Fiche Pays – Italie

Données générales

Forme de l’Etat : République, régime parlementaire classique.

Langue : Italien

Monnaie : Euro

IDH : 0,887 / 1 (2015) (28e)

Démographie : 60 579 366 millions d’habitants en 2017.

Croissance démographique -0,140 % / an

Superficie : 302 072 km²

Densité : 200,55 habitants / km²

PIB (palmarès : 8e) :1 849,970 milliards $USD (2016)

PIB/habitant (palmarès) : 30 527 $USD (2016)

Croissance du PIB : 0,88 % / an (2016)

Espérance de vie (palmarès) : 82,85 ans (2016)

Ethnies : Italiens 92%, dont Padaniens 36%, dont Campaniens 11%, dont Siciliens 10%, dont Toscans 6,5%, dont Romains 4%, Sardes 2,5%, et Rhètes 1,8%.

Président de la République : Sergio Mattarella (depuis le 3 février 2015)

Président du Conseil : Paolo Gentiloni (depuis le 12 décembre 2016)

Capitale : Rome

L’Italie : un pays deux réalités

L’Italie est un pays d’Europe du sud. Le pays bénéficie d’une position géographique stratégique puisqu’il est entouré de nombreux pays : France, Slovénie, Autriche, Suisse, Belgique. De plus, l’Italie partage ses frontières avec deux petits états enclavés : le Vatican, situé au cœur de sa capitale Rome, et Saint-Marin, situé dans le centre-nord du pays.

Grâce à son histoire et sa culture riches, ce pays a grandement contribué à la civilisation occidentale : l’Italie est notamment le berceau de la civilisation étrusque, de l’Empire romain, du Saint-Siège, des républiques maritimes, de l’humanisme et de la Renaissance.

Le pays est considéré comme Etat unitaire depuis 1861 à la suite du Risorgimento (ou unification italienne) mené par le royaume de Sardaigne (Croci O, 2011). La République italienne, dans ses limites actuelles est relativement jeune. En effet, l’Italie est devenue une république seulement en 1946, depuis l’abolition par référendum de la monarchie (Croci O, 2011).

L’Italie a un rôle important au sein de l’Union Européenne puisque ce pays est un membre fondateur de l’Union européenne et de la zone euro.

Risque politique

Le Président de la République est élu par le Parlement, réuni en Congrès, et par 58 délégués des Régions. Son mandat est de sept ans. Sergio Mattarella est l’actuel Président italien, élu le 3 février 2015.

D’autre côté, le Président du Conseil, nommé par le Président de la République, dirige et coordonne la politique générale du gouvernement et en est responsable, avec un mandat de cinq ans. Cette fonction est occupée par Paolo Gentiloni depuis le 12 décembre 2016 (France Diplomatie,2017b).

Silvio Berlusconi a été le président du Conseil pendant presque 20 ans, et son influence dans la scène politique italienne s’est terminé avec l’arrivée de Matteo Renzi, le président du Conseil de 2014 à 2016.

Les efforts de Matteo Renzi pour améliorer la situation économique italienne ont été nombreux, sous forme de réformes concernant le marché du travail, la fiscalité, l’école et la constitution.

Après deux ans au pouvoir, Matteo Renzi a démissionné suite aux résultats du référendum sur la réforme constitutionnelle portée par son gouvernement (Coface, 2017). Son successeur, Paolo Gentiloni est un allié de son prédécesseur, il était en effet ministre des Affaires étrangères depuis novembre 2014. L’actuel président a l’intention de poursuivre le programme de réformes commencé par Renzi visant à améliorer le monde du travail et de l’emploi, l’administration publique italienne, la fiscalité, et à relancer la consommation à travers une baisse des impôts. La fin de son mandat est prévue pour le février 2018, à l’occasion des élections législatives (Coface, 2017).

Avec l’instabilité politique et économique du pays, les sondages démontrent une poussée des mouvements populistes, comme le Mouvement Cinq étoiles, dirigé par Beppe Grillo et Luigi Di Maio (Objectif-import-export.fr, 2017). Ce mouvement se dit protestataire, anti-élitiste et anti européen. Il est maintenant le premier parti d’opposition italien (Wikipedia, 2017) (Coface, 2017).

Les conflits internes :

L’Italie, dont l’unité territoriale est relativement récente, est composée d’un nord très productif, aux richesses comparables à la Bavière, et d’un sud qui malgré les efforts, reste sous-développé et plus comparable à la Grèce.

Les différences entre le sud et le nord de l’Italie accentuent la division interne du pays, qui persiste depuis l’unification du pays en 1861. Ces différences sont à caractères linguistiques, puisque les dialectes et langues du Sud se différencient beaucoup du Nord, et à caractères économiques, étant donné qu’au contraire du Sud, les régions du Nord s’affirment parmi les plus avancées et les plus compétitives d’Europe (Bozonnet, J., 2008) (Il Post, 2017) (RT Français, 2017).

L’élément qui divise le plus le pays entre deux zones est la présence massive de corruption et notamment de la mafia dans le Sud. Ceux-ci créent un phénomène d’immigration intense du Sud au Nord pour échapper aux pratiques mafieuses, qui touchent 80 % des entreprises en régions comme la Sicile et la Calabre, et pour trouver des emplois plus stables et mieux rémunérés.

Par conséquent, les entrepreneurs du Sud investissent quasi seulement au Nord du pays, qui aujourd’hui est plus développé en termes de transports, d’infrastructures, d’administrations, et de niveau d’éducation (Bozonnet, J., 2008).

Le Mezzogiorno, nom donné aux régions méridionales italiennes, présente un taux de chômage deux fois plus grand qu’au Nord, et un taux de pauvreté croissant (Le Nir, 2012). Les chiffres sont clairs : au Sud le chômage touche 20 % de la population active, contre le 9 % dans le Nord, et le pourcentage double pour les femmes et le jeunes en dessous de 34 ans (Le Nir, 2012) (RT Français., 2017). En effet, le PIB par habitant est de 16 900 euros dans le Sud contre 31 500 euros dans le Nord, soit une différence de 53,7 % (Il Post, 2017).

Jeunes qui n’étudient ou ne travaillent pas en 2016. Le taux est beaucoup plus haut dans les régions méridionales (chiffres Instat, centre national statistique italien).

Jeunes qui n’étudient ou ne travaillent pas (15-34 ans) en 2015 en comparaison avec le centre-Nord de l’Italie, l’Italie en général, l’Allemagne, la Grèce, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni, et l’Europe (28). Nombre du Rapport : “RAPPORTO SVIMEZ 2016 SULL’ECONOMIA DEL MEZZOGIORNO”, agence Svimez (Association pour le développement de l’industrie dans le Mezzogiorno).

(Chiffres Instat du 2015, à propos de l’incidence de la pauvreté relative)

(Chiffres Instat du 2015 concernant la satisfaction de la propre situation économique)

De nos jours, l’écart Nord-Sud avec l’insurrection du nationalisme panadien du nord d’Italie, qui est une idéologie et un mouvement régionaliste réclamant plus d’autonomie ou même l’indépendance de la Padanie (c’est à dire l’ensemble des régions du nord italiennes).

Lega Nord, une fédération de partis régionaux du nord de l’Italie, est le principal partisan politique de la Padanie, bien qu’il existe d’autres partis nationalistes de la Padanie (comme Lega Padana, Lega Padana Lombardia, Padanian Union et l’Union Padianaise Alpine) (Bull, A., 2014).

Paolo Grimoldi, une figure importante du parti Lega Nord, a déclaré que le 22 octobre, les deux régions italiennes les plus peuplées, la Lombardie et la Vénétie voterons dans un referendum l’indépendance par rapport à l’Italie (Thelocal.it, 2017).

Bien que les résultats du vote soient considérés comme anticonstitutionnels, ils pourraient avoir des implications majeures sur les élections générales de l’année prochaine (Thelocal.it, 2017).

Les conflits externes et pays voisins entrainant un risque potentiel :

Sur la scène internationale, l’Italie reste un acteur majeur, grâce à son importante population de soixante millions d’habitants, à sa position de huitième puissance économique mondiale et à son rôle au sein de prestigieuses organisations internationales, notamment l’Union européenne, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, le G7, ou encore l’Organisation de coopération et de développement économiques (France Diplomatie, 2017b).

L’Italie étant l��un des pays fondateurs de l’UE, elle joue un rôle décisif, avec la France et l’Allemagne dans le développement de l’Europe.

Puisque l’Italie est le 2ème partenaire économique de la France, les relations entre ces deux pays sont très fortes. De plus, les investissements réciproques sont très denses, étant donné que la France est le premier pays investisseur en Italie, et l’Italie est le cinquième investisseur en France, derrière les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suisse. Avec un chiffre de 70 milliards d’euros d’échanges enregistré en 2015 entre les deux pays, l’Italie est aujourd’hui le premier marché pour les ventes de produits agroalimentaires provenant de France et représente l’un des marchés clé pour les exportations françaises d’équipements mécaniques et de produits chimiques (France Diplomatie, 2017).

Dans le domaine politique, l’Italie et la France ont développé une coopération très forte, et elle est rythmée par un sommet annuel, des rencontres annuelles entre les Secrétaires généraux des deux ministères des affaires étrangères et par des coopérations structurées par la mise en place de différents groupes de travail pour améliorer les actions politiques des deux pays sur questions comme la migration et l’industrie (France Diplomatie, 2017).

Une évaluation des risques économiques

Malgré les programmes de reformes commencées par l’ancien président du Conseil Matteo Renzi, les effets de cette crise du 2009 en Italie sont encore évidents aujourd’hui dans certains secteurs très affectés. L’Italie demeure l’un des pays de l’Union Européenne les plus touchés par la crise (Coface, 2017) (Trésor, Ministère des économies et des finances, 2017). En particulier, le taux de croissance en 2016 était de 0,9 % et de seule 1,1 % en 2017, contre la moyenne européenne de 1,9 % (Eurostat, 2016). Une inflation très faible (baisse de l’indice des prix à la consommation de 0,1% en 2016) est suivie à cette fragile croissance (Eurostat, 2016).

(Taux de croissance du PIB réel – en volume, Eurostat, 2016)

Malgré l’instabilité des marchés, l’Italie bénéficie d’un PIB très haut de 849,970 milliards $USD (2016), ce qui fait de l’Italie la huitième puissance mondiale et la quatrième de la zone euro.

En ce qui concerne le commerce, le pays est et le 11ème importateur mondial et le 10ème plus grand exportateur. Le commerce est significatif pour l’Italie, car il constitue plus de 57% de son PIB (2015). Les produits les plus exportés sont de nature agricole et manufacturière. En effet, le pays est le plus grand exportateur mondial de produits de luxe et l’un des principaux acteurs agricoles de la zone euro.

Ajouté à ça, l’Italie est la quatrième destination touristique mondiale grâce à son riche patrimoine historique et culturel ainsi que la présence des Alpes et nombreuses stations balnéaires. Il est important de préciser que l’Italie compte 53 sites classés au Patrimoine de l’Humanité, ce qui fait de l’Italie le pays avec plus de sites UNESCO. La France en possède 43 derrière l’Italie, la Chine (52) et l’Espagne (46) (Unesco, 2017).

Une évaluation des risques géographiques et environnementaux :

En ce qui concerne les aspects géographiques du pays, la conformation du pays et sa position entre la grande plaque tectonique africaine qui bouche vers la plaque tectonique européenne qui se trouve au-dessous des Alpes, sont les principales causes des séismes récentes en Italie.

En 2016, l’Italie a connu sept séismes de forte intensité, qui ont causé la destruction de villages entiers et plusieurs victimes (Objectif-import-export.fr, 2017).

La région des Apennins en Italie centrale est la plus frappée par ces séismes. La terre y a tremblé à 6,5 sur l’échelle de Richter le 30 octobre, et 6,2 en août 2016, ce dernier provoquant plus de 250 morts.

En termes monétaires, les dégâts causés par les seimes en seulement 6 mois sont de 23 milliard d’euro, en partie financés par les Fonds de solidarité de l’Union européenne (France Diplomatie, 2017b).

En deuxième lieu, la proximité avec le continent africain, qui fût d’abord un avantage incomparable pour le commerce dans la méditerranée, se traduit aujourd’hui par des arrivées massives de migrants nord-africains. En 2016, 180 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, causant une vraie crise de gestion. Pour lutter contre l’immigration clandestine africaine, Angelino Alfano, le ministre italien des affaires étrangères, a créé les “Fonds Afrique” de 200 millions d’euros (France Diplomatie, 2017b).

EVALUATION DU RISQUE POLITIQUE

Une évaluation du Hard power du pays :

(Opérations militaires italiennes à l’étranger. Chiffres du Ministère de la défense italien.

https://www.difesa.it/FR/Operations/Pagine/OperationsMilitaires.aspx )

L’Italie est engagée dans 38 missions, dont 36 missions internationales dans 23 pays. L’Italie a adhéré à cinq organisations qui conduisent des opérations de paix : l’ONU (1945), l’OTAN (1949), l’UE (1957) et l’OSCE (1973) (ROP, 2013). D’un point de vue du droit national, le fondement constitutionnel de la participation italienne aux opérations militaires en dehors du pays trouve sa racine dans les articles 10 et 11 de la Constitution italienne. Ce pays doit tout d’abord respecter, en vertu de l’article 10, les règles généralement reconnues du droit international ; pour ce qui concerne l’article 11, celui-ci rejette le recours à la guerre comme moyen de régler les différends internationaux et stipule que l’Italie promeut les organisations internationales pour assurer la paix et la justice entre les peuples (ROP, 2013).

Malgré le fait que les dépenses militaires italiennes soient inferieures à la moyenne des autres pays européens, les dépenses de défense en Italie en 2016 ont augmenté de 10,63% par rapport à l’année précédente et se sont élevées à 1,11% du PIB lorsque les dépenses en 2015 ont été du 1,11%. (Analisidifesa.it, 2017)

Une évaluation du Soft power du pays :

Le “soft power” dont dispose l’Italie comprend notamment la richesse de l’héritage culturel, l’histoire de plus de 2000 ans, le patrimoine artistique, même si les gouvernements ne sont pas capables d’en faire une promotion adéquate.

Les autres éléments célèbres du « soft power » italien sont l’art, la musique, la mode et la nourriture. L’Italie a été le berceau de l’opéra, et pendant des générations, la langue de l’opéra était l’italien, indépendamment de la nationalité du compositeur. Les goûts populaires dans le théâtre en Italie ont longtemps favorisé la comédie ; le style d’improvisation connu sous le nom de la « Commedia dell’arte » a commencé en Italie au milieu du XVIe siècle et est encore joué aujourd’hui. Avant d’être exporté en France, le célèbre genre du ballet est également né en Italie. Le pays compte plusieurs villes de renommées mondialement. Rome était l’ancienne capitale de l’Empire romain et siège du pape de l’Église catholique. Florence était le cœur de la Renaissance, une période de grandes réalisations dans les arts qui ont mis fin au Moyen Age. D’autres villes importantes incluent Turin, qui était la capitale de l’Italie, et elle est aujourd’hui l’un des grands centres de l’ingénierie automobile au monde. Milan est la capitale mondiale de la mode. Venise, avec son système de canaux complexes, attire des touristes du monde entier en particulier pendant le Carnaval de Venise et la Biennale.

Comme mentionné précédemment, l’Italie dispose du plus grand nombre de sites classés patrimoine mondial de l’UNESCO, et le pays compte, dans l’ensemble, environ 100 000 monuments de toutes sortes (églises, cathédrales, sites archéologiques, maisons et statues).

L’Italie est considérée comme le berceau de la civilisation occidentale et comme une superpuissance culturelle. En effet, l’Église catholique a été pendant des siècles au centre du développement des valeurs, des idées, des sciences, des lois et des institutions qui constituent la civilisation occidentale.

Et l’empire romain a apporté des contributions clés dans le droit et le gouvernement.

Conclusion :

Marquée par une histoire et un patrimoine qui ont changé la culture occidentale, l’Italie est un pays important au sein de l’Union Européenne et à niveau mondial. Pays fondateur de l’UE et membre de la zone Euro, ce pays détient un poids significatif dans le développement et la croissance de l’union. Troisième puissance économique en Europe, l’Italie se caractérise toujours par un décalage considérable entre un Sud où la pauvreté augmente sensiblement et un Nord dynamique, où se trouvent la majorité des entreprises.

Le programme de réformes commencé par Renzi n’a pas été suffisant pour améliorer le marché du travail dans le Sud du pays et donc diminuer le taux exponentiel de chômage.

Dans une situation d’instabilité politique et économique, on voit une augmentation des mouvements populistes comme par exemple “ le mouvement 5 Étoiles” qui est anti-européen, et la Lega Nord, qui soutient l’indépendance de la Lombardie et de la Vénétie.

L’Italie doit aussi faire face à des catastrophes naturelles comme les tremblements de terre à cause de sa morphologie et position géographique, qui ont fait plus de 250 morts et 23 milliards d’euro de dégâts en 2015. En conclusion, l’Italie doit aussi gérer le flux croissant de migrants provenant du nord de l’Afrique.

Bibliographie (selon le style Harvard)

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(L’Italie est deux pays différents)

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(Deux régions du nord de l’Italie organisent des référendums sur l’autonomie cette année)

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