Le Maghreb (en arabe : al-Maghreb, « le Couchant ») est la partie occidentale du monde arabe correspondant à l’espace culturel arabo-berbère. La région d’Afrique du Nord comprise entre la mer Méditerranée, le Sahel, l’océan Atlantique et l’Égypte.
Quand on parle du Maghreb, on parle d’une union entre les trois pays, alors qu’il n’existe aucune union stable entre eux.
Sont-ils partenaires économiques ? Ont-ils une politique commune ? La culture et l’histoire peuvent-ils être des facteurs de cohésion ?
Avant de vouloir penser à l’avenir d’un pays, d’un continent ou d’une union entre des pays, il faut d’abord connaitre leur histoire. L’histoire nous explique la culture, la valeur des Hommes et c’est grâce à ces facteurs que l’on peut penser à l’avenir.
Présentation du Maghreb :
Population :
Le Maroc est un pays dont la population est autochtone, à dominante arabe issue des vagues successives de la conquête islamique. 30% sont berbère, les dialectes berbères sont encore parlés par plus de 20 % des Marocains. Le “tamazigh” fait partie des langues officielles au Maroc. Le français est également beaucoup parlé et enseigné. Les populations juives (20 000 personnes actuellement) sont concentrées sur les villes côtières et dans la ville de Meknès.
La population algérienne est constituée à 70% d’arabes et d’une minorité de 30% de berbères surtout en Kabylie, à Alger et dans les Aurès qui subissent une forme de rejet. Les Kabyles sont les descendants d’un ensemble de tribus berbères qui se sont retirés dans les montagnes portant aujourd’hui le nom de “tamurt Leqbayel” (pays des kabyles) ou bien Kabylie, une région d’Algérie. Ils revendiquent l’arabisation et veulent que le “tamazigh” soit une langue officielle, certains réclament également l’autonomie.
La population tunisienne est très homogène (elle ne compte que très peu de Berbères) et fortement arabisée. Les descendants très minoritaires (2%) des Berbères, ont cependant su conserver leur langue et leurs coutumes, souvent en raison de leur enclavement géographique. En effet, de nos jours, ils habitent les régions montagneuses.
La population juive a vécu durant 2 000 ans, au sud de Djerba, il n’en reste plus aujourd’hui qu’une infime partie, vivant principalement dans la région de Tunis, car la majorité des Juifs tunisiens ont en effet émigré vers Israël ou la France. Il existe également une minorité chrétienne.
Territoire :
La géographie de la Tunisie est caractérisée par les contrastes régionaux. La Tunisie est le pays le plus au nord du continent africain. Il est séparé de l’Europe par 140 kilomètres au niveau du canal de Sicile et rattaché au Maghreb dont il est le plus petit État.
Le pays est limité à l’ouest par l’Algérie (965 kilomètres de frontière commune), au sud-est par la Libye (459 kilomètres) et au nord et à l’est par la mer Méditerranée où il possède une grande côte. Autour de Tunis, jusqu’à la péninsule du cap Bon, la plaine côtière forme une riche région agricole. Au sud, se situe le Sahara qui est très peu peuplé.
Parmi les pays du Maghreb, le Maroc se singularise lui, par l’altitude élevée de ses montagnes et l’étendue relative de ses plaines. Le Haut Atlas porte le point culminant de l’Afrique du Nord, mais les surfaces planes cultivables sont beaucoup plus étendues qu’en Algérie et en Tunisie.
Ces étendues conviennent bien aux activités agricoles d’autant qu’elles bénéficient d’un climat méditerranéen. De Tanger jusqu’à l’embouchure du Draa, la côte Atlantique est bordée par une succession de plaines plus ou moins vastes.
Ouverts sur la Méditerranée et surtout sur l’Atlantique, l’économie de pêche est une ressource économique importante pour le pays.
Le Maroc saharien est surtout formé de vastes hamadas pierreuses s’étendant de l’Atlas jusqu’à la Mauritanie, dans son sous-sol l’une des principales ressource économiques du pays: le phosphate.
L’Algérie se trouve au contact de deux grands domaines géographiques : la zone méditerranéenne et le Sahara.
Le littoral méditerranéen bénéficie d’un climat doux et assez humide. Bordé par les chaînes telliennes, il présente le plus souvent des reliefs escarpés et pittoresques, comme la corniche de Petite Kabylie. Mais il s’ouvre aussi sur quelques belles plaines littorales ou sub-littorales à proximité desquelles se sont développées les villes principales.
Le Sahara, au sud de l’Atlas saharien, couvre la plus grande partie du territoire algérien. Milieu extraordinaire par la sécheresse très accentuée de son climat, hostile au développement de la vie, il n’en abrite pas moins depuis des siècles quelques groupes humains et, dans son sous-sol, le pétrole et le gaz naturel.
Religion :
L’Islam est la religion dominante voir même la seule religion du pays. Les algériens musulmans sont majoritairement de rite malékite, mais on trouve également des communautés ibadites comme dans le Mzab.
Les traditionalistes islamistes réclament l’islamisation et l’arabisation totale de la société. Ces bouleversements sociologiques, qui ont également multiplié les tensions sociales et provoqué un repli identitaire, sont à l’origine du caractère très violent de l’islamisme en Algérie.
Néanmoins pour une bonne partie de la population, l’Algérie comme ses voisins Tunisiens et Marocains pratique l’Islam modéré et surtout comme une religion et non comme une façon de vivre.
La Tunisie est à majorité musulmane (98%), la population pratique un islam malékite à consonance très libérale. La Tunisie est le seul pays musulman du monde à avoir interdit le port du hijab dans les établissements et les espaces publics.
Selon l’article 6 de la constitution « l’Islam est religion d’État, qui garantit à tous le libre exercice du culte ».
Le chef religieux suprême des musulmans du Maroc est le roi du Maroc qui porte, comme ses prédécesseurs, le titre de « commandeur des croyants ». Néanmoins, un Islam radical existe comme en Algérie, il est très surveillé par les services secrets marocains depuis les attentats de 2004.
On compte approximativement 20 000 marocains de religion juive. Les Marocains juifs sont des citoyens à part entière, électeurs et éligibles. Ils étaient 450 000, il y’a quatre décennies, soit 4 % de la population de l’époque. Presque tous ont émigré vers Israël ou vers la France, au début des années 1960.
Colonisation/protectorat :
L’ouverture aux Européens s’intensifie sous les Alawites, facilitant la colonisation française et conduisant à la mise en place du protectorat en 1912.
Ayant occupé Taza et Khénifra, le résident général, Lyautey, réussit à tenir l’intérieur du Maroc. L’occupation européenne se heurte à une violente opposition dans le Rif, où Abd el-Krim el Khatabi inflige un désastre à l’armée espagnole (Anoual, 1921) et ne succombe qu’en 1926 devant la coalition franco-espagnole (campagnes du Rif). Un sentiment nationaliste se développe contre la minorité étrangère.
Convoitée par l’Angleterre, la France et l’Italie, qui lui imposent une tutelle financière, la Tunisie devient un protectorat français en 1883.
Paul Cambon, qui devient résident général en 1885, il place aux côtés du bey et du Premier ministre un secrétaire général chargé de contrôler leurs décisions (1883) ; en outre, des directeurs techniques se substituent aux ministres tunisiens (1882-1890). D’autre part, après une courte période d’administration militaire (1883-1884), la France met en place des contrôleurs civils venus d’Algérie, qui, peu à peu, supplantent localement les caïds (chefs de la région).
A la différence du Maroc et de la Tunisie, l’Algérie a été une colonie et non un protectorat.
La conquête de l’Algérie par la France se réalise en plusieurs étapes distinctes : le débarquement de l’armée d’Afrique à Sidi-Ferruch le 14 juin 1830, commandée par le général de Bourmont, jusqu’à la reddition formelle de l’émir Abd el-Kader au duc d’Aumale. Cette conquête se conclut par l’annexion de l’Algérie à la République française, via la création des départements français d’Algérie en décembre 1848.
Dès 1830, la conquête de l’Algérie est accompagnée d’une colonisation de peuplement : les militaires français deviennent des colons en s’installant et aménageant le territoire conquis. Les pionniers sont par la suite rejoints, notamment par des Corses ou des Alsaciens-Lorrains dont la région a été annexée par l’Allemagne en 1870, mais également par des immigrants étrangers encouragés à prendre part à la colonisation.
Décolonisation :
La révolte éclate en Algérie dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, et surprend totalement les autorités, qui ne croient qu’à un soulèvement tribal analogue aux révoltes antérieures, alors que le mouvement a été préparé de longue date. L’insuffisance des forces françaises, due à la campagne d’Indochine, favorise le soulèvement.
L’action militaire des insurgés se double d’une action politique visant à constituer un « Gouvernement algérien libre » disposant d’une large assise territoriale et d’une capitale en Algérie.
La riposte militaire et l’agonie de la IVe République :
Le gouvernement français tente de déjouer l’insurrection générale par des mesures militaires sans précédent : rappel des disponibles (19 mai 1955, 11 avril 1956), proclamation de l’état d’urgence en Algérie (28 août 1955), quadrillage du terrain à l’aide de 400 000 hommes. L’ordre est rétabli dans les villes (bataille d’Alger, janvier-février 1957).
À peine investi des pleins pouvoirs (2 juin 1958), le général de Gaulle se rend en Algérie (4-7 juin) pour rétablir l’unité nationale. Il donne la priorité aux problèmes économiques et sociaux et fait étudier un plan quinquennal de développement de l’Algérie, dit « plan de Constantine », qu’il définit le 3 octobre.
Après l’allocution du 4 novembre 1960, au cours de laquelle de Gaulle précise ce qu’il entend par « Algérie algérienne », voire par « République algérienne », le climat s’alourdit encore à Alger. L’annonce d’ouverture de pourparlers officiels à Évian provoque la rébellion de certains éléments de l’armée, dirigée par les généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller. Cependant la sédition s’effondre devant le refus du contingent et de nombreux officiers et sous-officiers de suivre les factieux pour continuer la guerre, ainsi que devant la détermination du pouvoir, soutenu par la grande majorité des Français métropolitains. L’indépendance arrive en 1962.
Le sultan Muhammad V (1927-1961) rencontre F. D. Roosevelt à Anfa (juin 1943) et, en 1944, refuse, pour la première fois de ratifier les décisions du président. Comme il réclame l’indépendance (discours de Tanger, avril 1947), le gouvernement français nomme des résidents réputés pour leur énergie, les généraux Juin (1947-1951) et Guillaume (1951-1954). En 1951, Muhammad V doit céder à un coup de force des autorités françaises, qui s’appuient sur le sultan de Marrakech, al-Hadj Thami al-Glawi, dit le Glaoui (successeur de son frère Si Madani), et accepte de se séparer de ses collaborateurs de l’Istiqlal.
Le 20 août 1953, les autorités françaises déposent le sultan, qui est remplacé par Muhammad Ibn Arafa. Des massacres, des attentats ensanglantent la ville, le Rif se soulève. Le gouvernement français doit autoriser la restauration de Muhammad V en août 1955.
Le sultan obtient que la France (2 mars 1956) qui reconnait l’indépendance de son pays et fait abolir le statut international de Tanger (29 octobre 1956).
Le Maroc, érigé en royaume (août 1957), réclame l’ouverture de négociations sur la frontière avec l’Algérie, puis il revendique la Mauritanie (1958). L’Espagne, qui cède la zone de Tarfaya (avril 1958), refuse d’abandonner les Présides, de Ceuta et Melilla, Ifni et la zone saharienne.
Appuyé par la Ligue arabe, Bourguiba participe à la création du Bureau du Maghreb au Caire (1947), favorise la constitution de l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens de Farhat Hachid, 1948) et obtient quelques concessions (1947) du résident général Jean Mons (1947-1950).
Le recours au terrorisme amène la France à promettre l’autonomie interne (discours de Pierre Mendès France à Carthage, 31 juillet 1954) et à signer avec le gouvernement Tahar ben Ammar les conventions du 3 juin 1955, qui rendent aux Tunisiens la gestion de leurs affaires intérieures (substitution d’un haut-commissaire au résident général) et créent une union monétaire et douanière entre les deux pays.
Le 20 mars 1956 à à Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Christian Pineau, et Tahar Ben Ammar, chef du gouvernement de Lamine Bey signent le protocole d’accord d’indépendance entre la France et la Tunisie.
Le Maghreb d’aujourd’hui :
Politique :
Le roi Mohamed VI depuis 1999, veille à être plus libéral que son père feu Hassan II. Il a notamment fait évoluer le droit de la famille et en donnant plus de droits aux femmes.
La politique du Maroc s’inscrit dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle dotée d’un parlement élu. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement. Le pouvoir législatif est exercé par le gouvernement et les deux chambres du parlement, la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers. La Constitution marocaine prévoit une monarchie parlementaire et un ordre judiciaire indépendant.
Le 9 mars 2011, la constitution a été modifiée suite au souffle du printemps arabe au Maroc. Le roi, bien entouré, annonce une réforme de la Constitution qui sera soumise à référendum visant à renforcer le pluralisme, les droits de l’homme et les libertés individuelles, ainsi qu’à réduire ses pouvoirs au profit du chef du gouvernement.
A la suite de la modification de la constitution, un parti islamique (PJD) a été élu. Le roi qui a toujours écarté les parties islamiques du pouvoir, a officiellement nommé chef du gouvernement Abdelilah Benkirane président du parti. Toutefois, c’est encore le palais maîtrise et contrôle le gouvernement.
L’Algérie est une république régie par la Constitution de 1996. Bien que le régime soit démocratique, les militaires exercent un grand pouvoir sur la vie politique algérienne. C’est pourquoi cette démocratie est régulièrement qualifiée comme étant « de façade ».
A la suite de la décennie noire (« guerre civile algérienne » ou « décennie du terrorisme ») survient le conflit qui opposa le gouvernement algérien, disposant de l’armée nationale populaire et divers groupes islamistes à partir de 1991. Le président actuel, Abdelaziz Bouteflika, a gagné l’élection de 1999 après que tous les autres candidats aient abandonné. Il a remporté l’élection présidentielle algérienne de 2004 et celle de 2009, relativement incontestées, son mandat se terminant en 2014. Le président sortant Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un quatrième mandat en avril 2014 alors que le monde a pu témoigner de sa grave maladie ainsi que de son incapacité à tenir ce poste.
Le souffle du printemps arabes a peu touché l’Algérie, car les manifestations y sont interdites et très sévèrement réprimées. Par exemple, des policiers ont réprimé une poignée de militants. Par ailleurs, la population est « traumatisée » par la guerre civile des années 1990 et n’est pas prête à revivre cela.
La révolte du Jasmin s’est déroulée plus calmement que les autres révolutions arabes. Il est possible d’attribuer à cela au caractère très uni de la population tunisienne (ethnie, religion). Le soutient de l’armée à la population a facilité la contrainte de Ben Ali à quitter le gouvernement.
Une nouvelle constitution est rédigée par la suite et Moncef Marzouki est élu par le président du congrès et par les membres de l’assemblée constituante au poste de président de la république tunisienne à titre provisoire.
Ressources :
Le phosphate, l’une des principales richesses minières de la Tunisie, est extrait dans la région de Gafsa. La Tunisie détient également des gisements de pétrole mais faute de capacités de raffinage suffisantes, elle doit cependant importer les quatre cinquièmes de sa consommation.
Le secteur agricole emploie environ 20 % des actifs et contribue pour 10 % au produit intérieur brut. Cependant, la Tunisie ne satisfait plus ses besoins alimentaires et doit recourir aux importations.
Les industries sont localisées pour plus de la moitié dans la région de Tunis. Le textile domine (28 % des exportations), suivi par les constructions électriques, le pétrole et ses dérivés, la construction, la mécanique (assemblage automobile) et les industries du cuir.
Les activités touristiques, deuxième source de devises occupent une place importante dans l’économie. Le tourisme exploite surtout les possibilités offertes par un littoral ensoleillé et riches en sites archéologiques ou en villes pittoresques et bénéficie d’excellentes infrastructures hôtelières. Il s’adresse à une clientèle européenne, principalement française, allemande et scandinave.
La Tunisie a intégré la zone de libre-échange pour les produits industriels avec l’Union européenne le 1er janvier 2008, ce qui a entraîné le démantèlement de ses tarifs douaniers sur ces produits.
Le Maroc est resté un pays fortement agricole, axé sur la céréaliculture qui génère 17 % du produit intérieur brut. Elle a cependant été fortement modernisée par une politique de grands barrages : l’irrigation développée sur un million d’hectares, permet des cultures commerciales, notamment les agrumes, les primeurs, la betterave à sucre, la canne à sucre et la vigne.
Mais les exportations agricoles souffrent de la concurrence européenne et engendrent des tensions constantes avec l’Europe, la pêche également, pour laquelle un accord a été signé avec l’Union européenne jusqu’en 1999, à la suite de nombreux conflits (notamment avec l’Espagne en 1988) ; celui-ci octroie des droits de pêche moyennant une compensation financière annuelle.
Le Maroc est riche en minerais. Il est ainsi le troisième producteur et le premier exportateur mondial de phosphates, dont il possède les plus grandes réserves planétaires, ce qui lui a permis de créer une importante industrie chimique. Les phosphates assurent l’essentiel des exportations du pays.
En 2000, d’importants gisements d’hydrocarbures, dont le Maroc se croyait jusque-là dépourvu, sont découverts dans la province de Figuig (sud-est du Maroc). L’essentiel de ses besoins énergétiques est d’origine hydraulique (barrages) ou est importé.
L’industrie marocaine est essentiellement privée, bien que de grandes entreprises d’État, en voie de démantèlement, existent encore pour les phosphates, les mines et dans l’agriculture. Elle représente aujourd’hui 33 % du produit intérieur brut et occupe 27 % des actifs.
Les industries alimentaires dominent, avec la transformation des céréales (farine, biscuiterie, pâtes alimentaires) et les conserveries (légumes, fruits, poisson). Les industries du textile, du cuir et du bâtiment (matériaux de construction) sont en pleine expansion.
Le Maroc a su diversifier ses activités avec la chimie (acide phosphorique et engrais), l’électronique, les papiers et les cartons. Des usines de montage de camions et d’automobiles ont également vu le jour.
Les activités touristiques occupent une place importante dans l’économie avec notamment les voyages organisés qui assurent en outre un débouché aux produits de l’artisanat.
Le pays poursuit sa stratégie de développement touristique, avec l’ouverture d’établissements de luxe à Marrakech et la création de deux nouvelles stations touristiques, à Essaidia, dans le Nord-Est, et à Mazagan, au sud-est de Casablanca. La clientèle française reste privilégiée.
Le gaz naturel (neuvième production mondiale) et le pétrole représentent chacun environ 49 % des exportations algériennes. L’Algérie est un fournisseur principal des marchés européens, italiens et espagnols notamment. Les hydrocarbures génèrent la plus grande partie des recettes de l’État dont la redistribution est un enjeu politique majeur.
L’économie est encore peu diversifiée. L’élevage ovin domine sur les Hautes Plaines. La frange méditerranéenne, site des principales villes, porte quelques cultures (blé, orge), parfois irriguées (agrumes).
L’économie, qui a pâti dans les années 1990 de la violence qui sévissait dans le pays, renoue aujourd’hui avec la croissance, mais elle reste très dépendante de la rente énergétique et peine à répondre aux aspirations sociales.
L’accord d’association avec l’Union européenne, en 2005, a entraîné une baisse des droits de douane de certains produits de consommation (sucre, blé, huile, orge).
La question de la « culture maghrébine » :
Culture commune :
Le premier axe de rapprochement entre les pays du Maghreb est la coexistence de trois langues dans tout l’espace maghrébin. L’arabe est historiquement la première langue utilisée. Le berbère est également une langue commune aux trois pays avec plusieurs dialectes parlés en fonction des régions.
Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ont également en commun la langue française, suite à leur colonisation par la France. Ces pays font partie de la francophonie, ce qui implique la présence d’une culture française commune (réseau d’école française colossale).
Le deuxième axe de rapprochement est la religion dominante dans le Maghreb : l’islam. Les populations marocaines, algériennes et tunisiennes sont presque toutes à 100% musulmanes. Pourtant, on observe quelques disparités au niveau de la libéralisation et la tolérance envers les musulmans plus « libérales » ou envers les personnes d’une autre confession religieuse.
Le Maghreb culturellement pratique un islam plus libéral que dans les autres pays musulmans. Pourtant, cette tendance commence à s’atténuer avec la progression de l’islam radical dans le monde.
L’avenir du Maghreb :
Depuis sa création le Maghreb a tenté d’unifier ses Etats à plusieurs reprises.
Le 17 février 1989, a été signé à Marrakech (Maroc) par les cinq chefs d’État le traité portant création de l’Union du Maghreb arabe (UMA) :
– Le traité constitutif de l’UMA fixe les objectifs suivants = consolidation des rapports de fraternité, réalisation de la libre circulation des personnes, services, biens et capitaux, mise en place d’une politique commune économique.
Cette tentative se solde par un double-échec :
– Politique : le Conseil des chefs d’États ne s’est plus réuni depuis 1994, malgré une tentative tunisienne de 2012 vite avortée, l’Algérie voyant d’un mauvais œil la tentative du Président tunisien d’aborder les problèmes de fond comme ceux du différend du Sahara occidental marocain.
– Economique : depuis 1989, les échanges commerciaux intermaghrébins ne dépassent pas 2 à 3 %, alors qu’ils atteignent de 50 à 70% avec l’Europe. Les experts indiquent que l’Algérie importait en 2011 0,6 % de ses produits agroalimentaires du Maroc, mais 40 % de France et d’Espagne.
Une vision « pessimiste » de l’avenir du Maghreb :
Le Maroc aujourd’hui est en proie à devenir une monarchie parlementaire. Cela va-t-il se réaliser ? Si non, le peuple sera-t-il en mesure d’accepter le successeur du roi comme roi ayant les mêmes pouvoirs ? La « génération Facebook Twitter » en dit le contraire. Si le roi actuel ne fait pas de sa monarchie une monarchie parlementaire le Maroc sombrera dans une instabilité totale.
La montée au pouvoir des Islamistes en Tunisie serait un échec pour ce peuple qui a le mieux réussi sa révolution. La population est divisée, d’un côté les libéraux laïques souhaitent que la Tunisie garde ses valeurs d’Islam modéré et d’un autre coté les Islamistes du parti Ennahdha qui eux ont longtemps été écartés par Ben Ali font leur « grand retour ». La Tunisie risque de sombrer dans une guerre civile qui a déjà commencé avec l’assassinat de plusieurs politiciens qui dénoncent les Islamistes.
Dans un climat pessimiste de l’évolution de l’islamisme dans le Moyen Orient, il est possible d’envisager que le Maghreb soit touché par les fanatiques de l’Etat Islamique.
Au Maroc, le roi est le commandeur des croyants, ce titre lui permet de contenir tout débordement d’un Islam radical. Si le roi n’effectue pas de transition politique et perd du pouvoir comme nous l’avons vu précédemment, nous pouvons voir une monté de l’Islamisme au Maroc.
En Tunisie, le peuple refuse l’islamisme radical qui essaye de monter au pouvoir, mais les islamistes peuvent gagner la partie et être au pouvoir.
L’Algérie, est un grand territoire et dans une grande partie inhabitée, on peut penser que ces régions sont déjà fréquentées par des groupes terroristes (AQMI) et maintenant par des islamistes de l’Etat Islamique, mais cela n’exclut pas le combat du gouvernement algérien contre ces groupes terroristes, et qui n’est pas prêt à céder face à eux.
Depuis la guerre civile des années 1990, l’Etat algérien mène une politique de répression brutale des groupes islamistes armés. Le gouvernement n’a jamais négocié face à un enlèvement ou à une prise d’otages, c’est sa doctrine. Le cas des moines de Tibéhirine, qui pourraient avoir été tués dans une tentative ratée de libération par l’armée, est à ce titre emblématique.
Politiquement instable, le conflit du Sahara ne sera jamais réglé entre Rabat et Alger, ce qui se répercutera sur l’économie également. Aucun accord sur le Maghreb ne sera signé, le retour de l’union du Maghreb ne sera qu’un mythe.
Une vision optimiste de l’avenir maghrébin et ses préconisations :
Une monarchie constitutionnelle est un type de régime politique qui reconnaît un monarque élu ou héréditaire comme chef de l’État, mais où une constitution limite ses pouvoirs.
Les monarchies constitutionnelles modernes sont le plus souvent des monarchies royales parlementaires avec un système de séparation des pouvoirs où le monarque est le chef symbolique du pouvoir exécutif. Ce pouvoir est en pratique dévolu à un premier ministre nommé par le peuple.
Le monarque, qui est le représentant de l’Etat est garant de la continuité des institutions. Chef d’Etat, il a une fonction représentative ou symbolique et joue un rôle d’arbitre.
Le Maroc a besoin du roi, car sa présence lui permet d’être stable politiquement, religieusement, et économiquement. Le roi unie le Maroc, c’est une figure nationale.
Il essaye de s’approcher du peuple et de ses souhaits. La perte de cette monarchie ferait perdre au Maroc son identité, sa culture, et sa puissance politique internationale.
L’Algérie doit tout d’abord adopter un changement de constitution qui doit limiter le président à deux mandats, ainsi la constitution devrait protéger le multipartisme, octroyer plus de liberté d’expression et surtout une liberté de la presse. Le gouvernement actuel algérien et le régime militaire assurent un équilibre au pays. Le régime militaire protège le pays des contestataires islamistes cependant, des efforts doivent encore être fournis pour combattre la corruption dans ce pays, et augmenter les investissements publics (santé, éducation).
Il serait également bénéfique à l’Algérie de diversifier son économie afin de préparer le pays à ne plus dépendre du pétrole. Cela devrait s’inscrire dans une nouvelle constitution qui donne plus de liberté aux investissements étrangers, car aujourd’hui, si une entreprise veut s’installer en Algérie, un partenariat avec un actionnaire algérien majoritaire de 55% est requis.
L’union économique peut être envisagée comme une nécessité afin d’éviter toute tension sociale. En effet la banque mondiale a évalué à 8 millions le nombre d’emplois à créer entre 2010 et 2020 pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants.
Le rapport 2009 de la Banque mondiale souligne que l’intégration maghrébine pourrait permettre une croissance du Maghreb de plus de 3 à 4 % du PIB.
Dans une étude prospective 2005 – 2015, elle considérait que l’intégration aurait été en mesure d’accroître le PIB réel par habitant de 34% pour l’Algérie, de 27 % pour le Maroc et de 24 % pour la Tunisie.
La Commission économique pour l’Afrique a conclu que l’UMA devenue effective devrait permettre la multiplication par 10 du volume des exportations dans cet espace. Face à cette attente, le soutien international à l’intégration intermaghrébine est toujours aussi fort.
Pour aller plus loin, le Maghreb doit aussi regarder « vers le bas ». Le développement économique des pays d’Afrique subsaharienne peut lui bénéficier. Le Maghreb peut s’inscrire comme leader économique de ses pays d’Afrique (Guinée, Gabon, Côte d’Ivoire, Sénégal).
La course vers ces pays étant lancée, les politiciens et entrepreneurs Chinois, Français, Algériens et Marocains se sont tous déplacés dans le but de signer plusieurs contrats de partenariat économique.
Le règlement du conflit du Sahara est essentiel pour un partenariat futur entre Rabat et Alger. Ce différend constitue aujourd’hui encore un blocage à l’union du Maghreb et donc compromet son avenir.
En 2012 la Commission européenne a adopté une communication sur le soutien du renforcement de la coopération et de l’intégration régionale au Maghreb.
Les évènements dits du « Printemps arabe » (en Tunisie et Lybie notamment) ont renforcé dans l’UE l’idée qu’il faut favoriser une intégration dans la région du sud de la Méditerranée. Ce soutien s’explique par la volonté de disposer de partenaires économiques stables, mais les interlocuteurs étrangers sont sensibles parallèlement à la sécurisation de la région.
Plus que jamais, il importe à l’échelle internationale de résoudre le conflit du Sahara et favoriser l’intégration maghrébine.
Le Maghreb peut s’inscrire comme un pont entre le monde oriental et le monde occidental, le monde arabe et le monde européen. Le Maghreb peut être l’alternative de dialogue, de paix, de respect et de tolérance.
Prenons l’exemple du Maroc : dans son préambule de sa constitution qui a été réédité il y a deux ans, “le Maroc revendique la diversité de ses héritages, africains, arabo-musulman, hébraïque, berbère… “
Le Maghreb doit se positionner comme « l’antidote » à l’islamisme et le fanatisme qui se développe en Iraq et en Syrie aujourd’hui. A travers son Islam modéré, sa culture, ses artistes, ses intellectuels, sa musique, le Maghreb donne un message de paix, de tolérance et de bonté au monde. Ainsi le Maghreb peut montrer la voie aux musulmans du monde.
El Guetbaoui Reda, Martinez Carlos
http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Maroc%C2%A0_population/185524
http://www.leparisien.fr/international/algerie-violente-repression-du-mouvement-berbere-en-kabylie-21-04-2014-3784583.php
https://www.youtube.com/results?search_query=histoire+du+maghreb&spfreload=1 http://www.afrik.com/printemps-arabe-pourquoi-la-tunisie-s-en-sort-mieux-que-les-autres
http://geopolis.francetvinfo.fr/sahara-occidental-fremissements-autour-dun-conflit-vieux-de-40-ans-39715