Les langues.

« Le premier instrument du génie d’un peuple, est sa langue» Stendhal.

Les langues définissent les identités individuelles et personnelles, elles sont l’image d’un héritage commun  que partagent les différentes populations mondiales. La langue va au –delà des signes vocaux, règles grammaticales… Elle est propre à une communauté d’individus qui l’utilisent pour s’exprimer et communiquer entre eux. Ainsi elle se définit comme étant un signe d’appartenance à un certain groupe. Les langues peuvent faire office d’intermédiaire vers d’autres personnes et d’accès ouvert vers d’autres pays et cultures, en favorisant la compréhension mutuelle.

De nos jours face à cette globalisation, la diversité linguistique est considérée comme un atout précieux. Elle permet de favoriser et élargir des opportunités d’échange entre différents pays, mais aussi d’offrir aux citoyens des perspectives telles qu’une augmentation des chances d’employabilité,  une ouverture au monde et par-dessus tout de la tolérance.

Cette diversité est un fait. Il existe aujourd’hui dans le monde entre 6000 et 7000 langues parlées d’après le journal français « LeMonde », et toute langue «  voit le monde d’une manière différente. » Federico FELLINI.

En effet, chaque groupe possède sa propre langue. Ainsi, une communauté régionale utilise un dialecte régional, de même, un club de supporters de football peut avoir son propre jargon. Le fait de parler cette variété de langue ou ce jargon donne aux personnes un sentiment d’appartenance au groupe en question.

Souvent, l’évocation du terme « langue » fait tout de suite référence  à l’identité ou l’appartenance à un groupe.

Cependant, il existe certaines constitutions ou Etats dont la situation est plus complexe dans le sens où leur politique implique plusieurs langues (en Belgique, par exemple).

Quel est le rôle de la langue aujourd’hui ?

    I.            Langue : Un élément central de l’identité ?

  1. La langue : Un moyen de communication

La langue représente le lien entre les individus. C’est un moyen de communication et de partage relatif à une population, une région ou un groupe d’individus dont ils sont les seuls à connaître la signification.  C’est la base indispensable à une vie communautaire sachant qu’elle représente de manière implicite la raison du rapprochement des hommes les uns aux autres à travers différents signes  qui permettent l’expression des opinions et des idées . Elle est ainsi un instrument d’échange.

Mais bien qu’elle représente un moyen de cohésion sociale, elle peut tout aussi être un instrument de séparation. La différence des langues est le témoignage de la différence entre les hommes, d’ailleurs Juan Ramon Jimenez (poète espagnole) a résumé cela à travers sa citation extraite de son ouvrage Primeras Prosas « Qui apprend une nouvelle langue, acquière une nouvelle âme. »

S’ajoute à cela qu’une langue peut aussi être représentée comme une expression de fierté notamment par rapport à son originalité ou ancienneté, le cas des pays arabes.  Mais ce n’est pas tout, une langue est aussi un lieu de puissance sachant que tous les pays dominants ou ayant dominés diffusent leurs langues : les USA avec l’anglais d’un point de vue mondial ou encore le chinois qui est parlé au Tibet d’un point de vue régional.

Ainsi la langue est une frontière qui inclut ou exclut un groupe d’individus, c’est pourquoi il serait judicieux d’étudier son lien avec l’identité nationale.

2. La langue et l’identité 

Au 19ème siècle, la formule « une langue, un peuple, une nation » a contribué à la délimitation de territoires nationaux et au déclenchement de conflits pour la défense ou l’appropriation de ces territoires, aidant ainsi à la création d’une « conscience nationale ».

Cela signifie que la langue a représenté un signe d’appartenance à une certaine collectivité ou encore à une identité collective. Ici intervient la notion de « filiation » selon laquelle les membres d’une communauté linguistique ont un héritage qu’ils reçoivent du passé.

Elle est une composante essentielle de l’identité des peuples. Ainsi  un peuple qui perd sa langue, perd son identité.

Aujourd’hui elle est l’image par excellence de l’intégration sociale, de l’acculturation linguistique, où se forge l’identité personnelle, en effet, certains pays imposent aux étrangers l’apprentissage de la langue nationale avant d’y migrer et de s’y installer tels que la France.

Mais la langue n’est pas suffisante pour définir une identité.  En effet,  leur rapport est complexe, car il ne s’agit pas seulement de la langue mais aussi de son usage. Sinon comment expliquer que les cultures française, suisse, voire africaine et maghrébine ne sont pas identiques malgré l’emploi d’une même langue ? Ainsi la langue ne peut-être dissociée de la culture et des usages de l’identité de ses utilisateurs.

Par conséquence, l’identité linguistique ne doit pas être confondue avec les spécificités culturelles. Autrement dit ce ne sont ni les mots dans leur morphologie ni les règles de syntaxe qui sont porteurs de culturel, mais les manière de parler de chaque collectivité, les façons d’exprimer ses idées, de persuader et de convaincre qui font cette distinction.

Certes la langue est un élément important à l’identification du groupe auquel l’individu appartient mais elle reste insuffisante, exemple : le fait de parler anglais ne fait pas de l’individu un américain mais pour être américain il faut parler anglais.

 

      II.            La mondialisation et son impact sur les langues

  1. Le multilinguisme comme gage de prospérité :

Aujourd’hui le monde est un village où l’interaction et l’échange sont la devise de son organisation. Ainsi afin de parvenir à la réalisation de ces partenariats, la langue serait un élément central et important.  Comprendre la langue d’autrui n’est pas seulement basée sur la syntaxe et la grammaire mais c’est aussi une forme d’ouverture d’esprit où l’individu accepte la culture d’autrui. L’apprentissage d’une nouvelle langue permet une sauvegarde de l’identité: une affirmation. Ainsi, qui veut conserver sa propre langue doit aussi en apprendre d’autres.

C’est surtout un signe de respect qui entraîne par la suite une tolérance. Apprendre une nouvelle langue c’est respecter la diversité et les différences de tout un chacun et cela a plus d’avantages que d’inconvénients. Cela permettrait aux individus d’apprécier non seulement l’effort d’autrui, mais d’inciter aussi à une compréhension mutuelle plus fluide que s’ils avaient à parler une langue d’affaire où les connaissances restent insuffisantes.

  2.    Cas de l’Union Européenne : « Unité dans diversité »

Ce qui fait la richesse de l’Europe est essentiellement sa multiplicité linguistique, son avantage est prononcé dans sa diversité culturelle. « Les forces et les traditions scientifiques et culturelles des Européens sont conservées dans leurs différentes langues. » souligne Gerhard Stickel (Président de la Fédération européenne des institutions linguistiques nationales).

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Cette prospérité aussi bien sur le plan économique que social est illustrée par le modèle européen. En effet cette « unité dans diversité » telle que la reprend la devise de l’Union européenne, favorise le progrès économique, scientifique et culturel.

Ainsi la multiplicité des langues de la civilisation européenne n’a prouvé aucune perte d’identité pour les 24 pays qui la composent aujourd’hui.

Par conséquent, certes la langue définit l’appartenance en partie à une certaine collectivité mais sa multiplicité ne représente pas forcément un risque à cette dernière. Loin de là, elle favorise un dialogue interculturel et  une cohésion sociale.

Aujourd’hui, cette globalisation incite à la connaissance de plusieurs langues. Un personnel multiculturel constitue un réel atout car il garantit un avantage concurrentiel aux entreprises européennes et contribue donc à la prospérité. Par conséquent, les entreprises sont encouragées à investir davantage dans les compétences linguistiques et interculturelles. Par ailleurs, les citoyens tentent de maîtriser plusieurs langues car elles participent à la diminution du chômage, c’est pourquoi plusieurs entreprises ayant vu l’opportunité de ce multilinguisme encouragent aujourd’hui leurs salariés à acquérir des compétences linguistiques en dehors des systèmes d’enseignement officiels.

En définitive, pour une Europe ayant connu plusieurs guerres et conflits dans son passé, cette initiative représente  le début d’une nouvelle page.

 

Conclusion

La  mondialisation a créé un multilinguisme sans frontières. Aujourd’hui tout un chacun a la capacité d’apprendre plusieurs langues notamment à travers le développement des outils technologiques et des médias mais aussi par l’interaction continue entre les différents Etats d’un point de vue économique, social et culturel.

Ce multilinguisme n’entrave pas (du moins aujourd’hui) l’identité des individus, sachant que celle-ci en elle-même n’est définie qu’en partie à travers la langue parlée par la personne. L’identité ne se base pas seulement sur la langue mais aussi sur les usages et cultures qui font de l’individu ce qui l’est et ce qu’il pense.

KHACHABI Mouna

Sources : 

http://www.academia.edu

http://www.fenetreeurope.com/php/page.php?section=chroniques&id=240

http://www.eurotopics.net/fr/home/presseschau/archiv/magazin/gesellschaft-verteilerseite/sprachen-2008-04/sprachenvielfalt_leibbrand/

http://www.goethe.de/ges/spa/prj/sog/mup/fr1399909.htm

http://french.ruvr.ru/2011/02/21/45397896/

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