Les micro-États insulaires rencontrent souvent des difficultés : forte densité, ressources limitées, basse productivité agricole, chômage élevé, dette extérieure considérable, politique étrangère faible ou inexistante.
Ce contexte général s’applique-t-il à São Tomé et Principe ?
I. Présentation de Sao Tomé et Principe
Sao Tomé & Principe est l’un des plus petit pays d’Afrique. Il est situé dans le golfe de Guinée à 350 km des côtes du Gabon et de la Guinée équatoriale.
Ce pays est formé de 2 îles principales : Sao Tomé et Principe
L’ensemble du territoire couvre une superficie d’environ 1 000 km2 avec 850 km² pour Sao Tomé et 142 km² pour Principe.
La distance séparant l’île de Sao Tomé de l’île de Principe est de 152 km.
A.Données historiques
1470 : Découverte de Sao Tomé par les Portugais
1493 : Début du peuplement (bagnard portugais, esclaves africains, juifs espagnols)
1975 : Proclamation de l’indépendance
B.Données géographiques
Nom officiel : République démocratique de Sao Tomé-et-Principe
Nature du régime : Régime présidentiel depuis 1975
Chef de l’État et du Gouvernement : Manuel Pinto Da Costa, depuis le 3 septembre 2011
Superficie : 1.001 km²
Capitale : Sao Tomé
Langues officielles : Portugais et Créole
Monnaie : Dobra (1 EUR = 24 588,08 STD au 10.08.14)
Symbolique du drapeau santoméen : le rouge rappelle le sang versé lors de la lutte d’indépendance, le jaune correspond au cacaoyer (principale ressource de l’archipel), le vert désigne la végétation tropicale, les deux étoiles correspondent aux deux îles et le noir signifie l’appartenance au continent africain.
C.Données démographiques
Population : 187,356 habitants
Densité : 206 habitants/km²
→ Sur l’île de Principe, la population est d’environ 7,500 habitants pour 137 km².
Taux de fécondité : 4,67
Espérance de vie : 64 ans
Taux de natalité : 35%
Taux de mortalité : 7,45%
Religions : Catholique à plus de 80%
Indice de développement humain (IDH) : 0,558 (2013)
Taux de croissance : 4% (2013)
II. Diagnostic du pays
A. Analyse de la situation
- Situation politique
– République démocratique (République qui se caractérise notamment par un Etat de droit, un suffrage universel, une souveraineté nationale mais aussi des partis politiques libres et des libertés publiques) depuis 1975 et l’obtention de son indépendance.
– Régime semi-présidentiel depuis 1990 et multipartisme (chef d’Etat élu au suffrage universel direct ; prérogatives propres, gouvernement responsable devant le parlement donc partage de responsabilités entre le chef du gouvernement et le chef de l’Etat)
– Président élu pour 5 ans (rééligible une fois)
– Gouvernement dirigé par un Premier Ministre choisi par le parti majoritaire avec l’accord du Président de la République
Principaux partis politiques :
– Mouvement pour la Libération de Sao Tomé et Principe (social-démocrate, inspiration marxiste)
– Force pour le changement démocratique (parti libéral)
– Coalition UE-Kedadji
De 2001 à 2009, le pays a dû faire face à une situation politique délicate, due à de fortes tensions politiques. En effet, le Président de Menezes a vu échouer deux tentatives de coup d’Etat (juillet 2003 et février 2009) et composer avec un parlement d’opposition.
Aujourd’hui, le pays est dirigé par Manuel Pinto Da Costa, fondateur du MLSP de 1975 à 1991 et il effectue son deuxième mandat depuis 2011.
- Situation économique
En 2013, le PIB s’élevait à 310 millions USD, soit une croissance de 4.3% (au lieu des 5.2% annoncés) par rapport à 2012. Une croissance économique de 4.8% est prévue pour 2014, et cela grâce à l’augmentation des IDE (en majorité des pays bilatéraux).
Le revenu national brut par habitant a dépassé les 1 205$, et le pays, fort de ces progrès (pour la 3ème année consécutive), a ainsi été classé comme pays à revenu intermédiaire par la Banque mondiale en 2013.
En 2013, l’Etat a consacré 21% de son budget national à la construction et l’entretien des infrastructures (transports et communications), ainsi que 14.6% dans le secteur social (8.8% pour la santé et 5.6% pour l’éducation).
93 % des dépenses d’investissement ont été financées par l’aide extérieure.
Afin de réduire cette dépendance financière vis-à-vis de ses partenaires étrangers, et de combler la baisse de ses recette fiscales, Sao Tomé a dû réduire ses dépenses, qui sont passées de 17.4% du PIB en 2012 à 16.6% en 2013.
L’agriculture, et plus précisément la récolte du cacao constitue le cœur de l’économie du pays (près de 80% des recettes d’exportation). Elle est artisanale et peu développée. Le pays importe la quasi-totalité des produits alimentaires.
En ce qui concerne le tourisme, sa contribution au PIB reste très faible, même si le pays, fort de son potentiel naturel mais également culturel commence à miser sur cette activité Cependant, un éventuel succès touristique ne pourra régler tous les problèmes du pays.
- Situation sociale
Les infrastructures routières : Malgré certaines routes en terre toujours à l’abandon, le réseau routier semble de mieux en mieux entretenu.
Le dernier rapport ministériel précisait que pour les routes revêtues (122km recensés), 51 km étaient en bon état, 50 km dans un état moyen et 10 km en mauvais état. Pour les routes en terre, sur un total de 800 km environ, 40 km étaient en bon état, 90 km dans un état moyen et 360 km en très mauvais état. Aucune information n’est disponible pour les 310km restants.
Il est donc aujourd’hui indispensable que le pays mette en place des actions de réhabilitation et d’entretien du réseau routier rural, afin d’entretenir la voierie existante et de créer de nouvelles voies : certaines portions de route, pourtant utiles, n’ont pas reçu le financement nécessaire à leur création.
Infrastructures aériennes : La sécurité ainsi que l’efficacité de la navigation aérienne pourraient être améliorées. Une compagnie aérienne équato-guinéeenne qui offre ses prestations entre le continent et l’archipel est inscrite sur la liste noire de l’Union européenne. Seuls, Air Portugal et STP Airways fournissent des vols réguliers entre São Tomé et Lisbonne. Quant aux liaisons aériennes entre l’île principale de São Tomé et l’île secondaire de Principe, elles sont peu opérationnelles. On compte deux aéroports dont un seul international, à 5km de la capitale de Sao Tomé, au Nord de l’île, et celui de Principe à San Antonio.
Les infrastructures portuaires de Sao Tomé et Principe, au nombre de 3, sont dans un état réellement préoccupant avec deux remorqueurs vétustes et des équipements portuaires très abîmés, dus au manque de suivi dans leur entretien. De plus, les eaux y sont peu profondes et la navigation y est difficile.
- Situation environnementale
Les problèmes actuels peuvent être résumés et classés en trois grands groupes :
– problèmes physiques :
- difficultés d’accès à une bonne qualité de l’eau de consommation ;
- manque d’assainissement
- pertes de biodiversité
– problèmes socio-économiques :
- manque de ressources financières du secteur privé et utilisation irrationnelle du milieu naturel ;
- dégradation du niveau socio-économique des salariés agricoles ;
- manque d’incitation à l’investissement ;
- développement insuffisant du secteur touristique
– problèmes juridico-institutionnels :
- manque d’autorité de l’Etat et des institutions publiques ;
- manque d’une politique d’intégration des différents secteurs
B. Le pays dans un contexte international
L’archipel est membre de :
- CPLP : Communauté des Langues d’origine portugaise
Cette organisation regroupe les pays lusophones.
- PALOP : Pays Africains de langue officiel portuguais
Cette organisation désigne les pays ayant pour langue officiel le portugais.
- CEEAC : Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale
Cette organisation internationale a été créée pour le développement économique, social et culturel de l’Afrique.
- Organisation internationale de la Francophonie
L’adhésion de Sao Tomé et Principe à cette organisation a favorisé l’ouverture de l’archipel à son environnement régional français.
- AOSIS : Alliance des petits États insulaires
Cette alliance permet aux Etats insulaires de mieux se faire entendre face aux changements climatiques et à l’élévation du niveau de la mer.
- ONU, UNESCO, OMC, OMS
Les ambassades de Sao Tomé et Principe présente dans le monde se situe en Belgique, au Portugal, au Gabon, en Angola, à Washington, à Taipeh et à New York.
Les consulats présent dans le monde se situe à Paris, au Pays Bas, en Autriche, en Hongrie, en Allemagne, au Portugal, à Taiwan, au Liban, en Turquie, et au Nigéria.
C. Les problèmes géopolitiques à Sao Tomé et Principe
- Le pétrole :
Sao Tomé et Principe dispose d’une ressource naturelle abondante dans le Golfe de la Guinée à savoir le pétrole.
D’après les entreprises pétrolières on n’en connait ni la quantité, ni la qualité, ni les conditions d’extractions. Cependant, le pays souffre d’un développement économique lent à cause d’une mauvaise gestion de la ressource et d’une institution politique instable.
Si Sao Tomé était dans la mesure d’avoir des revenus issus du pétrole cela pourrait créer deux types de risques à savoir une augmentation des inégalités à cause de la corruption, de ce fait tout le peuple santoméen ne pourrait pas en profiter. Le second risque serait d’abandonner la culture du cacao.
- Les frontières maritimes
L’appropriation de l’espace maritime est un problème majeur. En effet, les pays du golfe de Guinée veulent agrandir leur zone économique exclusive. Ainsi, certains pays revendiquent la même zone.
Des accords ont été mis en place afin de réduire les conflits entre les pays. Ainsi, un accord en 2001 a été de créer une zone conjointe d’exploitation : 60 % des ressources exploitées dans cette zone reviennent au Nigeria et 40 % à Sao Tomé-et-Principe
En effet, il est difficile de définir une frontière maritime. Il est difficile de délimiter clairement la ZEE de la Guinée équatoriale car elle possède deux iles : Annobon et Bioko, qui sont situés à côté de Sao Tomé et Principe. Le pays est encerclé de façon maritime
Le sol marin dans le Golfe de la Guinée est source de richesses (hydrocarbure). C’est pourquoi il existe une de réel problème géopolitique dans cette zone.
- Le problème de surinsularité:
São Tomé e Principe est éloigné du continent africain (au moins 300 km au droit du Gabon) et ses deux îles sont séparées l’une de l’autre par 150 km de haute mer.
De plus, l’archipel santoméen possède une petite superficie.
À cause de sa position, de sa langue et de sa créolité, São Tomé e Principe est l’archétype de l’enclave insulaire.
Ainsi, il existe trois rapports concernant le problème d’insularité : un rapport autonomie/dépendance, un rapport centre/périphérie et un rapport dominant/dominé.
– São Tomé e Principe ne possède de véritable politique de transport. Il y a une faible efficacité de ses liasons maritimes et aériennes avec le monde extérieur.
– L’insularité engendre des coûts pour São Tomé et Principe dans la mesure où pratiquement tous les produits manufacturés sont importés.
– Sao Tomé et Principe est dépendant envers les organisations internationales en matière d’aide financière (Banque mondiale et FMI)
– La culture du cacao s’est complètement effondrée aujourd’hui, São Tomé et Principe n’a plus rien à proposer sur les marchés d’exportation, d’où une dépendance insulaire accrue.
- Trafic d’être humain et de drogue
Le transport clandestin des personnes et des marchandises tend à augmenter dans l’archipel, les îles manquent de moyens de contrôle maritime pour lutter contre le trafic humain et de drogue.
Une grande quantité de drogue entre et transite à Sao Tomé et Principe, qui est devenu une plaque tournante du trafic
Oscar Sousa, le ministre santoméen de la Défense et de l’Ordre interne a plaidé pour l’augmentation du budget pour l’achat d’équipements en vue de lutter contre le crime organisé et le blanchiment d’argent.
D. Les solutions pour Sao Tomé et Principe
Afin d’améliorer la situation à Sao Tomé et Principe, il faudrait pour commencer avoir une stabilité politique.
- Opérer une meilleure distribution des fonds publics en contrôlant leur utilisation (souvent reversés aux particuliers aisés : kleptocratie)
- Diminuer l’écart entre les riches et les pauvres dus à de nombreux problème de corruption
- Améliorer le système scolaire afin d’insérer les jeunes dans la société
- Assurer un contrôle plus important afin de diminuer les problèmes de drogue et de trafic d’être humain
- Trouver d’autre marge de manœuvre afin d’être moins dépendant de l’aide internationale
- Promouvoir une croissance économique forte et durable
- Assurer la viabilité financière de l’État
- Construire une relation de confiance avec ses partenaires afin de favoriser les investissements (transparence et redevabilité)
- Augmenter les investissements dans les secteurs productifs à forte intensité de main d’œuvre comme l’agriculture, la pêche et le tourisme pour réduire la pauvreté.
- Réhabiliter les infrastructures de transport afin de désenclaver le pays
III. Conclusion
Om-saad BEN NEJMA – Chloé TIXIER
Sources :
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