La Pologne a plus de 1000 ans. Son histoire est une succession de combats, de guerres et de conquêtes par les pays voisins. La Pologne fut plusieurs fois rayée de la carte. Elle doit sa survie à la volonté de sa population qui a toujours lutté courageusement trouvant son ciment dans le catholicisme. L’Histoire occupe une place essentielle dans les consciences polonaises. Les Polonais sont fiers de leur identité polonaise et même les immigrés depuis trois générations gardent ce sentiment d’appartenance nationale. Ils cultivent cette identité. C’est ce qui a permis au pays et à la nation de revivre. Néanmoins certains conflits persistant l’empêchent aujourd’hui de devenir un pays majeur de l’Union européenne.
La Pologne, bien qu’elle soit désormais intégré à l’Union Européenne (et à l’OTAN), reste elle menacé par certains conflits ?
Pour y réponde nous verrons dans un premier temps que la Pologne reste touchée par certains problème interne (hooliganisme). Pour ensuite analyser les deux conflits majeurs auxquels elle fait face aujourd’hui, le conflit avec la Lituanie et enfin le plus important le conflit historique et persistant avec la Russie.
1) Problème interne : hooliganisme
Les Hooligans polonais ont, pour la plupart, des idéologies d’extrême droite. En effet, dans un pays qui subit encore une grave crise économique, à cause des multiples annexions du pays (Allemagne, URSS…), les jeunes ont besoin de repères et l’extrême droite leur offre des solutions. Ils sont tous pour la plupart au chômage, leurs idéaux politiques très graves et choquants sont une manière pour eux de se faire entendre, de contester leur situation. Les stades sont d’ailleurs des lieux propices pour que les hooligans expriment leurs idéaux, par des drapeaux, des chants etc… D’autre part, il existe de très nombreux skinheads en Pologne, dont certains affirment ouvertement leurs opinions racistes. Ils sont destructeurs et entrainent des bagarres mortelles.
Les hooligans sont un fléau pour la Pologne, en effet le pays en pleine expansion économique et en pleine intégration européenne ne peut pas prétendre à jouer les premiers rôles si elle n’éradique pas ce « boulet » qu’elle traine.
Les hooligans polonais sont un phénomène qui date de la Seconde Guerre mondiale et du communisme. En effet les villes post-communistes et certains quartiers de grandes villes (quartier pauvre de Cracovie) ont été négligés et abandonnés à leur propre sort ce qui a entrainé les jeunes vers la haine.
Heureusement les hooligans sont une petite partie de la population polonaise. Car même si la population polonaise est majoritairement patriote, la majorité de ces patriotes respectent les autres et ne sont absolument pas racistes et aussi violents. Pour la jeune génération de polonais qui étudie en anglais de manière à travailler plus tard avec d’autres pays du monde entier, il est difficile de cohabiter avec ces hooligans.
Une autre partie de la population polonaise est très catholique, la religion est très importante en Pologne.
Nous allons maintenant nous pencher sur les conflits externes en commençant par le conflit avec la Lituanie.
2) Conflit Lituanie-Pologne
Fin 2010, ce conflit était considéré par certains comme le pire conflit en Europe. Ce conflit est du au fait que Vilnius reproche l’arrogance de la Pologne et Varsovie critique le nationalisme Lituanien.
Les deux pays partagent plus que leurs 103 km de frontières: ils sont intimement liés par leur histoire, leur culture et leur religion. La principale source du conflit reste le sort des minorités polonaises en Lituanie. Avec 250.000 membres, soit presque 7% de la population, les Polonais forment la plus grande minorité ethnique de Lituanie. Autour de la capitale, ils constituent même une majorité avec plus de 60% des habitants (contre moins de 25% pour les Lituaniens). Or Varsovie reproche à Vilnius de ne pas respecter le droit de ces populations à une identité polonaise tandis que Vilnius reproche à cette minorité de ne pas s’intégrer suffisamment. Comme ailleurs en Europe, l’enjeu est d’abord linguistique : la langue passant pour l’expression d’une identité nationale. Les Polonais maîtrisent souvent mal le seul idiome officiel du pays. Le lituanien est une langue balte et non slave. Certains s’estiment partiellement exclus du marché du travail. Malgré l’existence d’un parti politique polonais, ils se sentent aussi peu représentés et impliqués dans la gestion du pays. Les minorités polonaises souhaitent donc que leur langue maternelle devienne aussi une langue officielle du pays, ou du moins de la région de Vilnius.
Varsovie reproche aussi à Vilnius de fermer des écoles enseignant en polonais, officiellement pour des raisons financières, tout en construisant des écoles lituaniennes dans des zones majoritairement polonophones. Elle critique enfin la réduction de l’enveloppe budgétaire allouée à la minorité polonaise.
Devant ces demandes, la Lituanie a cependant beau jeu de rappeler que la Pologne n’offre pas de statut particulier aux 25.000 lituaniens vivant en Pologne (à l’exception de Punsk près de la frontière, où ils sont majoritaires), même si dans les faits cette minorité ne constitue que 0,06% de la population Polonaise.
Alors que la Pologne, grâce à sa croissance économique, cherche à s’imposer comme une puissance régionale, la Lituanie est en plein doute. Le récent réchauffement russo-polonais marginalise encore Vilnius. L’économie prometteuse de la Lituanie s’est effondrée et le pays se dépeuple avec l’émigration massive de sa jeunesse. La Lituanie ne veut pas céder devant les revendications polonaises car pour elle se serait abdiquer encore un peu de la souveraineté chèrement retrouvée. Vilnius craint de mettre le doigt dans un engrenage autonomiste.
De même, malgré sa loi de re-privatisation de 1997, la Lituanie fait tout pour freiner les restitutions des biens confisqués aux Polonais durant l’ère soviétique. Vilnius craint de fragiliser encore plus le nouvel ordre lituanien. Elle limite d’ailleurs ces restitutions aux seuls citoyens lituaniens, tout en s’opposant aux demandes de ceux possédant la double nationalité.
Bien que ce conflit soit à prendre en compte, le conflit avec la Russie apparaît comme le conflit majeur auquel doit faire face la Pologne aujourd’hui.
3) Les relations avec la Russie.
La question que l’on peut se poser est : La Pologne va-t-elle trouver dans l’OTAN la sécurité qu’elle recherche, face à une Russie aujourd’hui encore perçue comme une menace pour sa sécurité nationale ?
Introduction : Le 12 mars 1999, la Pologne deviens membre de l’OTAN (Organisation du traité Atlantique Nord) en vertu de l’article 10 du traité de Washington.
Ses adhésions à l’OTAN en 1999 et à l’UE en 2004 lui apportent une garantie supplémentaire contre la crainte que son puissant voisin de l’est, la Russie, peut encore lui inspirer – une importante base militaire russe se trouve sur sa frontière orientale à Kaliningrad – ainsi que celle de son voisin de l’ouest, l’Allemagne, toujours susceptible de retrouver sa volonté de puissance.
- Les origines du conflit
Vidéo illustrant les modifications et parfois meme la disparition de la pologne à travers l’histoire [ http://www.youtube.com/watch?v=w2SX8BJJnF0 ]
XXe siècle
– 1914 En 1914, éclata la Première Guerre mondiale: la plupart des luttes se déroulèrent sur le front de l’Est qui fut ensuite incorporé à la Pologne indépendante.
– 1918 Le 11 novembre 1918, fut proclamée l’indépendance de la Pologne et le maréchal Jozef Pilsudski devint le “Chef de l’Etat”.
– 1939 Le 17 septembre, l’armée russe envahit la Pologne à l’Est. Au bout d’un mois, la Pologne fut vaincue et les terrains de l’Est furent incorporés à la Russie en conséquence du Pacte Molotov-Ribbentrop signé le 23 août entre l’Allemagne Nazie et l’URSS. Ainsi, la Pologne perdit de nouveau son indépendance.
– 1945 En 1945, l’armée soviétique entra en Pologne. A la suite de la conférence de Postdam, les frontières polonaises changèrent diamétralement: tout le pays fut déplacé à peu près de 300 – 500 km à l’ouest.
– 1999 Adhésion à l’OTAN. Boris eltsine dans un premier temps approuve cette adhésion qui ne lui semble pas contraire aux intérêts de la Russie. Cependant il succombe rapidement à la pression exercée par les hauts diplomates russes. A la suite de cela il s’opposera aux aspirations polonaises d’adhérer à l’OTAN. La Russie digère mal cette adhésion et considère désormais la Pologne comme un client de l’Ouest. Pour la Russie, la Pologne n’est qu’un pion qui passe d’une zone d’influence à une autre.
– 2004 Adhésion à l’UE. Cette adhésion va aussi agacer la Russie notamment en 2004 lorsque la Pologne a apporté son soutien à la révolution orange d’Ukraine. Et en 2006 et 2007 lors des négociations Union européenne – Russie sur le nouvel Accord de Partenariat et de Coopération dont l’objectif est de faciliter les échanges commerciaux. Moscou s’est rendu compte que, sans la détermination des Polonais et l’efficacité de leur diplomatie, l’Occident se résignerait plus facilement à l’étouffement des aspirations démocratiques de la société ukrainienne.
– 2005 Lech Kaczynski, nouveau président polonais affirme que l’amélioration des relations avec la Russie est une priorité. Au même moment la Russie décide d’installer un embargo sur des produits alimentaires polonais. Chaque nouveau gouvernement polonais de tout parti politique, affirme vouloir améliorer les relations avec la Russie. Cependant aucun n’y est parvenu durablement.
- Qu’en est-il aujourd’hui ?
Encore aujourd’hui on a pu constater que les tensions entre Pologne et Russie sont toujours d’actualité. Ces tensions sont perceptibles notamment à travers les compétitions sportives. On peut citer les évènements malheureux survenue lors de l’euro 2012 organisé par la Pologne. Le match opposant la Pologne à la Russie a rencontré de multiple incidents : sifflement des hymnes, bagarres, provocation. Plus récemment les mêmes incidents ont eu lieu durant le dernier championnat du monde de volley ball qui a eu lieu en Pologne.
[vidéo illustrant les tensions durant l’euro 2012 : http://www.youtube.com/watch?v=tIiCtmCY9PE ]
Cependant, ces deux pays ont tenté de se rapprocher et d’enterrer la hache de guerre une bonne fois pour toute. En effet, le 10 Avril 2010, le président Lech Kaczynski et 95 autres personnes, dont de hauts responsables politiques et militaire devaient assister à Katyn, près de Smolensk, aux cérémonies du 70e anniversaire du massacre de plusieurs milliers d’officiers polonais prisonniers de l’Armée rouge par la police secrète soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant l’avion polonais TU-154 s’écrase lors d’une tentative d’atterrissage sur l’aéroport à Smolensk, en Russie. Aucun des passagers n’a survécu. L’accident a été un coup terrible pour la Pologne et une coïncidence douloureuse. Selon certains observateurs, cet accident pouvait devenir un pas vers une amélioration des relations Pologne-Russie grâce aux gestes de bonne volonté du côté russe et grâce à la coopération mutuelle sur le lieu de catastrophe, au moins au début. C’était en réalité une occasion illusoire. Les accusations envers la Russie et même plusieurs thèses d’attentat ont bientôt apparues. D’ailleurs, les Russes ont multiplié des difficultés formelles durant l’enquête (par exemple, l’épave de l’avion n’a jamais été rendu au côté polonais). Les experts russes (Comité interétatique sur l’aviation, MAK) ont attribué toute la faute à l’équipage polonais, sans mentionner des erreurs commises par des services de l’aéroport. En réponse, le comité polonais (Komisja Badania Wypadków Lotniczych Lotnictwa Państwowego) a publié un rapport plus objectif. C’était un exemple de la guerre de l’information entre la Pologne et la Russie. En effet, la catastrophe de Smoleńsk fait toujours l’objet des jeux politiques intérieurs en Pologne (et peut être en Russie) et elle est devenue en même temps un obstacle sérieux dans des contacts polono-russes entre leurs gouvernements.
[vidéo illustrant la catastrophe de smolensk : http://www.youtube.com/watch?v=xz8O3CLp4NI ]
http://www.youtube.com/watch?v=RKXNE_JO_C4
- Les perspectives.
L’état des relations polono-russes est certainement lié directement à la position de la Pologne dans l’Union européenne. L’intérêt russe pour la Pologne augmente proportionnellement à l’importance croissante de la Pologne dans l’Union européenne et à ses possibilités d’influencer la politique de la Communauté européenne. Plus la Pologne est forte, plus la Russie est déterminée à améliorer ses rapports avec Varsovie. A long terme, l’intérêt de Moscou consiste à s’assurer que le mauvais état des relations avec la Pologne n’influence pas l’évolution des rapports UE – Russie. D’autant plus que le nouvel Accord de Partenariat et de Coopération devra être ratifié par l’ensemble des pays membres, y compris la Pologne.
A long terme, les intérêts de la Pologne et de la Russie sont structurellement divergents, voire contradictoires. La Pologne est membre de l’OTAN, et la Russie perçoit l’Alliance Atlantique comme une barrière institutionnelle l’empêchant de réaliser sa propre vision du monde. La Russie est aussi opposée aux plans américains de développer le bouclier anti-missiles et à la participation de la Pologne à ce projet. Du point de vue de Varsovie, la coopération sur le développement de « Missile Defence » présente une occasion d’augmenter le niveau de sa propre sécurité et d’accélérer la modernisation de ses forces armées. Le gouvernement polonais a l’intention d’en discuter avec les Russes, mais le résultat de ces négociations n’aura pas d’influence sur le cours des négociations polono-américaines, ni sur la décision finale des autorités polonaises. A cette liste, il faut ajouter les différences d’intérêts dans le domaine qui est dernièrement devenu essentiel pour la Russie, à savoir la politique énergétique. La Russie est un exportateur de matières premières, visant à limiter sa dépendance vis à vis des pays de transit. Et la Pologne est un pays de transit, dont l’objectif est de diversifier les sources des livraisons du gaz naturel, donc d’affaiblir la position de la Russie en tant que fournisseur le plus important de l’Union européenne.
La Pologne semble avoir réussie sa transition post-communiste. En effet, elle est intégrée à l’Union Européenne ainsi qu’à l’OTAN ce qui lui permet d’occuper une place plus importante sur la scène internationale. Néanmoins la Pologne n’a toujours pas réussi à éradiquer le fléau du hooliganisme, ceci malgré une croissance économique positive. Ce qui montre qu’encore aujourd’hui de nombreuses régions polonaise, dans lesquelles le taux de chômages a explosé à la sortie du communisme, sont laissées à l’abandon.
De plus la Pologne doit faire face à l’éternel conflit avec la Russie. Bien que des tentatives de réconciliations successives ont été proposées par les deux parties. Cependant aucune d’elle n’est parvenue à ramener une paix durable. La Russie a beaucoup de mal à accepter l’adhésion de la Pologne à l’UE. Tandis que la Pologne cherche à accroitre son influence au sein de l’UE. Bien qu’il soit d’une moindre importance, son conflit avec la Lituanie en tant que conflit intereuropéen reste un problème et nuit à la cohésion au sein de l’Union Européenne.
Webographie :
http://www.herodote.net/23_aout_1939-evenement-19390823.php
http://www.diploweb.com/Pologne-Russie-quelles-relations.html
http://fr.ria.ru/world/20100706/187020775.html
Courrier international
http://www.staypoland.com/histoire_polonaise.html
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