Fiche Pays – Norvège

La Norvège : quelles sont clés de réussite du modèle norvégien ?

Introduction

La Norvège, en formule longue le Royaume de Norvège, est un pays situé en Europe du Nord, à l’ouest de la péninsule scandinave. Le pays possède des frontières communes avec la Suède, la Finlande et la Russie. Sa longue côte atlantique abrite de nombreux fjords. Avec 5 millions d’habitants pour 385 199 km2, dont 307 860 km2 de terre, la Norvège est après l’Islande le pays le moins densément peuplé d’Europe. Elle a pour capitale Oslo, pour langue officielle le norvégien (bokmål et nynorsk) et pour monnaie la couronne norvégienne (NOK). Sa fête nationale est célébré le 17 mai qui correspond à l’adoption de la constitution où la Norvège est devenue indépendante. Ce jour est célébré dans l’ensemble du pays avec des défilés d’enfants et étudiants habillés en costumes locaux traditionnels. C’est un jour patriotique où le Roi se présente au balcon du palais afin d’observer le défilé de milliers d’enfants et d’étudiants.  Son drapeau est constitué de 3 couleurs : le rouge, le bleu et le blanc. Ces couleurs représentent la démocratie. La composition de ce drapeau peut être observée comme une référence aux drapeaux des pays voisins avec la croix bleue du drapeau suédois et la forme du drapeau danois avec la croix axée sur la gauche. Le pays est reconnu mondialement comme étant le pays le plus heureux du monde selon un classement édité par the World Hapiness Report. C’est pourquoi nous allons voir au travers de cette fiche pays quels sont les caractéristiques Norvégienne qui lui permettent d’être vue comme un modèle dans de nombreux domaines.

Géographie

La Norvège occupe le côté ouest de la péninsule scandinave, en Europe du Nord. Les côtes norvégiennes, d’une longueur de plus de 2 500 km (continent uniquement) ou 83 000 km (littoral des îles de l’archipel inclus), sont ponctuées de fjords et d’une multitude de petites îles (environ 50 000 au total). Sur toute sa longueur, la Norvège borde l’océan Atlantique ainsi que trois autres étendues d’eau : la mer du Nord au sud-ouest, Skagerrak au sud-est, la mer de Norvège à l’ouest et la mer de Barents au nord-est. Les frontières terrestres du pays mesurent 2 542 km de long, la plupart avec la Suède, mais aussi avec la Finlande et la Russie au nord. Selon la division statistique des Nations Unies, la zone économique exclusive norvégienne est de 2 463 907 km2, ce qui la positionne à la 16e place dans le classement des zones économiques exclusives mondiales. Elle exerce sa souveraineté sur les îles arctiques de l’archipel de Svalbard et l’île Jan Mayen. La souveraineté de la Norvège sur le Svalbard est basée sur le traité du Svalbard, qui ne s’applique pas à l’île de Jan Mayen. L’île Bouvet dans l’Atlantique sud, l’île Pierre Ier et la Terre de la Reine-Maud en Antarctique sont des dépendances externes mais ne font pas partie du Royaume de Norvège.

Histoire

La Norvège, le Danemark et la Suède formaient une union gouvernée par un roi unique. Puis, la Norvège est devenue indépendante en 1905 suite à de nombreux conflits politiques avec la Suède. Au début du XXe siècle, le pays a développé les énergies hydrauliques grâce à de nombreuses entreprises privées. Après la Seconde Guerre mondiale, la Norvège a connu une expansion économique très rapide, et compte aujourd’hui parmi les pays les plus riches du monde, avec une politique sociale très développée. Le progrès économique s’explique en partie par la découverte et le développement de grandes réserves de pétrole et de gaz naturel sur sa côte. En parallèle, de nombreux mouvement sociaux ont poussé le pays à améliorer les conditions des ouvriers et l’égalité des genres. En effet, de nombreux mouvement féministes et ouvriers ont émergé afin de faire valoir leurs droits. A partir des années 2000, le pays est vu comme un exemple en termes de libéralisme, démocratie et égalité des sexes. Enfin, elle a été déclarée pays le plus pacifique du monde en 2007 par le Global Peace Index.

Climat

Le climat norvégien est raisonnablement tempéré, en particulier sur le littoral grâce à la chaleur apportée par le Gulf Stream et les pluies amenées par les vents de l’ouest. Cette chaleur permet notamment aux navires de l’Hurtigruten de naviguer tous les jours de l’année jusqu’à Kirkenes, au Finnmark, alors que les eaux de la mer Baltique (bien plus au sud pourtant) sont prises par les glaces. Les conditions climatiques à l’intérieur des terres, en revanche, peuvent se révéler plus rudes, et le nord du pays connaît un climat subarctique. L’archipel de Svalbard, par contre, connaît un climat arctique de toundra. La Norvège est parfois surnommée « pays du soleil de minuit » en raison de sa situation septentrionale : une partie du pays se trouve en effet au nord du cercle polaire arctique, où le soleil ne se couche jamais en été (de mai à fin juillet) et ne se lève jamais en hiver (de fin novembre à fin janvier).

L’état et le pouvoir politique

La Norvège est une monarchie constitutionnelle à gouvernement parlementaire. La famille royale, originaire du Schleswig-Holstein, descend de la famille princière de Glücksbourg. Le roi ne joue pour l’essentiel qu’un rôle honorifique, mais il constitue un symbole fort d’unité nationale. Bien que la Constitution de 1814 lui accorde d’importantes prérogatives dans le domaine de l’exécutif, ces dernières sont presque toujours exercées en son nom par le gouvernement. Les pouvoirs investis au monarque par la Constitution de la Norvège, ont, au cours du XXe siècle, été largement symboliques. Sauf dans quelques cas importants comme pendant la Seconde Guerre mondiale, où le monarque annonçait qu’il allait abdiquer si le gouvernement capitulait face aux demandes des Nazis. Le gouvernement est composé du ministre d’État et des ministres, tous nommés par le roi. Mais depuis 1884, l’évolution parlementaire du régime fait que le gouvernement doit obtenir un vote de confiance du Parlement : la désignation du gouvernement par le roi n’est donc qu’une formalité quand il y a une majorité claire au Parlement pour un parti en particulier (ou coalition de partis). Après une élection sans majorité claire, le chef du parti le plus susceptible de créer un gouvernement est nommé ministre d’État par le roi. La Norvège a vu plusieurs de ces gouvernements gouverner en minorité. Le roi assiste aux réunions du gouvernement chaque vendredi au palais royal, mais le gouvernement prend ses décisions en avance, à des conférences présidées par le ministre d’État et tenues chaque mardi et jeudi. Chaque année, le roi ouvre le Parlement en septembre. Il accueille les ambassadeurs à la cour et est symboliquement le commandant en chef des Forces de défense norvégiennes et est à la tête de l’Église de Norvège.

La démographie

La Norvège compte environ 5 millions d’habitants, chiffre en augmentation de 1,3 % par an. D’un point de vue ethnique, la plupart des Norvégiens sont d’origine germanique. Une minorité Saami habite les régions centrales et septentrionales du pays ainsi que la Suède, le nord de la Finlande et dans la péninsule de Kola en Russie. L’immigration, ces dernières années, a assuré plus de la moitié de la croissance démographique. Selon l’OCDE, en 2011, le taux de croissance démographique norvégienne était de 1,3%. En effet, 47 000 personnes ont immigré sur le territoire norvégien dont 89% étaient de nationalité étrangère. Les nationalités les plus représentées parmi la population d’origine immigrée sont les Polonais, les Lithuaniens, les Suédois et les Philippins. Depuis quelques années on voit un plus grand nombre d’immigrants de l’Europe centrale et orientale, dont les Polonais sont la nationalité la plus représentée en Norvège, suivis des Lituaniens. Oslo est la ville avec le plus grand pourcentage d’habitants d’origine immigrée, avec 152 100, soit 25 % de sa population totale. Selon l’institut Norvégien des statistiques, au 4 mars 2015, on comptait en Norvège 669 380 immigrés et 135 583 Norvégiens nés de parents immigrés soit un total de 804 963 personnes immigrées ou nées de parents immigrés, soit 15,6 % de la population norvégienne. La Norvège est passée sous le seuil de renouvellement de sa population (2,1 enfants par femme) en 1975, mais maintient un des taux de fécondité les plus élevés d’Europe (1,72 en 2015). Selon le rapport publié par le Programme des Nations Unies pour le développement, la Norvège se place en première position du classement mondiale de l’IDH avec un indicateur de 0,949 en 2015.

Evaluation du risque politique

Le parlement norvégien, le Storting, est monocaméral depuis les élections générales de 2009 (amendement de la constitution du 20 février 2007) et comprend 169 membres (soit quatre membres de plus à la suite des élections du 12 septembre 2005). Les députés sont élus tous les quatre ans dans chacun des 19 fylker du pays, à la représentation proportionnelle. Il y a 19 sièges, les « sièges égalisant », un par fylke, pour faire que la représentation au parlement corresponde mieux au vote populaire. Il y a un seuil électoral de 4 % pour ces sièges.

Sur la scène mondiale, la Norvège est un modèle en termes de parité dans les entreprises ou les gouvernements. Elle atteint ses objectifs en imposant un quota à ses entreprises de 40% de femmes dans les conseils d’administration. Elle atteindrait même 41% de femmes selon la commission européenne. La culture d’entreprise favorise ce type de mesures. En effet, les emplois du temps sont plus flexibles que certains pays européens ce qui permet aux femmes de pouvoir assurer leur vie professionnel et personnel. Le gouvernement actuel est à l’image des politiques sociales entreprises. En effet, « La première ministre norvégienne Erna Solberg a annoncé aujourd’hui un remaniement ministériel qui voit désormais des femmes occuper ce que les médias norvégiens décrivent comme “les trois postes les plus lourds” du gouvernement »[1].

Le pays a un des taux de criminalité les plus bas du monde. Concernant les menaces terroristes, le pays a été touché par un attentat en 2011 perpétué par Anders Berwick. Ce dernier justifiait son acte à travers une idéologie islamophobe, populiste et sioniste. Cet évènement a mené le gouvernement à renforcer les moyens mis en œuvre pour sécuriser le pays. Depuis, aucune menace n’a été détectés. Il faut savoir que cet attentat a bouleversé le pays et a remis en cause la compétence du gouvernement Norvégien. Il a fragilisé la confiance que tenait les norvégiens envers leur pays.

De part un faible taux de criminalité et ses politiques sociales innovantes, nous observons que la situation politique et sociale norvégienne est stable. Selon un rapport de l’OCDE, « le taux d’homicides en Norvège est de 1.0 pour 100 000 habitants »[2], soit en dessous de la moyenne de l’OCDE qui est de 4.1. Cependant, leur place dans l’Europe représente en permanence un risque d’attentat terroriste.  Cette stabilité est l’un des avantages de la Norvège. De plus, leurs politiques sociales leur permettent d’être vu comme un pays modèle en termes de parité.

Evaluation des risques économiques et financiers

L’économie norvégienne est un bastion prospère du capitalisme social, offrant une combinaison entre la liberté des marchés et l’intervention de l’État. Le gouvernement, par le biais de grandes entreprises publiques, contrôle quelques domaines particulièrement stratégiques, comme une partie du secteur pétrolier. Mais une vague de privatisations a débuté en 2000, lorsque l’État a vendu un tiers de l’entreprise Statoil, qu’il contrôlait jusqu’alors dans sa totalité. Cet essor économique leur permet d’assurer des prestations sociales de qualité et maintenir un état que l’on peut qualifier « d’état-providence ».

Le pays et sa zone économique exclusive regorge de ressources naturelles (pétrole, hydroélectricité, poissons, forêts, minéraux…). Le premier gisement de pétrole a été découvert en 1967. La Norvège se classe 15e dans le classement international des pays producteurs de pétrole et premier producteur Européen. Seules l’Arabie saoudite et la Russie exportent davantage que la Norvège, laquelle ne fait pas partie de l’OPEP. Sa prospérité est très dépendante des revenus générés par l’exploitation du pétrole : ce dernier représentait en 1999, avec le gaz, 35 % des exportations du pays.