliers d’années que compte son histoire. Influencé à l’origine par les Phéniciens, le Liban est conquis et occupé, par ordre chronologique, par les Assyriens, les Perses, les Grecs, les Romains, les Arabes, les Croisés, les Turcs ottomans et plus récemment par les Français. La culture libanaise a emprunté à travers les millénaires de son histoire des éléments culturels de chaque occupant.

L’arabe, langue officielle parlée au Liban appartient à un groupe de dialectes appelé syro-libano-palestinien. La loi autorise l’utilisation du français pour certains documents officiels qui est la deuxième langue officielle.

On retrouve également l’anglais (système éducatif, “english educated” ou “french educated“)

Les influences régionales et les différentes occupations au cours des siècles pourraient expliquer pourquoi tant de langues différentes sont parlées au Liban. De plus, en raison de l’importante communauté libanaise expatriée et de la place du Liban dans le monde des affaires, la maîtrise de langues étrangères autres que l’arabe a toujours été de première importance. C’est pourquoi beaucoup de libanais parlent couramment le français et/ou l’anglais.

Par ailleurs, quelle que soit leur confession, les Libanais de l’étranger ont davantage conscience des liens qui les unissent et de leur identité commune. La diaspora, active et influente, conserve des liens privilégiés avec ses origines en injectant de l’argent et son savoir-faire, et est avide de culture libanaise.

En définitive, cela fait plusieurs années déjà que la situation politique se dégrade au Liban. Le pays doit faire face à la montée de la radicalisation des relations entre musulmans sunnites et musulmans chiite ainsi que les tensions existantes entre l’Alliance du 14 mars et celle du 8 mars. Le Liban subit aussi les répercussions de la guerre froide qui se joue entre l’Iran et l’Arabie Saoudite et qui commence à embraser l’ensemble du proche orient. La crise au proche orient et plus particulièrement la crise syrienne viennent relancer de vieux foyer de discordes qui n’ont jamais été vraiment traité : comme l’assassinat de Rafiq Hariri

 

II. La Syrie et le Liban: deux destins mêlés:

 

Le Liban est une miniature du Moyen-Orient. Toute personne qui se rend au Liban se trouvera émerveillé face à la diversité présente dans ce pays. Celle-ci se retrouve dans différentes facettes de la vie Libanaise comme la géographie, la culture, la politique mais aussi la religion. Sur ce pays soixante fois plus petit que la France cohabite une mosaïque de communautés religieuses : 22 communautés ethniques et 17 groupes religieux.

 

La cohabitation religieuse entre musulmans sunnites, musulmans chiites et chrétiens résulte d’un partage millimétré du pouvoir sur une base égalitaire après l’indépendance de 1943.

 

En 1989, l’accord de Taëf réaffirme le partage du pouvoir entre les différentes communautés religieuses : le Président est obligatoirement : maronite chrétien, le premier ministre musulman sunnite et le président de l’Assemblée nationale musulman chiite. Cet accord se présente comme une tentative de restauration de la paix par un cessez-le-feu et une réconciliation nationale après 15 ans de guerre civile. L’accord de Täef, instaure au Liban une paix fragile grâce notamment à la tutelle de la Syrie qui maintient la vie politique du pays dans un état artificielle. En effet, la politique libanaise était alors arbitrée par les intérêts de Damas.

Comment le Liban, lui même tiraillé entre 17 communautés religieuses, peut il échapper à la fracture béante qui se creuse dans tout le Proche Orient entre Sunnite et Chiite ?

 

Le 15 mars 2011 débute en Syrie une série de manifestations anti-régime et pro-régime Bachar el Assad. Le caractère pacifique de ces manifestations fait débat et rapidement la Syrie tombe dans un conflit armé, c’est le début la guerre civile. Le conflit se transforme rapidement en l’affrontement de deux camps armés au milieu de la population civile. D’un côté se trouve les forces armées régulière ainsi que des milices supplétives telles que « moukhabarat » (les services de renseignements des pays arabes) et les miliciens du Hezbollah. Et de l’autre coté  les rebelles anti-régime.

Des éléments antagonistes à la crise Syrienne viennent perturbés la stabilité du Liban en renforçant la radicalisation des relations entre les musulman sunnites et chiites.

 

 

A.  L’ASSASSINAT DE RAFIQ HARIRI:

 

Le 14 février 2005 est assassiné à Beyrouth lors d’un attentat à la voiture piégé Rafiq Hariri. C’est un homme d’affaire et homme politique libanais musulman sunnite. Il sera président du conseil des ministres d’octobre 1992 à décembre 1998 puis d’octobre 2000 à octobre 2004.

A partir de la fin de l’année 2004, Rafiq Hariri devient opposant à l’influence du gouvernement syrien sur le Liban. Il entretient alors des relations conflictuelles avec le Président du Liban, Emile Lahoud.

Rafiq Hariri décide donc de démissionner en signe de protestation et signifie son intention d’unifier les parlementaires d’opposition en vue des élections législatives devant se tenir en 2006.

Lors de ces deux mandats, Rafiq Hariri sera associé au Président Emile Lahoud, chrétien maronite.

Pour ses partisans, Emile Lahoud a reconstitué l’armée libanaise à l’issue de la guerre civile en la plaçant au service de l’Etat et non au service des communautés. Il sera aussi l’instigateur de l’association de l’armée libanaise à la branche militaire du Hezbollah.

Pour ses détracteurs, Emile Lahoud a laissé s’éterniser la présence militaire syrienne voulue par l’accord de Taëf, ce qui a placé le Liban sous la tutelle de la Syrie durant de nombreuses années. Ses détracteurs  à majorité musulmans sunnites l’accusent directement ou indirectement de l’assassinat de son ancien Premier ministre Rafiq Hariri. De nombreux doutes persistent autour des services secrets syriens. En effet, à la suite d’un entretien entre Bachar el Assad et Rafiq Hariri selon des témoins, Bachar el Assad a menacé Rafiq Hariri de rétorsions physiques dans l’éventualité où celui-ci n’abandonnait sa politique hostile à la tutelle syrienne au Liban.

 

Le 16 janvier 2014, Le Tribunal spécial pour le Liban a ouvert son audience en l’absence des accusés, qui n’ont jamais été arrêtés. Aucun jugement n’ayant été prononcé, l’assassinat de Rafiq Hariri provoque encore aujourd’hui des tensions palpables au sein de la population libanaise.

 

Le mois qui précède l’assassinat de Rafiq Hariri, une grande partie de la population libanaise descend dans les rues de Beyrouth à l’occasion des manifestations du 8 et du 14 mars 2005.

 

Le 8 mars 2005, les partis pro-syriens Amal, Hezbollah, el Marada et PSNS organisent une manifestation afin d’affirmer la volonté de la présence syrienne dans le pays.

L’Alliance du 14 mars 2005 est une coalition politique libanaise regroupant des personnalités et des mouvements politiques prenant part à la révolution du cèdre. Venant de toutes les régions du pays essentiellement druzes, sunnites et chrétiennes la foule réclame la vérité sur l’assassinat de Rafiq Hariri ainsi que la fin de l’occupation syrienne au Liban.

 

A la suite de ces manifestations, il y a clairement une rupture politique qui s’installe dans le pays: d’un côté les pro-syrien et de l’autre l’alliance du 14 mars.

 

Encore aujourd’hui, on assiste à cette rupture progressive qui s’est constitué à partir de 2005. Elle donne lieu à une bipolarisation entre les confessions majeures du pays notamment entre Chiite et Sunnite et c’est là qu’est toute la problématique.

 

Le 26 avril 2005, une cérémonie officielle marque la fin de l’occupation syrienne au Liban. L’ONU commence alors ses travaux de vérification du retrait effectif des forces militaires syriennes au Liban.

 

B. LE LIBAN : UN PAYS SANS PRÉSIDENT:

 

Les députés libanais doivent trouver un successeur au Président Michel Sleimane dont le mandat s’est achevé fin mai 2014. Le Parlement Libanais n’a toujours pas pu élire de nouveau Président. Au delà des problèmes institutionnels que le Liban peut rencontrer, le débat montre la difficulté pour le pays de trouver un homme de compromis parmi le personnel politique maronite.

 

La constitution Libanaise stipule que le vote pour l’élection du Président ne peut avoir lieu qui si au moins deux tiers des 128 députés sont présents à l’assemblée, 86 députés sont donc requis.

 

Depuis fin mai 2014, c’est la sixième fois que le vote ne peut se dérouler car l’effectif minimal requis à l’assemblé pour procéder au vote n’est pas requis. C’est le Premier ministre Tamman Salam qui est provisoirement en charge des fonctions présidentielles.

 

L’impasse politique actuelle trouve sa source dans la bipolarisation politique très marquée chez les principaux parlementaires, bipolarité apparue après l’assassinat de Rafiq Hariri.

 

D’un côté, les députés de l’Alliance du 8 mars soutiennent le Président syrien Bachar el Assad. Ce groupe n’a pas encore choisi de candidat présidentiel et ils étaient absents lors des derniers votes de l’assemblée. Le Hezbollah est fortement soutenu par l’Iran chiite mais aussi par la Syrie, il y a eu un lien très fort qui a été mis en place avec l’arrivée de Bachar el Assad au pouvoir en 2000. Une alliance de circonstance s’est créée entre Bachar el Assad et Hassan Nasrallah, une alliance qui a été entretenu et qui est devenu aujourd’hui un lien très fort. Hassan Nasrallah a soutenu Bachar el Assad, l’a aidé à entrer en politique. Les deux dirigeants ce sont soutenus en 2005, lors de l’attentat qui a causé la mort de Rafiq Hariri. En 2006, Hassan Nasrallah n’oubliera pas le rôle capital qu’a joué la Syrie lors du conflit Libano-Israélien.

 

Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, évoque dans un discours une dialectique entre la victoire et la défaite. Il prétend que la crise syrienne est terminée et que le pouvoir de Bachar el Assad est légitimé. Pour le Hezbollah, il faut donc prendre en compte cette victoire afin de composer le gouvernement libanais et recomposer l’équilibre gouvernemental au sein du Liban.

 

L’autre groupe principal, l’Alliance du 14 mars est dirigé par le fils de Rafiq Hariri. Le groupe bénéficie du soutient de l’Arabie Saoudite et des Etats-Unis. Le chef choisi comme candidat est le militaire Samir Geagea qui ne fait pas l’unanimité dans le pays. C’est un personnage très contesté de la politique libanaise, il est l’un des seuls à avoir fait de la prison à l’issue de la guerre civile durant laquelle ses actions de miliciens ont laissé des souvenirs sanglants.

 

Le 2 juillet 2014, l’Assemblée libanaise a encore échoué à réunir suffisamment de députés pour participer au scrutin. Ce huitième échec prolonge la vacance du pouvoir dans le pays qui est actuellement aux prises à de nombreuses violences qui s’aggravent. A la guerre civile en Syrie, s’ajoute des difficultés économiques importantes, conséquences de l’afflux d’un million de réfugiés syriens.

 

C. PROBLÈME DES RÉFUGIES SYRIENS

 

« En avril 2012, il y avait 18 000 réfugiés syriens au Liban ; en avril 2013, ils étaient 356 000, en avril 2014, un million » résume Antonio Guterres, le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés.

 

 

Actuellement, le Liban enregistre l’arrivée de 2500 réfugiés quotidiennement, soit plus d’une personne par minute. Après trois ans de conflit en Syrie, le Liban est devenu le pays au monde qui héberge le plus de réfugiés par habitants : 25% de la population vivant au Liban sont des réfugiés.

Une étude publiée par la Banque mondiale indique que les réfugiés syriens « coûtent » au Liban « un milliard de dollars par an directement » et « 4 milliards et demi indirectement ». Cela représente environ 12% du PIB du pays.

Selon la Banque mondiale, entre 2012 et 2014, le PIB libanais a chuté de 2,9% par an, 170 000 Libanais sont tombés sous le seuil de pauvreté et le chômage a doublé pour atteindre aujourd’hui le taux de 20%.

La présence des réfugiés syriens au Liban vient bouleverser l’équilibre économique. Les Libanais reprochent aux réfugiés syriens une concurrence déloyale dans des secteurs tels que la construction, l’agriculture, la coiffure, la mécanique, la couture. Ce sont des secteurs d’activités où les réfugiés acceptent de travailler pour des salaires plus bas que la moyenne nationale. Les municipalités et les habitants se plaignent aussi de l’impact que peut avoir le nombre important de réfugiés sur les réseaux d’électricité, d’eau sur les égouts et sur la collecte des ordures.

 

On accuse aussi les réfugiés syriens de participer à l’explosion des prix des loyers à Beyrouth et dans ses banlieues. Plusieurs familles syriennes vivent ensemble dans un même logement ce qui leur permet de partager le loyer. Il devient donc difficile pour les familles Libanaises de trouver des logements à des prix raisonnables dans les quartiers populaires. Cependant, seul une minorité de la population syrienne peut se permettre de vivre dans des logements en « durs ». La majorité des réfugiés vivent dans des camps informels dans plusieurs parties du pays.

 

Le 11 septembre 2014, Rachid Derbés, ministre des affaires sociales du Liban, annonçait la mise en place de deux camps afin d’accueillir les réfugiés syriens. Chaque camp sera composé de campements préfabriqués pouvant héberger près de 10 000 personnes.

Les réfugiés syriens qui se rendent au Liban comptent sur l’aide humanitaire ainsi que le soutien combiné des communautés d’accueil, du gouvernement et des organisations humanitaires. Les Libanais ont réalisé des efforts incommensurables pour intégrer, aider et soutenir les réfugiés syriens. Cependant les contraintes financières ne permettent pas au Liban d’accueillir un nombre illimité de réfugiés. On se dirige donc dangereusement vers une perspective d’assistance réduite voir quasi inexistante ce qui va constituer un danger pour la santé des réfugiés. C’est un scénario qui commence déjà à apparaître dans certaines régions du pays, c’est notamment le cas dans le camp de réfugiés de Saida.

Le haut commissariat des réfugiés ne distribue plus les coupons permettant l’achat de vivres. Les réfugiés n’ont pas accès à l’emploi ce qui entraîne une très grande précarité. L’Etat Libanais se retrouve donc face à une situation délicate car sans emploi et sans accès à la nourriture, les réfugiés syriens n’ont d’autres choix que de voler ce qui va poser à terme des problèmes au niveau de la sécurité.

 

L’arrivée en masse des réfugiés syriens entrainent un déséquilibre communautaire. Dans un pays où les trois grandes composantes religieuses chrétienne, sunnite et chiite peine difficilement à vivre en harmonie cet afflux de réfugiés majoritairement sunnites (90% des réfugiés syriens se trouvant au Liban sont des musulmans sunnites) perturbe l’équilibre politique et communautaire libanais. Les réfugiés syriens sont en grande majorité anti Bachar el Assad donc par  transition très anti Hezbollah. Cela pose un problème lorsque l’on sait que le Hezbollah contrôle la quasi totalité de la décision judiciaire, politique et sécuritaire du pays.

 

 

Conclusion:

 

En définitive, cela fait plusieurs années déjà que la situation politique se dégrade au Liban. Le pays doit faire face à la montée de la radicalisation des relations entre musulmans sunnites et musulmans chiite ainsi que les tensions existantes entre l’Alliance du 14 mars et celle du 8 mars. Le Liban subit aussi les répercussions de la guerre froide qui se joue entre l’Iran et l’Arabie Saoudite et qui commence à embraser l’ensemble du proche orient.

La crise au proche orient et plus particulièrement la crise syrienne viennent relancer de vieux foyer de discordes qui n’ont jamais été vraiment traité : comme l’assassinat de Rafiq Hariri.

 

On peut alors se demander si le Liban ne sera pas obligé de se contenter d’une action de  gestion de crise plutôt que de  solution de crise ou de  construction nationale.

 

« Nous glissons de crises en crises avec des phases de calme entre elles », Monsieur Chatah, économiste et diplomate libanais mort lors d’un attentat à Beyrouth en 2013.

 

 

 

Sources

 

 

 

Lien vidéo youtube : https://www.youtube.com/watch?v=OrGKRanj6G0

 

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